ra | La ville et le dème d’Héraklion (Irákleio) en Crète | |
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| Présentation générale | La ville d’Héraklion est la capitale administrative de la Crète depuis 1971 lorsqu’elle a supplanté la ville de La Canée. C’est aussi la capitale économique de l’île, son principal port maritime et son principal aéroport par lequel arrivent la plupart des touristes. Cependant beaucoup de ces touristes ne font que passer par Héraklion avant de rejoindre leur lieu de villégiature, car la ville est assez peu attrayante, sans doute à cause d’une reconstruction hâtive après les importantes destructions de la Seconde Guerre mondiale. Cependant ses fortifications et ses élégants monuments vénitiens méritent une visite et on ne peut pas faire l’impasse sur son remarquable musée archéologique qui présente les riches découvertes du site minoen de Cnossos, tout proche d’Héraklion. Par sa population, d’environ 170 000 habitants, Héraklion est la sixième ville de Grèce. |
| Étymologie et toponymie | La ville d’Héraklion, Héraclion ou Héracléion (Ηράκλειο / Iráklio) doit son nom au héros et demi-dieu de la mythologie grecque Héraclès (Ηρακλής), adopté par les Romains sous le nom d’Hercule (Hercules), qui y aurait débarqué pour accomplir un de ses « Douze Travaux » : dompter le taureau furieux qui dévastait le royaume du roi Minos à l’instigation de Poséidon ; au IIe siècle l’astronome et géographe grec d’Alexandrie Ptolémée mentionnait une ville maritime de Crète nommée Héraclée (Heracleum), dont il n’est pas certain qu’elle se trouvait à l’emplacement de l’actuelle Héraklion. La ville a repris cet ancien nom à la fin du XIXe siècle lorsque la Crète a recouvré son autonomie après l’occupation turque. Cependant, sous l’empire romain, la localité d’Heracleum n’était pas la capitale de l’île, mais un port plutôt modeste qui avait été un port annexe de la cité antique de Cnossos ; les Romains avaient leur capitale à Gortyne (Gortyna). Sous l’empire byzantin la ville comprenait principalement une forteresse entourée de fossés. Lorsque des Arabes exilés d’Andalousie s’emparèrent de la Crète en l’an 828, ils donnèrent à la localité le nom de « Rabd-el-Khandak » (ربض الخندق) (« la forteresse du fossé ») (الخندق signifiant « fossé ») ; ces pirates arabes firent de cette localité maritime leur capitale. Lors de la seconde époque byzantine de la Crète, après la reconquête de l’île par Nicéphore Phocas en l’an 961, la ville conserva ce nom arabe, transformé en Chandax (Χάνδαξ / Chándax) ou Chandakas (Χάνδακας / Chándakas) ; la ville était également nommée Mégalo Kastro (Μεγάλο Κάστρο), le « grand château ». Lorsque la République de Venise prit possession de la Crète, en l’an 1211, les Vénitiens déformèrent le nom de la ville en Candie (Candia) ; entre le XIIIe et le XVIIe siècle, l’île fut désignée comme le Royaume de Candie (Regno di Candia). Après leur conquête de la Crète, les Ottomans désignaient la ville sous le nom turc de Kandiye. |
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| La ville d’Héraklion est située au milieu de la côte nord de la Crète, dans un relief de collines adossées au mont Giouchtas (811 m) qui domine l’horizon à environ 10 km au sud de la ville. Héraklion est la capitale de l’île mais elle est aussi la préfecture de la province d’Héraklion ; ce département occupe la partie centrale de l’île, couvrant la région de collines et de basses montagnes qui s’étend de la côte nord à la côte sud, entre le massif de l’Ida à l’ouest et le massif du Dicté à l’est. Entre le massif de l’Ida, le mont Giouchtas et le massif du Dicté, des routes franchissent les cols de cette cordillère et relient Héraklion à Agia Galini au-sud-ouest et à Iérapétra au sud-est. La route littorale de la côte nord, la route nationale 90 (Εθνική Οδός 90 Ηρακλείου - Ρεθύμνου, ΕΟ90), relie Héraklion à Réthymnon et La Canée à l’ouest, et à Chersonissos, Agios Nikolaos et Sitia à l’est. Au sud-ouest de la ville l’ΕΟ90 se raccorde à la route nationale 97 d’Héraklion à Faistos (Εθνική Οδός 97 Ηρακλείου - Φαιστού, ΕΟ97), qui traverse l’île, du nord au sud, en longeant la bordure occidentale de la commune d’Héraklion. Héraklion est aussi le chef-lieu de la commune du même nom, le dème d’Héraklion (Δήμος Ηρακλείου), qui s’étend sur le versant nord de la cordillère de sommets qui sépare la Crète d’ouest en est. La commune d’Héraklion est divisée en cinq cantons : le canton d’Héraklion situé dans le nord-ouest de la commune, Néa Alikarnassos dans le nord-est, Téménos dans le sud-est, Paliani dans le sud, Gorgolainis dans le sud-ouest. Le site archéologique de Cnossos se trouve dans le sud-est du canton d’Héraklion, à environ 5 km de la capitale. Dans l’ancien découpage administratif, les cantons de la commune faisaient partie de l’éparchie de Téménos (επαρχία Τεμένους), sauf le canton de Gorgolainis ; l’éparchie de Téménos comprenait aussi le canton d’Archanès. Héraklion n’est pas une station balnéaire ; pour trouver des plages à peu près satisfaisantes dans la commune il faut aller à Ammoudara (Αμμουδάρα / Ammoudára) à 7 km à l’ouest, au-delà de la rivière Giophyros (Ρέμα Γιόφυρος), autrefois nommée Platypérama (Πλατυπέραμα), ou à Amnissos (Άμνισός / Amnisós) à 7 km à l’est, à l’embouchure de la rivière Kartéros (Καρτερός). | |
