 | La Fortezza (Fortétza), la forteresse vénitienne de Réthymnon (Réthymno) en Crète |  |
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| Présentation générale | La forteresse vénitienne (ενετικό φρούριο) est le monument le plus emblématique de la ville de Réthymnon ; elle est toujours couramment nommée de son nom italien, la Fortezza (Φορτέτζα) ; sa construction remonte à la fin du XVIe siècle. |
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| La forteresse de Réthymnon se trouve au sommet d’une presqu’île de la côte nord de la Crète, au nord de la vieille ville de Réthymnon qui est construite sur l’isthme de cette presqu’île ; le promontoire de la presqu’île est à une altitude moyenne d’environ 25 m, avec un sommet rocheux qui atteint 34 m dans le nord-est du promontoire ; la forteresse domine la vieille ville d’une vingtaine de mètres. Les sources historiques indiquent que, sur cette colline rocheuse, se trouvait l’acropole de la cité antique de Rithymna, ou Rhithymna (Ρίθυμνα), qui devait se trouver près du port, et le sanctuaire de la déesse Artémis Rokkaia (ιερό της Ροκκαίας Αρτέμιδος) ; les fouilles archéologiques ont confirmé l’existence de l’acropole mais n’ont pas pu localiser l’emplacement du sanctuaire ; la Diane de Rhoccée (Ροκκαία Άρτεμις) était une des principales déesses de Réthymnon. Près du bastion Saint-Luc on peut voir des vestiges d’un bâtiment de l’époque hellénistique.
À l’époque byzantine la colline était nommée Paléokastro (λόφο του Παλαιοκάστρου), c’est-à-dire le « Vieux Château » en grec byzantin, ce qui suggère qu’un château s’y trouvait. Au début du XVIIe siècle une chapelle nommée Panagia Paleokastritsa se trouvait encore au bord du chemin montant à la forteresse (n° 2 sur la peinture du XVIIe siècle). À environ 2 km à l’ouest de la presqu’île de Paléokastro (Παλαιόκαστρο) se trouve le cap Saint-Jean (punta di San Giovanni ou punta di San Zuane en dialecte vénitien) ; entre la forteresse et le cap Saint-Jean se trouve une petite baie bordée de trois calanques où les galères de Venise se mettaient à l’abri quand les vents les empêchaient d’accéder au port. De nos jours une large voie, le boulevard Emmanuel Kéfalogianni (Λεωφόρος Κεφαλογιάννη Εμμανουήλ), fait le tour de la presqu’île et permet d’accéder à l’entrée orientale de la forteresse en évitant de traverser le centre-ville de Réthymnon. |
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| Les fortifications de Réthymnon | Sous l’Empire byzantin, la cité de Rithymna continua de se développer au même endroit ; la petite localité de l’époque byzantine était protégée par un château fort, le Castrum Rethemi, qui avait deux portes et quatre tours carrées, et qui se trouvait à l’arrière du port. Lorsque, en 1206, le corsaire génois Enrico Pescatore s’empara de la Crète dévolue à la République de Venise, il restaura le château qu’il nomma Castel Vecchio. Après la prise de possession de la Crète par Venise, en 1211, les Vénitiens conservèrent le Castel Vecchio et la petite ville resta préservée jusque vers le milieu du XVIe siècle. Cependant, en 1538, la flotte d’un corsaire ottoman, le pacha Khizir Khayr ad-Dîn (Hızır Hayreddin Paşa), plus connu sous le surnom de Barberousse, mit la ville à sac. La ville fut reconstruite selon les règles de la Renaissance italienne et, en 1540, il fut décidé de fortifier Réthymnon selon les plans établis dès 1538 par l’architecte véronais Michele Sanmicheli ; les Vénitiens commencèrent la construction d’une muraille qui protégerait également le bourg (borgo) qui s’était étendu à l’extérieur de Castel Vecchio ; la première pierre fut posée, le 8 avril 1540, près de l’église Sainte-Barbe (Santa Barbara), où une messe solennelle fut chantée. La muraille, de 4 m d’épaisseur et de 6 m de hauteur, bordée d’un fossé, était construite en ligne droite à travers la plaine cultivée où se trouvaient les jardins de la ville (orti) et des pâturages ; la muraille débutait à l’est, en bordure de la plage de sable, avec le bastion de la Sabionara, ou Sabbionara, aussi nommé bastion Sainte-Barbe (baluardo di Santa Barbara), et se terminait sur la côte rocheuse à l’ouest, à l’arrière de la colline de Paléokastro, barrant l’isthme de la presqu’île ; au milieu de la muraille se trouvait le bastion Sainte-Vénéra (baluardo di Santa Veneranda), vraisemblablement nommé ainsi en raison de sa proximité avec l’église Sainte-Parascève (Αγία Παρασκευή), Parascève et Vénéra se référant au vendredi, veille du Sabbat. À l’angle sud-ouest de la muraille se trouvait un autre bastion, le bastion Kallergis (Calergi). La muraille était percée de plusieurs portes :
- une première porte était ouverte à la Sabionara (la « Sablonnière »), dans la courte courtine qui s’étendait entre le bastion Sainte-Barbe et la mer, la Porte du Sable (Porta della Sabbionara, πύλη της Άμμου).
