La vieille ville (Παλιά Πόλη / Paliá Póli) | | | Légende du plan A de la vieille ville : 1 : Musée archéologique (Αρχαιολογικό Μουσείο) - Ancienne église Saint-François. 2 : Port vénitien (Βενετσιάνικο λιμάνι). 3 : Loggia (Λότζια). 4 : Fontaine Rimondi (Κρήνη Ριμόντη). 5 : Église catholique Saint-Antoine de Padoue (Καθολική Εκκλησία Άγιος Αντώνιος της Παδούης). 6 : Musée d’Art contemporain de Crète (Μουσείο Σύγχρονης Τέχνης Κρήτης). 7 : Fortezza (Φορτέτζα). 8 : Théâtre Érofili (Θέατρο Ερωφίλη). 9 : Hôtel de Préfecture (Περιφερειακή Ενότητα). 10 : Église Notre-Dame des Anges (Κυρία των Αγγέλων). 11 : Musée d’Art populaire (Λαογραφικό Μουσείο). 12 : Maison de la Culture (Σπίτι Πολιτισμού). 13 : Mosquée Nératzé (Τζαμί Νεράτζε). 14 : Place de l’Asie Mineure (Πλατεία Μικρασιατών). 15 : Grande Porte (Porta Guora). 16 : Hôtel de Ville (Δημαρχείο). 17 : Administration du tourisme. 18 : Musée de paléontologie (Παλαιοντολογικό Μουσείο) (Mosquée Pacha Véli). 19 : Mosquée Pacha Kara Moussa (Τζαμί Καρά Μουσά Πασά). 20 : Cathédrale (Μητρόπολη). 21 : Musée ecclésiastique (Εκκλησιαστικό Μουσείο). 22 : Bibliothèque publique - Ancienne église Sainte-Barbe (Αγία Βαρβάρα). 23 : Jardin municipal (Δημοτικός Κήπος). 24 : Hôpital (Νοσοκομείο). 25 : Autorités portuaires (Λιμενάρχειο). 26 : Police (Αστυνομία) et police touristique (Τουριστική Αστυνομία). 27 : Office de Tourisme (Τουριστική Αστυνομία). 28 : Rue d’Arkadi (Οδός Αρκαδίου). 29 : Mosquée de la sultane validé (Τζαμί της Βαλιδέ Σουλτάνας). 30 : Musée de la vie marine (Μουσείο Ενάλιας Ζωής). 32 : Église des Quatre-Martyrs (Εκκλησία των Τεσσάρων Μαρτύρων). 33 : Église Saint-Nectaire (Άγιος Νεκτάριος). 34 : Église Saint-Georges de la Grotta (Άγιος Γεώργιος της Γρότα). | Légende du plan B de la vieille ville : 1 : Fortezza (Φορτέτζα). 2 : Théâtre Érofili (Θέατρο Ερωφίλη). 3 : Port vénitien (Βενετσιάνικο λιμάνι). 4 : Autorités portuaires (Λιμενάρχειο). 5 : Loggia (Λότζια). 6 : Fontaine Rimondi (Κρήνη Ριμόντη). 7 : Église catholique Saint-Antoine de Padoue (Καθολική Εκκλησία Άγιος Αντώνιος της Παδούης). 8 : Musée d’Art contemporain de Crète (Μουσείο Σύγχρονης Τέχνης Κρήτης). 9 : Hôtel de Préfecture (Περιφερειακή Ενότητα). 10 : Police (Αστυνομία) et police touristique (Τουριστική Αστυνομία). 11 : Église Notre-Dame des Anges (Κυρία των Αγγέλων). 12 : Musée d’Art populaire (Λαογραφικό Μουσείο). 13 : Maison de la Culture (Σπίτι Πολιτισμού). 14 : Mosquée Nératzé (Τζαμί Νεράτζε). 15 : Place de l’Asie Mineure (Πλατεία Μικρασιατών). 16 : Musée archéologique (Αρχαιολογικό Μουσείο) - Ancienne église Saint-François. 17 : Cathédrale (Μητρόπολη). 18 : Musée ecclésiastique (Εκκλησιαστικό Μουσείο). 19 : Bibliothèque publique - Ancienne église Sainte-Barbe (Αγία Βαρβάρα). 20 : Grande Porte (Porta Guora). 21 : Jardin municipal (Δημοτικός Κήπος). 22 : Hôpital (Νοσοκομείο). 23 : Hôtel de Ville (Δημαρχείο). 24 : Mosquée Pacha Kara Moussa (Τζαμί Καρά Μουσά Πασά). 25 : Office de Tourisme (Τουριστική Αστυνομία). 28 : Rue d’Arkadi (Οδός Αρκαδίου). 29 : Mosquée de la sultane validé (Τζαμί της Βαλιδέ Σουλτάνας). 30 : Musée de la vie marine (Μουσείο Ενάλιας Ζωής). 32 : Église des Quatre-Martyrs (Εκκλησία των Τεσσάρων Μαρτύρων). 33 : Église Saint-Nectaire (Άγιος Νεκτάριος). 34 : Église Saint-Georges de la Grotta (Άγιος Γεώργιος της Γρότα). | Peinture de la ville de Retimo au début du XVIIe siècle | Une peinture par un peintre anonyme du XVIIe siècle, entre 1620 et 1640, représente le front de mer de la cité de Retimo (Civitas Rethymnae), vu depuis la mer ; cette peinture est exposée dans l’Hôtel de ville de Réthymnon. Légende : 1 : L’accès à la Fortezza (Paleokastro). 2 : L’église de la Panagia Paleokastritsa, sur le chemin d’accès à la forteresse. 3 : Le palais du recteur (Residenza del Rettore). 4 : Le Duomo, l’église cathédrale Saint‑Nicolas. 5 : Le bâtiment jumelé. 6 : Une petite église. 7 : Les baraquements de la forteresse. 8 : Le môle sud du port vénitien avec son extension récente du début du XVIIe siècle. 9 : Le lazaret au début du môle Saint-Nicolas. 10 : L’église Saint‑Nicolas du port. 11 : La Tour de l’Horloge (Torre dell’orologio). 12 et 13 : Deux petites églises avec dôme, non identifiées. 14 : La Place (Piazza) et les boutiques le long du mur du Castel Vecchio. 15 : La porte du Sable (Porta della Sabbionara). 16 : Le bastion Sainte-Barbe (baluardo di Santa Barbara), bordé par les dix-neuf baraquements des mercenaires albanais, ou stradiotes (stradioti). 