| Les villages de Kissos, de Krya Vryssi, de Melampes, d’Orne et d’Agia Galini, le fleuve Platys et le mont Kedros en Crète | |
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| La partie orientale de la commune d’Agios Vassilios est occupée principalement par le mont Kédros et par les vallées qui séparent le mont Kédros du mont Assidérotas, qui borde la côte sud, sur la mer de Libye. Dans l’ouest de cette zone se trouve la vallée de la rivière de Kissos (Κισσανό ποταμός), qui draine les eaux du versant sud-ouest du mont Kédros et du versant nord-ouest du mont Assidérotas ; la rivière de Kissos prend sa source dans les gorges de Kissos, passe ensuite au sud de Spili, puis s’engouffre dans les gorges de Frati, situées à l’ouest du mont Assidérotas, pour confluer avec le fleuve Mégalopotamos aux environs de Prévéli, où la rivière est connue sous le nom de Bourtzoukos (Μπουρτζούκος). Les eaux de la partie centrale du mont Kédros, notamment les eaux des gorges de Platanès, près de Kentrochori, et les eaux des gorges de Gré Daphni, situées au-dessus de Krya Vryssi, sont drainées par des affluents de la rivière d’Akoumia (Ακουμιανός ποταμός), qui contourne par l’est le mont Assidérotas avant d’aller se jeter dans la mer de Libye entre Triopétra et le cap Mélissa (άκρα Μέλισσα), près de la côte Saint-Paul. À l’est de la ligne de partage des eaux se trouve la vallée orientale où coule la rivière de Mélampès, qui rejoint le fleuve Platys 5 km plus loin. La partie sud-est de la commune est occupée par la basse vallée du fleuve Platys qui se jette dans le nord du golfe de la Messara. |
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| Sur la route de Spili à Agia Galini | La route de Spili à Agia Galini est un tronçon de la route provinciale de Réthymnon à Agia Galini (Επαρχιακή Οδός Ρεθύμου-Αγίας Γαλήνης) ; elle relie Spili à Agia Galini en 26 km, soit environ ½ heure de conduite ; c’est une large route, avec un revêtement rénové dans les années 2010. La route s’étire, du nord-ouest au sud-est, entre deux massifs montagneux, le mont Kédros, au nord, et le mont Assidérotas, au sud, puis s’oriente vers le sud en suivant la vallée du fleuve Platys jusqu’au golfe de la Messara. Dans la première partie du parcours, la route remonte la vallée de la rivière de Kissos (Κισσανό ποταμός) ; à Kissos on peut voir quelques belles églises et une fontaine de l’époque ottomane, et, à proximité du village, le monastère du Saint-Esprit. La route provinciale franchit la ligne de partage des eaux aux environs de Krya Vryssi ; au-dessus de ce village on peut voir, pendant la saison pluvieuse, la cataracte spectaculaire de Gré Daphni ; à Krya Vryssi se trouve un mémorial rappelant la destruction du village pendant la Seconde Guerre mondiale. Après Néa Krya Vryssi (Νέα Κρύα Βρύση), la route descend la vallée orientale en suivant le cours de la rivière de Mélampès qui rejoint le fleuve Platys 5 km plus loin. La route provinciale descend ensuite, par la rive droite, la basse vallée du fleuve Platys jusqu’à Agia Galini ; peu avant d’atteindre cette localité on peut bifurquer vers l’est pour continuer vers la plaine de la Messara et ses sites archéologiques, par la route provinciale d’Agia Galini à Phaistos (Επαρχιακή Οδός Αγίας Γαλήνης - Φαιστού) ; depuis Spili on peut atteindre Gortyne en une heure. |
| Le mont Kédros (Όρος Κέντρος / Óros Kéntros) | Le mont Kédros (όρος Κέδρος) est une montagne située dans la partie centrale de la Crète, dans le sud de la province de Réthymnon. Le Kédros se trouve au sud-ouest du massif montagneux du Psiloritis, dont il est séparé par le plateau du Gious Kampos et par la vallée d’Amari. Du côté du sud, le Kédros est séparé de la côte de l’île par deux montagnes moins élevées : le mont Assidérotas, au sud-ouest, et le mont Vouvala, au sud-est. Le Kédros semble être la montagne qui est nommée Cedrius par le naturaliste des IVe et IIIe siècles avant JC Théophraste. Le mont Kédros est parfois nommé « mont Kentros » (όρος Κέντρος), c’est-à-dire « mont Centre » (κέντρο). Le mont Kentros est constitué de calcaires faisant partie de la nappe tectonique des calcaires du Pinde ; la nappe du