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Les villages de Fourfouras, de Platania, de Kouroutes et d’Apodoulou dans la vallée d’Amari en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale

SituationSituation

Le canton des Kouritès (Δημοτική ενότητα Κουρητών) est le canton oriental du dème d’Amari. Cette contrée se nomme aussi l’Ampadia (Αμπαδιά) ; elle s’étend sur les contreforts sud-ouest du massif du Psiloritis, à l’est du fleuve Platys dont elle constitue le bassin versant oriental.

Le village de Fourfouras en Crète. Situation du canton de Fourfouras (auteur Pitichinaccio). Cliquer pour agrandir l'image.Le canton comprend douze communautés locales : Sainte-Parascève (Αγία Παρασκευή) ; Saint-Jean d’Amari (Άγιος Ιωάννης Αμαρίου) ; Apodoulou (Αποδούλου) ; Vizari (Βιζάρι) ; Kouroutès (Κουρούτες) ; Lampiotès (Λαμπιώτες) ; Ardaktos (Άρδακτος) qui comprend aussi la localité de Lochria (Λοχριά) ; Nithravi (Νίθαυρη) ; Pétrochori (Πετροχώρι) ; Platania (Πλατάνια), célèbre pour les gorges de Platania ; Platanos (Πλάτανος) et Fourfouras (Φουρφουράς) qui est le chef-lieu du canton.

VilleVisites

Navigateur par satelliteSur la route de Platania à Apodoulou
Le village de Fourfouras en Crète. La route de Fourfouras à Kouroutès. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La route dite « amarienne » (Αμαριώτικος Δρόμος), qui longe le versant nord de la vallée d’Amari, pénètre dans le canton de Kouritès, le canton oriental de la commune d’Amari, au nord-ouest du village de Platania ; à l’est de ce village on peut visiter les gorges de Platania. Environ 3 km plus loin, la route atteint le chef-lieu du canton, le village de Fourfouras, situé au pied des falaises du Psiloritis et où l’on peut découvrir de nombreuses curiosités géologiques ; à l’ouest de Fourfouras, près du village de Vizari, les ruines d’une basilique paléochrétienne méritent un détour. La localité suivante est Kouroutès ; à proximité on peut découvrir des laves « en coussin » datant de l’époque du Paléocène.

Le village de Fourfouras en Crète. Carte de la vallée d'Amari. Cliquer pour agrandir l'image.À 3 km au sud de Kouroutès, la route atteint le village de Nithavri (Νίθαυρη) qui est une bifurcation ; en bifurquant à droite, en direction de l’ouest, on peut rejoindre la route du versant sud de la vallée d’Amari, au pied du mont Kédros, et retourner vers Réthymnon ; cette route se dirige d’abord vers Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης) ; au nord-est d’Agios Ioannis, on peut voir un vieux pont de pierre sur le rivière Xifé (γέφυρα Ξιφέ) ; la route descend ensuite, par une suite de virages en épingle à cheveux, vers la vallée du fleuve Platys après les gorges de Messa, et traverse la rivière par un pont moderne ; à côté du pont moderne se trouve un ancien pont pittoresque à deux arches de pierre, le pont de Manoura (Γέφυρα του Μανουρά). La route remonte ensuite le versant sud de la vallée d’Amari dans un paysage plus verdoyant, traversant une succession de hauts villages en direction de Gérakari (Γερακάρι), dont le premier est le village de Chordaki (Χωρδάκι).

Si on continue tout droit à Nithavri on atteint, après 2 km, le village d’Apodoulou ; près de ce village se trouvent des ruines d’un peuplement minoen ; à environ 2 km à l’ouest d’Apodoulou se trouve le village de Sainte-Parascève (Αγία Παρασκευή), dont la petite église de la Panagia abrite de belles fresques datant du XVIe siècle.