17 : La loggia. 18 : Une demeure identifiée comme la Casa del Sofiano. 19 : La demeure Drandakis, rue d’Arkadi (οδός Αρκαδίου). 20 et 21 : Deux petits palais dont il subsiste des éléments aux n° 48 et 50 rue d’Arkadi. 22 : L’église Sainte‑Catherine (Santa Caterina), siège provisoire de l’évêque latin après 1571. 23 : L’église Notre-Dame des Anges (Santa Maria degli Angeli). 24 : L’église du couvent Sainte-Marie des Augustiniens (Santa Maria degli Agostiniani). 25 : L’église du couvent des Franciscains (San Francesco d’Assisi). 26 : L’église Sainte-Barbe (Santa Barbara). 27 : La petite église Sainte-Anastasie. 28 : Le ruisseau de Retimo. 29 : Une église non identifiée. 30 : L’« exoburgo », le faubourg. 31. L’église Saint-Sauveur (San Salvatore). 32 : La source Saint‑Jean (San Zuanne). 33 : L’église Notre‑Dame des Vignes (Santa Maria Mesambelitissa). 34 : L’église Saint‑Athanase des Grecs (Sant’Atanasio dei Greci). 35 : L’église Saint‑Lazare. |
| | La grande porte (Μεγάλη Πόρτα / Megáli Pórta) | La Grande Porte (Μεγάλη Πόρτα) était la porte principale de la ville fortifiée de Retimo à l’époque vénitienne ; c’était par cette porte qu’entraient les voyageurs arrivant par la route venant de Candia, la capitale de la Crète vénitienne ; une fois la porte franchie les voyageurs empruntaient la rue principale, la Ruga, conduisant vers la Loge des marchands, la fontaine de Rimondi et la Tour de l’horloge, de nos jours disparue. De nos jours cette rue principale est nommée rue de la Résistance nationale (οδός Εθνικής Αντιστάσεως) (n° 15 sur le plan A, n° 20 sur le plan B). À l’époque vénitienne, la Grande Porte était nommée « Porta Guora », c’est-à-dire la Porte de Guoro, du nom du recteur vénitien de Réthymnon, de 1566 à 1568, Jacopo Guoro, qui avait fait édifier la plus grande partie de la courtine du sud de la ville. Ce Jacopo Guoro, semble avoir été plus tard le commandant d’une galère à la bataille de Lépante en 1571. La Grande Porte est l’un des derniers vestiges de la muraille de fortification de la ville de Retimo, construite par les Vénitiens entre 1540 et 1570 ; en réalité, ce que l’on voit de nos jours n’est que l’arche de la porte dans la façade extérieure de la muraille. La Porta Guora était un système de portes construit sur le côté oriental du bastion Sainte-Vénéra (baluardo di Santa Veneranda) ; ce système de portes comprenait une galerie de plus de 25 m de longueur, avec un portail sur la façade extérieure de la muraille et un portail sur la façade intérieure. La galerie avait une largeur d’environ 2,6 m du côté extérieur et d’environ 3 m du côté intérieur, et une hauteur d’environ 6 m. Les portails étaient en bois, avec un revêtement métallique pour les protéger du feu en cas d’incendie. Du côté de la façade intérieure, la porte présentait un arc en plein cintre en pierres de taille, surmonté d’une architrave, d’un entablement et d’un fronton triangulaire orné des armoiries en relief de la République de Venise, un Lion de Saint-Marc. Ce système de portes de la Grande Porte subsistait encore en 1902, lors de la visite de l’historien italien Giuseppe Gerola qui le photographia. La Grande Porte fut démolie peu après, au début du XXe siècle, ne laissant subsister que l’arcade extérieure ; le bas-relief de la porte intérieure a été conservé et est exposé, en deux morceaux, dans la cour de la Loggia. On accède à ce modeste vestige de la Grande Porte depuis la place des Quatre-Martyrs (πλατεία Τεσσάρων Μαρτύρων) ; les bâtiments situés en avant de la porte, le long de la rue Ioannis Dimakopoulos (Ιωάννης Δημακόπουλος), ont été construits sur l’emplacement des anciens fossés de fortification ; à l’arrière de l’arcade extérieure de la porte se trouvait la muraille et le bastion, dont on peut deviner quelques vestiges sur le côté de la porte. |
| Le quartier sud-est | Le quartier sud-est peut être délimité par la rue de la Résistance nationale à l’ouest (οδός Εθνικής Αντιστάσεως), la rue Constantin Paléologue (οδός Κωνσταντίνου Παλαιολόγου) au nord, la rue d’Arkadi (οδός Αρκαδίου) à l’est et la rue Constantin Gérakaris (οδός Κωνσταντίνου Γερακάρη) au sud. À l’époque vénitienne, ce secteur était le quartier résidentiel de la classe supérieure, notamment la rue d’Arkadi qui était alors le front de mer. Le quartier est divisé, du sud-ouest au nord-est, par le ruisseau de Réthymnon qui longe la rue Vardas Kallergis (οδός Βάρδα Καλλέργη) avant de se jeter dans le port entre le vieux port vénitien et le port de plaisance ; le ruisseau est couvert sur une grande partie de la traversée de la ville. |
