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Le village et les ruines de Tylissos, et le château de Malévizi en Crète

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Le canton de Tylissos (Δημοτική Ενότητα Τυλίσου) se situe au milieu de dème du Malévizi : au nord se trouve le canton de Gazi, tandis qu’au sud se trouve le canton de Kroussonas. Le village de Tylissos est le chef-lieu du canton de Tylissos. La population du canton atteint près de 3 000 habitants ; l’économie est basée sur la culture de la vigne et de l’olivier, ainsi que sur l’élevage.

Le village de Tylissos en Crète. Situation du canton de Tylissos (auteur Pitichinaccio). Cliquer pour agrandir l'image.La partie occidentale du territoire du canton de Tylissos s’étend sur les contreforts nord-est du massif du Psiloritis ; elle comprend les localités de Damasta (Δαμάστα), d’Astyraki (Αστυράκι), de Goniès (Γωνίες), de Kamariotis (Καμαριώτης), d’Aidonochori (Αηδονοχώρι) et de Marathos (Μάραθος). La partie orientale s’étend dans la plaine d’Héraklion ; elle comprend les localités de Tylissos (Τύλισος), de Moni (Μονή), de Kamari (Καμάρι) et de Kéramoutsi (Κεραμούτσι).

Ces deux parties du canton sont séparées par la faille tectonique de Kroussonas-Tylissos. La route provinciale de Gazi à Kamarès (Επαρχιακή Οδός Γαζίου – Καμαρίου), via Kroussonas, traverse du nord au sud la partie orientale du canton en longeant cette faille de plus ou moins près. Trois kilomètres avant le village de Tylissos, on peut bifurquer à droite pour emprunter l’ancienne route nationale d’Héraklion à Réthymnon, en direction de l’ouest.

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Village grecLe village de Tylissos (Τύλισος / Týlisos)
Tylissos est un bourg agricole d’environ 1 000 habitants qui vivent de la culture de la vigne et de l’olivier, et de l’élevage de moutons, de chèvres et de volailles, ainsi que de l’apiculture.

Le village de Tylissos en Crète. La faille de Tylissos-Kroussonas (auteur Jason John). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).Le village est bâti sur un plateau, à environ 190 m d’altitude, situé sur le bord occidental d’une vallée formée par le fleuve Gazanos (Ρέμα Γαζανός) et son affluent la rivière Fléga (Φλέγα ποταμός) ; cette vallée fertile, bien irriguée, longe la faille tectonique de Kroussonas-Tylissos qui sépare le massif du Psiloritis de la plaine d’effondrement d’Héraklion. Le village se trouve entre ces deux cours d’eau. Le fleuve Gazanos se jette dans le golfe d’Héraklion près de Skafidaras (Σκαφιδαράς), à environ 6 km au nord de Tylissos.

Tylissos se trouve à environ 16 km au sud-ouest d’Héraklion. Des autocars, reliant la gare routière de la Porte de La Canée, à Héraklion, à Anogia, desservent Tylissos plusieurs fois par jour.

Le village est situé, depuis des temps immémoriaux, à un carrefour de routes importantes :

  • la route traditionnelle reliant Héraklion à Anogia et Axos, dans le massif du Psiloritis, par les gorges de Goniès.
  • à un peu plus d’un kilomètre de la route provinciale de Gazi à Kamarès, par Kroussonas.
  • à environ 4 km de la vieille route qui relie Héraklion à l’ouest de l’île, Réthymnon et La Canée.

Cette situation géographique stratégique explique certainement l’ancienneté historique du peuplement de Tylissos ; la localité se targue d’une habitation ininterrompue depuis plus de 40 siècles, c’est-à-dire depuis le début de l’époque minoenne proto-palatiale, vers 1900 avant JC. Tylissos est l’une des rares cités minoennes dont le nom minoen, préhellénique, a survécu ; ce nom a été retranscrit « tu-ri-so » sur des tablettes d’argile, gravées en écriture linéaire B mycénienne, découvertes à Cnossos.

Les vestiges de l’ancienne cité minoenne puis antique s’étendent sous le village moderne de Tylissos, qui possède plusieurs sites archéologiques de divers types : résidentiel, sacré ou religieux. Des tombes à tholos ont notamment livré des cercueils en terre cuite, ou larnakès (λάρνακες), des poteries en terre cuite (gobelets, cruches, louche, petite boîte, verre) et d’autres objets funéraires, comme des bijoux, des sceaux, et cetera ; ces tombes datent principalement de l’époque minoenne post-palatiale (1450-1200 avant JC).

Le plus important site archéologique de Tylissos présente des villas minoennes datant de l’époque néo-palatiale. D’autres vestiges minoens sont ceux d’un sanctuaire qui se trouvait au sommet du mont Pyrgos (Πύργος) (« la tour »), à environ 680 m d’altitude ; ce sanctuaire sommital (Ιερό Κορφής Πύργου), datant d’environ 2000 avant JC, a été mis au jour en 1962 par l’archéologue crétois Stylianos Alexiou (Στυλιανός Αλεξίου) ; ces fouilles ont mis au jour de la vaisselle de culte et des figurines en terre cuite. Le sanctuaire de Pyrgos fut ensuite utilisé jusqu’au début de l’époque grecque hellénistique. Le sanctuaire de Pyrgos se trouve à environ 2 km au nord-ouest du village de Tylissos ; suivre le chemin pour aller à la grotte de Trapéza et continuer jusqu’au sommet de la colline de Pyrgos.

Aller au sanctuaire de Pyrgos avec Google Maps (35.306788, 24.996941).

