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Le musée archéologique de Réthymnon (Réthymno) en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale

SituationSituation

Le Musée archéologique de Réthymnon est abrité, depuis l’année 2015, dans l’ancienne église franciscaine Saint-François d’Assise, située presqu’au centre de la vieille ville de Réthymnon, à l’angle sud-est de la grande place centrale, la place de l’Asie Mineure (Πλατεία Μικρασιατών) (n° 1 sur le plan A de la vieille ville).

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Le portail de l'église Saint-François. Cliquer pour agrandir l'image.Depuis sa création, le Musée archéologique de Réthymnon a connu une longue errance : le musée a d’abord été installé dans un bâtiment de la vieille ville de Réthymnon ; en 1954, le musée a été transféré dans l’ancienne Loggia vénitienne ; entre 1991 et 2015 le musée a été installé dans le ravelin pentagonal situé à l’avant de la forteresse vénitienne, mais pour des problèmes structurels de ce bâtiment, entraînant des risques pour les visiteurs, le musée a été déplacé provisoirement dans la nef de l’église Saint-François, qui avait été restaurée entre 2003 et 2005.

Cette errance devrait prendre fin avant 2030 car le Musée archéologique doit être installé dans un nouveau bâtiment, spécifiquement conçu comme musée, situé sur la côte ouest de la ville de Réthymnon, dans le secteur de la gare routière, au lieu-dit « Camp Koundourakis ». Le nouveau musée devrait disposer d’un espace comparable à celui des musées archéologiques des autres capitales provinciales de la Crète, Héraklion et La Canée, avec près de 6 000 m² de superficie, où une partie plus importante des riches collections du musée pourra être présentée au public.

VisitesVisites

Musée archéologiqueLe musée archéologique (Αρχαιολογικό Μουσείο / Archaiologikó Mouseío)
Le Musée archéologique de Réthymnon a pour objectif de mettre en valeur les découvertes archéologiques effectuées dans la province de Réthymnon depuis le milieu du XIXe siècle. Les artefacts découverts couvrent une échelle de temps s’étendant depuis l’époque paléolithique jusqu’à l’époque de la domination vénitienne de la Crète, c’est-à-dire vers le milieu du XVIIe siècle.

Les collections du musée sont présentées de façon chronologique ; chacune des époques, préhistoriques et historiques, est brièvement résumée et illustrée par une carte situant les principaux sites de peuplement dans la province à cette époque ; des artefacts de chacune des époques sont présentés dans des vitrines. Les descriptions sont en grec et en anglo-étatsunien. On peut regretter que ce parcours chronologique ne soit pas matérialisé par un fléchage.

La vieille ville de Réthymnon en Crète. Plan du musée. Cliquer pour agrandir l'image.Les artefacts les plus anciens, ceux de l’âge de pierre, se trouvent à droite de l’entrée, sur la gauche de l’allée (en couleur ocre jaune sur le plan) ; les artefacts de l’âge du bronze, c’est-à-dire l’époque minoenne, sont sur le côté droit de cette même allée et sur tout le côté droit de la salle, l’ancienne entrée orientale de l’église Saint-François (en couleur rose sur le plan) ; le parcours chronologique continue par le mur nord de l’ancienne nef, avec des découvertes datant des époques historiques antiques (en couleur bleue sur le plan) ; l’exposition se termine par le côté ouest de la salle, avec les artefacts datant des époques byzantines et vénitienne (en couleur verte sur le plan).

PréhistoireRéthymnon à l’âge de la pierre (Εποχή του Λίθου / Epochí tou Líthou)
La vieille ville de Réthymnon en Crète. Plan du musée. Cliquer pour agrandir l'image.Si l’on veut parcourir l’exposition archéologique dans l’ordre chronologique, il faut commencer par les vitrines qui se trouvent à droite de l’entrée, sur le côté gauche de l’allée, les vitrines P2 (paléolithique) et P3 (néolithique) ; on y trouve les artefacts datant de l’âge de la pierre, depuis l’aube de l’humanité jusqu’avant l’âge du bronze, c’est-à-dire jusqu’environ 3200 avant JC. Zones de couleur ocre jaune sur le plan.
PaléolithiqueL’époque paléolithique (Παλαιολιθική περίοδος / Palaiolithikí períodos)
Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Pierres taillées de l'époque paléolithique (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.L’époque paléolithique s’est étendue entre 2 millions d’années avant l’époque actuelle et environ 11 000 ans avant JC. De vastes prospections de surface le long de la côte sud de la province de Réthymnon, à Prévéli (Πρέβελη), à Schinaria (Σχοινάρια), à Timios Stavros (Τίμιος Σταυρός) et à Kotsyfos (Κότσυφος), ont mis au jour des outils en pierre non polie, taillés dans du quartz local, tels que des haches à main et des couperets, datant du Paléolithique moyen et inférieur. Les plus anciens datent de plus de 130 000 ans et indiquent l’arrivée en Crète par la mer, depuis la Grèce continentale ou les côtes nord de l’Afrique, d’homininés (Homininae) appartenant à l’espèce Homo erectus ou à l’espèce Homo heidelbergensis.

L’époque mésolithique (Μεσολιθική περίοδος), c’est-à-dire l’âge de pierre moyen, s’est étendue entre environ 11000 avant JC et 7000 avant JC. La présence humaine sur la côte sud de Réthymnon pendant l’époque mésolithique est démontrée par la présence d’outils en pierre, tels que des grattoirs, des couperets, des lames et des outils microlithiques, fabriqués en quartz et en chert locaux. Ceux-ci ont été identifiés lors de fouilles de surface à Damnoni (Δαμνόνι), à Ammoudi (Αμμούδι), à Schinaria, à Timios Stavros, à Prévéli et à Agios Pavlos (Άγιος Παύλος), ainsi que lors de fouilles dans la grotte de Damnoni ; cette grotte a également livré quelques outils en obsidienne de Milos (οψιανός της Μήλου), indication importante pour les échanges commerciaux à cette époque.

NéolithiqueL’époque néolithique (Νεολιθική περίοδος / Neolithikí períodos)
Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts de l'époque néolithique (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.L’époque néolithique s’est étendue entre environ 7000 avant JC et 3200 avant JC. L’époque néolithique a vu l’utilisation intensive de grottes, mais l’habitation est également attestée sur les pentes des collines et des montagnes. Des traces d’activité humaine pendant cette période ont été identifiées dans la grotte de Gérani (σπήλαιο του Γερανίου), qui a été habitée par intermittence à partir de 6000 avant JC et qui a été utilisée occasionnellement ou saisonnièrement jusqu’en 3800 avant JC ; une pièce unique de cette grotte est une statuette en marbre de style cycladique, datée d’environ 4500 avant JC (n° 13). Des traces d’occupation sur la colline de la Fortezza à Réthymnon datent également de 3800 avant JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts du Néolithique. Cliquer pour agrandir l'image.Vers la fin de cette époque, la grotte d’Idaion Andron (σπήλαιο Ιδαίον Άντρον) sur le mont Ida, la grotte de Mélidoni (σπήλαιο Μελιδονίου) et et la grotte d’Ellénès (σπήλαιο Ελλενών) ont été utilisées comme habitation et comme refuge. Des habitations ont également été identifiées sur l’acropole d’Axos (Αξός), et des traces de présence humaine ont été identifiées à Vrysinas (Βρύσινας) et à Kouroupa (Κουρούπα).

Des outils en pierre, principalement des haches, indiquent la présence humaine au cours de l’époque néolithique à Onythé (Ονυθέ), à Viran Épiskopi (Βιράν Επισκοπή), à Sissès (Σίσες), à Ano Méros (Άνω Μέρος) et Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης). La transition du Néolithique à l’époque pré-palatiale est représentée par un peuplement au sud de Sellia (Σελλιά), une installation à Mélampès (Μέλαμπες) et l’utilisation de la grotte d’Ellénès (σπήλαιο στις Ελλένες).

Royaume minoenRéthymnon à l’âge du bronze (Εποχή του Χαλκού / Epochí tou Chalkoú)
La vieille ville de Réthymnon en Crète. Plan du musée. Cliquer pour agrandir l'image.La civilisation minoenne a grandi, prospéré et décliné sur l’île de Crète au cours de la période allant d’environ 3200 à environ 1050 avant JC. Cette civilisation était caractérisée par l’utilisation du cuivre et de l’alliage de cuivre et d’étain, le bronze, et de leur métallurgie, son art et son architecture uniques, une administration centralisée, l’invention d’écritures, le développement de la navigation et un réseau commercial dense avec la Méditerranée orientale.

Les artefacts de l’époque minoenne sont exposés sur le côté ouest de la salle, à droite en entrant, de part et d’autre de l’ancienne porte principale de l’église Saint-François, porte qui est, de nos jours, murée. Zones de couleur rose sur le plan.

Royaume minoenL’époque pré-palatiale (Προανακτορική περίοδος / Proanaktorikí períodos)
L’époque pré-palatiale marque le début de la civilisation minoenne, vers 3200 avant JC jusqu’à la construction des premiers palais minoens, vers 1900 avant JC. Pendant cette époque pré-palatiale, l’occupation des sites antérieurs se poursuivit et de nouveaux sites furent établis dans la province de Réthymnon. Les artefacts de cette époque sont exposés dans les vitrines P5 et P6, à droite de la porte d’entrée, sur le côté droit de l’allée.

L’important peuplement de Chamalévri (Χαμαλεύρι) fut fondé vers 2600 avant JC ; ce peuplement sera habité pendant toute l’époque minoenne. Des habitations sont également attestées sur la côte, à Stavroménos (Σταυρωμένος), mais aussi sur les collines basses et fertiles de Kakavella (Κακαβέλλα) et de Tsikouriana (Τσικουριανά) ou Tsikourgiana (Τσικουργιανά).

Sur la colline de Tsikouriana (ύψωμα των Τσικουριανών) un atelier en plein air spécialisé dans la production d’huiles aromatiques a été fouillé ; ces fouilles ont mis au jour des foyers et des bûchers, des fosses à détritus, des outils en pierre et des récipients en argile à usage spécial portant des traces de feu qui indiquent une activité artisanale organisée. Les analyses en laboratoire des parois des récipients ont révélé la présence d’huile d’olive, d’huile d’iris, de miel et de résine, ce qui indique la production d’huiles aromatiques. Ce site a livré des articles simples (1, 4, 5), des tasses miniatures, qui ont pu être utilisées comme instruments de mesure (2), et de nombreuses lames d’obsidienne (6), utilisées pour hacher des substances aromatiques, comme les rhizomes d’iris ; le vase percé (3), le pilon et le mortier en pierre (7-8), les outils en pierre (9, 10), le bassin oblong (11) et le vase artisanal (12) sont des ustensiles à usage spécialisé. Cette unité artisanale de Chamalévri démontre l’existence, dès 2000 avant JC, d’une industrie de la parfumerie développée en Crète.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts d'époque pré-palatiale de Chamalevri (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts d'époque pré-palatiale de Chamalevri (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.
Un autre peuplement, datant de 2800 à 2600 avant JC, a été fouillé par Spyridon Marinatos (Σπυρίδων Μαρινάτος) à Koryfi tou Koukogianni (Κορυφή του Κουκογιάννη) à Ellénès (Ελλένες). Légèrement plus récentes, datant d’environ 2600 à 2300 avant JC, des habitations sont attestées à Koupia (Κουπιά) à Viran Épiskopi (Βιράν Επισκοπή) et à Kavousi (Καβούσι).

Au cours des premières phases de l’époque pré-palatiale, la grotte de Mélidoni (Σπήλαιο του Μελιδονίου) et la grotte de Zoniana (Σπήλαιο των Ζωνιανών) étaient sporadiquement habitées, tout comme la colline de Grivila (λόφος των Γριβίλων) et Éleutherna (Ελεύθερνα). Le site côtier de Panagia tou Charaka (Παναγία του Χάρακα) était habité vers la fin de cette époque.

Des traces de présence humaine ont été détectées sur le mont Korakias (κορυφή Κορακιάς) à Atsipadès (Ατσιπάδες), près d’Agios Vassilios, qui date de 2300 à 1900 avant JC, et à Vrysinas (Βρύσινας), qui date de 2100 à 1900 avant JC.

Royaume minoenL’époque paléo-palatiale (Παλαιοανακτορική περίοδος / Palaioanaktorikí períodos)
Le début de l’époque paléo-palatiale, ou époque proto-palatiale (Πρωτοανακτορική περίοδος), est marqué par la construction des premiers palais minoens. Ces premiers palais, des bâtiments complexes qui servaient également de centres administratifs, ont été construits en Crète vers 1900 avant JC. L’administration socio-économique était organisée par un système de scellement et par l’utilisation de l’écriture hiéroglyphique crétoise, encore non déchiffrée de nos jours. De nombreux nouveaux peuplements furent établis dans la région de Réthymnon et la vie continua dans les anciens peuplements avec l’expansion de leurs limites. Ces premiers palais furent détruits par un tremblement de terre, vers 1700 avant JC, qui marqua la fin de l’époque proto-palatiale.
À Monastiraki (Μοναστηράκι), des fouilles systématiques ont mis au jour un grand complexe résidentiel à caractère palatial ; ce site avait déjà été fouillé par des archéologues allemands pendant l’Occupation. Le centre palatial a été fondé dans un endroit ayant des caractéristiques géographiques avantageuses, telles que des terres fertiles, la proximité de sources d’eau et le contrôle des voies de communication, au début de l’époque paléo-palatiale et a été détruit par un tremblement de terre et un incendie conséquent, vers 1700 avant JC.

