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Les ruines du palais minoen de Phaistos ou Faistos (Faistós), en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
Le site archéologique de Phaistos présente les ruines de ce qui fut le deuxième plus important palais de l’époque minoenne, qui domina le sud de l’île de Crète pendant la première moitié du IIe millénaire avant JC.
ÉtymologieÉtymologie et toponymie
Le toponyme de Phaistos est d’origine préhellénique ; il provient d’un mot inscrit, en écriture linéaire B, sur des tablettes d’argile découvertes dans les ruines de Cnossos ; ce mot, « pa-i-to », fut transcrit en grec mycénien « φαιστός ». La cité était nommée Phaestus à l’époque romaine. Le toponyme est translittéré dans les langues à alphabet latin avec diverses graphies : Phaistos, Phaestos, Faistos, Festos …

SituationSituation

Le site archéologique du palais minoen de Phaistos se trouve dans le nord-ouest de la grande plaine de la Messara dont le palais tirait ses richesses ; le palais surplombe, à moins de 400 m de distance, le plus grand fleuve de Crète, le fleuve Géropotamos, qui irrigue la Messara ; par des puits très profonds les habitants du palais pouvaient puiser l’eau de la plaine.

Le palais de Phaistos en Crète. Les neiges du Psiloritis vues depuis Phaistos (auteur Jébulon). Cliquer pour agrandir l'image.Phaistos est probablement le site minoen le plus spectaculaire de toute l’île :

Le palais de Phaistos en Crète. Vue vers le massif du Psiloritis depuis Phaistos. Cliquer pour agrandir l'image.À environ 2 km en aval de Phaistos sur le fleuve Géropotamos se trouve les ruines d’un petit palais minoen qui dépendait de Phaistos, la villa d’Agia Triada ; une voie pavée reliait Phaistos à Agia Triada qui était vraisemblablement une résidence royale d’été, sans doute beaucoup plus proche de la côte à l’époque minoenne.

Le palais de Phaistos en Crète. La cour centrale vue du nord. Cliquer pour agrandir l'image.À environ 12 km à l’est de Phaistos, soit environ 60 stades antiques, se trouve la cité de Gortyne qui fut d’abord une vassale de Phaistos, puis qui devint sa grande rivale dans la domination du sud de la Crète, pour finalement vaincre et détruire son ancienne suzeraine, à l’époque hellénistique.

Le site de Phaistos est à environ 62 km d’Héraklion ; depuis la capitale crétoise, il faut compter une heure de conduite ; à environ 8 km à l’ouest de la ville de Mirès, prendre à gauche la route provinciale de Faistos à Kali Liménès, puis suivre les panneaux qui indiquent le site de Phaistos. Des autocars de la ligne Héraklion - Tympaki / Agia Galini de la compagnie KTEL Héraklion - Lassithi font un arrêt devant l’entrée du site archéologique, près du parc de stationnement ; départ de la gare routière B, Porte de La Canée.

Les ruines du palais de Phaistos se trouvent à 600 m au nord du village d’Agios Ioannis, qui sont les seules habitations visibles dans les environs, très préservés, du palais.

VisitesVisites

Ruine antiqueLe palais minoen de Phaistos (Μινωικό Ανάκτορο της Φαιστού / Minoikó Anáktoro tis Faistoú)
Le palais de Phaistos en Crète. Vue d'ensemble du palais de Phaistos (auteur Anna Tsolidou). Cliquer pour agrandir l'image.La colline de Phaistos fut habitée dès l’époque néolithique finale (4500-3200 avant JC), lorsqu’un vaste peuplement néolithique y fut établi, suivi d’un peuplement de l’époque pré-palatiale (3200-1900 avant JC). Ces premiers peuplements furent suivis par la fondation du premier palais minoen de Phaistos (1900-1700 avant JC), qui fut bâti sur la partie nord-est de la colline afin de contrôler l’ensemble de la plaine fertile de la Messara ; d’après la légende, le roi Minos, qui régnait à Cnossos, installa son frère Rhadamanthe à Phaistos comme seigneur de la contrée, une sorte de vice-roi, comme il installa son frère Sarpédon au palais de Malia. Autour de ce premier palais naquit la vaste ville de Phaistos, qui prospéra jusqu’à l’époque hellénistique (323-67 avant JC). Le territoire contrôlé par Phaistos s’étendait sur le sud de la Crète, depuis le massif des Montagnes Blanches, à l’ouest, jusqu’au massif du Dicté, à l’est ; la cité de Phaistos avait deux ports sur le golfe de la Messara, Kommos et Matalon, situé à 40 stades au sud-ouest d’après Strabon.

Le premier palais fut construit vers 1900 avant JC ; c’était un vaste palais, couvrant une superficie d’environ 8 000 m² et s’étendant sur les trois terrasses en gradins de la colline. Ce premier palais fut habité pendant environ deux siècles et demi, au cours desquels il fut détruit et reconstruit deux fois ; ce premier palais fut détruit pour la troisième fois par un tremblement de terre, vers 1700 avant JC. Après cette destruction finale, les ruines du vieux palais furent rasées et recouvertes d’une épaisse couche de chaux mêlée d’argile et de pierres, sur laquelle fut construit un nouveau palais, à partir de 1650 avant JC.

Le nouveau palais était plus petit mais plus monumental que l’ancien palais. Ce nouveau palais fut détruit à son tour, en 1450 avant JC, comme la plupart des centres minoens ; le palais de Phaistos ne fut pas reconstruit après sa destruction, mais divers bâtiments furent construits sur son emplacement à différentes époques ultérieures, vraisemblablement en remployant les matériaux du palais minoen.

La ville qui entourait le palais continua d’être habitée, florissante à l’époque géométrique (800-700 avant JC) et à l’époque hellénistique (323-67 avant JC) ; à cette époque Phaistos était toujours indépendante et frappait sa propre monnaie. Vers 150 avant JC, la ville fut détruite par la cité voisine de Gortyne, située à 60 stades à l’est, qui devint alors la nouvelle puissance du sud de la Crète ; la ville de Phaistos fut encore habitée jusqu’à l’époque byzantine, dans la dépendance de Gortyne. Phaistos avait régné pendant près de dix-sept siècles sur le sud de la Crète.

Architecture antiqueL’architecture du palais minoen de Phaistos
Les palais minoens successifs de Phaistos, comme les autres palais minoens, étaient un centre d’activité politique, économique et religieuse plutôt qu’une simple résidence de l’élite. Malgré leur forme labyrinthique, ils avaient une disposition architecturale spécifique : le cœur des palais était la grande cour centrale à ciel ouvert, autour de laquelle les ailes des bâtiments étaient disposées ; il s’agissait de bâtiments à plusieurs étages avec des façades échancrées en maçonnerie à assises, des portes monumentales, des chambres luxueuses avec des salles hypostyles, des polythyrons, des puits de lumière et des balcons ouverts.

Le nouveau palais, avec sa superbe composition architecturale, sa fonctionnalité et sa construction impeccable est considéré comme un exemple typique des palais minoens. La perception du plan des ruines de Phaistos est rendue malaisée par l’imbrication des ruines des vieux palais et des ruines du nouveau palais, ainsi que par la disparition de l’aile sud et d’une grande partie de l’aile orientale. Le palais est bâti sur trois niveaux de terrasses situées à l’extrémité orientale d’un promontoire qui domine la plaine de la Messara d’une cinquantaine de mètres. Sur la terrasse supérieure se trouve la cour du nord d’où l’on peut tenter se saisir l’organisation du palais ; en contrebas de la cour supérieure, au sud, la cour de l’ouest fait face à l’entrée monumentale, située dans le coin nord-ouest du palais. Depuis cette entrée monumentale il était possible d’accéder, d’une part aux « appartements royaux » et, d’autre part, à la cour centrale.