Kentros présente notamment une épaisse couche de calcaires roses du Trias-Jurassique et des calcaires en plaquettes néo-crétacés. Cette masse karstique accumule les eaux pluviales hivernales et les eaux de fonte des neiges ; ces eaux circulent sous terre et resurgissent sous la forme de dizaines de sources sur les flancs du mont Kédros. Ce massif karstique a été surnommé « la montagne aux cent sources » ; on peut notamment voir une source très abondante près du village d’Orné. Le mont Kédros a une forme pyramidale, allongée dans la direction du nord-ouest au sud-est, dont le point culminant, à 1 777 m d’altitude, se trouve dans la partie sud-est de la montagne. Le Kédros est entaillé par de nombreuses gorges recelant souvent des chutes d’eau spectaculaires, notamment les gorges d’Agia Fotia (φαράγγι Αγίας Φωτιάς) qui sont un site de nidification d’aigles, les gorges de Kissos, la cataracte de Digénis dans les gorges de Platanès près de Kentrochori, la cataracte de Gré Dafni près de Krya Vryssi et la cataracte de Sélinara au-dessus d’Orné ; ces chutes d’eau sont causées par la présence d’une faille d’effondrement qui a créé une falaise d’une centaine de mètres de hauteur. Ces cataractes cessent de couler vers le début du printemps. Le mont Kentros présente un aspect dénudé, seulement couvert sur ses flancs par de la phrygana (φρύγανα), c’est-à-dire une sorte de garrigue clairsemée. Cette phrygana abrite une flore endémique de tulipes, d’anémones, de chrysanthèmes des moissons ou marguerites dorées (Glebionis segetum), de renoncules à turban (Ranunculus asiaticus), de muscaris à toupet (Muscari comosum) et d’orchidées, telle que l’orchidée d’Italie (Orchis italica). La faune aviaire comprend des faucons ainsi que des rapaces plus grands tels que des vautours fauves (Gyps fulvus), des aigles royaux (Aquila chrysaetos) et des aigles de Bonelli (Aquila fasciata). Le tronçon de Spili à Gérakari du sentier européen de randonnée E4 traverse le mont Kédros en passant par son sommet et permet de découvrir cette flore et cette faune. Aller au sommet du mont Kédros avec Google Maps (35.181533, 24.617826). | |
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| Le village de Kissos (Κισσός / Kisós) | Kissos est un village de moyenne montagne situé à environ 640 m d’altitude, au pied de l’extrémité occidentale du mont Kédros. Le village de Kissos se trouve à environ 800 m au nord de la route provinciale qui relie Spili à Agia Galini, à 6 km au sud-est de Spili et à 23 km au nord-ouest d’Agia Galini. Une nouvelle route à revêtement a été ouverte entre Kissos et Gérakari à travers le plateau du Gious Kampos ; cette petite route, de 10 km de longueur, traverse la partie haute, très spectaculaire, des gorges de Kissos, entre le mont Kédros et le mont Soros ; les terres fertiles de ce plateau sont cultivées depuis des siècles par les habitants de Kissos. Le toponyme du village de Kissos est le nom grec commun du lierre grimpant (Hedera helix, κισσός), qui serait particulièrement abondant dans la région, même s’il n’est rare nulle part. Le village de Kissos compte environ 60 habitants ; la communauté de Kissos (Κοινότητα Κισσού) comprend également la localité de Kissou Kampos (Κισσού Κάμπος) (« la plaine de Kissos ») qui se trouve au bord de la route provinciale, à environ 490 m d’altitude et à environ 1 km de Kissos ; entre Kissos et Kissou Kampos s’étirent les gorges de Kissos (Κισσανό φαράγγι). Le village de Kissos paraît remonter à la seconde époque byzantine de la Crète, au IXe siècle ou au Xe siècle. La localité de Kissou Kampos s’est développée depuis la construction de la route provinciale, dans les années 1930 ; Kissou Kampos compte de nos jours plus d’habitants, environ une centaine, que le village d’origine qui ne compte qu’une cinquantaine d’habitants. Kissos comprend trois églises anciennes : - l’église de la Transfiguration du Sauveur (Μεταμόρφωση του Σωτήρος), située dans le sud du village, est un édifice à deux nefs ; la nef datée du XIVe siècle et dédiée à la Transfiguration du Christ recèle d’intéressantes fresques ; la nef plus récente, dédiée à sainte Catherine, ne recèle pas de fresques.
