 | Le massif montagneux, le parc naturel et le parc géologique du Psiloritis (Psiloreítis) ou mont Ida en Crète |  |
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| Présentation générale | Le massif du Psiloritis est le plus vaste et le plus haut massif montagneux de l’île de Crète ; il culmine à 2 456 m d’altitude. |
| Étymologie et toponymie | Le toponyme du mont Ida, utilisé dans la plupart des langues européennes, est le nom de la montagne en grec ancien, en dorien, (Ἴδα / Ída) ; en grec moderne, la montagne est nommée « Idi » (όρος Ίδη). Pour distinguer le mont Ida de Crète du mont Ida de Phrygie, ou mont Ida de Troade, situé près de l’antique cité de Troie, dans le nord-ouest de l’Anatolie, on peut préciser « Ida crétois ». Le nom dorien de la montagne « Ida » évoque la forêt : ces montagnes, ou au moins leurs pentes et les plateaux environnants, auraient été couvertes de forêts, mais des siècles d’exploitation forestière du bois et de surpâturage des jeunes pousses par les moutons et les chèvres auraient dénudé ce massif montagneux. Le toponyme du plateau du Nida (οροπέδιο Νίδας) serait une élision de l’expression « eis tin Ída » (« εις την Ίδα »), c’est-à-dire « à Ida », le plateau se trouvant sur le chemin menant au mont Ida et à son sanctuaire.Le mont Ida a donné son nom à une plante à baies, l’airelle de l’Ida (Vaccinium vitis-idaea). De nos jours le toponyme Psiloritis (Ψηλορείτης) est plutôt employé ; le toponyme Psiloritis peut dériver de l’adjectif « ψιλός » qui signifie « nu, glabre, chauve » ; le Psiloritis serait un « Mont Chauve », ce qui correspond davantage à la réalité actuelle d’une montagne dénudée. |
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| | Le massif montagneux du Psiloritis se trouve dans le centre-ouest de l’île de Crète, entre le massif des Montagnes Blanches, à l’ouest, et le massif du Dicté, à l’est ; le massif du Psiloritis se trouve sur la ligne de partage des eaux de la Crète, entre le bassin versant du sud dont les eaux se déversent dans la mer de Libye, et le bassin versant du nord dont les eaux se déversent dans la mer de Crète, la partie méridionale de la mer Égée. Sur le plan administratif le massif du Psiloritis est partagé entre la province de Réthymnon et la province d’Héraklion, et entre plusieurs dèmes de ces provinces. La localité principale du Psiloritis est le bourg de montagne d’Anogia, situé dans le nord-est du massif ; par la route, Anogia est à 72 km au sud-est de la ville de Réthymnon et à 45 km au sud-ouest de la ville d’Héraklion.
À partir d’Anogia une route secondaire à revêtement permet de pénétrer en automobile jusqu’au cœur du massif du Psiloritis, le plateau du Nida, situé au pied de l’antre de l’Ida. Il est aussi possible de faire ce trajet à pied en empruntant les sections 51 et 52 du sentier européen de Grande Randonnée E4, d’Anogia au mont Ida ; un peu à l’écart du sentier se trouve l’entrée de l’antre de l’Ida. Un autre accès est possible en automobile, depuis le nord du massif, par une petite route à revêtement, plutôt difficile, qui part du village de Livadia et qui rejoint, en 13 km, le parc de stationnement du refuge de Lakkos tou Mygérou (Λάκκος του Μυγερού), la « Fosse de Mygéros », à une altitude d’environ 1 600 m ; depuis le parc de stationnement, le sommet du mont Ida peut être atteint en 2 h 30 min de marche ; ce sentier de 9,5 km de longueur, la « Chaussée du Psiloritis » (Στράτα του Ψηλορείτη), est très bien balisé tout au long du parcours et est même pavé au début. La « Chaussée du Psiloritis » rejoint le sentier européen E4 au sommet du mont Vouloménou, continue vers l’ouest en direction du mont Agathias puis atteint le sommet du mont Ida, où se trouve la chapelle de Timios Stavros (Τίμιος Σταυρός), la « Sainte Croix ». La meilleure saison pour faire cette ascension est entre mai et juin, lorsque les jours sont longs et que la neige est minimale.
