| La ville d’Agia Fotini, les gorges de Patsos, le barrage et la vallée d’Amari, et le fleuve Platys en Crète | |
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| Le dème d’Amari (Δήμος Αμαρίου) est situé au cœur du massif montagneux central de la Crète, entre le massif du Psiloritis, au nord-est, et le mont Kédros, au sud. Son territoire est à peu près identique à celui de l’ancienne éparchie d’Amari (Επαρχία Αμαρίου) dans l’ancien découpage administratif. Le territoire du dème est constitué principalement de la vallée d’Amari ; seules quelques localités situées dans l’ouest du dème se trouvent en dehors de la vallée. La commune d’Amari est l’une des cinq communes du département de Réthymnon ; elle se trouve au coin sud-est du département. L’Amari est limitrophe de quatre communes : au nord-ouest, la commune de Réthymnon ; au nord-est, la commune du Mylopotamos ; au sud-ouest, la commune d’Agios Vassilios ; au sud-est, la commune de Phaistos, qui fait partie de la province d’Héraklion. La commune d’Amari comprend deux cantons : - le canton de Sivritos (Δημοτική ενότητα Σιβριτού), dont le nom fait référence à la cité antique de Syvritos, située près de Thronos ; ce canton occupe la partie occidentale de la commune. Le canton de Sivritos comprend quatorze communautés locales : Agia Fotini (Αγία Φωτεινή), Amari (Αμάρι), Ano Méros (Άνω Μέρος), Élénès (Ελένες), Gérakari (Γερακάρι), Kalogéros (Καλόγερος), Méronas (Μέρωνας), Monastiraki (Μοναστηράκι), Pantanassa (Παντάνασσα), Patsos (Πατσός), Thronos (Θρόνος), Vistagi (Βισταγή), Voléonès (Βωλεώνες) et Vryssès (Βρύσες).
- le canton des Kouritès (Δημοτική ενότητα Κουρητών), dont le nom fait référence aux Curètes, les dieux guerriers qui protégèrent le nouveau-né Zeus ; le canton des Kouritès occupe la partie orientale de la commune.
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| Sur la route de Réthymnon à la vallée d’Amari | La route de Réthymnon à l’Amari débute dans la partie orientale de l’agglomération de Réthymnon, dans le quartier nommé Périvolia (Περιβόλια), c’est-à-dire « les Vergers », situé à 3 km à l’est du centre-ville ; ce quartier se trouve à proximité de l’embouchure de la rivière de Platanès (Πλατανές), ou Platanias (Πλατανιάς). La route de la vallée d’Amari, ou route amarienne (Αμαριώτικος Δρόμος), suit plus ou moins le cours de cette rivière, qui prend sa source à la sortie du lac de barrage des Rivières, ou lac d’Amari. La route franchit la route nationale 90 sous un pont puis se dirige vers Prassiès, sous le nom de route provinciale de Réthymnon à Prassiès (Επαρχιακή Οδός Ρεθύμνου-Πρασιών), en longeant les gorges de Prassiès ; juste avant le village de Selli (Σέλλι), la route franchit un affluent de la rivière par un viaduc spectaculaire, le pont de Simas (Γέφυρα Σίμα). La route provinciale atteint le barrage dit d’Amari, puis continue vers le sud en direction de Patsos puis de Pantanassa, mais il est aussi possible de contourner le lac de barrage par la rive droite, qui offre d’aussi beaux panoramas, et de rejoindre Pantanassa via le hameau de Voléonès (Βωλεώνες). Entre Patsos et Pantanassa on peut visiter les gorges de Patsos et la petite chapelle rupestre d’Agios Antonios. Après Pantanassa la route franchit le col qui marque la ligne de partage des eaux entre la vallée de la rivière de Platanias et la vallée d’Amari, puis atteint le village d’Apostoli et celui d’Agia Fotini, qui est le chef-lieu de la commune, situé à 30 km de Réthymnon, en haut de la vallée d’Amari. Il y a peu d’autocars qui desservent la vallée d’Amari depuis Réthymnon. Horaires des bus de la compagnie KTEL : www.e-ktel.com. |