- l’église Notre-Dame (Παναγία), située dans le nord du village, près du cimetière ; l’église de la Panagia est une église à une seule nef, datant du début du XIVe siècle, dédiée à la Nativité de la Vierge, célébrée le 8 septembre ; la façade de l’église est surmontée d’un mur-clocher de style vénitien, dont la cloche a une valeur particulière car elle est décorée de représentations de la Crucifixion et de saints ; la nef recèle des fresques du XIVe siècle et une icône du Christ Pantokrator de 1840.
- l’église Saint-Jean le Théologien (Άγιος Ιωάννης ο Θεολόγος), située dans le nord-ouest du village ; l’église Saint-Jean l’Évangéliste est une église à nef unique qui recèle des fresques datées de la fin du XIIIe siècle ; le saint est fêté le 26 septembre.
Au sud-est du village se trouve également un monastère, dédié à l’Esprit Saint (Μονή Αγίου Πνεύματος). | | Sur la place de ce paisible village, la place du Platane Sacré (« Πλατεία Γερό πλάτανος »), se trouve un agréable kafénio-taverne, le « Kafénio paradisiaque » (Παραδοσιακό καφενείο, αλλού ποθές), avec une belle terrasse offrant une belle vue sur la vallée et sur le mont Assidérotas ; la terrasse est ombragée par deux platanes âgés de plus de deux cents ans. On aperçoit Kissou Kampos et les villages perchés sur le versant nord ou au piémont du mont Sidérotas : Aktounta, Akoumia, Ardaktos, Vatos …
| | Mal indiquée et mal mise en valeur, située sous la terrasse en béton de la place, on peut découvrir une fontaine datant du XVIIIe siècle, sous l’occupation ottomane, la « Vieille Fontaine » (Παλιά Βρύση). La décoration sculptée de cette fontaine est de nature syncrétique et évoque des thèmes communs aux religions chrétienne et musulmane, tel que le paradis, représenté par deux cyprès et deux serpents, ce qui a donné son nom au kafénio traditionnel de la place. |
| Les gorges de Kissos (Κισσανό φαράγγι / Kissanó farángi) | La principale attraction naturelle du village de Kissos sont les gorges de Kissos, situées à moins d’1 km au nord-ouest du village ; à l’entrée de ces gorges se trouve une pinède artificielle qui a été plantée au milieu des années 1980, la forêt des Vatolakkos (δάσος στους Βατολάκκους) ; cette forêt a une superficie de 600 acres, soit environ 2,4 km² ; elle est composée de pins, de cyprès et d’acacias et abrite un grand nombre d’espèces d’arbres et de plantes herbacées sauvages, telles que chênes des garrigues et des oliviers sauvages (αγριελιές). Le ruisseau qui a creusé ces gorges, le ruisseau de Kissos, prend sa source sur le plateau du Gious Kampos (οροπέδιο Γιούς Κάμπος) et se dirige, après Kissou Kampos, vers Spili et vers les gorges de Frati. Il est possible de suivre le cours du ruisseau depuis le plateau du Gious Kampos ; dans les gorges, le ruisseau forme de petites cascades qu’il est possible de contourner ; sur le parcours on rencontre un énorme rocher de couleur rougeâtre, nommé Kokkinos Détis (Κόκκινος Δέτης) (« Falaise Rouge ») ; « δέτης » est un mot du dialecte crétois pour désigner une falaise (γκρεμός en grec démotique) ; on peut voir dans ce rocher plusieurs petites grottes. |
| Le monastère du Saint-Esprit (Μονή Αγίου Πνεύματος / Moní Agíou Pnévmatos) | Le monastère du Saint-Esprit de Kissos (Ιερά Μονή Αγίου Πνεύματος Κισσού) est situé à environ 700 m au sud-est du village de Kissos, sur la route de Kissos à Kentrochori (Κεντροχώρι) (« le Village du Kédros ») qui longe le piémont sud-ouest du mont Kédros. Aller au monastère du Saint-Esprit avec Google Maps (35.188601, 24.570932). Le monastère, dédié à l’Esprit Saint (Άγιο Πνεύμα), aurait été fondé à la fin de la seconde époque byzantine de la Crète, entre les années 961 et 1204, ou au début de la domination vénitienne. Moni Agiou Pneumatos était un monastère autonome qui, à son apogée, possédait toutes les terres situées entre le Gious Kampos et Kentrochori. | | Pendant le soulèvement