Les versants sud et est du massif du Psiloritis, plus escarpés, sont accessibles par des chemins de randonnée depuis les villages de Fourfouras, de Lochria, de Kamarès, de Zaros, de Gergéri, d’Assitès et de Kroussonas, et conduisent généralement vers le cœur du massif. |
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| | Le massif montagneux du Psiloritis (Ψηλορείτης / Psiloreítis) | La formation du massif du Psiloritis, comme celle des trois autres grands massifs montagneux de Crète, est une conséquence du soulèvement de la microplaque tectonique égéenne qui a fragmenté la croûte terrestre, certains fragments étant rehaussés sous la forme de horsts formant ces massifs montagneux, séparés par des fosses d’effondrement, des grabens, formant les plaines qui séparent ces massifs ; de grandes failles d’effondrement marquent la séparation entre les horsts et les grabens. À la fin de l’Ère tertiaire les grabens étaient encore submergés et les massifs montagneux formaient des îles.Le Psiloritis est le massif central de la Crète, dominant le centre-ouest de l’île à 2 500 m au-dessus du niveau de la mer. Le versant sud du Psiloritis, plus proche du rebord de la microplaque tectonique, est plus élevé et plus abrupt ; c’est là que se trouvent les plus hauts sommets du massif ; seule la partie ouest descend en pente douce vers la plaine de Réthymnon. Le massif du Psiloritis a grossièrement la forme d’un trapèze renversé, avec la base du trapèze au nord, d’une largeur ouest – est d’environ 35 km, le sommet du trapèze au sud, d’une largeur ouest – est d’environ 15 km, et une hauteur sud – nord d’environ 25 km, soit une superficie de plus de 600 km². Le massif du Psiloritis est enneigé pendant plusieurs mois en hiver et il est possible d’y pratiquer le ski de fond ; l’École de Ski crétoise y organise des cours et des randonnées à ski (Ελληνικός Ορειβατικός Σύλλογος Ρεθύμνου). À cause de ce climat le massif du Psiloritis n’a jamais été peuplé de manière permanente ; les cabanes de berger en pierres sèches, très typiques des montagnes crétoises, n’étaient habitées que pendant les périodes d’estive ou, brièvement, par des bûcherons pendant l’hiver. Les villages du Psiloritis ont toujours été situés à moins de 600 m d’altitude, sur le pourtour du massif ; Anogia fait exception, à une altitude d’environ 730 m. | Le massif montagneux du Psiloritis comprend un grand nombre de hauts sommets, dépassant les 1 000 m d’altitude, dont cinq sommets qui dépassent les 2 000 m.Dans le nord-ouest du massif, par rapport à la grotte de l’Ida : - dans le nord-ouest, le Limni (Λίμνη) (2 211 m), le Vouloménou (Βουλομένου) ou Voulouménou (Βουλουμένου) (2 267 m), l’Agathias (Αγκαθιάς) (2 424 m), le mont Ida (Ίδη) ou Timios Stavros (Τίμιος Σταύρος), c’est-à-dire la « Sainte Croix », qui est le point culminant de la Crète (2 456 m) et le Stolistra (Στολίστρα) (2 325 m / 2 336 m) ;
- dans le nord-nord-ouest, le Kourouna (Κουρούνα) (1 850 m), le Sarchos (Σάρχος) (1 579 m), le Kaloros (Καλόρος) (1 124 m) et le Mavrou Korfi (Μαύρου Κορφή) (920 m) ;
- dans le nord, le Charkias (Χαρκιάς) (1 629 m) et le Mounta (Μούντα) (1 076 m).
Dans le nord-est du massif, par rapport à la grotte de l’Ida :
- dans le nord-nord-est, le Kastellos (Κάστελλος) (1 384 m), le Chaméni (Χαμένη) (1 206 m), le Stéfana (Στεφάνα) (1 206 m) et le Tyfi (Τυφή) (1 059 m) ;
- dans le nord-est, le Tympanatoras (Τυμπανάτορας) (1 577 m), le Damaki (Δαμάκοι) (1 584 m), le Madari (Μαδαρή) (1 478 m), le Mythia (Μυθία) (1 546 m), le Tsounia (Τσούνια) (1 432 m), le Kastélos (Κάστελος) (1 280 m), l’Éléprinos (Ελεπρινός) (1 221 m), le Kéria (Κεριά) (1 166 m), le Vathias (Βαθιάς) (1 006 m) et le Kéfala (Κεφάλα) (772 m) ;
- dans l’est-nord-est, le Koritsi (Κορίτσι) (1 505 m), le Gournos (Γούρνος) (1 292 m) et le Vitsilia (Βιτσιλιά) (1 271 m) ;
- dans l’est, le Magérémonas (Μαγερεμώνας) (1 538 m), le Pipéros (Πίπερος) (1 713 m), le Skinakas (Σκίνακας) (1 752 m), le Mavro Lakkos (Μαύρο Λάκκος) (1 600 m), le Koudouni (Κουδούνη) (1 860 m) et le Voskéro (Βοσκερό) (1 199 m).