Le palais de Phaistos en Crète. Les fonctions des différentes parties du palais de Faistos. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais présentait la même répartition fonctionnelle des bâtiments que les autres palais minoens :

  • dans l’aile nord, les « appartements royaux », selon la terminologie employée par Arthur Evans pour Cnossos ; ces appartements paraissent avoir été décorés avec moins de raffinement que ceux de Cnossos et de Malia, et les archéologues y ont découverts peu d’objets de valeur ; cette observation a conduit certains archéologues à penser que les souverains résidaient plutôt à Agia Triada et que Phaistos avait surtout un rôle religieux et administratif.
  • dans l’aile ouest, des salles de culte et des magasins, où étaient rangées des jarres géantes ; dans l’aile orientale, d’autres pièces résidentielles, qui auraient pu être l’« appartement d’un prince » ;
  • la fonction des salles de l’aile sud et du sud de l’aile orientale, emportées par l’érosion du promontoire, n’a pas été établie.
  • une spécificité de Phaistos est que les ateliers du palais se trouvaient autour d’une cour dédiée, située au nord-est du palais.
Plan A du site archéologique
Le palais de Phaistos en Crète. Plan du palais. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Phaistos en Crète. Légende des couleurs du plan des ruines. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Phaistos en Crète. Plan A du site de Phaestos. Cliquer pour agrandir l'image.
Légende du plan A :

1 : Cour supérieure (Πάνω Αυλή). 2 : Cour de l’ouest (Δυτική Αυλή) - Quartier du Théâtre (Θεαtρικός Χώρος). 3 : Sanctuaire tripartite du vieux palais (Παλαισανακτορικό Τριμερές Ιερό). 4 : Escalier monumental (Μνημειώδες Κλιμακοστάσιο). 5 : Sanctuaires de l’aile ouest (Ιερά Δυτικής Πτέρυγας). 6 : Magasins de l’ouest (Δυτικές Αποθήκες). 7 : Cour centrale (Κεντρική Αυλή). 8 : « Appartements royaux » (« Βασιλικά Διαμερίσματα »). 9 : Ensemble du nord-est (Βορειοανατολικό Συγκρότημα). 10 : Quartier des ateliers (Εργαστηριακός Τομέας). 11 : « Appartement du prince » (« Διαμέρισμα του Πρίγκιπα »). 12 : Ensemble du vieux palais (Παλαιοανακτορικό Συγκρότημα). 13 : Temple de Rhéa (Ναός της Ρέας).

Plan B du site archéologique
Couleurs des constructions :

Le palais de Phaistos en Crète. Plan B du site archéologique de Faistos. Cliquer pour agrandir l'image.Bleu : époque néolithique.

Magenta : époque pré-palatiale.

Vert : époque proto-palatiale.

Violet : époque néo-palatiale.

Rose : époque mycénienne.

Jaune : époque géométrique.

Orange : époque hellénistique.

Cercles jaunes : puits.

Légende du plan B :

1 : Cour de l’ouest. 2 : Sanctuaire tripartite du premier palais. 3 : Silos à grain. 4 : Zone du théâtre. 5 : Vestiges du vieux palais. 6 : Escalier du nord-ouest. 7 : Couloir de la cour de l’ouest à la cour centrale. 8-11 : Salles de culte. 22 : Crypte à deux piliers. 24 : Salle à bancs. 25 : Salle hypostyle. 26 : Couloir des magasins. 27a-27b : Magasins des jarres géantes. 27-37 : Magasins de l’ouest. 39 : Escalier intérieur. 40 : Cour centrale. 41 : Salle des gardes. 42 : Escalier de l’aile nord. 48 : Courette intérieure de l’aile nord. 50 : Mégaron de la Reine. 53 : Salle des gardes du nord-est. 54-55 : Ateliers. 56 : Magasin des jarres géantes. 62 : Couloir entre la cour centrale et la cour de l’est. 63-64 : Aile orientale - Appartement du Prince. 63 : Polythyron. 63b : Salle avec puits de lumière. 63d : Bassin lustral. 64 : Porche à colonnade. 66 : Escalier monumental. 67 : Palier des propylées. 68 : Porche à colonne centrale. 69 : Portique. 69a : Puits de lumière des propylées. 74 : Cour à péristyle des appartements royaux. 77-79 : Mégaron du Roi. 87 : Couloir des appartements royaux. 88 : Buanderie. 90 : Cour de l’est avec four de potier. 93 : Bain lustral des appartements royaux. 94 : Cour du nord ou cour supérieure. 100 : Temple de Rhéa. 101-104 : Ensemble du nord-est. 101 : Salle du trésor. 102 : Salle des archives. 103 : Maison à péristyle. 104 : Maison du potier.

PatioLa cour supérieure (Πάνω Αυλή / Páno Avlí)
Le palais de Phaistos en Crète. La cour supérieure du palais. Cliquer pour agrandir l'image.La visite du site de Phaistos débute par la cour du nord, située en contrebas du pavillon touristique (n° 1 sur le plan A ; n° 94 sur le plan B) ; la cour du nord est également nommée « cour supérieure » car elle surplombe d’une dizaine de mètres la cour centrale du palais. Elle est située dans le nord-ouest du site, à environ 90 m d’altitude.

Le palais de Phaistos en Crète. Plan de la cour supérieure. Cliquer pour agrandir l'image.Son côté sud est soutenu par un solide mur de soutènement qui la sépare de la cour de l’ouest. Du côté ouest, les dix-sept évidements circulaires dans le sol indiquent la présence d’un nombre égal de colonnes en bois qui supportaient probablement une colonnade couverte (figure 1 du panneau). La cour est traversée du nord au sud par une « chaussée processionnelle » surélevée, qui, comme celles des autres palais minoens, aurait été utilisée pour les processions sacrées et autres rituels, comme on peut le voir sur des fresques minoennes.

La cour supérieure fonctionnait également comme une sorte de balcon d’où l’on pouvait observer les événements se déroulant dans la cour de l’ouest, qui se trouve juste au sud et à un niveau inférieur.

Le palais de Phaistos en Crète. La cour supérieure. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Phaistos en Crète. La cour supérieure. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
Bâtiment antiqueLes bâtiments hellénistiques et romains
Le palais de Phaistos en Crète. Plan de la partie sud de la cour nord. Cliquer pour agrandir l'image.Les bâtiments du côté sud de la cour du nord (figure 2 du panneau) ont été construits bien plus tard, à l’époque hellénistique (323-67 avant JC), alors que les palais avaient déjà été détruits (en orange sur le plan A). Le plus important d’entre eux contient une salle avec deux colonnes, un foyer central et des bancs de pierre autour des murs. On pense qu’il s’agit d’un bâtiment public, vraisemblablement un prytanée (πρυτανείον), c’est-à-dire la résidence du premier magistrat de la cité, ou un andron (άνδρών), c’est-à-dire un bâtiment réservé aux réunions des hommes.

À l’est de la « chaussée processionnelle », on peut voir des tombes paléochrétiennes (330-600 après JC).

Le palais de Phaistos en Crète. Les bâtiments hellénistiques de la cour supérieure du palais. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le palais de Phaistos en Crète. Bâtiment hellénistique au sud de la cour nord. Cliquer pour agrandir l'image.
PatioLa cour de l’ouest (Δυτική Αυλή / Dytikí Avlí)
Le palais de Phaistos en Crète. La cour de l'ouest et la zone du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image.Depuis la cour haute, on descend à la cour de l’ouest (n° 2 sur le plan A ; n° 1 sur le plan B) par un majestueux escalier, l’escalier du nord-ouest, (n° 6 sur le plan B), partant de la partie sud-est de la cour supérieure et conduisant à la base du théâtre et de l’escalier monumental.

Le palais de Phaistos en Crète. La cour de l'ouest vue du palier des propylées. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La cour de l’ouest est une vaste cour dallée, d’environ 700 m² de superficie, qui était située devant la façade occidentale des palais successifs de Phaistos, où se trouvait l’entrée principale de ces palais ; cette cour date en effet de l’époque des premiers palais, entre 1900 et 1700 avant JC. Lors de la construction du nouveau palais, après la destruction de l’ancien palais, la place de l’ouest a été agrandie vers l’est et surélevée d’environ un mètre de hauteur.

