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Le musée archéologique d’Héraklion en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
Le Musée archéologique d’Héraklion (Αρχαιολογικό Μουσείο Ηρακλείου / Archaiologikó Mouseío Irakleíou) est le second plus grand musée archéologique de Grèce, après celui d’Athènes, et le premier du monde concernant la civilisation minoenne. Les collections du musée comprennent un nombre étonnant d’artefacts provenant des sites archéologiques de Crète, en premier lieu des sites minoens comme Cnossos, Phaestos, Malia et Zakros ; les collections couvrent cependant toute l’histoire ancienne de la Crète depuis l’époque néolithique jusqu’à l’époque romaine (du VIe millénaire avant JC au IVe siècle après JC).

La visite donne un aperçu unique d’une civilisation hautement sophistiquée – et plutôt pacifique – qui exista en Crète il y a plus de 3 000 ans et qui produisit un art d’une grande finesse, surprenant par la variété des objets, des styles et des techniques employés.

Les objets les plus emblématiques du Musée archéologique d’Héraklion sont : le « Sauteur de taureau », une figurine d’ivoire découverte à Cnossos ; le « Rhyton à tête de taureau », une coupe à libations découverte à Cnossos ; les « Déesses aux serpents », des figurines rituelles découvertes à Cnossos ; le « Pendentif aux abeilles d’or », un bijou découvert à Malia ; le « Disque de Phaestos » ; les « Doubles haches minoennes » ; le « Sarcophage » d’Agia Triada ; la fresque du « Sauté de taureau » découverte à Cnossos ; des vases dans le style de Kamarès et cetera.

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Musée archéologiqueLe musée archéologique (Αρχαιολογικό Μουσείο / Archaiologikó Mouseío)
Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Plan du rez-de-chaussée du musée archéologique. Cliquer pour agrandir l'image.Le musée archéologique a été entièrement rénové entre 2007 et 2014 ; pendant les travaux – beaucoup plus longs que prévus – une exposition temporaire fut installée à l’arrière du bâtiment ; cette exposition temporaire présentait les pièces les plus intéressantes du musée. Les collections du musée sont de nos jours présentées dans vingt-sept salles, pour la plupart vastes et lumineuses, réparties sur deux étages.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Plan du 1er étage du musée archéologique. Cliquer pour agrandir l'image.L’itinéraire de l’exposition est organisé de façon chronologique : il commence au rez-de-chaussée avec la collection néolithique et les collections minoennes (salles I à XII) ; il se poursuit au premier étage avec une salle thématique consacrée aux fresques minoennes (salle XIII) et la période historique (salles XV à XXII) ; il se termine au rez-de-chaussée avec la collection de sculptures gréco-romaines (salles XXVI à XXVII). Pour chaque époque sont présentés tous les aspects de la vie sociale : les pratiques religieuses et cérémonielles, les rites funéraires, les pratiques administratives et les usages de la vie quotidienne.

Les collections sont composées essentiellement d’objets découverts lors de fouilles effectuées à partir de la fin du XIXe siècle, complétés par des reconstitutions des principaux palais (maquettes ou aquarelles).

SalleSalle I : l’époque néolithique
Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Figurine femelle en poterie de l'époque néolithique (5300-4000 avant JC) du site de Cnossos (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.La salle I, située au rez-de-chaussée en face de l’entrée, présente des objets archéologiques représentatifs de l’époque néolithique crétoise (de 6500 à 2500 avant JC), avec, notamment des poteries et des figurines votives en argile.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Déesse stéatopyge de l'époque néolithique (5300-3000 avant JC) du site de Pano Chorio (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.Ces céramiques, fabriquées à la main et cuites à la flamme, sont caractéristiques de cette époque primitive. La plupart des objets sont des offrandes funéraires provenant des tombes ou des offrandes votives trouvées dans des grottes cultuelles, où était vénérée la grande divinité mère.

SalleSalle II : l’époque prépalatiale
Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Vaisselle de pierre du site de Mochlos (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.La salle II expose des objets de l’époque pré-palatiale (de 2600 à 2000 avant JC), c’est-à-dire du début de l’Âge du bronze ; l’Âge du bronze étendit la création à la métallurgie et à l’orfèvrerie.