| La mosquée de la sultane validé (Τζαμί της Βαλιδέ Σουλτάνας / Tzamí tis Validé Soultánas) | L’ancienne mosquée de la sultane validé se trouve à une quarantaine de mètres à l’est de la Grande Porte ; en raison de cette proximité on la nomme aussi mosquée de la Grande Porte (Τζαμί της Μεγάλης Πύλης). À l’époque de sa construction la mosquée devait se trouvait immédiatement à l’arrière de la muraille, au pied du bastion Saint-Vénéra et devait accueillir les voyageurs entrant par la Grande Porte ; quand on approche de la Grande Porte par la place des Quatre-Martyrs, c’est le minaret de cette mosquée que l’on remarque en premier (n° 29 sur le plan A, n° 29 sur le plan B). L’accès à la mosquée de la sultane validé se fait normalement en suivant la rue de la Résistance nationale, puis en bifurquant à droite dans la rue Tompazi (οδός Τομπάζη) ; au n° 17 de cette rue se trouve une porte qui permettrait d’accéder à la mosquée, mais cette porte est fermée en permanence et la mosquée ne se visite pas, car elle est enserrée au milieu d’un grand nombre de constructions ultérieures datant du XXe siècle. La mosquée est dédiée à Turhan Hadidze (Hatice Turhan, Τουρχάν Χαντιτζέ), une favorite du sultan Ibrahim Ier (Sultan İbrahim) et la mère du sultan Mehmed IV (IV Mehmed) ; après le renversement et l’assassinat d’Ibrahim en 1648, avec l’assentiment de Turhan Hadidze, son fils Mehmed devint sultan. Cependant Turhan Hadidze fut jugée trop jeune pour porter le titre de sultane validé (Valide Sultan, βαλιντέ σουλτάν), c’est-à-dire « mère du sultan régnant », et c’est l’ancienne sultane validé, Kösem, la mère d’Ibrahim, qui conserva ce titre ; Turhan Hadidze ne devint sultane validé qu’en 1651, après l’assassinat de la sultane validé Kösem, et la demeura jusqu’à sa mort en 1683. C’est vraisemblablement à partir de la date où Turhan Hadidze devint sultane validé, en 1651, que la mosquée fut édifiée et lui fut dédiée sous le nom de mosquée de la sultane validé (Valide Sultan Camii) ; cependant la mosquée n’est mentionnée dans les sources historiques qu’à partir de 1654. Dans un document daté de 1671, il est mentionné que la mosquée de la sultane validé de Réthymnon (Resmo) est liée à la mosquée de la sultane validé de la Porte du Jardin (Bahçe Kapısı) à Constantinople. À l’époque de l’occupation ottomane, la mosquée était aussi nommée « Mosquée de la Grande Porte » (Büyük Kapı Camii). La sultane validé fonda aussi à Réthymnon une école turque qui devint la première école primaire de la ville ; cette école primaire se trouve à côté de l’ancienne église Saint-François. La mosquée de la Grande Porte a fonctionné jusqu’en 1923, date de l’échange des populations turques de Grèce et des populations grecques de Turquie, aux termes du traité de Lausanne ; après 1925 la mosquée a été abandonnée et des bâtiments ont été construits sur son terrain. La mosquée de la sultane validé est couverte par deux grands dômes ; à l’entrée de la mosquée se trouve une inscription en turc ottoman indiquant que le minaret a été reconstruit par les soins de Mehmet Aga Bolanakis (Μεχμέτ Αγά Μπολανάκης), un habitants de Resmo ; l’inscription est datée du 15 Rabi’ al-Awwal 1295 de l’Hégire, c’est-à-dire du 19 mars 1878. Une autre inscription, datée de 1816, indique que la mosquée a été réparée par le pacha Hilmi Ibrahim (Hilmi İbrahim Paşa). À l’intérieur, la niche de prière, le mihrab, est flanquée par deux colonnes renversées dont les chapiteaux corinthiens sont utilisés comme bases des colonnes. L’arc en plein cintre du mihrab est entouré d’un bas-relief représentant une tonnelle et d’une inscription citant un verset du Coran, le verset 37 de la sourate Al-Imran : « Chaque fois que Zacharie entrait auprès d’elle [Maryam] dans le Sanctuaire, il trouvait près d’elle de la nourriture ». Le nouveau minaret est un édifice cylindrique à section circulaire, construit en pierres taillées, dont la toiture en pierres présente la forme d’une pyramide polygonale à une douzaine de faces. La fontaine d’ablutions de la mosquée de la sultane validé se trouve de nos jours à l’intérieur d’un magasin situé dans la rue du Bosphore (οδός Βοσπόρου), une petite rue située entre la rue de la Résistance et la mosquée. La fontaine comprend neuf colonnettes décorées de motifs en bas-relief en forme de croissants de lune et d’étoiles à six branches. La mosquée et son minaret ont été restaurés au début des années 2020 mais ne sont pas ouverts au public. |