| Le lac de barrage de l’Amari (Λίμνη Ποταμών Αμαρίου / Límni Potamón Amaríou) | Le barrage des Rivières (φράγμα Ποταμών), dit barrage de l’Amari (φράγμα του Αμαρίου), n’est pas situé exactement dans la vallée d’Amari, mais au fond de la vallée de la rivière de Platanias qui est située sur le bassin versant opposé à la vallée d’Amari (n° 73 sur la carte du Géoparc du Psiloritis). Le barrage des Rivières a été construit sur des roches de phyllite-quartzite et sur des argiles et des marnes du Néogène, à la limite nord-ouest du Géoparc du Psiloritis. Le barrage a été achevé en 2008 et a été inauguré en juin 2009. | | | Le lac des Rivières (Λίμνη Ποταμών) est rempli par les eaux provenant de trois cours d’eau : au sud, les eaux de la rivière Tsirita (Τσιρίτα), après qu’elle a traversé les gorges de Patsos voisines, à l’est, les eaux de la petite vallée de Pantanassa, ainsi que les eaux de la rivière Doria (Ντόρια Ρέμα), qui draine le versant nord de la vallée. Le lac est utilisé pour l’approvisionnement en eau et pour l’irrigation de la région de Réthymnon. L’excédent d’eau se déverse dans les gorges de Prassiès, puis alimente la rivière de Platanias qui se jette dans la mer de Crète dans la localité de Platanias (Πλατανιάς), située à environ 5 km à l’est de Réthymnon. Le lac de barrage a une capacité d’environ 23 millions de m³ d’eau. Ce lac artificiel est devenu l’une des zones humides les plus importantes du sud-est de la Méditerranée, avec de nombreuses espèces d’oiseaux et autres animaux recensées dans la région. Aller au lac de barrage de l’Amari avec Google Maps (35.278593, 24.573416). | | |
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| Le village de Patsos (Πατσός / Patsós) | Patsos est un village de moyenne montagne situé à 490 m d’altitude ; le village se trouve au fond de la vallée où coule la rivière de Platanias, qui se jette dans la mer de Crète à l’est de Réthymnon, après avoir traversé les gorges de Prassiès ; cette vallée se trouve dans le bassin versant opposé au bassin versant de la vallée d’Amari. Le village se trouve à environ 24 km au sud-est de Réthymnon et à 7,8 km à l’ouest d’Agia Fotini, sur la route de Spili à la vallée d’Amari, à 15 km au nord-ouest de Spili. La localité compte moins de 300 habitants. | L’église Notre-Dame (Panagia) à Patsos fait partie des monuments les plus importants du nome de Réthymnon ; l’église est dédiée à la Nativité de la Vierge (Γενέσιο της Θεοτόκου). Sa construction a été attribuée à la célèbre famille féodale locale des Kallergis, propriétaire de grandes parcelles de terre en Crète occidentale pendant l’occupation vénitienne. On pense que l’église a servi de siège épiscopal, puisque des sources écrites mentionnent un évêque orthodoxe résidant à Patsos en 1357. Dans les documents notariaux du XVIIe siècle, l’église est désignée comme le katholikon du monastère de la Sainte Vierge. À une époque inconnue, probablement lors d’un puissant tremblement de terre au XVIIIe siècle, le toit du monument s’est effondré et l’église est restée depuis lors dans un état de ruines. Les ruines de l’église Notre-Dame de Patsos (Παναγία στον Πατσό) se trouvent au centre du village de Patsos. Jusque récemment, les érudits dataient l’église de la période moyen-byzantine (XIe-XIIe siècle), avec une reconstruction étendue au XIVe siècle. Cependant, des recherches récentes indiquent que l’édifice a été construit au début du XIVe siècle. Il s’agit d’une église en croix grecque, où quatre grands piliers en maçonnerie taillée soutenaient le dôme central. À l’extrémité orientale se trouvent trois absides, deux semi-circulaires sur les côtés, tandis que celle centrale est à cinq côtés de l’extérieur et à trois côtés avec un synthronon de l’intérieur. À l’ouest du bâtiment a été ajouté un narthex. Le sol de l’église initiale était situé environ 40 cm plus bas, en dessous de celui vu aujourd’hui. À cette phase initiale appartiennent la plupart des éléments sculpturaux richement décorés dans le style gothique. Au XVIe siècle, d’importants travaux de réparation ont été réalisés dans le monument, comme l’indique le nouveau sol, constitué de carreaux carrés de pierre calcaire disposés en diagonale. Au début du XIVe siècle, peu de temps après sa construction, le monument fut orné de peintures murales d’inspiration clairement