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| La ville d’Héraklion (Ηράκλειο / Irákleio) | La ville d’Héraklion s’est naturellement développée à partir du port ; du Xe siècle au XIIe siècle, la vieille ville byzantine de Chandax, ceinte de murailles, occupait ce qui constitue, de nos jours, le secteur oriental de la ville close, situé à l’arrière du Vieux-Port ; la muraille du sud-ouest de la vieille ville s’étirait à l’emplacement des actuelles Rue de la Justice et Rue de Chandax (οδός Χάνδακος / Odós Chándakos) ; la Porte du Sud s’ouvrait dans cette muraille là où se trouve de nos jours la place Nicéphore Phocas. La République de Venise fit l’acquisition de la Crète en 1211 ; pendant deux siècles les Vénitiens se contentèrent des anciennes murailles pour protéger la ville de Candie ; cependant, au milieu du XVe siècle, devant la menace ottomane croissante, ils décidèrent de construire une nouvelle enceinte qui engloberait les faubourgs de la ville et qui serait capable de résister à l’artillerie lourde ; ces impressionnants remparts bastionnés vénitiens, construits au XVIe siècle et au XVIIe siècle, sont encore en très bon état et peuvent être visités ; en revanche la muraille maritime a été démolie pour faciliter la circulation automobile ; elle est remplacée par le boulevard Néarque (Λεωφόρος Νεάρχου) et par le boulevard Sophocle Venizélos (Λεωφόρος Σοφοκλή Βενιζέλου) où prospèrent des tavernes de poissons ; à l’arrière du Vieux-Port on peut voir des restes des anciens chantiers navals vénitiens, tronqués pour les besoins de l’agrandissement du port. Au milieu du XVIe siècle l’ancienne tour qui gardait l’entrée du port fut remplacée par une forteresse maritime, nommée la Rocca a mare, qui est de nos jours une des attractions favorites d’Héraklion connue sous le nom de Koulès. Lorsqu’ils prirent possession de la Crète, les Vénitiens établirent leurs bâtiments administratifs dans la vieille ville byzantine, parfois en remployant des bâtiments byzantins : ainsi le palais du duc byzantin (« doúkas ») fut transformé en palais des ducs de Candie. Quand Venise décida de reconstruire les fortifications de Candie les faubourgs de la ville furent inclus dans la nouvelle ville close ; la muraille sud de la vieille ville, devenue inutile, fut démolie, mais la Porte du Sud (« Il Voltone », la voûte) fut conservée et transformée en un bâtiment administratif de quatre étages. La partie de la muraille byzantine située au nord de la porte fut remplacé par un « fondaco », une auberge destinée aux voyageurs étrangers. Au sud de la porte s’élevait le grand bâtiment de la halle aux blés. Devant la Porte du Sud se trouvait la Piazza delle Biade (« Place des Blés »), où le gouverneur Francesco Morosini fit construire en 1628 la fontaine qui porte son nom ; cette place se nomme de nos jours Place Venizélos (Πλατεία Ελευθερίου Βενιζέλου / Plateía Eleftheríou Venizélou) et est l’un des lieux de rencontre favoris des Hérakliotes et des touristes, plus connue comme la Place aux Lions ou « Liondaria » (Λιοντάρια / Liontária). Le Palazzo ducale (« Palais ducal ») était situé en face de la basilique Saint-Marc, de l’autre côté de la Piazza dei Signiori (« Place des Seigneurs ») ; autour de cette place se trouvaient aussi le palais du Provéditeur général et la loggia ; cette place est aujourd’hui la Place Kallergis (Πλατεία Καλλεργών / Plateía Kallergón). La Ruga Maistra (« Grand-rue ») reliait la Place des Seigneurs au port vénitien ; cette rue est nommée de nos jours Rue du 25-Août. Après la chute de Candie, en 1669, tous les édifices publics passèrent aux mains des Ottomans qui effacèrent les symboles de la domination vénitienne afin d’y ajouter les leurs ; les églises chrétiennes furent transformées en mosquées et toute la décoration religieuse fut supprimée. Beaucoup de ces bâtiments vénitiens ont disparu à cause de tremblements de terre ou de destructions par l’occupant turc ; ainsi le palais ducal fut détruit par le tremblement de terre du 12 octobre 1856. Dans ce secteur oriental de la ville il ne reste, de la seconde époque byzantine, que l’église Saint-Tite profondément modifiée par sa reconstruction suite au séisme de 1856 ; des constructions vénitiennes il reste la loggia, reconstruite durant la seconde moitié du XXe siècle telle qu’elle était au début de ce siècle, la basilique Saint-Marc qui abrite de nos jours la pinacothèque municipale, et la célèbre fontaine de Morosini ; située pas très loin du Vieux-Port, l’église dominicaine Saint-Pierre fait l’objet d’une reconstruction ; sous le bâtiment du Musée archéologique gisent des vestiges de l’imposante église franciscaine du couvent Saint-François. Situé près de la grande Place de la Liberté (Πλατεία Ελευθερίας / Plateía Eleftherías), le Musée archéologique (Αρχαιολογικό μουσείο / Archaiologikó Mouseío) est l’un des plus riches de Grèce pour sa collection d’art minoen. Les deux grandes places du secteur est d’Héraklion, la Place aux Lions et la Place de la Liberté, sont reliées par deux rues parallèles, la Rue de la Justice (οδός Δικαιοσύνης / Odós Dikaiosýnis) et la Rue