crétois de 1821, le 15 juin 1821, le monastère du Saint-Esprit fut entièrement détruit, et les moines massacrés, par des hommes armés turco-crétois ; il serait le premier monastère détruit par les Ottomans lors du soulèvement de 1821. Le monastère et ses terres devinrent un métoque du grand monastère de la région, Moni Prévéli ; ses bâtiments furent reconstruits et utilisés pour diverses activités, notamment comme école, connue comme l’« École du Saint-Esprit » (Σχολή του Αγίου Πνεύματος). | | Le monastère du Saint-Esprit n’a retrouvé sa vocation religieuse qu’en 2011, près de 200 ans après sa destruction. L’higoumène et les moines, massacrés en 1821, ont été proclamés saints en l’an 2000 par le Patriarcat œcuménique ; en 2015, leurs restes ont été transférés dans un reliquaire placé dans le catholicon du monastère. | | Le monastère ne serait habité que par un seul moine, mais il est extrêmement bien entretenu ; il y règne une ambiance très paisible. | | |
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| Le village de Kentrochori (Κεντροχώρι / Kentrochóri) | Kentrochori est un village agricole de moyenne montagne, situé à environ 530 m d’altitude, au pied des pentes sud-ouest du mont Kentros ; le toponyme du village signifie d’ailleurs « village du Kentros », mais peut aussi s’entendre comme « village du Centre » ; « χώρι » est une forme ancienne du grec moderne « χωριό » pour « village ». Kentrochori se trouve un peu à l’écart, sur la gauche, de la route provinciale de Spili à Agia Galini, à environ 7 km au sud-est de Spili. Kentrochori compte une quarantaine d’habitants mais constitue, avec le hameau de Platanès (Πλατανές), une communauté locale (Κοινότητα Κεντροχωρίου) de la commune d’Agios Vassilios. À environ 1,5 km au nord-est du hameau de Platanès (Πλατανές) se trouvent les gorges de Platanès (φαράγγι του Πλατανέ) qui recèlent une chute d’eau spectaculaire, la cataracte de la cascade de Digénis (Καταρράκτης Ρεχτάρα Διγενή) ; « ρεχτάρα » ou « ρέχτας » étant un mot du dialecte crétois pour désigner une cascade, qui est donc redondant avec le mot cataracte ; le nom « Διγενής » serait une référence au poème épique byzantin du XIIe siècle Digénis Akritas (Διγενής Ακρίτας). La hauteur totale de cette cataracte est d’environ 70 m, en deux sauts d’environ 35 m de hauteur chacun ; cette chute d’eau est visible pendant presque toute l’année. Les eaux de cette source contribuent fortement au débit de la rivière d’Akoumia. La descente des gorges de Platanès est impraticable sans l’équipement et le savoir-faire d’un grimpeur, mais il est possible de s’approcher de la cataracte en remontant les gorges depuis leur sortie à partir du hameau de Platanès ; en chemin on rencontre plusieurs cascades avant d’atteindre la grande cataracte. Aller à la cascade de Digénis avec Google Maps (35.175955, 24.601598). |
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| Le village de Krya Vryssi (Κρύα Βρύση / Krýa Vrýsi) | Krya Vryssi est un village agricole de moyenne montagne situé au piémont sud du point culminant du mont Kédros, à 480 m d’altitude moyenne. Krya Vryssi se trouve à environ 15 km au sud-est de Spili, à 1 km à l’écart de la route provinciale de Spili à Agia Galini. Le toponyme « κρύα βρύση » signifie quelque chose comme « fontaine-robinet froide », « βρύση » étant une fontaine à robinet, à distinguer d’une fontaine simple (κρήνη) ; ce toponyme provient de la présence dans la région de nombreuses sources d’eau froide, issues du mont Kédros. Krya Vryssi compte environ 80 habitants et constitue une communauté locale (Κοινότητα Κρύας Βρύσης) avec le village de Néa Krya Vryssi (Νέα Κρύα Βρύση), de 50 habitants. Le village de Krya Vryssi fut très actif dans la résistance à l’occupant allemand, pendant la Seconde Guerre mondiale, en aidant les maquisards crétois et les agents secrets britanniques. Krya Vryssi paya le prix fort pour