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Le village et les ruines du palais minoen de Zakros, la gorge des Morts et la grotte de Pélékita en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
Zakros est un village situé sur la côte orientale de la Crète ; la localité est surtout connue pour son site archéologique qui présente les ruines du quatrième palais minoen découvert en Crète.

SituationSituation

La communauté locale de Zakros (κοινότητα Ζάκρου / koinótita Zákrou) constitue, avec les communautés locales de Karydi (Καρύδι) et de Mitato (Μητάτο), la partie sud du canton d’Itanos dont le chef-lieu est Palékastro ; au sud de Zakros se trouve le troisième canton de la commune de Sitia, le canton de Ziros.

La communauté de Zakros comprend les localités de Pano Zakros (Πάνω Ζάκρος), Kato Zakros (Κάτω Ζάκρος), Adravasti (Αδραβάστοι), Azokéramos (Αζοκέραμος), Kellaria (Κελλάρια), Klisidi (Κλησίδι) ou Klisidion (Κλησίδιον), Agios Georgios (Άγιος Γεώργιος) et Sfaka (Σφάκα).

Le village de Zakros en Crète. La côte de Kato Zakros. Cliquer pour agrandir l'image.Ces villages exploitent les terres d’un grand bassin, fertile et bien irrigué, situé à environ 220 m d’altitude ; Kato Zakros exploite une petite plaine côtière située en contrebas de ce bassin.

Le village de Zakros en Crète. Carte de la région (auteur Géoparc de Sitia). Cliquer pour agrandir l'image.Une carte topographique utile pour randonner dans cette région est la carte au 1:25 000 « Zakros – Vaï – Sitia » publiée par les Éditions Anavasi.

VisitesVisites

Village grecLe village d’Ano Zakros (Άνω Ζάκρος / Áno Zákros)
Le village de Zakros est la localité la plus orientale de la Crète ; il est situé à peu près au milieu de la côte orientale de l’île, à 95 km d’Agios Nikolaos et à 29 km de Sitia, sur la côte nord, et à 67 km d’Iérapétra, sur la côte sud. Ce gros bourg de basse montagne est traditionnellement nommé simplement Zakros (Ζάκρος / Zákros), mais, depuis le développement d’un hameau sur la côte de Zakros après la mise au jour d’un palais minoen, on distingue Zakros-Haut (Άνω Ζάκρος / Áno Zákros ), le vieux village, et Zakros-Bas (Κάτω Ζάκρος / Káto Zákros), une petite station balnéaire ; Zakros-Haut est parfois nommé Pano Zakros (Πάνω Ζάκρος / Páno Zákros) ou Épano Zakros (Επάνω Ζάκρος / Epáno Zákros), sans doute des nuances de la langue grecque … Zakros compte une population d’environ 750 habitants.

Le village de Zakros en Crète. Ano Zakros vu depuis la route de Sitia. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).On accède à Zakros le plus souvent en empruntant la route nationale 90 jusqu’à Sitia puis en continuant vers l’est jusqu’à Palaikastro ; sur la place de Palaikastro prendre à droite ; depuis Palaikastro une route sinueuse se dirige vers le sud jusqu’à Zakros, à 18 km, en ne rencontrant que quelques hameaux ; depuis Sitia la distance est de 35 km ; cette route traverse des oliveraies au milieu de paysages arides et désertiques, aux couleurs pourpres dues à des roches phyllites qui constituent la majorité des sols. Une route un peu plus courte relie Sitia à Zakros à travers les monts de Sitia ; ce trajet, de 29 km, passe par les villages de Sitanos et de Karydi, le cœur du parc naturel géologique Géoparc. De rares autocars de la compagnie KTEL Héraklion-Lassithi relient Sitia à Zakros, via Palaikastro.

L’arrivée à Ano Zakros donne l’impression d’arriver dans une oasis de végétation luxuriante ; le village se trouve en effet dans un bassin irrigué par les nombreuses sources descendant des montagnes et l’atmosphère n’y est jamais torride car le village est situé à 220 m d’altitude. Zakros est un petit bourg avec des jardins fleuris, des kafénios, quelques tavernes, notamment la taverne Napoléon (Ναπολέων) à la sortie du village en direction de Kato Zakros, et un petit hôtel, l’hôtel Zakros ; le village dispose d’une supérette, d’une station d’essence et de guichets automatiques bancaires, ce qui n’est pas inutile, beaucoup de commerces n’acceptant que l’argent liquide.

Le village de Zakros en Crète. La côte de Zakros vue depuis la route de Sitia. Cliquer pour agrandir l'image.On peut voir une des sources qui alimentent Zakros en empruntant sur la droite, à 1 km avant l’entrée du village en venant de Palaikastro, une petite piste qui monte jusqu’à la source de Zakros (Πηγή Ζάκρου) ; à côté de la source se trouve une aire de pique-nique ombragée. On peut aussi atteindre la source de Zakros, ou source des Moulins (Μέσα Μήλος), en montant à pied depuis le centre du village en longeant le ruisseau, sur environ 800 m ; la source se trouve à 5 min après la petite chapelle du Seigneur Christ (Ναός Αφέντη Χριστού). Le long du ruisseau on peut voir d’anciens moulins à eau, autrefois utilisés pour presser les olives, moudre les grains ou fouler la laine ; ces moulins ont été restaurés et convertis en Musée de l’eau de Zakros (Μουσείο Νερού Ζάκρου).

Un autre musée est le Musée d’histoire naturelle de Zakros (Μουσείο Φυσικής Ιστορίας Ζάκρου) qui se trouve près du centre du bourg, sur la rue principale, au rez-de-chaussée du bâtiment Polykentro (Πολύκεντρος) ; le musée dispose d’un parc de stationnement. Ce petit musée présente la flore et la faune locales à travers une modeste collection de fossiles, de minéraux et d’animaux empaillés, ainsi que des diaporamas sur les écosystèmes ; on peut y voir notamment une copie d’une partie de squelette d’un dinothère géant (Deinotherium giganteum), un ancêtre de l’éléphant, de 4,5 m de hauteur et de 6 m de longueur, qui vivait sur l’île il y a 9 millions d’années et dont un fossile a été découvert dans la région de Zakros ; l’original du fossile se trouve au Musée d’histoire naturelle d’Héraklion. Le musée diffuse aussi la documentation du Parc naturel Geopark, notamment sur les randonnées à faire dans la région. Renseignements sur les horaires du musée au numéro de téléphone : 00 30 12843 340 540.

Le troisième musée de Zakros est le Musée numérique qui présente, sous la forme d’une projection vidéo, les principales attractions de la région : la gorge des Morts, le palais minoen de Kato Zakros et la grotte de Pélékita. Site sur la Toile : zakros-emuseum.gr.

Un seul ticket à 5 € donne accès à ces trois musées publics de Zakros.

En quittant Épano Zakros en direction de Kato Zakros, peu après la bifurcation avec la route qui continue vers Xérokampos, on passe devant les vestiges d’une villa minoenne (Μινωική Έπαυλη) datant de la fin de la période néo-palatiale, vers 1500 avant JC ; un pressoir, qui a été découvert dans ces ruines, est exposé de nos jours dans le Musée archéologique de Sitia.