byzantines ; les fresques, exécutées par un atelier artistique très qualifié, reflètent les tendances actuelles de la peinture paléologue. De vastes travaux de restauration ont été réalisés par le Service archéologique dans les années 1970, lorsque la plupart des fresques subsistantes ont été détachées, pour les protéger des intempéries, et exposées dans la collection Sainte-Catherine d’Héraklion jusqu’en 2011. Les fragments détachés ont été récemment restitués à Réthymnon et sont exposés au Musée archéologique de Réthymnon. Le programme iconographique comprend, entre autres, des scènes du cycle christologique, des épisodes de la vie de la Vierge et de saint Nicolas, ainsi que des saints frontaux debout ; ces peintures murales décoraient à l’origine le mur nord du sanctuaire de l’église. Des travaux de restauration ont eu lieu dans le monument au fil des années 2012-2014. L’objectif était de sauver et de consolider les maçonneries debout, sans procéder à de vastes reconstructions. Des linteaux horizontaux simples ont été ajoutés au-dessus des ouvertures des portes, car la forme et les dimensions exactes des premiers n’étaient pas connues. La conservation des fresques, in situ et détachées, a également été réalisée. Légende du panneau d’information : 1 : L’église dans les années 1970. 2 : Le mur nord de l’église en 2011, avant restauration. 3 : Vue aérienne du monument après restauration. 4 : Plan au sol. 5 : Le Christ de l’Ascension (fresque détachée). 6 : Évêque (fresque détachée). 7 : Cuvette trouvée lors des fouilles archéologiques à l’intérieur de l’église (XVIIIe siècle). 8 : Coupe isométrique schématique de l’église, vue nord-ouest. Elle représente la structure interne des branches croisées, des calottes recouvrant les travées d’angle, et les trois absides. | |
| Les gorges de Patsos (Φαράγγι Πατσού / Farángi Patsoú) | Les gorges de Patsos sont situées au nord du village de Patsos, entre ce village et le village voisin de Pantanassa, un peu plus à l’est (n° 23 sur la carte du Géoparc du Psiloritis). Les gorges de Patsos ont été creusées, par la rivière Tsirita (Τσιρίτα), dans des roches calcaires et des dolomites de l’unité tectonique des calcaires de Tripolitsa ; la rivière Tsirita prend sa source près du mont Soros (Σωρός) et du mont Katsonissi (Κατσονήσι), et recueille les eaux provenant du plateau du Gious Kampos, traverse les gorges au nord de Patsos, puis se jette dans le lac de barrage des Rivières. En venant de Réthymnon il faut tourner à gauche environ 1 km avant le village de Patsos pour se diriger vers l’entrée des gorges de Patsos. Un parc de stationnement se trouve à une centaine de mètres avant l’entrée des gorges. Aller aux gorges de Patsos avec Google Maps (35.254881, 24.569956). Les gorges de Patsos sont également nommées « Gorges d’Agios Antonios » (φαράγγι της Αγίου Αντωνίου) en raison de la présence dans les gorges d’une petite chapelle rupestre dédiée à saint Antoine. Les gorges de Patsos ont une longueur de seulement 1,5 km, mais avec un dénivelé d’environ 150 m, soit une pente moyenne de 10 %. Près de l’entrée des gorges on peut observer des nids d’oiseaux creusés dans des roches sédimentaires relativement tendres ; on atteint ensuite rapidement la chapelle Saint-Antoine construite dans une baume, un abri sous roche (point n° 1 sur la carte) ; en contrebas de la chapelle se trouve une aire de repos équipée pour le piquenique. Le sentier continue jusqu’à un premier pont de bois (point n° 2 sur la carte), puis atteint un belvédère offrant un point de vue sur la partie la plus étroite des gorges (point n° 3 sur la carte) ; dans cette première partie le chemin est protégé par un parapet. Après un second pont de bois (point n° 4 sur la carte) le sentier s’engage dans la partie difficile des gorges, réservée à des randonneurs expérimentés ; dans cette partie la rivière forme de petits bassins peu profonds avec des chutes d’eau impressionnantes. Après la sortie des gorges, on débouche dans la zone du barrage du lac artificiel des Rivières (point n° 5 sur la carte). De là, une petite route conduit au village de Voléonès (Βωλεώνες), puis à Pantanassa. La rivière Tsirita a de l’eau pendant la majeure partie de l’année, qui irrigue une végétation luxuriante comprenant de nombreuses plantes endémiques, ainsi que des platanes d’Orient (Platanus orientalis). | |