- la Porta Guora, au centre, située à l’est du bastion central Sainte-Vénéra, et nommée du nom du recteur Jacopo Guoro (1566-68), qui construisit la majeure partie de cette courtine sud ; cette Grande Porte est le seul vestige de ces fortifications ; elle ouvre de nos jours sur la rue de la Résistance nationale.
- la Porta dello Squero, c’est-à-dire la « Porte du chantier naval », au milieu de la courtine de l’ouest, qui avait surtout un usage militaire.
- la Porte de Saint-Athanase (Porta di Sant’Atanasio), dans le dernier tronçon de muraille à l’ouest, qui conduisait vers les églises Saint-Athanase et la baie de Sant’Atanasio.
Un autre petit mur, partant de l’extrémité sud-ouest et longeant le bord de mer jusqu’aux pentes inférieures de la colline de Paléokastro, devait servir à défendre le côté ouest de la ville. Malheureusement la muraille était dominée au sud par des collines toutes proches. La construction de la muraille fut achevée en 1570, mais la muraille ne protégeait la ville que des attaques terrestres venant de l’intérieur ; dès l’année suivante, le 7 juillet 1571, la ville fut attaquée, du côté de la mer, par un autre corsaire ottoman, le pacha Uluç Ali (Kılıç Ali Paşa), un converti d’origine italienne ; la ville fut pillée et incendiée, la muraille et le Castel Vecchio furent démolis. Le 7 octobre 1571 la flotte turque sera battue à la bataille de Lépante, dans le golfe de Patras, ce qui mettra un frein à l’expansionnisme ottoman. |
| La forteresse vénitienne (Ενετικό Φορτέτζα / Enetikó Fortétza) | L’invasion et la destruction de la ville par les Turcs en 1571 rendirent nécessaires de nouvelles fortifications, puisque la muraille terrestre ne suffisait pas à la protéger. En 1573, le recteur Alvise Lando transmit à Venise la demande des habitants d’avoir, sur la colline de Paléokastro, une forteresse dans laquelle ils pourraient se réfugier ; la demande fut acceptée. La Fortezza devait être construite selon les plans et sous la direction de l’ingénieur italien Sforza Pallavicini. La première pierre de la forteresse fut posée, le 13 septembre 1573, par le recteur Alvise Lando. Selon les plans de Pallavicini, la forteresse devait avoir une forme polygonale, quelque peu allongée d’est en ouest. Au sud, il était prévu de construire deux bastions, nommés Sainte-Marie (baluardo di Santa Maria), nommé plus tard Saint-Paul (baluardo di San Paolo), à l’angle sud-est, et Saint-Luc (baluardo di San Luca), ou Santa Lucia, à l’angle sud-ouest opposé, et un saillant, nommé Saint-Élie (puntone di Sant’Elia), au milieu entre les deux bastions. Le bastion nommé Saint-Sauveur (baluardo di San Salvatore), nommé plus tard San Nicolò, était destiné à occuper la partie centrale du côté oriental. Dans le reste, il fallut construire des courtines d’angle, ou des éperons (speroni) plus ou moins saillants, parmi lesquels, à l’angle nord-est, le saillant Saint-Sozon (punta di San Sozo), nommé plus tard San Teodoro, à l’ouest de celui-ci, le saillant Sainte-Justine (punta di Santa Giustina), nommé plus tard saillant de la Madone, et, dans la partie ouest de la forteresse, l’angle Saint-Esprit (angolo di San Spirito). Les plans de Pallavicini furent cependant modifiés durant les travaux de construction, pour suivre uniquement les principes fondamentaux du système de bastions, et ce, en raison non seulement du caractère rocheux de la colline, mais aussi de l’exiguïté de sa superficie.Lorsque le nouveau recteur Bernardo Polani arriva à Réthymnon en 1580, les trois bastions, Santa Maria, Sant’Elia et San Luca, étaient terminés jusqu’à la hauteur du cordon, et il ne restait plus qu’à achever les orillons, ainsi que les parapets, qui venaient à peine d’être commencés au bastion de San Luca. De même, le rempart de San Salvatore était élevé jusqu’au cordon ; et dans les tronçons restants, à l’ouest et au nord, il ne restait plus qu’à élever les murs quelque peu de 4 ou 5 pieds. La porte et les deux poternes avaient également été équipées de volets en bois par le surintendant Natale Donà. Le recteur Polani n’avait donc d’autre choix que de s’occuper des remblais des bastions et des courtines. En outre, suite à une décision prise par le capitaine Giovanni Mocenigo, Polani construisit également une esplanade (spianata), limitant toutefois son étendue à seulement 50 pas à l’avant des bastions, soit environ 85 m, afin de détruire le moins possible de maisons de la ville ; en effet, le projet originel des autorités vénitiennes était de déplacer toute la population de la ville de manière permanente dans la nouvelle forteresse ; mais, par suite du retard des travaux de construction, causé par le manque d’argent et de matériaux, les divergences d’opinion, les suggestions et les nombreuses modifications des plans, les habitants avaient reconstruit dans la ville basse leurs habitations détruites par l’incendie de 1571, certains utilisant même des pierres de la muraille et des bastions détruits comme matériaux de construction de leur maison. De toute façon, maintenant que l’enceinte de la forteresse était achevée, il était clair qu’il n’y avait pas assez d’espace pour toutes les maisons privées. Le projet de transfert de la population