Sont présentés la poterie et les objets de luxe des tombeaux pré-palatiaux à tholos de la plaine de la Messara, ainsi que des complexes funéraires de Malia, de Mochlos et d’Archanès.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Kernos du site de Pyrgos (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.On admirera, entre autres, les vases de pierre de l’île de Mochlos, dans le golfe de Mirabello, fabriqués dans les roches du pays : stéatite noire, albâtre translucide, stalactites, conglomérat ; les vases dans le style de Pyrgos, près de Myrtos à l’ouest d’Iérapétra : des kernos (κέρνος), récipients à large pied conique, doubles ou triples ; les vases peints dans le style du site de Saint-Onuphre (Άγιος Ονούφριος / Ágios Onoúphrios), près de Phaestos.

Le site de Mochlos a également révélé des bijoux en or, des bandeaux qui recouvraient les yeux des morts, des colliers en cristal de roche, feuilles, fleurs et rosettes d’or de la parure du mort. Quelques pyxides (πυξίς) de Mochlos et de Pyrgos sont également présentés ; il s’agit de petites boîtes avec couvercle servant à contenir des onguents, des fards ou des poudres, ou servant de coffrets à bijoux.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Cruche flammée de l'époque prépalatiale (2500 avant JC) du site de Vassiliki (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.On peut aussi voir une collection de sceaux provenant de tombes ; ces sceaux servaient à sceller portes, sarcophages, et cetera ; ils étaient aussi portés en amulette porte-bonheur ; modelés en forme de bagues ou de cylindres, pourvus d’une ou de plusieurs faces ; ces cachets représentaient des animaux ou des têtes d’animaux : oiseaux, petit singe …

Parmi les objets funéraires il faut mentionner les vases à décor flammé sur fond clair découverts sur le site de Vassiliki (Βασιλική), sur la route reliant la côte nord à Iérapétra.

SalleSalle III : l’époque protopalatiale
Dans la salle III sont présentés des aspects de la vie, de l’économie et de l’administration lors de la construction des premiers palais de Cnossos, de Phaestos et de Malia, à l’époque proto-palatiale (de 2000 à 1700 avant JC). La population a atteint un haut degré de prospérité : ces palais-labyrinthes à étage se caractérisent par une architecture très élaborée, avec un remarquable système hydraulique de bains et de tout-à-l’égout ; une grande maquette en bois du palais de Cnossos est exposée.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Cruche du site de Kamarès (auteur Wolfgang Sauber). Cliquer pour agrandir l'image.La céramique s’affine, surtout grâce à l’invention du tour de potier ; la salle met à l’honneur les vases en argile polychromes sur fond sombre du style de Kamarès, aux motifs géométriques ou inspirés par la nature. Le nom de ce style décoratif provient d’une grotte cultuelle située au-dessus du village de Kamarès, à l’ouest de Zaros, où furent trouvés les premiers vases de ce style : les motifs, spirales, disques, feuilles, et cetera, blanc, rouge et orange, se détachent sur un fond sombre et donnent élégance et mouvement à ces très belles créations. La remarquable série de céramiques trouvées à Kamarès comprend vases, amphores, cruches à bec, tasses et coupes à l’élégant décor de spirales et de fleurs.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Cratère à fleurs du site de Phaestos (1800-1700 avant JC) (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.D’autres exemples représentatifs de ce style de Kamarès sont le « Service de table royal » de Phaestos et un étonnant cratère, à décor de fleurs blanches en relief, découvert à Phaestos.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Pendentif aux abeilles d'or (1800-1700 avant JC) du site de Cnossos (auteur Cayambe). Cliquer pour agrandir l'image.Des offrandes votives sont également présentées : animaux, hommes, femmes, parties du corps offertes en dons votifs à une divinité pour qu’elle opère une guérison. Ces offrandes proviennent des « sanctuaires sommitaux » dont l’époque protopalatiale marqua la fin.