Après Apodoulou, on peut continuer tout droit vers le village côtier d’Agia Galini, ou bifurquer à gauche pour suivre le piémont sud du massif du Psiloritis en traversant les villages de Vathiako (Βαθιακό), de Platanos (Πλάτανος), d’Ardaktos (Άρδακτος) et de Lochria (Λοχριά) avant d’atteindre le village de Kamarès, célèbre pour sa grotte, mais l’on est déjà passé dans la commune de Phaistos et dans la province d’Héraklion …

GorgesLes gorges de Platania (Φαράγγι Πλατανίων / Farángi Plataníon)
Le village de Fourfouras en Crète. L'église Notre-Dame de Platania (auteur Géoparc du Psiloritis). Cliquer pour agrandir l'image.Platania (Πλατανιά / Plataniá) est un village de la vallée d’Amari, situé sur les contreforts occidentaux du massif du Psiloritis, à environ 420 m d’altitude, au débouché de gorges, les gorges de Platania. Le village compte une population d’environ 200 habitants ; Platania fait partie du canton de Kouritès, dans la commune d’Amari.

Au centre du village se trouve l’église Notre-Dame (Παναγία), datant du XIVe siècle, qui recèle des fresques en mauvais état. À l’extérieur du village l’église Saint-Nicolas (Άγιος Νικόλαος), datant également du XIVe siècle, est aussi ornée de fresques.

Aller à Notre-Dame de Platania avec Google Maps (35.229402, 24.704537)

Au nord-est du village de Platania se trouve la sortie des gorges de Platania (point D3 sur la carte géologique du Psiloritis, n° 21 sur la carte du Géoparc du Psiloritis). Un sentier de randonnée permet de visiter les gorges de Platania ; le sentier est aménagé, avec des escaliers à certains endroits ; le point de départ est la place du village, sur laquelle se trouve un panneau d’information.

Le village de Fourfouras en Crète. Les gorges de Platania (auteur Papadaion Papadaion). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).Les gorges de Platania présentent un profil plutôt différent de celui des autres gorges de Crète :

  • La sortie des gorges se présente comme une large vallée, car elle s’est creusée dans des roches tendres de l’époque du Miocène ; le sentier traverse d’anciennes oliveraies avec des oliviers centenaires et une vue spectaculaire sur la vallée d’Amari vue d’en haut.
  • À mesure que l’on remonte les gorges, on pénètre dans des roches de l’unité tectonique des calcaires de Tripoli (Tripolitsa), et les gorges deviennent très étroites, avec des versants très abrupts ; ces calcaires de Tripoli sont colorés de spectaculaires couleurs jaunes et rouges dues à la dissolution des roches contenant des oxydes de fer.
  • Quand on s’approche de l’entrée des gorges, elles s’élargissent à nouveau, dans des roches qui sont des flyschs de ce calcaire de Tripoli ; cette dernière partie traverse un petit plateau avec des chênes, des pins et des érables.

Les gorges recèlent de nombreuses fleurs sauvages, notamment des orchidées au printemps, ainsi que diverses espèces d’oiseaux : vautours fauves, faucons, pigeons sauvages et corbeaux, et, avec de la chance, on peut apercevoir des gypaètes barbus. Creusées dans la roche dans le versant sud des gorges, on trouve de nombreuses baumes et des grottes, tout au long du parcours, jusqu’à la chapelle Saint-Antoine, elle-même construite sous une baume.

Le sentier des gorges de Platania est d’une difficulté moyenne dans sa première partie, mais difficile dans la partie centrale qui traverse les falaises. La longueur aller-retour de la randonnée est d’environ 4,4 km, avec un dénivelé maximal de 440 m ; il faut compter 3,5 heures de marche pour le parcours complet aller-retour ; seulement 2 heures pour la partie facile.

Aller aux gorges de Platania avec Google Maps (35.233515, 24.710752).

Le village de Fourfouras en Crète. Plan des gorges de Platanias (auteur Géoparc du Psiloritis). Cliquer pour agrandir l'image.Légende du plan des gorges de Platania :

1 : Aire de stationnement, début et fin du sentier.

2 : Espèces de la flore saisonnière : la sauge laineuse de Jérusalem (Phlomis lanata), la campanule de Crète (Campanula saxatilis) et des orchis (Orchis species).

3 : Point de vue sur la vallée d’Amari et sur le mont Kédros. Au sud du point de vue se trouve la grotte de Chostospilios (Χωστόσπηλιος) (C5).

4 : Début des gorges, belle vue.

5 : Falaises abruptes sur calcaire, prédateurs et autres espèces d’oiseaux.