Site archéologiqueLe site archéologique de Tylissos (Αρχαιολογικός Χώρος Τυλίσου / Archaiologikós Chóros Týlisou)
Le village de Tylissos en Crète. Les villas minoennes. Cliquer pour agrandir l'image.Le site archéologique de Tylissos présente les ruines de plusieurs bâtiments antiques ; trois de ces bâtiments datent de l’époque minoenne ; le quatrième est un sanctuaire datant des débuts de l’époque grecque.

Les bâtiments minoens sont souvent désignés comme des mégarons minoens (μινωική μέγαρα) ; cependant, un mégaron (μέγαρον) désigne plutôt, dans l’architecture grecque mycénienne, une grande salle située à l’intérieur d’un palais, faisant souvent partie d’appartements royaux. Deux de ces bâtiments minoens, désignés par les lettres A et C, seraient plutôt des manoirs ou des villas (έπαυλη), au sens de la villa romaine, la résidence d’une grande exploitation agricole ; le troisième bâtiment minoen, le bâtiment B, ne présente pas de caractère résidentiel et serait plutôt un bâtiment d’exploitation lié à la villa A.

Le village de Tylissos en Crète. Le site minoen vue du nord-est. Cliquer pour agrandir l'image.Ces villas se trouvaient à la périphérie nord-est d’une cité minoenne dont le centre se trouvait à l’emplacement du village moderne de Tylissos ; de nombreuses découvertes archéologiques ont été faites dans Tylissos, dont certaines habitations, plus modestes que les villas, remontaient à l’époque minoenne ancienne pré-palatiale.

Cette cité minoenne est l’une des rares dont on connaît le nom préhellénique, trouvé sur des tablettes d’argile inscrites en écriture linéaire B mycénienne découvertes à Cnossos, « tu-ri-so » ; ces tablettes ont été datées de l’époque post-palatiale ou de l’époque mycénienne ; elles étaient un catalogue des villes qui dépendaient du palais de Cnossos. Le nom de « Turiso » a été conservé dans le toponyme actuel de Tylissos (Τύλισος).

La cité minoenne de « Turiso » devait être en étroite relation avec le palais de Cnossos, situé à environ 13 km à l’est en ligne droite ; la cité se trouvait sur un plateau, à environ 190 m d’altitude, dominant une contrée fertile où devait déjà être cultivés la vigne et l’olivier ; cet emplacement était stratégique, situé à peu près au carrefour de la route nord-sud reliant Cnossos à Faistos, de la route reliant l’ouest de l’île à la région centrale, et de la route montant vers le massif du Psiloritis, de nos jours la route d’Anogia. Sur cette route, au lieu-dit Sklavokampos, à mi-chemin d’Anogia, se trouvait une autre villa de dimensions comparables, mais de construction moins luxueuse que celle des villas de Tylissos. Un autre établissement minoen se trouvait sur le plateau du Nida, au cœur du massif de l’Ida ; son manoir devait contrôler l’économie pastorale du massif pour le compte du palais de Cnossos ; on peut en voir les vestiges sur le site de Zominthos.

Sur la côte, distante d’environ 6 km au nord, entre les embouchures des fleuves Almyros et Gazanos, ont été découvertes des installations portuaires antiques qui devaient être le port de Tylissos.

Aller au site archéologique de Tylissos avec Google Maps (35.297862, 25.019765).

D’après les artefacts découverts lors des fouilles, l’emplacement des villas minoennes semble avoir été habité dès l’époque pré-palatiale, entre 3100 avant JC et 1900 avant JC. Les villas elles-mêmes datent de l’époque néo-palatiale, et ont connu l’apogée de leur prospérité à l’époque minoenne récente, de 1650 avant JC à 1450 avant JC, date à laquelle elles ont été détruites, en même temps que les palais minoens de Cnossos, de Faistos, de Malia et de Zakros, vraisemblablement par l’éruption volcanique de Santorin, les tremblements de terre et les incendies conséquents. D’autres constructions ont occupé le site à l’époque post-palatiale, entre 1450 avant JC et 1200 avant JC.

Le village de Tylissos en Crète. Statère d'argent de 320-270 avant JC. Cliquer pour agrandir l'image.L’existence de la cité antique de Tylissos était tombée dans l’oubli, seulement mentionnée par des auteurs antiques tels que Pline l’Ancien, au Ier siècle, (Naturalis historia, Liber IV.20) et Solin, au IIIe siècle, ce dernier considérant Tylissos comme l’une des villes les plus importantes de Crète, avec Cnossos, Gortyne et Cydonia (Κυδωνία), de nos jours La Canée, mais ces auteurs ne donnaient aucune indication quant à sa position géographique. Quelques pièces de monnaie détenues par des habitants locaux témoignaient aussi de l’existence de l’antique Tylissos ; à l’époque hellénistique, la cité avait frappé des statères d’argent présentant, à l’avers, l’effigie de la déesse Héra et, au revers, l’effigie d’Apollon tenant, de la main gauche, un arc et, de la main droite, une tête de chèvre sauvage, avec la mention du nom de la cité « ΤΥΛΙΣΙΟΝ ».

Au printemps de 1834, le voyageur anglais Robert Pashley visita la Crète dans le but de localiser les sites antiques ; avant son départ, Pashley avait compilé tout ce que les auteurs de l’Antiquité et du Moyen âge avait écrit sur la Crète. Dans son compte-rendu de voyage en deux volumes, publié en 1837, « Travels in Crete », Pashley écrivit que, venant de la province du Mylopotamos, il était arrivé à Tylissos après une descente fastidieuse et qu’il avait été convaincu qu’il s’agissait de la cité antique quand les habitants mentionnèrent le nom de Tylissos.