Épano Zakros est le point de départ de deux Géoroutes : la Géoroute n° 8 qui remonte jusqu’à Skalia (Σκαλιά) à travers la première des deux gorges d’Épano Zakros (Φαράγγι Επάνω Ζάκρου 1) et la Géoroute n° 10 qui descend les gorges de Kato Zakros jusqu’au site archéologique du palais minoen de Zakros. Ces deux Géoroutes empruntent des tronçons du sentier européen de randonnée E4 et sont donc bien balisées.

GorgesLes gorges des Morts (Φαράγγι Νεκρών / Farángi Nekrón)
Le village de Zakros en Crète. Tombes rupestres des Gorges des Morts (auteur RabiTop). Cliquer pour agrandir l'image.Les gorges de Zakros sont des gorges creusées par le torrent Lygia (Λύγιας Ρέμα / Lýgias Réma) entre Zakros-Haut et Zakros-Bas ; le nom précis de ces gorges est en réalité « Gorges de Kato Zakros » (Φαράγγι Κάτω Ζάκρου) pour les distinguer des deux gorges d’Épano Zakros (Φαράγγι Επάνω Ζάκρου) qui se trouvent au-dessus du vieux village de Zakros. Les gorges de Kato Zakros sont communément nommées « Gorges des Morts » (Φαράγγι Νεκρών / Farángi Nekrón) ou « Vallée des Morts » à cause des nombreuses tombes découvertes dans ces gorges.

Les gorges de Zakros sont creusées dans une roche calcaire jaunâtre contenant de nombreux fossiles marins, notamment de coraux et d’échinidés ; on a aussi découvert dans ces gorges des fossiles de dents de mastodontes, notamment de mastodontes du genre Gomphotherium, des ancêtres des éléphants vivant à l’ère Miocène. Dans les parois escarpées des gorges de nombreuses grottes ont été utilisées, aux époques pré-minoenne et minoenne, pour loger des tombes rupestres ; une seule de ces tombes a été retrouvée inviolée ; cette tombe, datée entre 2300 et 2100 avant JC, contenait les squelettes de cinq femmes ; toutes les autres tombes avaient été pillées.

Le village de Zakros en Crète. Lauriers roses dans la vallée des Morts (auteur Dinkum). Cliquer pour agrandir l'image.Il existe trois points de départ possibles de randonnée pédestre pour découvrir les gorges de Kato Zakros :

  • Point de départ n° 1 (compter environ 2 h 30 min de marche pour parcourir les 5,5 km jusqu’à Kato Zakros) : en partant de la place du village d’Épano Zakros, suivre le fléchage en rouge du sentier européen de randonnée E4 en empruntant une petite route qui serpente au milieu des jardins ; après environ un kilomètre, bifurquer à gauche sur une piste qui s’enfonce dans les oliveraies. On rejoint l’itinéraire qui part du point de départ n° 2.
  • Point de départ n° 2 (compter environ 2 h et 4 km de marche) : ce point de départ se trouve à environ 2 km après la sortie d’Épano Zakros sur la route qui conduit à Kato Zakros ; après 1,2 km, à un panneau indiquant « Entrée A des Gorges des Morts » (Dead’s Valley), prendre à gauche une piste revêtue qui mène à un parc de stationnement (Χώρος Στάθμευσης Φαραγγιού Ζάκρου), 800 m plus loin.

    Aller aux Gorges des Morts (entrée A) avec Google Maps (35.104651, 26.231913).

    Depuis le parc de stationnement, le chemin s’engage dans une large vallée encaissée entre des roches escarpées où l’on peut remarquer les entrées de grottes funéraires ; au printemps cette partie de la randonnée est parsemée de lauriers roses en fleurs et d’herbes sauvages aromatiques.

  • Point de départ n° 3 (compter environ 1 h 30 min) : l’Entrée B des Gorges des Morts se trouve à environ 1 km après l’Entrée A. On peut se garer le long de la route et suivre un sentier escarpé qui rejoint le fond des gorges qui deviennent plus arides et plus sauvages.

    Une autre possibilité au départ depuis l’Entrée B est un autre sentier, plus facile, qui mène à Kato Zakros en 45 min en longeant le bord des gorges et qui offre de belles vues sur les gorges.

Dans la dernière partie du sentier on peut faire une excursion hors du sentier pour visiter les ruines d’un château minoen (Μινωϊκή Οχύρωση Κάστελος) perché au-dessus des gorges ; le site de cette fortification offre une belle vue sur la mer, mais la montée est très difficile ; compter un temps supplémentaire d’une heure aller-retour.

Le village de Zakros en Crète. La sortie des gorges des Morts (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À la sortie des gorges on rejoint une piste de terre ; en prenant à gauche on traverse des palmeraies et des oliveraies, puis on passe au sud du site archéologique du palais minoen de Zakros, et enfin on atteint la petite station balnéaire de Kato Zakros, avec sa plage et ses tavernes, à environ 600 m.

Les plus courageux peuvent retourner à Épano Zakros à pied, sinon on peut demander un taxi pour remonter à Zakros ou à une des entrées des gorges, si on y a laissé son véhicule ; en saison de rares autocars permettent de rentrer vers Zakros, Palaikastro et Sitia.

Le village de Zakros en Crète. Carte de la section 89 du sentier E4 de Zakros à Kato Zakros. Cliquer pour agrandir l'image.La descente des Gorges des Morts n’est pas très difficile mais requiert quand même une bonne condition physique ; il est préférable de partir aux premières heures de la matinée, d’être bien chaussé et bien protégé du soleil, et de se munir de beaucoup d’eau. La randonnée est faisable toute l’année ; la rivière coule pendant l’hiver jusqu’au mois de mai et il faut prévoir d’avoir à marcher dans l’eau sur des rochers glissants ; la rivière est généralement à sec en été mais la chaleur est alors très forte dans les gorges. Les meilleures saisons pour visiter les gorges de Zakros sont la fin du printemps, quand la végétation est épanouie, et le début de l’automne.

Le sentier des Gorges des Morts (Μονοπάτι Φαράγγι των Νεκρών) est bien balisé comme Géoroute n° 10 et comme tronçon du sentier européen de randonnée E4, balisé en rouge, avec des panneaux occasionnels en cas de confusion possible. Ce tronçon est le dernier tronçon du sentier E4 en Crète : il faut faire un grand bond de 560 km vers l’est pour retrouver le sentier dans l’ouest de Chypre. Le sentier E4 – le plus long d’Europe avec 10 450 km – relie Cap Saint-Vincent, dans le sud-ouest du Portugal, à Larnaca, dans l’est de l’île de Chypre.

Village grecLe village de Kato Zakros (Κάτω Ζάκρος / Káto Zákros)
Le village de Zakros en Crète. Gravure de Porto di Xacro par Marco Boschini en 1651. Cliquer pour agrandir l'image.Kato Zakros est un hameau agricole dont les habitants exploitent les terres d’une petite plaine côtière couverte d’oliveraies, de vignes, de bananeraies et de cultures vivrières, qui apparaît comme une petite oasis presque luxuriante au milieu de cette côte aride. Une partie de ces terres recouvraient les ruines d’une cité antique minoenne et de son palais ; ces ruines furent mises au jour au début des années 1960, puis ouvertes au public.