6 : Nids de vautours fauves (Gyps fulvus) sur les falaises abruptes ; couleurs rouges et jaunes des oxydes sur les roches ; sur les falaises opposées se trouve la petite grotte de Voreino (Βορεινό) (C6) ; espèces endémiques de la flore : la laitue des rochers (Petromarula pinnata), le dictame de Crète (Origanum dictamnus) et le millepertuis de Jupiter (Hypericum jovis).

7 : Arche en pierre.

8 : Arche issue d’un tronc d’olivier sauvage ; fin de la partie facile du sentier.

9 : Début de la partie difficile du parcours (uniquement pour randonneurs confirmés) ; le chemin avec des marches et des balustrades est creusé dans des parois rocheuses presque verticales ; végétation riche et vue fantastique ; deux petites grottes : Rousos Spilios (Ρούσος σπήλιος) (C4) et Palia Trypa (Παλιά Τρύπα) (C3).

10 : Fin de la partie difficile du parcours ; petit plateau, chênes Kermès (Quercus coccifera), érables de Crète (Acer sempervirens) et pins de Calabre (Pinus brutia).

11 : Grotte de Kolive (Σπήλαιο Κολιβέ) (C1).

12 : Chapelle Saint-Antoine construite sous une baume.

Village grecLe village de Vizari (Βιζάρι / Vizári)
Vizari ou Vyzari (Βυζάρι) est un petit village de moyenne montagne, situé à environ 360 m d’altitude, à un peu plus d’1 km à l’ouest de Fourfouras, en contrebas de ce village ; la localité compte un peu moins d’une centaine d’habitants.

Le village de Fourfouras en Crète. Les ruines de la basilique Rimokklissa à Vizari (auteur Peter Beyer). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).Le village recèle quelques vieilles demeures datant de l’époque vénitienne, mais l’attraction principale sont les ruines d’une grande basilique paléochrétienne, située à environ 600 m à l’ouest du village, la basilique de Rimoklissa (Παλαιοχριστιανική Βασιλική Ρημοκκλησά). Cette basilique aurait initialement été édifiée au VIe siècle, et reconstruite entre le VIIe siècle et le début du IXe siècle. Les grandes dimensions de l’édifice suggère qu’il s’agissait du siège d’un évêque, peut-être celui du diocèse de Syvritos (επισκοπής Συβρίτου) ; pour des raisons de sécurité, le siège de l’évêché aurait été déplacé à Thronos, à environ 7 km au nord-ouest. La basilique de Vizari aurait été gravement endommagée pendant l’occupation sarrasine de l’île.

La basilique avait 34 m de longueur et 17 m de largeur ; elle comportait trois nefs séparées par des colonnades montées sur des murets ne permettant pas la circulation entre la nef centrale et les nefs latérales ; le passage d’une nef à une autre ne pouvait se faire que par le bêma. L’édifice était couvert par une toiture en bois. L’entrée se faisait, depuis un narthex situé à l’ouest, par trois portes, surmontées d’arcs en plein cintre, ouvrant sur chacune des trois nefs. Devant l’entrée de la nef sud se trouvait sans doute un baptistère de forme circulaire.

Les ruines de la basilique furent fouillées par l’archéologue Constantin Kalokyris (Κωνσταντίνος Καλοκύρης), de 1956 à 1958. Des pièces de monnaie, datant du règne de l’empereur Alexis Ier Comnène (Αλέξιος Α΄ Κομνηνός), furent découvertes dans la basilique, suggérant qu’elle était encore utilisée au XIe siècle.

Au-delà des ruines de la basilique on peut continuer vers Labiotès, ou Lampiotès (Λαμπιώτες), et Pétrochori (Πετροχώρι), et remonter la vallée d’Amari par le versant sud en se dirigeant vers Ano Méros. Sinon on retourne vers Fourfouras.

Village grecLe village de Fourfouras (Φουρφουράς / Fourfourás)
Le village de Fourfouras en Crète. Le mont Ida vu depuis la route de Foufouras à Kouroutès. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Fourfouras est un beau village traditionnel situé au milieu de la vallée d’Amari, à environ 40 km de Réthymnon et à 23 km d’Agia Galini qui se trouve sur la côte de la mer de Libye, à l’embouchure du fleuve Platys qui draine la vallée. La localité compte près de 500 habitants et est le chef-lieu du canton de Kouritès dans la commune d’Amari, mais c’était historiquement la capitale de l’ancienne éparchie d’Amari (επαρχία Αμαρίου) et c’est toujours la localité la plus peuplée de la vallée.