Dédale (οδός Δαιδάλου / Odós Daidálou) ; cette dernière est une rue piétonne bordée de boutiques de souvenirs et d’artisanat crétois (bijoux, icônes et cetera), de tavernes et de restaurants. Le secteur sud de la ville close d’Héraklion comprend des faubourgs qui se trouvaient hors de la vieille ville de Chandax mais à l’intérieur des remparts vénitiens, entre le bastion de Panigra à l’ouest et le bastion de Vitturi à l’est. Ce secteur est délimité au nord par l’Avenue Kalokairinos (Λεωφόρος Καλοκαιρινού / Leofóros Kalokairinoú) et par la Rue de la Justice ; l’Avenue Kalokairinos était, à l’époque vénitienne, la Strada di Panigra qui conduisait depuis la Porte Il Voltone jusqu’à la Porte occidentale de l’enceinte, la Porte de Panigra. La grande artère qui divise le secteur sud est la Rue de 1821, l’ancienne Strada dell’Hospital qui conduisait à l’hospice Saint-Jean, qui est de nos jours une grande rue commerçante. Dans ce secteur, plus populaire que l’aristocratique secteur oriental, se trouve le marché en plein air qui occupe la Rue de 1866 ; cette rue conduit à la Place Kornaros où se trouve la fontaine de Bembo et une fontaine publique turque. On trouve principalement, dans ce secteur sud, des édifices religieux orthodoxes tels que l’église Sainte-Catherine du Sinaï, la cathédrale métropolitaine Saint-Ménas, l’église Notre-Dame Pantanassa, l’église Saint-Onuphre (Άγιος Ονούφριος) située près du marché, l’église Sainte-Parascève (Αγία Παρασκευή), l’église Saint-Matthieu du Sinaï (Άγιος Ματθαίος Σιναϊτών), dépendant du monastère Sainte-Catherine. L’église Notre-Dame des Croisés (Παναγία των Σταυροφόρων) est une église catholique. L’église Sainte-Catherine abrite de nos jours le Musée des Icônes. Le secteur ouest de la ville close comprend un faubourg qui se trouvait à l’extérieur de la vieille ville byzantine, à l’arrière de la muraille maritime vénitienne et des remparts ouest de l’enceinte vénitienne, entre le bastion de Panigra et le demi-bastion de Saint-André ; ce secteur est délimité au sud par l’ancienne Strada di Panigra qui est de nos jours l’avenue Kalokairinos. Une porte était ouverte dans la muraille maritime, la Porte de Dermatas ; elle donnait accès à la baie de Dermatas où se trouvait le port des barques à l’époque vénitienne ; on peut encore voir quelques vestiges de la Porte de Dermatas (n° 16 sur le plan). Ce secteur ouest compte assez peu d’attractions touristiques si ce n’est le Musée historique de Crète, qui est un complément au Musée archéologique, et le Musée d’histoire naturelle de Crète, tous les deux situés à proximité de la côte de la baie de Dermatas. La dernière fontaine construite par les Vénitiens, en 1666, se trouvait à l’arrière de la Porte de Dermatas, la fontaine de Priuli. La ville d’Héraklion, dans son ensemble, n’est pas la plus belle ville de la Crète. Les raisons en sont multiples : de nombreux séismes dont celui de 1856, les destructions du grand siège de 1648 à 1669, les destructions causées par l’occupation turque, notamment en 1898, et par les bombardements allemands de la Seconde Guerre mondiale ; après ces destructions les reconstructions furent malheureusement hâtives et peu soigneuses comme au début du XXe siècle et dans les années 1950, quand des constructions d’immeubles de béton se multiplièrent dans une ville close engoncée dans son enceinte de fortifications. Cependant pour ceux qui sont intéressés par l’architecture militaire, ce sont précisément ces fortifications bastionnées qui sont un pôle d’attraction. Les amateurs d’animation nocturne et de d’emplettes trouveront aussi leur compte ; quelques placettes ombragées réservent cependant aux flâneurs quelques bonnes surprises. Les attractions touristiques sont presque toutes circonscrites au secteur oriental de la ville close et il est facile de les découvrir à pied ; de bons transports en commun interurbains permettent de venir à Héraklion assez facilement depuis les stations balnéaires de l’île ; les deux gares routières se trouvent à la périphérie de la ville close, près du nouveau port et près de la Porte de La Canée. Il est préférable de ne pas se risquer en automobile dans la circulation encombrée de la ville close, mais on peut utiliser une automobile pour faire le tour des remparts. | Légende : 1 : Fontaine de Morosini. 2 : Place de la Liberté. 3 : Palais de justice régional. 4 : Porte Saint-Georges. 5 : Fontaine de Yenicar Aga. 6 : Musée archéologique. 7 : Porte Sabionara. 8 : Port vénitien - Arsenal. 9 : Forteresse vénitienne de Koulès. 10 : Rue du 25 août. 11 : Église Saint-Tite. 12 : Loggia vénitienne (mairie d’Héraklion). 13 : Basilique Saint-Marc (galerie municipale). 14 : Résidence Chronakis. 15 : Fontaine de Priuli. 16 : Porte de Dermatas. 17 : Musée historique. 18 : Église Saint-Pierre le Martyr. 19 : Muséum d’histoire naturelle. 20 : Éphorat des antiquités byzantines (usine de déchiquetage du tabac). 21 : Église Sainte-Parascève. 22 : Rue de 1866 - Le marché. 23 : Fontaine de Bembo - Fontaine Sebil. 24 : Porte de Jésus. 25 : Tombe de Nikos Kazantzakis. 26 : Stoa Makasi. 27 : Église Saint-Matthieu. 28 : Cathédrale Saint-Ménas. 29 : Église Sainte-Catherine. 30 : Porte de Panigra. | Légende : 1 : Gare maritime de passagers. 2 : Chantiers navals de l’est. 3 : Vieux port vénitien. 4 : Chantiers navals de l’ouest. 5 : Forteresse vénitienne - Rocca a mare. 6 : Église dominicaine Saint-Pierre. 7 : Musée d’Histoire. 8 : Musée d’Histoire naturelle. Points d’Intérêt : A : Fontaine de Morosini. B : Loggia vénitienne. C : Basilique Saint-Marc. D : Église Saint-Tite. E : Cathédrale Saint-Ménas. F : Musée archéologique. G : Palais de Justice. H : Centre culturel. I : Tombe de Nikos Kazantzakis. |