cette résistance en étant le seul village du versant sud du mont Kédros à être détruit par les Allemands lors de ce qui est nommé l’« Holocauste du Kédros », le 22 juillet 1944 ; les Allemands rassemblèrent toute la population de Krya Vryssi dans l’école du village ; les Allemands sélectionnèrent 30 hommes du village, peut-être sur la base de renseignements ; les femmes et les enfants furent emmenées à Spili, avec les quelques biens qu’elles pouvaient emporter ; le village fut incendié et les 30 hommes furent mis à mort. Sur un vestige de mur de l’ancienne salle municipale une plaque indique : « Dans cet espace, qui servait auparavant de salle communautaire et de salle scolaire, le 22 août 1944, trente hommes du village furent brutalement mis à mort par les troupes d’occupation allemandes, tandis que cinq autres furent abattus en différents endroits. Dans les jours suivants et pendant une semaine, Krya Vryssi fut incendié et les maisons, l’église et l’école situées sur la Place des Héros furent détruites au moyen d’explosifs. Le reste des habitants fut chassé et contraint de se réfugier dans les villages voisins. Au même moment, des événements similaires eurent lieu sur le versant nord du mont Kédros, où les villages d’Ano Méros, de Drygiès, de Vryssès, de Kardaki, de Gourgouthi et de Gérakari connurent un sort semblable, avec un total de 164 morts. Pour l’holocauste des villages du Kédros, la complicité des habitants dans la clandestinité et la fuite du général allemand Kreipe, kidnappé par les Anglais, et leur participation à la lutte de résistance contre les envahisseurs, ont été avancées comme justification par les Allemands. Le Héros, conçu en 1949 par le sculpteur Yiannis Kanakakis (Γιάννης Κανακάκης) et le cénotaphe formé plus tard, ont été construits pour être des symboles de mémoire et d’honneur pour ce sacrifice et des monuments à l’offrande de Krya Vryssi dans les luttes pour la liberté. » L’ancienne salle municipale et ancienne école abrite de nos jours un mémorial de ces événements tragiques ; une vitrine montre les ossements de certains de ces martyrs. | | Le village fut reconstruit après la guerre, même si les autorités avaient voulu déplacer la population vers un nouveau village, créé un peu plus bas, au bord de la route provinciale, à environ 600 m au sud-ouest, le village de Kato Krya Vryssi (Κάτω Κρύα Βρύση) ou Néa Krya Vryssi (Νέα Κρύα Βρύση) ; de nos jours encore, Krya Vryssi demeure plus peuplé que le nouveau village. Une attraction naturelle de Krya Vryssi est une chute d’eau, située à environ 1,25 km au nord du village, la cataracte de Gré Dafni ou Gré Daphni (καταρράκτης Γρε Δάφνης) ; les habitants nomment plus simplement cette cataracte Rechtas (Ρέχτας) ou Rechtara (Ρεχτάρα), c’est-à-dire « la Cascade » dans le dialecte crétois. « δάφνη » est le nom grec du laurier vrai ou laurier-sauce (Laurus nobilis). La Rechtas serait la plus haute chute d’eau de Crète, avec une hauteur de 95 m. On peut accéder à la cataracte de Gré Daphni par un chemin de terre, de 5 km de longueur, qui grimpe en lacets depuis le village de Krya Vryssi, à l’ouest des gorges de Gré Daphni (φαράγγι της Γρε Δάφνης) ; la cataracte est située à l’entrée de ces gorges ; le cours d’eau de ces gorges traverse le village de Krya Vryssi et conflue avec la rivière d’Akoumia. Cette piste, qui conduit au refuge du Kédros, est carrossable, de préférence avec un véhicule tout-terrain. Aller à la cataracte de Gré Daphni avec Google Maps (35.166548, 24.631654). |