Du côté nord, la place occidentale est délimitée par le mur de soutènement de la cour supérieure ; adossées à ce mur se trouvent quelques marches dont les historiens pensent qu’elles servaient de gradins pour un théâtre. Le mur oriental de la place est constitué de la base de la façade ouest de l’ancien palais ; dans le coin nord-est de la place, on peut voir les ruines d’un petit sanctuaire tripartite datant de l’ancien palais. Sur le côté sud-est, en contrebas de la place de l’ouest, on aperçoit les vestiges de l’ancien palais. Également en contrebas de la place de l’ouest, mais du côté sud-ouest, se trouvent des fosses circulaires qui sont interprétées comme des silos à grain.

Le palais de Phaistos en Crète. La cour de l'ouest. Cliquer pour agrandir l'image.La cour occidentale est traversée par une « chaussée processionnelle » surélevée semblable à celle de la cour supérieure ; cette « chaussée processionnelle » ne se dirige pas vers l’escalier monumental du nouveau palais, mais de la zone théâtrale vers là où se trouvait l’entrée de l’ancien palais.

L’esplanade de l’ouest jouait vraisemblablement un rôle important dans la vie du palais, notamment lors de la réception de visiteurs de marque.

Théâtre antiqueL’espace théâtral (Θεαtρικός Χώρος / Theatrikós Chóros)
Le palais de Phaistos en Crète. La zone du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image.Ce qui est désigné comme le « théâtre » du palais de Phaistos était situé sur le côté nord de l’esplanade occidentale, adossé au mur de soutènement de la cour du nord (n° 4 sur le plan B). Ce « théâtre » était vraisemblablement utilisé pour des cérémonies cultuelles, peut-être pour des danses et des jeux rituels tels que le célèbre « saut de taureau » (ταυροκαθάψια), mais il ne semble pas qu’il y ait eu de scène à proprement parler ; le caractère cultuel de ce lieu est confirmé par la présence d’un sanctuaire situé dans l’angle nord-est de la cour.

Le palais de Phaistos en Crète. La zone du théâtre. Cliquer pour agrandir l'image.Comme au palais de Cnossos, les sièges de l’auditoire étaient des gradins rectilignes en pierre, de grande largeur et d’environ 22 m de longueur ; un escalier se trouvait dans le prolongement de la chaussée processionnelle qui traversait la place, conduisant peut-être à un trône destiné au « roi ». Les gradins étaient initialement au nombre de huit, mais, lorsque le niveau de la place de l’ouest a été relevé, lors de la construction du nouveau palais, ce nombre de gradins a été réduit à quatre. Après la réduction de la zone théâtrale, l’escalier monumental a dû être utilisé comme zone théâtrale supplémentaire pour les événements et cérémonies organisés dans la cour de l’ouest.

Sanctuaire antiqueLe sanctuaire tripartite de l’ancien palais (Παλαισανακτορικό Τριμερές Ιερό / Palaisanaktorikó Trimerés Ieró)
Le palais de Phaistos en Crète. Le sanctuaire tripartite du vieux palais (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.L’ensemble de salles, dont on peut voir les fondations devant l’escalier monumental, dans le coin nord-est de la cour ouest, était un petit sanctuaire datant de l’époque de l’ancien palais (n° 3 sur le plan A ; n° 2 sur le plan B) ; à l’époque de l’ancien palais, ce sanctuaire se trouvait devant la façade du palais. Ce sanctuaire a la disposition tripartite typique des sanctuaires minoens, avec trois salles communicantes, la salle centrale étant la plus grande, comme en témoignent les représentations de tels sanctuaires dans l’art minoen (figure 1 du panneau).

Le palais de Phaistos en Crète. Panneau d'information du sanctuaire tripartite. Cliquer pour agrandir l'image.Dans la salle nord du sanctuaire tripartite, il y a un banc avec une meule pour moudre le grain et une dépression pour recueillir la farine pour cuire le « pain sacré » utilisé comme offrande. La salle du milieu comporte également des bancs, un petit bassin rectangulaire et un conduit de drainage, peut-être à usage rituel. Les objets cultuels retrouvés dans les salles, comme les « tables à offrandes », une coquille de triton, des coupes de fruits et des vases rituels en pierre (figure 2 du panneau), montrent que l’endroit était un sanctuaire. Immédiatement à l’est se trouvaient deux salles – dont seule la salle ouest est conservée – qui, bien qu’anciennes, sont directement reliées au sanctuaire (figure 3 du panneau).

Un petit espace en plein air situé au nord du sanctuaire, qui a été retrouvé plein de cendres et d’ossements, devait être utilisé comme autel sacrificiel pour les holocaustes.

EntrepôtLe magasin des jarres géantes (Αποθήκη των Γιγάντιων Πίθων / Apothíki ton Gigántion Píthon)
Le palais de Phaistos en Crète. Le magasin des jarres géantes. Cliquer pour agrandir l'image.Les magasins du vieux palais occupaient une grande partie de l’aile ouest, immédiatement à l’est de la cour occidentale, et s’étendaient jusqu’à la terrasse inférieure de la cour centrale (n° 27a et 27b sur le plan B).

Le palais de Phaistos en Crète. Le magasin des jarres géantes (auteur Frédéric Boissonnas, 1919). Cliquer pour agrandir l'image.Outre leur utilisation comme zones d’emmagasinage, ils semblent également avoir abrité certaines des activités de l’atelier du vieux palais. Aujourd’hui, la plupart des magasins sont comblés.

Le palais de Phaistos en Crète. Le magasin aux jarres géantes. Cliquer pour agrandir l'image.Dans l’un des magasins qui sont visibles en contrebas, se trouvent des pithoi, c’est-à-dire des jarres géantes, décorés de disques et de motifs de corde en relief. Juste à l’est de celle-ci se trouve une installation de meule bien conservée pour le broyage du grain (figure 1 du panneau). Il y a un autre magasin du vieux palais, bien conservé, sous le sol du puits de lumière (n° 69a sur le plan B) dans les propylées (figure 2 du panneau).

SiloLes silos à grain (Κουλούρες / Kouloúres)
Le palais de Phaistos en Crète. Silo à grain ou koulourès. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).En contrebas, au sud de la cour occidentale, se trouvent quatre grandes fosses cylindriques en pierre qui sont nommées « koulourès » (κουλούρες) (n° 3 sur le plan B) ; ce nom a été donné à des structures identiques, mises au jour sur le site du palais de Cnossos, par les ouvriers crétois effectuant les fouilles pour Arthur Evans ; ce mot signifie quelque chose comme « anneaux » ; ce nom de « koulourès » est donné à des beignets sucrés ou salés qui sont vendus dans les rues de nombreuses villes de Grèce. Des fosses similaires ont également été découvertes plus tard au palais de Malia.

Le palais de Phaistos en Crète. Silo à grain. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).L’utilisation exacte de ces fosses reste inconnue, bien qu’aujourd’hui elles soient généralement considérées comme des réceptacles des offrandes des sanctuaires du palais ou comme des greniers. Une branche de la « chaussée processionnelle » de la cour de l’ouest passe en surplomb des koulourès, mais on imagine mal les fidèles jetant négligemment leurs offrandes dans ces fosses. L’hypothèse d’une utilisation comme grenier n’est pas non plus satisfaisante, car, dans de telles structures, rien ne protégerait les grains contre les ravageurs, insectes ou rongeurs, ni même contre la germination.

Le palais de Phaistos en Crète. Les silos à grain. Cliquer pour agrandir l'image.Ces koulourès datent de l’époque du premier palais. Le puits, situé à côté des koulourès, date de l’époque hellénistique ; ce puits confirme la présence d’eau à cet endroit, présence peu compatible avec la conservation des grains.

