| Le village et les ruines du palais de Malia, et les villages de Mochos et de Krassi en Crète | |
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| Présentation générale | Malia est un village et un canton de la côte nord de l’île de Crète ; Malia est une station balnéaire tapageuse située dans la région de la Crète la plus fréquentée par le tourisme de masse ; elle possède l’une des plus belles plages de sable de l’île. Cependant Malia est surtout connue pour être le site d’une ancienne ville minoenne et des ruines de l’un des plus fameux palais minoens, le palais de Malia. Malia est le chef-lieu de l’un des cantons de la commune d’Hersonissos ; l’arrière-pays du canton comprend quelques villages beaucoup plus tranquilles que la côte ; le canton compte une population d’un peu plus de 6 000 habitants, dont à peu près la moitié pour Malia. |
| Étymologie et toponymie | Malia (Μάλια) était nommée Maglia à l’époque vénitienne ; le nom du village et du palais est parfois écrit Mallia (Μάλλια), ce qui signifie « cheveux ». C’est le village qui a donné son nom au palais minoen et non l’inverse ; on ignore comment se nommaient le palais et la ville antique à l’époque minoenne. |
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| Malia se trouve dans une plaine côtière situé au pied du versant nord du massif du mont Dicté et du mont Séléna bordant le plateau du Lassithi ; la région est irriguée par quelques cours d’eau descendant du massif, tel le petit fleuve côtier Potamos (« rivière ») qui a donné son nom à la plus célèbre plage de la station balnéaire ; le lit du Potamos, souvent à sec, sépare la plage du site archéologique de Malia, situé à environ 3 km à l’est du village. À l’ouest de Malia se trouve Stalida une autre station balnéaire, un peu plus calme que Malia. À l’arrière de la côte, les villages de Mochos et de Krassi sont des bourgs agricoles, beaucoup plus authentiques, vivant de la culture de l’olivier. Malia se trouve à l’extrême nord-est de la commune d’Hersonissos et de la province d’Héraklion, à une dizaine de kilomètres à l’est de Chersonissos et à environ 36 km à l’est d’Héraklion. La station balnéaire est desservie par des bus fréquents à partir de la gare routière B d’Héraklion, située près du port ; deux bus par jour continuent jusqu’aux ruines du palais de Malia. |
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| Le village de Malia (Μάλια / Mália) | Le vieux village de Malia se trouve à environ 1 km de la côte ; depuis le centre du village la rue de la République rejoint la plage centrale de la station balnéaire (παραλία Μάλια), une plage souvent bondée ; à l’extrémité orientale de la plage se trouve un petit port de plaisance. Cette rue de la République est bordée de bars, de tavernes, de boutiques de souvenirs, de salles de jeux et de discothèques, et attire une clientèle turbulente et bruyante de jeunes venus de l’Europe du Nord. Les nombreux hôtels en formule « tout compris » se sont multipliés de part et d’autre de cette rue et tout le long de la baie de Malia (Κόλπος Μαλίων). Seul le centre du vieux village, autour de l’église Saint-Nectaire (Άγιος Νεκτάριος / Ágios Nektários), conserve encore un semblant de charme, avec un labyrinthe de rues étroites et de murs blanchis à la chaux. |
| La plage de Potamos (παραλία Ποταμός / Paralía Potamós) | À l’est du port de plaisance se trouve une autre plage, beaucoup plus agréable que la plage de Malia, la plage de Potamos, formée par les alluvions du petit fleuve côtier du même nom qui descend des montagnes entourant le plateau du Lassithi ; au-delà du lit de la rivière se trouve le site archéologique de Malia. À l’arrière de la plage se trouve une zone humide (Υγροβιότοπος Μαλίων) ; on peut visiter cette zone marécageuse riche en végétation, notamment en roseaux, qui abrite plusieurs espèces d’oiseaux aquatiques. La plage de Potamos est considérée comme une des plus belles plages de Crète, avec du sable fin, des eaux cristallines et des équipements très complets. |