À cette époque paléopalatiale les orfèvres crétois ont atteint une remarquable maîtrise ; en témoignent des bijoux en or, comme des bracelets en forme de feuilles d’olivier et des pectoraux finement ciselés. L’exemple le plus fameux est un pendentif en or, découvert en 1930 dans la nécropole de Chryssolakkos à Malia par des archéologues de l’École Française d’Athènes ; ce pendentif, témoignant d’un goût raffiné, est dénommé « Abeilles de Malia » : il représente deux abeilles d’or – qui ressemblent plutôt à des frelons – déposant une goutte de miel sur de ce qui paraît être un rayon de miel ; au-dessus se trouve une petite cage contenant une perle.

Vers 1700 avant JC une catastrophe – vraisemblablement un tremblement de terre – détruisit les trois palais de l’époque protopalatiale.

SalleSalles IV et V : l’époque néopalatiale
Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Disque du site de Phaistos (face B) (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Après la grande catastrophe de 1700 avant JC, qui avait anéanti tous les bâtiments de l’île, de nouveaux palais à mégarons, plus grands et plus luxueux, et des villas furent construits à Cnossos, à Phaestos, à Malia et à Zakros. Les salles IV et V présentent les chefs-d’œuvre de cet âge d’or de la civilisation minoenne qui est connu comme l’époque néo-palatiale (1700-1450 avant JC) ; le commerce maritime de la Crète connut un grand développement, contribuant à l’enrichissement de ces cités. Cet âge d’or de la période néo-palatiale prendra lui-même fin avec une succession de catastrophes naturelles, dont l’éruption du volcan de Thira (Santorin). Ces salles renferment plusieurs des objets les plus remarquables du musée dont une remarquable collection de bijoux ; ce sont les salles les plus riches du musée.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Disque du site de Phaistos (face A) (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.La pièce emblématique de cette époque est le « Disque de Phaestos », une pièce, unique en son genre, découverte dans les ruines de Phaestos en 1903. Ce disque présente, imprimés dans l’argile sur ses deux faces, des signes hiéroglyphiques dont la signification n’a pas encore été déchiffrée. Le texte, enroulé en spirale, comprend 45 pictogrammes agencés en 61 groupes : formes humaines, poissons, animaux, outils, végétaux … Ce texte, daté d’environ 1700 avant JC, est le premier exemple connu d’un texte minoen ; il était probablement de nature religieuse.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Double hache votive de la grotte d'Arkalochori (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.Un autre objet emblématique est la double hache minoenne qui était à la fois un outil commun utilisé par les charpentiers, les maçons et les constructeurs de navires, et un symbole sacré extrêmement puissant qui aurait été un objet cultuel lié à la déesse-mère. Le célèbre labyrinthe de Cnossos aurait été le « lieu d’habitation de la double hache », le mot labrys (λάβρυς), dont dérive le mot labyrinthe, étant l’ancien nom grec de la hache à double tranchant. La preuve de l’importance de la hache pour les Minoens est évidente dans les nombreux vases, larnakes (λάρνακες) (cercueils d’argile), sceaux, fresques et piliers qui ont été gravés ou peints avec la « double hache » cérémonielle, y compris les murs du Palais de Cnossos.

La hache de cérémonie est souvent représentée entre des cornes sacrées ou entre les mains d’un prêtre. Les haches votives (offrandes rituelles) étaient très décorées et faites d’or, d’argent, de cuivre ou de bronze. L’un des plus beaux exemples est la double hache votive découverte dans la grotte cultuelle d’Arkalochori (Αρκαλοχώρι), située au sud-ouest de Kastelli. Une version stylisée de la double hache figure également dans les premiers scripts linéaires A et B.

On peut aussi voir plusieurs rhytons (ρυτόν), des vases rituels utilisés pour les libations :