avait été abandonné. Cependant, ni Polani ni le gouverneur Gian Maria Martinengo ne jugeaient suffisante la largeur de l’esplanade et Martinengo demanda son élargissement à 100 pas ; la limite de l’esplanade se trouvait à l’emplacement du boulevard actuel Jean Mélissène (Ιωάννης Μελισσηνός). De 1580 à 1593 le reste des travaux fut réalisé : le remblai et les orillons des bastions, le remblai, les parapets et les canonnières des courtines, trois citernes, les quartiers de la garnison, le dépôt d’artillerie, la résidence du commandant, la résidence du recteur, les entrepôts et cetera. L’organisation intérieure était bien pensée : il n’y avait aucun bâtiment à proximité de l’enceinte et le côté sud, le plus exposé aux attaques, était protégé par des cavaliers (cavalieri) ; les dépôts de poudre à canon se trouvaient du côté nord, tandis que les bâtiments nécessaires au siège étaient disposés au sud ; une place formait le centre de la forteresse. Finalement, seule la garnison militaire, l’administration civile et l’évêché catholique s’installèrent dans la forteresse ; il était donc prévu que la forteresse ne serve que de lieu de refuge pour la population. Cependant, le terrain rocheux, l’absence de douves et la trop petite esplanade laissée libre devant la forteresse, rendaient la forteresse vulnérable sur le plan défensif ; même la forme des quatre bastions de la forteresse n’est pas complète, car elle ne comprend pas les éléments nécessaires à un bastion complet. La muraille de la ville basse, muraille détruite par les Turcs lors de l’attaque et de l’incendie de 1571, avait été laissée à l’état de ruine ou avait servi de carrière de matériaux pour les habitants ; certaines maisons avaient même été construites sur les ruines de la muraille. Ce n’est que vers le milieu du XVIIe siècle, devant l’imminence du danger turc, alors que la forteresse de la colline elle-même semblait insuffisante pour protéger la ville entière, que l’enceinte abandonnée de la ville basse attira à nouveau l’attention du gouvernement ainsi que celle des citoyens. Les maisons illégalement construites le long des fortifications, où vivaient plus d’un millier d’habitants, furent saisies. Cédant à l’insistance des citoyens, le provéditeur Andrea Corner accepta de restaurer la muraille abandonnée, mais en ne démolissant qu’une petite partie des maisons privées en infraction. Des travaux de terrassement furent réalisés ; des douves de 20 m de largeur furent creusées et inondées ; quelques ravelins furent construits à l’extérieur de la muraille. La muraille avait été suffisamment restaurée pour résister pendant 22 jours au siège des troupes turques commandées par le pacha Hussein (Hüseyin Paşa) ; la ville basse tomba aux mains des Turcs le 20 octobre 1646. La forteresse assiégée servit de refuge pour les habitants, mais, quelques semaines seulement après la chute de la ville, la forteresse se rendit également sans gloire à l’ennemi le 13 novembre 1646. Les Vénitiens purent négocier des conditions de capitulation favorables et obtinrent le droit de se retirer librement vers la ville de Candie. Pendant les quelque 250 ans de l’occupation ottomane, la Fortezza ne subira pas de modifications majeures sur le plan militaire ; des extensions et des ajouts mineurs furent apportés aux remblais et à l’enceinte de la forteresse. Le seul ajout majeur fut la construction d’un grand ravelin pentagonal à l’extérieur de la forteresse, exactement en face de sa porte principale, pour une meilleure protection. En revanche, l’utilisation des bâtiments situés à l’intérieur de la forteresse changea ; notamment, une mosquée fut édifiée sur l’emplacement de la cathédrale catholique Saint-Nicolas ; à partir du XVIIIe siècle le nombre d’habitations de turcs désireux de se protéger des révoltes incessantes de la population crétoise augmenta ; au début du XXe siècle, le terrain situé à l’intérieur de la forteresse était presque entièrement bâti ; la forteresse avait alors perdu sa fonction défensive et était désormais devenue l’un des quartiers les plus pauvres de la ville ; après 1923 et le départ forcé de la population turco-musulmane, les classes sociales les plus pauvres de la ville s’installèrent dans les maisons abandonnées de la forteresse.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Réthymnon fut occupée par l’armée allemande de juin 1941 à octobre 1944 ; les Allemands utilisèrent la forteresse comme quartier général ; la garnison allemande s’installa dans la forteresse et certains bâtiments furent transformés en prisons et en casernes. Lorsque les troupes allemandes se retirèrent vers le réduit de La Canée, elles dynamitèrent une casemate, endommageant une partie du cavalier Saint-Luc. Après la guerre les bâtiments de la forteresse continuèrent de se dégrader jusque vers les années 1960 ; la municipalité de Réthymnon a décidé de transformer la forteresse en parc public ; les derniers habitants ont été relogés et la plupart des maisons ont été démolies, ainsi que des bâtiments historiques trop délabrés pour être restaurés. Les premiers travaux de restauration des autres bâtiments commencèrent à cette époque et s’intensifièrent dans les années 1990.