| _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | Dans le sud-est du massif, par rapport à la grotte de l’Ida :- dans l’est-sud-est, le Mavros Koumos (Μαύρος Κούμος) (1 610 m / 1 614 m) et le Kéfala (Κεφάλα) (1 310 m) ;
- dans le sud-est, le Soros (Σόρος) (1 720 m), dont le nom signifie le « Tas », l’Alikadam (Αλικαδάμ), ou Alikadamis ou Chalasokéfala (Χαλασοκεφάλα) (1 917 m / 1 926 m) et l’Ampélakia (Αμπελάκια) (1 441 m) ;
- dans le sud, le Mavri (Μαύρη) ou Mavri Koryfi (Μαύρη Κορυφή) (1 981 m).
Dans le sud-ouest du massif, par rapport à la grotte de l’Ida :- dans le sud-sud-ouest, le Koussakas (Κούσσακας) (1 920 m) et le Chambatha (Χάμπαθα) (1 982 m) ; certaines cartes situent le Koussakas au nord-ouest de la grotte de l’Ida, à l’emplacement du mont Limni, à 2 209 m ;
- dans le sud-ouest, le Samari (Σαμάρι) (1 413 m) et le Plakoura (Πλάκουρα) (1 347 m).
| _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) |
| | Le Parc Naturel du Psiloritis (Φυσικό Πάρκο Ψηλορείτη / Fysikó Párko Psiloreíti) | Le Parc Naturel du Psiloritis a été créé en 2001 ; le parc englobe le massif du Psiloritis proprement dit, mais aussi le massif montagneux des monts Taléens (Ταλλαία Όρη) ou monts Kouloukonas, prolongement au nord du Psiloritis, qui semble plonger brusquement dans la mer de Crète, et la vallée du fleuve Géropotamos (Γεροπόταμος ποταμός), qui sépare ces deux massifs montagneux. Le parc inclut tous les villages situés aux piémonts du massif, notamment les villages du versant nord-est de la vallée d’Amari.Cet ensemble, de près de 1 100 km² de superficie, comprend des biotopes très divers, tels que des grottes, des gouffres, des dolines et d’innombrables gorges, faisant partie des étages collinéen, montagnard, subalpin et alpin, allant du niveau de la mer à plus de 2 500 m d’altitude ; ces biotopes abritent quelque soixante-dix espèces végétales rares ou endémiques ; près de la moitié de toutes les espèces endémiques crétoises sont originaires du massif du Psiloritis. À l’étage collinéen, jusqu’à environ 500 m d’altitude, la végétation comprend de petits peuplements d’arbres comme le chêne des garrigues ou chêne kermès (Quercus coccifera), l’érable de Crète (Acer sempervirens) et le cyprès (Cupressus sempervirens), par exemple aux environs de Rouvas et d’Arkadi ; la culture de l’olivier est très présente. On trouve aussi le chêne kermès et l’érable de Crète à l’étage montagnard, entre 500 m et 1 500 m d’altitude, mais en moins grand nombre, à cause du pâturage intensif des jeunes pousses ; plus l’altitude est élevée, plus le chêne kermès (πρίνος) se présente sous forme de buissons, ou « katsoprinia » (κατσοπρίνι), la forme naine surpâturée qui ne dépasse pas 1 m de hauteur ; ces garrigues sont nommées « phrygana » (φρύγανα), du grec ancien « φρύγανον » (« bois sec, fagot »). Des pinèdes de pins de Calabre (Pinus brutia) se rencontrent sur les pentes sud-ouest du massif.