| | L’église Sainte-Barbe (Αγία Βαρβάρα / Agía Varvára) | L’église Sainte-Barbe est dédiée à la sainte patronne de la ville de Réthymnon, Agia Barbara, qui est fêtée le 4 décembre, jour férié officiel à Réthymnon depuis 2003. Depuis la Grande Porte suivre la rue de la Résistance nationale sur 80 m, puis bifurquer à droite dans la rue Sainte-Barbe (οδός Αγίας Βαρβάρας) ; l’église se trouve à peu près à mi-longueur de la rue ; l’église d’Agia Barbara se trouve à une centaine de mètres à l’ouest de l’église cathédrale orthodoxe (n° 22 sur le plan A, n° 19 sur le plan B). Derrière l’église, sur le même terrain, se trouve une ancienne école qui a été pendant longtemps la bibliothèque municipale de Réthymnon. L’église d’Agia Barbara (Santa Barbara) apparaît sur un plan cadastral vénitien datant de l’année 1613, mais elle est vraisemblablement beaucoup plus ancienne car elle fut agrandie aux dépens de la famille vénitienne des Barozzi dès l’année 1625. Sous l’occupation ottomane le bâtiment dépérit et, en 1883, il fut transformé en hammam par les Turcs. En février 1885, l’éfendi Ali Tsitsékakis (Αλή Εφέντης Τσιτσεκάκις), un seigneur turco-crétois, acheta le bâtiment pour le faire démolir et faire construire une maison à cet emplacement. Les chrétiens de Réthymnon se mobilisèrent pour sauver l’édifice et finirent par en faire l’acquisition. Le 4 décembre 1885, jour de la fête de sainte Barbe, eut lieu une grande messe, célébrée par Iérothéos Braoudakis (Ιερόθεος Μπραουδάκης), évêque du diocèse de Réthymnon et Avlopotamos (Μητροπολίτης Ρεθύμνης και Αυλοποτάμου) de 1882 à 1896, même si les travaux de reconstruction n’étaient pas encore terminés. Les travaux de reconstruction de l’église furent achevés en 1886, et l’église fut consacrée le 25 mai de cette année. À la fin de l’occupation ottomane, pendant la période de l’État autonome de Crète, l’église d’Agia Barbara fut concédée aux troupes russes d’interposition pour y célébrer le culte orthodoxe russe entre 1898 et 1907. En remerciement la Russie fit don du lustre que l’on peut voir au milieu de l’église. L’église Sainte-Barbe est une église en forme de croix libre dont la croisée du transept est surmontée d’un dôme. L’église ne possède ni clocher ni campanile, mais, à l’époque vénitienne, son campanile était le plus haut de la ville (n° 26 sur la peinture du XVIIe siècle). Les icônes des deux côtés de la porte du sanctuaire et sur la coupole du dôme sont des œuvres de l’évêque Braoudakis ou Bragoudakis (Μπραγουδάκης), alors âgé d’une soixantaine d’années. L’icône de sainte Barbe, qui se trouve dans la première châsse à droite de l’église, est l’œuvre du grand iconographe Antonios Vévélakis (Αντώνιος Βεβελάκης) (1819 - 1914) ; elle date de 1894. |
| La cathédrale orthodoxe (Μητρόπολη / Mitrópoli) | La métropole de Réthymnon est l’église cathédrale orthodoxe du diocèse de Réthymnon et de l’Avlopotamos (Μητρόπολης Ρεθύμνης και Αυλοποτάμου), le siège du métropolite, c’est-à-dire de l’évêque de Réthymnon. Depuis l’église Sainte-Barbe, en continuant vers l’est sur la rue d’Agia Barbara (οδός Αγίας Βαρβάρας), on s’engage dans la rue Manioudakis (οδός Μανιουδάκη) puis on atteint une vaste place, la place de la Métropole (πλατεία Μητροπόλεως) où se dresse la cathédrale (n° 20 sur le plan A, n° 17 sur le plan B). L’église métropolitaine de Réthymnon est dédiée à la Présentation de Marie au Temple (Εισόδια της Θεοτόκου) ; son nom officiel est Μητροπολιτικός Ναός Εισοδίων της Θεοτόκου. La métropole de Réthymnon (Μητροπολιτικός Ναός Ρεθύμνου) est surnommée la « Grande Notre-Dame » (Μεγάλη Παναγία) pour la distinguer de l’ancienne cathédrale de rite romain à l’époque vénitienne, l’église Notre-Dame des Anges, qui est de nos jours une église de rite orthodoxe grec et qui est surnommée la « Petite Notre-Dame » (Mικρή Παναγία). La première métropole orthodoxe fut édifiée à cet emplacement de 1844 à 1856. Le campanile fut construit en 1899 par les soldats russes des forces d’interposition, sous le parrainage de l’empereur de Russie Nicolas II ; le campanile contenait sept cloches : la plus grosse cloche, le bourdon, portait le nom du commandant russe, Fédor Chostak (Θεόδωρος Χιόστακ, Фёдор Александрович Шостак), les six autres cloches postaient les noms des six régiments russes. La cathédrale et son quartier, qui étaient le centre