Les bouleversements du terrain causés par ces démolitions ont créé un milieu rudéral favorable au développement de certaines espèces végétales adaptées à ce milieu. | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | _small.jpg) _small.jpg) | La forteresse de Réthymnon se présente comme un polygone irrégulier d’environ 200 pas vénitiens de longueur, soit 340 m, dans la direction ouest - est et de 130 pas de largeur, soit 230 m, dans la direction sud - nord ; son périmètre est d’environ 1 307 m et sa superficie d’environ 5,3 ha. Son enceinte épouse de près le relief de la colline de Paléokastro, avec des ouvrages de fortification sur chacun des éperons rocheux qui marquent les coins du polygone : 4 semi-bastions au sud et à l’est, et 3 saillants à l’ouest et au nord. Les remparts sont en grande partie intacts ; l’épaisseur des remparts est de moins de 2 m ; au-dessus des remparts s’élèvent des parapets percés d’embrasures à canons ou de meurtrières ; une dizaine d’échauguettes sont construites aux angles des parapets. Les courtines et les bastions étaient autrefois ornés d’écussons et de « lions de Venise », dont aucun ne subsiste de nos jours. L’accès à la forteresse se fait par une porte principale, située au sud-est, et par deux poternes, situées à l’ouest et au nord, qui sont fermées de nos jours. À l’intérieur de la forteresse se trouvaient principalement des bâtiments militaires, administratifs ou religieux : les quartiers des soldats de la garnison, la résidence du capitaine, l’entrepôt d’artillerie, le palais du recteur, la résidence des conseillers, les entrepôts, les citernes, les poudrières et enfin la cathédrale et le palais épiscopal. Il ne reste que peu de vestiges de ces bâtiments ; ces vestiges ont été restaurés par l’Éphorie des antiquités byzantines ; la cathédrale a été démolie et remplacée par une mosquée après l’invasion ottomane ; une petite église et une chapelle datant de la fin du XIXe siècle ont été conservées. | Légende du plan de la forteresse : 1 : Porte de l’est. 2 : Entrepôt de munitions. 3 : Bâtiment de l’époque hellénistique. 4 : Cavalier du bastion Saint-Luc. 5 : Poterne de l’ouest. 6 : a - Poudrière du nord-ouest ; b - Poudrière du nord-est. 7 : Résidence des conseillers. 8 : Entrepôts du nord. 9 : Palais du recteur. 10 : Mosquée du sultan Ibrahim. 11 : Palais épiscopal. 12 : Chapelle Sainte-Catherine. 13 : Bâtiment jumelé. 14 : Église Saint-Théodore Trichinas. 15 : Vestiges d’habitations. 16 : Fortification pentagonale.
A : Semi-bastion Saint-Paul. B : Semi-bastion Saint-Élie - Théâtre Érofili. C : Semi-bastion Saint-Luc. D : Saillant Saint-Esprit. E : Saillant Sainte-Justine. F : Saillant Saint-Sozon. G : Semi-bastion Saint-Nicolas. |
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| La porte de l’est (Ανατολική πύλη / Anatolikí pýli) | La porte principale (Κύρια πύλη) est ouverte dans la courtine orientale de la forteresse, du côté du port (n° 1 sur le plan). L’entrée dans la place se fait par une galerie pavée et voûtée, d’environ 27 m de longueur et de 3,8 m de largeur, percée dans le remblai qui constitue le rempart. Cette galerie souterraine est fermée du côté extérieur par un portail à bossages ; au-dessus de ce portail se trouvait une niche avec l’emblème de Venise, le « Lion de saint Marc ». En haut de la courtine, au-dessus du cordon, se trouve un parapet percé d’embrasures à canons ; derrière le parapet un chemin de ronde conduit à une échauguette, construite en encorbellement directement au-dessus de la porte, d’où une sentinelle pouvait surveiller les alentours. Une plateforme d’artillerie, constituée de gros pavés, permettait de manœuvrer les canons.
L’accès à la porte principale était aussi protégé par deux demi-bastions : au sud-est par le semi-bastion Saint-Paul ; au nord, par le semi-bastion Saint-Nicolas. À l’époque ottomane un ravelin de forme pentagonale a été construit environ 40 m à l’avant de la porte orientale pour renforcer sa protection.
La courtine de la porte principale (Porta maestra) a été achevée vers 1578 et son remblai vers 1584. Le parapet que l’on peut voir de nos jours a été reconstruit sous l’occupation ottomane.
Au bout de la galerie, à l’intérieur de la forteresse, se trouvent, sur la gauche, trois salles voûtées qui servaient vraisemblablement de quartiers pour la garde. Ces salles abritent, de nos jours, la billetterie et la boutique.