Le palais de Phaistos en Crète. Silos à grain ou koulourès. Cliquer pour agrandir l'image.L’un des « koulourès » est traversé par une route pavée construite à une époque ultérieure.

Palais antiqueL’ensemble du vieux palais (Παλαιοανακτορικό Συγκρότημα / Palaioanaktorikó Synkrótima)
Le palais de Phaistos en Crète. Les vestiges du vieux palais. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).En contrebas de la cour occidentale, dans le coin sud-est, se trouvent des vestiges du premier palais, datant d’environ 1900 avant JC, (n° 12 sur le plan A ; n° 5, 5a, 5b et 5c sur le plan B). Les archéologues y ont découvert un grand nombre de céramiques du type de Kamarès.

Ces ruines du vieux palais sont clôturées et protégées par une toiture, et ne sont pas ouvertes à la visite.

FaçadeLa façade ouest (Δυτική πρόσοψη / Dytikí prósopsi)
Le palais de Phaistos en Crète. La façade ouest. Cliquer pour agrandir l'image.Les façades principales de l’ancien et du nouveau palais donnaient sur la cour de l’ouest, sur laquelle s’ouvraient les entrées officielles des palais.

Le palais de Phaistos en Crète. La façade ouest en 1919 (auteur Frédéric Boissonnas). Cliquer pour agrandir l'image.La façade visible à un niveau inférieur appartient au vieux palais. Elle est en retrait selon les règles de l’architecture minoenne. La partie inférieure des murs est constituée de blocs massifs de calcaire dressés sur la tranche, ce qui est nommé en architecture des orthostates (ορθοστάτης, debout). L’entrée était située dans un renfoncement dans le coin sud-est de la cour de l’ouest ; elle se composait d’un porche monumental avec une grande colonne centrale à partir de laquelle un splendide couloir, dallé de dalles de gypse, conduisait à la cour centrale. Cette entrée des premiers palais est aujourd’hui couverte par les bâtiments du nouveau palais, construit quelques mètres au-dessus des ruines de l’ancien palais.

Le palais de Phaistos en Crète. Reconstitution des propylées de l'ouest. Cliquer pour agrandir l'image.Située plus haut de quelques mètres et plus à l’est de 7 m, se trouve la façade du nouveau palais. Elle est construite en grandes pierres de taille et présente également de profonds décrochements et saillies (figure 1 du panneau). Il y a deux entrées menant à l’intérieur du Palais : l’entrée principale est au nord et se compose d’un escalier monumental menant aux Propylées ; l’autre entrée est profondément en retrait et mène par un large couloir à la cour centrale, traversant l’aile ouest du Palais.

EscalierL’escalier monumental (Μνημειώδες Κλιμακοστάσιο / Mnimeiódes Klimakostásio)
L’entrée officielle dans le nouveau palais se faisait par un escalier monumental situé au nord-est de la cour occidentale, derrière le sanctuaire tripartite (n° 4 sur le plan A ; n° 66 sur le plan B).

Cet imposant escalier comprend douze marches de faible hauteur et d’une largeur de près de 14 m ; la longueur de l’escalier couvre le retrait d’environ 7 m entre la façade des premiers palais et la façade du nouveau palais. Certaines des marches ont été taillées directement dans la roche sous-jacente de la colline. Une particularité architecturale est que ces marches ont un profil légèrement convexe afin d’améliorer l’impression visuelle ; cette technique de marches bombées se retrouvera douze siècles plus tard dans l’architecture du Parthénon d’Athènes.

L’escalier monumental aboutit au palier des Grands Propylées.

Le palais de Phaistos en Crète. L'escalier monumental. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Phaistos en Crète. L'escalier monumental. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le palais de Phaistos en Crète. L'escalier monumental. Cliquer pour agrandir l'image.
PropyléesLes propylées (Προπύλαια / Propýlaia)
Le palais de Phaistos en Crète. Les propylées. Cliquer pour agrandir l'image.L’escalier monumental conduisait à un palier (n° 67 sur le plan B) placé devant le porche des propylées (n° 68 sur le plan B) ; ce porche comprenait une unique colonne centrale dont il ne reste, de nos jours, que la base imposante ; sur les côtés se trouvaient deux pilastres.

Le palais de Phaistos en Crète. Les propylées (auteur Frédéric Boissonnas, 1919). Cliquer pour agrandir l'image.Derrière le porche se trouvait un mur percé de deux portes dont on peut voir la base des robustes montants de portes ; ces deux portes ouvraient sur une salle d’apparat à trois colonnes (n° 69 sur le plan B), suivie par un puits de lumière à ciel ouvert qui éclairait et aérait les propylées (n° 69a sur le plan B) ; des canalisations permettaient d’évacuer les eaux de pluie.

L’ensemble de ces salles était dallé de dalles de gypse qui lui donnaient un aspect somptueux, même si les salles n’étaient de dimensions exceptionnelles, environ 13 m de largeur par 20 m de longueur.

Le palais de Phaistos en Crète. Les propylées (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À partir des propylées, il y avait deux accès conduisant vers différentes parties du nouveau palais : le premier accès, situé dans le portique à colonnade, conduisait par un escalier et des couloirs (n° 73 sur le plan B) à la cour à péristyle et, de là, aux « appartements royaux ».

Le palais de Phaistos en Crète. Les grands propylées. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le second accès, situé dans l’angle sud-est du puits de lumière, conduisait à un escalier intérieur (n° 39 sur le plan B) qui débouchait dans l’antichambre des magasins de l’aile ouest et à la cour centrale du palais.

Sous les propylées, des salles contenaient des jarres géantes.

PatioLa cour centrale (Κεντρική Αυλή / Kentrikí Avlí)
Le palais de Phaistos en Crète. La cour centrale. Cliquer pour agrandir l'image.La grande cour centrale est un élément architectural de base des palais minoens et le noyau autour duquel les différentes ailes sont disposées ; les principaux couloirs des bâtiments conduisaient à cette cour centrale. C’était le centre de l’activité économique, sociale et religieuse du palais, le cadre d’événements qui pouvaient être observés depuis les fenêtres et les balcons. À cause de l’érosion de la colline sur laquelle a été bâti le palais, les bâtiments du coin sud-est du palais se sont écroulés ; de ce fait la cour centrale ne se trouve plus au centre des ruines, mais dans le sud-est du site archéologique (n° 7 sur le plan A, n° 40 sur le plan B). La vue sur la plaine de la Messara et sur la chaîne montagneuse des Astéroussia devait être moins spectaculaire à l’époque des palais que de nos jours, car elle était masquée par l’aile sud du palais.

Le palais de Phaistos en Crète. La cour centrale vue du nord. Cliquer pour agrandir l'image.La cour centrale du palais de Phaistos a été construite à l’époque de l’ancien palais ; la cour a cependant été réutilisée dans le nouveau palais avec des modifications mineures de son orientation et de ses dimensions.

Il s’agit d’une cour rectangulaire, d’environ 55 m de longueur nord-sud par 25 m de largeur est-ouest, soit presqu’aussi vaste que la cour centrale du palais de Cnossos ; l’axe de la cour est légèrement orienté vers le nord-nord-est ; la cour centrale se trouve à environ 80 m d’altitude, soit une dizaine de mètres plus bas que la cour supérieure. Le coin sud-est de la cour centrale a été emporté par l’érosion de la colline. La cour était dallée de dalles de pierre calcaire ; ce dallage d’origine a été conservé. Sur les deux bords longs, au rez-de-chaussée des ailes occidentale et orientale, la cour centrale était partiellement bordée par des galeries soutenues par des colonnades constituées de piliers et des colonnes alternés dont les bases sont encore visibles ; au-dessus de ces galeries devaient se trouver les balcons de l’étage supérieur.