Dans ces garrigues de chênes kermès survit le seul grand mammifère sauvage du Psiloritis, le chat sauvage de Crète (Felis silvestris cretensis), un animal difficile à observer, presque légendaire, mais dont la présence a été confirmée dans les zones escarpées du sud du massif. Des mammifères plus communs dans la région sont notamment le blaireau, le lièvre, la souris épineuse, la martre crétoise, la belette.
Le reste de la végétation de l’étage montagnard est constitué principalement d’arbustes nains en forme de coussins, caractéristiques des plateaux de haute altitude du Psiloritis : l’euphorbe épineuse (Euphorbia acanthothamnos), l’astragale à feuilles étroites (Astragalus angustifolius), l’astragale de Crète (Astracantha cretica) ; l’épine-vinette ou vinettier de Crète (Berberis cretica) forme des buissons légèrement plus grands. La pimprenelle épineuse (Sarcopoterium spinosum) n’est répandue qu’au-dessous de 1 000 m. Au-dessus du village de Kamarès et du village de Gergéri, on rencontre la céphalanthère à capuchon (Cephalanthera cucullata), une orchidée endémique de Crète. D’autres plantes endémiques sont la tulipe d’Orphanidès (Tulipa doerfleri) et le crocus de montagne de Crète (Crocus oreocreticus) que l’on trouve sur le plateau du Nida. Une plante aromatique et pharmaceutique, le dictame de Crète ou dictame du Dicté (Origanum dictamnus), est aussi commun dans le massif du Psiloritis.
Le sol rare des plateaux abrite de nombreuses espèces typiques de la flore du Psiloritis. Les dolines présentent un intérêt particulier ; les dolines humides sont caractérisées par une végétation peu abondante d’annuelles communes ailleurs mais rares en Crète, tandis que les dolines sèches sont caractérisées par une végétation dense et, à Psiloritis, par la présence de la renouée de l’Ida (Polygonum idaeum), spécialisée dans cette type d’habitat et confinée au Psiloritis et au Dicté, et de la gagée fibreuse (Gagea fibrosa), endémique stricte des dolines de Psiloritis. La plus spectaculaire est la très rare horstrissea des dolines (Horstrissea dolinicola), la seule espèce de son genre, qui ne pousse que dans de petites dolines de Pétradolakia, autour du mont Skinakas.
Le plateau du Nida est l’habitat d’un petit papillon endémique de Crète, l’argus crétois (Kretania psylorita), dont le nom se réfère au Psiloritis, que l’on peut voir voler de juin à juillet ; on y trouve aussi le seul mammifère endémique grec, la musaraigne de Crète (Crocidura zimmermanni). À l’étage subalpin, au-dessus de 1 500 m d’altitude, des plantes résistantes au gel et à la sécheresse prospèrent jusqu’aux sommets, mais sont constamment broutées par les chèvres et par les moutons, qui paissent également dans les régions les plus élevées du Psiloritis. On y trouve d’autres plantes endémiques de la Crète, telles que l’aspérule de l’Ida (Asperula idaea) et la centaurée du mont Ida (Centaurea idaea). Le massif du Psiloritis est un lieu de nidification important, ou une étape pendant la migration, pour quarante-cinq espèces d’oiseaux. Aux plus hautes altitudes règnent les oiseaux rapaces tels que le gypaète barbu (Gypaetus barbatus), une espèce menacée en Europe, le vautour fauve (Gyps fulvus), l’aigle royal (Aquila chrysaetus), l’aigle de Bonelli (Hieraaetus fasciatus) et le faucon pèlerin (Falco peregrinus). La perdrix choukar (Alectoris chukar) et le crave à bec rouge (Pyrrhochorax pyrrhocorax) maintiennent également des populations reproductrices ici ; pendant les mois d’été apparaît le faucon d’Eleonora (Falco eleonora). | Légende de la carte du Parc Naturel du Psiloritis : La zone des monts Taléens :
