| Le village de Zaros, le lac de Votomos, les gorges et la forêt de Rouvas, Agios Fanourios et le monastère de Vrondissi en Crète | |
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| Le canton de Zaros (Δημοτική Ενότητα Ζαρού) est le canton nord-est de la commune de Faistos, avec, au sud, le canton de Mirès et, à l’ouest, le canton de Tympaki. Le canton de Zaros est aussi limitrophe, au nord, du canton et de la commune d’Anogia, situé dans le département de Réthymnon et, à l’est, du canton d’Agia Varvara, dans la commune de Gortyne. Le territoire du canton s’étend sur les contreforts du sud du massif du Psiloritis, au nord de la plaine de la Messara. La capitale de l’île, Héraklion, se trouve à environ 50 km, soit près d’une heure de route. Il est possible de venir à Zaros en autocar en empruntant la ligne Héraklion - Kamarès à la gare routière B, située près de la Porte de La Canée à Héraklion ; un autocar par jour ouvré, très tôt le matin ; sinon il faut emprunter la ligne Héraklion - Mirès et rejoindre Zaros par un autre moyen, taxi ou autocar quotidien Mirès - Zaros. Informations sur le site de la compagnie KTEL Héraklion-Lassithi. Le canton de Zaros comprend trois communautés locales : Zaros, Moroni (Μορόνι), situé à 4 km au sud de Zaros, et Vorizia (Βορίζια), situé à 7 km à l’ouest de Zaros. Dans l’ancien découpage administratif, la partie occidentale du canton faisait partie de l’éparchie de Pyrgiotissa (επαρχία Πυργιωτίσσης) tandis que la partie orientale faisait partie de l’éparchie de Kainourgios (επαρχία Καινούργιου). |
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| Sur la route d’Agia Varvara à Lochria (Επαρχιακή Οδός Αγίας Βαρβάρας - Λοχριάνου / Eparchiakí Odós Agías Varváras - Lochriánou) | La route provinciale d’Agia Varvara (Αγία Βαρβάρα) à Lochria (Λοχριά) est une route de corniche panoramique, très plaisante, en bon état et peu fréquentée, qui permet de découvrir les villages situés au pied du versant sud du massif du Psiloritis. Cette route provinciale est construite le long de la grande faille tectonique de Kamarès - Gergéri (μεγάλο ρήγμα Καμαρών - Γέργερης) qui sépare, sur une grande profondeur, l’unité tectonique des calcaires de Tripolitsa de l’unité tectonique des calcaires du Pindos, au pied du versant sud du Psiloritis. Depuis Héraklion il faut emprunter la route nationale 97 et, au rond-point situé avant Agia Varvara, ne pas entrer dans la localité mais continuer tout droit sur la route nationale en passant dans un tunnel de 500 m de longueur ; environ 1,5 km après la sortie du tunnel, emprunter la sortie indiquant la direction de Zaros. On rejoint la route provinciale au village de Panassos, situé à 5 km à l’ouest d’Agia Varvara ; environ 4 km plus loin, le village de Gergéri mérite une visite pour ses fontaines, ses moulins à eau et plusieurs églises situées dans le village ou aux alentours. Le village de Nyvritos se trouve 2 km après Gergéri ; on peut y faire une excursion vers un ermitage rupestre. 4 km plus à l’ouest, le bourg de Zaros est une base de départ pour la visite des gorges et de la forêt de Rouvas, ou vers le monastère d’Agios Nikolaos ; Zaros peut aussi être simplement un lieu de détente autour de son lac artificiel. Un autre monastère se trouve à environ 4,5 km à l’ouest de Zaros, le monastère d’Agios Antonios de Vrondissi, avec une intéressante fontaine vénitienne et de belles fresques dans son église. Le village de Vorizia est situé à 7 km à l’ouest de Zaros ; on peut y faire une randonnée dans ses gorges qui grimpent en direction du plateau du Nida et y visiter l’église d’Agios Fanourios, elle aussi riche de belles fresques. Les gorges suivantes sont celles du village de Kamarès, situé à environ 3,5 km à l’ouest de Vorizia ; Kamarès est surtout célèbre pour sa grotte, importante sur le plan archéologique. On arrive au terme de la route, Lochria, situé à 31 km d’Agia Varvara ; on est maintenant dans la province de Réthymnon ; il est possible de continuer le tour du Psiloritis, en prenant la direction de Vathiako, pour visiter le versant sud-ouest du massif, avec notamment la vallée d’Amari. À Vathiako on peut aussi choisir de rejoindre la côte sud en se dirigeant vers Agia Galini. |
| Le village de Zaros (Ζαρός / Zarós) | Zaros est un bourg de moyenne montagne, situé à 340 m d’altitude en moyenne, au pied du versant sud du massif du Psiloritis, en particulier au pied du mont Alikadam (1 926 m). Zaros est un village d’environ 2 100 habitants qui vivent de l’agriculture, du tourisme et de l’exploitation de l’eau de source de Zaros. Zaros est aussi le chef-lieu d’un canton de la commune de Faistos, le canton de Zaros (Δημοτική Ενότητα Ζαρού), et le chef-lieu d’une communauté locale, la communauté de Zaros (Κοινότητα Ζαρού), qui comprend le hameau de Kourtès (Κούρτες), situé à 2 km au sud de Zaros, et le hameau de Sterna (Στέρνα) (« la Citerne »), situé juste au nord de Zaros ; la communauté locale comprend aussi deux monastères encore habités : le monastère Saint-Nicolas Nikolaos (Ιερά Μονή Αγίου Νικολάου) et le monastère Saint-Antoine de