Le palais de Phaistos en Crète. La cour centrale. Cliquer pour agrandir l'image.La cour centrale ne comporte pas de constructions, à l’exception de trois puits, dont un puits important situé dans le coin sud-ouest (près du n° 97 sur le plan B). Dans le coin nord-ouest de la place se trouve une construction à deux marches dont l’utilisation est incertaine (figure 2 du panneau) : peut-être un autel utilisé pour des sacrifices ; une hypothèse fantaisiste est que ce pourrait être une sorte d’escabeau à partir duquel les acrobates auraient pratiqué le « saut de taureau », chose peu plausible dans ce recoin situé hors de la vue de la plupart des spectateurs. Les deux pithoi qui se trouvent à côté ont été placés là par les archéologues, mais ne s’y trouvaient pas originellement.

Cependant il est vraisemblable que la cour centrale était utilisée, comme à Cnossos, pour des cérémonies religieuses et pour des spectacles récréatifs, mais à caractère rituel, tels que le « saut de taureau ». Les spectateurs pouvaient sans doute assister à ces événements à l’abri des galeries latérales.

Palais antiqueL’aile ouest du palais
Comme à Cnossos, l’aile ouest du palais de Phaistos comprenait principalement des sanctuaires et des entrepôts ; de nombreux objets à usage rituel ont été trouvés lors des fouilles de cette aile. Certaines salles abritent encore leurs bols lustraux pour la purification rituelle.

Dans la partie ouest de l’aile occidentale se trouvent des ruines de l’ancien palais, difficiles à distinguer des ruines des sanctuaires du nouveau palais. À l’extrémité sud de l’aile occidentale, juste en bordure du site, se trouvent les vestiges d’un temple grec de l’époque classique, le temple de Rhéa.

Salle hypostyleLa salle hypostyle de l’aile ouest
Le palais de Phaistos en Crète. L'escalier intérieur (auteur Frédéric Boissonnas, 1919). Cliquer pour agrandir l'image.Depuis le puits de lumière des Propylées, un escalier permettait de descendre à une salle hypostyle, située à l’avant des magasins de l’aile ouest (n° 39 sur le plan B).

Le palais de Phaistos en Crète. Salle hypostyle de l'aile ouest. Cliquer pour agrandir l'image.Cette salle hypostyle servait d’antichambre à l’ensemble des magasins ou entrepôts (n° 25 sur le plan B) ; le couloir des magasins y débouchait. Cette antichambre s’ouvrait sur la cour centrale par une porte à colonne centrale et à deux piliers.

Le palais de Phaistos en Crète. La salle hypostyle de l'aile ouest (auteur Frédéric Boissonnas, 1919). Cliquer pour agrandir l'image.Le plafond de l’antichambre était soutenu par deux fortes colonnes ; son sol était revêtu de dalles d’albâtre. Sous le plancher de l’antichambre a été découverte la salle des archives de l’ancien palais, contenant plus de 6 000 cachets d’argile, c’est-à-dire des empreintes de sceau sur des boules d’argile, qui servaient à surveiller le mouvement des marchandises dans les magasins (figure 1 du panneau des magasins).

EntrepôtLes magasins de l’aile ouest (Δυτικές Αποθήκες / Dytikés Apothíkes)
Le palais de Phaistos en Crète. Plan des magasins de l'ouest. Cliquer pour agrandir l'image.L’ensemble des magasins (Συγκρότημα των Αποθηκών) occupait toute la partie nord de l’aile occidentale du palais ; il comprenait la salle hypostyle servant d’antichambre, un couloir desservant les magasins (n° 6 sur le plan A ; n° 26 sur le plan B) et onze magasins disposés de part et d’autre du couloir (n° 27 à 37 sur le plan B).

Le palais de Phaistos en Crète. Le couloir des magasins de l'aile ouest (auteur Frédéric Boissonnas, 1919). Cliquer pour agrandir l'image.Une double porte à pilier central du côté ouest de l’antichambre conduisait au couloir des magasins, avec un deuxième pilier central massif soutenant le plafond du couloir. À droite et à gauche se trouvaient les onze magasins, dans lesquels étaient entreposées les marchandises produites par le palais, les provisions de céréales, d’olives, d’huile et de vin ; ces denrées étaient conservées dans d’énormes jarres de terre cuite, nommées pithoi (πίθοι, au singulier πίθος). Certains de ces pithoi sont exposés sur place.

Le palais de Phaistos en Crète. Le magasin au nord-ouest des entrepôts de l'aile ouest (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Le magasin le plus à l’ouest, du côté nord du couloir contient de hauts pithoi ; un pithos porte une inscription en écriture linéaire A (figure 3 du panneau) ; ce magasin, qui a un sol pavé et une base murale recouverte d’albâtre, a été couvert et fermé par une grille par les fouilleurs (figure 2 du panneau) (n° 33 sur le plan B).

Le palais de Phaistos en Crète. Les magasins de l'aile ouest. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Phaistos en Crète. Les magasins de l'aile ouest. Cliquer pour agrandir l'image.
Sanctuaire antiqueLes sanctuaires de l’aile ouest (Ιερά Δυτικής Πτέρυγας / Ierá Dytikís Ptérygas)
Le palais de Phaistos en Crète. Les sanctuaires de l'aile ouest. Cliquer pour agrandir l'image.Presque toute la partie sud de l’aile ouest située au sud du couloir qui reliait la cour de l’ouest à la cour centrale (n° 7 sur le plan B), était dédiée aux sanctuaires du nouveau palais (n° 5 sur le plan A). Les principaux types architecturaux de sanctuaire sont le « sanctuaire à bancs » et le « bassin lustral ».

Le palais de Phaistos en Crète. Les salles de culte du sanctuaire de l'aile ouest. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le premier type de sanctuaire, le « sanctuaire à bancs », se compose de petites pièces rectangulaires avec des bancs bas courant autour des murs, peut-être pour supporter des objets de culte et des figurines de la divinité. Sur certains de ces bancs ont été retrouvées des figurines féminines, des vases rituels (figures 1 et 2 du panneau) et des « tables d’offrandes », c’est-à-dire de petits autels. Sur les murs de certaines salles sont incisés des symboles sacrés, comme la double hache et l’étoile, symboles liés à la religion minoenne.

Le type « bassin lustral » est composé de pièces un peu plus basses que les structures environnantes, avec quelques marches pour y descendre (figure 3 du panneau). Les sanctuaires de ce type étaient généralement recouverts de dalles de gypse, ce qui leur donnait un aspect très fini. Bien qu’il soit douteux que ces structures aient contenu de l’eau, on pense qu’elles étaient utilisées pour des rituels de purification.

Le palais de Phaistos en Crète. La crypte à deux piliers. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Il existe un troisième type de sanctuaire minoen dans la partie sud-est de l’aile du sanctuaire ; il s’agit d’une salle à deux piliers centraux, c’est-à-dire des colonnes carrées en pierre ; cette salle est considérée comme un lieu de culte, semblable aux « cryptes à piliers » du palais de Cnossos, où le pilier sacré était vénéré en versant des libations (figure 4 du panneau) (n° 22 sur le plan B).

Le palais de Phaistos en Crète. Les sanctuaires de l'aile ouest. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
SalleLa salle à bancs de l’aile ouest
Le palais de Phaistos en Crète. La salle aux bancs de l'aile ouest (auteur Frédéric Boissonnas, 1919). Cliquer pour agrandir l'image.À l’ouest de la cour centrale se trouvent deux salles rectangulaires contiguës avec bancs (n° 24 sur le plan B), ouvertes sur la cour ; ces salles peuvent avoir été des « salons » pour les spectateurs assistant aux événements se déroulant sur la cour centrale (figure 1 du panneau) ou bien des dépendances du sanctuaire.

Le palais de Phaistos en Crète. La salle à bancs de l'aile ouest. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).À l’arrière des salles à banc se trouvent d’autres salles liées au culte religieux (n° 8-11 sur le plan B).