A1 : Fossiles « haute pression » de Fodélé (Τα « υψηλής πίεσης » απολιθώματα του Φόδελε). Α2 : Fossiles du Permien de Bali (Πέρμιας ηλικίας απολιθώματα Μπαλί). A3 : Coupe transversale des monts Taléens (Τομή Ταλλαίων Ορέων). A4 : Plis de Vossakos (Πτυχές Βώσακου). A5 : Sources sous-marines de Bali (Υποθαλάσσιες πηγές του Μπαλί). Les zones karstiques :
B1 : Plateau du Nida (Οροπέδιο Νίδας). Β2 : Antre de l’Ida (Ιδαίο Άντρο). Β3 : Pétradolakia (Πετραδολάκια). Β4 : Faille du Détachement Crétois (Το Κρητικό Ρήγμα Απόσπασης). Β5 : Métaflysch d’Agia Marina (Ο μεταφλύσχης της Αγίας Μαρίνας). Β6 : Gorges et plis de Mygias (Φαράγγι και πτυχές της Μύγιας). Β7 : Plis du Stéfana (Πτυχές Στεφάνας). Β8 : Ponors du Stéfana (Καταβόθρες της Στεφάνας). Β9 : Gouffre du Skinakas (Βάραθρο Σκίνακα). Β10 : Dolines du Kourouna (Δολίνες στην Κουρούνα). Les piémonts du Psiloritis :
C1 : Source de l’Almyros (Πηγή Αλμυρού). C2 : Voulisméno Aloni (Βουλισμένο Αλώνι). C3 : Gorges de Goniès (Φαράγγι Γωνιών). C4 : Failles de Kroussonas (Ρήγματα του Κρουσώνα). C5 : Tartes de Mère-grand (Πίτες της Γριάς). C6 : Évaporites du Messinien (Οι εβαπορίτες του Μεσηνίου). C7 : Faille de Gergéri (Το ρήγμα της Γέργερης). C8 : Sources de Zaros (Πηγές του Ζαρού). C9 : Forêt de Rouvas - Gorges d’Agios Nikolaos (Δάσος Ρούβα, Φαράγγι Αγ. Νικολάου). C10 : Fossiles de Sirenia (Τα απολιθώματα Σειρήνιων). C11 : Gorges de Vorizia (Φαράγγι των Βοριζίων). C12 : Gorges de Kamarès (Φαράγγι Καμαρών). Les falaises de l’Amari :
D1 : Littoraux de Fourfouras (Ακτογραμμές του Φουρφουρά). D2 : Formation de Pantanassa (Σχηματισμός της Παντάνασας). D3 : Gorges de Platania (Φαράγγι Πλατανίων). D4 : Puits de Tsikalas (Τα πηγάδια του Τσικαλά). D5 : Leska et Chabathoura (Λέσκα και Χαμπαθούρα). D6 : Grotte de Pan (Το σπήλαιο του Πάνα). D7 : Laves de Kouroutès (Λάβες Κουρουτών). Les grottes :
Ε1 : Grotte du Trou de Sfentoni (Σπήλαιο Σφεντόνη Τρύπα). E2 : Grotte de Kamarès (Καμαραϊκό Σπήλαιο). Ε3 : Grotte de Gérontospilios (Γεροντόσπηλιος). Ε4 : Grotte de Chaïnospilios (Χαϊνόσπηλιος). Ε5 : Gouffre du Tafkoura (Βάραθρο Ταφκούρα). Ε6 : Grotte de Mougri (Μούγκρι). Ε7 : Grotte de Doxa (Σπήλαιο Δόξας). Ε8 : Grotte de Trapéza de Tylissos (Τραπέζα Τυλίσου). Ε9 : Kalo Chorafi (Καλό Χωράφι). Ε10 : Chonos de Sarchos (Χώνος Σάρχου). Autres géotopes : F1 : Nappes de Goniès (Τα καλύμματα των Γωνιών). F2 : Sculptures de la Nature (Γλυπτά της Φύσης). F3 : Gorges de Margaritès (Φαράγγια Μαργαριτών). F4 : Détachement de Marathos (Το ρήγμα του Μάραθου). F5 : Le « fromage de pierre » à Aidonochori (Το « πέτρινο τυρί » στο Αιδονοχώρι). F6 : Plateau du Stroumboulas (Οροπέδιο Στρούμπουλα). F7 : Timios Stavros (Sainte Croix), le pic du Psiloritis (Κορυφή, Τίμιος Σταυρός). |