  • Un rhyton en albâtre calcaire translucide, ayant la forme d’une tête de lionne, découvert dans les ruines du Palais de Cnossos, daté de 1600 à 1500 avant JC.
  • Un rhyton conique, décoré de scènes athlétiques et tauromachiques rituelles, provenant d’Agia Triada.
  • Un rhyton de stéatite noire, le « Vase aux moissonneurs », orné en relief d’une procession de vingt-sept paysans et musiciens ; ce vase provient d’Agia Triada et date d’environ 1450 avant JC.
  • Le « Gobelet du chef » représentant des personnages dont l’un, le chef (ou le roi-prêtre), le sceptre à la main, a de longs cheveux ondulés et porte des bijoux ; un dignitaire, l’épée sur l’épaule, semble faire un rapport ; ce gobelet a été découvert à Agia Triada.
Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Vase aux Moissonneurs du site d'Agia Triada (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image. Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Gobelet du Chef du site d'Agia Triada (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image. Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Rhyton conique du site d'Agia Triada (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image. Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Rhyton à tête de lionne du site de Cnossos (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.
SalleSalle VI : la vie quotidienne minoenne
La salle VI est consacrée à la vie quotidienne, aux sports et aux spectacles en général. Des œuvres célèbres, telles que la figurine du sauteur de taureau en ivoire et la fresque du saut de taureau du palais de Cnossos, l’épée de Malia et le rhyton de pierre d’Agia Triada, reflètent les goûts de la société minoenne.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Figurine en ivoire d'un sauteur de taureau du site de Cnossos (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.La remarquable figurine du sauteur de taureau est une sculpture en ivoire évoquant les scènes rituelles tauromachiques participant au culte du taureau, symbolisant la puissance minoenne. La figurine montre, avec d’étonnants détails anatomiques, un extraordinaire acrobate, en plein effort, accomplissant le « sauté de taureau » (ταυροκαθάψια / taurokathápsia), une voltige acrobatique qui existe encore de nos jours dans la « course landaise » pratiquée dans le sud-ouest de la France. Cette sculpture très aérienne est, dans l’histoire de l’art, la première représentation en trois dimensions d’une figure humaine qui ne s’appuie pas au sol. C’est l’unique pièce complète survivante d’un ensemble de figures ; on suppose que le personnage était suspendu par des fils d’or au-dessus de la figure d’un taureau. Cette figurine, datée de 1600 à 1450 avant JC, a été découverte dans le palais de Cnossos. Le sauteur de taureau a été choisi comme emblème du Musée archéologique d’Héraklion.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Fresque de la tauromachie du site de Cnossos (auteur Carole Raddato). Cliquer pour agrandir l'image.Le « sauté de taureau » est aussi représenté sur une superbe fresque, contemporaine de la figurine et, elle aussi, découverte à Cnossos. Cette fresque montre un acrobate voltigeant au-dessus du dos d’un taureau ; cette fresque faisait partie d’une composition de cinq panneaux montrant les différentes phases du saut.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Vase en cristal de roche du site de Zakros (auteur Bernard Gagnon). Cliquer pour agrandir l'image.La salle VI montre également beaucoup d’objets découverts lors des fouilles du palais de Zakros, effectuées à partir de 1962. Une des pièces les plus remarquables est un petit vase sculpté dans du cristal de roche. Le vase a un corps allongé, une base pointue, le tout en une seule pièce de cristal de roche, d’une taille inusitée. L’ensemble du col, également en cristal de roche provenant d’une autre pièce, est relié au corps par un anneau de cristal décoré d’anneaux verticaux d’ivoire doré. L’anse est constituée de quatorze perles de cristal, montées sur une tige de bronze. Ce vase, unique en son genre, est considéré comme un chef d’œuvre de la sculpture minoenne sur minéraux ; il est daté de 1500 à 1450 avant JC.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Épée de bronze du site de Malia (auteur Bernard Gagnon). Cliquer pour agrandir l'image.On peut aussi voir quelques armes, dont une courte épée de bronze, découverte à Malia et datée de 1800 à 1700 avant JC ; la poignée et la garde sont recouvertes d’une feuille d’or.