spirituel de la ville depuis le milieu du XVIIIe siècle, furent gravement endommagés, le 20 mai 1941, par des bombardements allemands lors de la conquête de la Crète. Après la guerre les décombres du quartier furent évacués pour créer la place de la Métropole ; la cathédrale fut démolie en 1956, puis reconstruite au cours des années 1960. L’aspect actuel date de la dernière restauration en 1971 - 1972. La nouvelle métropole est un édifice de style néoclassique et de plan basilical à trois nefs, mais sans dôme, de 32,5 m de longueur, de 13,3 m de largeur et de 16 m de hauteur ; le campanile, situé près de l’angle sud-ouest de l’église, mesure 23,3 m de hauteur. La nef centrale de l’église est dédiée à la Présentation de Marie au Temple (Εισόδια της Θεοτόκου) ; la nef du nord est dédiée aux Trois Hiérarques (Τρεις Ιεράρχες) ; la nef du sud est dédiée aux Saints Apôtres (Άγιοι Απόστολοι). Le mobilier de l’ancienne métropole a été restauré et installé dans la nouvelle métropole : la magnifique iconostase en bois est l’œuvre du sculpteur sur bois Dimitrios Ragouzis (Δημήτριος Ραγουζής) et a été construite en 1852. |
| Le musée ecclésiastique (Εκκλησιαστικό Μουσείο / Ekklisiastikó Mouseío) | Le Musée ecclésiastique de Réthymnon est abrité à l’intérieur des bureaux de la cathédrale, rue Tompazi ; on y accède par le sud de la place de la Métropole (n° 21 sur le plan A, n° 18 sur le plan B). Le musée a été fondé en 1995 ; il présente des objets provenant de la cathédrale : des vêtements sacerdotaux, des vases liturgiques, des reliques, des icônes, des évangiles, des pièces de monnaie et divers manuscrits. On peut aussi voir l’ancien mécanisme d’horlogerie du campanile, qui fut utilisé de 1894 à 1986. Le musée ecclésiastique est ouvert tous les jours, de 9 h 30 à 13 h 30 ; son entrée est gratuite. |
| | | La mosquée du pacha Kara Moussa (Τζαμί Καρά Μουσά Πασά / Tzamí Kará Mousá Pasá) | L’ancienne mosquée du pacha Kara Moussa se trouve dans le coin sud-est de la vieille ville de Réthymnon (n° 19 sur le plan A, n° 24 sur le plan B). À cet emplacement, à l’époque de la domination vénitienne, se trouvait un monastère dédié à sainte Barbe, situé à l’arrière de la muraille de fortification de la ville et à l’arrière du bastion de la Sabionara ou bastion Sainte-Barbe (baluardo di Santa Barbara). De nos jours la mosquée du pacha Kara Mussa se trouve à l’angle de la rue d’Arkadi (οδός Αρκαδίου) et de la rue Victor Hugo (οδός Βίκτωρ Ουγκώ), reconnaissable aux grands palmiers et autres plantes présentes. On peut aussi y accéder par l’extérieur de la vieille ville, en suivant la rue Constantin Gérakaris (οδός Κωνσταντίνου Γερακάρη), construite le long des anciens fossés de défense, puis en bifurquant à gauche dans la rue Victor Hugo. Victor Hugo, « grand poète français », est particulièrement honoré dans la région de Réthymnon pour ses prises de position en faveur de la Grèce après l’« Holocauste d’Arkadi » en 1866. Après la conquête de Réthymnon par les Ottomans en 1646, le monastère Sainte-Barbe fut converti en mosquée par les Turcs qui conservèrent toutefois les anciens bâtiments monastiques, et en y ajoutant un grand dôme et trois dômes plus petits, ainsi qu’un minaret. La date précise de la création de la mosquée n’est pas connue, mais elle se situe avant la fin du XVIIe siècle, vraisemblablement entre 1646 et 1680. La mosquée aurait été fondée par le Grand amiral (Kaptan Paşa) qui commandait la flotte ottomane au moment de la prise de Réthymnon, en 1647, le pacha Kara Moussa (Καρά Μουσά Πασά, Kara Musa Paşa), d’origine bosniaque, qui avait succédé en 1647 au pacha Koca Moussa (Koca Musa Paşa) ; le financement permanent de la mosquée aurait été assuré par une œuvre de bienfaisance (waqf) dont les revenus provenaient des impôts des villages d’Amnatos (Αμνάτος) et de Périvolia (Περιβόλια). La mosquée est dédiée au pacha Kara Moussa (Τζαμί Καρά Μουσά Πασά, Kara Musa Paşa Camii) bien que celui-ci ait été exécuté à Constantinople, en 1649, sur ordre de la sultane validé Kösem. La mosquée du pacha Kara Moussa appartient au type de mosquée à coupole unique avec un porche sur son côté oriental ; le porche s’ouvre par une arcade d’arcs brisés de style Renaissance qui date du monastère d’origine ; le porche est couvert par trois petits dômes. Son entrée se fait du côté nord, par une porte en arc. Le dôme, de 8 m de diamètre, qui abrite l’espace repose sur quatre arcs brisés et quatre trompes. Le