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| Le village d’Orné (Ορνέ / Orné) | Orné est un village agricole de moyenne montagne situé au piémont sud-est du mont Kédros, à environ 300 m d’altitude ; Orné est le plus oriental des villages du versant sud du mont Kédros, à 19 km à l’est de Spili. Orné ne compte qu’environ 36 habitants mais constitue à lui seul une communauté locale (Κοινότητα Ορνές). À 1,2 km au nord-est d’Orné, au sommet d’un éperon rocheux situé à l’extrémité orientale du mont Kédros, se trouvent les vestiges d’une acropole mycénienne (Μυκηναϊκή ακρόπολη), datée d’environ 1 200 avant JC. À environ 900 m au nord du village se trouve une chute d’eau de 20 m de hauteur, prolongée par une cascade, la cascade de Sélinara (Καταρράκτης Σεληνάρα). Il est possible d’accéder à la cascade depuis le village, mais le dénivelé est de 300 m, soit une pente moyenne de 30 %. À 600 m à l’est du village on peut voir une vaste fontaine au débit important où se déverse une source du Kédros. | |
| Le village de Mélampès (Μέλαμπες / Mélampes) | Le village de Mélampès, ou Mélabès, est un village agricole de moyenne montagne, situé au piémont nord-est du mont Vouvala (όρος Βουβάλα) (947 m), à environ 570 m d’altitude ; Mélampès offre une vue panoramique sur le versant sud du mont Kédros. Mélampès se trouve à 19 km au sud-est de Spili et à 15 km au nord-ouest d’Agia Galini par la route provinciale, ou à seulement 10 km par la route secondaire qui serpente sur le flanc de la montagne. Le village compte près de 800 habitants dont l’activité primaire est la culture de l’olivier et de la vigne, et l’élevage de brebis et de chèvres. Mélampès est le village le plus peuplé de la commune d’Agios Vassilios et a longtemps été le bourg principal de la contrée, mais le village est de nos jours rattaché au canton de Lampi dont le chef-lieu est Spili. Avec le village d’Agios Georgios de Mélampès (Άγιος Γεώργιος Μελάμπων), qui compte près de 60 habitants, Mélampès constitue une communauté locale (Κοινότητα Μελάμπων) ; le hameau côtier d’Agios Georgios dispose d’une plage de galets, située à environ 3 km à l’ouest d’Agia Galini, avec deux tavernes. En contrebas du village de Mélampès, près du lieu-dit Kouroi (« les Kouros »), s’élevait un temple dédié à l’Océanide Électre (Ηλέκτρα), fille d’Océan et de sa sœur Théthys, dans la cité antique de Korios. C’est ce temple qui aurait donné son nom antique, Elektra, au fleuve connu de nos jours sous le nom de Platys. À l’entrée nord-ouest du village s’élève l’église dédiée aux Quatre Saints Martyrs (Ιερός ναός Aγίων Τεσσάρων Μαρτύρων) ; ces quatre saints martyrs (Άγιοι Τέσσερις Μάρτυρες) étaient quatre cousins habitants le village de Mélampès, qui faisaient partie d’une famille de crypto-chrétiens nommés Vlatakis (Βλατάκης), mais se faisaient passer pour des turco-crétois sous le nom de Retzépis (Ρετζέπης), afin de profiter des privilèges des mahométans. Lors du soulèvement crétois de 1821, Georges, Ange, Emmanuel et Nicolas (Γεώργιος, Αγγελήσ, Μανουήλ, Νικόλαος) prirent part aux combats aux côtés des chrétiens et proclamèrent ouvertement leur foi chrétienne. En 1824 ils furent reconnus par des collecteurs d’impôts et dénoncés comme apostats, et ils furent emmenés, à pied et enchainés, à Réthymnon ; après quatre mois d’emprisonnement et de tortures abominables destinées à leur faire renier leur foi chrétienne, le pacha Moustafa Naili (Mustafa Naili Paşa) les condamna à être décapités, le 28 octobre 1824, sur le sycomore de la Grande Porte, de nos jours Place des Quatre Martyrs (Πλατεία Τεσσάρων Μαρτύρων). Dans l’ouest du village on peut visiter les chais d’Iliana Malichin (Ηλιάνα Μαλίχιν) dont le vignoble se trouve sur les pentes du mont Vouvala. | |