| | Le Géoparc du Psiloritis (Γεωπάρκο Ψηλορείτη / Geopárko Psiloreíti) | Dans le Parc Naturel du Psiloritis, presque toute la variété géologique de la Crète est réunie ; la majorité des nappes géologiques de Crète sont présentes autour des plus hauts sommets, où le groupe typique du calcaire en plaques (« Plattenkalk ») est exposé. C’est pour cette raison que le Parc Naturel a été inclus dès sa création, en 2001, dans le Réseau européen des géoparcs et plus récemment dans la liste du Réseau mondial des géoparcs de l’UNESCO, obtenant ainsi une reconnaissance mondiale. A l’intérieur des limites du géoparc se concentrent plus de six nappes tectoniques, c’est-à-dire des unités rocheuses transportées à des centaines de kilomètres par des failles, formant finalement les monts Psiloritis. Le marbre de la série des calcaires en plaques, qui a construit les massifs du Psiloritis et du Kouloukonas, est l’épine dorsale sur laquelle toutes les autres unités rocheuses ont été mises en place dans le passé, et sont maintenant réparties autour de leurs contreforts en raison de failles néo-tectoniques. Ces unités sont, de bas en haut, les phyllites-quartzites, les calcaires de Tripolitsa, les calcaires du Pinde, la nappe de Vatos, la nappe d’Arvi et les ophiolites. La formation de la montagne et de son paysage est un processus continu et sans fin qui, encore de nos jours, remodèle la montagne ; les formidables forces qui ont élevé les montagnes à leur altitude actuelle sont représentées sur les nombreuses failles et les plis des roches, comme ceux que l’on peut observer à Vossakos. C’est le calcaire en plaques du Psiloritis qui dessine à la fois le paysage et la présence humaine à travers l’architecture individuelle en pierre des cabanes de bergers, les mitata (μητάτα), des terrasses et des aires de battage. Les parties centrale et occidentale du massif montagneux sont principalement constituées de roches du groupe des calcaires en plaques, les parties orientales de calcaire gris de Tripolitsa. Certains types de roches très particuliers et rares sont également présents dans la région comme les ophiolites ou les roches les plus profondes du groupe des calcaires en plaques du Kouloukonas.
Dans de nombreux endroits, comme dans les environs du village de Goniès, la grande variété de toutes ces roches est concentrée dans une très petite zone, qui pourrait en effet être considérée comme une miniature de la Crète elle-même. Les roches qui constituent principalement la Crète sont des roches de composition carbonatée : calcaires, dolomies et marbres. Ces roches sont encore plus majoritaires dans le massif du Psiloritis où elles représentent plus de 80 % de la masse totale des roches du massif.
Dans les montagnes de Psiloritis et surtout dans la zone la plus élevée, la dissolution du calcaire, de la dolomie et du marbre a créé un grand nombre de paysages karstiques caractéristiques. Même si dans la plupart des régions les roches carbonatées sont dures et compactes, ces roches se comportent d’une manière particulière vis-à-vis de l’eau ; les eaux pluviales passent à travers l’atmosphère, se chargent en dioxyde de carbone qui se transforme en acide carbonique ; sans nuire à la végétation, l’acide carbonique dissout les roches carbonatées comme de l’eau pure dissoudrait du sucre. De nombreuses formes dans le massif du Psiloritis sont liées à cette forme particulière d’érosion des roches carbonatées nommée érosion karstique. Un grand nombre de dépressions de surface, qui s’agrandissent continuellement à cause de l’érosion continue, créent des plateaux, comme le plateau du Nida et le plateau de Pétradolakia, des dolines comme la doline du Kourouna ou les dolines du Kochris, et des gouffres comme le gouffre du Skinakas, qui caractérisent les paysages du Psiloritis. Ces gouffres ont donné naissance à de nombreuses légendes concernant les « volcans du Psiloritis ». Les paysages