« After I left Goniés, the country afforded but few signs of productiveness for miles, except some scattered olive and carob trees in the immediate neighbourhood of the village. After a descent of about half an hour, we began to follow the river, and continued our course, near its bank, for two miles: we then commenced the ascent of a range of rocky mountains, and, from their summit, obtained a view of the plain of Megálo-Kástron, the chief city of the island ; the solid walls and lofty minarets of which we at the same time discerned. A somewhat tedious descent brought us to the village of Týlisso, where although I heard of neither coins nor other antiquities, yet I felt little or no doubt that I was standing on the site of the ancient Tylissos. »

Dans les années 1860, le vice-amiral et hydrographe anglais Thomas Spratt fit des relevés bathymétriques des côtes de la Crète ; ses multiples centres d’intérêts, notamment en histoire naturelle et en archéologie, l’amenèrent à visiter Tylissos où il put préciser l’emplacement de la cité antique, grâce aux habitants qui lui parlèrent des fondations de bâtiments faites de grosses pierres de taille, découvertes en labourant des champs. Spratt rendit compte de ses découvertes en Crète dans son ouvrage en deux tomes « Travels and Researches in Crete », publié en 1865.

Le village de Tylissos en Crète. Plan du site minoen. Cliquer pour agrandir l'image.Les premières fouilles des villas minoennes de Tylissos furent effectuées, au début du XXe siècle, par Joseph Chadzidakis, ou Hazzidakis, (Ιωσήφ Χατζηδάκης), médecin de profession et passionné d’archéologie. Avec Étienne Xanthoudidis (Στέφανος Ξανθουδίδης), Chadzidakis avait fondé le Musée archéologique d’Héraklion et en fut le premier directeur, de 1883 à 1923. Joseph Chadzidakis raconte lui-même comment se fit la découverte des villas minoennes : « En l’an 1906, des habitants du village avaient trouvé quatre énormes chaudrons en bêchant dans les champs du saint monastère de Chalépa (Ιερά Μονή Χαλέπας) ; ils les emmenèrent à Héraklion pour les vendre comme vieux bronze. Nous les vîmes par hasard dans l’atelier d’un bronzier et les achetâmes pour le compte du Musée. De plus, nous avons immédiatement demandé l’autorisation et l’argent au gouvernement crétois afin de procéder à des fouilles sur le site. Les fouilles débutèrent en juin 1912 et durèrent trois mois d’été sur trois ans ». Chadzidakis publia des résultats préliminaires de ses fouilles en 1921 dans son ouvrage « Étude de préhistoire crétoise. Tylissos à l’époque minoenne, suivi d’une note sur les larnax de Tylissos », puis des résultats définitifs, en 1934, dans l’ouvrage « Les villas minoennes de Tylissos ».

Le village de Tylissos en Crète. Panneau d'information du site minoen. Cliquer pour agrandir l'image.Les fouilles de Chadzidakis ont révélé l’existence de bâtiments datant des époques minoennes ancienne et moyenne, du MA-II au MM-III, c’est-à-dire des époques pré-palatiale et proto-palatiale ; dans ces vestiges ont été découverts des artefacts datant de ces époques, principalement des figurines en terre cuite. L’intérêt des archéologues a surtout été attiré par des bâtiments construits au-dessus de cette couche ancienne ; ces trois bâtiments furent datés de la fin de l’époque minoenne moyenne et du début de l’époque minoenne récente, du MM-III au MR-II, c’est-à-dire de l’époque néo-palatiale. Ces trois bâtiments ont été qualifiés de « palais », en raison de leur architecture très élaborée et de la richesse et de la nature des artefacts que l’on y a découverts, qui sont tous exposés au Musée archéologique d’Héraklion :

  • Des tablettes d’argile inscrites en écriture linéaire A, comme il n’en a été trouvé que dans d’autres palais.
  • Une figurine et une jarre en terre cuite, toutes les deux portant des inscriptions en écriture linéaire A, datées d’environ 1500 avant JC.
  • Un rhyton, c’est-à-dire un vase à libations rituelles, en obsidienne, dont un seul autre exemple a été découvert en Crète, à Zakros.
  • Une figurine en bronze, d’une dimension et d’une qualité artistique remarquable, représentant un homme en adoration d’une divinité.
  • Trois énormes chaudrons de bronze pesant environ 90 kg, datés du début du XVe siècle avant JC ; ils ont été découverts par un laboureur au début du XXe siècle, en 1906. Ces chaudrons étaient faits de plaques de bronze assemblées par des rivets ; ils n’ont pas d’équivalents dans le monde égéen.
  • Un lingot de bronze, du type « peau de bœuf », d’un poids de 26,5 kg, c’est-à-dire le poids approximatif du talent (τάλαντον), unité de mesure antique.
  • Des figurines d’argile, datant de l’époque proto-palatiale, trouvées à l’ouest de la villa A.

La découverte du lingot de bronze et des chaudrons suggère que Tylissos était un important centre de travail du bronze et suppose un grand nombre d’habitants ; la possibilité de pouvoir acquérir ce précieux métal, qui arrivait en Crète uniquement par le commerce organisé par le pouvoir palatial de Cnossos, suppose des liens étroits avec le palais.