| Le village de Stalida (Σταλίδα / Stalída) | Stalida, ou Stalis (Στάλης), est une autre petite station balnéaire, située à 3 km à l’ouest de Malia, entre Malia et le port de Chersonissos (Λιμένας Χερσονήσου) ; Stalis compte un millier d’habitants. Stalida est une station plus familiale que Malia avec une plage très étendue et aux eaux peu profondes, mais très bien équipée. Pour les amateurs de promenade un chemin de randonnée, construit par des prisonniers bulgares pendant la Première Guerre mondiale, le « Chemin bulgare » (βουλγάρικο μονοπάτι), relie Stalida au village de Mochos ; ce chemin offre de très belles vues, sur la mer et sur les montagnes, et passe par un petit monastère de fondation très récente (Μονή Παναγίας Θεογεννήτορος / Moní Panagías Theogennítoros). |
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| | Le village de Krassi (Κράσι / Krási) | Le village de Krassi se trouve à environ 6 km au sud de Malia et à 45 km à l’est d’Héraklion, à une altitude de 600 m, sur les contreforts nord du mont Séléna. Malgré son nom, qui signifie « le vin », ce village agricole, d’environ 350 habitants, vit surtout de la culture de l’olivier, mais il y aussi des vignobles et une production de fromage. Le village est un point de départ populaire vers le poljé de Nissimos (Νίσσιμος) dans le massif du Dicté. Les curiosités locales sont trois vieux platanes d’Orient (Platanus orientalis) (Αρχαίος Πλάτανος), qui ombragent d’agréables tavernes, et, en face, un ensemble de fontaines ; le plus grand de ces platanes serait vieux de plusieurs siècles (les habitants disent entre 1 800 et 2 000 ans …) ; son tronc a une circonférence de 14,60 m, à la hauteur de 1,30 m du sol ; il faut douze personnes se tenant par les mains pour faire le tour du tronc ; les branches de son houppier ombragent toute la place. Dans le passé, de nombreux auteurs grecs célèbres se sont détendus sous ce platane, notamment Nikos Kazantzakis qui passait des vacances à Krassi et qui évoque ce platane dans certains de ses romans. De nos jours, des fêtes locales ont lieu sur la place voisine. Ce platane est classé monument naturel et est protégé par l’État grec. En face de la place ombragée par les platanes se trouve la « Grande Fontaine » (Μεγάλη Βρύση / Megáli Vrýsi), qui est en réalité un aqueduc (Υδραγωγείο / Ydragogeío), construit en 1890, selon une inscription gravée sur un mur ; cette source abondante alimente en eau toute la contrée, en particulier pour l’irrigation du petit plateau fertile situé en contrebas du village ; cette eau aurait des propriétés curatives contre les maux gastro-intestinaux. La Grande Fontaine est composée d’un réservoir d’eau avec trois ouvertures cintrées sur le côté nord ; deux de ces ouvertures servaient à abreuver le bétail, comme en témoignent les bacs en pierre situés devant les bassins ; elle servait aussi de lavoir. Sous l’arche de pierre centrale de la fontaine on peut voir une effigie de Kazantzakis et de deux de ses amis littéraires ; sous ces effigies se trouve une plaque représentant deux coqs, de part et d’autre d’une fontaine, portant une inscription évoquant cette amitié littéraire. Il est vraisemblable que c’était cette source qui alimentait l’aqueduc romain qui amenait l’eau à la cité antique de Lyttos. | |