Le village de Zakros en Crète. La plage de Kato Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Cette nouvelle attraction touristique a fait de Kato Zakros une petite station balnéaire qui bénéficie d’une plage de gravier parsemé de galets et de quelques rochers, d’environ 500 m de longueur, bien abritée au fond d’une petite baie ouverte vers le Levant ; le spectacle du lever de soleil sur la baie de Zakros (Όρμος Ζάκρου / Órmos Zákrou) ne rencontre aucun obstacle avant la lointaine île de Chypre. À l’extrémité sud de la plage se trouve l’embouchure de la rivière intermittente qui a creusé les gorges de Kato Zakros ; pendant la saison estivale cette embouchure se réduit à quelques mares envahies d’herbes aquatiques. Sous les eaux de la baie gisent les vestiges du port antique de la cité minoenne, aujourd’hui englouti ; ce port devait se trouver dans le prolongement de la rue du Port mise au jour dans le nord-est de la cité, c’est-à-dire en face des tavernes du front de mer.

Le village de Zakros en Crète. Tavernes à Kato Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Kato Zakros est une station balnéaire du bout du monde, d’un calme reposant, qui dispose de quelques hébergements chez l’habitant, au confort plutôt simple, et de quelques hôtels familiaux, dont certains perchés au-dessus de la côte avec des vues spectaculaires ; le calme n’est rompu que par le va-et-vient des autocars d’excursion. Une demi-douzaine de tavernes agréables offre quelques moments de repos aux visiteurs du site archéologique et aux randonneurs de la « Vallée des Morts ». À part quelques boutiques de souvenirs, les autres commerces et services se trouvent au village d’en-haut. La zone n’est pas constructible à cause de la présence du grand nombre de vestiges archéologiques qui restent encore à mettre au jour.

Le village de Zakros en Crète. La côte de Kato Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).L’accès à Kato Zakros se fait, depuis Épano Zakros, par une petite route en corniche de 7 km qui descend vers la mer, dévoilant à chaque virage des vues spectaculaires sur la côte ; Sitia est distante de 36 km et Palaikastro de 25 km. Pendant la saison touristique quelques autocars de la compagnie KTEL Héraklion-Lassithi poussent jusqu’à Kato Zakros : 2 autocars par jour, 3 jours par semaine ; la plupart des autocars de la ligne Sitia-Palaikastro-Zakros s’arrêtent à Épano Zakros ; il faut prendre un taxi pour continuer jusqu’à Kato Zakros (environ 12 € pour le trajet) ; les vrais routards descendront bien sûr à pied, sac au dos, par la « Vallée des Morts » … C’est le contraire pour les autocars d’excursion qui ignorent Épano Zakros et se dirigent directement vers Kato Zakros pour la visite des ruines du palais minoen.

Ruine antiqueLes ruines du palais minoen de Zakros
Le village de Zakros en Crète. Le site archéologique de Zakros vu depuis le sud. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le site archéologique de Zakros présente les ruines de ce qui fut l’un des grands palais minoens avec les palais de Cnossos, de Faistos et de Malia ; Zakros est le quatrième palais minoen par la date de sa mise au jour mais aussi par ses dimensions. À la différence des autres palais, le palais de Zakros et la petite cité qui l’entourait n’ont pas été réoccupés après leur destruction au XVe siècle avant JC, ce qui a permis de très riches découvertes archéologiques.

Le village de Zakros en Crète. La zone inondable du site archéologique de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais de Zakros (Ανάκτορο της Ζάκρου) était le plus oriental des palais minoens ; il se trouvait au fond d’une petite baie située au milieu de la côte est de la Crète ; son port était de ce fait le premier point d’atterrissage en Crète pour les navires en provenance de Chypre, du Proche-Orient et de l’Égypte ; des marchandises découvertes parmi les ruines du palais attestent de ce commerce : des lingots de cuivre importés de Chypre, des défenses d’éléphant de Syrie et de l’or et des matériaux précieux d’Égypte. Les vestiges du port antique de Zakros ne sont pas visibles de nos jours car ce port a été submergé par le basculement de l’île de Crète du sud-ouest vers le nord-est. Les ruines se trouvent dans une petite plaine côtière, de nos jours un peu marécageuse, adossée aux escarpements des monts de Sitia, à l’ouest de la petite station balnéaire de Kato Zakros et de sa plage.

Le village de Zakros en Crète. Reconstitution libre du palais de Zakros vu du sud-ouest (auteur K. Iliakis). Cliquer pour agrandir l'image.Les ruines que l’on visite de nos jours sont celles d’un palais et d’une cité construits à l’époque minoenne néo-palatiale, vers 1600 avant JC ; un premier palais et une première cité avaient été édifiés à l’époque minoenne proto-palatiale, vers 1900 avant JC, et détruits vers la fin du XVIIe siècle avant JC, vraisemblablement par un puissant séisme, comme tous les autres palais minoens. La population avait, semble-t-il, survécu car le palais fut reconstruit presqu’immédiatement après cette destruction et au même emplacement. Cependant le nouveau palais fut, à son tour, entièrement détruit vers 1450 avant JC, comme les autres palais minoens ; la cause généralement proposée pour cette destruction est l’énorme éruption volcanique de Thira (Santorin) : les bâtiments paraissent avoir été écrasés et brûlés ; les séismes et les raz-de-marée entraînés par cette éruption ont, semble-t-il, achevé la destruction : des blocs de pierre ponce volcanique noire, charriés par les flots, ont été retrouvés dans les ruines. Cette seconde destruction de Zakros fut sans doute encore plus catastrophique que la première car le site ne fut pas réoccupé, à l’exception des habitations construites sur la colline du sud-ouest qui furent réoccupées pendant quelque temps.

Le village de Zakros en Crète. Le palais de Zakros vu depuis le nord. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Cet abandon soudain de Zakros a laissé intacte la structure de la cité et du palais, seulement altérée par des siècles de travaux agricoles qui en ont détruit certaines parties ; on peut ainsi discerner les différentes parties du palais, les deux quartiers d’habitations – au nord-est et au sud-ouest du palais – les rues et plus de trois cents maisons.

Le village de Zakros en Crète. Les fonctions des différentes parties du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image.Le palais minoen de Zakros (Μινωικόν Άνάκτορον Ζάκρου) était ordonné de la même façon que les autres grands palais minoens, avec une cour centrale entourée de quatre ailes, à peu près disposées aux quatre points cardinaux ; ces quatre ailes, d’au moins deux étages, comportaient un grand nombre de pièces – environ 300 – desservies par un labyrinthe de couloirs. Le palais était entouré de jardins clos par un mur extérieur. Le palais était d’une superficie d’environ 5 000 m², moindre que celle des palais de Cnossos, de Phaistos et de Malia, mais sa qualité architecturale et ses matériaux de construction n’étaient pas inférieurs à ceux de ses homologues ; cependant sa décoration semble avoir été moins luxueuse. Les matériaux de construction de Zakros étaient principalement de la pierre calcaire provenant d’une carrière située à environ 3 km au nord, près de la grotte de Pélékita (Πελεκητά). La fonction du palais de Zakros n’est pas établie avec certitude ; on considère le plus souvent qu’il s’agissait de l’un des palais royaux, mais l’absence de faste suggère que ce n’était peut-être que le palais d’un haut dignitaire relié à l’activité de commerce maritime qui semble avoir été la principale activité de Zakros ; le palais remplissait aussi des fonctions administratives et religieuses ainsi qu’un rôle d’entrepôts.