mihrab, au milieu du mur sud, est formé d’une petite niche couronnée d’une corniche ; dans sa partie supérieure, il conserve une ornementation à thèmes végétaux, dont on peut voir des traces en bleu, rouge et vert. Le minaret était situé sur le côté nord de la mosquée, et, de nos jours, seule sa base carrée est conservée sur 3,5 m de hauteur, au milieu d’une végétation dense. À l’est de la mosquée, parmi de nombreuses pierres tombales, se trouve un tombeau (türbe) partiellement préservé ; il s’agit d’un bâtiment simple, carré et à une seule pièce, surmonté d’un dôme. Il est peu vraisemblable qu’il s’agisse du tombeau du pacha Kara Moussa ; il pourrait alors s’agir d’un cénotaphe, c’est-à-dire un monument funéraire ne contenant pas le corps du défunt. Sur le côté nord de la mosquée se trouve une fontaine à citerne (çeşme) ; la citerne, de forme carrée, présente un robinet sur la rue d’Arkadi, à destination des passants, et un robinet du côté de la cour de la mosquée, servant aux ablutions rituelles des fidèles mahométans ; le robinet du côté cour est couvert par un dôme ; sous le dôme, en face de la fontaine, se trouve l’entrée de la mosquée. La mosquée du pacha Kara Moussa a été restaurée par le service archéologique grec et est utilisée pour accueillir des événements culturels. Il est envisagé d’en faire un centre d’information sur l’architecture ottomane en Crète. |
| La rue d’Arkadi (οδός Αρκαδίου / odós Arkadíou) | La rue d’Arkadi est une longue rue qui s’étend depuis la place du Soldat-Inconnu (πλατεία Αγνώστου Στρατιώτη), dans le coin sud-est de la vieille ville, jusqu’à l’arrière du port vénitien (n° 28 sur le plan A, n° 28 sur le plan B). À l’époque vénitienne cette rue se trouvait directement sur le front de mer, car les pâtés de maisons entre la rue d’Arkadi et l’avenue Éleuthère Venizélos (λεωφόρος Ελευθέριου Βενιζέλου) n’étaient pas encore bâtis ; c’était une rue de prestige jalonnée d’élégantes demeures, avec vue sur la mer et sur le port, appartenant à des familles nobles créto-vénitiennes ; cette rue de la Sabbionara menait depuis le bastion de la Sabbionara jusqu’à la Piazza, autour de laquelle ce trouvaient la Loggia, la fontaine de Rimondi et la tour de l’Horloge. Une peinture d’un auteur anonyme du XVIIe siècle donne une bonne représentation du front de mer de Retimo, entre 1620 et 1640 ; cette peinture est exposée dans l’Hôtel de ville de Réthymnon. De ces élégantes demeures ne restent que quelques vestiges très délabrés, notamment des portails, que la municipalité restaure progressivement. Aux n° 48 et 50 rue d’Arkadi se trouvent deux demeures datant de la première moitié du XVIIe siècle qui appartenaient autrefois à un seul ensemble immobilier, nommé Chani de Pattakos (Χάνι Παττακού) ; le mot « cháni » (χάνι, au pluriel χάνια), en turc « han », provenant du persan « خان », désigne un caravansérail, une auberge où les animaux de trait, ânes, mulets et chevaux, pouvaient être hébergés et nourris ; sous l’occupation ottomane, cet immeuble a vraisemblablement servi d’auberge, appartenant à un certain Ioannis Pattakos (Ιωάννης Παττακός). Ces deux immeubles sont reconnaissables sur la gauche de la peinture anonyme du XVIIe siècle, à gauche du ruisseau de Réthymnon. Cet immeuble délabré, mais avec une impressionnante façade Renaissance, fait l’objet d’une lente restauration respectant l’architecture d’origine du bâtiment. Au n° 154 de la rue d’Arkadi se trouve la demeure Drandakis (Οικία Δρανδάκη), un palais de trois planchers bâti au cours des dernières années de la domination vénitienne ; la date de construction précise est inconnue et remonte entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle car un document historique en attribue la propriété en 1620 à Giacomo Sanguinazzo, un noble issu d’une famille créto-vénitienne. La demeure des Sanguinazzo (Σαγκουινάτσου) est reconnaissable sur la peinture anonyme représentant le front de mer au début du XVIIe siècle. Comme l’indique l’inscription en grec « 1844 Νοεμβρίου 25 » gravée sur l’architrave située sous le fronton triangulaire, le bâtiment fut restauré le 25 novembre 1844 par le propriétaire turc qui conclut l’inscription en turc ottoman, écrit de droite à gauche en caractères arabes, en remerciant Allah et en souhaitant bonne chance aux occupants de la maison : « Gloire à Allah et protège le propriétaire » ; l’inscription n’est par gravée mais écrite en relief. Le bâtiment abritait le Bureau du Télégraphe