Vrondissi (Μονή Αγίου Αντωνίου Βροντησίου). La localité de Zaros comprend deux parties : Ano Zaros (Άνω Ζαρός), c’est-à-dire « Zaros d’en Haut », et Kato Zaros (Κάτω Ζαρός), « Zaros d’en Bas ». Le toponyme « Zaros » paraît être d’origine préhellénique, lié à l’abondance de l’eau. Le village de Zaros se trouve sur la route provinciale reliant Agia Varvara à Lochria, à 16 km à l’ouest d’Agia Varvara. Zaros se trouve à 44 km d’Héraklion, soit environ 50 min de route, et à 13 km de Mirès, le chef-lieu de la commune de Faistos. Zaros est un village crétois plutôt atypique marqué par l’abondance de l’eau, qui contraste avec l’aridité générale de l’île, et par une végétation luxuriante. La raison de cette abondance de l’eau est la situation géologique de Zaros qui se trouve en contrebas de la grande faille tectonique de Kamarès - Gergéri (μεγάλο ρήγμα Καμαρών - Γέργερης) ; cette faille fracture le versant sud du Psiloritis, entre les roches de l’unité tectonique des calcaires de Tripoli, ou Tripolitsa, et l’unité tectonique des calcaires du Pindos. Les eaux souterraines, circulant dans le massif montagneux, jaillissent au niveau de la faille et forment des sources à fort débit. La ressource en eau de Zaros a été exploitée dès l’Antiquité : la cité de Gortyne était alimentée en eau au moyen d’un aqueduc qui captait la source de Sterna (πηγή Στέρνα), dont le nom signifie « citerne », car l’eau de la source était emmagasinée dans un réservoir ; quelques vestiges de l’aqueduc romain sont visibles entre Zaros et le site archéologique de Gortyne. De nos jours, la source de Sterna alimente le réseau d’eau courante du village de Zaros. Dans le passé, le cours d’eau provenant de la source alimentait un moulin hydraulique (νερόμυλος) pour la production de farine d’orge et de blé ; ce moulin, qui date de l’an 1600, est visitable. | | De nos jours l’eau de source de Zaros est embouteillée, dans une usine située au nord d’Ano Zaros, et commercialisée. L’eau de Zaros est aussi utilisée par des fermes piscicoles qui élèvent notamment des truites. Zaros est un lieu de villégiature agréable qui dispose de quelques bons hôtels et restaurants, où l’on peut notamment goûter les truites élevées sur place. Depuis Zaros de nombreuses excursions sont possibles, des excursions très physiques dans les gorges de Rouvas, la forêt de Rouvas, les gorges de Vorizia et les gorges et la grotte de Kamarès, ainsi que des excursions mystiques vers les monastères d’Agios Nikolaos et d’Agios Antonios de Vrondissi, et l’église d’Agios Fanourios à Vorizia. |
| La source de Zaros (Πηγή Ζαρού / Pigí Zaroú) | La source de Zaros (Πηγή Ζαρού) (n° 69 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) : Dans la zone de la faille de Gergéri - Kamarès (ρήγμα της Γέργερης - Καμαρών) apparaissent certaines des plus grandes sources de Crète, les sources de Zaros. Dans la région de Votomos, une partie des sources alimentent un petit lac artificiel qui se fond harmonieusement à l’environnement et au paysage calcaire rugueux. Depuis 1980, une partie des sources de Zaros est captée par l’usine d’embouteillage « Votomos », installée au nord du village ; l’usine d’embouteillage utilise l’eau de la source Amati (Πηγή Αμάτι) ; en 2017, l’eau minérale naturelle de Zaros (Νερό Ζαρού) a été désignée comme la meilleure eau du monde ; c’est une eau peu minéralisée, pauvre en sodium ; on la trouve un peu partout en Crète, comme eau plate ou comme eau gazéifiée. Site sur la Toile : zaroswater.gr Une autre partie de l’eau des sources de Zaros remplit le barrage de Fanéroméni ; grâce à ces sources, l’une des régions les plus belles et les plus fertiles de la Crète s’est développée. Dans l’Antiquité romaine, l’eau de Zaros était déjà captée pour alimenter en eau la capitale de la province romaine de Crète et Cyrénaïque, Gortyne ; des vestiges de l’aqueduc romain sont encore visibles. |
| Le lac de Votomos (Λίμνη Βοτόμου / Límni Votómou) | Le lac de Votomos (Βοτόμος) est un lac artificiel (Τεχνητή Λίμνη Βοτόμου) qui a été créé en 1987 pour retenir l’eau de la source Votomos (Πηγή Βοτόμος) ; cette source jaillit au pied du mont Ampélakia (Αμπελάκια), situé dans le sud-est du massif du Psiloritis, à environ 300 m en arrière du lac ; elle produit une eau de qualité et abondante, avec un débit stable d’environ 400 m³ par heure. Avant le creusement du lac, l’emplacement du lac était une zone humide où se déversait naturellement les eaux de la source Votomos. Le lac se présente, de nos jours, comme un bassin presque circulaire, d’environ 80 m de diamètre et bordé d’arbres et de gazon ; ses eaux de couleur vert émeraude hébergent des truites ; l’endroit apparaît comme une oasis de fraîcheur au pied des pentes rocheuses et arides du Psiloritis. Le lac de Votomos se trouve à environ 1 km au nord-nord-est du village de Zaros et de l’usine d’embouteillage de l’eau de Zaros, qui est reliée au lac par une canalisation souterraine. D’autres activités économiques se sont développées autour du lac artificiel : un petit parc de loisirs comprenant un restaurant, un café, une aire de