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| Le village de Sainte-Irène (Αγία Ειρήνη / Agía Eiríni) | Sainte-Irène-lès-Spilia (Αγία Ειρήνη στα Σπήλια) est un petit village situé à environ 6 km au sud d’Héraklion, à 2 km au sud de Cnossos et à 4,5 km au nord du mont Giouchtas ; le village se trouve sur la route reliant Cnossos à Archanès, à environ 140 m d’altitude. Ce village, de moins de 100 habitants, fait partie du canton d’Héraklion ; il tire son nom de l’église Sainte-Irène située sur une colline en face du village, de l’autre côté des gorges de Sainte-Irène. En grec le mot « ειρήνη » signifie « paix » d’où dérive le mot « irénisme ». La région d’Agia Irini a toujours joué un rôle crucial dans l’approvisionnement de la capitale de l’île de Crète avec les eaux du mont Giouchtas ; un aqueduc romain, construit au IIe siècle après JC, franchissait déjà les gorges de Sainte-Irène, ou gorges de la rivière Knossanos, par un pont-aqueduc pour alimenter en eau la cité de Cnossos. |
| Les aqueducs d’Héraklion | Sous la domination vénitienne, le Provéditeur Général Francesco Morosini fit amener l’eau courante à Candie, en construisant un aqueduc, d’une douzaine de kilomètres de longueur, entre la source de Pélékita (Πελεκητά) dans la région d’Archanès, près du mont Giouchtas, et le centre de la cité ; le projet ne prit que 15 mois. Des vestiges de cet aqueduc de Morosini (Υδραγωγείο Μοροζίνι) sont encore visibles en différents endroits, comme au pont-aqueduc de Sylamos (Σύλαμος) dans les gorges de Sylamos (Συλαμιανό Φαράγγι), ou gorges de Sainte-Irène (Φαράγγι της Αγίας Ειρήνης), ou gorges de Knossos, ou gorges knossiennes (Κνωσανό Φαράγγι) … Aller à l’aqueduc de Morosini avec Google Maps (35.260769, 25.159966). Lorsqu’ils assiégèrent la cité de Candie, à partir de l’année 1648, les Ottomans détruisirent une partie de cet aqueduc vénitien afin d’assoiffer les assiégés. Lors du soulèvement crétois de 1821, le sultan ottoman fit appel au gouverneur d’Égypte Méhémet Ali pour réprimer ce soulèvement ; les Égyptiens occupèrent ensuite la Crète de 1824 à 1841. Au début des années 1830 ils redécouvrirent l’aqueduc romain qui alimentait en eau la cité de Cnossos depuis des sources situées à Kounavi (Κουνάβοι) et à Skalani (Σκαλάνι) ; ils restaurèrent cet aqueduc souterrain et reconstruisirent le pont-aqueduc qui franchissait les gorges de Sainte-Irène. On peut voir ce pont-aqueduc dans la localité de Spilia. Aller à l’aqueduc de Spilia avec Google Maps (35.284607, 25.165717). | |
| Le village de Dafnès (Δαφνές / Dafnés) | Le village de Dafnès se trouve dans la partie sud du canton d’Héraklion, disjointe de la partie nord où se trouve la capitale. Dafnès est distant d’environ 18 km de la ville d’Héraklion. Le toponyme de la localité se réfère au nom grec du laurier (δάφνη). Cette partie sud du canton d’Héraklion est une région viticole où l’on peut visiter plusieurs domaines viticoles qui produisent notamment des vins rouges à partir du cépage crétois liatiko (λιάτικο), mais aussi des vins blancs : Les chais Douloufakis, à Dafnès (n° 21 sur la carte de la route des vins). Aller aux chais Douloufakis avec Google Maps (35.215184, 25.049577). Site sur la Toile : douloufakis.wine Visite sur rendez-vous par réservation sur le site. Les chais Alexakis, à Maladès (Μαλάδες), dans la banlieue sud-ouest d’Héraklion (n° 9 sur la carte). Aller aux chais Alexakis avec Google Maps (35.302413, 25.115950). Site sur la Toile : alexakiswines.com Les chais Maragakis, à Stavrakia (Σταυράκια), à 4 km au nord de Dafnès (n° 22 sur la carte). Aller aux chais Maragakis avec Google Maps (35.253241, 25.068884). Téléphone : 00 30 2810 721 260 Chaque année, au début du mois de juillet, se tient à Dafnès un festival du vin. |
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| Le village d’Amnissos (Άμνισός / Amnisós) | Amnissos se trouve à environ 7 km à l’est du port d’Héraklion ; on peut aller à la plage d’Amnissos en empruntant le bus interurbain n° 7 qui part de la Place Elefthérias, à côté du Musée archéologique. La plage d’Amnissos fait partie du village de Kartéros (Καρτερός) qui doit son nom à un fleuve côtier (Ποταμός Καρτερός) qui se jette dans la mer de Crète à l’ouest de la baie d’Amnissos. Dans l’Antiquité ce fleuve, qui prend sa source au mont Ida où Zeus aurait grandi, était nommé Amnissos (Αμνισός) et était le dieu-fleuve de la Crète, fils d’Océanos (Όκεανός) et de Téthys (Θέτις) ; le fleuve était le lieu de séjour des nymphes Amnisiades (Νύμφαι Αμνισίαδες). Au gré de ses déplacements le fleuve Kartéros, ou Amnissos, a créé une vaste plage, d’une longueur de plus de 2 km, où se trouvent, d’ouest en est, les plages de Kartéros (παραλία Καρτερού), d’Amnissos (παραλία Αμνισός) et de Tobrouk (παραλία Τομπρούκ). Ces plages ne sont pas d’une grande propreté et sont situées sous les couloirs aériens de l’aéroport ; on peut voir les avions plongeant au-dessus des eaux pour atterrir à Héraklion. À l’époque minoenne Amnissos était le principal des trois ports de la capitale Cnossos ; les navires de commerce des Minoens étaient mis à la mer dans l’embouchure du fleuve, où devaient se trouver des chantiers navals ; Amnissos était relié à Cnossos par une route qui a été mise au jour en 1985. À cause du basculement d’ouest en est de l’île de Crète, depuis l’époque minoenne, le niveau de la mer a monté de trois mètres et il est possible de voir des maisons antiques submergées devant la plage d’Amnissos. Le petit îlot, que l’on peut voir en face de la plage d’Amnissos, était vraisemblablement relié à la terre dans l’Antiquité, ce qui accroissait la protection du port. À l’époque vénitienne il existait encore un port à l’embouchure du fleuve qui était nommé Fiume Cartero. Face à la plage, à environ 350 m de la côte, se trouve l’îlot d’Amnissos, autrefois nommé Monocharakos (Monocharaco pour les Vénitiens). À environ 10 km au large on aperçoit l’île de Dia, que les Vénitiens nommaient Standia. Kartéros (Καρτερός) fait partie du canton de la Nouvelle-Halicarnasse, qui comprend d’autres villages tels que Néa Alikarnassos (Νέα Αλικαρνασσός) et Kallithéa (Καλλιθέα), à 4 km au sud. La localité de Nouvelle-Halicarnasse doit son nom au fait qu’elle fut créée en 1925 par des réfugiés grecs en provenance de l’antique Halicarnasse en Anatolie, de nos jours nommée Bodrum, suite à l’échange de population entre la Grèce et la Turquie conclu par le Traité de Lausanne de 1923. C’est sur le territoire du canton de Néa Alikarnassos que se trouve l’aéroport international d’Héraklion. |
| Les ruines de la Villa aux Lys (Έπαυλη των Κρίνων / Épavli ton Krínon) | À l’arrière de la plage d’Amnissos se trouvent de rares vestiges de la cité d’Amnissos, notamment ceux d’une villa, dite la « Villa aux Lys », dans laquelle ont été découvertes des fresques aux motifs végétaux de lys, de menthe, d’iris et de papyrus ; la seule fresque, aux coloris blancs et rouges, qui a pu être restaurée, est exposée au Musée archéologique d’Héraklion. La Villa aux Lys a été datée de l’époque minoenne néo-palatiale, vers 1600 avant JC ; c’était une habitation de dix pièces sur deux niveaux, avec un patio et un atrium, une pièce cultuelle et une salle de bains. La villa a été détruite par un incendie au XVe siècle avant JC. La Villa aux Lys a été mise au jour en 1932 par l’archéologue grec Spyridon Marinatos (Σπυρίδων Μαρινάτος). Les ruines de la Villa aux Lys se trouvent au pied de la pente orientale de la colline de Palaiochora (λόφος της Παλαιόχωρας) ; la visite du site est gratuite, mais les ruines sont entourées d’une clôture. | | Sur le sommet de la colline de Palaiochora se trouvent d’autres ruines de bâtiments antiques.
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| | Le château de Téménos (Φρούριο Τεμένους / Froúrio Teménous) | Le château de Téménos (Τέμενος) fut bâti, au début de la seconde époque byzantine de la Crète, par le général byzantin Nicéphore Phocas après qu’il avait reconquis l’île occupée par les Maures entre les années 828 et 961. Nicéphore Phocas voulait établir la capitale de l’île autour de ce château ; mais Phocas devint empereur de Constantinople dès l’année 963 et son projet de capitale n’aboutit pas. En grec le mot « τέμενος » désigne un espace sacré, un sanctuaire. Le château se trouve sur une colline à deux sommets, dénommée Rocca (Ρόκκα), qui culmine à environ 500 m d’altitude, et domine la région ; une source d’eau douce, descendant de la Rocca, alimentait une fontaine située à l’intérieur du château, permettant de soutenir un siège. Sur la colline, il y a également des traces de l’acropole de l’ancienne ville de Lykastos (Λύκαστος), mentionnée par Homère dans l’Iliade. Quand les Vénitiens prirent possession de la Crète, au début du XIIIe siècle, ils renforcèrent la fortification qu’ils nommèrent Castello Temene ou Castel Temene. Le bourg (« borgo »), connu de nos jours comme Profitis Ilias, commença de se développer. En 1647, pendant la conquête de la Crète par les Ottomans, la garnison turque, qui occupait le château, fut massacrée par les Vénitiens et les Crétois ; les chrétiens étaient dirigés par l’abbé du monastère Agarathos, Athanasios Christoforos et par l’érudit Gerasimos Vlachos, tandis que le général vénitien Gildasis (Gil d’Has) lançait des attaques de guérilla contre les Ottomans ; au cours d’une de ces attaques, en 1647, Gil d’Has attaqua les Turcs dans la forteresse de Téménos, les tuant presque tous. Après la victoire ottomane, les Turcs donnèrent au château de Téménos le nom de Kanlı Kastel (Κανλικαστέλλιον, « Château ensanglanté »), en souvenir de ce massacre ; le village conserva ce nom jusqu’en 1955. Les Ottomans donnèrent le château et la région en fief au traître créto-vénitien Andrea Barrozi (Αντρέα Μπαρότσι) qui leur avait permis de prendre la cité de Candie. Le château fut abandonné assez tôt, vers la fin du XVIIe siècle ou au début du XVIIIe siècle. |