Légende du plan du site archéologique de Zakros :

Le village de Zakros en Crète. Plan du site archéologique. Cliquer pour agrandir l'image.1 : Ateliers de l’aile sud (Εργαστήρια νότιας πτέρυγας). 2 : Puits circulaire (Κυκλικό πηγάδι). 3 : Cour centrale (Κεντρική αυλή). 4 : Autel du sanctuaire (Βωμός). 5 : Salle des Cérémonies (Αίθσυσα Τελετουργιών). 6 : Salle de banquet (Αίθουσα Συμποσίων). 7 : Salle où ont été découverts les lingots de bronze et les défenses d’éléphant (Δωμάτισ ανεύρεσης των χάλκινων ταλάντων και χαυλιοδόντων ελεφάντων). 8 : Salle de stockage pour les récipients en poterie (Σκευοφυλάκιο). 9 : Archives (Αρχειοφυλάκιο). 10 : Sanctuaire avec un banc (Ιερό με θρανίο). 11 : Bassin lustral (Δεξαμενή καθαρμών). 12 : Trésor du sanctuaire (Θησαυροφυλάκιο). 13 : Entrepôts de stockage ouest (Αποθήκες δυτικής πτέρυγας). 14 : Cuisine (Μαγειρείο). 15 : Salles de rangement de la cuisine (Αποθηκευτικού χώροι Μαγειρείου). 16 : Mégaron de la reine (Μέγαρο της Βασίλισσας) ?. 17 : Bassin lustral (Δεξαμενή Καθαρμών). 18 : Polythyron - Mégare (Πολύθυρα - Μέγαρα) ou Mégaron de la reine (Μέγαρο της Βασίλισσας). 19 : Salle de la citerne (Κυκλική δεξαμενή). 20 : Fontaine « construite » (Τυκτή Κρήνη). 21 : Cour du nord-est (Βορειοανατολική αυλή). 22 : Anciens quartiers du palais (Παλαιοανακτορικό συγκρότημα). 23 : Four (Κλίβανος). 24 : Rue du port (οδός Λιμένος). 25 : Maison au nord de la rue du port (Κτήριο Βορείως της οδού Λιμένος). 26 : Bâtiment « fortifié » (Ισχυρό κτίριο). 27 : Bâtiment de la « petite tour » (Κτίριο Πυργίσκου). 28 : Bâtiment au-dessus de la cuisine (Κτίριο άνω μαγειρείου). 29 : Bâtiment de la section du nord-ouest (Κτίριο βορειοδυτικών τομέως). 30 : Bâtiment oblique (Αοξό κτίριο). 31 : Bâtiment des dépôts du sanctuaire (Κτίριο αποθετών Ιερού). 32 : Bâtiment des dépôts de poterie (Κτίριο αποθετών Κεραμικής). 33 : Maison H (Κτίριο Η). 34 : Maison G (Κτίριο G). 35 : Bâtiment à deux portes (Κτίριο Διθύρων). 36 : Entrée du sud-ouest (Νοτιοδυτική είσοδος). 37 : Entrée du nord-est (Βορειοανατολική είσοδος). 38 : Mégaron du roi (Μέγαρο του Βασιλιά). 39 : Vestibule (Προθάλαμος). 40 : Salle pavée (Πλακόστρωτη αίθουσα). 41 : Puits de lumière pavé (Πλακόστρωτο φωταγωγό). 42 : Atelier (Εργαστήριο). 43 : Atelier de teinture (Εργαστήριο βαφής). 44 : Portique (Στοά).

Le village de Zakros en Crète. La rue du port de la cité de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La rue principale d’accès à la ville se trouvait à l’est, venant du port ; cette rue du Port (οδός Λιμένος) (n° 24 sur le plan) était une rue pavée, en partie reconstruite de nos jours, le long de laquelle on peut voir les ruines d’une grande maison (n° 25 sur le plan) et celles d’un bâtiment fortifié (n° 26 sur le plan).

Le village de Zakros en Crète. L'atelier de fonderie de bronze du palais de Zakros (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.De l’autre côté de la rue du Port se trouvent les vestiges d’un atelier de fonderie de bronze (n° 23 sur le plan) datant de l’époque du premier palais ; les moules de fonderie sont visibles sous un auvent protecteur sur la gauche de la rue.

Le village de Zakros en Crète. La rue du port de la cité de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La rue du Port s’incurvait ensuite vers la droite en arrivant près du palais ; sur la gauche de la rue, on pénétrait dans le palais par l’entrée située au nord-est ; il y avait une autre entrée importante au sud (n° 36 sur le plan), qui conduisait les visiteurs-pèlerins jusqu’aux salles de cérémonies (n° 5 sur le plan) et de banquet (n° 6 sur le plan) et au sanctuaire (n° 10 sur le plan). Il y avait deux autres entrées moins importantes à l’est et à l’ouest.

Depuis la porte principale on entrait dans le palais par une rampe à gradins (n° 37 sur le plan), descendant vers une cour, la cour du nord-est (n° 21 sur le plan), qui peut avoir servi de lieu de rencontre entre les dignitaires du palais et les visiteurs.

Le village de Zakros en Crète. Le bassin lustral du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Dans le coin nord-ouest de cette première cour se trouvait un bain lustral où les visiteurs étaient peut-être tenus de se purifier avant de pénétrer plus avant dans le palais ; ce bassin lustral comprenait des marches menant à une salle souterraine, qui était liée à des cérémonies rituelles de purification ; cette salle souterraine était décorée de fresques représentant des cornes de consécration (Κέρατα καθοσιώσεως) entre des piliers placés dans des cavités sur de hauts bancs. On peut voir ce bain lustral protégé par un auvent (n° 17 sur le plan).

Le village de Zakros en Crète. L'aile nord du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le visiteur pénétrait ensuite dans la cour centrale (n° 3 sur le plan), une cour rectangulaire, environ trois fois plus petite par sa superficie que celle du palais de Knossos, avec environ 30 m de longueur nord-sud par 12 m de largeur est-ouest. Dans le nord de la cour, face au vestibule d’entrée de l’aile occidentale, se trouvait un petit autel de forme carrée (n° 4 sur le plan).

Les quatre ailes du palais de Zakros, disposées autour de la cour centrale, avaient des fonctions semblables à celles du palais de Knossos : le bâtiment de l’est était dédié aux « appartement royaux » ; le bâtiment de l’ouest, aux fonctions administratives, cérémonielles et religieuses ; le bâtiment du nord, aux cuisines et à des entrepôts ; le bâtiment du sud, à des ateliers.

Le village de Zakros en Crète. La salle de la citerne du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).L’aile orientale abritait les appartements privés du souverain, ou du dignitaire, et de son épouse. Le plan officiel du site archéologique, visible sur place, situe le mégaron de la reine dans une chambre qui se trouve dans le coin nord-ouest de la cour du nord-est (n° 16 sur le plan), à côté du bassin lustral ouvert aux visiteurs du palais (n° 17 sur le plan), ce qui est plutôt invraisemblable ; d’autres sources situent le mégaron de la reine (n° 18 sur le plan) à côté du mégaron du roi (n° 38 sur le plan), ce qui est plus vraisemblable ; ces deux appartements principaux de l’aile orientale étaient reliés par des murs en polythyron, c’est-à-dire percés de multiples portes de grande hauteur. Il est également possible que ces pièces aient été une salle du trône et que les appartements privés se fussent trouvés à l’étage supérieur. Les ruines de l’aile orientale ont été rasées au niveau des fondations par les travaux agricoles et sont très difficiles à interpréter.