Au centre de la zone, domine le rocher naturel de Kokkinos Charakas (Κόκκινος Χάρακας), sur lequel ont été trouvées des preuves d’utilisation cultuelle. Les bâtiments sont développés autour d’un espace central et ouvert et ont des usages variés.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Pithos de style Kamares de Monastiraki. Cliquer pour agrandir l'image.Des salles mégalithiques présentant des éléments architecturaux palatiaux ont été découvertes, telles que des bases de colonnes en pierre, de vastes zones de stockage pour les produits agricoles et des ateliers. Au cours des fouilles, de nombreux récipients de stockage, d’usage quotidien et décorés dans le style dit de Kamarès (καμαραϊκός), des pithoi, c’est-à-dire de grandes jarres, des récipients miniatures, des récipients à usage spécial, ainsi que des objets de culte ont été mis au jour.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Maquette d'un sanctuaire de l'époque proto-palatiale. Cliquer pour agrandir l'image.Une découverte importante est la maquette en terre cuite d’un bâtiment, vraisemblablement un sanctuaire minoen ; ce bâtiment est à deux planchers ; le premier étage est presque entièrement conservé avec un toit plat et une corniche, des ouvertures, des portes et des fenêtres, sur tous les côtés. Le toit du rez-de-chaussée s’étend au-delà de l’emprise de l’étage supérieur pour former des balcons sur deux côtés de l’étage, comme on peut le voir sur les élévations latérales, dont l’une est ornée de « cornes de consécration » qui caractérisent le bâtiment comme sacré. La configuration, avec une colonne ou un poteau à côté de l’entrée principale, est intéressante. Cet artefact remarquable est daté de la période située entre 1800 et 1700 avant JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Sceaux d'argile de Monastiraki. Cliquer pour agrandir l'image.Au moins deux dépôts d’archives de sceaux ont été découvertes sur le site de Monastiraki, c’est-à-dire des morceaux d’argile portant des empreintes de sceaux à leur surface et qui scellaient à l’origine les goulots des jarres et autres récipients de stockage, les poignées de boîtes et de portes, les sacs, et cetera. Ensuite, une fois les transactions terminées, les sceaux étaient archivés dans le cadre du contrôle des enregistrements et des mouvements des marchandises. Ces sceaux démontrent le caractère palatial de l’établissement et sa relation avec Phaistos, où une archive correspondante de grande taille a été identifiée.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Poteries de style Kamares de Monastiraki. Cliquer pour agrandir l'image.Les fouilles ont mis au jour de nombreux récipients, tels que des vases en céramique de style Kamarès (1 - 4), des vases miniatures (5 - 6), des pots de stockage (13), des céramiques simples (14 - 16), des vases spéciaux (10, 17 - 18), ainsi que des objets rituels (7 - 9, 11) et au moins deux archives de scellement (12).

Les artefacts découverts à Monastiraki sont exposés dans la vitrine P6.

1 : Cruche en céramique de type Kamarès. 2 : Cruche en céramique de type Kamarès. 3 : Jarre à bec ponté en céramique de type Kamarès. 4 : Cruche miniature en céramique de type Kamarès. 5 : Coupes miniatures. 6 : Amphore miniature. 7 : Tête de figurine en terre cuite. 8 : Kernos en pierre ou vase rituel complexe. 9 : Kernos en terre cuite. 10 : Lampe.

Le peuplement paléo-palatial d’Apodoulou est situé dans un passage naturel de la vallée de l’Amari sur la route entre Monastiraki et Phaistos. Ce peuplement avait été fouillé en 1934 par le professeur Spyridon Marinatos, puis par les archéologues allemands pendant l’occupation ; il a été fouillé systématiquement en 1985 par des archéologues grecs et italiens. Ces fouilles ont révélé des bâtiments à deux étages, avec des magasins et des ateliers au rez-de-chaussée ; les murs extérieurs de ces bâtiments formaient une façade fortifiée au sud-ouest, dont faisait partie la gargouille en terre cuite en forme de tête de bélier (1).

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Céramiques proto-palatiales d'Apodoulou. Cliquer pour agrandir l'image.L’édifice a livré des récipients en céramique destinés au stockage et au transport de produits liquides (4, 10 - 12) et au service des aliments (8, 14 - 15) et à l’éclairage (2). Les vases miniatures (6 - 7) et le vase à deux becs en forme de corne (3) ont pu avoir une utilisation rituelle. Les deux disques d’argile (9) appartiennent à un tour de potier et indiquent la présence d’un atelier de poterie dans l’habitat.

1 : Gargouille. 2 : Lampe. 3 : Vase à double bec. 4 : Cruche. 5 : Cruche à décor de barbotine. 6 : Infusoires. 7 : Cruche miniature. 8 : Skyphos à bec ponté et à double panse carénée. 9 : Disques de tour de potier. 10 : Cruche. 11 : Petite amphore. 12 : Vase sans anse. 13 : Marmite tripode. 14 : Tasses coniques. 15 : Petite bassine.

Les artefacts découverts à Apodoulou sont présentés dans la vitrine P7a.

Au cours de l’époque paléo-palatiale, des sanctuaires nommés « sanctuaires sommitaux » sont apparus comme lieux de culte au sommet des montagnes ou des collines.

Dans la province de Réthymnon, des sanctuaires sommitaux ont été identifiés au sommet du mont Korakias (κορυφή Κορακιάς) à Atsipadès (Ατσιπάδες), à Spili (Σπήλι), à Mavros Koryfi (Μαύρος Κορυφή) et au mont Vrysinas (όρος Βρύσινας). Seuls deux de ces sanctuaires sommitaux ont été fouillés : celui du mont Korakias (1 - 11) et celui du mont Vrysinas (12 - 43) ; le sanctuaire du Vrysinas est le plus important en termes d’étendue et d’importance archéologique.

Les ex-voto les plus courants sont des figurines en terre cuite, anthropomorphes et zoomorphes - principalement en forme de bovins, ainsi que des céramiques, principalement de simples tasses.

Les artefacts découverts dans les sanctuaires sommitaux sont présentés dans la vitrine P7b.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Céramiques proto-palatiales d'Atsipades. Cliquer pour agrandir l'image.1 - 4 : Figurines masculines en argile, Atsipadès, période 1900-1700 avant JC. 5 - 6 : Figurines féminines en terre cuite, Atsipadès, période 1900-1700 avant JC. 7 - 9 : Figurines en argile et fragments de figurines de bovins, Atsipadès, période 1900-1700 avant JC. 10 : Partie inférieure d’une figurine masculine en argile, Atsipadès, période 1900-1700 avant JC. 11 : Effigie d’un pied humain, ex-voto, Atsipadès, période 1900-1700 avant JC.

Le sanctuaire de Vrysinas (Βρύσινας) est le plus important en termes de nombre d’ex-voto et de durée de vie, car le culte s’est poursuivi même à l’époque néo-palatiale. Parmi les ex-voto intéressants en figurines d’argile habituels figurent des vases avec des éléments figuratifs formant des paysages avec des animaux en mouvement parmi les rochers (13-16), des figurines en bronze et des haches miniatures (35-37) et des ex-voto en pierre, tels qu’une table d’offrandes (42) et un sceau tétraédrique (43).

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Céramiques de Vrysinas. Cliquer pour agrandir l'image.12 : Figurines en argile représentant un taureau, Vrysinas, période 1700-1500 avant JC. 13 : Vases à formes figuratives, Vrysinas, période 1900-1700 avant JC. 14 : Figures d’oiseaux, vase à formes figuratives, Vrysinas, période 1900-1700 avant JC. 15 : Effigies de serpents, vase à formes figuratives, Vrysinas, période 1000-1700 avant JC. 16 : Effigies d’animaux et de roches, épithètes sur des vases, Vrysinas, période 1900-1700 avant JC. 17 - 21 : Figurine de bétail en terre cuite, Vrysinas, période 1700-1500 avant JC. 22 - 23 : Figurine de bétail à deux têtes en argile, Vrysinas, période 1700-1500 avant JC ; les rares figurines à deux têtes témoignent du symbolisme particulier de la tête et des cornes. 24, 26 - 29, 32 : Figurines féminines en terre cuite, Vrysinas, période 1700-1500 avant JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Céramiques proto et néo-palatiales de Vrysinas. Cliquer pour agrandir l'image.25, 30 - 31, 33 : Figurines masculines en terre cuite, Vrysinas, période 1700-1500 avant JC. 34 : Modèle en terre cuite des cornes de consécration, Vrysinas, période 1700-1500 avant JC. 35 : Miniature en bronze, hache double, Vrysinas, période 1700-1500 avant JC. 36 : Figurines en bronze de fidèles, Vrysinas, période 1700-1500 avant JC. 37 : Statue en bronze de la partie inférieure d’un personnage masculin, Vrysinas, période 1700-1500 avant JC. 38 - 40 : Figurines en argile représentant des membres humains, Vrysinas, période 1700-1500 avant JC. 41 : Fragment d’un récipient en pierre en forme de tête de félin, Vrysinas, période 1900-1500 avant JC. 42 : Fragment d’une table d’offrande en pierre portant une inscription en linéaire A, Vrysinas, période 1700-1500 avant JC. 43 : Sceau tétraédrique, Vrysinas, période 1900-1700 avant JC ; le sceau portant des symboles hiéroglyphiques crétois sur ses quatre côtés est la seule preuve actuellement connue de l’utilisation des hiéroglyphes crétois en Crète occidentale.

Dans la partie nord de la province de Réthymnon, le peuplement pré-palatial de Chamalévri a livré des preuves d’une habitation continue à l’époque paléo-palatiale, avec une nette expansion de ses limites ; de nouvelles installations résidentielles ont été identifiées à Kavousi (Καβούσι) et à Kryonéri (Κρυονέρι). Dans le même temps, les premières indications d’habitation à Zominthos (Ζώμινθος) remontent à cette époque ; Zominthos s’est développé en un centre important au cours de l’époque néo-palatiale.

Le long de la côte nord, dans les criques naturelles, apparaissent les peuplements de Panagia tou Charakas (Παναγία του Χάρακα), de Katévati (Κατεβατή), de Kalo Chorafi (Καλό Χωράφι) et de Péra Galini (Πέρα Γαλήνοι).

Royaume minoenL’époque néo-palatiale (Νεοανακτορική περίοδος / Neoanaktorikí períodos)
L’époque néo-palatiale débuta vers 1700 avant JC, après la destruction des premiers palais ; cette époque marqua l’apogée de la culture minoenne, dont l’influence fut forte en Méditerranée ; elle fut marquée par la construction de nouveaux palais monumentaux, de grandes réalisations artistiques et l’utilisation de l’écriture syllabique linéaire A (Γραμμική Α), également non déchiffrée, ainsi que de l’écriture hiéroglyphique crétoise. Dans la province de Réthymnon l’habitation continua durant cette époque dans les anciens peuplements et de nouveaux peuplements furent fondés.

Les catastrophes naturelles, vraisemblablement des tremblements de terre, combinées à des troubles sociopolitiques conduisirent à la disparition de tous les palais nouveaux minoens en 1450 avant JC, mettant un terme à l’époque néo-palatiale ; le seul palais qui resta encore en activité fut celui de Cnossos.

Au début de la période de transition vers l’époque néo-palatiale, les peuplements côtiers de Katévati (Κατεβατή) et Kalo Chorafi (Καλό Χωράφι), ainsi que le peuplement de Péra Galini (Πέρα Γαλήνοι), qui avaient prospéré dans la première phase de la civilisation minoenne, continuèrent à être habitées sur l’axe géographique de la côte nord. À Kalo Chorafi, dans le dème du Mylopotamos, des fouilles, débutées en 2014, ont mis au jour une grande installation côtière ; les archéologues ont découvert, entre autres, une tasse avec un symbole en écriture linéaire A, un poids de métier à tisser inscrit avec un symbole en écriture chypro-minoenne qui atteste une relation commerciale directe ou indirecte avec Chypre, un sceau et des vaisselles scellées ont été découverts.
À Péra Galini, des fouilles systématiques ont mis au jour des bâtiments impressionnants, conservés sur une grande hauteur, avec des maçonneries élaborées, des escaliers monumentaux, des sols pavés de pierre, des bases de colonnes en pierre, ainsi qu’un « bassin lustral », un lieu de purification à fonction rituelle. Établi à l’époque proto-palatiale, le peuplement de Péra Galini fut détruit par un puissant tremblement de terre et abandonné au début de l’époque néo-palatiale.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Poteries d'époque néo-palatiale de Pera Galini. Cliquer pour agrandir l'image.Le site de Péra Galini a livré de grandes quantités de poteries, principalement des pièces simples (15 - 16, 20), mais aussi des vases décorés (12 - 14) ; des vases en pierre, tels que des tables d’offrande (18), des seaux (19), des lampes, des bases à gradins et des coupes, semblables à ceux également trouvés dans les villas et les palais minoens attestent des liens ou de la dépendance de ce riche établissement envers les centres puissants de l’île.

12 : Cruche aux lys (οινοχόη). 13 : Coupe à décor de spirales (κύπελλο). 14 : Coupe à bec ponté. 15 : Seau profond à deux anses avec bec (κάδος). 16 : Seau à deux anses avec bec. 17 : Bols en forme de nids à fond percé ou rhyta, peut-être des récipients rituels. 18 : Table d’offrande carrée en serpentinite, avec petite cavité centrale (τραπέζι προσφορών). 19 : Seau à deux anses en serpentinite. 20 : Lampe ouverte en terre cuite (λυχνία).

Ces artefacts sont exposés dans la vitrine P8.