Sur la droite se trouvait un entrepôt d’artillerie et de munitions. Depuis l’entrepôt, on peut accéder au cavalier de la porte principale au moyen d’escaliers. La porte de l’est est, de nos jours, la seule porte d’accès à la forteresse ; la poterne de l’ouest et la poterne du nord sont murées. |
| L’entrepôt d’artillerie (Αποθήκη του Πυροβολικού / Apothíki tou Pyrovolikoú) | Juste à la sortie de la galerie d’entrée de la forteresse, sur la droite, se trouve un bâtiment de deux planchers (n° 2 sur le plan) ; ce bâtiment était un entrepôt d’artillerie où étaient entreposés les canons, les munitions et les autres armements utilisés pour la défense de la forteresse. Cette armurerie a été construite en 1581, sous le mandat de Bernardo Polani qui fut recteur ou gouverneur de 1580 à 1581.Au rez-de-chaussée cet entrepôt présente quatre grands portails en plein cintre par lesquels les canons étaient déplacés ; à l’étage, soutenus par trois poteaux et éclairé par quatre fenêtres, étaient entreposés des vêtements militaires, des munitions et des armes légères. De nos jours, le bâtiment rénové accueille des expositions temporaires et autres événements culturels. |
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| | Le théâtre Érofili (Θέατρο Ερωφίλη / Théatro Erofíli) | Le théâtre Érofili est la seule construction d’époque contemporaine que l’on trouve dans la forteresse de Réthymnon ; ce théâtre moderne de plein air a été construit, entre 1992 et 1993, au milieu du semi-bastion Saint-Élie. Le théâtre doit son nom à la pièce de théâtre homonyme « Érophile » (Ερωφίλη) écrite vers 1595 par le dramaturge crétois Georges Chortatzis (Γεώργιος Χορτάτσης), né en 1545 et élevé à Réthymnon ; l’œuvre ne fut publiée qu’en 1637, bien après la mort de l’auteur en 1610 ; cette tragédie en vers est considérée comme une des plus importantes œuvres de la littérature crétoise de la Renaissance. Le titre de la pièce est une contraction des mots « ἔρως » (l’amour charnel) et « φίλος » (l’amour sentimental). Le théâtre municipal Érofili se présente sous la forme d’un théâtre antique semi-circulaire ; les gradins, ombragés par quelques arbres, font face à l’intérieur de la forteresse et peuvent accueillir jusqu’à 500 spectateurs. Le théâtre Érofili est utilisé pour des événements culturels, des concerts musicaux et des œuvres théâtrales, notamment en été lors du Festival de la Renaissance de Réthymnon (Αναγεννησιακό Φεστιβάλ Ρεθύμνου), l’un des événements culturels les plus importants de Crète. |
| Le bâtiment d’époque hellénistique | Une quarantaine de mètres après le bastion Saint-Élie, le sentier de visite bifurque : à droite, une branche mène vers la place centrale de la forteresse par un sentier pavé ; en continuant tout droit on se dirige vers le bastion Saint-Luc. Avant d’arriver au bastion Saint-Luc on peut voir des vestiges d’habitations datant de l’époque hellénistique (n° 3 sur le plan) ; ces habitations auraient été détruites par un incendie au cours du IIe siècle avant JC. Ces vestiges ont été mis au jour lors des travaux d’aménagement de la forteresse. |
| Le semi-bastion Saint-Luc (Ημιπρομαχώνας Αγίου Λουκά / Imipromachónas Agíou Louká) | Le semi-bastion Saint-Luc (Άγιος Λουκάς) se trouve dans le coin sud-ouest de la forteresse (n° C sur le plan) ; le bastion était nommé bastion de Saint-Luc (bastione di San Luca) ou bastion de Sainte-Lucie (bastione di Santa Lucia). Ce semi-bastion présente un orillon sur le côté sud et un flanc sur le côté ouest de la forteresse.Pour augmenter sa puissance un cavalier fut construit au sommet du bastion d’Agios Loukas. Le bastion Saint-Luc fut gravement endommagé lors du retrait des troupes allemandes vers le réduit de La Canée en 1943. |
| Le cavalier Saint-Luc (Επιπρομαχώνας Αγίου Λουκά / Epipromachónas Agíou Louká) | Une fortification supplémentaire a été construite au-dessus du semi-bastion Saint-Luc, le cavalier Saint-Luc (Επιπρομαχώνας Άγιος Λουκάς) (n° 4 sur le plan) ; cette plateforme d’artillerie devait permettre de contrebattre d’éventuelles attaques d’artillerie d’un assiégeant depuis la colline d’Agios Athanasios (λόφος του Αγίου Αθανασίου, colle di Sant’Atanasio), située au sud de la ville de Réthymnon, à environ 1,5 km de la forteresse ; la colline était également nommée « Μonte Furcochiefalo » par les Vénitiens qui y suppliciaient les rebelles sur un instrument de torture en forme de fourche. Le cavalier Saint-Luc (cavaliere di San Luca) est une structure en forme de lettre « L », composée de deux salles allongées, couvertes par des voûtes, et formant un angle droit ; ces deux salles forment la plateforme du cavalier, tout en retenant une masse énorme de terre de remblais ; deux grandes ouvertures en plein cintre servaient d’entrées principales à l’intérieur de ces salles voûtés, qui servaient probablement de casernes militaires, tandis que du côté ouest de la salle du nord était ouverte une autre porte auxiliaire.
Sur cette plateforme d’artillerie étaient disposés des canons ; ces canons pouvaient être hissés sur la plateforme du cavalier au moyen d’une large rampe pavée de pierres, située à l’angle nord-ouest du cavalier et parallèle au parapet de l’ouest ; cette rampe est encore utilisable de nos jours par les visiteurs pour accéder au cavalier.