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| Les ruines minoennes de Malia | La cité minoenne antique de Malia se trouvait à environ 3 km à l’est du village actuel ; Malia était construite dans une petite plaine côtière, sur une plateforme rocheuse mais plate, très proche de la mer, et non sur une hauteur comme Cnossos ou Phaistos ; Malia était distante d’une trentaine de kilomètres de Cnossos. Outre le palais, situé au centre, la cité comprenait une agora, des quartiers d’habitations, dont certains quartiers d’artisans, et des nécropoles dont la principale était la nécropole de Chryssolakkos ; la cité était pourvue d’un réseau de rues, dont certaines étaient dallées et comportaient un système de drainage des eaux. Aux époques minoennes anciennes la cité était entourée de murs. Malia disposait au moins d’un port, situé à l’ouest près du fleuve, dont on peut voir le canal d’accès creusé dans la roche. À environ 900 m au sud de la localité se trouvait un sanctuaire perché au sommet d’une colline, où se trouve de nos jours la chapelle nommée Prophète Élie. L’ensemble de la ville avec le palais, les quartiers d’habitations et les nécropoles devait couvrir une superficie d’une centaine d’hectares. La construction d’un premier palais à Malia date du début du IIe millénaire avant JC, vers 1900 avant JC, époque dite protopalatiale. Ce premier palais fut détruit environ 200 ans plus tard, vraisemblablement par un séisme, en même temps que les autres palais minoens. Un nouveau palais fut reconstruit sur les ruines de l’ancien dans les décennies qui suivirent, vers 1650 avant JC, début de l’époque dite néo-palatiale. L’époque minoenne néo-palatiale se termina avec la destruction des nouveaux palais vers 1450 avant JC, vraisemblablement causée par un tremblement de terre et un raz-de-marée provoqué par l’éruption volcanique qui détruisit l’île de Santorin. Les ruines de Malia furent découvertes en 1915 par un médecin crétois amateur d’archéologie, Joseph Hadzidakis (Ιωσήφ Χατζηδάκης / Iosíf Chatzidákis), puis méthodiquement mises au jour par l’École française d’archéologie d’Athènes à partir de 1921, sous la direction de Charles Picard puis de Pierre Roussel, jusqu’en 1929 pour ce qui concerne le palais ; les fouilles des quartiers de la ville ont été commencées par Pierre Demargne et celles des nécropoles par Henri Van Effenterre ; elles continuent jusqu’à nos jours. La cité n’ayant pas fait l’objet d’une reconstruction significative après le cataclysme de 1450 avant JC et ayant complètement cessé d’être habitée à la fin du IIe millénaire avant JC, les vestiges que l’on peut visiter de nos jours correspondent au palais et à la cité minoens tels qu’ils étaient à la fin de l’époque néo-palatiale. Les murs, arasés au niveau des fondations, dessinent sur le sol le plan du palais et de la cité en traits de pierre de couleur ocre-rouge. Les ruines de Malia sont beaucoup moins fréquentées que celles de Cnossos et que celles de Phaistos et on peut déambuler tranquillement autour des ruines, dont les principales parties sont identifiées ; pour s’y retrouver plus facilement on peut visiter l’exposition pédagogique, située dans un pavillon situé à l’entrée du site, qui présente des plans et des maquettes. Les fouilles en cours sont abritées par des toits provisoires, par exemple l’aile orientale du palais, l’agora ou le quartier dénommé « Quartier Mu » ; des passerelles en bois permettent d’observer les fouilles : elles permettent de se rendre compte du travail minutieux et laborieux qu’exigent les fouilles. Contrairement à ce qui a été fait à Cnossos, les archéologues n’ont pas tenté de reconstruction hasardeuse du palais de Malia. |