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| Le village de Vénérato (Βενεράτο / Veneráto) | Vénérato est un petit village d’environ 900 habitants qui est le chef-lieu du canton de Paliani (Παλιανής), situé au centre de la Crète, à une vingtaine de kilomètres au sud-sud-ouest d’Héraklion. Venerato est un village vinicole ; on peut voir près du village un pressoir à raisins, creusé directement dans la roche, qui serait daté de l’époque minoenne. On trouve dans le canton plusieurs domaines viticoles que l’on peut visiter : Les chais Silva Daskalaki, à Siva (Σίβα) (n° 23 sur la carte de la route des vins). Aller aux chais Silva avec Google Maps (35.208971, 25.036051). Site sur la Toile : www.silvawines.gr Les chais Idaia, à Vénérato (n° 24 sur la carte). Aller aux chais Idaia avec Google Maps (35.195209, 25.034537). Site sur la Toile : idaiawine.gr Les chais Éfrossini, à Kérassia (Κεράσια) (n° 26 sur la carte). Aller aux chais Efrossini avec Google Maps (35.200657, 25.031828). Site sur la Toile : www.efrosini-winery.gr L’Union des Coopératives agricoles d’Héraklion, à Avgéniki (Αυγενική) (n° 27 sur la carte). Aller à l’Agrunion avec Google Maps (35.173888, 25.024429). Site sur la Toile : www.agrunion.gr/winery | |
| Le monastère de Paliani (Μονή Παλιανής / Moní Palianís) | Le canton de Paliani doit son nom au monastère voisin, le monastère de Paliani, qui se trouve à environ 500 m au sud du village de Vénérato, sur la route menant à Agia Varvara, un peu à l’écart sur la gauche. Le monastère de Paliani (Μονή Παλιανής) est l’un des plus anciens monastères de Crète, datant de la première époque byzantine, peut-être du VIIe siècle. À l’époque vénitienne le monastère est mentionné comme l’un des centres monastiques les plus importants et comme le propriétaire de vastes terres. Sous l’occupation ottomane, en 1821, le monastère fut pillé et détruit, et les religieuses furent massacrées. L’église actuelle a été édifiée en 1826, en remplacement de l’église détruite en 1821. La partie sud de l’église a été détruite par le séisme de 1856 et a été reconstruite. Le monastère fut à nouveau incendié par les Turcs en 1866 et les icônes détruites ou volées. Le monastère de Paliani est encore de nos jours l’un des monastères les plus riches de Crète. Le monastère était autrefois entouré d’une muraille dont on peut voir des vestiges. Au centre du monastère se trouve le catholicon, un église à trois nefs dont la nef principale, au milieu, est dédiée à la Dormition de la Vierge, c’est-à-dire à l’Assomption ; la nef de gauche, au nord, est dédiée à saint Pantaléon (Άγιος Παντελεήμονας) ; celle de droite, au sud, aux Trois-Hiérarques (Τρεις Ιεράρχες). La nef centrale est voûtée et séparée des nefs latérales par des colonnes de marbre, avec des chapiteaux de style byzantin ; les nefs latérales sont voûtées en berceau. La porte de l’entrée ouest est surmontée d’un linteau très ancien en marbre ; cette porte est surmontée d’un clocher à deux niveaux ; à l’entrée de l’église se trouve un narthex couvert d’une coupole. Sur le côté nord de l’église se trouve une très ancienne chapelle byzantine dédiée aux saints Apôtres, notamment à saint Jean le Théologien (Άγιος Ιωάννης ο Θεολόγος) avec des fresques du XIVe siècle ; cette chapelle est un vestige de l’église édifiée au XIVe siècle en remplacement d’une église plus ancienne. Dans le coin sud-est du jardin du monastère on peut voir un vieux myrte, qui aurait près de 1 000 ans ; aux branches de l’arbre sont accrochés des ex-voto. Le monastère possède un musée avec des icônes, des reliques et plusieurs livres de grande valeur historique et archéologique. Le monastère de Paliani est un monastère de moniales mais qui est ouvert au public ; le monastère dispose d’une petite boutique où l’on peut acheter de la dentelle, de la broderie et d’autres articles fabriqués à la main par les religieuses. |
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| Le village de Kato Assitès (Kάτω Ασίτες / Káto Asítes) | Kato Assitès (« Assitès-d’en-Bas ») est le chef-lieu du canton de Gorgolainis (Γοργολαΐνη), un canton de la commune d’Héraklion, situé à 24 km au sud-ouest de la capitale. De façon un peu incongrue, une bande de terres du canton de Gorgolainis sépare le canton d’Héraklion en deux parties disjointes ; dans la partie sud se trouve le village de Dafnès. Le village de Kato Assitès se trouve à une altitude de 450 m au pied des pentes orientales du mont Psiloritis (Ida). Le village compte une population d’environ 1 100 habitants. Le nom d’Assitès provient de soldats originaires de la ville d’Assos en Mysie (Άσσο της Μυσίας), dans le nord-ouest de l’Anatolie, qui servaient dans l’armée de Nicéphore Phocas et qui se sont installés définitivement en Crète après sa reconquête par les Byzantins en l’an 961. Le village de Kato Assitès compte de nombreuses églises dont la plus célèbre est l’église Sainte-Parascève (Αγία Παρασκευή), située au centre du village, construite en 1745. Sainte-Parascève est une petite basilique à nef unique ; au-dessus de la porte principale, il y a une sculpture en pierre représentant sainte Parascève tenant la croix dans une main et un palmier dans une autre, symbole de victoire et d’immortalité. Un peu au sud de Kato Assitès se trouve le village d’Ano Assitès (Άνω Ασίτες) (« Assitès-d’en-Haut ») ; au sud d’Ano Assitès passe le chemin de randonnée européen E4 descendant des montagnes du Psilorítis. Dans le canton de Gorgolainis se trouve le domaine viticole Diamantakis, à Kato Assitès (n° 25 sur la carte de la route des vins). Aller aux chais Diamantakis avec Google Maps (35.211977, 24.992754). Site sur la Toile : www.diamantakiswines.gr |