Le village de Tylissos en Crète. Plan du site minoen. Cliquer pour agrandir l'image.Dans les années 1940, l’archéologue grec Nicolas Platon (Νικόλαος Πλάτων) entreprit des travaux de conservation et de restauration des ruines de Tylissos, principalement les bâtiments A et B, dans le but de consolider les murs, les dallages et d’autres éléments architecturaux, et de compléter certaines parties (sols, cadres, polythyrons et cetera) pour donner une image complète de l’aspect des villas à leur apogée. Le site et le péribole furent aménagés. Platon était devenu depuis 1939 éphore des Antiquités de Crète et directeur du Musée archéologique d’Héraklion ; il venait de découvrir le palais minoen de Zakros. Platon poursuivit les travaux de restauration durant les années 1951 - 1955, notamment sur la villa C et le sanctuaire grec situé sur le côté ouest de la villa C. L’architecte britannique Piet de Jong dressa les plans du site archéologique.

Les villas minoennes de Tylissos ont été construites à l’époque minoenne néo-palatiale, c’est-à-dire entre 1750 avant JC et 1450 avant JC, comme le second palais minoen de Cnossos. Leur architecture est similaire à celle des seconds palais, mais elles en diffèrent par la taille et par l’absence de cour centrale : les villas de Tylissos, de moins 35 m par 20 m, auraient tenu aisément dans la seule cour du palais de Cnossos qui mesurait environ 50 m par 30 m.

Le village de Tylissos en Crète. Angle nord-ouest de la villa minoenne B. Cliquer pour agrandir l'image.Les villas de Tylissos étaient ce que l’archéologue Marinatos a nommé des xestes (Ξεστή), c’est-à-dire des bâtiments dont les façades étaient en pierres taillées ; le mot grec « Ξεστή » voulant dire « poli », du verbe « ξέω », « polir ». Ces grosses pierres taillées étaient du calcaire local, sur lesquelles les archéologues ont remarqué des marques de maçon, comme à Cnossos. Les villas de Tylissos comportaient les mêmes éléments architecturaux que les palais : les bâtiments présentaient une tripartition fonctionnelle, avec des pièces résidentielles, des pièces d’emmagasinage et des pièces cultuelles ; il y avait deux niveaux de planchers avec des escaliers, menant à l’étage, distincts pour les trois fonctions ; des bassins lustraux, des puits de lumière, un réseau complexe de couloirs dallés, un système élaboré d’adduction d’eau et d’évacuation des eaux usées. La décoration était faite de fresques miniatures qui présentaient des similarités surprenantes avec celles de Cnossos, concernant les thèmes, le style, et l’iconographie ; certains détails permettent de supposer que ces fresques étaient l’œuvre de peintres de Cnossos ; treize fragments de ces fresques ont été conservés.

Maison antiqueLa villa A
Le village de Tylissos en Crète. Panneau d'information de la villa minoenne A. Cliquer pour agrandir l'image.La villa A se trouve dans l’angle sud-est du site archéologique ; c’est le premier bâtiment qui a été mis au jour, en 1912, par l’archéologue Chadzidakis. Cette villa est une xeste de deux planchers ; les murs de façade étaient bâtis en pierres taillées de tuf calcaire (πώρος) ; les murs intérieurs étaient en moellons jointoyés, renforcés par des éléments de charpente en bois dont on peut voir l’emplacement en plusieurs endroits. Les dimensions de la villa étaient de 35 m de longueur nord-sud par 18 m de largeur est-ouest, soit une surface au sol de 630 m² et une surface de plancher de 1 260 m² pour l’ensemble des deux niveaux.

Le village de Tylissos en Crète. Plan de la villa minoenne A. Cliquer pour agrandir l'image.La villa A était divisée en deux parties : au sud, la partie résidentielle et cultuelle, avec son propre escalier menant au premier étage (escalier II au sud-ouest sur le plan) ; au nord, la partie d’entreposage qui avait son propre escalier (escalier I au centre sur le plan). Le rez-de-chaussée comprenait 24 pièces de dimensions et de nature diverses et on peut supposer que l’étage en comprenait autant. La plupart des pièces de la partie résidentielle avaient un sol dallé de dalles d’albâtre gypseux.

Le village de Tylissos en Crète. L'entrée de la villa A (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.L’entrée était commune aux deux parties de la maison et se trouvait au milieu du côté oriental. L’entrée était une sorte de propylon (b sur le plan), au sol pavé, donnant par accès par trois portes à une grande salle (n° 15 sur le plan) ; les trois portes du trithyron, en forme de « L », étaient séparées par deux piliers. Une fenêtre de la partie résidentielle permettait de surveiller le propylon. À côté de l’entrée, une lampe en stéatite a été découverte, qui devait éclairer l’entrée à la nuit tombée.

Le village de Tylissos en Crète. Puits de lumière de la villa A (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.À gauche de l’entrée, un long couloir dallé (A-A) desservait la partie résidentielle ; les premières pièces à droite du couloir (n° 1 et 2) étaient des celliers où ont été retrouvés des pithoi et une marmite à trois pieds. Le couloir A-A se poursuivait jusqu’à un puits de lumière (φωταγωγός) (φ sur le plan), entouré d’un portique en forme de Γ avec des colonnes et un sol dallé ; ce puits de lumière constituait une sorte de vestibule.

Le village de Tylissos en Crète. Figurine de bronze découverte à Tylissos (auteur Mary Harrsch). Cliquer pour agrandir l'image.Ce vestibule donnait accès aux salles 3, 4 et 5 (δωμάτια 3, 4 και 5), situées du côté ouest de la villa, qui semblent avoir été à usage cultuel ; la salle 3, interprétée comme une crypte à piliers, a livré une remarquable figurine en bronze d’un adorateur, des vases d’argile et de pierre, des pesons de métier à tisser, des haches votives, des fragments de peintures murales et de nombreux ossements d’animaux, parmi lesquels ceux d’un petit taureau ; certains de ces artefacts étaient peut-être tombés d’un sanctuaire domestique situé à l’étage supérieur ; on a retrouvé dans cette salle une base pyramidale ornée du symbole de la double hache. Dans la salle 4 il y avait, parmi les artefacts découverts, de nombreux vases contenant des pigments et des sceaux.