| Le palais minoen de Malia (Μινωικόν Ανάκτορον Μαλίων / Minoikón Anáktoron Malíon) | Le palais de Malia était le troisième plus grand palais minoen après Cnossos et Phaistos ; il avait une superficie au sol d’environ 10 000 m², avec une longueur d’environ 115 m et une largeur d’environ 85 m, et une orientation nord-nord-est. Cependant, comme les autres palais minoens, le palais de Malia était loin d’avoir un plan rectangulaire parfait, la construction de nouvelles parties s’ajoutant sans doute au fil des besoins. La conception générale du palais est similaire à celles de Cnossos et de Zakros, avec une cour centrale bordée de bâtiments de plusieurs étages sur chaque côté. Dans chacune des ailes s’ouvrait une porte ; la porte principale était vraisemblablement celle du nord, à laquelle on accédait par une voie orientée est-ouest, dite « Voie minoenne » ; une porte supplémentaire, au nord-est, donnait accès à la cour du nord-est. D’après les caractéristiques architecturales et les découvertes archéologiques, il semble que l’aile du nord était dédiée aux fonctions régaliennes, avec des appartements dits royaux et des salles d’apparat ; l’aile de l’ouest était dédiée aux fonctions religieuses, avec un sanctuaire et un autel sacrificiel ; l’aile de l’est aux fonctions résidentielles. Dans chacune des ailes se trouvaient des entrepôts ; il y avait également quelques ateliers dans la partie orientale de l’aile nord. À l’ouest du palais il y avait, comme à Cnossos, une vaste esplanade. Dans l’angle nord-ouest subsistait un secteur faisant partie du premier palais, datant du XXe siècle avant JC, alors que dans les autres secteurs les restes du premier palais n’apparaissent, çà et là, qu’au niveau des fondations du nouveau palais, construit au XVIIe siècle avant JC. Le palais de Malia présente les mêmes éléments architecturaux typiquement minoens que Cnossos et Phaistos, tels des puits de lumière, des bassins lustraux et de nombreuses cages d’escalier. Cependant la décoration y était moins luxueuse, les murs étant nu, sans parement de gypse, ni fresques figuratives. Les murs étaient faits de pierres d’un calcaire nommé sidéropétra (σιδερόπετρα), « pierre de fer », en raison de sa couleur gris-bleu, de pierres de grès, de briques d’argile de couleur orange-ocre et de bois. | Légende du plan du palais : 1 : Entrée du nord. 2 : Magasins et ateliers. 3 : Cour du nord-est. 3b : Cour du nord ou cour du donjon. 4 : Bâtiment oblique. 5 : Secteur nord-ouest - Ancien palais. 6 : Appartements royaux - Polythyron (Πολύθυρο). 7 : Bassin lustral. 8 : Salle hypostyle. 8b : Vestibule de la salle hypostyle. 9 : La salle du trône ou loggia royale. 10 : Escalier du sanctuaire. 11 : Crypte à piliers. 12 : Cour centrale. 13 : Magasins de l’est. 14 : Magasins de l’ouest. 15 : Grand escalier. 16 : Kernos. 17 : Entrée du sud. 18 : Petit sanctuaire. 19 : Silos à grains. 20 : Aile du sud. 21 : Salle du Trésor. 22 : Entrée de l’est. 23 : Cour extérieure. 24 : Entrée de l’ouest. |
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| La cour extérieure (Εξωτερική αυλή / Exoterikí avlí) | La cour extérieure était une vaste esplanade dallée longeant la façade ouest du palais (n° 23 sur le plan) ; cette cour était traversée par une grande allée dallée, un peu surélevée, dite « Voie des Processions », qui se dirigeait vers le nord, en direction de la mer, passait devant les entrepôts de l’ouest, puis les appartements royaux, et rejoignait la « Voie minoenne » conduisant vers l’entrée principale du palais. On passe près d’un pithos, une jarre géante en terre cuite, de 1,75 m de hauteur, pouvant contenir plus de mille litres de vin ou d’huile. Par analogie avec la cour de l’ouest de Cnossos (Δυτική αυλή / Dytikí avlí), on suppose que cette cour extérieure était un lieu de rencontre entre les visiteurs et pèlerins venant au palais-sanctuaire et les dignitaires résidents au palais. |