| Le monastère Saint-Georges de Gorgolainis (Μονή του Αγίου Γεωργίου Γοργολαΐνη / Moní tou Agíou Georgíou Gorgolaíni) | Le canton de Gorgolainis doit son nom au grand monastère Saint-Georges de Gorgolainis qui se trouve à 800 m au nord-ouest du village de Kato Assitès. Le monastère Saint-Georges date d’avant 1320 et a été reconstruit plusieurs fois depuis. C’est un des monastères crétois les plus populaires car il a été un centre de résistance contre l’occupant turc, notamment pendant les révolutions de 1821 et de 1866. En 1866, le capitaine Michalis Korakas (Μιχάλης Κόρακας), commandant général de la grande révolution crétoise, fit du monastère son quartier général. Après l’échec de la révolution les Turcs rasèrent le monastère et incendièrent les villages de Pano Assitès et de Kato Assitès. |
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| Histoire | L’ancienne ville d’Héraklion a été mentionnée par Strabon, géographe grec du Ier siècle avant JC, comme étant l’un des ports de la cité minoenne de Cnossos. Pendant l’époque hellénistique, la ville reçut de puissantes murailles et avait une étendue significative ; pendant la domination romaine, c’était l’un des rares ports bien protégés de la côte nord de l’île. Malheureusement, l’habitation continue et les nombreuses catastrophes naturelles et humaines n’ont laissé presqu’aucune trace de l’ancienne ville d’Héraklion : seules quelques découvertes éparses, datant de l’époque minoenne à l’époque romaine, ont été faites ; une luxueuse villa romaine, des sépultures aux offrandes somptueuses, des sculptures en remploi et plusieurs inscriptions témoignent de la richesse de la ville romaine. Au début de la première époque byzantine, Héraklion est devenue un siège épiscopal ; dans les catalogues synodaux, elle était mentionnée soit comme Heracleae (343 après JC), soit, plus tard, comme Herakleioupolis (VIIe synode œcuménique). Les fouilles ont mis au jour une grande quantité de découvertes (sculpture architecturale, poterie, pièces de monnaie et petites découvertes), mais seulement quelques vestiges de constructions. À partir du milieu du VIIe siècle (654 après JC), la ville commença à se sentir menacée par la présence des Arabes dans la mer Égée. Les Byzantins décidèrent de fortifier la ville avec de nouveaux murs, possédant des tours de défense quadrangulaires et un fossé. Néanmoins, l’enceinte solide, qui a conduit les Arabes à nommer la ville Rabdh el Khandaq (la forteresse des douves), s’est avérée inefficace. Les Arabes, dirigés par le pirate Abou Hafs (أبو حفص), débarquèrent sur l’île par le sud, probablement dans la région de Kératokambos sur le golfe de la Messara, et la conquirent progressivement jusqu’en 828. Pendant les 150 années suivantes, Héraklion, qui fut la dernière ville crétoise à tomber, devint la capitale de l’émirat de Crète ; par sa position stratégique dans la zone centrale de la côte nord, elle servit de base pour les raids et le commerce arabes autour de la Méditerranée, notamment le trafic d’esclaves. La présence durable des Arabes dans la ville a laissé sa marque au nom de la ville, Rabd al-Khandaq (château du fossé, de la tranchée), qui est devenu Chandax ou Chandakas pour les Byzantins et Candia pour les Vénitiens. En 961, après une série de tentatives infructueuses, le général de l’armée byzantine et futur empereur, Nicéphore Phocas, parvint à reprendre la ville en minant ses murs. La ville retrouva progressivement ses richesses et, jusqu’à la fin du XIIe siècle, connut une prospérité commerciale et économique importante. Néanmoins, juste avant la chute de Constantinople aux mains des Francs en 1204, l’empereur byzantin déchu Isaac II offrit l’île de Crète à Boniface de Montferrat (Bonifacio del Monferrato) en récompense de son aide pour regagner le trône. Boniface vendit à son tour l’île aux Vénitiens. Après une courte capture par le corsaire génois Enrico Pescatore, la ville passa sous la domination de la Sérénissime république de Venise en 1211 ; Candia devint la capitale du royaume vénitien de Crète. La ville connut des années de prospérité florissante : la croissance économique, démographique et urbaine impressionnante fit du petit port byzantin provincial l’un des centres commerciaux les plus importants de la Méditerranée. L’aménagement urbain se développa et de nombreux monuments furent construits ; les notables de la République se firent bâtir de superbes demeures secondaires dans la vieille ville. La sculpture prospéra, en raison de l’intense activité de construction, de l’abondance de matières premières (calcaire local) et des influences de l’architecture occidentale. Néanmoins, à côté des fontaines de Morosini, de Priuli et de Bembo, ainsi que des emblèmes sur les murs de la forteresse (armoiries et lions de Saint Marc), de rares preuves de la décoration sculpturale de la période vénitienne ont survécu ; la plupart des exemples qui subsistent sont des parties de décorations architecturales (architectures, chapiteaux de colonnes, chapiteaux de pilastre, consoles et cadres), des armoiries, des parties de monuments sépulcraux, des pierres tombales et des cadres, qui ont été recueillis dans les ruines ou révélés lors des fouilles. Les anciennes fortifications de la ville furent renforcées au cours du XVe siècle, à partir de 1462. Pourtant, l’invention de la poudre à canon et l’utilisation de canons forcèrent les Vénitiens à concevoir une nouvelle zone défensive plus grande et plus efficace, renforcée par des bastions. Ces nouvelles fortifications étaient destinées à protéger Candie contre un siège ottoman, car la ville était toujours convoitée par les Turcs. L’importance que les Vénitiens accordaient à la ville est évidente par le fait que Candie fut la première ville qu’ils conquirent et la dernière qu’ils abandonnèrent aux mains des Ottomans, quatre cent cinquante ans plus tard. En 1648 commença une sanglante épopée qui est mentionnée dans tous nos livres d’histoire : le siège de Candie ; en 1669, après une résistance acharnée qui avait duré 21 ans, le dernier défenseur de la ville, Francesco Morosini, fut contraint de céder la Grande Forteresse aux forces du sultan. La ville, totalement détruite, passa sous le joug ottoman et devint la résidence d’un pacha ; les Ottomans établirent leur capitale à La Canée ; Kandiye perdit de son prestige pour n’être plus qu’une base militaire ; les églises furent transformées en mosquées. Cette occupation dura près de 230 ans. La ville ne retrouva son nom antique d’Héraklion qu’après le rattachement de la Crète à la Grèce en 1913. |
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| | | Transport aérien | L’aéroport international d’Héraklion (code IATA HER) « Nikos Kazantzakis » est situé à Néa Alikarnassos, à 4 km à l’est du centre-ville. Téléphone : 00 30 2810 397 800 Site sur la Toile : www.heraklionairport.net Transport en bus jusqu’au centre-ville : toutes les 10-15 min, tarif 2 €, durée 20 min. |
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| Autocar | L’organisation des transports interurbains en Crète est plutôt absconse, suite au démantèlement du monopole de la KTEL. Il existe deux compagnies d’autocars interurbains : La compagnie KTEL Héraklion-Lassithi (ΚΤΕΛ Ηρακλείου - Λασιθίου) dessert les localités de la partie de l’île située à l’est d’Héraklion, mais aussi quelques grandes villes de l’ensemble de l’île (Réthymnon, La Canée, Iérapétra et cetera). Site sur la Toile : www.ktelherlas.gr La compagnie KTEL La Canée - Réthymnon (ΚΤΕΛ Χανίων - Ρεθύμνου) dessert les localités de l’ouest de l’île. Site sur la Toile : www.e-ktel.com Il existe deux gares routières dites centrales à Héraklion : - la gare routière A qui se trouve à l’arrière du port des transbordeurs et des parcs de stationnement du port. On y trouve les lignes qui desservent l’ouest, l’est et le sud-est de l’île. C’est aussi le terminus de beaucoup de lignes urbaines.
- la gare routière B qui se trouve à l’extérieur des remparts, près de la Porte de La Canée (bastion de Panigra). On y trouve les lignes qui desservent le sud de l’île : Phaestos, Matala, Agia Galini et cetera.
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| Autobus | Les bus urbains d’Héraklion sont opérés par la KTEL urbaine d’Héraklion (Αστικό ΚΤΕΛ Ηρακλείου), indépendante des compagnies d’autocars interurbains. L’Astiko KTEL dessert l’agglomération d’Héraklion et les autres localités de la commune, comme l’aéroport, les plages d’Ammoudara (ligne n° 6) et d’Amnissos (ligne n° 7), et le site archéologique de Cnossos (ligne n° 2). Téléphone : 00 30 2810 283 270 Site sur la Toile : astiko-irakleiou.gr (ça n’amuse que les francophones …). |
| | Hôpital | Il existe deux hôpitaux publics à Héraklion :- L’Hôpital Général Venizéléio (Βενιζέλειο Γενικό Νοσοκομείο). Adresse : 44 avenue de Cnossos (Λεωφόρος Κνωσού / Leofóros Knossoú), dans la banlieue sud-est de la ville. Téléphone : 00 30 2810 368 000. Site sur la Toile : venizeleio.gr
- L’Hôpital Général Universitaire d’Héraklion PAGNI (Πανεπιστημιακού Γενικού Νοσοκομείου Ηρακλείου (ΠΑΓΝΗ)), considéré comme plus moderne et performant. Adresse : Croisement de Voutès (Βούτες Σταυρακίων), dans la banlieue sud de la ville. Téléphone : 00 30 2810 392 111. Site sur la Toile : pagni.gr
Numéro de téléphone abrégé pour les urgences médicales : 199. |
| Police | Le quartier général de la police (Αστυνομική Διεύθυνση) se trouve à Néa Alikarnassos, à l’arrière de l’aéroport, au bord de l’autoroute littorale E90. L’hôtel de police abrite aussi la police touristique (Τουριστική Αστυνομία). Adresse : 1 rue Saint-Arthème - Néa Alikarnassos (Αγίου Αρτεμίου 1 - Νέα Αλικαρνασσός / Agíou Artemíou 1 - Néa Alikarnassós). Aller à l’hôtel de police avec Google Maps (35.331389, 25.168449). Téléphone : 00 30 2810 274 210. Police touristique : 00 30 2810 274 046. Numéro de téléphone abrégé de police-secours : 100. Site sur la Toile : astynomia.gr |
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