Palais antiqueL’aile nord du palais
Le palais de Phaistos en Crète. Plan de l'aile nord. Cliquer pour agrandir l'image.L’aile nord était l’aile la plus importante du palais, car elle aurait abrité les « appartements royaux » (n° 50, 77, 78 et 79 sur le plan B). Elle comportait également des ensembles de pièces, des cours intérieures (n° 48 sur le plan B), des couloirs et des escaliers menant à l’étage supérieur (n° 42 sur le plan B).

Le palais de Phaistos en Crète. Façade des appartements royaux sur la cour centrale. Cliquer pour agrandir l'image.Le caractère officiel de cette aile était souligné par sa façade monumentale faisant face à la cour d’honneur. Le splendide portail d’entrée ouvert dans cette façade menait au complexe des « appartements royaux » (n° 41 sur le plan B) ; le portail était encadré par deux magnifiques demi-colonnes en bois, aujourd’hui reconstituées (figure 1 du panneau).

Le palais de Phaistos en Crète. La façade intérieure de l'aile nord (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.De part et d’autre du portail se trouvaient deux niches décorées de peintures murales ; ces niches étaient vraisemblablement des guérites dans lesquelles se tenaient les gardes du palais. Derrière le portail d’entrée se trouvait un large couloir qui menait à une cour intérieure, qui à son tour conduisait à l’ensemble des « appartements royaux » (figure 2 du panneau). Sous le dallage d’albâtre du couloir passait un égout de drainage.

Le palais de Phaistos en Crète. L'aile nord du palais. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Phaistos en Crète. L'aile nord. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Phaistos en Crète. L'escalier de l'aile nord. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
CourLa cour intérieure de l’aile nord
Le palais de Phaistos en Crète. La cour intérieure de l'aile nord. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Depuis la cour centrale, le couloir principal conduit à la grande cour intérieure de l’aile nord (n° 48 sur le plan B), sur laquelle donne le mégaron de la Reine ; depuis cette cour intérieure un autre couloir dessert le mégaron de la Reine puis le mégaron du Roi (n° 87 sur le plan B).

Le palais de Phaistos en Crète. La cour intérieure de l'aile nord. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Dans cette courette dallée se trouve notamment un puits.

PéristyleLa cour à péristyle (Περιστύλιο / Peristýlio)
Le palais de Phaistos en Crète. La cour à péristyle. Cliquer pour agrandir l'image.La cour à péristyle ouvert était l’une des cours intérieures les plus élégantes du nouveau palais (figure 1 du panneau) (n° 74 sur le plan B) ; elle se trouvait à l’ouest de la cour intérieure, avec laquelle elle communiquait. C’était un point central du palais, avec des voies d’accès menant d’ici aux « appartements royaux », aux propylées et à la cour centrale ; des escaliers reliaient directement la cour à péristyle aux appartements royaux.

Le palais de Phaistos en Crète. La cour à péristyle. Cliquer pour agrandir l'image.La cour à péristyle se composait d’un péristyle impressionnant avec des portiques sur les quatre côtés, soutenus par des colonnades de quatre colonnes chacune, tandis que la zone centrale restait à ciel ouvert ; cette cour avait l’aspect d’un cloître de monastère. La même construction semble s’être répétée à l’étage supérieur, avec une deuxième rangée de colonnes.

Les ruines visibles à un niveau inférieur au centre du péristyle (figure 2 du panneau) appartiennent à une maison d’un peuplement de l’époque pré-palatiale (3500-1900 avant JC).

La cour à péristyle est clôturée.

Palais antiqueLes appartements royaux (Βασιλικά Διαμερίσματα / Vasiliká Diamerísmata)
Le palais de Phaistos en Crète. Le bassin lustral du mégaron du Roi. Cliquer pour agrandir l'image.Les deux niveaux de la partie la plus au nord de l’aile nord était occupée par des appartements officiels (n° 8 sur le plan A) ; le terme « appartements royaux » a été créé par les fouilleurs archéologiques, qui ont suivi la terminologie employée par Arthur Evans pour des zones similaires du palais de Cnossos. Ce sont sans aucun doute des appartements officiels avec des caractéristiques architecturales particulières, telles que des balcons ouverts et des colonnades, des polythyrons (cloisons à trumeaux et portes), des puits de lumière et des « bassins lustraux ». Les murs lambrissés d’albâtre jusqu’à mi-hauteur, les fresques murales colorées et les sols couverts de dalles d’albâtre donnaient à ces appartements un aspect particulièrement luxueux.

On remarque deux salles de construction luxueuse (n° 50 et 79 sur le plan B), qui ont des murs revêtus d’albâtre, des dalles de pavage et des peintures murales, et qui sont flanquées de puits de lumière, de balcons, d’un bain lustral (n° 93 sur le plan B) et d’une grande cour à péristyle (n° 74 sur le plan B) ; le mégaron du Roi et le mégaron de la Reine étaient tous deux construits pour tirer le meilleur parti des courants ascendants de la colline ; pendant les mois d’été, un vent du nord-ouest, descendant des monts du Psiloritis, rafraîchissait les appartements.

Les « appartements royaux » sont clôturés et couverts d’une toiture pour éviter les dommages causés par les visiteurs et les intempéries ; ils ne sont visibles que par-dessus la clôture ; il faut parfois se contorsionner pour apercevoir certains détails.

Palais antiqueLe mégaron de la Reine (Μέγαρο της Βασίλισσας / Mégaro tis Vasílissas)
Le palais de Phaistos en Crète. Le mégaron de la Reine. Cliquer pour agrandir l'image.Le plus méridional des « appartements royaux » de Phaistos a été identifié comme le mégaron de la reine ; il est situé sur le côté nord de la cour intérieure (n° 50 sur le plan B). Ce mégaron se compose d’une belle et spacieuse salle à double colonnade ouvrant, à l’est, sur un puits de lumière (figures 1 et 2 du panneau).

Le palais de Phaistos en Crète. Le mégaron de la Reine. Cliquer pour agrandir l'image.Les sols sont pavés de dalles d’albâtre gypseux avec du plâtre rouge remplissant les interstices ; une partie de ce dallage est conservée. Le gypse était également largement utilisé pour les bancs courant autour des murs du mégaron et pour le parement de la partie inférieure des murs. Les parties supérieures des murs étaient décorées de fresques représentant des motifs végétaux.

Deux beaux rhytons, c’est-à-dire des récipients à libation, y ont été retrouvés : l’un est décoré des symboles cultuels de la double hache et du nœud sacré (figure 3 du panneau), tandis que l’autre porte un motif de roseau.

Le palais de Phaistos en Crète. Escalier entre les deux mégarons (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Un escalier, situé au nord du mégaron de la Reine, le séparant du mégaron du Roi menait à l’étage supérieur du mégaron (n° 76 sur le plan B) ; le Roi et la Reine faisait mégaron à part. Un autre escalier, situé à l’ouest du mégaron de la Reine, conduisait à la cour à péristyle (n° 51 sur le plan B), où se trouvait l’une des entrées principales des « appartements royaux ».

Le palais de Phaistos en Crète. Le mégaron de la Reine (auteur Frédéric Boissonnas, 1919). Cliquer pour agrandir l'image.De nos jours le mégaron de la Reine (« mégaron du harem ») est couvert et clôturé.

Palais antiqueLe mégaron du Roi (Μέγαρο του Βασιλέως / Mégaro tou Vasiléos)
Le palais de Phaistos en Crète. Le mégaron du Roi. Cliquer pour agrandir l'image.Le plus septentrional des « appartements royaux » a été identifié comme le mégaron du roi et ressemble de façon frappante au « mégaron du roi » correspondant du palais de Cnossos.