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| | La cour du nord-est (Βορειοανατολική αυλή / Voreioanatolikí avlí) | Depuis le vestibule de l’entrée on se dirige vers la cour centrale en traversant la cour du nord-est (n° 3 sur le plan), en suivant un portique à quatre colonnes dont subsiste les bases ; derrière le portique se trouvaient d’autres entrepôts. Il y a aussi un escalier, du côté sud de la cour, qui devait monter à des entrepôts situés à l’étage. Sur la droite, on distingue la cour du nord, dite « Cour du donjon », (n° 3b sur le plan) par laquelle on accédait aux appartements royaux. À partir de la cour du nord-est on rejoignait la cour centrale par une salle à pilier central, dont la base est visible, et par un corridor ; ce passage a été tardivement obstrué par un bâtiment construit de guingois. |
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| La salle hypostyle (Υπόστυλη αίθουσα / Ypóstyli aíthousa) | Dans l’aile nord du palais, à côté du corridor d’accès à la cour centrale depuis l’entrée du nord, se trouvait une vaste salle comportant deux rangées de trois piliers rectangulaires (n° 8 sur le plan). La salle était située à l’arrière du portique qui bordait le côté nord de la cour centrale. Les archéologues pensent que ces six piliers soutenaient une salle de banquets située à l’étage supérieure ; sur la droite de cette salle hypostyle se trouvait un escalier ; sur la gauche il y avait un vestibule (n° 8b sur le plan). |
| La cour centrale (Κεντρική αυλή / Kentrikí avlí) | Comme les autres palais minoens, Cnossos et Phaistos, le palais de Malia était structuré autour d’une cour centrale (n° 12 sur le plan), à laquelle on accédait depuis chaque point cardinal par des couloirs plus ou moins étroits et tortueux. La cour centrale de Malia avait une forme rectangulaire, de 48 m de longueur nord-sud et de 23 m de largeur ouest-est, soit un peu moins grande que celle de Cnossos. Sur les côtés nord et est, la cour centrale était bordée de portiques à colonnes et piliers. Du côté ouest se trouvaient les bâtiments d’apparat et les bâtiments cultuels ; du côté de l’est, des entrepôts. Au milieu de la cour centrale se trouvait un autel (βωμός / vomós), placé dans une fosse carrée de faible profondeur, avec des piliers de briques aux quatre angles (βόθρος / bóthros). Dans cette fosse ont été retrouvées des cendres d’animaux ce qui fait supposer que cet autel était destiné à des holocaustes (όλόκαυστος / ólókafstos) ; les piliers devaient soutenir une grille sur laquelle était placée l’animal sacrifié. Malia est le seul palais où un tel autel a été découvert dans la cour centrale. |
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| L’entrée de l’ouest (Δυτική είσοδος / Dytikí eísodos) | L’entrée de l’ouest pénétrait dans le palais entre les appartements royaux et les magasins de l’ouest (n° 24 sur le plan) ; cette entrée conduisait aux espaces à caractère officiel et religieux du palais tels la « Loggia royale » et la « Crypte à piliers » ; l’aile ouest du palais était l’aile la plus importante par ses dimensions. Entre la loggia royale et le sanctuaire, le grand escalier du sanctuaire montait depuis la cour centrale jusqu’au premier étage de l’aile ouest, comme le « piano nobile » de Cnossos (n° 10 sur le plan). |
| | La salle du trône (Αίθουσα του θρόνου / Aíthousa tou thrónou) | À droite du grand escalier du sanctuaire se trouvait une grande salle, ouverte sur la cour, à laquelle on accédait par quelques marches et qui dominait la cour centrale (n° 9 sur le plan). Du fait des nombreuses découvertes faites à l’intérieur et de la position par rapport à la cour, les archéologues ont supposé que c’était l’endroit le plus important, où des sacrifices et autres rites religieux étaient faits qui pouvaient être suivis par les personnes rassemblées dans la cour. Cette salle a été nommée « Salle du trône » ou « Loggia royale » (Βασιλική λότζια / Vasilikí lótzia), où devait apparaître le roi ; on a en effet excavé, dans une salle située à l’arrière de la loge, la tête d’un sceptre en forme de panthère, un poignard et une épée au pommeau richement décoré de cristal et d’améthyste, des attributs qui ne pouvaient appartenir qu’à une personnalité de hauteur rang. De nos jours la loggia est facilement repérable par un gros boulet de pierre byzantin, à demi enterré, posé devant l’entrée de la loggia. |