pique-nique et une aire de jeux pour les enfants, mais sans possibilité de se baigner dans le lac, qui est un réservoir d’eau potable (Site sur la Toile : zaros-lake.com). Un peu en aval du lac se sont installés deux fermes aquatiques où sont élevées des truites, ainsi qu’un bon hôtel de tourisme, l’hôtel Idi (Site sur la Toile : idi-hotel.gr). Le trop-plein d’eau va à la rivière qui conflue avec le fleuve Géropotamos, dans la plaine de la Messara. Le lac de Votomos est également apprécié par la faune aviaire, des espèces nicheuses comme des espèces migratrices ; moins plaisant, les moustiques apprécient aussi l’endroit. Le lac de Votomos, ses tavernes et son hôtel sont aussi d’excellentes bases de départ pour de nombreuses possibilités de randonnées que présente la contrée. La principale de ces randonnées est la remontée des gorges de Rouvas, mais il existe une multitude d’autres prétextes à promenades, notamment les petites églises disséminées dans les alentours, mais qui sont souvent fermées ; cependant, ces randonnées sont moins bien, ou pas du tout, balisées et documentées. |
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| Les gorges de Rouvas (Φαράγγι του Ρούβα / Farángi tou Roúva) | Les gorges de Rouvas sont les plus importantes gorges du massif du Psiloritis, qui s’élève, par de grandes failles situées sur ses contreforts, au-dessus de la plaine de la Messara (n° 20 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) ; les gorges de Rouvas sont comparables, par leur beauté, aux gorges de Samaria pour le massif des Montagnes Blanches, elles aussi situées sur le flanc sud de ce massif, mais beaucoup plus longues. Les gorges de Rouvas ont été creusées par l’érosion hydrique, dans des roches calcaires et de la dolomite de l’unité tectonique de Tripoli, par un cours d’eau qui descend du massif vers la plaine de la Messara. Ce torrent draine les deux bassins versants de la partie sud-est du Psiloritis, situés entre les monts Samari (Σαμάρι) (1 413 m), Madari (Μαδαρή) (1 478 m) et Chalassokéfala (Χαλασοκεφάλα) (1 917 m), à l’ouest, et les monts Ampélakia (Αμπελάκια) (1 441 m), Kéfala (Κεφάλα) (1 310 m), Skinakas (Σκίνακας) (1 752 m) et Koudouni (Κουδούνη) (1 860 m), à l’est. Le nom officiel de ces gorges est « Gorges de Garafi » (Φαράγγι Γάφαρη) ; le nom de « Gorges de Rouvas » (Φαράγγι Ρούβα) provient du nom de la forêt de Rouvas, dans le massif du Psiloritis, où les gorges prennent naissance ; un troisième nom est utilisé pour désigner ces gorges : les « Gorges de Saint-Nicolas » (Φαράγγι Αγίου Νικολάου), du nom du monastère Saint-Nicolas qui se trouve à la sortie des gorges. Les gorges de Saint-Nicolas sont situées au nord du village de Zaros ; les eaux des gorges alimentent l’usine d’embouteillage de l’eau de source de Zaros et, en aval, confluent avec la rivière Koutsoulidis (Κουτσουλίδης) sur laquelle est construit le lac de barrage de Fanéroméni (λίμνη της Φανερωμένης), qui sert à irriguer la plaine de la Messara. Les gorges de Rouvas marquent la limite entre quatre communes et deux départements : la commune d’Anogia, dans le département de Réthymnon, et les communes de Gazi, d’Agioi Déka et de Mirès, dans la province d’Héraklion. Les gorges de Rouvas sont relativement petites, avec une longueur d’environ 3 km, entre leur entrée, près de la forêt de Rouvas, et leur sortie, près du monastère Saint-Nicolas ; cependant ce sont des gorges impressionnantes, par leurs parois abruptes, et intéressantes par la richesse de leur flore, de leur faune et de leurs formations géologiques ; le cours d’eau coule une grande partie de l’année, avec de petites cascades près de la sortie des gorges. La partie inférieure des gorges a subi un incendie en 1994, mais la forêt s’est en grande partie reconstituée. Les gorges de Saint-Nicolas peuvent être découvertes par un sentier de randonnée qui part du lac de Votomos, à environ 422 m d’altitude, et qui conduit jusqu’à l’église d’Agios Ioannis, située dans la forêt de Rouvas, à environ 950 m d’altitude. La longueur du sentier de randonnée est d’environ 3,8 km ; à cause du fort dénivelé, d’environ 500 m, il faut compter environ 3 h de marche pour la montée et 2 h de marche pour la descente. Il est possible de raccourcir la randonnée en partant du monastère Saint-Nicolas, ce qui fait gagner environ 800 m à la montée et à la descente. Au départ du lac de Votomos, à l’arrière du restaurant, le sentier débute de façon plutôt raide, avec des marches de pierre ; on rejoint le monastère Saint-Nicolas après 20 min de marche ; il faut ensuite marcher dans une vallée de plus en plus encaissée, en suivant le cours d’eau, sur 2 km avant d’atteindre la partie la plus spectaculaire des gorges ; à la sortie des gorges il faut encore marcher 500 m pour atteindre la petite église Saint-Jean (Άγιος Ιωάννης), construite dans une clairière de la forêt. À cet endroit, le sentier des gorges de Rouvas rejoint le sentier de randonnée européen E4 ; une aire de piquenique est aménagée à proximité, sous des chênes des garrigues (Quercus coccifera). Les plus courageux pourront continuer