Le village de Zakros en Crète. La citerne des appartements royaux du palais de Zakros (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À l’est des « appartements royaux », séparée de ceux-ci par un portique, se trouvait une vaste salle, dite « Salle de la Citerne » (n° 19 sur le plan), qui abritait un grand bassin circulaire, de 7 m de diamètre, pouvant être le puits d’une citerne (Κυκλική δεξαμενή) ; on pouvait descendre dans le bassin par une volée de sept marches en pierre. Le bassin de la citerne était éclairé par un puits de lumière soutenu par au moins cinq colonnes. Cette citerne était alimentée par une source dont les traces des canalisations sont encore visibles ; de nos jours, cette source inonde en hiver le site de Zakros car la nappe phréatique se trouve maintenant à peu près à la hauteur du sol, du fait de l’abaissement de la côte orientale de la Crète. Dans ce bassin circulaire, toujours rempli d’eau de nos jours, on peut observer des tortues aquatiques. Les archéologues pensent que la Salle de la Citerne pouvait avoir une fonction similaire à celle de la salle du trône du palais de Knossos (Αίθουσα του θρόνου).

Le village de Zakros en Crète. Le puits de la fontaine du palais de Zakros (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Au sud des appartements royaux, en contrebas de la citerne, se trouvait une fontaine, dite « fontaine bâtie » (Τυκτή Κρήνη), alimentée par le trop-plein de la citerne ; cette fontaine se déversait dans un bassin de forme rectangulaire (n° 20 sur le plan) dans lequel on pouvait descendre par quelques marches. Ce bassin était situé à l’extérieur du palais et était sans doute à la disposition de la population ou destiné à arroser les jardins.

Le village de Zakros en Crète. Le puits circulaire du palais de Zakros (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.L’aile orientale du palais comprenait un troisième bassin, un puits circulaire couvert, à l’intérieur d’un bâtiment carré (n° 2 sur le plan) ; ce puits fournissait sans doute de l’eau aux ateliers de l’aile sud du palais. En 1964 les fouilles archéologiques ont mis au jour, à l’intérieur de ce puits circulaire, des coupes d’argile utilisées pour les offrandes ; l’une d’elles était pleine d’olives vieilles de 3 500 ans qui, paraît-t-il, étaient parfaitement conservées avec leur peau … De nos jours, ce puits contient toujours de l’eau potable, mais pas de Martini dry.

Le village de Zakros en Crète. Le coin sud-est du palais du site archéologique de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).

Le village de Zakros en Crète. Les ateliers de l'aile sud du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Dans l’aile sud du palais se trouvait une deuxième entrée (n° 36 sur le plan) qui accédait directement à la cour centrale en longeant sur la gauche les bâtiments de cette aile ; cette entrée sud était un simple couloir sans ornementation, à la différence de l’entrée sud du palais de Knossos qui était, elle, richement décorée de fresques.

Le village de Zakros en Crète. Les ateliers de l'aile sud du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).L’aile sud abritait des ateliers (n° 1 sur le plan) dont les archéologues ont identifié les activités artisanales au moyen des matériaux bruts ou semi-ouvragés et des outils découverts dans les ruines : des céramiques, du marbre, des pierres telles que des cristaux de roche, de l’ivoire, des métaux à l’état brut, des poids de métiers à tisser. Les archéologues en ont conclu qu’il y avait des ateliers de forgerons, de potiers, de lapidaires, de tisserands ; selon l’archéologue Nicolas Platon il y avait aussi un atelier de fabrication de parfums, une activité sans doute empruntée à l’Égypte avec laquelle Zakros commerçait.

Le village de Zakros en Crète. L'aile ouest du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).L’aile occidentale du palais abritait les salles cérémonielles et religieuses, ainsi que des entrepôts. Depuis la cour centrale on entrait dans le bâtiment par un vestibule (n° 39 sur le plan) situé dans le coin nord-ouest de la cour, en face de l’autel ; à l’ouest du vestibule se trouvait une grande salle pavée (n° 40 sur le plan) qui donnait accès, à droite, à des entrepôts, dits les entrepôts de l’ouest (n° 13 sur le plan), à gauche, à la « Salle des Cérémonies » (n° 5 sur le plan).

Le village de Zakros en Crète. Les entrepôts de l'ouest du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Les magasins de stockage (n° 13 sur le plan) se composaient de deux grandes salles semi-souterraines (pièce III et pièce IV) équipées d’une fenêtre dans le mur ouest, où vingt-trois pithoï étaient placés contre les murs et dans deux petites pièces (pièce I et pièce II), tandis que des renfoncements dans le couloir (pièces V à VIII) étaient également utilisés pour entreposer d’autres pithoï et d’autres récipients. La faible capacité des magasins par rapport à ceux des autres palais minoens suggère que le palais de Zakros dépendait fortement de son commerce maritime plutôt que de son économie agricole.

Le village de Zakros en Crète. La salle des cérémonies et le puits de lumière du palais de Zakros (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Au sud des magasins se trouvaient les salles sacrées et deux salles de réception luxueuses : la « Salle des Cérémonies », de 12 m par 10 m, et la « Salle des Banquets ». Les deux salles de réception étaient probablement équipées de parquets en bois enduits de plâtre rouge aux motifs géométriques variés ; des frises aux motifs spiralés en relief décoraient les murs.

On entrait dans la « Salle des Cérémonies » (Αίθσυσα Τελετουργιών) (n° 5 sur le plan) en traversant un puits de lumière de forme carrée, soutenu par des piliers, dont le sol était pavé de pierres noires (n° 41 sur le plan) ; le puits de lumière est un des éléments typiques de l’architecture minoenne. On peut encore voir, de nos jours, le pavage et les bases des colonnes du puits de lumière, ainsi qu’une canalisation d’évacuation.

Le village de Zakros en Crète. Rhyton au sanctuaire de sommet du palais de Zakros (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.C’est dans la « Salle des Cérémonies » que les archéologues ont mis au jour ce qui est sans doute la découverte la plus importante de Zákros : le « rhyton au sanctuaire sommital », un vase à libations en pierre sculptée représentant un sanctuaire sommital avec des chèvres sauvages ; à partir de ce rhyton des informations précieuses sur la religion minoenne ont été apprises.

Le village de Zakros en Crète. La salle des banquets du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La « Salle des Banquets » (Αίθουσα Συμποσίων) (n° 6 sur le plan), devait être à l’origine une pièce somptueuse avec des murs ornés de fresques et un sol élaboré ; c’est l’archéologue Nicolas Platon qui a donné ce nom de « Salle des Banquets » à cette pièce en raison du grand nombre d’amphores, de cruches, de coupes et autres récipients à boire découverts éparpillés sur le sol. En particulier, deux ensembles de vases de transport et de service ont été découverts, dont un remarquable rhyton en forme de tête de taureau ; ce vase à libations est, de nos jours, exposé au Musée archéologique d’Héraklion.

Le village de Zakros en Crète. Le sanctuaire à banc du palais de Zakros (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À l’arrière des salles de réception se trouvait un ensemble de onze petites pièces dédiées au culte ; au centre de cet ensemble se trouvait le sanctuaire (n° 10 sur le plan) où l’on peut remarquer une petite console de pierre où des idoles auraient été placées.

Le village de Zakros en Crète. Le bassin lustral de l'aile ouest du palais de Zakros (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.On accédait à ce sanctuaire en passant par un bassin lustral (n° 11 sur le plan), nécessaire à la purification avant d’entrer dans le sanctuaire.