| La crypte à piliers (Κρύπτη των πεσσών / Krýpti ton pessón) | À gauche du grand escalier du sanctuaire se trouvait une salle cultuelle typique des palais minoens : une crypte à piliers quadrangulaires (n° 11 sur le plan), une antichambre dans laquelle se tenaient de petites cérémonies religieuses. Dans cette salle les archéologues ont découvert deux piliers portant des symboles de la labrys (λάβρυς / lábrys), la double hache minoenne. | |
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| | Le kernos (Κέρνος / Kérnos) | Dans l’angle sud-ouest de la cour centrale, à gauche du Grand escalier, se trouve une pierre inhabituellement ouvragée qui a été laissée à l’endroit même où elle a été découverte (n° 16 sur le plan). Cette pierre circulaire en forme de meule, de 90 cm de diamètre, comporte un creux de forme conique en son centre et trente-quatre petites cavités peu profondes, en forme de coupes, disposées en couronne à la périphérie. Cette pierre a été dénommé « kernos » (κέρνος / kérnos), du nom des vases rituels grecs à plusieurs récipients et un seul pied, ou bien « table à cupules » (Τράπεζα με κοιλότητες / Trápeza me koilótites). Pour la plupart des archéologues, ce fameux kernos devait être un autel rituel où les pèlerins plaçaient des graines et des petits fruits dans les cupules et du liquide dans la cavité centrale, afin obtenir des dieux des récoltes abondantes ; pour d’autres archéologues ce serait une table de jeu … |
| | Le sanctuaire (Ιερό / Ieró) | Sur la gauche de l’entrée sud se trouvait un autre petit sanctuaire (n° 18 sur le plan), où des objets de culte ont été découverts. |
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| Les silos à grains (Σιτοβολώνες / Sitovolónes) | À l’angle sud-ouest du palais, au sud des entrepôts de l’ouest, on peut voir deux rangées de quatre puits cylindriques (n° 19 sur le plan) ; ces huit puits, tous de mêmes dimensions, étaient à l’origine couverts. Les archéologues pensent qu’il s’agissait de silos à grains, des greniers destinés à conserver la réserve de céréales du palais. Cependant, des constructions similaires découvertes à Cnossos et nommées koulourès (Κουλούρες / Kouloúres) sont plutôt considérées comme des puits à offrandes ; ce nom de koulourès, qui signifie « anneaux » ou « bobines », a été donné par les ouvriers des fouilles par analogie avec des beignets, sucrés ou salés, que l’on peut acheter dans les rues de Grèce et qui présentent cette forme. |
| | | Les magasins de l’est (Ανατολικές αποθήκες / Anatolikés apothíkes) | Les entrepôts de l’est étaient consacrés aux provisions alimentaires liquides du palais : vin, huile d’olive et cetera (n° 13 sur le plan). Dans les six magasins parallèles, les jarres géantes (pithoïs) étaient rangées sur des plates-formes basses disposées de part et d’autre d’une rigole ; ces rigoles aboutissaient à un orifice où les liquides se déversaient. Ces pithoïs en terre cuite pouvaient atteindre 2 m de hauteur. Les magasins de l’est ont été mis au jour dans un très bon état. |