Le village de Fourfouras se trouve sur les pentes escarpées des contreforts occidentaux du massif du Psiloritis ; les maisons du village sont étagées entre 415 m et 475 m d’altitude ; immédiatement à l’est du village se dressent les impressionnantes falaises du Psiloritis, derrière lesquelles s’élève le point culminant de la Crète, le mont Ida, qui n’est qu’à environ 5,5 km, à vol d’oiseau, de Fourfouras.

Depuis Fourfouras, des itinéraires de randonnée permettent d’atteindre le sommet du Psiloritis ou d’autres sommets moins élevés.

Les alentours de Fourfouras présentent de nombreux points d’intérêt géologique :

Le long de l’itinéraire de randonnée de Fourfouras au Psiloritis et sur un balcon naturel surplombant tout le bassin d’Amari, il y a une source importante avec de l’eau toute l’année, la source d’Ochra de Fourfouras (Πηγή Ωχρα Φουρφουρά) (n° 71 sur la carte du Géoparc du Psiloritis).

La source d’Ochra est située à une altitude d’environ 1 000 m dans une zone à végétation dense de houx ; la source s’est créée au contact des calcaires de l’unité de Tripoli avec les roches sous-jacentes de phyllites-chalazites.

Aller à la source d’Ochra avec Google Maps (35.223132, 24.729787).

Les littoraux de Fourfouras (Ακτογραμμές Φουρφουρά) (point D1 sur la carte géologique du Psiloritis, n° 51 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) :

Juste à l’est du village, à 600 m d’altitude, existent des graviers et du sable, vestiges d’un ancien littoral. Des fossiles d’oursins (Clypeaster species) et de bivalves montrent qu’il y a 6 à 7 millions d’années, à l’époque du Miocène, le littoral de la Crète s’étendait jusqu’à cet endroit.

Le village de Fourfouras en Crète. Contact tectonique de Fourfouras (auteur Géoparc du Psiloritis). Cliquer pour agrandir l'image.Le contact tectonique de Fourfouras (Τεκτονική Επαφή Φουρφουρά) (n° 61 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) :

Dans les premières montées du sentier de randonnée de Fourfouras au massif du Psiloritis, apparaît le contact tectonique entre les marbres plats de l’unité de calcaires en plaquettes (Plattenkalk) et les roches de calcaire de Tripoli.

Le contact entre les deux unités tectoniques est une grande faille normale causée par la subduction des roches de calcaire de Tripoli par rapport à celles des calcaires en plaquettes.

Le village de Fourfouras en Crète. Les plis de Fourfouras (auteur Géoparc du Psiloritis). Cliquer pour agrandir l'image.Les plis de Fourfouras (Πτυχές Φουρφουρά) (n° 66 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) :

Le long du chemin de randonnée de Fourfouras au massif du Psiloritis et sur les pentes abruptes de la région, de forts plis apparaissent dans les marbres lamellaires de l’unité de calcaires en plaquettes qui sont liés au processus orogénique qui a formé le massif montagneux.

Les grottes de Leska et de Champathoura :

Leska et Champathoura sont deux petites grottes situées juste au bord des falaises abruptes du village de Fourfouras (point D5 sur la carte géologique du Psiloritis). Leska (Λέσκα) est en fait sur la falaise, à 1 390 m d’altitude, et son approche nécessite des compétences particulières en escalade. La grotte de Leska comporte plusieurs salles, les unes sous les autres, et des spéléothèmes impressionnants. Cependant, la grotte servait principalement pour l’affinage des fromages.

Champathoura (Χαμπαθούρα), quant à elle, est une grotte plus petite située juste au sommet de la colline voisine, à 1 460 m ; une mitato a été construite au-dessus de la grotte pour la production et l’affinage du fromage ; c’est l’une des rares mitata dans le Psiloritis construite à partir du calcaire de « Tripolitsa » et non avec du calcaire en plaques.