À Stavroménos, une tombe à chambre, creusée dans la roche, datant de 1425 à 1390 avant JC a été mise au jour ; cette tombe est liée au peuplement de Chamalévri.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Poteries du site de Stavromenos. Cliquer pour agrandir l'image.La tombe a livré deux poteries intactes, une pyxide à passoire (πυξίς διακοσμημένη), décorée de spirales et de motifs floraux, et une boîte à feu avec couvercle (πύραυνο), deux vases liés à la production d’huiles essentielles et de substances aromatiques.

La marmite à couvercle en forme de boîte à feu était utilisée pour extraire des substances aromatiques des herbes par distillation sèche à feu doux et évaporation.

La fine pyxide à passoire est décorée d’une peinture brillante noire à brune, typique de la Crète centrale ; la partie la plus large du corps est soulignée par une grande spirale reliée à des fleurs de papyrus, tandis que la partie inférieure, plus étroite, du corps est ornée de lys, de crocus et peut-être de fleurs de câprier ; une décoration élaborée et luxueuse, souvent avec diverses espèces de plantes impressionnantes, est courante pour les « ethmopyxides » (ηθμοπυξίδα), dont l’utilisation semble être liée à la production d’huiles aromatiques.

Ces deux récipients sont exposés dans la vitrine P9b.

L’important centre palatial de Zominthos (Ζώμινθος), dans le dème d’Anogia, occupe un site remarquable, niché à 1 200 m d’altitude, sur la route reliant le palais de Cnossos à la grotte sacrée du mont Ida, l’Antre de l’Ida. Fondé à l’époque proto-palatiale, Zominthos a prospéré particulièrement à l’époque néo-palatiale, entre 1700 et 1450 avant JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts néo-palatiaux de Zominthos. Cliquer pour agrandir l'image.Les fouilles systématiques ont révélé des bâtiments à plusieurs étages, exceptionnellement bien conservés, avec de grandes salles, des escaliers, des couloirs, ainsi que des ateliers de céramique et de cristal de roche (11) ; de nombreux espaces étaient décorés de plâtre mural peint (15).

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Poteries néo-palatiales de Zominthos. Cliquer pour agrandir l'image.Les découvertes comprennent des vases en céramique (4 - 10), des rhytons (1 - 2) et d’autres récipients rituels, des pierres à sceller (14), des bijoux (13), des feuilles d’or (12) et de superbes objets utilitaires et rituels en bronze d’un art exceptionnel (16 - 18).

Légende de la vitrine P9a :

1 : Rhytons ou vases rituels en terre cuite (πήλινο ρυτό), en forme de calices, à décor végétal de roseaux. 2 : Rhyton en forme de cochon. 3 : Table d’offrande en pierre gravée de signes de l’écriture linéaire A. 4 : Cruche. 5 : Cruche. 6 : Coupe. 7 : Skyphos à bec ponté (σκύφος). 8 : Lampe en terre cuite. 9 : Coupe miniature. 10 : Brasier en terre cuite. 11 : Cristaux de roche semi-ouvragés. 12 : Feuilles d’or. 13 : Perles de pierres semi-précieuses. 14 : Pierres à sceller en pierres semi-précieuses. 15 : Fragments de fresques polychromes.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Haches rituelles néo-palatiales de Zominthos. Cliquer pour agrandir l'image.Légende de la vitrine P9c :

16 : Haches rituelles en bronze.

17 : Statuettes de fidèles en bronze.

18 : Brasier en bronze.

Des traces d’habitations ont été identifiées à Spili (Σπήλι), Saktouria (Σακτούρια) et près de Myxorrouma (Μυξόρρουμα). Un site de déchets de céramiques a été fouillé à Alfa (Αλφά) et des indices d’habitation ont été découvertes à Skouloufia (Σκουλούφια) et à Viran Épiskopi (Βιράν Επισκοπή).

À Apodoulou (Αποδούλου), une installation comportant des éléments de nature cultuelle a été mise au jour ; ce site a livré une coupe en pierre, un fragment de couvercle de récipient en pierre et une table à libation portant des inscriptions en écriture linéaire A ; cette table, datée de la période entre 1700 et 1600 avant JC, est exposée au Musée archéologique d’Héraklion.

Le sanctuaire de Vrysinas (Βρύσινας) a prospéré pendant l’époque néo-palatiale, son importance et son envergure étant démontrées par la richesse des offrandes votives.

Époque mycénienneL’époque palatiale finale (Τελική ανακτορική περίοδος / Telikí anaktorikí períodos) et l’époque post-palatiale (Μετανακτορική περίοδος / Metanaktorikí períodos)
Après la destruction des nouveaux palais qui avaient marqué l’apogée de la civilisation minoenne, cette civilisation commença un long déclin. L’époque palatiale finale s’étendit d’environ 1450 avant JC à 1380 ou 1370 avant JC ; pendant cette époque seul le palais de Cnossos, très endommagé, continuait d’être utilisé en partie.

Vers 1380 avant JC un autre tremblement de terre mit fin à la civilisation palatiale minoenne. Débuta alors une époque post-palatiale où les Mycéniens, qui dominaient déjà la Grèce continentale, profitèrent de l’affaiblissement de la puissance minoenne pour prendre le contrôle de la Crète ; les découvertes archéologiques montrent que la culture minoenne incorpora des caractéristiques mycéniennes, et qu’une nouvelle écriture, l’écriture linéaire B (Γραμμική Β), un dérivé du linéaire A fut utilisée en Crète pour transcrire une forme de la langue grecque. L’époque post-palatiale a vu des changements dans l’administration, tandis que les troubles sociopolitiques en Méditerranée orientale, au XIIe siècle avant JC, ont entraîné des mouvements de population, la création de nouvelles implantations, principalement sur les collines naturellement fortifiées de l’île, et une tendance de la Crète au repli sur soi.

Cette époque post-palatiale, qui peut également être nommée époque mycénienne, s’étendit jusqu’au XIe siècle avant JC, vers 1050, c’est-à-dire jusqu’à l’invasion dorienne.

Ces dernières périodes de la civilisation minoenne sont caractérisées par l’abondance de sites archéologiques ; dans la province de Réthymnon, les vestiges proviennent principalement de cimetières ou de tombes isolées.

La fouille systématique d’une nécropole située près de la localité d’Arméni (Αρμένοι) a révélé le plus grand cimetière minoen découvert jusqu’à présent. L’utilisation principale de la nécropole d’Arméni (νεκρόπολη των Αρμένων) se situe à l’époque palatiale finale et à l’époque post-palatiale, d’environ 1450 avant JC à environ 1200 avant JC.

La nécropole d’Arméni comprend 231 caveaux funéraires, ou tombes à chambre (θαλαμωτός τάφος), avec une rampe ou un escalier d’accès creusé dans la roche naturelle.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Larnax minoen post-palatial mis au jour à Armeni. Cliquer pour agrandir l'image.Deux de ces caveaux, les caveaux n° 24 et n° 159 sont les plus impressionnants, tant par leur taille que par la présence d’un pilier ou d'un pilastre dans la chambre, respectivement central et latéral. Des pierres brutes et des colonnes en forme de dalles ont été utilisées pour marquer au moins certains des caveaux. La plupart des caveaux étaient des caveaux familiaux, avec des utilisations successives, et parmi elles ont été retrouvées des tombes de guerriers. Les morts étaient disposés soit sur le sol, enveloppés dans un linceul de lin, soit dans des sarcophages en terre cuite richement décorés, nommés larnax (λάρνακα, λάρναξ en grec ancien, pluriel λάρνακες). Le thème des larnax reflète des concepts religieux, car la présence de symboles sacrés, tels que des haches doubles et des cornes de consécration, est très courante.

Un très grand nombre de vases proviennent du cimetière, tandis que la série d’outils et d’armes en bronze est remarquable et la variété des bijoux et des pierres à sceller est impressionnante.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Casque en défenses de sanglier d'époque post-palatiale de la tombe 167. Cliquer pour agrandir l'image.Les découvertes importantes comprennent un casque de guerrier fait de défenses de sanglier, découvert dans le caveau n° 167, une jarre à étrier, littéralement « amphore à pseudo-bouche » (ψευδόστομος αμφορέας), avec une inscription en écriture linéaire B qui donne le nom « wi-na-jo », découverte dans le caveau n° 146, (une amphore similaire de Knossos est exposée au musée archéologique d’Héraklion) et un panier (κάλαθος) en roseau, avec son couvercle clouté de bronze, conservé en partie.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Larnakes d'époque post-palatiale découvert dans la tombe 24 de la nécropole d'Armeni. Cliquer pour agrandir l'image.La tombe n° 24, l’une des plus grandes du cimetière d’Arméni, se distinguait par un pilier central caractéristique. La tombe contenait une larnax (λάρνακα) à décor polychrome noir, bleu et rouge, sur fond de couleur blanc cassé. Un des panneaux représente une scène de chasse : accompagné de son chien, un chasseur attaque avec sa lance (δόρυ) et son poignard (εγχειρίδιο) un cervidé (ελάφι), après avoir tendu un filet devant l’animal.

Les offrandes funéraires du tombeau comprenaient deux jarres à étriers (ψευδόστομος αμφορέας) (2, 6), deux brûle-encens (θυμιατήρια) (3, 10), un alabastron (αλάβαστρο), c’est-à-dire un flacon en albâtre pour de l’huile ou du parfum (4), une assiette (πινάκιο) (5), une kylix (κύλικα, κύλιξ en grec ancien) (7), une coupe conique (κωνικό κύπελλο) (8), un panier (κάλαθος) (9), un couteau en bronze (χάλκινο μαχαίρι) (11) et deux pierres à sceller (σφραγιδόλιθοι) (12 - 13). Ces artefacts datent de la période d’environ 1400 à 1300 avant JC ; ils sont exposés dans les vitrines A1 et A2.

Un autre cimetière a été partiellement mis au jour à Maroulas (Μαρουλάς). Les tombes mises au jour dans la zone de Chamalévri (Χαμαλεύρι) sont liées à ce peuplement qui a continué d’être habité à l’époque post-palatiale ; d’autres tombes, à Pigi (Πηγή), à Mési (Μέση) et à Adélé (Άδελε), correspondent à de petites zones résidentielles, satellites de Chamalévri. Une tombe à chambre à Pangalochori ou Pagkalochori (Παγκαλοχώρι) a livré des découvertes exceptionnelles. Des tombes à chambre ont été fouillées à Angéliana ou Aggéliana (Αγγελιανά), située au nord-ouest de Pérama, à Chouméri (Χουμέρι), à Apostoli (Αποστόλοι) et dans de nombreux autres endroits de la province de Réthymnon. La découverte de caveaux funéraires dans les limites de la ville de Réthymnon, comme à Mastabas (Μασταμπάς), indique une habitation de la région. Des tombes à tholos, en groupes ou individuelles, ont été fouillées dans la zone plus large d’Apodoulou (Αποδούλου).

Durant cette époque, l’antre de l’Ida (Ιδαίον Άντρον) et la grotte de Mélidoni ont continué de fonctionner comme lieux de culte, tandis qu’une utilisation cultuelle est également confirmée dans les grottes de Latzimas (Λατζιμάς), près de Prinos.

Au cours du XIIe siècle avant JC, une période de bouleversements politiques et sociaux dans l’est de la Méditerranée, la présence humaine est notée dans des endroits naturellement fortifiés et inaccessibles, comme le pic de Sidéros (κορυφή Σίδερος) à Bali (Μπαλί), Atsipadès (Ατσιπάδες) et Orné (Ορνέ). De nouveaux peuplements ont été établis à Thronos (Θρόνος), à Véni (Βένι) et à Agia Eirini (Αγία Ειρήνη). L’occupation est également attestée à Axos (Αξός) et à Éleutherna (Ελεύθερνα).

Des artefacts découverts dans ces sites archéologiques sont présentés dans la vitrine P10.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Poteries funéraires d'époque post-palatiale. Cliquer pour agrandir l'image.1 : Flacon, Mastabas, Réthymnon, vers 1450-1300 avant JC. 2 : Kylix (κύλιξ), Mastabas, Réthymnon, vers 1450-1300 avant JC. 3 : Pyxide (πυξίς), Mastabas, Réthymnon, vers 1450-1300 avant JC. 4 : Pyxide décorée d’oiseaux de paradis, imitant des prototypes en métal, Pigi, vers 1450-1300 avant JC. 5 : Hydrie (ὑδρία), Pigi, vers 1450-1300 avant JC. 6 : Coupe ou bol peu profond, Mastabas, Réthymnon, vers 1450-1300 avant JC. 7 : Coupe à bec verseur, Mastabas, Réthymnon, vers 1450-1300 avant JC. 8 - 9 : Coupes, Angéliana, vers 1450-1300 avant JC. 10 : Vase composite, vers 1450-1300 avant JC. 11 : Jarre à étrier, Sata, vers 1400-1200 avant JC. 12 : Kylix, Apostoli, vers 1380 ou 1370-1300 avant JC.

13 : Pyxide, Apodoulou, vers 1400-1200 avant JC. La pyxide est décorée de cornes de consécration, symbole sacré.

14 : Pendentif en pierre en forme de figure féminine, Angéliana, vers 1300-1200 avant JC.

15 : Fusaïoles en pierres semi-précieuses, Pangalochori, Angéliana, vers 1380 ou 1370-1200 avant JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Poteries funéraires d'époque post-palatiale. Cliquer pour agrandir l'image.16 : Cratère avec socle, Pigi, vers 1380 ou 1370-1300 avant JC. Une pieuvre stylisée recouvre toute la surface du cratère ; le cratère repose sur un support cylindrique à trois pieds décoré de fleurs stylisées émergeant de cornes de consécration ; le support, une forme rare en poterie, imite les prototypes en métal.