Les objets de culte étaient conservés dans un pièce nommée « Trésor du Sanctuaire » (n° 12 sur le plan) ; dans cette sorte de sacristie, les archéologues ont découverts un ensemble intact de vases de cérémonie, dont plus de cinquante vases de pierre fine, de différentes formes, bocaux, jarres, rhytons et cetera, importés de différentes contrées ; on y a découvert notamment un célèbre rhyton en cristal de roche, avec une délicate poignée en perles de cristal et un collier ; ce vase à libations sacrées était fragmenté en plus de trois cents morceaux ; il a été reconstitué et est exposé au Musée archéologique d’Héraklion, en salle VI.

Le village de Zakros en Crète. La salle des archives du palais de Zakros (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Les archives du palais étaient conservées dans une pièce plus vaste (n° 9 sur le plan) où furent découvertes des centaines de tablettes d’argile rédigées en écriture linéaire A, l’écriture des Minoens qui n’est toujours pas déchiffrée de nos jours. Ces tablettes étaient rangées dans des coffres en bois disposés sur des étagères en argile ; malheureusement, seules quelques tablettes des couches supérieures avaient survécu aux siècles de pluie et d’inondations ; les autres s’étaient compactés en une masse d’argile grise, privant les archéologues d’indices potentiellement inestimables dans leurs tentatives de déchiffrer l’écriture linéaire A.

Le village de Zakros en Crète. Défense d'éléphant du palais de Zakros (auteur Zde). Cliquer pour agrandir l'image.Dans la pièce située au nord de la salle des archives (n° 8 sur le plan), les poteries en terre cuite étaient entreposées. Dans les pièces situées dans le nord de l’aile ouest (n° 7 sur le plan) six lingots de cuivre en forme de peaux de bœuf et quatre défenses d’éléphants ont été découverts ; ces produits d’importation servaient de matière première pour la fabrication d’objets en bronze et en ivoire.

Le village de Zakros en Crète. L'atelier de teinture du palais de Zakros (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À l’ouest des pièces sacrées se trouvaient d’autres ateliers (n° 43 sur le plan), qui ont été identifiés comme un atelier de lapidaire et un atelier de teinture ; ces ateliers faisaient partie d’une phase de construction ultérieure.

Le village de Zakros en Crète. Plan des salles de rangement de la salle à manger du site. Cliquer pour agrandir l'image.L’aile nord du palais comprenait une grande salle hypostyle, c’est-à-dire soutenue par des colonnes, qui a été identifiée comme étant la cuisine (Μαγειρείο) (n° 14 sur le plan) ; dans des emplacements utilisés comme foyers de cuisson, les archéologues ont en effet mis au jour de grandes quantités d’os de mammifères et d’oiseaux, ainsi qu’une marmite à trépied contenant des restes de nourriture ; il s’agit de la seule cuisine qu’on ait pu identifier comme telle avec certitude dans un des palais minoens. Au-dessus de la cuisine, l’étage supérieur abritait vraisemblablement le réfectoire pour les serviteurs du palais ; on distingue encore les bases des colonnes qui supportaient cet étage supérieur.

Le village de Zakros en Crète. Le cellier de la cuisine du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Un ensemble de petites pièces, situé à l’est de la cuisine, était utilisé comme garde-manger et pour ranger les ustensiles de cuisines : marmites, casseroles et autres équipements pour la préparation des aliments (n° 15 sur le plan).

Depuis la cour centrale on accédait à la cuisine à travers un portique (n° 44 sur le plan).

Le village de Zakros en Crète. La maison H de la cité de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Les quartiers d’habitations de Zakros se sont développés sur deux collines : l’une située au nord-est du palais, au-dessus de la rue du Port, l’autre située au sud-ouest du palais.

Le village de Zakros en Crète. L'escalier de la maison H de la cité de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le quartier du nord-est était séparé du palais par la rue du Port (n° 24 sur le plan) ; depuis la rue du Port, des rues pavées à gradins escaladaient la colline et délimitaient des blocs d’habitations ; ces rues étaient équipées de caniveaux pour la collecte et l’évacuation des eaux de pluie. L’habitat était très dense et pour cette raison il n’y avait pas d’espaces extérieurs ouverts.

Dans le haut de ce quartier escarpé, une rue étroite, allant d’est en ouest, passait devant une porte impressionnante et donne une idée de ce à quoi la ville pouvait ressembler lorsque des bâtiments à deux niveaux surplombaient ces artères étroites (n° 31 à n° 35 sur le plan) ; sur un côté de la maison H (n° 33 sur le plan) on peut voir les vestiges de l’escalier qui conduisait à l’étage de la maison. Ces ruines ne sont pas sans rappeler les ruines de la cité minoenne de Gournia.

Le village de Zakros en Crète. Le quartier nord-ouest de la cité de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Zakros en Crète. Le bâtiment oblique de la cité de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
Le village de Zakros en Crète. Plan des maisons E et B du site archéologique. Cliquer pour agrandir l'image.Le quartier sud-ouest comprenait plus de trente-cinq maisons, dont certaines étaient de vastes constructions comportant une grande salle centrale servant sans doute d’atelier pour de multiples activités. Dans deux des maisons furent découvertes des presses à raisins en terre cuite, avec des pithoï pour recueillir le jus de raisin. Le quartier sud-ouest fut réoccupé pendant une courte durée après la destruction de Zakros au XVe siècle avant JC. Ce quartier est toujours en cours de fouilles.

Le village de Zakros en Crète. Plan des maisons A,C,D et Z du site archéologique. Cliquer pour agrandir l'image.

Le village de Zakros en Crète. Reconstitution du palais minoen. Cliquer pour agrandir l'image.Des indices de la présence de ruines antiques à Kato Zakros furent donnés par un agriculteur qui cultivait cette petite plaine côtière et qui avait découvert, en labourant son champ, de nombreux gros blocs de pierre taillée et tessons de poteries.

De premières fouilles archéologiques furent menées à Kato Zakros en 1901 par l’archéologue britannique David Hogarth, directeur de la British School of Archaeology à Athènes, qui explorait la Vallée des Morts située près de Zakros ; cependant Hogarth interrompit les travaux d’excavation après avoir mis au jour une douzaine de maisons minoennes et quelques artefacts, en raison d’une série d’inondations qui rendaient la zone dangereuse. Le site de Zakros tomba ensuite dans l’oubli pendant de nombreuses années.

Ce n’est qu’en 1961 que l’archéologue grec Nicolas Platon (Νικόλαος Πλάτων / Nikólaos Pláton) reprit les fouilles de Zakros, s’attendant à mettre au jour une cité minoenne telle que celle de Roussolakkos, située à une dizaine de kilomètres au nord, mais Platon découvrit ce qui se révéla être les vestiges d’un quatrième palais minoen ; le palais fut découvert à seulement quelques mètres des tranchées de fouille réalisées par David Hogarth, 60 ans auparavant.

Le village de Zakros en Crète. Rhyton en tête de taureau du palais de Zakros (auteur Jebulon). Cliquer pour agrandir l'image.La découverte de Zakros présente un intérêt particulier pour plusieurs raisons : la mise au jour tardive du palais a permis de mener les fouilles en tenant compte de la connaissance des palais minoens acquise grâce aux autres sites et de mettre en œuvre des techniques plus modernes de fouilles ; le site n’ayant pas été réoccupé après sa destruction brutale du XVe siècle avant JC, les bâtiments ont conservé leurs caractéristiques minoennes ; la destruction soudaine du palais et de la cité a fait que nombre d’artefacts ont été abandonnés sur place par les habitants, sans qu’ils puissent les emporter ; le site ayant été oublié, même localement, le palais n’a pas été pillé, contrairement aux trois autres palais.