La grotte de Pan (Σπήλαιο Πάνα) :

Sur l’un des petits plateaux de la région montagneuse de Fourfouras se trouve une petite grotte qui fut, dans les temps anciens, un lieu de culte du dieu Pan (θεός Πάνας) (point D6 sur la carte géologique du Psiloritis). De nos jours, la grotte est utilisée par les bergers et le lieu de culte a été déplacé dans la chapelle voisine d’Agios Myron (Άγιος Μύρων).

Village grecLe village de Kouroutès (Κουρούτες / Kouroútes)
Le village de Fourfouras en Crète. Le village de Kouroutes (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Kouroutès est un petit village de montagne, situé sur les contreforts sud-ouest du massif du Psiloritis ; le village se trouve à 5,7 km au sud-est de Fourfouras, mais un peu plus bas, à environ 510 m d’altitude. Kouroutès compte près de 200 habitants qui se consacrent à l’agriculture et à l’élevage.

Le toponyme du village serait une déformation du nom des Curètes (Κουρήτες), ces dieux guerriers mythiques qui protégèrent, de la voracité de son père Cronos, le nouveau-né Zeus, en masquant ses cris par des danses de guerre bruyantes devant l’antre de l’Ida. Le nom officiel du village est « αι Κουρούται » (« les Kourouté »).

Le village de Kouroutès comprend deux quartiers, séparés par un ravin : le quartier haut, à l’ouest, nommé Panochori (Πανωχώρι), et le quartier bas, à l’est, nommé Katochori (Κατωχώρι) ; sous l’occupation ottomane Panochori était habité par des musulmans, Katochori par des chrétiens.

Au-dessus du village, à 1 500 m d’altitude, à Toumpotos Prinos (Τουμπωτός Πρίνος), un refuge a été construit par le club d’alpinisme de Réthymnon : le sentier de randonnée européen E4 menant au sommet du mont Psiloritis passe à proximité de ce refuge. Au sud-est du village se trouve une grotte dédiée à l’archéologue français Paul Faure ; les ravisseurs du général Kreipe et leur prisonnier se cachèrent dans cette grotte en avril 1944.

Les laves de Kouroutès (Λάβες Κουρουτών) :

Les tranchées bordant la route de campagne menant de Kouroutès vers le village de Nithavri (Νίθαυρη) sont dominées par quelques rochers rugueux, de couleur rougeâtre, qui donnent une particularité au paysage (point D7 sur la carte géologique du Psiloritis, n° 46 sur la carte du Géoparc du Psiloritis). Ces roches basaltiques sont des laves solidifiées, sous la forme dite de « laves en coussin », à l’époque du Paléocène, il y a environ 65 millions d’années, dans le paléo-océan Téthys (Τηθύς). Ces roches spéciales et alcalines abritent certaines espèces particulières de la flore crétoise, comme l’aethionéma des rochers (Aethionema saxatile).

Village grecLe village d’Apodoulou (Αποδούλου / Apodoúlou)
Apodoulou se trouve à une dizaine de kilomètres au sud de Fourfouras, à environ 430 m d’altitude ; le village compte moins de 250 habitants. La communauté locale d’Apodoulou (Κοινότητα Αποδούλου) comprend trois autres hameaux : Mandrès (Μάνδρες), Rizikas (Ρίζικας) et Sata (Σάτα).

Le toponyme de la localité proviendrait du mot « apodoulos » (απόδουλος), qui signifie « affranchi » ; la localité aurait été fondée par des esclaves affranchis, rachetés aux esclavagistes musulmans.