Le village de Tylissos en Crète. Chaudron de bronze découvert à Tylissos (auteur Zde). Cliquer pour agrandir l'image.Trois énormes chaudrons en bronze étaient entreposés dans la salle 5, ainsi qu’une coupe hémisphérique ; c’est la découverte de ces chaudrons qui a conduit à la fouille du site.

Le village de Tylissos en Crète. Le mégaron de la villa A (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.En face du puits de lumière, le couloir A-A ouvrait sur la grande pièce centrale de la villa (n° 6 sur le plan), au sol dallé ; ce mégaron était séparé du couloir par un polythyron, c’est-à-dire par trois grandes portes doubles. Sur le côté nord de la pièce centrale se trouvait une pièce qui est interprétée comme un bassin lustral (n° 11) ; six marches permettaient de descendre dans le bassin. Sur le côté sud du mégaron se trouvait une pièce qui était probablement une salle de bains, à en juger par l’existence de canalisations (n° 7).

Le village de Tylissos en Crète. Amphore de la pièce 3 de la villa minoenne A (auteur ArchaiOptix). Cliquer pour agrandir l'image.Le couloir A-A conduisait à la salle 13, située dans le sud de la villa ; un lingot de bronze de type « peau de bœuf » y a été trouvé, ainsi que des tablettes d’argile inscrites en écriture linéaire A, des sceaux, de petits outils en bronze et une feuille d’or.

Dans l’angle sud-ouest de l’aile sud de la villa se trouvait l’escalier montant à l’étage supérieur (escalier II).

Le village de Tylissos en Crète. Façade sud de la villa A. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Tylissos en Crète. Partie résidentielle de la villa minoenne A. Cliquer pour agrandir l'image.
Le village de Tylissos en Crète. Façade nord de la villa minoenne A. Cliquer pour agrandir l'image.L’aile nord de la villa était une zone d’emmagasinage ; l’entrée commune ouvrait sur un vaste magasin dont le plafond était soutenu par une colonne centrale (n° 15 sur le plan). Dans cette salle 15 (χορός 15) une grande quantité de coupes coniques ont été trouvées ainsi qu’une hache en bronze, des feuilles d’or, un pommeau d’épée et un pithos.

Le village de Tylissos en Crète. Le magasin 1 de la villa minoenne A. Cliquer pour agrandir l'image.Dans le coin nord-est de l’aile nord se trouvaient deux grands entrepôts (n° 16 et 17 sur le plan) (χώροι 16, 17) dont les plafonds étaient soutenus par deux forts piliers carrés qui sont conservés. Ces magasins contenaient des pithoi, c’est-à-dire d’énormes jarres dans lesquelles pouvaient être conservées les récoltes, notamment l’huile d’olive ; on remarque que certaines de ces jarres présentent un orifice à leur base, qui devait servir à soutirer l’huile.

Le village de Tylissos en Crète. Le magasin 1 de la villa minoenne A. Cliquer pour agrandir l'image.Au-dessus de ces magasins, à l’étage supérieur, il y avait deux grandes salles de réunion ou de banquets. L’escalier permettant de monter à l’étage se trouvait en face de l’entrée de la villa (escalier I) ; cet escalier était éclairé par une fenêtre.

Le village de Tylissos en Crète. Fragment de fresque de la villa A (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Partout dans la maison, notamment dans la salle 17, des fragments de fresques ont été retrouvés, amenant les archéologues à supposer l’existence d’un deuxième étage luxueux.

Maison antiqueLe bâtiment B
Le village de Tylissos en Crète. Panneau d'information de la villa minoenne B. Cliquer pour agrandir l'image.Le bâtiment B se trouve dans l’angle sud-ouest du site archéologique, immédiatement à l’ouest du bâtiment A. Il se peut que le bâtiment B ait été une dépendance de la villa A ; cependant la qualité de sa construction est équivalente à celle des deux autres bâtiments, avec deux planchers et des murs de façade en pierre taillée, mais son architecture intérieure est moins élaborée, même si certaines salles ont un sol dallé.

Le village de Tylissos en Crète. Plan de la villa minoenne B. Cliquer pour agrandir l'image.Le bâtiment B présente une forme rectangulaire plus régulière que celle des deux autres bâtiments, de 22 m de longueur est - ouest et 15 m de largeur nord - sud, soit une superficie d’environ 330 m². Le bâtiment B présentait cependant de curieux décrochements sur les façades nord et sud.

L’entrée du bâtiment est située sur la façade orientale ; dans le coin nord-est, immédiatement après l’entrée, se trouve un escalier (K-K sur le plan) permettant d’accéder à l’étage supérieur. En face de l’entrée se trouve la pièce centrale du bâtiment (n° 7), en partie dallée. Un couloir (b) dessert les pièces périphériques de l’aile sud et de l’aile ouest.

Le village de Tylissos en Crète. Essai de reconstitution de la villa minoenne B. Cliquer pour agrandir l'image.Dans l’aile nord se trouvent trois pièces au sol dallé (pièces n° 6, 8 et 17). Dans la pièce n° 6, de nombreuses poteries d’époque néo-palatiale du MR-I ont été découvertes dans une sorte de buffet en pierre : des jarres et des vases en terre cuite (pyxides, marmites, cruches et tasses à bec) ; une table d’offrande en stéatite et des morceaux d’une autre table ont aussi été découverts dans cette pièce.