à gauche, vers l’ouest, sur le sentier E4 jusqu’au plateau du Nida et la grotte de l’Ida ; à droite, vers l’est, le sentier E4 conduit en direction du village d’Ano Assitès (Άνω Ασίτες) ; ces itinéraires prennent près de 8 h de marche, mais il est permis de camper, près de l’aire de piquenique, avant de les entreprendre ; des toilettes sont disponibles sur place. La visite des gorges est possible presque toute l’année, d’avril à novembre, mais elle est plus gratifiante au printemps lorsque les fleurs sauvages sont épanouies : des orchidées, telle que l’épipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine), des lys et des iris. Le sentier de randonnée est plutôt bien balisé et bien équipé, avec des escaliers et des ponts de bois aux endroits les plus difficiles ; il faut cependant être convenablement chaussé, pour franchir quelques rochers éboulés, et se munir de beaucoup d’eau si le torrent est à sec. Des cartes de randonnées sont normalement disponibles au restaurant du lac ; au retour on peut s’y restaurer : la spécialité culinaire est évidemment la truite de l’élevage voisin du lac. L’accès aux gorges de Rouvas est gratuit. |
| La forêt de Rouvas (Δάσος Ρούβα / Dásos Roúva) | La forêt de Rouvas (δάσος του Ρούβα) est une forêt de chênes qui s’étend sur un petit plateau situé, à environ 900 m d’altitude, au pied des pentes du mont Skinakas dans le sud-est du massif du Psiloritis (n° 20 sur la carte du Géoparc du Psiloritis). Il est possible d’accéder à la forêt par trois chemins différents : - depuis le village de Gergéri, situé sur la commune d’Agioi Déka, par une route forestière qui escalade les pentes au nord du village, puis par un chemin forestier qui part sur la gauche en direction de l’ouest, suivant le tracé balisé du sentier européen de randonnée E4 ; les éleveurs de moutons de Gergéri font pâturer leur bétail dans la forêt de Rouvas ;
- depuis le plateau du Nida en suivant ce même sentier E4 vers l’est ; cet itinéraire est en grande partie en descente ;
- depuis le lac de Votomos à Zaros, en remontant les gorges d’Agios Nikolaos ; il faut compter 3 h de marche.
Ces trois accès convergent vers la petite église d’Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης) qui se trouve au cœur de la forêt de Rouvas. Cette forêt compte une importante population de chênes des garrigues, ou chênes kermès (Quercus coccifera), l’une des plus importantes de Crète, bien qu’un incendie en ait détruit une partie en 1994. La forêt de Rouvas comprend aussi des érables de Crète (Acer creticus), des pins de Calabre (Pinus brutia), des cyprès et cetera. Dans le nord du plateau on peut trouver une espèce d’arbres très rare, la zelkova de Crète (Zelkova abeticea), ou faux orme de Crète, qui vit exclusivement dans cette île. Sur le plan de la flore on rencontre un grand nombre de plantes endémiques crétoises : une orchidée plutôt rare, la céphalanthère de Crète (Cephalanthera cucullata), le berbéris de Crète (Berberis cretica), l’euphorbe épineuse (Euphorbia acanthtamnos), l’astragale à larges feuilles (Astragalus angustifolius) et la pimprenelle épineuse (Sarcopoterium spinosum). |
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| Le monastère Saint-Nicolas de Zaros (Μονή Αγίου Νικολάου Ζαρού / Moní Agíou Nikoláou Zaroú) | Le monastère Saint-Nicolas à Zaros est un monastère orthodoxe construit au XIVe siècle, sous la domination vénitienne, pendant laquelle il appartenait au monastère voisin de Saint-Antoine de Vrondissi. La plus ancienne mention du monastère se trouve dans un registre de 1644. Le monastère se trouve à la sortie des gorges de Rouvas, qui sont, pour cette raison, aussi nommées « Gorges de Saint-Nicolas ». Saint-Nicolas est situé à environ 2 km au nord de Zaros ; depuis le village d’Ano Zaros, prendre la direction de l’ouest, puis tourner à droite au panneau indiquant Agios Nikolaos, en direction du nord. Aller au monastère Saint-Nicolas avec Google Maps (35.145878, 24.906321). En arrivant au monastère le visiteur bute sur une énorme église orthodoxe, aux dimensions d’une cathédrale, qui défigure le site ; il s’agit d’une église en béton, en forme de croix grecque, et couverte de deux coupoles peintes en bleu ; cette église récente, mais inachevée, s’est vue ajouté, dans les années 2010, un clocher tout aussi démesuré. Passé l’étonnement et la confusion, il faut chercher le monastère originel, que rien n’indique, qui se situe à l’arrière de cette nouvelle église, au creux du vallon dans lequel débouche les gorges de Rouvas. Cet ancien monastère est bâti autour de deux églises à nef unique : l’une de ces églises est dédiée à saint Nicolas ; l’autre à sainte Parascève. Autour de ces édifices anciens se trouvent les bâtiments modernes du monastère, datant du XXe siècle. L’église byzantine Saint-Nicolas recèle de vieilles icônes et des fragments de fresques datant du XIVe siècle ou du XVe siècle, mais ces fresques sont un peu noircies par la suie des chandelles et des lampes à huile. L’autre église, Sainte-Parascève, abandonnée au début du XXe siècle, a été restaurée dans les années 1970. Le monastère Saint-Nicolas est habité par une petite communauté de quelques moines et quelques moniales, qui offrent aux visiteurs des rafraichissements et des gâteaux secs de leur fabrication. On peut le visiter du lever au coucher du soleil, sauf entre 13 h et 16 h. À partir du monastère d’Agios Nikolaos, on peut faire une courte promenade jusqu’à la chapelle rupestre Saint-Euthyme, un ermitage où vécut l’ascète Agios Efthimios (Άγιος Ευθύμιος) et qui est décoré de fresques ; l’aller-retour jusqu’à l’ermitage prend environ 45 min. La visite des gorges de Rouvas est un peu plus longue et nécessite environ 3 h ; le sentier prend sur la gauche avant l’entrée du monastère. |