17 : Alabastron, Pangalochori, entre 1380 ou 1370 et 1300 avant JC. Les symboles religieux sont disposés sur deux registres sur le corps ; le registre supérieur présente des cornes de consécration et une branche, un motif courant sur les vases et les larnax de cette période ; le registre inférieur représente une colonne avec base et chapiteau, sous laquelle émergent deux barres, composition associant une interprétation minoenne du pilier égyptien « djed » et Osiris, dieu des Enfers et de l’Au-delà dans la mythologie égyptienne.

18 - 19 : Rhytons ou vases à fond percé, probablement à usage rituel, Pigi, vers 1450-1200 avant JC.

20 : Bol en pierre en forme de nid, Apostoli. Ce vase date d’une période antérieure et a été placé comme héritage à l’intérieur d’une tombe datant entre environ 1380 ou 1370 et 1200 avant JC.

21 : Bol en pierre en forme de nid, dont le couvercle appartenait à l’origine à un autre vase, Angéliana. Ce vase date d’une période antérieure et a été placé comme héritage familial à l’intérieur d’une tombe datant d’environ 1450-1200 avant JC.

22 : Dague, Apostoli, vers 1450-1200 avant JC.

23 : Fendoir, Apostoli, vers 1450-1200 avant JC.

24 : Colliers en or et en faïence de cristal de roche et pâte de verre, Pangalochori, entre environ 1380 ou 1370 et 1300 avant JC. Ces colliers appartenaient à une femme enceinte qui avait été enterrée dans une larnax décorée de symboles religieux (cornes de consécration, doubles haches) à l’intérieur d’une tombe à chambre ; la même tombe contenait un alabastron (17), qui porte également des symboles religieux, un miroir avec des démons minoens sur le manche et une balance pour peser les âmes.

Les contextes résidentiels des phases finales de la civilisation minoenne, à savoir l’époque palatiale finale et surtout l’époque post-palatiale, contiennent souvent des objets de culte indiquant l’existence de « sanctuaires domestiques ».

La pratique minoenne du culte dans les espaces en plein air, les grottes et les abris sous roche, comme l’abri sous roche ou la grotte d’Agios Antonios (σπήλαιο του Αγίου Αντωνίου) dans les gorges de Patsos (φαράγγι Πατσού), s’est poursuivie pendant cette période ; pendant l’époque post-palatiale, l’utilisation religieuse de cette grotte s’est intensifiée et a atteint son apogée au cours des époques ultérieures.

Une tombe à chambre à Mési (Μέση) et des tombes à Voléonès (Βολεώνες), près de Patsos, datent d’environ 1200 avant JC. L’utilisation du cimetière d’Atsipadès (Ατσιπάδες) remonte à la transition de l’âge du bronze à l’âge du fer.

Une impressionnante tombe à tholos a été identifiée près de Margarites (Μαργαρίτες).

Des figurines de déesses aux bras levés, ou « déesses aux mains levées » (θεάς με υψωμένα χέρια), ont été découvertes à Saktouria (Σακτούρια) et à Pangalochori (Παγκαλοχώρι) ; des fragments de figurines du même type et un rhyton en forme de cochon proviennent de la fouille d’un bâtiment à Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης), près de Kouroutès dans le dème d’Amari.

Des artefacts de ces sites archéologiques sont présentés dans les vitrines P11 et P12.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Céramiques d'époque post-palatiale. Cliquer pour agrandir l'image.1 : Figurine en terre cuite de déesse aux bras levés, Pangalochori, environ entre 1320 et 1200 avant JC.

2 : Figurine de déesse aux bras levés, Saktouria, vers 1450-1300 avant JC.

3 : Figurine féminine aux bras levés, vers 1300-1200 avant JC.

4 : Base de vase avec figures ajoutées, Patsos, abri sous roche d’Agios Antonios, vers 1300-1200 avant JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts d'époque post-palatiale. Cliquer pour agrandir l'image.5 : Deux personnages en étreinte, Patsos, abri sous roche d’Agios Antonios, vers 1050-Xe siècle avant JC.

6 : Tête de figurine humaine, Patsos, abri sous roche d’Agios Antonios, vers 1200-1050 avant JC.

7 : Tête de figurine humaine, cimetière d’Arméni, vers 1380 ou 1370-1200 avant JC.

8 : Figurine humaine, cimetière d’Arméni, vers 1380 ou 1370-1200 avant JC.

9 : Balance en bronze, tombeau à chambre de Pankalochori, vers 1380-1300 avant JC.

10 - 11 : Bras de figurines de divinités aux bras levés, Agios Ioannis, vers 1300-1200 avant JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Céramiques d'époque post-palatiale. Cliquer pour agrandir l'image.12 : Rhyton en forme de truie, Agios Ioannis, vers 1300-1200 avant JC.

13 : Feuille d’or d’un chaton d’anneau avec scène religieuse, tombeau à tholos de Margaritès, vers 1400-1300 avant JC. Une enceinte sacrée avec un arbre en son centre est flanquée d’une déesse assise à droite et de « cadeaux sacrés » - un vêtement, une épée et un collier - placés devant un siège en bois, peut-être un trône, à gauche.

14 : Miroir en bronze avec un manche en os décoré de « démons minoens », tombe à chambre de Pangalochori, vers 1380-1300 avant JC. Les démons minoens étaient des créatures hybrides à tête et pattes de lion, associées à la fertilité ; ils sont souvent représentés avec des cruches offrant des libations, comme sur cet objet.

Époque dorienneL’époque sub-minoenne (Υπομινωική περίοδος / Ypominoikí períodos)
L’époque sub-minoenne est l’époque qui marque la transition entre l’âge du bronze (Εποχή του χαλκού) et l’âge du fer (Εποχή του σιδήρου) ; cette époque voit la Crète envahie par les Doriens dont les armes en fer assurent la supériorité militaire. Le musée de Réthymnon délimite cette époque sub-minoenne entre 1050 avant JC et 970 avant JC, mais certains historiens la font débuter au XIIe siècle avant JC. L’époque sub-minoenne fait partie de ce que l’on nomme les « âges obscurs » qui s’étendront jusqu’au début de l’époque archaïque, vers 700 avant JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts d'époque sub-minoenne de Pantanassa (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.Le cimetière de Pantanassa (Παντάνασσα) date de la transition entre cette époque sub-minoenne à l’époque proto-géométrique ; on y a mis au jour un petit caveau funéraire à tholos, contenant les sépultures par crémation de deux guerriers, particulièrement importantes. Les restes de la première crémation ont été placés à l’intérieur de l’impressionnant cratère en bronze en forme d’amphore (8), décoré sur le col de cornes de libation en relief. L’urne à cendres de la deuxième sépulture, une amphore (2), a été placée à l’intérieur d’un petit pithos (1). Les offrandes funéraires comprennent des vases, une amphore (11), des lécythes (5, 12), une petite jarre à étrier (4, 9 - 10), de petits cratères (13 - 14) et plusieurs petites armes en fer (15) et des bijoux (6). Les restes du bûcher et de deux pointes de lance courbées (7) ont été identifiés à l’entrée de la tombe ; elles datent du XIe siècle ou du Xe siècle avant JC.

Le cratère amphoroïde en bronze (8), daté du XIe siècle ou du Xe siècle avant JC, l’un des très rares exemples de ce type, et le lécythe à décor incisé (3) indiquent des relations avec Chypre. L’utilisation du cratère amphoroïde comme urne cinéraire et les armes « mortes » (tordues) du bûcher rappellent les pratiques funéraires décrites dans les poèmes homériques.

Époque classiqueRéthymnon aux époques historiques (Ιστορικοί Χρόνοι / Istorikoí Chrónoi)
Pendant les mouvements de population du début du Ier millénaire avant JC connus sous le nom d’invasion dorienne, de nouvelles tribus grecques venues du nord s’installèrent en Crète et introduisirent une culture différente, qui fit de l’île une partie du monde grec antique. Le début de l’âge du fer vit la formation des premières cités historiques ; les vestiges archéologiques de cette époque suggèrent un niveau de vie élevé et des contacts fréquents avec le Proche-Orient et Chypre.

La Crète prospéra au début de l’époque archaïque ; la sculpture et le travail du métal se développèrent considérablement sous l’influence du Proche-Orient. L’usage généralisé de l’alphabet grec fut le développement le plus important.

Les institutions sociales et politiques furent consolidées et le droit codifié à cette époque. La Crète participa peu à la colonisation grecque, tendant vers l’introversion, encore plus au cours des siècles suivants. La Crète ne participa pas à la guerre contre les Perses au cours de l’époque classique ancienne. Les traditions archaïques dans les institutions, la société et l’économie restèrent fortes, séparant l’île de la voie suivie par le reste du monde grec. Néanmoins, Platon considérait la Crète comme un État modèle, et l’île conserva son prestige en tant que centre religieux.

Pendant l’époque hellénistique, au lendemain des conquêtes d’Alexandre le Grand, la Crète se retrouva au centre de la Méditerranée orientale culturellement unifiée. Les cités-États, une institution conservatrice qui survécut à cette période, étaient en conflit constant les unes avec les autres. De nombreux citoyens crétois trouvèrent un exutoire dans la piraterie ou combattirent comme mercenaires dans les armées des royaumes hellénistiques.

Rome, sous prétexte de piraterie, conquit la Crète en 67 avant JC. L’île devint par la suite une province de l’Empire romain. Les cités crétoises conservèrent leur indépendance et la fédération informelle établie à l’époque hellénistique – nommée « Ligue crétoise » dans les sources écrites – survécut et servit de représentant politique à la province romaine formée par la Crète et la Cyrénaïque.

La vieille ville de Réthymnon en Crète. Plan du musée. Cliquer pour agrandir l'image.Les époques historiques s’étendent sur environ quinze siècles, depuis le début du Ier millénaire avant JC jusqu’au IVe siècle après JC. On distingue traditionnellement sept époques : l’époque protogéométrique de 970 avant JC à 810 avant JC ; l’époque géométrique de 810 avant JC à 710 avant JC ; l’époque archaïque ancienne de 710 avant JC à 600 avant JC ; l’époque archaïque de 600 avant JC à 500 ou 480 avant JC ; l’époque classique de 500 ou 480 avant JC à 323 avant JC ; l’époque hellénistique de 323 avant JC à 67 avant JC ; l’époque romaine de 67 avant JC au IVe siècle après JC.

Les artefacts des époques historiques sont présentés dans les zones de couleur bleue du plan du Musée archéologique.

Époque géométriqueL’époque géométrique (Γεωμετρική εποχή / Geometrikí epochí)
L’époque géométrique est habituellement décomposée en deux périodes, sans que la distinction entre les deux périodes soit très explicitée : l’époque protogéométrique (πρωτογεωμετρική περίοδος) de 970 avant JC à 810 avant JC et l’époque géométrique (γεωμετρική περίοδος) de 810 avant JC à 710 avant JC.

L’époque géométrique a vu la généralisation de la métallurgie du fer qui a contribué au développement. L’arrivée des tribus grecques et leur intégration dans la population indigène ont créé un nouvel environnement culturel, comme l’indiquent les noms des lieux, les noms des dieux, les noms des mois et des tribus, ainsi que la généralisation de la pratique de la crémation des morts. Les changements sociaux et politiques se sont reflétés dans la formation des premières villes, l’érection de temples au sein du tissu urbain et la création de nouveaux cimetières.

Les découvertes archéologiques confirment la préférence constante, à cette époque, de positions fortifiées comme lieux de résidence, comme le peuplement mis au jour au sommet de la colline de Kéfala de Syvritos (Κεφάλα της Συβρίτου). Syvritos (Σύβριτος), Axos (Αξός) et Éleutherna (Ελεύθερνα) sont les peuplements importants de cette époque ; Lappa (Λάππα) a également livré des preuves d’habitation.

L’Antre de l’Ida (Ιδαίο Άντρο) était le sanctuaire le plus important de Crète à cette époque, avec de nombreuses offrandes qui démontrent son caractère panhellénique, comme le montrent les nombreuses offrandes votives exposées au Musée archéologique d’Héraklion. Mikra Anogia (Μικρά Ανώγεια), à 4 km au sud de Réthymnon, et la grotte de Mélidoni (σπήλαιο Μελιδονίου) ont également fourni des preuves de culte. Un sanctuaire de cette époque a été découvert sur le site de l’« île » d’Eleftherna (Νησί της Ελεύθερνας).

Les découvertes des cimetières en particulier démontrent un niveau de vie élevé et des relations étroites avec le Proche-Orient et Chypre, qui ont influencé l’art, la religion et l’économie de la Crète. La vaste nécropole d’Orthi Pétra (Ορθή Πέτρα) à Eleftherna a été créée à l’époque protogéométrique et son utilisation a continué sans interruption à l’époque géométrique et jusqu’à l’époque archaïque, du début du IXe siècle avant JC au début du VIIe siècle avant JC. La nécropole présente des crémations, des sépultures en jarres et des sépultures simples, ainsi que d’importants bâtiments funéraires, des sculptures et des stèles ; de nombreux dons funéraires sont des importations ou des imitations d’objets importés et témoignent de contacts avec d’autres régions de Grèce et de la Méditerranée orientale.