SalleSalles VII et VIII : la religion minoenne
Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Rhyton à tête de taureau du site de Cnossos (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Les salles VII et VIII illustrent la religion minoenne : figurines et récipients rituels des sanctuaires de montagne, rhyton à tête de taureau, célèbres « Déesses aux serpents » des dépôts du temple au palais de Cnossos, récipients rituels en pierre du palais de Zakros, chevalières en or avec des scènes d’épiphanie …

La pièce la plus emblématique est le célèbre « Rhyton à tête de taureau » que l’on retrouve sur de nombreuses cartes postales. Les rhytons étaient des coupes pour boire les vins rituels lors des libations religieuses. Ce rhyton, daté de 1600 à 1450 avant JC, a été découvert dans le petit palais de Cnossos. La tête de taureau est sculptée dans de la stéatite noire ; l’œil droit est authentique, incrusté de cristal de roche, avec un contour et l’iris en jaspe rouge ; le mufle est entouré de nacre ; en revanche les oreilles et les cornes ont été reconstituées. Ce récipient était utilisé pour des libations, comme l’indique le trou de remplissage dans le cou, et le trou correspondant dans le museau pour déverser le liquide dans un autre récipient, via les narines.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Déesse aux serpents du site de Cnossos (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.Les « Déesses aux serpents » sont également fameuses : il en existe deux exemplaires, toutes les deux en faïence, datées de 1650 à 1550 avant JC et découvertes en 1903 dans le sanctuaire central de Cnossos.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Déesse aux serpents du site de Cnossos (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.Ces figurines montrent une femme aux seins nus et brandissant des serpents, avec un félin sur la tête ; elles sont censées représenter, l’une la déesse de la fertilité et l’autre, une prêtresse effectuant des rituels religieux.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Anneau de Minos du site de Cnossos (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Ces salles présentent également l’« Anneau de Minos » un remarquable travail d’orfèvrerie minoenne datant de 1450 à 1400 avant JC, découvert à Cnossos.

On peut voir aussi une étonnante table de jeu ou zatrikio (ζατρίκιον / zatríkion) ; cette table de bois est incrustée d’ivoire, de verre bleu et de cristal de roche, partiellement revêtu de feuilles d’or et d’argent ; des emplacements circulaires recevaient les grosses pièces de jeu coniques, faites d’ivoire. Cette pièce provient du Palais de Cnossos et est datée de 1700 à 1450 avant JC.

SalleSalle IX : l’époque néopalatiale finale
Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Poids en porphyre du site de Cnossos (auteur ArchaiOptix). Cliquer pour agrandir l'image.La salle IX présente la dernière époque d’utilisation du palais de Cnossos, l’époque post-palatiale (de 1450 à 1300 avant JC), qui débute après la grande catastrophe de 1450 avant JC, qui anéantit les palais de Phaestos, de Malia et de Zakros ; seul le palais de Cnossos continua d’être utilisé.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Vase aux Méduses du site de Palaikastro (1550-1450) (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.Sont présentés aussi des objets usuels en porphyre (lampes, poids) ou en albâtre (amphores) ; un poids de 29 kg décoré de poulpes qui servait au contrôle des « talents », monnaie exposée aux vitrines.

Une place spéciale est accordée aux tablettes d’argile avec des inscriptions en écriture grecque linéaire B, qui fournissent des informations sur l’administration et l’économie palatiales.

On peut voir un beau vase minoen tardif à la décoration marine de méduse, découvert sur le site de Palékastro (Παλαίκαστρο), sur la côte orientale de la Crète, et daté de 1550 à 1450 avant JC.

SalleSalle X : cimetières de l’époque néopalatiale
La salle X voisine expose des découvertes faites dans les nécropoles de Cnossos et de Phaestos, datant de 1900 à 1300 avant JC, mais principalement de la phase finale des palais : notamment une « Danse sacrée », groupe en terre cuite provenant d’une tombe à tholos de Kamilari (Καμηλάρι) près de Phaestos ; une aiguière rituelle et des bijoux en or ; des offrandes provenant de tombes mycéniennes près d’Archanès : colliers d’or, rosettes, sceaux, bagues en or avec cachet, miroir, et cetera.
SalleSalle XI : l’époque postpalatiale
Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Déesse aux bras levés de l'époque postpalatiale du site de Cnossos (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.La salle XI abrite les découvertes faites dans des peuplements, sanctuaires et cimetières de l’époque post-palatiale (d’environ 1400 à 1100 avant JC) ; cette époque, qui a suivi l’effondrement du système palatial, a cependant laissé de nombreux vestiges de première importance.