| Le monastère Saint-Antoine de Vrondissi (Μονή Αγίου Αντωνίου Βροντησίου / Moní Agíou Antoníou Vrontisíou) | Le monastère de Vrondissi est l’un des plus anciens et des plus importants monastères de Crète encore en activité ; il fait partie de la Métropole de Gortyne et d’Arcadie (Ιερά Μητρόπολη Γορτύνης και Αρκαδίας), dans l’éparchie de Kainourgio (Επαρχία Καινούργιου). L’origine du nom de ce monastère n’est pas connue avec certitude : Μονή Βροντησίου ou, anciennement, Μονή Βροντισίου ; on pense que ce nom pourrait provenir du nom de famille du moine qui aurait fondé le monastère, Vrontisis (Βροντίσης), car c’était un usage courant en Grèce. Le monastère Moni Vrontisiou est bâti, à 545 m d’altitude, sur une terrasse située au pied du versant sud du mont Alikadam (Αλικαδάμ) (1 917 m), dans le sud-est du massif montagneux du Psiloritis ; cette situation fait bénéficier le monastère d’une vue panoramique sur les vallées de la rivière Koutsoulidis (Κουτσουλίδης) et du fleuve Géropotamos, sur la plus vaste plaine de Crète, la plaine méridionale de la Messara, et sur les monts Astéroussia (Αστερούσια) qui séparent la plaine de la côte sud de l’île. Le monastère se trouve à peu près à mi-chemin entre les villages de Vorizia (Βορίζια) et de Zaros ; Vorizia est à 3,5 km de route à l’ouest et Zaros à 4,5 km de route à l’est ; depuis la route de Zaros à Vorizia, prendre sur la droite une petite route, indiquée (indication « Ayios Antonios »), qui conduit en 1 km jusqu’au monastère. Depuis Héraklion, au nord-est, la distance est d’environ 48 km. Aller au monastère de Vrondissi avec Google Maps (35.143843, 24.881359). La date de fondation de Moni Vrondisiou n’est pas connue, mais le monastère est mentionné dans des archives historiques vers le début du XVe siècle et en 1474, à l’époque de la domination vénitienne ; le monastère existait déjà au XIVe siècle, mais il est vraisemblable qu’il ait été fondé pendant la seconde époque byzantine de la Crète, entre le Xe siècle et le XIIe siècle. À l’époque vénitienne le monastère de Vrondissi était un métoque (μετοχή), c’est-à-dire une dépendance, d’un monastère voisin, le monastère de Valsamonéro, situé à moins de 2 km ; cependant, il semble que Moni Valsamonérou commença de décliner au début du XVIe siècle et que Moni Vrondisiou amorça son essor à cette époque, puis connut son apogée entre le milieu du XVIe siècle et le milieu du XVIIe siècle ; un grand nombre de ses bâtiments furent construits à cette époque. Le monastère Saint-Antoine fut un des principaux foyers des arts et des lettres de la « Renaissance crétoise » ; la communauté monastique comprenait de nombreux érudits, copistes de manuscrits, et artistes notables, dont le plus célèbre fut Michel Damascène (Μιχαήλ Δαμασκηνός / Michaíl Damaskinós) (né entre 1530 et 1535, mort en 1592 ou en 1593). Les œuvres de Damaskinos combinaient des éléments de l’art byzantin et de la Renaissance italienne ; il a peint à Vrondissi six de ses icônes les plus célèbres ; ces icônes portables furent conservées au monastère jusqu’en 1800, puis elles furent transférées à l’église cathédrale Saint-Minas d’Héraklion par l’évêque Gérassimos (επίσκοπος Γεράσιμος), ce qui les a probablement sauvées de la destruction par les Turcs ; elles sont, de nos jours, exposées au Musée des icônes Sainte-Catherine du Sinaï, situé à côté d’Agios Minas. Une tradition, ou une légende, veut que le plus grand peintre grec, Le Greco (1541 - 1614), ait été apprenti à l’atelier du monastère. Le monastère de Vrondissi ne subit pas de destructions lors de l’invasion ottomane de cette partie de la Crète, vers 1646 ; le Grand Vizir ottoman Kioproulis (Κιοπρουλής, Köprülü Fazıl Ahmed Paşa), aurait, en personne, donné l’ordre de respecter le monastère ; au contraire, le monastère d’Arkadi, situé à une trentaine de kilomètres au nord-ouest, fut pillé par les Turcs en 1648 ; son higoumène, Syméon Chalkiopoulos (Συμεών Χαλκιόπουλος), et ses moines se réfugièrent au monastère de Vrondissi. En revanche, au XIXe siècle, le monastère fortifié Moni Vrondisiou servit de quartier général au capitaine des insurgés de la Crète orientale, Michel Korakas (Μιχαήλ Κόρακας) ; en représailles le catholicon et les bâtiments du monastère furent en grande partie détruits, ainsi que de nombreuses œuvres d’art de la Renaissance crétoise qu’ils contenaient ; quatre des moines furent massacrés et les cultures