karstiques sont des zones très particulières avec un relief unique, souvent avec une surface rugueuse et rocheuse et un manque d’eau et de sol. La présence dans le Psiloritis des deux principaux groupes carbonatés de Crète, à savoir le calcaire en plaques sous-jacent et le calcaire de Tripolitsa sus-jacent, régulent le cycle de l’eau et la présence de la vie ; les gouffres et les ponors conduisent l’eau de la surface vers l’intérieur des roches, poursuivant leur activité dissolvante sous terre, creusant des grottes et d’autres cavités souterraines ; ces cavités souterraines du Psiloritis sont les rivières qui manquent à sa surface. Il a été constaté que l’eau qui tombe sur le plateau du Nida peut, en 9 heures d’écoulement sous terre, former la plus grande, mais malheureusement saumâtre, source de Crète, l’Almyros près d’Héraklion. De la même manière, tout l’intérieur des montagnes carbonatées est transformé en réservoirs souterrains où l’eau de la neige hivernale ou de la pluie est stockée pour les mois secs de l’été. Néanmoins, dans de nombreuses zones des parties est et sud du Parc, comme à Livadia, à Kroussonas, à Pétradolakia, à Rouvas ou à Fourfouras, une fine couche de métaflysch argileux de « Plattenkalk » empêche l’eau de s’échapper du calcaire supérieur vers les marbres en plaques inférieurs ; de cette manière, de nombreuses petites sources sont créées, dont très peu sont capables de fournir des quantités d’eau suffisantes toute l’année, mais qui créent toutes de petites oasis dans le désert calcaire de la montagne. Beaucoup de ces grottes ont une grande valeur esthétique, des lieux importants pour les écosystèmes et critiques pour le cycle de l’eau et les apparences. Certaines grottes sont facilement approchées et accessibles au public, comme les grottes de Sfentoni à Zoniana et de Gérontospilios à Mélidoni, tandis que d’autres sont un défi même pour les spéléologues comme la grotte Chonos à Sarchos ou le gouffre de Tafkoura à Pétradolakia qui atteint une profondeur de 900 m. Dans les grottes, la vie s’est adaptée à ces mondes souterrains, donnant naissance à des espèces qui peuvent survivre que dans l’obscurité, aussi facilement que leurs ancêtres l’ont fait à la surface. Outre les différentes espèces de chauves-souris, des escargots, des araignées, de faux-scorpions et des insectes sont les principaux groupes qui constituent la faune des grottes de Psiloritis. Les grottes furent des lieux de culte, des habitations, des fromageries, des refuges pendant les périodes difficiles et aussi des lieux sacrés comme l’antre de l’Ida ou la grotte de Kamarès. C’est pourquoi la plupart des grottes ont une valeur archéologique et historique importante. | Légende de la carte géologique du Géoparc du Psiloritis :Sites géomorphologiques : 1 : Tartes de Mère-Grand (Πίτες της Γριάς). 2 : Rocher de Prinias (Χάρακας Πρινιά). 3 : Rochers et falaises de Vistagi (Γκρεμνά Βισταγής). 4 : Sculptures de la Nature (Γλυπτά της Φύσης). 5 : Plateau du Nida (Οροπέδιο Νίδας). 6 : Gouffre d’Aloni (Βουλισμένο Αλώνι). 7 : Ponors de Stéfana (Καταβόθρες της Στεφάνας). 8 : Pétradolakia (Πετραδολάκια). 9 : Karst du Stroumpoulas (Οροπέδιο Στρούμπουλα). 10 : Karst de Kamariotis (Καρστ Καμαριώτη). 11 : Gouffre du Skinakas (Βάραθρο Σκίνακα). 12 : Dolines du Kochris (Δολίνες Κόχρη). 13 : Chaussée karstique d’Aimonas (Καρστικό Δάπεδο Αΐμωνα). 14 : Plateau de Mygéros (Οροπέδιο Μυγερού). 