L’art de cette époque se caractérise par de grandes idoles féminines en argile aux bras levés, portant sur la tête des oiseaux, des cornes, des fleurs de pavot et cetera ; les figurines de déesses découvertes à Kania (Κανιά) près de Gortyne et à Gazi sont particulièrement intéressantes.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Sarcophage du site d'Agia Triada (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.Les sarcophages minoens de cette époque ont l’apparence de baignoires ou de coffres à la décoration très raffinée. Le sarcophage en pierre d’Agia Triada, datant d’environ 1350 avant JC, est décoré de riches fresques sur plâtre représentant le rituel funéraire minoen, où l’influence égyptienne est perceptible : sacrifice d’un taureau, prêtresses procédant à des libations, procession de jeunes hommes porteurs d’offrandes et se dirigeant vers le mort. Ce sarcophage, sans doute celui d’un prince, est une des pièces capitales du Musée archéologique.

Une maquette en bois évoque le palais de Cnossos vers 1400 avant JC.

SalleSalle XII : objets funéraires
La salle XII est consacrée au monde des croyances des morts et de l’au-delà, comme en témoignent l’exposition de larnakès ; un larnax (λάρναξ) était un petit cercueil ou une urne contenant les cendres d’un défunt ou un corps replié sur lui-même.
SalleSalle XIII : les fresques minoennes
Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Fresque de la Parisienne du site de Cnossos (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.La première salle rencontrée au premier étage est la vaste salle XIII, où sont exposées de célèbres fresques minoennes, principalement de l’époque néopalatiale et pour la plupart découvertes à Cnossos. Ces fresques, aux riches décors, sont inspirées de scènes de vie de la cour, de rituels ou du monde de la nature, et expriment le raffinement du décor mural des palais de cette époque.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Fresque aux Dauphins du site de Cnossos (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Ce sont les fresques originales reconstituées à partir de fragments, comprenant souvent des éléments en relief ; les fresques que l’on peut voir sur le site de Cnossos sont des copies de ces fresques originelles. La plupart des fresques minoennes sont conservées au Musée archéologique d’Héraklion ; d’autres se trouvent au Musée archéologique d’Athènes.

Le « Prince aux Lys », couronné de fleurs de lys et de plumes de paon ; une tête de taureau en relief ; le « Porteur de Rhyton » ; la célèbre fresque de « La Parisienne », baptisée ainsi par l’archéologue Arthur Evans, en raison du charme malicieux de son expression ; de petit format mais bien conservée, elle figure une prêtresse ; une fresque en haut-relief de « Griffons » ; les « Dauphins », qui ornaient le mégaron de la reine ; les « Deux Singes bleus cueillant du safran », inspirés de l’iconographie égyptienne ; une « Danseuse ».

SalleSalle XIV : l’influence minoenne dans l’Antiquité gréco-romaine
La salle XIV illustre l’influence du passé minoen de la Crète dans l’Antiquité.
SalleSalles XV à XVII : l’époque subminoenne
Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Figurine votive de char du site de Karfi (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.Les salles XV à XVII présentent la société crétoise au début de l’âge du fer, aux époques subminoenne et géométrique (de 1100 à 650 avant JC). La vie quotidienne, l’organisation étatique avec la promulgation et l’enregistrement des premières lois, le commerce florissant dans le bassin méditerranéen favorisant les contacts culturels entre les peuples voisins, illustrent tous le caractère particulier de la société crétoise au début du Ier millénaire avant JC. Le déclin de la civilisation minoenne est flagrant, les styles minoen, grec et oriental s’interpénètrent et les objets exposés sont plus semblables à ceux que l’on peut trouver ailleurs en Grèce.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Oenochoé aux Amoureux du site d'Afrati (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Sont exposés des offrandes votives et des objets liés à des rituels religieux provenant des grands sanctuaires de l’époque, tels que le sanctuaire de Symé (Κάτω Σύμη / Káto Sými) près de Viannos et celui de Gortyne, ainsi que de grottes sacrées comme la grotte de l’Ida (urnes cinéraires à couvercle et objets de bronze), la grotte du Dikté et la grotte d’Inatos, située au niveau de la mer à l’emplacement du village actuel de Tsoutsouros. On remarque un curieux char tiré par des bœufs et une œnochoé (οïνοχόη), c’est-à-dire une cruche à vin, ornée d’une amusante représentation d’amoureux (Ariane et Thésée).