au début du XXe siècle, puis fut acheté par la famille Drandakis. La façade, en partie restaurée au XXe siècle, montre tous les signes de sa grandeur d’origine accentuée par la grande hauteur de l’encadrement de la porte qui atteint l’architrave des fenêtres du premier étage. Au deuxième étage, il y a quatre fenêtres latérales et deux plus grandes qui permettent d’accéder au balcon typique des palais vénitiens de Réthymnon ; cependant le petit balcon rudimentaire actuel en bois ne repose que sur quatre des huit corbeaux d’origine. Encore plus haut, on peut admirer les belles frises de la corniche juste sous le toit. Une autre vieille demeure se trouve au n° 178 rue d’Arkadi. | |
| | Le quartier nord-est | Le quartier du nord-est est le plus ancien quartier de Réthymnon, le quartier où se trouvait l’ancien château byzantin, puis génois, de Castel Vecchio, situé à l’arrière du vieux port vénitien. Le quartier du nord-est est délimité au nord par la forteresse vénitienne, à l’est par le port vénitien, au sud par la rue Arabatzoglou (οδός Αραμπατζόγλου), la rue Constantin Paléologue (οδός Κωνσταντίνου Παλαιολόγου) et la rue Julie Petychaki (οδός Ιουλίας Πετυχάκη), à l’ouest par le rue Nicéphore Phokas (οδός Νικηφόρου Φωκά). À l’époque vénitienne, ce quartier comprenait les principaux lieux de la vie sociale, la loggia, la Tour de l’horloge, la piazza, la fontaine de Rimondi et le port. |
| L’emplacement de la Tour de l’horloge (Πύργος του Ρολογίου / Pýrgos tou Rologíou) | À l’époque vénitienne, au bout de la rue de la Sabbionara, se trouvait la Piazza, d’environ 100 m de longueur par 30 m de largeur, avec la loge des marchands à l’avant de la place, la fontaine de Rimondi sur le côté nord, et, en face de la Loggia, ce qui fut longtemps l’emblème de la ville, la Tour de l’horloge (Torre dell’orologio) ; malheureusement, la Tour de l’horloge (Πύργος του Ρολογίου) n’existe plus. La Tour de l’horloge avait été construite vers 1470, sur une décision du Sénat de Venise en 1463, sur les ruines d’une des tours du Castel Vecchio, le château de l’époque byzantine réutilisé par le corsaire génois Pescatore au début du XIIIe siècle. La tour-horloge de Réthymnon avait été endommagée par le séisme qui frappa la région de Retimo en 1595, et qui avait été suivi d’un raz-de-marée qui inonda une partie de la ville ; le recteur Giovanni Pesaro écrivit à Venise en 1596 pour faire réparer la Tour de l’horloge, qui fut restaurée en 1601. Trois siècles plus tard, au début du XXe siècle, l’historien italien Giuseppe Gerola put photographier la tour dont le second étage était effondré et dont le rez-de-chaussée était enserré par des maisons ; du cadran solaire au zodiaque il ne restait que le secteur du Sagittaire ; Gerola fit dessiner un essai de reconstitution de la tour entière, en imaginant un toit pyramidal surmonté d’une cloche d’alerte. Le premier étage de la tour était une habitation qui fut rénovée en 1939. En janvier 1945, la municipalité décida de démolir la Tour de l’horloge pour élargir la rue principale. La Tour de l’horloge était un beffroi de section carrée, de 6 m de côté et d’une hauteur de 15 m, et avec une riche décoration ; il s’agissait d’une horloge solaire : sur sa façade sud se trouvaient un cadran solaire avec les signes du zodiaque et, au-dessous, un Lion de saint Marc, l’emblème de Venise ; la large porte en plein cintre est surmontée d’un fronton triangulaire. On distingue la Tour de l’horloge sur la droite de la peinture du XVIIe siècle représentant le front de mer (n° 14 sur la peinture du XVIIe siècle). De nos jours, il subsiste une partie du portail de la tour, intégrée à un magasin situé au croisement de la rue d’Arkadi et de la rue Constantin Paléologue (οδός Κωνσταντίνου Παλαιολόγου). | À l’arrière du port moderne on peut découvrir un cadran solaire qui est peut-être une réminiscence de la tour-horloge solaire de la Renaissance. Instructions pour lire l’heure sur le cadran solaire : Les cadrans solaires indiquent l’heure solaire de leur position géographique. Celle-ci est indiquée par l’ombre portée sur la surface gravée par le bord vertical du gnomon comme le montre la figure 1 (15:52). Les cadrans solaires peuvent également indiquer l’heure moyenne, c’est-à-dire l’heure indiquée sur nos horloges si nous effectuons les corrections suivantes, comme le montre la figure 2. - 1 : Sur le diagramme de correction (Σχήμα 1), trouvez la date du jour sur l’axe horizontal.