| La grotte de Patsos (Σπήλαιο του Πατσού / Spélaio tou Patsoú) | La grotte de Patsos, également nommée « Grotte Saint-Antoine » (Σπήλαιο του Αγίου Αντωνίου), se trouve à environ 130 m de l’entrée des gorges de Patsos. Ce n’est pas vraiment une grotte, mais plutôt une baume, c’est-à-dire un abri sous roche creusé dans le versant des gorges par l’érosion causée par la rivière Tsirita à une époque ancienne ; cet abri sous roche mesure 14 m de longueur et 6,5 m de profondeur. Cet endroit, entouré de sources et d’une végétation luxuriante, a été, depuis l’époque minoenne, un lieu de culte ; des figurines humaines et animales en bronze et en terre cuite, certaines possédant des motifs peints de la fin de l’époque minoenne, ont été découvertes, ainsi que deux paires de cornes de consécration minoennes. À l’époque dorienne, du XIIIe siècle avant JC au VIIe siècle avant JC, la grotte abritait un sanctuaire dédié au dieu Hermès Kranaios (Ερμής Κραναίος), le mot Kranaios faisant référence à la fontaine (κρήνη) se trouvant sur le site ; un autel, ainsi qu’une inscription mentionnant Hermès Kranaios, ont été mis au jour dans la grotte. Cette période fut la période la plus prospère du sanctuaire, comme le montrent le nombre et la typologie des offrandes ; le site attirait des fidèles des environs et de l’ancienne cité de Syvritos, située à environ 9 km à l’est. Le culte d’Hermès, Mercure pour les Romains, continua jusqu’à la fin de l’époque romaine, au IVe siècle. Durant l’occupation romaine (Ier siècle avant JC - IVe siècle après JC), le culte du dieu Pan (Πανός) est attesté par la découverte de la statue en marbre du dieu lui-même, particulièrement populaire parmi les agriculteurs et directement lié au culte d’Hermès. À partir de l’époque chrétienne la grotte abrita une chapelle rupestre dédiée à saint Antoine le Grand (σπηλαιώδης ναός του Αγίου Αντωνίου), considéré comme le fondateur du monachisme au IIIe siècle. L’ancien sanctuaire a été découvert à la fin du XIXe siècle ; les fouilles de la grotte de Patsos ont débuté en 1885 sous la direction de l’archéologue italien Federico Halbherr. Les fouilles ont révélé des vestiges de rituels datant de l’époque minoenne à l’époque romaine : des ex-voto (objets dédiés au dieu) mais aussi des restes de bûchers et de crémations, liés à des sacrifices d’animaux et à des offrandes sans effusion de sang (fruits, huile, vin, et cetera). Ces découvertes nous renseignent sur les différentes coutumes rituelles de chaque époque ainsi que sur celles restées inchangées au fil du temps. Les objets présents à toutes les phases sont des récipients en terre cuite, généralement liés à la procédure rituelle (offrande liquide, ébullition de graines ou de viande, et cetera). On y trouve également de nombreuses figurines humaines et animales (petites statuettes) en terre cuite ou en bronze, des statues en marbre, divers objets de la vie quotidienne (pièces de monnaie, épingles …) ainsi que des objets votifs particuliers (petites pointes de lance en fer, cornes sacrées en terre cuite). La dédicace de cornes et de mâchoires provenant d’animaux sacrifiés était une habitude à certaines époques. De nombreuses découvertes se trouvent désormais à l’Ashmolean Museum d’Oxford et au Musée archéologique d’Héraklion ; les découvertes des fouilles récentes sont conservées au Musée archéologique de Réthymnon. De nos jours, la grotte de Patsos est aménagée en chapelle votive, dédiée à saint Antoine, et décorée d’ex-voto, de béquilles et autres prothèses. Un pèlerinage, chaque 17 janvier, fête de saint Antoine le Grand, attire de nombreux fidèles. On peut voir des milliers de papiers de prière que les fidèles ont placés dans les cavités rocheuses autour de la chapelle. | |