Dans le nord du village se trouve une grande maison de bourg qui évoque le destin très romanesque d’une jeune fille d’Apodoulou. À partir de 1821 la Crète s’était soulevée contre l’occupant ottoman, pour se joindre à la guerre d’indépendance grecque. Les troupes égyptiennes de l’Empire ottoman avaient débarqué en Crète pour réprimer le soulèvement ; en 1923, la jeune Kalitsa Psaraki (Καλλίτσα Ψαράκη) était âgée de 11 ans quand des soldats égyptiens envahirent le village d’Apodoulou ; la plupart des habitants s’étaient enfuis dans la montagne ou s’étaient cachés, à l’exception des personnes trop âgées qui furent décapitées ; la petite Kalitza s’était cachée avec son frère Ioannis, mais fut découverte par les soldats qui les emmenèrent tous les deux dans le but de les vendre à des marchands d’esclaves de La Canée. Depuis La Canée, Kalitza fut transportée jusqu’au marché aux esclaves d’Alexandrie, en Égypte ; en 1824, un jeune officier et égyptologue écossais, nommé Robert Hay, la remarqua et l’acheta pour lui rendre la liberté. L’officier voulait employer Kalitza comme domestique, mais l’amour s’en mêla et Robert épousa Kalitza en mai 1828, à Malte, lors de leur voyage vers l’Écosse ; Robert (1799 - 1863) avait 29 ans et Kalitza (1800 - 1885) seulement 16 ans. Le couple eut quatre enfants. En 1843, lors d’une escale au port de Souda, Robert Hay, accompagné de son épouse, demanda au pacha turc de retrouver le père de Kalitza, Alexandros Psaraki, qui était un magistrat du village d’Apodoulou ; Kalitza put revoir son père ; en 1844, le couple, avec deux de leurs enfants, se rendit à Apodoulou ; en 1846, Robert et Kalitza Hay firent bâtir un manoir dans le village natal de Kalitza pour leurs séjours de vacances. C’est ce manoir que l’on peut voir à Apodoulou ; l’édifice n’est pas en bon état mais on peut quand même deviner sa splendeur d’autrefois. Sur un linteau, situé au-dessus d’une fenêtre, on peut voir la date d’achèvement du manoir, « 1846 », et les initiales « KH » de Kalitza Hay.

Aller à la maison de Kalitza Psaraki avec Google Maps (35.161084, 24.723015).

Site archéologiqueLe peuplement minoen d’Apodoulou (Μινωϊκός Οικισμός Αποδούλου / Minoïkós Oikismós Apodoúlou)
Le village de Fourfouras en Crète. Le peuplement minoen d'Apodoulou (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À un peu plus d’un kilomètre au nord-ouest du village d’Apodoulou se trouvent les ruines d’un peuplement de l’époque minoenne (Μινωϊκός Οικισμός Αποδούλου) ; le peuplement se trouve au sommet d’une colline située à 2,5 km à l’est des gorges du fleuve Platys. Ce peuplement semble avoir été habité depuis le XIXe siècle avant JC jusque vers 1600 avant JC. Des traces prouvent que les bâtiments ont été détruits par un violent incendie survenu à la fin de l’époque minoenne, mais la vie semble avoir continué même après la destruction, contrairement au peuplement voisin de Monastiraki.

Le site minoen d’Apodoulou a été fouillé en 1934 par l’archéologue Spyridon Marinatos (Σπυρίδων Μαρινάτος), après la découverte d’une coupe minoenne par un habitant de la région ; des fouilles illégales auraient été menées par des archéologues allemands pendant l’occupation allemande de la Crète ; de nouvelles fouilles ont eu lieu en 1985, qui ont révélé un peuplement de l’époque proto-palatiale situé plus bas sur la colline.

Les fouilles ont mis au jour les ruines d’une villa minoenne, au sens romain du terme villa, c’est-à-dire le centre d’une exploitation agricole. Trois ensembles de bâtiments ont été excavés, dont il ne reste que les fondations ; parmi les découvertes se trouve une table à libations avec une inscription en écriture linéaire A, ainsi que des figurines cultuelles, des vases et des bijoux, ce qui suggère la prospérité que le peuplement aurait connue à son apogée.

L’accès au site archéologique d’Apodoulou est libre ; le site est clôturé mais le portail peut être ouvert.

Aller au peuplement minoen d’Apodoulou avec Google Maps (35.160876, 24.723031).

Près de la route venant de Fourfouras, à environ 500 m au nord d’Apodoulou, on peut aussi voir une tombe minoenne à tholos (Θολωτός Τάφος Αποδούλου) qui contenait quatre sarcophages qui sont exposés au Musée archéologique de Réthymnon. Il est possible de ramper dans la chambre funéraire qui a une hauteur d’environ 2 m.

Aller à la tombe minoenne d’Apodoulou avec Google Maps (35.160740, 24.733159).

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