Une grande partie des découvertes de la nécropole d’Orthi Petra, ainsi que des découvertes des quartiers résidentiels d’Eleftherna, est exposée dans des salles spécialement aménagées du Musée du site archéologique d’Eleftherna, mais le musée archéologique de Réthymnon en présente aussi près d’une trentaine. Les découvertes comprennent de nombreux récipients et objets en argile (1 - 19), des récipients en bronze (20 - 21, 26), des bijoux (22 - 24) et des armes. Ces découvertes sont exposées dans la vitrine P13.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Poteries funéraires de l'époque géométrique. Cliquer pour agrandir l'image.1 : Cratère (κρατήρας), importé d’Attique (Αττική), seconde moitié du IXe siècle avant JC. 2 : Cruche ou œnochoé (οινοχόη), IXe siècle avant JC. 3 : Coupe (κύπελλο), de la fin du VIIIe siècle au début du VIIe siècle avant JC. 4 : Coupe, seconde moitié du VIIIe siècle avant JC. 5 : Amphore (αμφορέας), VIIIe siècle avant JC. 6 : Amphore, première moitié du VIIe siècle avant JC. 7 : Petite amphore (αμφορίσκος), seconde moitié du IXe siècle avant JC. 8 - 9 : Lécythes créto-chypriotes (κρητοκυπριακά ληκύθια), fin du VIIIe siècle avant JC - VIIe siècle avant JC. 10 : Lécythe (λήκυθος), fin du IXe siècle - début du VIIIe siècle avant JC. 11 - 12 : Petits lécythes (ληκύθια), IXe siècle avant JC. 13 : Aryballe (αρύβαλλος), seconde moitié du VIIIe siècle avant JC. 14 : Flacon (φλασκί), première moitié du IXe siècle avant JC. 15 : Skyphos (σκύφος), seconde moitié du VIIIe siècle avant JC. 16 : Petit cratère (κρατηρίσκος), seconde moitié du IXe siècle avant JC. 17 - 18 : Petites amphores (αμφορίσκοι), VIIIe siècle avant JC. 19 : Fruit miniature (ομοίωμα καρπού), VIIIe siècle - VIIe siècle avant JC. 20 : Coupe cannelée (ομφαλωτή φιάλη) en bronze à bosse, VIIe siècle avant JC. 21 : Coupe cannelée en bronze à bosse, VIIIe siècle avant JC. 22 : Fibule en argent (ασημένια περόνη), fin du VIIIe siècle - début du VIIe siècle avant JC. 23 : Boucle en bronze (χάλκινη πόρπη), IXe siècle avant JC. 24 : Feuille d’or (χρυσό έλασμα), seconde moitié du IXe siècle avant JC ; la feuille représente une figure féminine aux bras levés. 25 : Pointes de lance en fer (σιδερένιες αιχμές δοράτων), seconde moitié du VIIIe siècle avant JC.

Époque archaïqueL’époque archaïque (Αρχαϊκή περίοδος / Archaïkí períodos)
L’époque archaïque est décomposée par les archéologues en deux phases : une époque archaïque dite ancienne (πρώιμη αρχαϊκή περίοδος), aussi nommée « époque dédalique » (δαιδαλική περίοδος / daidalikí períodos) ou encore « époque orientalisante » (ανατολίζουσα περίοδος / anatolízousa períodos), car l’influence du Proche-Orient y était prépondérante ; cette époque orientalisante s’est étendue au VIIe siècle avant JC, d’environ 710 avant JC à 600 avant JC ; la seconde époque est l’époque archaïque proprement dite qui s’est étendue au VIe siècle avant JC, d’environ 600 avant JC à 500 ou 480 avant JC.

L’époque archaïque ancienne fut une époque de grande prospérité pour la Crète, avec des relations intenses et des influences en provenance de la région du Proche-Orient (Εγγύς Ανατολή) ; les motifs décoratifs orientaux, tels que les griffons et autres créatures chimériques, étaient souvent utilisés dans l’art, d’où le terme « orientalisant ». C’est également durant cette époque que furent créées les premières œuvres remarquables de sculpture, dont certaines sont qualifiées de « dédaliques », faisant écho à la tradition du légendaire artisan crétois Dédale ; la déesse en tuf (πώρινη θεά) d’Onythé (Ονυθέ) est un exemple typique de cette tendance. Les grands pithoi à décor en relief de scènes mythiques et de créatures imaginaires sont tout aussi caractéristiques et sont révélateurs de la qualité de l’art céramique ; le travail du métal était également florissant, comme le montrent les objets remarquables du sanctuaire de l’Antre de l’Ida, d’Axos et d’Éleutherna. Des œuvres d’artistes crétois ont été retrouvées dans les grands sanctuaires panhelléniques d’Olympie et de Delphes.

La Crète eut à cette époque une faible participation au phénomène panhellénique de colonisation grecque, bien que les Crétois soient traditionnellement associés à la fondation de Cyrène (Κυρήνη) en Afrique du Nord et de Géla (Γέλα) sur la côte méridionale de la Sicile.

À l’époque archaïque, les institutions sociales et politiques furent consolidées et les lois furent codifiées. La Crète n’était plus à l’avant-garde des développements artistiques ; au contraire, on y observait une tendance à l’introversion qui s’accentua au cours des siècles suivants. La cité-État était l’entité politique de cette époque où la classe des citoyens-hoplites exerçait le pouvoir, dont le caractère militaire se reflète dans la coutume d’offrir des armes aux sanctuaires. Les cités puissantes de l’époque archaïque étaient Axos, Éleutherna et Onythé (Ονυθέ), où des fouilles systématiques ont mis au jour de vastes édifices de cette époque. L’Antre de l’Ida, la grotte de Mélidoni (σπήλαιο Μελιδονίου) et le sanctuaire de Mikra Anogia (Μικρά Ανώγεια) ont également livré des découvertes montrant la poursuite de l’activité cultuelle.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts d'époque dédalique. Cliquer pour agrandir l'image.La vitrine P13 présente quelques artefacts datant de l’époque archaïque.

4 : Fragment de casque en bronze à motif de char, zone large d’Onythé, fin du VIIe siècle - début du VIe siècle avant JC.

5 : Plaques représentant probablement des divinités.

7 : Tête de figurine en terre cuite découverte à Axos et datant du VIe siècle avant JC. La coiffure caractéristique et la posture hiératique sont influencées par les représentations de la déesse orientale Astarté (Ἀστάρτη).

10 - 13 : Personnages nus avec les mains sur la poitrine ou la région pubienne provisoirement identifiés comme Aphrodite ; il s’agit de figurines découvertes à Axos et datant du VIIe siècle avant JC.

Dans la zone des statues, zone A4c, on peut voir une pierre tombale en marbre avec une représentation en relief d’un guerrier nu et de son bouclier, découvert dans la nécropole d’Eleftherna et datant de la période entre 550 et 500 avant JC.

Époque classiqueL’époque classique (Κλασική περίοδος / Klasikí períodos)
Le début de l’époque classique est marqué par l’invasion de la Grèce par les Perses, vers 490 avant JC, événement de grande conséquence pour l’ensemble du monde grec antique car il conduisit au développement des deux principaux centres de la Grèce : Athènes (Αθήνα) et Sparte (Σπάρτη). La Crète ne participa pas aux guerres dites médiques, les guerres contre les Perses (Περσικοί πόλεμοι), et se différencia du reste du monde grec en conservant ses traditions archaïques. Cependant, l’hypothèse d’un déclin de la Crète au cours de cette période n’est plus soutenue, car de nouvelles données archéologiques – notamment des preuves céramiques, qui indiquent des relations avec l’Attique (Αττική) et la Grèce continentale (ηπειρωτική Ελλάδα) – suggèrent le contraire. L’époque classique s’étendit de 500 ou 480 avant JC jusqu’en 323 avant JC.

Pendant l’époque classique les villes les plus importantes de la province de Réthymnon étaient Éleutherna (Ελεύθερνα), Axos (Αξός), Syvritos (Σύβριτος), Lappa (Λάππα) et les anciennes villes d’Onythé (Ονυθέ) et de Sfakaki (Σφακάκι) - Stavroménos (Σταυρωμένος). Le culte se poursuivait au sanctuaire de Mikra Anogia (Μικρά Ανώγεια), sur le territoire de Rithymna (Ρίθυμνα), comme en témoignent les offrandes votives en terre d’argile cuite.

Les vestiges archéologiques de l’époque classique dans la préfecture de Réthymnon sont limités et se composent principalement d’offrandes votives provenant de sanctuaires (1 - 13), de tombeaux (17 - 21) et de sculptures.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Bas-relief de l'époque classique. Cliquer pour agrandir l'image.À l’emplacement P14a est exposé un fragment de socle en marbre à décor en relief, retravaillé ultérieurement en élément architectural, Éleutherna, seconde moitié du Ve siècle avant JC ; la face principale représente une figure féminine offrant une cuirasse ; une face conserve la figure ébréchée d’un cavalier, l’autre est retravaillée.

Dans la vitrine P14b sont exposés des artefacts de l’époque classique découverts dans la province de Réthymnon.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts de l'époque classique. Cliquer pour agrandir l'image.1 - 4 : Bustes féminins en terre cuite, Mikra Anogia, Ve siècle avant JC - début du IVe siècle avant JC ; la dédicace de plaques et de bustes à des sanctuaires était une pratique courante ; ces offrandes étaient suspendues à l’intérieur des bâtiments ou aux arbres des sanctuaires en plein air.

5 - 6 : Statuettes féminines en terre cuite, Axos, Ve siècle avant JC.

7 - 8 : Têtes de statuettes en terre cuite, Axos, Ve siècle avant JC.

9 - 10 : Fragments de mains tenant des grenades de statuettes en terre cuite, Axos, Ve siècle avant JC.

11 - 13 : Figurines féminines en terre cuite, Axos, Ve siècle avant JC ; les figurines tiennent soit un porcelet (11), animal sacrificiel courant, soit effectuent le geste de la « découverte », qui consiste à soulever l’himation au-dessus de la tête avec la main gauche et à tenir un oiseau avec la droite (12 - 13) ; souvent associé à Héra (Ήρα) et aux mariées en général, ce geste symbolise le passage à la vie conjugale.

14 : Fragment de vase à figures rouges avec personnage devant un lavabo, Stavroménos, seconde moitié du Ve siècle avant JC ; probablement importé d’Attique.

15 : Petit lécythe à figures rouges, Syvritos, seconde moitié du Ve siècle avant JC.

16 : Figurine en bronze d’une koré (κόρη), Lappa, première moitié du Ve siècle avant JC.

17 - 21 : Vases en argile, Sfakaki, Ve siècle avant JC ; le bassin (17), la petite amphore (18), les lécythes (ληκύθια) (19 - 20) et le plémochoé (πλημοχόη), une vasque peinte en noir à motif de langue (21), probablement importés d’Attique, proviennent tous du même caveau funéraire.

Époque hellénistiqueL’époque hellénistique (Ελληνιστική περίοδος / Ellinistikí períodos)
L’époque hellénistique débute de manière conventionnelle avec la mort d’Alexandre le Grand, en 323 avant JC, et prend fin, en Crète, en 67 avant JC, date de la conquête de l’île par les Romains. À cette époque, la Méditerranée orientale et une grande partie de l’Orient étaient unifiées culturellement, le grec étant la langue commune. Malgré des guerres incessantes, ce vaste territoire a connu une croissance économique et un développement sans précédent dans les arts et les sciences.

Situé stratégiquement au carrefour des anciennes routes commerciales, la Crète s’est retrouvée au centre du monde hellénistique. L’institution conservatrice de la cité-État a été conservée. L’île, où les conflits et les alliances toujours changeantes des villes étaient fréquents, fut indirectement impliquée dans les développements en participant aux alliances des successeurs d’Alexandre le Grand, en fournissant des mercenaires à leurs armées en guerre. Les activités des mercenaires et des pirates, toutes deux liées à la traite des esclaves, étaient d’importantes sources de revenus pour les villes et les citoyens, aux côtés du commerce et de l’agriculture, les sources traditionnelles de revenus. Une fédération informelle de cités crétoises, nommée dans les sources écrites « Ligue des Crétois » (Κοινό των Κρηταιέων), fut établie à l’époque hellénistique.

Dans l’arrière-pays de Réthymnon, les cités d’Éleutherna, d’Axos, de Lappa, de Syvritos et celle d’Onythé (Ονυθέ) conservèrent leur pouvoir, comme l’attestent les témoignages épigraphiques et numismatiques et les découvertes des maisons spacieuses et des riches tombes. Les fouilles systématiques sur le site de Nissi à Eleftherna ont mis au jour de vastes maisons et des espaces d’ateliers datant de l’époque hellénistique. Dans le même temps, des peuplements côtiers se développèrent en raison de l’augmentation du commerce et de la navigation : Rithymna (Ρίθυμνα), dont le territoire comprenait aussi le peuplement d’Agia Irini (Αγία Ειρήνη), Panormos (Πανόρμος), peut-être l’ancienne Panarmos (Πάναρμος), et la colonie de Sfakaki (Σφακάκι) - Stavroménos (Σταυρωμένος), peut-être l’ancienne Allaria (Αλλαρία) ou Agrion (Άγριον), sont des exemples caractéristiques de cette tendance.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Pesons de métier à tisser d'époque hellénistique. Cliquer pour agrandir l'image.Des ensembles domestiques et funéraires témoignent d’une élévation du niveau de vie à l’époque hellénistique, des inscriptions (1 - 2) et des monnaies (21) nous renseignent sur la vie politique et religieuse et les relations entre les cités. Des ustensiles utilisés pour la préparation et la présentation des aliments (5 - 8, 10 - 11, 13 - 14), des meubles (12), des instruments cosmétiques (9), des objets liés à des activités telles que le tissage (3 - 4) ou le culte dans les sanctuaires domestiques et publics (15 - 20) illustrent des aspects de la vie quotidienne.