agricoles d’oliviers et de céréales furent brûlées. Le monastère fut abandonné par les moines et transformé en bergerie pour ses moutons par l’agha ottoman Sadia Agas (Σαδιά Αγάς). Les ruines du monastère de Vrondissi servirent encore de refuge lors de la nouvelle révolte crétoise contre les Turcs, en 1878. De nos jours, Moni Vrondisiou est toujours imposant par sa situation, bien qu’il ait perdu la plus grande partie de ses épais murs de fortification ; seules des parties du mur de l’ouest subsistent. L’élément le plus intéressant du monastère est sans doute la fontaine vénitienne qui se trouve à l’extérieur de l’enceinte monastique, à gauche de la porte principale du monastère, sur le parvis ombragé de platanes qui seraient vieux de plus de 300 ans. Cette élégante fontaine de marbre, de style Renaissance, date du XVe siècle ; c’est l’une des plus belles fontaines vénitiennes de Crète, bien qu’elle ait été gravement vandalisée. La fontaine comprend un bassin rectangulaire très simple où l’eau se déverse depuis les gueules de quatre créatures chevelues accoudées, qui seraient la représentation des quatre fleuves du Jardin d’Éden ; ces gueules sont surmontées de deux figures, finement sculptées en haut-relief, représentant « Adam et Ève au Paradis » (Αδάμ και Εύα στον Παράδεισο). Les effigies d’Adam et d’Ève ont malheureusement été décapitées par les Turcs, l’islam ne tolérant pas la représentation de figures humaines ; il y aurait même eu un troisième personnage, placé entre Adam et Ève, les premiers hommes (Πρωτόπλαστοι) : le Dieu Tout-puissant lui-même (Παντοκράτορας), qui aurait été effacé. Les Turcs ont cependant nommé le monastère de Vrondissi en référence à cette fontaine : le monastère de la Fontaine, ou monastère de Sandrivanli (Σαντριβανλί μοναστίρ) ; le mot turc « şadırvan » (sadirvan) désignant une fontaine, notamment une fontaine utilisée pour les ablutions rituelles. L’eau fraîche de cette fontaine est une eau de source des montagnes du Psiloritis, de la même qualité que l’eau de Zaros ; les habitants de la région sont nombreux à venir y remplir leur bidons et les vacanciers leurs gourdes ou leurs bouteilles. | | Le monastère Saint-Antoine de Vrondissi comprend un catholicon, situé au milieu d’une grande cour entourée d’un mur, des bâtiments monastiques disposés sur deux niveaux à l’ouest et au nord de la cour, et des bâtiments d’exploitation agricole. Le catholicon est une église à deux nefs, construites à des dates différentes, devant lesquelles se dresse un campanile d’une taille imposante. La plus ancienne des deux nefs est l’église d’origine, l’église Saint-Antoine (Άγιος Αντώνιος), dédiée à saint Antoine le Grand (Μέγας Αντώνιος) (251 - 356), saint patron des ermites, et non à saint Antoine de Padoue. Cette première église, celle de droite en entrant, située du côté sud, a d’abord été agrandie vers l’ouest, puis une nef plus grande lui a été adjointe sur le côté nord, vers la fin du XVIe siècle ; cette seconde nef, à gauche en entrant, est dédiée à l’Ascension de l’apôtre Thomas (ψηλάφηση του Αποστόλου Θωμά) ; à cette même époque a été construit, devant la façade du côté ouest, un campanile, c’est-à-dire un clocher indépendant avec une entrée séparée ; il s’agit d’un campanile de plan carré, surmonté de quatre arches, dont le style est d’inspiration vénitienne. À l’époque vénitienne, une des nefs était destinée au rite orthodoxe grec, l’autre nef au rite catholique latin. L’intérieur de la nef Saint-Antoine est décoré de belles fresques datant de la fondation de l’église, au XIVe siècle ; leur auteur n’est pas connu, mais la qualité de la peinture suggère qu’il devait être issu d’un grand centre artistique de Constantinople ou de Thessalonique. Les fresques sont encore en partie conservées. Dans le quadrant de l’abside de la nef se trouve une fresque unique en Crète qui est une représentation émouvante de la « Cène du Christ à Emmaüs » (Δείπνο του Χριστού στους Εμμαούς), entourée de bustes d’apôtres, de prophètes et d’anges. Le catholicon recèle également des icônes portatives du XVe siècle, qui proviendraient de l’église d’Agios Fanourios du monastère de Valsamonéro voisin. Ces icônes sont l’œuvre du grand iconographe crétois Angélos Akotantos (Άγγελος Ακοτάντος) (1390 - 1457) ; parmi ces icônes se distingue l’icône du « Christ dans les Vignes » (Χριστός ως άμπελος). Dans la nef principale se trouvent des fresques représentant un Ménologe (Μηνολόγιο), c’est-à-dire un calendrier des fêtes des saints ; la figure de Saint Syméon le Théodoque (Άγιος Συμεών ο Θεοδόχος), tenant l’Enfant Jésus dans ses bras, est caractéristique. Sur le mur sud est conservée la partie représentant les saints fêtés au mois de décembre, ainsi qu’un « Massacre des Enfants » (Η Σφαγή των Νηπίων), comme dernière scène du tableau du 29e jour de ce mois. Visite du monastère Saint-Antoine de Vrondissi : Téléphone : 00 30 28940 31247 Horaires : du lundi au samedi, de 8 h à 13 h et de 16 h au coucher du soleil ; le dimanche, de 6 h à 13 h et de 16 h au coucher du soleil. Le monastère est fermé tous les jours de 13 h à 16 h. Prix d’entrée : gratuit, mais un tronc est disponible dans l’église pour les oboles. Le monastère est toujours servi par quelques moines : une tenue correcte est exigée. La visite est libre, mais les photographies sont interdites dans tout le monastère, particulièrement à l’intérieur de l’église. |