Le palais de Phaistos en Crète. Le mégaron du Roi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le mégaron du Roi, plus vaste que celui de la Reine, se compose d’une salle centrale spacieuse avec d’impressionnantes polythyrons, c’est-à-dire des cloisons à trumeaux et portes, sur les côtés nord et est (figure 1 du panneau) (n° 79 sur le plan B). Le polythyron de l’est communique avec une seconde salle à deux colonnes (n° 77 sur le plan B), qui s’ouvre sur un grand puits de lumière à l’est (n° 78 sur le plan B). Le sol en dalles de gypse avec enduit rouge remplissant les interstices donnait à l’ensemble un air particulièrement somptueux. L’ensemble de l’appartement était décoré de peintures murales colorées représentant des motifs géométriques et végétaux.

Le palais de Phaistos en Crète. Le polythyron nord du mégaron du Roi. Cliquer pour agrandir l'image.Le côté nord des deux salles s’ouvre sur une spacieuse colonnade avec des colonnes éloignées les unes des autres (n° 85 sur le plan B), d'où le roi Rhadamanthe avait une vue magnifique sur le massif du Psiloritis et sur la grotte sacrée de Kamarès.

Un long couloir au fond de la salle des polythyrons mène à l’impressionnant « bassin lustral » du mégaron, destiné à la purification rituelle, dans lequel on descendait par un petit escalier, (figure 2 du panneau) ; ce bassin lustral a été fortement restauré.

Palais antiqueL’aile est du palais
Le palais de Phaistos en Crète. L'aile orientale. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).L’aile est du palais était bordée par une galerie, dont il ne reste que les bases des piliers et des colonnes. La partie sud de l’aile orientale s’est éboulée sur les pentes de la colline de Phaistos par suite de l’érosion par un modeste cours d’eau, affluent du Géropotamos ; il ne reste qu’une petite partie de la partie nord.

Le palais de Phaistos en Crète. L'aile sud écroulée du palais. Cliquer pour agrandir l'image.

Palais antiqueL’« appartement du Prince » (« Διαμέρισμα του Πρίγκιπα » / « Diamérisma tou Prínkipa »)
Le palais de Phaistos en Crète. L'aile orientale. Cliquer pour agrandir l'image.Dans la partie nord de l’aile orientale est conservé un luxueux ensemble de bâtiments du nouveau palais faisant face à la cour centrale (n° 11 sur le plan A ; n° 63 à 64 sur le plan B). C’est une version miniature des « appartements royaux », c’est pourquoi il a été interprété comme la résidence d’un jeune prince.

Le palais de Phaistos en Crète. Le polythyron du prince. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Il comprend une salle avec polythyrons (n° 63 sur le plan B) et une colonnade en forme de L ouverte sur la vue à l’est (n° 64 sur le plan B). Un puits de lumière, situé au sud de la salle aux polythyrons (n° 63b sur le plan B), mène à l’antichambre d’un petit « bassin lustral » (n° 63d sur le plan B).

Le palais de Phaistos en Crète. Le portique du prince. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Les précieux objets cultuels découverts dans le bassin lustral, comme les rhytons, c’est-à-dire les vases à libation, les « cornes de consécration » et le célèbre vase orné d’un motif de roseau (figures 1 et 2 du panneau), rattachent ces espaces aux rituels de libation.

Un rhyton rituel en forme de tête d’homme barbu, trouvé ici et daté de l’époque post-palatiale, montre que l’espace était encore considéré comme sacré après la destruction du palais.

PatioLa cour de l’est (Ανατολική αυλή / Anatolikí avlí)
Le palais de Phaistos en Crète. La cour orientale. Cliquer pour agrandir l'image.La cour de l’est se trouve à l’est de l’aile nord du palais et au nord de l’aile orientale (n° 10 sur le plan A ; n° 90 sur le plan B).

Cette cour orientale était la zone d’atelier du palais (Εργαστηριακός Τομέας). Approximativement au centre de la cour se trouvent les ruines d’un four de potier ou de bronzier en forme de fer à cheval, utilisé pour la fabrication d’outils et d’armes en bronze ; ce four est, de nos jours, entouré d’une clôture. Cette zone artisanale comportait aussi un tour de potier.

Le palais de Phaistos en Crète. La cour de l'est. Cliquer pour agrandir l'image.La salle carrée du côté nord de la cour était la salle des gardes de l’entrée nord-est du palais (n° 53 sur le plan B) ; elle a un sol en dalles de gypse et des bancs autour des murs. Derrière la salle des gardes se trouve un long couloir menant à la cour intérieure de l’aile nord et, de là, aux « appartements royaux ».

Le palais de Phaistos en Crète. La cour de l'est. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).

AtelierLe quartier des ateliers (Εργαστηριακός Τομέας / Ergastiriakós Toméas)
Le palais de Phaistos en Crète. Le quartier des ateliers. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Sur le côté ouest de la cour de l’est, adossé à l’aile nord du palais, se trouve un ensemble rectangulaire de six petites pièces (n° 54 et 55 sur le plan B) ; ces salles seraient les ateliers ou peut-être les logements des artisans du palais.
Maison antiqueL’ensemble du nord-est (Βορειοανατολικό Συγκρότημα / Voreioanatolikó Synkrótima)
Le palais de Phaistos en Crète. L'ensemble du nord-est. Cliquer pour agrandir l'image.L’ensemble de quatre bâtiments situé à l’extrémité nord-est du palais, jouxtant les « appartements royaux », n’appartenait pas au nouveau palais, bien qu’il lui soit directement contigu (figure 1 du panneau), mais à l’ancien palais (n° 9 sur le plan A ; n° 101-104 sur le plan B).

Le palais de Phaistos en Crète. La salle des archives du nord-est (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Dans le bâtiment situé le plus à l’ouest se trouve une pièce rectangulaire allongée, avec une longue série de coffres formés par des cloisons faites de dalles verticales d’argile non cuit. Des « cistes » (κίστη) similaires découverts dans le palais de Knossos et le palais de Zakros étaient utilisés pour stocker de précieux récipients rituels ; à Phaistos, ils étaient vides lorsqu’ils ont été mis au jour. Ce bâtiment était une sorte de « Salle du trésor » du palais (n° 101 sur le plan B).

A côté, dans l’étroite salle rectangulaire au sud-est, a été retrouvée une tablette d’argile inscrite en écriture linéaire A et le fameux « disque de Phaistos », également en argile, portant une écriture hiéroglyphique, dont le sens des hiéroglyphes reste un mystère (figure 2 du panneau) ; ce bâtiment est désigné comme la « Salle des archives » du palais (n° 102 sur le plan B).

Le palais de Phaistos en Crète. La maison à péristyle du nord-est. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).On pense que le bâtiment situé à l’est des archives était un sanctuaire ou la résidence de l’archiviste, tandis que le bâtiment le plus à l’est est connu sous le nom de l’« Atelier du potier », car un grand nombre de pots inachevés y ont été trouvés (n° 104 sur le plan B).

Le palais de Phaistos en Crète. L'ensemble du nord-est. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le bâtiment intermédiaire présente un impressionnant péristyle de piliers et de colonnes alternés, de conception similaire à celui de la « cour à péristyle » des « appartements royaux » ; on nomme ce bâtiment la « Maison à péristyle » (n° 103 sur le plan B). Un escalier sur le côté sud du bâtiment à péristyle reliait l’ensemble du complexe à l’entrée nord-est du palais, qui se dressait à cet endroit ; de nos jours cet escalier se dirige vers la cour de l’est et la zone des ateliers.

Temple antiqueLe temple de Rhéa (Ναός της Ρέας / Naós tis Réas)
Au sud des vestiges du vieux palais, sur une terrasse artificielle située à une altitude légèrement inférieure, se trouve le Temple de Rhéa (n° 13 sur le plan A ; n° 100 sur le plan B).

Ce temple, datant de l’époque grecque classique, était peut-être dédié au culte de déesse Rhéa, la mère de Zeus, le roi de l’Olympe. De nombreux érudits ont identifié dans cette déesse une sorte de continuation par les Grecs de la déesse mère des Minoens.

Ce temple atteste que le site de Phaistos était encore occupé quelque 1 000 ans après les Minoens et la destruction du nouveau palais.