Lors de l’évacuation des troupes allemandes une casemate abritant une batterie de mitrailleuses, située tout près du cavalier, a été dynamitée, ce qui a provoqué l’effondrement de la salle voûtée située du côté nord ; cette salle voûtée du nord a été reconstruite lors de la restauration de l’ensemble du cavalier, restauration qui a été achevée en l’an 2000. |
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| | La résidence des conseillers (Κατοικία των Συμβούλων / Katoikía ton Symvoúlon) | L’ancienne résidence des Conseillers de la ville de Réthymnon se trouve dans le nord de la forteresse, juste à l’arrière du saillant Sainte-Justine, immédiatement à l’ouest des entrepôts du nord (n° 7 sur le plan). Ce bâtiment était la résidence de l’un des deux Conseillers de la ville, celui qui était responsable du maintien de l’ordre à l’intérieur de la forteresse ; un second Conseiller avait sa résidence dans la ville basse où il était chargé de maintenir l’ordre ; ces Conseillers paraissent avoir été moins des conseillers que des sortes de podestats. La résidence des Conseillers était un bâtiment de deux planchers qui appartenait à une famille noble crétoise avant l’installation des autorités publiques vénitiennes à l’intérieur de la forteresse. Sous l’occupation ottomane le bâtiment fut modifié pour servir de résidence à un dignitaire ottoman ; il comprenait un petit hammam situé à l’étage.
Après sa restauration, achevée en 1999, la Résidence des Conseillers abrite des ateliers de restauration de la 28e Éphorie des Antiquités byzantines, notamment un atelier de restauration d’icônes. Pour cette raison ce bâtiment n’est pas ouvert à la visite du public. On peut voir des canons rouillés à côté du bâtiment. |
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| La poterne du nord (Βόρεια Πυλίδα / Vóreia Pylída) | La poterne du nord (portello di settentrione) s’ouvre au pied de la courtine nord de la forteresse, à peu près à mi-distance du saillant Sainte-Justine et du saillant Saint-Sozon ; l’accès à l’intérieur de la forteresse se fait par une galerie souterraine qui débouche au milieu des entrepôts souterrains du nord de la forteresse. Cependant, en raison du caractère très escarpé de l’accès extérieur sur la pente nord du promontoire, on imagine mal que cette petite porte ait pu servir à l’approvisionnement des magasins ; la fonction de cette poterne devait plutôt être de permettre des sorties discrètes en cas de siège de la forteresse.De nos jours, la poterne du nord est murée. |
| Les entrepôts du nord (Βόρειες Αποθήκες / Vóreies Apothíkes) | Les principaux magasins de vivres de la forteresse (fontico en vénitien) se trouvaient dans le nord, le long de la courtine du nord, de part et d’autre de l’accès à la poterne du nord (n° 8 sur le plan). Cet ensemble d’entrepôts de la poterne du nord (Συγκρότημα αποθηκών της Βόρειας Πυλίδας) comprend cinq bâtiments dont trois sont en sous-sol et couverts par une voûte, et deux construits en surface, ainsi que des citernes équipées de puits (φρεάτια δεξαμενών) pour conserver l’eau de pluie.
On accédait aux celliers souterrains par un escalier qui conduisait aussi à la poterne du nord. Deux des entrepôts en surface, qui avaient des toitures soutenues par des arcades ou par des piliers carrés, n’ont plus de toiture et sont à ciel ouvert.
L’ensemble d’entrepôts est ouvert à la visite ; l’entrepôt en surface situé à l’est, qui est le seul à avoir toujours sa toiture, abrite de nos jours des expositions permanentes.
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| | Le bâtiment jumelé (Δίδυμο κτίριο / Dídymo ktírio) | À l’arrière du bastion Saint-Nicolas se trouve un bâtiment dénommé « bâtiment jumelé » parce qu’il comprend deux longues salles identiques, longues d’environ 15 m et couvertes d’une voûte en berceau (n° 13 sur le plan). Ce bâtiment aurait été construit à l’époque vénitienne, vers la fin du XVIe siècle ou le début du XVIIe siècle, sur les fondations d’une construction antérieure, vraisemblablement une habitation. L’utilisation de ce bâtiment n’a pas été déterminée avec précision mais il devait servir d’entrepôt ; de nos jours il est utilisé pour des expositions temporaires.Le bâtiment jumelé est entouré d’une enceinte et ombragé de grands arbres ; c’est le premier havre de fraîcheur pour se reposer après le tour de la forteresse. |
| La fortification pentagonale (Πενταγωνικό οχυρό / Pentagonikó ochyró) | Sur l’esplanade située devant l’entrée principale de la forteresse, à une distance d’environ 40 m de la courtine orientale (n° 16 sur le plan), se trouve un ravelin (ραβελίν, rivellino) destiné à renforcer la défense de l’entrée principale.Même si cette construction ressemble beaucoup à la forteresse vénitienne, il s’agit d’un ouvrage réalisé par les Turcs. Ce ravelin, d’aspect massif, présente une forme pentagonale, une largeur d’environ 45 m et des murs d’une hauteur de 7 m ; sa porte d’entrée fait face à la forteresse. Ce ravelin servit de prison jusque dans les années 1960, notamment sous l’occupation allemande ; de 1991 à 2015, il abrita le Musée archéologique de Réthymnon. |
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| La résidence du recteur (Κατοικία του Ρέκτορα / Katoikía tou Réktora) | Sous la domination vénitienne, après 1580, le palais du recteur de la ville de Réthymnon se trouvait à l’ouest de ce qui était la place centrale de la forteresse, en face de la cathédrale Saint-Nicolas qui fut convertie en mosquée après la conquête ottomane (n° 9 sur le plan). Ce palais, dénommé « Palazzo Publico », était la résidence du recteur (Residenza del Rettore), c’est-à-dire du gouverneur civil de la ville de Réthymnon. Au sud de la Résidence du Recteur se trouvaient les quartiers de la garnison et la résidence du commandant militaire. La construction du palais du Recteur débuta en 1580, sous le mandat du Recteur Bernardo Pollani ; la construction du Palazzo Publico fut achevée en 1582. Le premier gouverneur à résider dans le palais, en 1583, fut le recteur nouvellement nommé Anzolo Barocci, c’est-à-dire Angelo en dialecte vénitien ; le Recteur Barocci continua de modifier le bâtiment jusqu’en 1584, car il le jugeait trop haut et trop exposé vis-à-vis de la colline d’Agios Athanassios, d’où des assiégeants auraient pu canonner le palais ; il fit également construire une prison sur le côté oriental du palais.