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| L’église d’Agios Fanourios (Άγιος Φανούριος / Àgios Fanoúrios) du monastère de Valsamonéro (Μονή Βαλσαμόνερου / Moní Balsamónerou) | Du monastère de Valsamonéro il ne reste que le catholicon, mais cette église recèle quelques-unes des plus belles fresques de Crète, pour certaines très bien conservées et restaurées. L’emplacement de l’ancien monastère de Valsamonéro se trouve à environ 2,5 km, par la route, au sud-est du village de Vorizia (Βορίζια), ou Voriza (Βορίζα) ; Vorizia est situé sur la route d’Hagia Varvara à Lochria, à 7 km à l’ouest de Zaros, à 3 km à l’ouest du monastère de Vrondissi et à 3,5 km à l’est de Kamarès ; le monastère se trouve sur le versant opposé des gorges que longe la route ; depuis la route on peut apercevoir l’église du monastère. Il faut remonter jusqu’en haut du village de Vorizia pour emprunter la petite route qui longe l’autre versant des gorges ; le début de la route se trouve sur la gauche, peu avant la sortie du village, indiquée par une discrète pancarte ; la petite route traverse le village par de petites ruelles, avant de devenir une piste de terre carrossable ; après 2,5 km, la piste atteint l’entrée de l’ancien monastère, isolé en pleine nature, dans un superbe écrin de verdure. Depuis le site de Valsamonéro on a de très belles vues sur le sud-est du massif du Psiloritis, notamment sur les monts Mavri et Alikadam ; c’est sur ces versants que se trouve la grotte de Kamarès ; du côté de l’est la vue s’étend sur la vallée qui prolonge les gorges de Vorizia, en direction de Zaros. Aller à l’église d’Agios Fanourios avec Google Maps (35.142377, 24.863574). Le monastère de Valsamonéro (Μονή Βαλσαμόνερου), ou monastère de Varsamonéro (Μονή Βαρσαμόνερου), était un monastère d’hommes dont le catholicon était consacré à Notre-Dame Hodigitria (Παναγία Οδηγήτρια) (« la Vierge qui montre le chemin »). Ce monastère ne doit pas être confondu avec le village de Kato Valsamonéro (Κάτω Βαλσαμόνερο), situé au sud-ouest de Réthymnon. Le toponyme « Valsamonero » (Βαλσαμόνερο) dérive du nom d’une plante aromatique fréquente dans la région, le millepertuis perforé (Hypericum perforatum), nommé « βάλσαμο » ou « βάρσαμο » en grec. Le monastère de Valsamonéro a été fondé au début de la domination vénitienne de la Crète, vraisemblablement à la fin du XIIIe siècle, mais la date précise de sa fondation n’est pas connue ; des archives vénitiennes, datées de 1332, mentionne l’église du monastère sous le nom de Chiesa della Madonna di Varsamonero. Vers le début du XVe siècle le monastère de Valsamonéro a fondé un métoque, c’est-à-dire une dépendance, le monastère de Vrondissi, situé à seulement 2 km à vol d’oiseau. Valsamonéro connut son apogée au cours de ce XVe siècle, quand le monastère fut un centre monastique important, non seulement pour ses activités de peinture d’icônes, mais aussi pour l’étude des auteurs ecclésiastiques et des auteurs antiques tels que Xénophon, Eschine, Plutarque et d’autres ; un catalogue de sa bibliothèque, daté de 1644, atteste de la richesse de cette bibliothèque. Le catholicon du monastère fut agrandi à plusieurs reprises au cours de ce siècle. Cependant le monastère de Valsamonéro commença de décliner dès le XVIe siècle, même si Dominikos Théotokopoulos (1541 - 1614), le futur « Gréco », y aurait séjourné pour étudier les fresques et les icônes du monastère. Valsamonéro fut définitivement abandonné au début du XVIIIe siècle, au profit de son métoque, le monastère de Vrondissi, auquel il appartient de nos jours. Le monastère n’est plus habité depuis cette époque et seul survit le catholicon du monastère. L’église du monastère fut restaurée en 1947 sous la supervision de l’archéologue grec Nicolas Platon (Νικόλαος Πλάτων). L’église d’Agios Fanourios, que l’on peut voir de nos jours, comprend deux nefs parallèles, avec une troisième nef placée devant ces deux nefs et perpendiculaire à elles, qui se présente comme un exonarthex. Le catholicon ne comprenait à l’origine qu’une seule nef, la nef de gauche, située au nord de l’ensemble, et dédiée à Notre-Dame Odigitria (Θεοτόκος Οδηγήτρια) ; cette première nef a vraisemblablement été édifiée à la fin de XIIIe siècle ou au début du XIVe siècle. Environ un siècle plus tard, au début du XVe siècle, la deuxième nef a été ajoutée, à droite de la première, du côté sud ; cette nef a été dédiée à saint Jean le Baptiste, également nommé saint Jean le Précurseur (Άγιος Ιωάννης ο Πρόδρομος). Peu de temps après, dans le deuxième quart du XVe siècle, la nef transversale a été construite du côté de l’ouest, comme un narthex placé à l’entrée des deux premières nefs ; cette troisième nef est dédiée à saint Fanourios (Άγιος Φανούριος), un saint dont le culte s’est