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| Le village d’Agia Galini (Αγία Γαλήνη / Agía Galíni) | Agia Galini est une station balnéaire située sur la côte sud de la Crète, sur le golfe de la Messara ; Agia Galini se trouve dans le coin sud-est de la province de Réthymnon, près de la limite avec la province d’Héraklion ; ce village côtier se trouve près de l’embouchure du fleuve Platys (ποταμός Πλατύς) qui draine la vallée d’Amari. Agia Galini est à une distance d’environ 51 km au sud-est du chef-lieu de la province, Réthymnon, par une bonne route qui permet d’atteindre Agia Galini en moins d’une heure de conduite ; la route passe par le chef-lieu de la commune, Spili, situé à 34 km au nord-ouest d’Agia Galini. Ce trajet est desservi, plusieurs fois par jour, par des autocars de la compagnie KTEL La Canée - Réthymnon ; le terminus des lignes d’autocars se trouve dans l’ouest de la localité, près de l’église des Quatre Martyrs (Εκκλησία Τεσσάρων Μαρτύρων). Agia Galini est également facilement accessible depuis Héraklion, distante de 72 km, par Agia Varvara, Mirès et Tympaki, en moins d’une heure et demie de conduite. Agia Galini est le chef-lieu d’une communauté locale de la commune d’Agios Vassilios (Κοινότητα Αγίας Γαλήνης) qui comprend aussi la localité de Xirokampos (Ξηρόκαμπος) (« la plaine sèche ») ; le village compte environ 650 habitants permanents, et beaucoup plus de résidents pendant la saison touristique car la station est très fréquentée, notamment par les Crétois. L’origine du toponyme Galini est confuse : une hypothèse est que le nom proviendrait du mot grec ancien « γαλήνη » qui désigne le calme de la mer et, par extension la sérénité, car les eaux du port d’Agia Galini seraient particulièrement calmes, comme une mer d’huile ; à noter que le nom du minerai de plomb nommé « galène » a la même origine, car ce minerai présente un aspect brillant comme une mer d’huile. Une légende locale veut que le nom du village viendrait d’un événement datant du Ve siècle : vers l’an 441, le navire de l’impératrice Eudocie, ou Eudoxie (Ευδοκία), épouse de l’empereur romain d’Orient Théodose II (Θεοδόσιος Β’), aurait été pris dans une tempête dans le golfe de la Messara, au retour d’un pèlerinage à Jérusalem, et Eudoxie aurait prié la Vierge pour être sauvée ; le navire put trouver refuge dans les eaux calmes du port de Soulia et Eudoxie fit construire une église dédiée à la Vierge de la Sérénité, la Panagia Galini. Par ailleurs il existe une sainte Galina (Αγία Γαλήνη), morte martyr à Corinthe au IIIe siècle, sous le règne de l’empereur Decius, noyée avec saint Leonidas et d’autres chrétiens sur ordre du gouverneur de Corinthe. Dans l’église de la Dormition de la Vierge, située dans le cimetière d’Agia Galini, à l’est du village, on peut voir une icône de sainte Galina, avec une représentation du navire de l’impératrice Eudoxie et de la côte de Soulia, où on reconnaît l’embouchure du fleuve Elektra, connu de nos sous le nom de Platys. Le village d’Agia Galini se trouve sur l’emplacement du port antique de Soulia (Σουλία), ou Soulina (Σουλίνα), qui était le port de la cité antique de Syvritos, depuis la fin de l’époque minoenne récente jusque vers la fin de la première époque byzantine de la Crète ; le port de Soulia fut détruit par des pirates sarrasins vers l’an 640. Près de l’embouchure de la rivière Platys des vestiges d’un temple dédié à la déesse Artémis (Άρτεμις) ont été découverts ; deux colonnes de granite égyptien provenant de ce temple ornent l’entrée de l’église des Quatre Martyrs dans l’ouest du village. En 1960 des fouilles archéologiques sous-marines ont été menées par le Service des Antiquités crétoises sous la direction de l’archéologue Nikolaos Platon (Νικόλαος Πλάτων) sur le site du port antique de Soulia ; des artefacts en bronze ainsi que de nombreuses pièces de monnaie romaines ont été découverts dans l’épave d’un navire romain naufragé vers la fin du IIIe siècle ; ces objets archéologiques sont exposés au Musée archéologique de Réthymnon. Le village moderne a été créé en 1884 ; au début des années 1970 Agia Galini était un gros village côtier, le village de pêcheurs s’étant développé par l’arrivée d’habitants de l’arrière-pays, des villages de Mélampès et de Saktouria, qui continuaient de cultiver leurs champs et leurs vergers situés dans la vallée du fleuve Platys ; depuis cette époque ce village côtier est aussi devenu