| Le village de Pantanassa (Παντάνασσα / Pantánassa) | Pantanassa est un village, de moins de 300 habitants, situé dans l’ouest de la commune d’Amari, à environ 480 m d’altitude, au piémont nord du mont Katsonissi (Κατσονήσι) (1 108 m) ; Pantanassa se trouve à environ 3,6 km après Patsos sur la route de Réthymnon à Agia Fotini. À environ 2 km au nord-ouest du village, sur la colline de Véni (Βένι) (742 m), se trouvent les ruines du monastère Saint-Antoine de Véni (Μονή Αγίου Αντωνίου Βενίου) ; ce monastère, de nos jours abandonné, avait comme catholicon une église rupestre ; on peut y accéder en passant par le hameau de Voléonès (Βωλεώνες). La formation de Pantanassa (Σχηματισμός Παντάνασας) (n° 45 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) : Les sédiments meubles et rougeâtres qui apparaissent autour du village de Pantanassa (Παντάνασσα) sont parmi les rares qui se sont déposés sous forme de sédiments sur les terres de Crète, il y a de 12 à 8 millions d’années. Ces sédiments se composent de sable meuble, de conglomérats, d’argile et de fines couches de lignite sur le dessus, et sont appelés la « formation de Pantanassa ». Aller à la formation de Pantanassa avec Google Maps (35.255390, 24.609330). |
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| Le village d’Apostoli (Απόστολοι / Apóstoli) | Le village d’Apostoli est la première localité située dans la vallée d’Amari que l’on rencontre en venant de Réthymnon, à 30 km au nord-ouest ; le village se situe à environ 500 m d’altitude, immédiatement après le col qui marque la ligne de partage des eaux entre la vallée de la rivière de Platanias, à l’ouest, et le bassin du fleuve Platys à l’est. En arrivant à Apostoli, le visiteur découvre la majestueuse et verdoyante vallée d’Amari qui s’ouvre devant lui, avec le massif du Psiloritis en toile de fond. Le toponyme de la localité « Οι Απόστολοι » (les Apôtres) est une référence à dix chrétiens qui se cachaient dans une forêt des environs lorsqu’ils ont été capturés par les soldats romains ; ces dix chrétiens, connus comme les Dix Saints de Gortyne, ont été martyrisés dans l’amphithéâtre de Gortyne au milieu du IIIe siècle ; on peut voir leurs tombes à Agioi Déka dans la plaine de la Messara. Par extension ces dix martyrs sont considérés comme des apôtres du christianisme. L’église centrale du village est dédiée aux apôtres Pierre-et-Paul (Άγιοι Απόστολοι Πέτρος και Παύλος), construite en 1880 sur l’emplacement d’une église plus ancienne. Apostoli compte une population d’environ 160 habitants ; la localité est le chef-lieu de la communauté locale d’Apostoli (Κοινότητα Αποστόλων), dont fait aussi partie le chef-lieu de la commune, Agia Fotini, située à quelques centaines de mètres plus loin sur la route, ainsi que le village de Genna (Γέννα). |
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| La vallée d’Amari (Κοιλάδα του Αμαρίου / Koiláda tou Amaríou) | L’Amari est une des contrées les plus attrayantes de la Crète ; l’Amari est une vaste vallée, d’environ 9 km de longueur et d’une largeur allant jusqu’à 7 km, avec une altitude allant d’environ 600 m à 200 m, orientée du nord-ouest vers le sud-est ; la vallée d’Amari est nichée au cœur des montagnes centrales de la Crète avec : au nord-est, le massif du Psiloritis, dont les plus hauts sommets dépassent 2 400 m d’altitude, qui surplombe la vallée par d’immenses falaises, entaillées par quelques gorges spectaculaires ; au sud, le mont Kédros (1 776 m) ; au sud-ouest, le mont Soros (όρος Σωρός) (1 186 m) ; à l’ouest, le mont Katsonissi (Κατσονήσι) ou Katsonychi (Κατσονύχι) (1 108 m). Entre la vallée d’Amari et le mont Kédros se trouve un petit plateau très fertile nommé le Gious Kampos (Γιούς Κάμπος). L’Amari est en réalité constituée de deux vallées séparées par une moyenne montagne, le mont Samitos (όρος Σάμιτος) (1 104 m) : au nord du