Le village de Zakros en Crète. Amphore de marbre du Trésor du palais de Zakros (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Les fouilles du site archéologique de Zakros ont rendu un nombre considérable d’artéfacts et de matériaux bruts, et même de la nourriture. Parmi les objets de la vie quotidienne les archéologues ont découvert une multitude de poteries en terre cuite, notamment dans les salles de rangement de la cuisine (n° 15 sur le plan), des outils et des matières premières brutes ou semi-ouvragées abandonnés par les artisans, notamment dans les ateliers de l’aile sud du palais (1 sur le plan).

Les artefacts les plus élaborés et précieux ont été mis au jour dans l’aile ouest du palais, dans les salles de cérémonie, le sanctuaire et le trésor, restés inviolés : un rhyton en forme de tête de taureau ; un rhyton en chlorite, une pierre de couleur verdâtre, décoré d’un dessin représentant un temple de sommet ; un rhyton en cristal de roche ; une amphore de marbre. Dans la partie sacrée de l’aile ouest les archéologues ont aussi trouvé des tablettes d’argile portant des inscriptions en écriture linéaire A.

Parmi les près de 10 000 objets découverts à Zakros, les plus remarquables sont exposés au Musée archéologique d’Héraklion ; d’autres sont visibles au Musée archéologique d’Agios Nikolaos ou au Musée archéologique de Sitia.

Les fouilles de Zakros se poursuivent mais sont restreintes par la nature devenue marécageuse du site du fait de l’abaissement de la côte orientale de la Crète ; il est ainsi difficile de fouiller les couches inférieures du sol.

Visite du site archéologique de Zakros :

Le village de Zakros en Crète. Le site archéologique de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Adresse : à 100 m derrière la plage de Kato Zakros.

Horaires d’été (d’avril à octobre) : du mardi au dimanche, de 8 h à 20 h.

Horaires d’hiver (de novembre à mars) : du mardi au dimanche, de 8 h 30 à 15 h 30.

Tarif d’entrée : 6 € ; tarif réduit : 3 €.

Téléphone : 00 30 2843 0 26 897.

Le site est présenté par des panneaux explicatifs et des dépliants en grec et en anglais.

L’entrée des visiteurs se trouve au sud-ouest du site ; les visiteurs découvrent en premier l’aile sud du palais ; les ruines couvrent environ 10 000 m² de superficie. En hiver et au printemps la partie basse du site est souvent marécageuse et gorgée d’eau ; pour garder les pieds au sec, on peut grimper jusqu’à la partie haute de la cité antique d’où l’on a une belle vue des ruines et d’où l’on peut reconstruire par l’imagination le palais de Zakros, plus aisément que sur les autres sites minoens.

Le village de Zakros en Crète. Plan des ruines de l'aile est du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Zakros en Crète. Plan des ruines de l'aile sud du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Zakros en Crète. Plan des ruines de l'aile ouest du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Zakros en Crète. Plan des ruines de l'aile nord du palais de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Zakros en Crète. Plan des ruines des quartiers d'habitation de Zakros. Cliquer pour agrandir l'image.
GrotteLa grotte de Pélékita (Σπήλαιο Πελεκητά / Spílaio Pelekitá)
Le village de Zakros en Crète. Carte de la section 90 du sentier E4 de Kato Zakros à Karoumes. Cliquer pour agrandir l'image.La grotte de Pélékita est une grotte située sur la côte orientale de l’île de Crète ; cette grotte se trouve à environ 3,5 km au nord-nord-est du site archéologique du palais minoen de Kato Zakros (n° 1.5.1 sur la carte). On peut accéder à Pélékita soit à pied depuis Kato Zakros par un petit sentier côtier, en 1 h à 1 h 30 min de marche ; ce sentier suit la Géoroute n° 12 bien balisée du Geopark de Sitia, qui continue jusqu’à la plage de Karoumès, avec des vues magnifiques sur le littoral rocheux. On peut également se faire déposer en bateau à moteur dans la troisième crique, en contrebas de la grotte ; le trajet prend de 20 à 25 min, mais il faut ensuite grimper jusqu’à la grotte qui se trouve à 105 m au-dessus du niveau de la mer ; cette montée d’environ 15 min, avec une pente de 50 %, est très pénible.

Aller à la grotte de Pélékita avec Google Maps (35.120050, 26.277934).

Le village de Zakros en Crète. La grotte de Pelekita (auteur Andrew J). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).L’entrée de la grotte se trouve au flanc d’une colline qui culmine à 515 m d’altitude et qui est couronnée par les ruines du sanctuaire sommital de Traostalos (Τραόσταλος), situé à un peu plus d’1 km au nord-ouest de la grotte.

La grotte et toute la zone environnante se nomment Pélékita, un mot dérivé du mot « πελεκητός / pelekitós » qui signifie « tailler à la hache », car, en contrebas de l’entrée de la grotte, près de la mer, se trouve une ancienne carrière d’où a été extraite la pierre calcaire qui fut utilisée pour bâtir le palais minoen de Zakros, une sorte de travertin plutôt tendre et poreux (πορόλιθος / porólithos), facile à tailler. La grotte est aussi nommée « Grotte du Figuier » (Συκιάς Σπήλιος), Sykias ou Sikias, parce qu’un grand figuier se trouvait autrefois à droite de l’entrée de la grotte ; ce figuier est mort au début des années 2010, mais la grotte est toujours nommée comme cela.

La grotte de Pélékita (Σπήλαιο των Πελεκητών) est l’une des plus grandes grottes de Crète ; son entrée mesure environ 11,5 m de largeur et 6 m de hauteur. Après l’entrée se trouve une première salle d’une longueur de 22 m, d’une largeur de 20 m et d’une hauteur de 7 m ; le sol de cette salle est en pente, jonché de nombreuses pierres ; sur la gauche, il y a une extension menant à un passage étroit, d’une largeur de 20 cm, qui s’élargit ensuite à 6 m. Après la première salle, un autre passage mène à la deuxième salle, grande et spectaculaire, de 65 m de largeur, de 45 m de largeur et de 15 m de hauteur, avec également un sol en pente et de gros rochers tombés du plafond ; sur les rochers, on peut voir de nombreuses stalagmites. La longueur totale de la grotte est de 310 m, pour une surface d’environ 1,6 ha, et le fond de la grotte est situé à 50 m au-dessous du niveau de l’entrée ; à son extrémité se trouve un petit lac souterrain.

La température à l’intérieur de la grotte est de 17 °C, et l’humidité est d’environ 60 % pendant l’été et de 70 % pendant l’hiver. La grotte est constituée de calcaire et de dolomite ; la grotte de Pélékita est le lit d’une ancienne rivière souterraine, de nos jours asséchée, mis à part le petit lac du fond de la grotte ; c’est le dépôt des carbonates à la sortie de la grotte qui a constitué le travertin qui fut exploité dans la carrière située en contrebas de l’émergence de la rivière.