Une vitrine montre des poids de métier à tisser, ronds ou pyramidaux, datant du IIIe siècle avant JC, découverts à Lappa.

La vitrine P15 présente des artefacts d’époque hellénistique.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Poteries d'époque hellénistique. Cliquer pour agrandir l'image.5 : Hydrie, Rithymna, IIe siècle avant JC.

6 : Marmite avec couvercle, Rithymna, IIe siècle avant JC.

7 : Coupes de formes diverses, Rithymna, IIIe siècle - IIe siècle avant JC.

8 : Petite coupe, Agia Irini, IIe siècle avant JC.

9 : Flacon à parfum, Panormo, IIIe siècle avant JC.

10 : Mortarium, Panormo, IIIe siècle avant JC.

11 : Kantharos, récipient à boire, Stavroménos, IIIe siècle avant JC.

12 : Lampes, Rithymna et Stavroménos, IIIe siècle - IIe siècle avant JC.

13 : Coupe avec tête de Méduse au centre, Agia Irini, IIe siècle avant JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts d'époque hellénistique. Cliquer pour agrandir l'image.14 : Cratère avec guirlande de lierre sur le col, Agia Irini, IIIe siècle - IIe siècle avant JC.

15 : Brûle-encens (θυμιατήρι), Rithymna, IIe siècle avant JC.

16 : Seau à charbon, Agia Irini, IIIe siècle - IIe siècle avant JC ; ustensile pour brûler de l’encens ou transporter de petites quantités de charbon de bois ; la forme est inchangée depuis l’époque minoenne.

17 : Hékataion (Εκαταίον) en pierre, Axos, IIIe siècle - Ier siècle avant JC ; statue de la déesse Hécate (Ἑκάτη), protectrice des routes et des entrées, composée de trois personnages ; les Hékataia étaient placées aux carrefours de trois routes, aux entrées des maisons et dans les sanctuaires en tant qu’offrandes votives ; la triple représentation de la déesse est enracinée dans la tradition attique.

18 : Âne miniature en terre cuite, Panormos, IIIe siècle avant JC.

19 : Colombe miniature, Panormos, IIIe siècle avant JC.

20 : Groupe de personnages masculins avec bouclier circulaire et lance, de nos jours perdus, debout dans une niche, Agia Irini, IIIe siècle - IIe siècle avant JC.

21 : Pièces de monnaie des cités-États de la région de Réthymnon ; ces pièces représentent généralement la divinité protectrice de la ville et le symbole de cette divinité ou de la ville.

Empire romainL’époque romaine (Ρωμαϊκή περίοδος / Romaïkí períodos)
Déjà à la fin de l’époque hellénistique, Rome arbitrait les conflits incessants entre les cités crétoises. L’attitude des Crétois à l’égard des opérations militaires romaines en Méditerranée orientale et leur participation à des raids de pirates incitèrent Rome à envoyer en Crète, en 69 avant JC, Quintus Caecilius Metellus Pius (Κόιντος Καικίλιος Μέτελλος Πίος), qui acheva sa conquête de l’île en 67 avant JC. La Crète fut incorporée à l’État romain avec la Cyrénaïque en Afrique du Nord, en tant qu’une seule province, sous un commandement commun basé à Gortyne (Γόρτυνα). Les cités crétoises conservèrent leur système administratif et la « Ligue des Crétois » (Κοινό των Κρηταιέων) devint la représentation politique de la province. L’époque romaine de la Crète prit fin à la chute de l’Empire romain, au IVe siècle après JC.

En tant que partie de l’Empire romain, la Crète suivit les développements sociaux, économiques et administratifs du monde romain ; les habitants bénéficiaient des conditions de sécurité et de prospérité qui prévalaient dans la région méditerranéenne et ont conduit au développement de centres résidentiels de la province de Réthymnon, comme Lappa, qui jouissait du statut de cité libre, Éleutherna, Rithymna, Syvritos, Panormo et la cité de Sfakaki - Stavroménos. Le culte se poursuivait dans la grotte de Mélidoni et l’Antre de l’Ida.

Les découvertes dans les bâtiments résidentiels, les ateliers et les tombeaux témoignent de la grande circulation des hommes et des produits dans l’Empire romain. Les thermes fouillés dans divers sites de la province de Réthymnon, trois villas et de belles sculptures témoignent d’un niveau de vie élevé, au moins pour une partie de la population.

Les vitrines P16 et P17 présentent des artefacts de l’époque romaine.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Bronzes d'époque romaine. Cliquer pour agrandir l'image.1 : Lampe en bronze, Éleutherna (Ελεύθερνα), après le Ier siècle avant JC. Cette lampe exquise est décorée d’une figurine de Dionysos chevauchant une panthère, motif populaire depuis l’époque hellénistique.

2 : Lampe en argile, Mourné (Μουρνέ), Ier siècle - IIe siècle après JC.

3 : Lampe en argile, Kentrochori (Κεντροχώρι), Ier siècle - IIe siècle après JC. Cette lampe de type « crétois » était fabriquée localement.

4 : Petit lécythe en bronze à anse terminée par une tête de bélier, Stavroménos (Σταυρωμένος), Ier siècle après JC.

5 - 7 : Flacons à parfum en bronze, Stavroménos, Ier siècle après JC.

8 : Vase double en bronze, Stavroménos, Ier siècle après JC. L’anse est fixée sur l’élément horizontal reliant les deux corps cylindriques.

9 - 10 : Pyxides de plomb, Stavroménos, Ier siècle après JC.

11 - 13 : Bols, unis (11) et cannelés (12-13), Stavroménos, Ier siècle après JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts d'époque romaine. Cliquer pour agrandir l'image.14 : Flacons à parfum en verre soufflé, Stavroménos et autres sites, Ier siècle - IIIe siècle après JC. Les flacons à parfum sont une découverte courante dans les tombes. Ce type de flacon à parfum a été produit dans un certain nombre de sites, principalement dans l’Empire romain d’Orient et distribué dans toute la Méditerranée.

15 : Cruche globulaire en verre soufflé, Stavroménos, Ier siècle après JC.

16 : Coupe, Stavroménos, Ier siècle après JC.

17 : Flacon à parfum en forme de tête humaine, Ier siècle - IIIe siècle après JC.

18 : Petit cratère, Angouséliana (Αγκουσελιανά), Ier siècle - IIIe siècle après JC.

19 : Trulla, ustensile en forme de casserole avec anse horizontale imitant les prototypes métalliques, Angouséliana, Ier siècle - IIIe siècle après JC.

20 - 21 : Coupes, Stavroménos, Ier siècle après JC.

22 - 24 : Coupes cannelées, Stavroménos, Ier siècle après JC. Ce type de coupe cannelée est courant en Italie du Nord, mais se rencontre également dans toute la Méditerranée, de l’Espagne à la mer Noire.

25 : Coupe en verre bicolore, Stavroménos, Ier siècle après JC.

26 : Petite amphore en verre tricolore, Stavroménos, Ier siècle après JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts d'époque romaine. Cliquer pour agrandir l'image.27 : Pièces de monnaie des empereurs romains.

28 : Skyphos émaillé, Stavroménos, Ier siècle avant JC, importé d’Asie Mineure.

29 : Coupe, Ier siècle après JC.

30 : Petit skyphos, Mourné, IIe siècle après JC.

31 : Assiette, Chamalévri (Χαμαλεύρι), IVe siècle après JC.

32 - 33 : Cruches, Stavroménos, Ier siècle après JC.

34 : Flacons à parfum, Stavroménos, Ier siècle après JC.

35 : Strigiles en bronze, instruments utilisés par les athlètes pour nettoyer leur corps après l’exercice, Stavroménos, Ier siècle avant JC - Ier siècle après JC.

36 : Miroir en bronze, Ier siècle - IIIe siècle après JC.

37 : « Aiguilles » en verre, Ier siècle - IIIe siècle après JC.

38 : Épingles en os, Lappa (Λάππα), IIe siècle - IIIe siècle après JC. Les épingles et les aiguilles étaient utilisées pour fixer les vêtements et les coiffures, ou comme instruments cosmétiques pour appliquer du parfum, des pigments ou des baumes.

39 : Phiale (φιάλη), coupe en bronze sans anse servant aux libations, Stavroménos, Ier siècle après JC.

Les découvertes sous-marines de la région d’Agia Galini (Αγία Γαλήνη) soulignent la position stratégique de la Crète et l’importance des ports de sa côte sud pour les routes maritimes reliant Rome et l’Orient.

L’épave dite d’Agia Galini est constituée principalement d’objets en bronze qui ont été récupérés à différentes époques dans le golfe de la Messara. Un trésor de pièces de monnaie permet de la dater de la fin du IIIe siècle après JC la variété des objets, qui comprennent des statuettes, des vases, des bases d’appareils d’éclairage, des outils, des ustensiles, des attaches de harnais pour chevaux, des parties de charriots, des fragments de statues, de nombreuses feuilles de bronze et deux lingots de cuivre. La plage de temps, qui s’étend du Ier siècle avant JC au IIIe siècle après JC, étaye l’hypothèse selon laquelle le navire transportait des matériaux destinés à être refondus.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Bronzes d'époque romaine. Cliquer pour agrandir l'image.1 : Figurine d’homme assis, Ier siècle - IIe siècle après JC.

2 : Figurine de cheval, Ier siècle - IIIe siècle après JC (?).

3 : Figurine d’Éros, Ier siècle - IIIe siècle après JC.

4 : Figurine de Niké, IIe siècle après JC.

5 : Statuette de jeune homme, Ier siècle avant JC - Ier siècle après JC.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Bronzes d'époque romaine. Cliquer pour agrandir l'image.6 : Contrepoids d’une balance en forme de jeune homme, Ier siècle - début du IIe siècle après JC. Reconstitution d’une balance par Giorgos Brokalakis.

7 : Lampe en forme de bateau, époque hellénistique ou romaine.

8 - 11 : Eléments d’un charriot, Ier siècle - IIIe siècle après JC. Reconstitution d’un charriot avec siège par M. Scheiermacher ; assemblage de pièces par Giorgos Brokalakis.

12 : Lingot de cuivre.

13 : Objets divers - feuilles de bronze, vases usés tels qu’une lampe, bases, anses, cloche et fragments de figurines.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Bijoux d'époques hellénistique et romaine (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.Les vastes cimetières, qui ont été fouillés dans la partie côtière de Stavroménos et de Sfakaki, remontent au début de l’époque romaine et révèlent des aspects de la vie quotidienne, la circulation des biens matériels, mais aussi des préoccupations et des croyances spirituelles. Les cimetières correspondent à la cité antique qui s’étendait sur la zone, qui a connu une prospérité particulière pendant les époques hellénistique et romaine. Les morts étaient enterrés parés de leurs bijoux, généralement avec une pièce de monnaie dans la bouche en guise d’« obole de Charon » (χαρώνειος οβολός) et dans quelques cas avec un bâillon en or ; les baîllons (επιστόμιο) étaient de fines feuilles d’or allongées, dont certaines portaient une inscription gravée faisant référence aux maîtres des Enfers, Pluton (Πλούτων) et Perséphone (Περσεφόνη). Ces textes étaient liés à un culte rituel ou mystérieux qui mettait l’accent sur l’au-delà et ont été liés aux soi-disant mystères orphiques/bachiques, constituant une preuve tangible de l’angoisse intemporelle de l’homme pour l’au-delà.

L’artefact n° 5 de la vitrine A4a présente un baîllon en or portant une inscription faisant référence à Perséphone ; ce baîllon provient du cimetière de Sfakaki - Stavroménos, Ier siècle avant JC - Ier siècle après JC.

Des sculptures en marbre datant des époques historiques sont exposées dans la zone A4c.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Sculptures des époques historiques (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.1 : Stèle funéraire en marbre d’un guerrier, Éleutherna (Ελεύθερνα), VIe siècle avant JC. Le guerrier nu se tient debout à droite tenant un bouclier circulaire.

2 : Stèle funéraire en marbre d’un jeune homme, Stavroménos (Σταυρωμένος), milieu du Ve siècle avant JC. Le jeune homme tient dans sa main gauche un strigile et un aryballe, ustensiles utilisés pour nettoyer le corps après l’exercice ; dans la main droite, il tient un oiseau qu’il montre au chien debout à côté de lui.

3 : Statue en marbre d’Aphrodite (Αφροδίτη), Lappa (Λάππα), milieu du IIe siècle après JC. Aphrodite est représentée selon une variante d’un type de statue de la fin du Ve siècle avant JC, du type Louvre ou Naples ; elle porte un chiton translucide et un himation, et pose son pied droit sur une oie, l’un de ses animaux sacrés.

4 : Statue en marbre du type classique primitif d’« Aspasie » (Ἀσπασία) (460 avant JC), Lappa, milieu du IIe siècle après JC. Cette statue a été identifiée de manière variable comme l’impératrice Faustine l’Aînée, Faustine la Jeune ou l’une de ses filles, en raison de la coiffure et des caractéristiques faciales ; cependant, il s’agit probablement d’un particulier et d’un membre de la classe dirigeante de la ville romaine de Lappa.

5 : Statue en marbre du type de la Grande Femme d’Herculanum (Μεγάλη Ηρακλειώτισσα), Éleutherna, IIe siècle après JC. Ce type de statue doit son nom à la ville d’Herculanum en Italie, où elle a été identifiée pour la première fois, et copie une statue du milieu du IVe siècle avant JC attribuée à Praxitèle (Πραξιτέλης) ; elle était particulièrement populaire à l’époque romaine et était principalement utilisée pour les portraits de la famille impériale et de l’aristocratie.