Samitos se trouve la vallée du fleuve Platys, ou plaine des Assomathi (Ασωμαθιανός κάμπος), qui draine les pentes sud-ouest du massif du Psiloritis ; au sud du Samitos, la plaine de Smilès (Σμιλιανός κάμπος), drainée par la rivière Lygiotis (Λυγιώτης ποταμός) ; les deux cours d’eau confluent à la sortie de la vallée d’Amari. Au sommet du mont Samitos se trouve une chapelle dédiée à « l’Ascension du Seigneur » (Ανάληψη του Κυρίου), d’où l’on peut admirer les deux vallées. La vallée d’Amari est formée par des carbonates lessivés sur les pentes des montagnes environnantes : les flyschs des calcaires de Tripoli du massif du Psiloritis et les calcaires du Pinde du mont Kédros. La vallée d’Amari contraste fortement, par sa luxuriance, avec le reste de l’île généralement aride ; située à l’ouest du massif du Psiloritis, la vallée d’Amari reçoit beaucoup de pluie et même de la neige en hiver ; ces eaux pluviales forment une multitude de ruisseaux qui confluent vers le fleuve Platys. La douceur des paysages de la vallée contraste aussi fortement avec la rudesse des montagnes environnantes, donnant à l’Amari l’aspect d’un jardin clos, ce qui, en langue persane, se dit « paradis ». Ces terres fertiles et bien irriguées ont attiré très tôt les populations humaines et on trouve des traces d’activité humaine dans la vallée d’Amari dès 6000 avant JC, à l’époque néolithique. Dès le début de l’époque minoenne des peuplements importants ont été fondés dans la partie orientale de la vallée, le peuplement d’Apodoulou et le palais de Monastiraki ; plus tardivement, un autre peuplement minoen s’est développé près de l’entrée de la vallée, le peuplement de Syvritos, situé près de Thronos ; ce peuplement a continué d’être habité pendant toute l’Antiquité et jusqu’à l’époque byzantine. La richesse de cette contrée a conduit à la création d’une quarantaine de villages et de hameaux disséminés dans la vallée, mais parfois très rapprochés ; ces villages vivent principalement de la culture des arbres fruitiers : oliviers, comme partout en Crète, cerisiers, abricotiers, noyers poiriers, pommiers, figuiers, cognassiers, orangers et aussi de petites vignes ; les cerises de la région de Gérakari sont particulièrement appréciées. Les paysans cultivent aussi des plantes fourragères pour l’élevage de petits troupeaux. La prospérité a aussi permis l’édification de petites églises encore plus nombreuses que les villages ; ces petites églises byzantines recèlent souvent de précieuses fresques, malheureusement souvent en mauvais état. Il n’y a pas d’attraction touristique particulière, hormis ces quelques sites archéologiques et ces nombreuses petites églises perdues dans la campagne. La visite de la vallée d’Amari vaut surtout par la découverte d’une Crète authentiquement rurale, par la beauté et la fraîcheur de ses paysages, et par les vues que la vallée offre sur les montagnes environnantes. La vallée d’Amari est desservie par un réseau dense et complexe de petites routes, étroites mais en bon état ; ce réseau de routes est raccordé à deux routes provinciales plus larges, l’une située sur le versant nord-est de la vallée, l’autre sur le versant sud-ouest. La route du sud-ouest reçoit davantage la lumière solaire le matin ; la route du nord-ouest, l’après-midi. Si l’on débute la visite de l’Amari par le haut de la vallée, en venant de Réthymnon, il faut faire le choix d’un itinéraire à la sortie du village d’Apostoli : Arrivé au bas de la vallée, on peut alors remonter la vallée par l’autre versant, ou bien continuer vers l’est, en direction d’Agia Varvara, à 40 km, ou vers le sud, en direction d’Agia Galini, à 15 km. Il est possible de traverser la vallée d’Amari à pied, en suivant le chemin européen de Grande Randonnée E4, en quatre étapes journalières : Il existe un terrain de campement près de Méronas, entre Gérakari et Amari, le Wild Nature Eco Lodge Camp. Le développement touristique de la vallée d’Amari est limité et les équipements restent