La grotte de Pélékita fut explorée systématiquement la première fois le 11 août 1963 par le spéléologue Élefthérios Platakis, de l’Université de Crète. Un relevé cartographique complet fut réalisé en novembre 1969 par des membres de la Société Hellénique de Spéléologie (Ελληνική Σπηλαιολογική Εταιρία) sous la direction d’Iannis Ioannou. Des squelettes humains et des ossements d’animaux, ainsi que des traces d’habitation datant de l’époque néolithique tardive y furent découverts ; les fouilles ont aussi mis au jour une idole de pierre en forme de phallus.

La grotte de Pélékita est ouverte gratuitement au public, qui peut parcourir librement les 700 m de couloirs et les salles richement décorées de stalactites et de stalagmites ; cependant il est recommandé d’être accompagné par quelque spéléologue expérimenté. La grotte n’est pas aménagée et il faut se munir d’une lampe-torche et de bonnes chaussures. De nos jours les seuls habitants de la grotte sont des chauves-souris, des insectes et des arachnides.

Navigateur par satelliteSur la route de Zakros à Sitia
Le village de Zakros en Crète. Carte géologique de la région de Karydi (auteur Géoparc de Sitia). Cliquer pour agrandir l'image.L’itinéraire le plus court pour relier Zakros à Sitia, d’une longueur de 29 km, traverse les monts de Sitia et passe par le cœur du Géoparc de Sitia, aux environs de Karydi (Καρύδι). Cette région karstique est caractérisée par le grand nombre de grottes que l’on y rencontre. Les grottes de la région ont la particularité d’avoir une petite ouverture en surface et des sol escarpés, et dans de nombreux cas, elles sont très longues, se dirigeant profondément dans les entrailles de la Terre. Dans certaines grottes, principalement celles situées au bord des plateaux, l’entrée n’est rien de plus qu’un gouffre, visible à seulement quelques mètres de distance, ce qui nécessite de l’escalade ou l’utilisation d’un équipement spécial pour accéder. En raison de ces dimensions, seuls les spéléologues expérimentés peuvent entrer et explorer l’intérieur de la plupart de ces grottes, mais cette région unique est un véritable paradis pour les spéléologues.

La première grotte rencontrée en venant de Zakros est la grotte de Kato Péristéras (Κάτω Περιστεράς) qui se trouve à droite de la route, 2 km avant Karydi, au lieu-dit Platyvolo (Πλατύβολο) (n° 1.5.3 sur la carte). L’entrée de la grotte se trouve à une altitude de 540 m ; la grotte a 128 m de profondeur et une longueur de couloir de 709 m. Cette grotte est riche en décorations et a une longueur totale explorée de 170 m de couloirs. À Kato Péristéra, ont été découverts des traces d’un peuplement néolithique, des racines fossilisées, ainsi que des ossements humains pétrifiés dans des stalagmites situées au point le plus bas de la grotte.

Après Karydi, à droite de la route qui se dirige vers Sitanos (Σιτανος), se trouve la grotte d’Ano Péristéras (Άνω Περιστεράς) (n° 1.5.4), l’une des plus grandes grottes de Crète ; l’entrée de la grotte se trouve à une altitude de 650 m ; la grotte a une longueur de couloirs cartographiée de 8 247 m à ce jour et une profondeur de 371 m, avec une rivière souterraine.

Au nord de la grotte d’Ano Péristéras, entre les villages de Karydi et de Chonos (Χώνος), se trouvent la grotte de Charalampi Latsida (n° 1.5.5), la grotte de Chonos Chonou (Χώνος Χώνου) (n° 1.5.6), avec 119 m de profondeur et 1 009 m de développement, et la grotte de Plativolo (n° 1.5.7).

Entre les villages de Karydi et de Mitato (Μητάτο) se trouve la grotte de Latsida Dantoula (Λατσίδα Νταντουλά) (n° 1.5.11), avec 248 m de profondeur et 952 m de développement.

Après le village de Sitanos on trouve la grotte d’Oxo Latsidi (Όξω Λατσίδι) (n° 1.5.8), avec 161 m de profondeur et 908 m de développement, la grotte de Chonos Sitanou (Χώνος Σιτάνου) (n° 1.5.9), avec 173 m de profondeur et 2 180 m de développement, et la grotte de Galliko Kéfali (Γαλλικό Κεφάλι) (n° 1.5.10) ; cette dernière grotte est accessible en environ une demi-heure de marche à travers des paysages fortement karstiques ; la grotte a une petite ouverture dans le sol et elle ne mesure pas plus de 100 m ; elle est cependant très escarpée et nécessite une légère montée et descente pour passer d’une chambre à l’autre.

Village grecLe village de Karydi (Καρύδι / Karýdi)
Karydi est un village agricole des montagnes de Sitia, situé à environ 600 m d’altitude. Karydi se trouve à 19 km au sud-est du chef-lieu de la commune, via Agia Fotia (Αγία Φωτιά), Roussa Ekklisia (Ρούσσα Εκκλησιά), Krionéri (Κρυονέρι) et Mitato (Μητάτο), mais cette route est plutôt difficile et il peut être préférable de faire un détour par Palaikastro. Karydi se trouve à 23 km de Palaikastro, le chef-lieu du canton d’Itanos, via Adravasti (Αδραβάστοι) ; la route par Mitato est plus courte, 18 km, mais plutôt difficile avec une automobile de tourisme ; Karydi est à seulement 11 km de Zakros, via Adravasti ; Karydi forme une communauté locale comprenant notamment Sitanos. Le toponyme « Karydi (Καρύδι) » signifie « noix », le fruit du noyer (καρυδιά).

Karydi est un bourg plutôt pittoresque qui ne compte plus qu’une quarantaine d’habitants. L’ancienne école primaire du village abrite, de nos jours, un centre d’information du Géoparc de Sitia, dédié en particulier à la spéléologie ; le centre propose aussi, à l’intention des spéléologues, quelques hébergements du type refuge de montagne, au confort spartiate, ainsi que des équipements de sécurité. Se renseigner auprès des autorités du Géoparc.

Karydi se trouve sur la Géoroute n° 1, une géoroute en circuit qui part de Palaikastro et y retourne. D’autres géoroutes partent de Karydi, les géoroutes n° 5, n° 6 et n° 7 ; ces géoroutes permettent de s’approcher des grottes karstiques de la région, tout en découvrant la flore, parfois endémique, et la faune des monts de Sitia, notamment des oiseaux rapaces diurnes.

Village grecLe village de Sitanos (Σίτανος / Sítanos)
Sitanos est un village agricole situé sur un plateau cultivé des monts de Sitia, à 620 m d’altitude ; le village compte une trentaine d’habitants. Sitanos se trouve à un carrefour de routes : au nord-est, la route qui se dirige vers Karydi et Palaikastro ou Zakros ; au sud, une route qui conduit à Ziros ; au sud-ouest, une route qui conduit vers Chandras puis Iérapétra ; au nord-ouest, la route vers Sitia.
Le village de Zakros en Crète. Cultures près de Sitanos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Zakros en Crète. Cultures près de Sitanos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Zakros en Crète. Le village de Sitanos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Zakros en Crète. Le village de Sitanos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Zakros en Crète. Vignes près de Sitanos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
À la sortie orientale du village vers Karydi se trouve une centrale électrique solaire à panneaux photovoltaïques orientables pour suivre la course du soleil.
Le village de Zakros en Crète. Centrale solaire à Sitanos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Zakros en Crète. Centrale solaire à Sitanos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).

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