Selon les sources historiques, le Palazzo Publico était un imposant et luxueux palais, d’environ 33 m par 23 m, construit sur deux planchers avec de nombreuses pièces, 49 portes, 81 fenêtres, deux escaliers et des balcons ; le Palazzo Publico était le siège de l’administration et la résidence du Recteur ; le bâtiment est nettement visible sur les gravures anciennes de la forteresse. Dans l’une des pièces de l’étage, qui subsiste sur une hauteur de 20 à 40 cm, a été découvert un fragment d’une niche décorée de motifs floraux, peints avec la technique du marmorino, typique de la période vénitienne. De ce magnifique bâtiment il ne reste presque rien, si ce n’est ce qui paraît avoir été une partie des geôles (φυλακές) situées dans l’est de l’ensemble administratif, dont on sait qu’elles y étaient rattachées. Il s’agit d’un bâtiment rectangulaire, d’environ 14 m par 6 m, d’un seul plancher, comprenant deux salles voûtées aux murs très épais. Les fouilles effectuées de 1997 à 1999, lors de travaux de restauration, ont révélé que ce bâtiment préservé était la partie la plus orientale d’un plus grand ensemble à deux planchers.
La réhabilitation de cet édifice a été achevée en l’an 2000 ; il devrait abriter une exposition permanente présentant l’histoire de la forteresse. |
| L’ancienne cathédrale Saint-Nicolas (Καθεδρικός ναός του Αγίου Νικολάου / Kathedrikós naós tou Agíou Nikoláou) | Sous la domination vénitienne, le siège du diocèse de Lappa, nommé évêché de Calamon (vescovado di Calamona), avait été transféré à Réthymnon dans la cathédrale dédiée à saint Marc, le saint patron de Venise ; on ignore quel était l’emplacement de cette église Saint-Marc. La cathédrale Saint-Marc, ainsi que le palais épiscopal, furent détruits lors de l’incursion d’un corsaire ottoman, le pacha Uluç Ali (Kılıç Ali Paşa), en 1571. Il semble que ce fut la chapelle Sainte-Catherine (cappella di Santa Caterina), située au pied de la forteresse, qui servit d’église cathédrale après la destruction de la ville (n° 22 sur la peinture du XVIIe siècle). Les Vénitiens décidèrent de reconstruire la cathédrale de Retimo et le palais épiscopal à l’intérieur de la forteresse ; quand le nouveau recteur Angelo Barozzi, ou Anzolo Barocci, prit ses fonctions, en 1583, il constata que la construction de cette nouvelle cathédrale, au centre de la forteresse, était déjà bien avancée ; au printemps 1585 la cathédrale, dédiée à saint Nicolas (San Nicolò), était achevée. Cependant, l’évêque nouvellement nommé Giulio Carrara, ou Carrer, refusa de consacrer l’église, de bénir les autels et d’y placer le Saint-Sacrement ; il projetait en effet la construction d’une autre cathédrale dans la ville basse, près de la Tour de l’horloge. L’évêque Carrara argua que les habitants, qui avaient renoncé à reconstruire leurs habitations à l’intérieur de la forteresse, n’auraient plus accès à la cathédrale une fois les portes de la forteresse fermées. La messe de Noël 1485 fut quand même célébrée dans la cathédrale Saint-Nicolas de la forteresse. La cathédrale Saint-Nicolas n’était qu’un modeste édifice de plan rectangulaire, de « 16 pas de long, 8 de large, 6 de haut, avec sept chapelles et une sacristie », avec une seule nef, une abside et une voûte en berceau. Sur les cartes anciennes l’ancienne cathédrale San Nicolò est indiquée comme « duomo ou domo ». Le palais épiscopal se trouvait immédiatement au sud de la cathédrale. La cathédrale fut démolie par les Turcs qui construisirent, à la place, la mosquée du sultan Ibrahim. |
| La mosquée du sultan Ibrahim (Τζαμί του σουλτάνου Ιμπραήμ / Tzamí tou soultánou Impraím) | L’ancienne mosquée du sultan Ibrahim se trouve à l’est de ce qui était la place centrale de la forteresse, au pied d’une petite hauteur rocailleuse (n° 10 sur le plan). La mosquée a été nommée en l’honneur du sultan de l’Empire ottoman et calife de l’islam Ibrahim Ier (Sultan İbrahim), plaisamment surnommé « Ibrahim le Fou » (Deli İbrahim) car, jusqu’à son accession au trône, il avait vécu séquestré et terrorisé par son frère, le sultan Mourad IV, qui avait déjà fait assassiner trois de leurs frères, ce qui avait quelque peu altéré les facultés mentales d’Ibrahim ; en 1640, à la mort de Mourad, Ibrahim accéda au trône et entreprit la conquête de la Crète en 1645 ; en 1648, il fut assassiné avec la complicité de sa mère qui mit sur le trône un fils d’Ibrahim, Mehmed, âgé de cinq ans. En 1646, après la prise de Réthymnon, les Turcs démolirent l’église cathédrale Saint-Nicolas et édifièrent une mosquée sur l’emplacement.