plutôt rares : quelques hôtels, des chambres chez l’habitant, quelques tavernes et cafés. Une grande partie de l’Amari est classée Natura 2000 ; on peut y observer de grands rapaces qui nichent dans les massifs montagneux, utilisent leurs pentes abruptes et élevées comme perchoirs et se nourrissent en contrebas dans la vallée d’Amari ; il y a en particulier une présence importante du gypaète barbu (Gypaetus barbatus), une espèce menacée. La meilleure saison pour visiter l’Amari est le printemps, quand les arbres fruitiers sont en fleurs ; l’automne peut être magnifique quand les feuilles des arbres fruitiers prennent des tons rouge-orangé. L’été peut être très chaud malgré l’ombre offerte par la végétation, car la vallée est une cuvette abritée par la chaîne montagneuse du Psiloritis et n’est pas rafraîchie par le vent étésien, le célèbre meltémi (μελτέμι). |
| Le fleuve Platys (Πλατύς ποταμός / Platýs potamós) | Le fleuve Platys est l’un des principaux cours d’eau de Crète. Le nom du fleuve « πλατύς » signifie d’ailleurs « large » ; la « Rivière Large » est aussi nommée « Rivière amarienne » (Αμαριανός ποταμός), car la plus grande partie de son cours se trouve dans la vallée d’Amari. Dans l’Antiquité grecque ce cours d’eau était, semble-t-il, connu sous le nom d’Électra (Ηλέκτρα), d’après le nom de l’Océanide Élektra à laquelle était dédié un temple situé près de Mélampès (Μέλαμπες) dans le cours inférieur du fleuve. Le fleuve Platys prend sa source dans les environs de Méronas et coule vers l’est, au piémont nord du mont Samitos, recueillant les eaux du versant nord de ce mont, passant près des localités d’Amari, d’Opsigias (Οψιγιάς) et de Monastiraki. En aval de Monastiraki, le Platys reçoit, sur sa rive gauche, un affluent drainant le versant nord-est de la vallée d’Amari ; le fleuve change alors de direction et coule vers le sud, passant près des localités de Lampiotès (Λαμπιώτες) et de Pétrochori (Πετροχώρι), avant d’entrer dans les gorges de Messa ; un peu après l’entrée des gorges, le Platys franchit une chute d’eau (Καταρράκτης Πλατύ Ποταμού). Peu après la sortie des gorges, le fleuve Platys reçoit, sur sa rive gauche, l’affluence de la rivière Xifé (ποταμός Ξιφέ), qui draine la partie orientale de la vallée d’Amari ; le Platys passe ensuite sous un beau pont de pierre à quatre arches voûtées, le pont de Manouras (γέφυρα του Μανουρά), aussi nommé « arche de Manouras » (καμάρα του Μανουρά), situé entre Chordaki (Χωρδάκι) et Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης) ; ce pont aurait été construit à la fin de l’occupation égyptienne de la Crète, vers 1840. À côté du vieux pont de pierre se trouve un pont moderne, en béton armé, datant des années 1950, qui permet de relier Chordaki à Agios Ioannis par la route du versant sud de la vallée d’Amari. | | Après le pont de Manouras, le fleuve Platys reçoit, sur sa rive droite, les eaux de son principal affluent, la rivière Lygiotis (Λυγιώτης) ; la Lygiotis prend sa source dans les environs de Gérakari et d’Élénès (Ελένες), recueille les eaux du versant nord du mont Kédros, et conflue avec le Platys après avoir traversé les gorges de Smilès. Le Platys poursuit son cours vers le sud et passe sous un autre vieux pont à une seule arche de pierre, situé entre Orné et Agia Paraskévi (Αγία Παρασκευή) ; ce pont reliait la province d’Agios Vassilios et la province d’Amari. Un kilomètre en aval de ce pont le fleuve Platys reçoit, sur sa rive droite, les eaux d’une rivière qui draine la vallée située entre le versant sud-est du mont Kédros et le versant nord-est du mont Vouvala. Le Platys (Πλατύς) se jette dans le golfe de la Messara, à l’est d’Agia Galini, un peu au nord de Tympaki. Le fleuve a créé une petite zone humide à son embouchure ; une passerelle moderne, à structure métallique, permet aux piétons de franchir l’embouchure. Aller à l’embouchure du fleuve Platys avec Google Maps (35.097350, 24.694157). |
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