répandu en Crète au XVe siècle, à partir de l’île de Rhodes, fêté le 27 août par l’Église grecque orthodoxe. L’ensemble de l’église est désormais nommé Saint-Fanourios. L’ensemble des trois nefs est décoré intérieurement de fresques dont la réalisation s’étend depuis le début du XIVe siècle jusqu’à la moitié du XVe siècle ; le niveau technique pictural atteint à Valsamonéro ouvrit la voie à l’École crétoise de peinture qui connut son apogée après l’arrivée de peintres de Constantinople chassés par la prise de la ville par les Ottomans en 1453. Les fresques les plus anciennes sont celles de la nef nord, où on peut noter une inscription de la date de 1332 ; ces fresques datent du XIVe siècle et relatent la vie de la Vierge ; sur la voûte on remarque la fresque des « 24 maisons de l’hymne acathiste » (24 οίκους του Ακαθίστου Ύμνου). Quelques fresques semblent appartenir à une couche postérieure et dater du début du XVe siècle : sur le côté gauche de la voûte, une « Naissance du Christ » (Η Γέννηση του Χριστού), des « Rois Mages » (Οι Τρεις Μάγοι) et une « Dormition » (Η Κοίμησης) ; sur le côté droit, une « Annonciation » (Ο Ευαγγελισμός) et une « Présentation de Jésus au Temple » (Η παρουσίαση του Ιησού στον Ναό). Dans l’abside de la nef on peut voir, sur le côté gauche, un « Baptême » et une « Transfiguration » (Η Μεταμόρφωση) et, sur le côté droit, les « Femmes au Tombeau » (Οι Γυναίκες στον Τάφο) et « Jésus montrant ses Plaies ». Cette nef nord recélait autrefois d’importantes icônes du peintre Angélos Akotantos (Άγγελος Ακοτάντος), ou simplement Angélos, (1390 - 1457), notamment une icône de « Saint Phanourios » (Άγιος Φανούριος), datée du deuxième quart du XVe siècle, que l’on peut voir de nos jours au Musée des icônes d’Héraklion. La nef de droite, dédiée à saint Jean le Précurseur, fut décorée de fresques entre 1407 et 1428 ; ces fresques sont consacrées à saint Jean, avec, notamment, un cycle de vingt scènes, conçues à partir du synaxaire du saint, peintes vers 1428. Le narthex, la nef transversale située au coin sud-ouest de l’ensemble, a été construit vers l’année 1426 ; cette nef a été décorée de fresques réalisées entre 1431 et 1438 par le peintre crétois Konstantinos Ricos (Κωνσταντίνος Ρίκος), parfois mentionné comme Konstantinos Eiricos (Κωνσταντίνος Ειρίκος) ; ces fresques sont consacrées à Agios Fanourios et à d’autres saints. Visite de l’église d’Agios Phanourios : Horaires de visite plutôt aléatoires ; le gardien est normalement sur place, pendant la saison d’été, de juin à octobre, du lundi au samedi, de 8 h 30 à 15 h ; sinon on peut le demander dans le village de Vorizia. Les photographies sont interdites à l’intérieur de l’église. |
| Les gorges de Vorizia (Βοριζιανό Φαράγγι / Vorizianó Farángi) | Les gorges de Vorizia (Φαράγγι Βοριζίων) sont des gorges spectaculaires qui entaillent le flanc sud du massif du Psiloritis, entre le mont Mavri, à l’ouest, et le mont Alikadam, à l’est (point C11 sur la carte géologique du Psiloritis, n° 25 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) ; l’entrée des gorges est située au sud du plateau du Nida ; la sortie des gorges se trouve à l’ouest du village de Vorizia. Entre les gorges de Vorizia et les gorges de Kamarès, situées plus à l’ouest, se trouve la grotte de Kamarès, célèbre pour les découvertes archéologiques qui y ont été faites. Aller aux gorges de Vorizia avec Google Maps (35.150946, 24.844450). Les gorges ont été creusées par un torrent dans les roches de l’unité tectonique des calcaires de Tripoli, ou Tripolitsa ; les gorges débouchent au droit de la grande faille tectonique de Kamarès - Gergéri qui sépare cette unité de Tripolitsa de l’unité tectonique des calcaires du Pindos. La rivière de Vorizia se poursuit en aval du village et va confluer avec la rivière Koutsoulidis, peu avant le lac de retenue de Fanéroméni, entre Kato Zaros et le hameau de Laloumas (Λαλουμάς). Les gorges de Vorizia peuvent être remontées à pied depuis la sortie ouest du village de Vorizia. Les gorges débutent par un ravin très étroit avec plusieurs chutes d’eau sur ses côtés, provenant des falaises abruptes de calcaires transformés en brèche ; dans la partie inférieure des gorges la végétation est clairsemée ; dans la partie supérieure, les gorges s’élargissent rapidement en une belle vallée et la végétation devient plus abondante, comprenant principalement des chênes kermès (πρίνος) et des cyprès (κυπαρίσσι). Les gorges ont une longueur de 3 km ; au-delà des gorges les marcheurs chevronnés peuvent poursuivre jusqu’au plateau du Nida et l’antre de l’Ida. Les gorges de Vorizia abritent une flore riche, avec de nombreuses plantes endémiques de la Crète comme le dictame de Crète (Origanum dictamnus) (δίκταμος), nommé « érontas » (έρωντας) en dialecte crétois, et la laitue de roche (Petromarula pinnata) (πετρομάρουλα), une plante dont la feuille est traditionnellement mangée en salade en Crète. La faune comprend notamment le chat sauvage de Crète (Felis silvestris cretensis) (κρητικός αγριόγατος). |
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