Dans tout le bâtiment, des fragments de fresques murales, vraisemblablement tombés de pièces de l’étage supérieur, étaient disséminés sur le sol, notamment dans la salle n° 12.

Le village de Tylissos en Crète. La façade sud de la villa B. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Tylissos en Crète. Façade ouest de la villa minoenne B. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Tylissos en Crète. Milieu de la villa minoenne B. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Tylissos en Crète. La pièce centrale et le couloir du bâtiment minoen B (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Tylissos en Crète. Les pièces 6, 8 et 17 du bâtiment minoen B (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.
Maison antiqueLa villa C
Le village de Tylissos en Crète. Panneau d'information de la villa minoenne C. Cliquer pour agrandir l'image.La villa minoenne dénommée C par les archéologues se trouve dans l’angle nord-est du site archéologique. À cet endroit se trouvent en réalité les ruines de deux habitations : les ruines d’une villa de l’époque minoenne néo-palatiale et les ruines d’une demeure, de type mycénien, bâtie à l’époque post-palatiale, en partie sur les ruines de la villa minoenne néo-palatiale détruite vers 1450 avant JC. L’ensemble de ces ruines couvre une superficie d’environ 420 m². Cette construction ultérieure post-palatiale rend les ruines de la villa C moins lisibles que celles de la villa A.

Le village de Tylissos en Crète. Plan de la villa minoenne C. Cliquer pour agrandir l'image.Après sa destruction, la villa minoenne C avait été recouverte de terre jusqu’au niveau du plancher de l’étage et, de ce fait, les ruines du rez-de-chaussée ont été conservées en bon état. Cette demeure était contemporaine des deux autres bâtiments datant de l’époque néo-palatiale. Son architecture était comparable à celle de la villa A, mais elle était plus petite que celle-ci, avec une superficie d’environ 350 m².

La villa C est une « xeste » de deux planchers, avec des murs de façade construits en pierre de taille ; certaines de ces pierres portent des marques de maçon ; les murs intérieurs étaient recouverts d’un enduit d’argile. La villa présente un plan plutôt irrégulier, à peu près carré au sud et à l’est, mais avec des ailes en saillie sur les côtés nord et ouest. La villa C présente une tripartition fonctionnelle avec une zone résidentielle dans l’aile nord, une zone cultuelle dans l’aile sud et une zone de magasins dans l’aile ouest.

Le village de Tylissos en Crète. Entrée de la villa C (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.L’entrée de la villa se trouve du côté de l’est et débouche sur un vestibule carré (« a » sur le plan) ; à droite du vestibule se trouve la pièce n° 1 qui aurait été une loge de portier.

Le village de Tylissos en Crète. Couloir A-A de la villa C (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Sur la gauche du vestibule part un long couloir (A-A) sur lequel ouvrent sept portes, de forme et de taille identiques ; six de ces portes donnent accès à des pièces et la septième porte donne accès à un autre couloir, le couloir B-B desservant les appartements.

Le village de Tylissos en Crète. Angle nord-ouest de la villa minoenne C. Cliquer pour agrandir l'image.La première pièce sur la gauche du couloir A-A est une salle de culte avec un pilier central, servant de sanctuaire domestique (pièce n° 2 sur le plan), qui a conservé une partie de son dallage ; à l’intérieur de la pièce n° 2 se trouve une petite pièce servant à l’entreposage des objets de culte (pièce n° 3).

Le village de Tylissos en Crète. L'escalier Z de la villa C (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Après le sanctuaire une porte donnait accès à une pièce avec un système de drainage, situé sous les marches supérieures de l’escalier Z-Z ; la porte suivante ouvrait sur l’escalier de la partie cultuelle (Z-Z) conduisant à l’étage supérieur. Sur la droite du couloir A-A, une porte (P) donne accès aux pièces centrales de la villa (n° 4, 5 et 6).

Le village de Tylissos en Crète. Magasin 7 de la villa C (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À l’extrémité ouest du couloir, deux portes ouvrent sur des magasins (n° 7 et 8) ; le magasin n° 8 communique avec deux autres salles d’emmagasinage, les pièces n° 9 et n° 10. Ces divers magasins contenaient des jarres et de nombreux vases en terre cuite. Dans le magasin n° 7 ont été retrouvés des fragments de fresques murales à motifs floraux, tombés de l’étage supérieur.

Le village de Tylissos en Crète. Puits de lumière (salle 15) de la villa minoenne C. Cliquer pour agrandir l'image.Une porte du couloir A-A donne accès au couloir B-B qui dessert la partie résidentielle de la villa, située dans l’aile nord : la pièce n° 15 est un puits de lumière qui éclaire le mégaron de la villa (n° 14) à travers un polythyron et un portique à deux colonnes. À gauche du mégaron se trouve un bassin lustral (n° 12), aussi accessible par le couloir C (Γ). À gauche du couloir B-B, un escalier conduisait à la partie résidentielle de l’étage supérieur, où devaient se trouver les chambres à coucher.

Bâtiment antiqueLes constructions post-palatiales
Le site de Tylissos a continué d’être utilisé après la destruction des seconds palais minoens, vers 1450 avant JC, et l’invasion de la Crète par les Mycéniens. À la fin de l’époque post-palatiale, une villa, vraisemblablement de type mégaron mycénien (Μυκηναϊκό μέγαρο), a été construite sur les ruines de la villa minoenne C ; cette villa mycénienne est datée du XIVe siècle au XIIIe siècle avant JC, c’est-à-dire du minoen récent MR-III.