La mosquée du sultan Ibrahim se présente comme un édifice de plan au sol à peu près carré, de 17,50 m par 20 m, surmonté d’un dôme en forme de calotte hémisphérique, d’environ 15 m de diamètre ; l’ensemble a une hauteur de 18,80 m. Le dôme repose sur un ensemble de quatre arches et de quatre trompes ; la coupole possède dix-huit résonateurs acoustiques autour de sa base.
L’entrée de la mosquée se trouve sur la façade nord-ouest de l’édifice ; jusqu’au début du XXe siècle, un portique à arcade s’étendait devant cette façade. À droite de la porte, au coin nord-ouest, se dressait le minaret de la mosquée, minaret qui avait été reconstruit en 1721 et qui a été détruit au début du XXe siècle ; seule subsiste la base octogonale du minaret.
| _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | Encastré dans le mur sud-est de la mosquée se trouve le mihrab, la petite niche sacrée en forme de conque, typique de toutes les mosquées, indiquant aux mahométans en prière la direction de La Mecque. Le mihrab de la mosquée du sultan Ibrahim a une hauteur d’environ 4,50 m ; la partie supérieure présente des décorations en relief raffinées, semblables à des stalactites et, plus bas, des rosaces moulées. Le mihrab a perdu presque toutes ses splendides couleurs pour avoir été souillé par des graffitis, mais on peut encore discerner, sur un médaillon, une inscription en langue arabe qui est une partie du verset 37, souvent cité, de la 3e sourate du Coran : « كلّما دخل عليها زكريا المحراب » (« Chaque fois que Zacharie entrait auprès d’elle [Maryam] dans le sanctuaire »). | _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) _small.jpg) | L’ancienne mosquée du sultan Ibrahim a été restaurée entre 2002 et 2004 ; l’édifice accueille de nos jours différentes manifestations musicales. |
| | | L’église Saint-Théodore Trichinas (Αγίος Θεόδωρος ο Τριχινάς / Agíos Theódoros o Trichinás) | L’église orthodoxe Saint-Théodore Trichinas se trouve dans l’est de la forteresse, à l’arrière de la courtine orientale, entre le semi-bastion Saint-Nicolas et le semi-bastion Saint-Paul (n° 14 sur le plan) ; à proximité se trouve le bâtiment dit jumelé. L’église Saint-Théodore est une petite église à une seule nef, édifiée ou restaurée en 1899. L’église est dédiée au bienheureux Théodore le Trichinas (Όσιος Θεόδωρος ο Τριχινάς), un moine ermite, né à Constantinople à la fin du IVe siècle ou au début du Ve siècle, surnommé Trichinas, c’est-à-dire « le Poilu », parce qu’il portait toujours un vêtement poilu. L’église est nommée Saint-Théodore en l’honneur du colonel russe Théodore Chostak (Θεόδωρος Χιόστακ, Фёдор Александрович Шостак) qui commandait le 14e régiment d’infanterie russe chargé du maintien de la paix dans le secteur de Réthymnon, après la guerre gréco-turque, entre 1898 et 1905, à l’époque de l’État de Crète autonome ; le colonel Chostak avait su gagner l’estime des Crétois. |
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| | Conditions de visite | Adresse : avec un véhicule, depuis le port vénitien emprunter la rue de Salamine (οδός Σαλαμίνος), puis monter la rue de Chimara (οδός Χειμάρρας), qui passe au pied du ravelin pentagonal. À pied, depuis le centre-ville on peut emprunter la rue piétonnière Georges Katéchakis (οδός Γεωργίου Κατεχάκη), qui est dans le prolongement de la rue Nicéphore Phokas mais qui est une rue très pentue. Horaires d’été (d’avril à octobre) : tous les jours, de 8 h 30 à 20 h ; dernières admissions à 19 h 15. Horaires d’hiver (de novembre à mars) : tous les jours, de 8 h 30 à 15 h ; dernières admissions à 14 h 15. Fermé les principaux jours fériés. La visite est libre, mais commence habituellement à gauche après la billetterie, dans le sens horaire ; compter au minimum 1 h pour visiter la forteresse, davantage si on veut voir les expositions ou le spectacle en plein air. Prix d’entrée : 4 € ; tarifs réduits : 2 €. Des dépliants d’information en plusieurs langues sont remis à la billetterie. Téléphone : 00 30 28310 28101. |
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