6 : Statue en marbre inachevée d’Aphrodite, Lappa, Ier siècle avant JC - IIe siècle après JC. Laissée dans la première étape du processus de sculpture, cette statue représente Aphrodite de type capitolin ; elle utilise une sculpture antérieure, dont le bas des jambes et le drapé sont visibles au dos.

Empire byzantinRéthymnon aux époques byzantine et post-byzantine (Βυζαντινοί και Μεταβυζαντινοί Χρόνοι / Vyzantinoí kai Metavyzantinoí Chrónoi)
Au cours du IVe siècle après JC, l’Empire romain (Ρωμαϊκή Αυτοκρατορία) connut d’importants changements qui déterminèrent son évolution au cours des siècles suivants. La fondation de Constantinople par l’empereur Constantin Ier (Κωνσταντίνος Α’) et le transfert de la capitale depuis Rome (Ρώμη) entraînèrent progressivement le déplacement vers l’est du centre de gravité de l’Empire.

La scission de l’Empire romain en un État occidental et un État oriental en 395 et la conquête de ce dernier par les tribus germaniques un siècle plus tard conduisirent à la formation de ce qui est devenu Byzance (Βυζάντιο), ou l’Empire byzantin (Βυζαντινή Αυτοκρατορία) à l’époque moderne. L’établissement du christianisme et de la langue grecque comme religion officielle et comme langue d’État entraîna la perte progressive des caractéristiques romaines de l’Empire byzantin.

Au cours de sa longue histoire, l’Empire byzantin connut des changements territoriaux importants, mais le rayonnement de sa culture raffinée se fit sentir dans l’ensemble du monde médiéval.

Au cours des VIe et VIIe siècles, l’installation des Slaves dans les Balkans (Βαλκανική) et des Arabes dans les provinces orientales et méridionales de l’Empire byzantin entraîna la perte d’une grande partie du territoire de l’Empire. Aux VIIIe et IXe siècles, l’Empire fut secoué par la controverse iconoclaste, mais une période de grandes réalisations intellectuelles et culturelles s’ensuivit, du Xe siècle au XIIe siècle.

Après la chute de Constantinople aux mains des armées croisées de la quatrième croisade en 1204, l’Empire byzantin fut divisé en plusieurs États latins et francs ; trois États indépendants, à Nicée (Νίκαια), à Trébizonde (Τραπεζούντα) et en Épire (Ήπειρος), restèrent sous administration byzantine. Lors de sa reconstitution en 1261, l’État byzantin ne ressemblait en rien à l’empire à l’Empire autrefois glorieux, puisque son territoire se limitait aux alentours de la capitale et à une petite partie de la Grèce moderne. La prise de Constantinople par les Ottomans en 1453 marqua la fin d’un empire qui avait duré plus que millénaire.

La Crète faisait partie de l’Empire byzantin, même si elle ne suivit pas toujours le destin de Byzance. La conquête de l’île par les Arabes au IXe siècle et la prise de possession par les Vénitiens au XIIIe siècle marquèrent le début de périodes particulières de l’histoire de la Crète, dont la périodisation diffère ainsi de celle de l’Empire byzantin :

  • La vieille ville de Réthymnon en Crète. Plan du musée. Cliquer pour agrandir l'image.Première époque byzantine (πρώτη Βυζαντινή περίοδος), du IVe siècle après JC à 826 / 828.
  • Époque de l’occupation arabe (Αραβοκρατία), de 826 / 828 à 961.
  • Seconde époque byzantine (δεύτερη Βυζαντινή περίοδος), de 961 à 1204 / 1211.
  • Époque vénitienne (Ενετοκρατία), de 1204 / 1211 à 1646 / 1669.

Les artefacts des époques byzantine et post-byzantine sont exposés sur le côté oriental du Musée archéologique, devant le mur qui obture l’ancien transept de l’église Saint-François ; zones de couleur verte sur le plan du Musée archéologique.

Empire byzantinLa première époque byzantine (Πρώτη Βυζαντινή περίοδος / Próti Vyzantiní períodos)
La première époque byzantine de la Crète (πρώτη Βυζαντινή περίοδος) débuta en 395, lors de la division de l’Empire romain en un Empire romain d’Orient et un Empire romain d’Occident. La Crète, avec Gortyne comme capitale, passa sous la juridiction administrative et militaire de Constantinople. Les mouvements de population des Ve et VIe siècles dans le nord des Balkans et les incursions slaves des premières décennies du VIIe siècle n’ont pas eu d’impact sur la vie paisible que la Crète connaissait depuis l’époque romaine.

La diffusion du christianisme aux Ve et VIe siècles entraîna l’organisation des premiers diocèses ; dans la région de Réthymnon, il s’agissait des diocèses de Lappa, d’Oaxos, de Syvritos et d’Éleutherna. Un nombre important d’églises chrétiennes furent édifiées à cette époque. Des églises byzantines anciennes ont été fouillées à Lappa (Λάππα), à Chromonastiri (Χρωμοναστήρι), à Onythé (Ονυθέ) près de Goulédiana (Γουλεδιανά), à Mélidoni (Μελιδόνι), à Avdanitès (Αβδανίτες), à Panormo (Πάνορμο), à Éleutherna (Ελεύθερνα), à Axos (Αξός), à Syvritos (Σύβριτος), à Vizari (Βιζάρι) et à Agia Galini (Αγία Γαλήνη), révélant des basiliques de la première époque byzantine.

Le type architectural de la basilique, qui domina durant l’époque byzantine primitive, trouve son origine dans l’architecture romaine. Il s’agissait de bâtiments rectangulaires avec une abside sur le côté oriental, qui étaient divisés intérieurement en bas-côtés par des colonnes ou des piliers et couverts d’un toit en bois ou d’un dôme. La zone du sanctuaire était séparée du reste du temple par une structure basse, le chancel du presbytère, qui portait une décoration en relief. La décoration était complétée par d’impressionnants sols en mosaïque et des incrustations de marbre.

À partir de la seconde moitié du VIIe siècle, les incursions maritimes arabes en Méditerranée orientale bouleversèrent l’équilibre de la région. Plusieurs localités côtières, qui vivaient principalement du commerce, connurent un déclin économique, et certaines furent abandonnées en conséquence à la fin du VIIe siècle et au VIIIe siècle. Dans le même temps, on observe un phénomène de rétrécissement des villes et de fortification de positions importantes sur la côte et à l’intérieur des terres. Des recherches archéologiques récentes ont fourni des preuves d’une occupation continue sur le site de Pyrgi (Πυργί) à Éleutherna, à Panormo, à Axos et à Agia Galini au cours des VIIe et VIIIe siècles.

La première époque byzantine de la Crète prit fin avec la conquête de l’île par des Maures d’Espagne en 826 / 828 ; la période de la conquête arabe (περίοδος Αραβικής κατάκτησης) reste incertaine, car il n’a pas encore été déterminé si la domination arabe s’étendait à toute l’île ou se limitait à Chandax, ou Chandakas (Χάνδακας), de nos jours Héraklion, qui était la capitale des Arabes et leur principale base d’opérations en Crète. Les preuves archéologiques de cette période se limitent aux pièces de cuivre et au trésor de Mésonisia (Μεσονήσια), avec ses impressionnants bijoux en or et ses pièces de monnaie byzantines, qui sont exposés au Musée archéologique national et au Musée historique de Crète. La reconquête de la Crète par Nicéphore Phocas, en 961, mit fin à l’occupation arabe.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts de la première époque byzantine. Cliquer pour agrandir l'image.1 : Vase en bronze à couvercle, Pankalochori, VIIe siècle. 2 : Cruche, Lappa, VIe siècle. 3 : Coupe, Panormo, VIIe siècle. 4 : Lampe, Lappa, VIe siècle - VIIe siècle.

5 : Fragment de ruche, Éleutherna, VIIe siècle. Les ruches étaient des récipients cylindriques avec des anneaux gravés à l’intérieur ; un trou à la base permettait aux abeilles d’entrer et de sortir ; le couvercle était fixé avec un bâton fourchu. (Reconstruction d’une ruche par Y. Nakas).

6 : Mortier à piler en marbre (ιγδίο ou γουδί), Panormo, VIe siècle - VIIe siècle. 7 : Cloche en bronze, Panormo, VIIe siècle. 8 - 9 : Clés en bronze, IVe siècle - VIe siècle.

10 - 11 : Boucles de ceinture en bronze, Éleutherna, première moitié du VIIe siècle. 12 : Amphore, Éleutherna, IVe siècle. 13 : Poids en bronze, Éleutherna, VIe siècle - VIIe siècle. 14 : Poids de métier à tisser pyramidaux et en forme de disque, Lappa, VIe siècle - VIIe siècle. 15 : Passoire, Panormo, VIe siècle - VIIe siècle. 16 : Poids de filet de pêche en plomb, Lappa, VIe siècle - VIIe siècle. 17 : Marmite, Éleutherna, IVe siècle. 18 : Marmite à bec verseur, Lappa, VIIe siècle. 19 : Bassin, Panormo, VIIe siècle.

La fondation de l’Église de Crète est associée à l’apôtre Paul, qui chargea son disciple Tite d’organiser l’Église locale, probablement lors de sa seconde visite en 62-63. Des communautés chrétiennes existaient dans plusieurs villes crétoises. Selon la « Vie de l’apôtre Tite », qui est un texte postérieur et reflète probablement la réalité du Ve siècle, l’île comptait huit évêques, dont ceux de Lappa et d’Éleutherne, dont les sièges étaient situés dans la région de Réthymnon.

Au cours des premiers siècles du christianisme, l’Église devint une institution, et la pratique dévotionnelle passa des repas rituels, ou agapes (ἀγάπαι), à la Divine Liturgie. La croix, symbole chrétien par excellence, était représentée sur des objets destinés à être utilisés aussi bien à l’intérieur des églises que dans la vie quotidienne.

La vitrine P19 présente des artefacts de la première époque byzantine.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts de la première époque byzantine. Cliquer pour agrandir l'image.1 : Fragment de table en marbre avec inscription funéraire mentionnant le prêtre Théoctiste (Θεόκτιστος), IVe siècle - Ve siècle. Il s’agit de l’une des deux inscriptions funéraires connues sur des tables de Crète ; l’inscription décrit Théoktistos comme un homme sage et un ami du Christ.

2 : Bougeoir en bronze (χάλκινο ανάρτηση κανδήλας) pour une lampe en forme de chrisme (χριστόγραμμα), Éleutherna, IVe siècle - VIIe siècle.

3 : Lampe en bronze (χάλκινο κανδήλι), basilique de Mélidoni, seconde moitié du VIe siècle.

4 - 5 : Solidi (σόλιδοι) en or du règne de Constantin IV (Κωνσταντίνος Δ´) (vers 650 - 685) ; à l’avers : Constantin IV ; au revers : croix sur une base à trois gradins flanquée des empereurs Héraclie (Ηράκλειας) et Tibère (Τιβέριος) (668 - 673) ; le solidus était une pièce de monnaie notamment utilisée pour payer la solde des soldats. À partir de la seconde moitié du VIe siècle, les pièces de monnaie présentaient une croix sur une base à gradins, représentation symbolique du Golgotha (Γολγοθάς).

6 : Timbre à pain (σφραγίδα άρτου), Éleutherna, IXe siècle - Xe siècle.

7 : Fragment de croix en pierre avec une inscription, Axos, VIe siècle - VIIe siècle.

8 : Plat (πινάκιο) avec une représentation imprimée du chrisme (χριστόγραμμα), Chromonastiri, église Saint-Eutychius (Άγιος Ευτύχιος), fin du Ve siècle - VIe siècle.

9 : Bague de libération d’ancre en marbre, pour libérer une ancre enchevêtrée, avec croix gravée, Panormo, première époque byzantine.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Mosaïque de Lappa du 5e siècle (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.On peut aussi voir une mosaïque de sol du IVe siècle ou du Ve siècle, avec la représentation d’une scène de chasse d’un animal sauvage, découverte sur le site de Lappa.

Empire byzantinLa seconde époque byzantine (Δεύτερη Βυζαντινή περίοδος / Défteri Vyzantiní períodos)
En 961, après plusieurs tentatives infructueuses contre les Arabes, le général et futur empereur Nicéphore Phocas (Νικηφόρος Φωκάς) reconquit la Crète et l’île fut à nouveau incorporée à l’Empire byzantin ; cette date marque le début de la seconde époque byzantine de la Crète. Un vaste programme de fortifications fut ensuite mis en œuvre dans toute l’île ; les forteresses d’Ano Syvritos (Άνω Σύβριτος), dans la région de Kalogéros (Καλόγερος), et de Monopari (Μονοπάρι) datent de cette époque ; la ville de Réthymnon était alors probablement fortifiée également.

La seconde époque byzantine vit la réorganisation de l’Église de Crète ; l’archidiocèse de Crète fut fondé à Chandax (Χάνδακας), de nos jours Héraklion. L’emplacement des différents diocèses changea par rapport à la première époque byzantine, car ils furent transférés vers des sites plus sûrs à l’intérieur des terres ; trois diocèses sont attestés dans la province de Réthymnon : Agrion (Αγριον) ou Arion (Apiov), Mylopotamos (Μυλοπόταμος) et Kalamonos (Καλαμώνος). Des personnalités importantes du monachisme ont immédiatement pris des mesures après la reconquête de l’île afin de raviver la foi chrétienne des Crétois. Au début du XIe siècle, le moine Ioannis Xénos (Ιωάννης ο Ξένος), c’est-à-dire Jean l’Étranger, parcourut l’ouest de la Crète, prêchant et fondant des communautés monastiques, comme l’important monastère de la Panagia Antiphonétria (Παναγία Αντιφωνήτρια) à Myriokéfala (Μυριοκέφαλα) ; le testament de Jean l’Étranger fournit des informations importantes sur sa visite à Constantinople, les privilèges impériaux qu’il obtint pour ses institutions et le transfert en Crète d’icônes et d’autres reliques ecclésiastiques.