CultureHistoire, géographie, arts, traditions, flore …

Fouille archéologiqueFouilles archéologiques
Selon la mythologie grecque, Phaistos était gouverné par le roi Rhadamanthe, fils de Zeus et d’Europe et frère du roi Minos ; Rhadamanthe était réputé pour être un homme sage et honnête, consulté par beaucoup comme juge. Homère mentionne Phaistos comme une « ville convenable où habiter » et Diodore de Sicile indique qu’elle a été fondée par Minos lui-même. Strabon, enfin, renseigne sur la distance de la ville à Gortyne, à Matala et à la mer.

Ces références ont été utilisées par le capitaine et cartographe anglais Thomas Spratt, qui a correctement identifié le site de l’ancienne ville de Phaistos dans son ouvrage « Travels and Researches in Crete » (Voyages et recherches en Crète) en 1865.

Le palais de Phaistos en Crète. Les fouilles. Cliquer pour agrandir l'image.L’identification de Spratt a été confirmée en 1894 par les archéologues italiens Federico Halbherr (figure 1 du panneau) et Antonio Taramelli. Après l’indépendance de la Crète vis-à-vis des Turcs (1898), l’École italienne d’archéologie commence à étudier la colline de Phaistos, tandis que des fouilles systématiques commencent en juin 1900 sous la direction de Federico Halbherr, qui était également responsable des premiers travaux à Gortyne, et Luigi Pernier, qui mettent au jour le palais ; en réalité ce sont les ruines de deux palais successifs, étroitement imbriqués, qui ont été découvertes. Les fouilles furent ensuite poursuivies par Pernier (figures 2 et 3 du panneau) qui fut également chargé des nécessaires travaux de consolidation et de reconstruction auxquels est dû l’aspect moderne de la région.

Les archéologues italiens ont pris un parti radicalement différent de celui d’Arthur Evans qui fouillait les ruines de Cnossos à peu près à la même époque ; Evans avait tenté de reconstruire les bâtiments mis au jour avec une grande utilisation du béton armé et de la peinture ; à Phaistos, les archéologues italiens ont laissé les ruines telles qu’elles ont été découvertes et ils n’ont effectué qu’une consolidation minimale, à l’approbation de la plupart des archéologues professionnels. Le côté spectaculaire des ruines y a perdu ce que la rigueur scientifique y a gagné.

Le palais de Phaistos en Crète. Vase de type Kamarès à motif marin (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Un nouveau cycle de fouilles a commencé à Phaistos en 1950, sous la direction du directeur de l’école italienne d’archéologie Doro Levi (figure 4 du panneau), qui a découvert des sections impressionnantes de l’ancien palais, ainsi que des parties de la ville minoenne et hellénistique autour du palais et sur les sites connus sous le nom de Chalara (Χαλαρά) et Agia Photini (Αγία Φωτεινή).

Le palais de Phaistos en Crète. Vase de type Kamarès à motif de roseau (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Les fouilles dans la région de Phaistos se poursuivent jusqu’à nos jours, toujours conduites par l’École italienne d’archéologie d’Athènes (Scuola archeologica italiana di Atene) et le Service archéologique grec. Elles s’étendent au sud du palais jusqu’au petit hameau d’Agios Ioannis.

Les découvertes du palais sont exposées au Musée archéologique d’Héraklion, parmi lesquelles le très célèbre disque de Phaistos, une grande collection de vases en céramique de Kamarès avec une variété de décorations polychromes, quelques tablettes en écriture linéaire A, des empreintes de sceau et cetera.

Inscription lapidaireLe disque de Phaistos (Δίσκος της Φαιστού / Dískos tis Faistoú)
Le palais de Phaistos en Crète. Le disque de Phaistos. Cliquer pour agrandir l'image.Le disque de Phaistos a été découvert, le 3 juillet 1908, par des ouvriers, dirigés par l’archéologue italien Luigi Pernier, qui fouillaient la partie la plus à l’ouest de l’ensemble du nord-est ; le disque se trouvait dans la « Salle des Archives » du palais, dans un minuscule compartiment aux parois faites de dalles d’argile.

Le disque n’est pas parfaitement rond, et a un diamètre d’environ 16 cm et une épaisseur d’environ 18 mm.

Le palais de Phaistos en Crète. La face A du disque de Phaistos (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.C’est un disque d’argile estampé de signes hiéroglyphiques, disposés en spirale sur les deux faces. Chaque symbole a été estampé, à l’aide d’un poinçon mobile séparé, sur l’argile humide avant la cuisson, et non gravé ; ce disque peut donc être considéré comme le premier exemple de « typographie ». Le texte comprend au total 241 signes, avec 45 signes différents, qui sont regroupés en petits groupes par des lignes fines.

L’estimation de la date de fabrication du disque de Phaistos varie beaucoup selon les experts, entre 1850 avant JC et 1300 avant JC ; le panneau du site de Phaistos avance la date de 1550 avant JC. L’authenticité de l’objet est même parfois contestée.

L’écriture hiéroglyphique crétoise est la première forme d’écriture minoenne ; cette écriture apparaît sur les sceaux dès la fin du IIIe millénaire avant JC, et son usage se standardise au début du IIe millénaire avant JC à la fondation des premiers palais. L’écriture hiéroglyphique a continué d’être utilisé après la fondation des nouveaux palais, ayant évolué en hiéroglyphe linéaire.

Le disque de Phaistos est l’objet le plus énigmatique de l’Égée préhistorique : malgré de nombreuses tentatives pour le déchiffrer, son contenu reste inconnu ; cependant, la plupart des érudits pensent qu’il s’agit d’un texte rituel.

Le disque de Phaistos est exposé au Musée archéologique d’Héraklion.

Informations pratiquesInformations pratiques

MétéorologieMétéo et prévisions
Conditions de visiteConditions de visite
Visite du site archéologique de Phaistos (Αρχαιολογικός χώρος της Φαιστού).

Le palais de Phaistos en Crète. Dépliant du site archéologique de Faistos. Cliquer pour agrandir l'image.Adresse : route provinciale Faistos - Kali Liménès, Agios Ioannis. Arrêt des autocars de la compagnie KTEL HerLas devant l’entrée du site.

Aller aux ruines de Phaistos avec Google Maps (35.051480, 24.811488).

Horaires d’été (d’avril à octobre) : ouvert tous les jours, sauf les jours fériés (fête nationale et fêtes chrétiennes), de 8 h à 20 h (fermeture de plus en plus tôt à partir de septembre) ; dernière admission : ¼ heure avant la fermeture. Il est préférable d’arriver avant 10 h, heure d’affluence des autocars touristiques.

Horaires d’hiver (de novembre à mars) : de 8 h 30 à 17 h.

Durée de visite : prévoir au minimum ½ heure.

Prix d’entrée : 8 € ; tarif réduit : 4 € pour les majeurs de 65 ans originaires d’un pays de l’UE. Gratuit pour les mineurs de 25 ans et les étudiants de l’UE.

Téléphone : 00 30 2892 042 315

Le palais de Phaistos en Crète. Dépliant du site archéologique de Faistos. Cliquer pour agrandir l'image.Il n’y a pas de visites guidées organisées sur place, mais des agences de tourisme organisent des excursions avec guide.

À l’entrée du site se trouve un important pavillon touristique avec une cafétéria à la terrasse ombragée et une boutique de souvenirs, qui vend notamment des reproductions du disque de Phaistos, et une librairie bien fournie qui vend des guides détaillés.

Ce pavillon touristique a sa propre histoire : il servit d’abord de base aux archéologues italiens qui fouillaient les ruines ; pendant la Première Guerre mondiale, il abrita un hôpital militaire ; pendant la Seconde Guerre mondiale, il fut utilisé comme centre de commandement de la Wehrmacht allemande.

Pour déjeuner après la visite il y a quelques tavernes acceptables dans le village de Saint-Jean (Άγιος Ιωάννης).

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