Le village de Tylissos en Crète. Citerne au nord de la villa minoenne C. Cliquer pour agrandir l'image.De cette villa post-palatiale il ne reste que peu de ruines : deux bases de colonnes, des seuils de porte et des piliers. Sur le côté oriental de cette villa mycénienne, dans le coin nord-est de la villa C, se trouvait une grande citerne de forme circulaire ; le mur de cette citerne était en pierres, avait 65 cm d’épaisseur et était étanché par un enduit de chaux et de sable, de même que le fond de la citerne ; un escalier permettait de descendre dans la citerne pour y puiser de l’eau. Cette citerne avait une capacité de 52 m³ et était alimentée par une canalisation en pierre depuis une cuve de décantation en pierre ; pour ne pas endommager le ciment du fond de la citerne, l’eau de la rigole tombait sur une large dalle de tuf qui servait de brise-jet. Les archéologues ont découvert sur le fond de la citerne des figurines en argile, peut-être liées à un culte dédié à l’eau, et une tête de taureau en terre cuite, mais très peu de tessons de poteries. La citerne était vraisemblablement alimentée par un aqueduc minoen en terre cuite qui amenait l’eau depuis la source Saint-Mammès (Άγιος Μάμας) ; cette source alimente toujours, de nos jours, le village de Tylissos.

Le village de Tylissos en Crète. Les ruines du sanctuaire grec. Cliquer pour agrandir l'image.Au nord-ouest de la villa mycénienne se trouvait une cour dallée et un portique dont on peut voir les bases de quatre colonnes ; ces vestiges sont contemporains de la villa mycénienne. On peut voir des portiques semblables à la villa d’Agia Triada et à Kommos, près de Faistos.

Sanctuaire antiqueLe sanctuaire grec
Le village de Tylissos en Crète. Panneau d'information du sanctuaire grec. Cliquer pour agrandir l'image.Au nord-ouest de la villa minoenne C, se trouvent des vestiges architecturaux datant des temps historiques, du Xe siècle au Ier siècle avant JC. Ces vestiges sont à caractère cultuel : un autel en pierre à quatre côtés sur une cour pavée avec un mur d’enceinte en pierre, le péribole (περίβολος) ; les murs du téménos ne sont pas conservés.

Le village de Tylissos en Crète. Texte du traité avec Cnossos sur l'architrave d'un temple du 5e siècle avant JC (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.De nombreux artefacts caractéristiques ont été trouvés dans cette zone, notamment une architrave du temple, portant une inscription très importante qui date du Ve siècle avant JC ; il s’agit du texte d’un traité qui établit une alliance entre la ville de Tylissos et celle de Cnossos, par la médiation de la puissante cité d’Argos, dans le Péloponnèse, cette partie de la Crète ayant été colonisée par des Doriens d’Argolide ; le traité reconnaît la primauté de Cnossos et les conditions de la coopération militaire et économique. Le traité détermine les frontières entre les deux villes voisines, les tarifs douaniers et les échanges commerciaux, l’octroi mutuel de l’assistance militaire, la distribution du butin et les questions religieuses. Une copie mieux conservée de ce traité a été retrouvée à Argos. L’architrave est exposée au Musée archéologique d’Héraklion.

Un groupe en bronze d’un homme et d’un bœuf, et des parties d’une statue en marbre d’Artémis sont associés à l’existence du téménos. La base d’une colonne ionique et deux tambours de colonne endommagés ont également été retrouvés.

Des vestiges architecturaux et des artefacts de l’âge du Bronze proto-palatial ont été découverts autour de l’autel et sous les fondations de l’enceinte. Cette zone a peut-être été consacrée à des fins de culte et de cérémonie dès l’âge du Bronze, restant ensuite consacrée au culte tout au long de l’époque grecque historique.

Conditions de visiteConditions de visite
Le village de Tylissos en Crète. Vue aérienne du site archéologique. Cliquer pour agrandir l'image.Adresse : en venant d’Héraklion, prendre à gauche au début du village ; le site archéologique se trouve à environ 150 m de la route provinciale.

Horaires : tous les jours, de 9 h à 16 h.

Prix d’entrée : 2 €. Une carte postale est offerte !

Téléphone : 00 30 2810 831 498.

Site sur la Toile : www.tylisos.gr

Le site archéologique de Tylissos dispose d’un vaste parc de stationnement. Le site lui-même est une promenade agréable, peu fréquentée et ombragée par de grands pins de Calabre (Pinus brutia). Les vestiges sont bien documentés par des panneaux d’information en grec et en anglais ; des guides dans plusieurs langues, dont le français, sont prêtés pour le temps de la visite.

GrotteLa grotte de Trapéza (Σπήλαιο Τράπεζα / Spílaio Trápeza)
La grotte de Trapéza est une petite grotte à concrétions située à environ 1,5 km au nord-ouest de Tylissos en ligne directe. Pour trouver la grotte il faut se diriger, à la sortie sud de Tylissos, en direction de l’ouest ; le plus pratique est de suivre les pancartes indiquant la direction d’une ferme d’élevage d’escargots, Snail Farm and Fun, qui accueille des visiteurs ; un peu plus loin que cette ferme, une piste de terre monte vers la colline de Pyrgos (Πύργος) ; après 1 km, et 130 m de dénivelé, la piste de terre arrive à la grotte de Trapéza.

Aller à la grotte de Trapéza avec Google Maps (35.310130, 25.001220).

Le nom de la grotte signifie, au sens strict, « banque » (τράπεζα), qui, en grec ancien, signifiait « table » (τραπέζι en grec moderne) ; ce toponyme vient peut-être de ce que la grotte s’ouvre devant un plateau, plat comme une table. D’autres grottes crétoises sont nommées « Trapéza », notamment la grotte de Trapéza située au-dessus du plateau du Lassithi.