SalleSalles XVIII et XIX : l’époque archaïque
Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Stèle du temple A du site de Rhizénia (auteur ZDE). Cliquer pour agrandir l'image.Les cimetières des premiers siècles historiques sont présentés dans les salles XVIII et XIX, avec un accent particulier sur la stèle da temple A du site de Rhizénia (Ριζηνία), près de Prinias (Πρινιάς), à 35 km au sud-ouest d’Héraklion, datée du VIIe avant JC.

Une exposition distincte est consacrée à la création de l’alphabet grec à travers les premières inscriptions survivantes en Crète.

SalleSalle XX : les époques classique, hellénistique et romaine
La salle XX couvre les cités-états crétoises et leurs sanctuaires de l’époque classique à l’époque romaine (du Ve siècle avant JC au IVe siècle après JC).

On remarque notamment de superbes boucliers en bronze inspirés de motifs orientaux, des statuettes votives et un curieux petit coffre circulaire en terre cuite dans lequel une divinité est épiée par deux curieux postés sur le toit.

SalleSalle XXI : l’évolution des monnaies crétoises
La petite salle ΧΧΙ présente l’évolution de la monnaie crétoise.
SalleSalle XXII : les cimetières des époques hellénistique et romaine
La salle XXII présente les cimetières des époques hellénistique et romaine. Les offrandes funéraires des cimetières de Cnossos et d’Hersonissos, ainsi que la statue funéraire en bronze unique d’Iérapétra, composent le paysage de la mort à cette époque.
SalleSalle XXIII : collections privées
Somptueux bijoux de l’époque hellénistique.
SalleSalle XXIV : salle de lecture
SalleSalle XXV : l’influence minoenne dans l’époque moderne
SalleSalles XXVI et XXVII : les sculptures des époques grecques et romaine
Les salles XXVI et XXVII du rez-de-chaussée abritent la collection de sculptures de l’époque archaïque jusqu’à l’époque romaine. Une série de reliefs architecturaux de Gortyne et du temple de Prinias met en évidence la contribution de la Crète au développement de la sculpture monumentale grecque, tandis que des portraits romains et des copies de types de statues connues de l’Antiquité classique révèlent l’épanouissement de l’art à l’époque romaine.

Informations pratiquesInformations pratiques

Conditions de visiteConditions de visite
Musée archéologique d’Héraklion (Αρχαιολογικό Μουσείο Ηρακλείου) :

Adresse : n° 1 Rue Xanthoudidi (Ξανθουδίδη) (Odós Stefánou Xanthoudídou), à l’angle avec la Rue Chatzidaki (Χατζηδάκη) et le Boulevard Duc de Beaufort (Λεωφόρος Δούκος Μποφώρ / Leofóros Doúkos Bofór). Stationnement payant sur l’Avenue Icare, en contrebas.

Le musée se trouve au nord-est de la Place de la Liberté, à l’emplacement de l’ancien monastère vénitien des Franciscains (Monastero di San Francesco) détruit par le tremblement de terre de 1856 ; on peut voir quelques vestiges du monastère dans le jardin du musée. Dans ce jardin se dresse aussi une stèle à la mémoire du duc de Beaufort et de ses mille Français tombés pour la défense de Candie contre le Turc.

Horaires d’été (d’avril à octobre) : en général de 8 h à 20 h.

Horaires d’hiver (de novembre à mars) : en général de 8 h à 16 h.

Les horaires sont très variables, voir le site sur la Toile …

En haute saison, il est recommandé de visiter très tôt le matin ou tard dans la soirée pour éviter l’affluence des visites organisées.

Téléphone : 00 30 2810 279 000

Prix d’entrée : été : 12 € ; hiver : 6 €. Réductions possibles et jours gratuits.

Ticket combiné pour le Musée archéologique et le site de Cnossos : 20 €.

Site sur la Toile : heraklionmuseum.gr

Photographies sans flash autorisées sauf pour les objets non encore publiés, indiqués par des panonceaux.

Le Musée archéologique d’Héraklion en Crète. Emblème du musée. Cliquer pour agrandir l'image.

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