une station balnéaire. Le village est situé au pied de deux promontoires rocheux, séparés par un vallon, qui sont des extensions du mont Vouvala ; le village s’est développé en forme de théâtre sur le flanc oriental de ces promontoires, de part et d’autre d’un ruisseau qui se jette dans le port. Les hébergements de vacances, les tavernes et les boutiques se sont multipliés le long des ruelles escarpées et des escaliers qui escaladent les coteaux depuis le port jusqu’à 30 m d’altitude ; la zone du port s’est transformée en un vaste parc de stationnement. À l’est du port s’étend une promenade de front de mer qui conduit vers la plage de la station. Le port se trouve au fond de la baie d’Agia Galini (όρμος της Αγία Γαλήνης) dans le golfe de la Messara ; le port est naturellement abrité des vents, mais une grande jetée a été construite pour renforcer cette protection. Depuis le port, des excursions maritimes sont proposées en direction des plages voisines : Agios Georgios, Agios Pavlos ou Prévéli, vers les grottes marines de la côte ou vers les îles Paximadia qui disposent de belles plages de sable. Au-dessus du côté ouest du port, à l’extrémité du promontoire, on peut voir un rocher d’où, selon la légende, Dédale (Δαίδαλος) et son fils Icare (Ίκαρος) se seraient envolés pour échapper au roi Minos, au moyen d’ailes artificielles fabriquées avec des plumes par l’ingénieux Dédale et collées à leur bras par de la cire d’abeille ; on sait qu’Icare se serait trop approché du soleil qui fit fondre la cire et qu’Icare fut précipité dans la mer près de l’île d’Icarie, entre Naxos et Samos. Minos avait emprisonné Dédale et son fils dans une grotte pour punir Dédale d’avoir dévoilé le secret du labyrinthe que Minos lui avait fait construire ; cette grotte, la grotte de Dédale (σπήλαιο Δαιδάλου), se trouve au pied du rocher ; on peut voir son entrée fermée par une porte. Pour matérialiser la légende des statues représentant Dédale et Icare ont été installées devant le rocher. Selon la version classique de la légende, c’est dans le Labyrinthe que Dédale aurait été enfermé par Minos. Aller au port d’Agia Galini avec Google Maps (35.095857, 24.689037). La plage principale d’Agia Galini (παραλία Αγίας Γαλήνης) est une plage plutôt modeste, d’environ 300 m de longueur, trop exigüe pour le grand nombre de vacanciers qui séjournent à Agia Galini pendant la haute saison ; ce n’est pas une plage de sable fin mais une plage de galets assez grossiers ; cette plage se trouve à l’est de la station balnéaire, après le second promontoire ; on y accède par une promenade du front de mer. Un accès plus pittoresque est un tunnel creusé par les Allemands, pendant la Seconde Guerre mondiale, pour ravitailler une batterie de canons qui défendait le golfe de la Messara. L’embouchure du fleuve Platys (Πλατύς ποταμός) (« Rivière Large ») se trouve à l’extrémité orientale de la plage ; on peut traverser le cours d’eau à pied, mais il existe aussi un pont métallique pour piétons qui franchit le fleuve (γέφυρα Αγίας Γαλήνης). Du côté oriental du fleuve se trouve une autre plage, d’environ 400 m de longueur, mais moins équipée que la plage principale. À partir d’Agia Galini, tout le littoral du golfe de la Messara est libre d’obstacles rocheux et il est possible de marcher jusqu’à la plage de de Kokkinos Pyrgos, près de Tympaki, à 5 km, et jusqu’à la plage de Kommos, près de Matala, mais c’est une marche de plus de 13 km. Hors saison, Agia Galini peut être un lieu de séjour commode pour visiter les sites naturels et culturels de la côte sud de la province de Réthymnon et de la province d’Héraklion : le monastère, la palmeraie et la plage de Prévéli, Spili et la vallée d’Amari, Triopétra et la côte d’Agios Pavlos, les sites archéologiques d’Agia Triada, de Phaistos et de Gortyne, et la station balnéaire de Matala. |
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