La grotte de Trapéza est une formation karstique qui s’est créée dans l’unité tectonique de calcaire de Tripoli, juste au-dessus de la faille tectonique de Kroussonas-Tylissos.

L’entrée de la grotte se trouve au niveau du sol, à environ 430 m d’altitude ; c’est une ouverture exigüe par laquelle un adulte peut à peine passer. Juste après l’entrée le visiteur se trouve face à deux grandes colonnes de concrétion entre lesquelles il faut se faufiler. Derrière les colonnes s’ouvre une salle d’environ 30 m de longueur par 15 m de largeur, pour une superficie d’environ 500 m² ; cette grande salle est entourée de petites salles plus petites. Sous le plafond, qui atteint 7 m de hauteur maximale, se dressent d’impressionnantes stalactites et stalagmites. La grotte de Trapéza n’est pas aménagée et il faut apporter son propre éclairage.

La grotte de Trapéza présente aussi un intérêt archéologique car elle fut utilisée, par les habitants de la cité antique de Tylissos, comme lieu de culte à l’époque minoenne, comme en atteste le grand nombre d’offrandes trouvées sur son sol et devant son entrée : des coquillages et des figurines en terre cuite, notamment deux figurines masculines en attitude d’adoration. Ce lieu de culte a fonctionné depuis l’époque minoenne moyenne jusqu’à la fin de l’époque minoenne récente et était vraisemblablement en relation avec le sanctuaire sommital situé au sommet du mont Pyrgos, à environ 1,5 km à l’ouest.

Château en ruinesLes ruines du château de Malévizi (Καστέλι Μαλεβίζι / Kastéli Malevízi)
Il reste très peu de vestiges du château de Malévizi qui a pourtant donné son nom à l’ancienne éparchie et à l’actuel dème du Malévizi, et peut-être même au vin de Malvoisie. Ces quelques vestiges se trouvent au sommet d’une colline située à près d’un kilomètre au nord-est du village de Kéramoutsi (Κεραμούτσι), au sud-est de Tylissos.

Aller aux ruines du château de Malévizi avec Google Maps (35.282831, 25.037355).

Les historiens pensent que ce château avait été édifié à l’origine par le corsaire génois Enrico Pescatore ; en 1206, Pescatore (« le Pêcheur »), s’était emparé de l’île de Crète, avec le soutien de la République de Gênes, et avait rapidement bâti, ou restauré, une douzaine de fortifications pour défendre l’île contre sa prise de possession par la République de Venise qui en était le légitime propriétaire. Le château de Malévizi faisait partie d’un réseau dense et bien organisé de nombreuses positions stratégiques qui contrôlaient tous les mouvements à l’intérieur de l’île. Certains de ces châteaux étaient assez proches pour pouvoir communiquer visuellement entre eux ; ainsi le château de Malévizi pouvait communiquer avec le château de Paleocastro (Παλιόκαστρο), situé à 9 km au nord, près de Rogdia, avec le Castel Temene (φρούριο Τεμένους), situé à 11 km au sud-est, près de Profitis Ilias, et avec la forteresse de Mélissa (Φρούριο της Μέλισσας), située à 14 km au sud, près d’Agios Thomas (Άγιος Θωμάς). Les Vénitiens durent prendre un par un chacun de ces châteaux pour, enfin, pouvoir prendre possession de l’île en 1211.

À l’époque vénitienne le château de Malévizi était nommé Castel Malvicino ou Malvesin ; le nom de Malvicino, ou Malvesin, vient du latin « malus vicinus » qui signifie « mauvais voisin, malvoisin ». À l’époque des croisades, « mauvais voisin » était l’un des noms donnés à la machine de guerre habituellement nommée « trébuchet » ; ces machines étaient utilisées par des assaillants pour attaquer des forteresses, mais aussi par des assiégés pour bombarder de pierres les assaillants ; le Castel Malvicino devait être doté de l’un de ces engins de guerre. Le château est de nos jours nommé Kasteli Malevizi (Καστέλι Μαλεβίζι).

Après leur prise de possession de la Crète, les Vénitiens continuèrent d’utiliser le Castel Malvicino, mais le château fut détruit par le tremblement de terre catastrophique du 8 août 1303 et aurait été reconstruit selon les plans des ingénieurs militaires vénitiens. Les Vénitiens durent prendre le contrôle d’un territoire depuis longtemps soumis à une organisation byzantine féodale cohérente. En 1363 la noblesse byzantine de Crète, menée par Ioannis Kallergis (Ιωάννης Καλλέργης), se révolta contre de nouvelles taxes imposées par Venise ; cette révolte donna naissance à une éphémère « République de Saint Tite » (Δημοκρατίας του Αγίου Τίτου), pendant laquelle les châteaux vénitiens furent attaqués ; ce fut le cas notamment du Castel Malvicino qui fut assiégé et pillé.

Comme la plupart des châteaux de cette époque, le château de Malévizi était une sorte de fort, de forme carrée, avec des tours carrées aux angles. Lors de sa visite sur le site, en 1900, l’historien italien Giuseppe Gerola nota la présence de quelques vestiges du Castel Malvicino : une partie d’une courtine, d’1,25 m d’épaisseur, et les restes d’une tour d’angle carrée. Les restes de la tour carrée ont été détruits au cours du XXe siècle et on ne peut plus voir que la base de cette tour d’angle. Cependant l’endroit demeure un point de vue exceptionnel sur toute la province du Malévizi.

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