15 : Plateau d’Aravanès (Οροπέδιο Αραβάνες). 16 : Chaussée karstique de Livadia (Καρστικό Δάπεδο Λιβαδιών). 17 : Gious Kampos (Γιούς Κάμπος). 18 : Gorges de Goniès (Φαράγγι Γωνιών). 19 : Gorges de Mygias (Φαράγγι της Μύγιας). 20 : Gorges d’Agios Nikolaos - forêt de Rouvas (Φαράγγι Αγ. Νικολάου - Δάσος Ρούβα). 21 : Gorges de Platania (Φαράγγι Πλατανίων). 22 : Gorges de Margaritès (Φαράγγια Μαργαριτών). 23 : Gorges de Patsos (Φαράγγι Πατσού). 24 : Gorges de Kamarès (Φαράγγι Καμαρών). 25 : Gorges de Vorizia (Φαράγγι των Βοριζίων). 26 : Gorges de Zoniana (Φαράγγι Ζωνιανών). 27 : Gorges de Messa (Μέσα Φαράγγι). 28 : Gorges de Smiliano (Σμιλιανό Φαράγγι). 29 : Antre de l’Ida (Ιδαίο Άντρο). 30 : Grotte de Sfentoni de Zoniana (Σπήλαιο Σφεντόνη Ζωνιανών). 31 : Grotte de Gérondospilios de Mélidoni (Γεροντόσπηλιος). 32 : Grotte de Kamarès (Καμαραϊκό Σπήλαιο). 33 : Grotte de Chaïnospilios (Χαϊνόσπηλιος). 34 : Gouffre du Tafkoura (Βάραθρο Ταφκούρα). 35 : Grotte de Mougri (Μούγκρι). 36 : Grotte de Doxa (Σπήλαιο Δόξας). 37 : Grotte de Trapéza (Τραπέζα Τυλίσου). 38 : Leska et Champathoura (Λέσκα και Χαμπαθούρα). 39 : Grotte de Pan (Το σπήλαιο του Πάνα). 40 : Grotte de Chonos de Sarchos (Χώνος Σάρχου). 41 : Grotte de Kamaritis (Σπήλαιο Καμαρίτη). 42 : Grotte d’Arkalospilios (Αρκαλόσπηλιος). Sites pétrologiques : 43 : Métaflysch d’Agia Marina (Ο μεταφλύσχης της Αγίας Μαρίνας). 44 : Évaporites du Messinien (Οι εβαπορίτες του Μεσηνίου). 45 : Formation de Pantanassa (Σχηματισμός της Παντάνασας). 46 : Laves en coussin de Kouroutès (Λάβες Κουρουτών). 47 : Métaflysch de Mithia (Μεταφλύσχης Μιθιάς). 48 : Bauxite de Métochi (Βωξίτης Μετόχι). 49 : Ophiolites de Goniès (Οφιόλιθοι Γωνιών). 50 : Coupe stratigraphique des monts Taléens (Τομή Ταλλαίων Ορέων). 51 : Littoraux de Fourfouras (Ακτογραμμές Φουρφουρά). Sites tectoniques : 52 : Strates de Goniès (Τα καλύμματα των Γωνιών). 53 : Faille de détachement d’Agios Fanourios (Ρήγμα Απόσπασης Άγιου Φανούριου). 54 : Chevauchement de Kroussonas (Ρήγματα του Κρουσώνα). 55 : Faille de détachement de Marathos (Το ρήγμα του Μάραθου). 56 : Faille de l’Ida (Ρήγμα Ιδαίου). 57 : Escarpement de faille de Kroussonas (Κάτοπτρο Κρουσώνα). 58 : Faille de Gergéri (Το ρήγμα της Γέργερης). 59 : Escarpement de faille de Vistagi (Ρήγμα Βισταγής). 60 : Faille de Mygéros (Ρήγμα Μυγερού). 61 : Contact tectonique de Fourfouras (Τεκτονική Επαφή Φουρφουρά). 62 : Plis de Vossakos (Πτυχές Βώσακου). 63 : Plis d’Épano Ampélia (Πτυχές Επάνω Αμπελίων). 64 : Plis de Livadia (Πτυχές Λιβαδιών). 65 : Méga-pli de Vistagi (Μεγα-πτυχή Βισταγής). 66 : Plis de Fourfouras (Πτυχές Φουρφουρά). 67 : Plis de Mygéros (Πτυχές Μυγερού). Sites hydrogéologiques : 68 : Sources sous-marines de Bali (Υποθαλάσσιες πηγές του Μπαλί). 69 : Sources de Zaros (Πηγές του Ζαρού). 70 : Source de l’Almyros (Πηγή Αλμυρού). 71 : Source d’Ochra de Fourfouras (Πηγή Ωχρα Φουρφουρά). 72 : Puits de Tsikalas (Τα πηγάδια του Τσικαλά). 73 : Barrage de Fanéroméni (Φράγμα Φανερωμένης). 74 : Barrage de Potamo (Φράγμα Ποταμών). 75 : Estuaire du Géropotamos (Εκβολές Γεροποτάμου). Sites fossilifères : 76 : Fossiles de Gergéri (Απολιθώματα Γέργερης). 77 : Grotte de Kalo Chorafi (Καλό Χωράφι). Site géoculturels : 78 : Citernes d’Éleftherna (Δεξαμενές Ελεύθερνας). 79 : Grotte en labyrinthe de Gortyne (Λαβύρινθος Γόρτυνας). 80 : Petit labyrinthe de Gortyne (Μικρός Λαβύρινθος Γόρτυνας). |
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