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| L’agora (Αγορά / Agorá) | À environ 30 m au nord-ouest du palais se trouve une vaste esplanade, d’environ 29 m par 40 m, entourée d’un mur et accessible par trois portes monumentales ; cette construction d’époque protopalatiale a été nommée « Agora » par les archéologues, par analogie avec les places publiques des cités grecques ultérieures. À un angle de l’agora se trouve une salle rectangulaire en sous-sol, comprenant des piliers, qui a été nommée crypte hypostyle, mais rien n’indique que cette salle avait des fonctions religieuses. Cette crypte hypostyle est également d’époque protopalatiale. Cette salle, protégée par un toit provisoire, est actuellement fouillée. |
| Les quartiers d’habitations | Le palais de Malia était au centre de la cité, entouré de divers quartiers qui sont mis au jour progressivement et auxquelles les archéologues ont donné des noms de lettres grecques : les quartiers A, Γ, Κ et Λ se trouvaient au nord du palais, les quartiers Ε et Β au sud et les quartiers Δ, Μ, Ν à l’ouest. À l’est, quelque peu séparé de la ville, de nouveaux quartiers, les quartier Ζα et Ζβ, et des maisons ont été construits à l’époque néopalatiale. Les archéologues estiment qu’à son apogée la cité de Malia pouvait abriter jusqu’à 10 000 habitants. Le quartier le mieux connu est le quartier « Mu » (Γειτονιά μ / Geitoniá m) qui était un quartier d’artisans d’époque protopalatiale, d’une superficie de près de 3 000 m² ; on a pu identifier les activités artisanales grâce aux objets découverts sur place, telles de la poterie, du tissage ou de la métallurgie. Le quartier « Nu » (Ν), situé au nord du quartier Mu, était davantage un quartier résidentiel et plus récent. |
| La nécropole de Chryssolakkos (Χρυσόλακκος / Chrysólakkos) | La nécropole de Chryssolakos est plus un tombeau monumental qu’une véritable nécropole ; le site se trouve à environ 500 m au nord du palais de Malia, à une centaine de mètres de la côte. Le nom de Chryssolakkos (Χρυσόλακκος / Chrysólakkos) signifie « fosse d’or » ; ce nom était déjà connu avant la mise au jour du site, sans doute par les pilleurs de tombes qui avaient fouillé le site bien avant les archéologues. Ce tombeau monumental était un bâtiment rectangulaire d’environ 1 200 m² de superficie, de 40 m de longueur nord-sud par 30 m de largeur ouest-est ; sur les côtés nord et ouest, ce bâtiment avait des murs de 2 m d’épaisseur faits de gros blocs de pierre taillée, et, sur les côtés est et sud, des murs faits de dalles posées verticalement, des orthostates. Les abords du bâtiment étaient revêtus d’un pavement, mal conservé de nos jours. Du côté oriental le bâtiment était bordé par un portique dont il reste les sept bases carrées des piliers. À l’intérieur, le tombeau était divisé en au moins quarante chambres funéraires de forme rectangulaire. De précieuses découvertes ont été faites dans ces chambres funéraires, notamment le célèbre pendentif aux abeilles d’or qui a été retrouvé dans l’une d’entre elles ; ce pendentif aux « Abeilles d’or de Malia » est exposé au Musée archéologique d’Héraklion. En raison de son architecture et des trésors qui y ont été découverts, la nécropole de Chryssolakkos est considérée comme une nécropole royale, étroitement liée au premier palais datant des XIXe et XVIIIe siècles avant JC. |
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| | Conditions de visite | Site archéologique du palais de Malia Adresse : 3 km après la sortie du village de Malia en direction d’Agios Nikolaos, tourner à gauche dans un chemin revêtu. Les bus de la ligne Héraklion-Agios Nikolaos s’arrêtent sur la route principale au bout du chemin d’accès. Horaires d’été (de juin à septembre) : du mercredi au lundi, de 9 h à 17 h. Horaires d’hiver (d’octobre à mai) : du mercredi au lundi, de 9 h à 15 h. Prix d’entrée : 6 €. Téléphone : 00 30 2897 0 31 597 |
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