Au cours de la seconde époque byzantine, le type architectural de l’église cruciforme à coupole inscrite a été introduit en Crète. Il s’agit d’édifices complexes à fort contenu symbolique, puisque, dans leur plan, quatre arches forment une croix, tandis qu’en leur centre s’élève le dôme, symbolisant la voûte céleste. Les façades extérieures se distinguent par une plasticité et une ambiance décorative particulières, éléments qui révèlent l’influence de l’architecture de Constantinople. L’intérieur des édifices est recouvert de fresques, tandis que l’iconostase qui sépare le sanctuaire de l’église principale est haute, souvent en marbre et porte une décoration en relief. Des exemples typiques de ce type à Réthymnon sont l’église d’Agios Dimitrios (Άγιος Δημήτριος) dans la localité du même nom, l’église d’Agios Georgios (Άγιος Γεώργιος) à Kalamas (Καλαμάς) et l’église Notre-Dame (Παναγία) à Lampini (Λαμπινή).

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Fragments d'architecture de l'église Sainte-Irène à Viran Episkopi (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.Parallèlement, le type basilical a survécu, l’église basilique Sainte-Irène (Αγία Ειρήνη) à Viran Épiskopi (Βιράν Επισκοπή), datant du XIe siècle, en étant un exemple typique ; des fragments architecturaux de cette église – chapiteau, entablement – sont présentés sur le mur oriental du musée.

Bien que les premières cartes vénitiennes attestent de nombreux peuplements, qui existaient vraisemblablement déjà pendant la seconde époque byzantine, les données archéologiques sont rares. La fouille systématique du site d’Agia Anna (Αγία Άννα) à Éleutherna a fourni des preuves importantes de l’habitation pendant cette période. Des preuves de peuplement sont également fournies par l’existence d’églises à Argyroupoli, l’antique Lappa, à Agios Dimitrios, à Chromonastiri, à Viran Épiskopi, à Kalamas, à Kyrianna (Κυριάννα), à Méronas (Μέρωνας), à Frati (Φρατί) et à Lampini.

À la fin de cette époque, une puissante classe de propriétaires fonciers s’était développée sur l’île ; certains d’entre eux, comme les familles Kallergis (Καλλέργηδες), Chortatzis (Χορτάτζηδες) et Varouchas (Βαρούχες), possédaient de vastes étendues de terre dans la région de Réthymnon. Ces puissantes familles, dont beaucoup étaient d’origine byzantine, constituèrent sans doute le noyau historique de la tradition des « Douze Nobles » (« Δώδεκα Αρχοντόπουλα »), qui menèrent plus tard la lutte contre les Vénitiens.

La seconde époque byzantine prit fin avec la prise de possession de l’île par la République de Venise en 1204 / 1211.

République de VeniseL’époque vénitienne (Ενετοκρατία / Enetokratía)
En 1204, après la prise de Constantinople par les Croisés et le démembrement de l’Empire byzantin, la Crète fut cédée à Boniface de Montferrat (Βονιφάτιος του Μομφερράτου), le chef de la IVe Croisade, qui vendit l’île à la République de Venise ; les Vénitiens s’installèrent en Crète en 1211. En raison de sa situation stratégique au carrefour des routes commerciales maritimes, la Crète était l’une des plus importantes possessions de Venise. Les Vénitiens se maintinrent en Crète jusqu’en 1669, date à laquelle la conquête ottomane de l’île fut achevée.

Les premiers siècles de la domination vénitienne furent marqués par des soulèvements continuels de la population locale ; le soulèvement le plus important dans la région de Réthymnon fut mené par Alexios Kallergis (Αλέξιος Καλλέργης) et se termina en 1299 par le célèbre traité qui garantissait les fiefs et les importants privilèges de Kallergis. L’installation des premiers colons vénitiens dans la région de Réthymnon en 1222 et la reconnaissance officielle de la province administrative de Réthymnon avec la nomination de son premier recteur, c’est-à-dire le gouverneur, en 1307 sont des jalons importants dans l’histoire de la région. L’une des premières mesures prises par les Vénitiens fut l’abolition de la hiérarchie religieuse orthodoxe et la mise en place d’évêques latins à la place des évêques orthodoxes. Dans le même temps, des ordres monastiques catholiques – dominicains, franciscains et augustiniens – s’installèrent progressivement en Crète.

Vers le milieu du XIVe siècle, le terme de ville (civitas Rethimi) apparaît dans les documents de l’époque pour Réthymnon, qui est désormais utilisé pour les capitales des quatre territoires de l’île : Chandakas (Χάνδακας), La Canée (Χανιά), Réthymnon (Ρέθυμνο) et Sitia (Σητεία). À partir de cette période, Réthymnon devient un centre économique pour la zone plus large de son district géographique, qui coïncide avec les limites de l’unité régionale actuelle.

La ville de Réthymnon se développa progressivement et fut fortifiée, au milieu du XVIe siècle, par une enceinte fortifiée. Après sa destruction systématique par la flotte ottomane en 1571 et les inondations dévastatrices de 1590, la ville fut reconstruite selon les règles de l’urbanisme italien de l’époque, acquérant un caractère de la fin de la Renaissance. Au cours de la même période, la forteresse Fortezza (Φρούριο Φορτέτζα) fut construite, selon le système de bastions, pour renforcer les défenses de la ville. Une multitude d’édifices publics importants, tels que la Loggia et la fontaine de Rimondi, ainsi que des bâtiments privés aux portes impressionnantes qui ont survécu jusqu’à nos jours, témoignent de son apogée à cette époque.

La plupart des localités modernes de la Crète existaient pendant la période vénitienne ; des villages comme Maroulas (Μαρουλάς), Chromonastiri (Χρωμοναστήρι), Pikris (Πίκρης), Amnatos (Αμνάτος), Moundros (Μούνδρος), Polis (Πόλις), l’ancienne Lappa (Λάππα), de nos jours Argyroupoli (Αργυρούπολη), Mégali Épiskopi (Μεγάλη Επισκοπή), Agios Konstantinos (Άγιος Κωνσταντίνος), Roustika (Ρούστικα) et Épiskopi du Mylopotamos (Επισκοπή Μυλοποτάμου) conservent dans une plus ou moins grande mesure leur noyau résidentiel, qui date à cette période. Des églises et des demeures impressionnantes témoignent de la prospérité d’autres villages, comme Margaritès (Μαργαρίτες), Skouloufia (Σκουλούφια), Prinos (Πρίνος), Orthès (Ορθές), Kyrianna (Κυριάννα), Kalamas (Καλαμάς), Kastri (Καστρί), Méronas (Μέρωνας), Ellénès (Ελλένες), Vyzari (Βυζάρι), Fourfouras (Φουρφουράς), Patsos (Πατσός) et Kissos (Κισσός).

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Fresque de la Communion des Apôtres de l'église Notre-Dame de Patsos (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.À l’époque de la domination vénitienne de la Crète, le type architectural le plus simple de l’église voûtée à nef unique prévalait. Ces églises étaient enduites à l’extérieur, tandis que leur décoration se limitait aux encadrements en relief élaborés des portes, avec des influences claires de l’art gothique, ainsi qu’à la décoration à fresques à l’intérieur. Un exemple indicatif de ce type sont les petites églises de la Panagia (Παναγία) à Thronos de l’Amari (Θρόνος Αμαρίου), d’Agios Georgios (Άγιος Γεώργιος) à Artos (Αρτός), d’Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης) à Kissos et de la Panagia à Agios Ioannis du Mylopotamos (Άγιος Ιωάννης Μυλοποτάμου). À la même époque, le type d’église cruciforme inscrite fut également utilisé, dans des églises qui, en raison de leur taille impressionnante, peuvent être considérées comme des sièges épiscopaux ; dans la province de Réthymnon, les églises de ce type sont celles de la Panagia à Patsos et d’Agios Ioannis à Épiskopi du Mylopotamos.

Le musée présente, contre le mur oriental, la fresque de la « Communion des Apôtres » (Συλλειτουργούντες ιεράρχες) du XIVe siècle de l’église de la Panagia de Patsos.

Dans une multitude d’églises voûtées à nef unique, disséminées dans la campagne, une vaste décoration murale est conservée, allant des tendances les plus populaires à la peinture de haute qualité, qui a suivi les tendances artistiques de l’époque telles qu’elles se sont développées dans les grands centres artistiques de l’époque. Parallèlement, il semble que des ateliers de sculpture locaux étaient actifs dans la région de Réthymnon.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Fragment du sarcophage de la famille Zangarolo dans l'église de Zoodochos Pigi à Prinos (auteur Tomisti). Cliquer pour agrandir l'image.Un exemple typique est le fragment d’un sarcophage en arcosolium (αρκοσόλιο), appartenant à un membre de la famille Zangarolo (Τζαγκαρόλος) qui provient de l’église de Zoodochos Pigi (Ζωοδόχος Πηγή) à Prinos de Réthymnon (Πρίνος Ρεθύμνου), qui appartient au type architectural de la croix libre avec une dôme et est daté de 1550 / 1555 et de 1570. Les arcosolia (αρκοσόλια) sont une forme particulière de monuments funéraires, hors sol, fixés au mur, souvent en forme d’évidement dans l’épaisseur du mur, et constitués de deux parties : le sarcophage en partie basse et un arc sus-jacent qui le recouvre ; un grand nombre d’arcosolia subsistent en Crète, principalement dans des églises rurales ; ils comportent souvent un décor sculptural, principalement de motifs floraux et géométriques et plus rarement des représentations figuratives, ainsi que les armoiries du défunt.

Le musée présente, contre le mur oriental, le fragment d’un sarcophage en arcosolium, appartenant à un membre de la famille Zangarolo.

Durant l’époque de la domination vénitienne en Crète, on a observé un essor particulier dans les arts et la littérature. L’art de l’icône, qui depuis le XVe siècle et puis il semble avoir remplacé les fresques, il a connu un développement distinct sur l’île. D’importants peintres d’icônes tels que la famille Lambardos (Λαμπάρδος) et Emmanuel Tzanès (Εμμανουήλ Τζάνες) venaient de Réthymnon. L’épanouissement intellectuel de l’époque fut marqué par la création de l’École des Vivi (Aκαδημία των Vivi) à Réthymnon, dans la seconde moitié du XVIe siècle, mais aussi par la présence de personnalités intellectuelles importantes telles que l’éminent érudit Francisco Barozzi (Φραγκίσκος Μπαρότσι), l’écrivain George Chortatzis (Γεώργιος Χορτάτζης) ou l’éditeur et l’un des plus importants philologues de la Renaissance, Markos Mousouros (Μάρκος Μουσούρος) (1470-1517), qui enseigna la littérature grecque aux universités de Padoue et de Venise et dont le lieu d’origine est mentionné comme étant soit Réthymnon soit Candie (Héraklion).

La vitrine P21 présente divers artefacts de l’époque vénitienne.

Le musée archéologique de Réthymnon en Crète. Artefacts d'époque vénitienne. Cliquer pour agrandir l'image.Les vases vernissés à décor de sgraffites et de peintures (1 - 2) et les deux assiettes provenant d’ateliers italiens (3 - 4) proviennent du monastère augustinien de la Vierge de la ville de Réthymnon.

1 : Cruche (κανάτα) à décor peint et sgraffito, XVIe siècle. 2 : Coupe (κούπα) vernissée à décor peint, XVIe siècle.

3 : Assiette (πινάκια), à décor « Majolica polychrome » de Montelupo (Italie), seconde moitié du XVIe siècle.

4 : Assiette, « Majolique Berretina », atelier italien, seconde moitié du XVIe siècle.

5 : Ducat (δουκάτο) du doge Francesco Molin ; à l’avers, le doge Francesco Molin agenouillé devant le Christ ; au revers, le Christ ; église Saint-François, 1646.

6 : Trésor monétaire en bronze, XVIe siècle.

7 : Page de livre représentant un noble en habit d’hiver, 1590 ; don de Konstantinos Tzortzakis.

8 : Flacon à parfum en verre (γυάλινο μυροδοχείο), XIVe siècle.

Informations pratiquesInformations pratiques

MétéorologieMétéo et prévisions
Conditions de visiteConditions de visite
Musée archéologique de Réthymnon (Αρχαιολογικό Μουσείο Ρεθύμνου)

Adresse : ancienne église Saint-François – 4 rue Saint-François (Οδός Αγίου Φραγκίσκου 4).

Horaires d’été (d’avril à octobre) : du dimanche au lundi, de 10 h à 18 h.

Horaires d’hiver (de novembre à mars) : du dimanche au lundi, de 8 h 30 à 15 h 30.

Fermé les mardis et les principaux jours fériés.

Prix d’entrée : 2 € ; tarif réduit : 1 €.

Il n’y a pas de boutique sur le site temporaire du musée ; des reproductions d’objets archéologiques peuvent être achetées à la boutique qui se trouve dans l’ancienne loggia vénitienne.

Téléphone : 00 30 28310 54668

Site sur la Toile : archmuseumreth.gr

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