- 2 : Tracez une ligne depuis l’axe horizontal jusqu’à la courbe des vagues (Σχήμα 2). L’exemple de la figure fait référence au 5 juillet.
- 3 : À partir du point d’intersection, tracez une ligne vers la gauche et notez le nombre où elle rencontre l’axe vertical.
C’est le nombre de minutes à ajouter (ou à soustraire) à l’heure indiquée par l’ombre du cadran solaire afin de trouver l’heure moyenne (locale) actuelle. Exemple : le 5 juillet on trouve le nombre +4,5, donc ce jour-là on ajoute 4,5 minutes au temps solaire indiqué par l’ombre. Par exemple, à 15 h 52 heure solaire, l’heure grecque moyenne actuelle est 15 h 56 min 30 sec. Si l’heure d’été est en vigueur, une heure complète doit être ajoutée. | |
| La loge vénitienne (Ενετική Λότζια / Enetikí Lótzia) | Un des lieux emblématiques de la cité de Retimo était la Loge vénitienne (Loggia Veneziana) où se retrouvaient les nobles pour y discuter des problèmes économiques et politiques de la ville. Cette Loge des Nobles (Loggia di Nobili) se trouvait à l’extrémité orientale de la place centrale de Retimo, la Piazza, au bout de la rue du front de mer, le rue de la Sabbionara, de nos jours la rue d’Arkadi, et à une centaine de mètres à l’ouest du port. De nos jours l’ancienne loge se trouve au carrefour de la rue d’Arkadi, de la rue Constantin Paléologue (οδός Κωνσταντίνου Παλαιολόγου) et de la rue Pétychaki (οδός Πετυχάκη) (n° 3 sur le plan A, n° 5 sur le plan B). Cette loggia fut construite à la fin du XVIe siècle, sur les ruines d’un bâtiment plus ancien détruit par le séisme de 1595, vraisemblablement la précédente loggia. La loggia était plus grande et plus luxueuse ; c’était un bâtiment de plan carré, d’environ 13,5 m de côté, avec un seul plancher ; son architecture aurait été inspirée des bâtiments construits par l’ingénieur-architecte véronais Michele Sanmicheli (1484 - 1559) ; sur trois de ses côtés, sauf celui du sud, s’ouvraient trois arches circulaires séparées par des piliers massifs ; les arches centrales servaient d’entrée, comme l’indiquent les escaliers qui y mènent, tandis que les deux arches latérales servaient de fenêtres ouvertes ; la loggia étaient bâtie en pierres taillées. À l’intérieur du bâtiment, quatre piliers à chapiteaux ioniques sont couronnés de consoles en bois à motifs floraux en relief, qui soutiennent les poutres du toit plat. Aux angles du toit, on peut voir les intéressantes gargouilles en forme de masques humains (mascheroni), par lesquelles l’eau de pluie coulait du toit à travers leurs bouches ouvertes. En plus d’être un lieu de réunion de la noblesse, la loggia servait à accueillir les nouveaux fonctionnaires vénitiens arrivant au port, et même, en hiver, en cas de mauvais temps, servait à entreposer au sec les céréales fraîchement débarquées, en attendant de les transporter dans les silos assez éloignés ; enfin, la loggia avait aussi une fonction récréative : c’était en effet le seul endroit de la ville où les jeux de hasard étaient autorisés. Sous l’occupation ottomane, en 1657, la loggia fut convertie en mosquée par l’agha Hadji Ibrahim, avec l’ajout d’un minaret à l’angle nord-ouest, et d’une fontaine pour les besoins des fidèles. De 1954 à 1991, l’ancienne loggia abrita le Musée archéologique, qui fut ensuite transféré, de 1991 à 2015, dans le ravelin pentagonal de la forteresse, puis, après 2015, dans l’ancienne église Saint-François. Le bâtiment de la loggia fut restauré en 1999 et abrite de nos jours une galerie d’exposition et de vente du ministère de la Culture, où on peut acquérir des œuvres d’art ou des copies certifiées d’œuvres d’art, y compris des moulages fidèles à l’original et des répliques de sculptures anciennes. |
| | L’aqueduc Saint-Jean | Avec l’accroissement de la population à l’époque vénitienne, l’approvisionnement en eau des villes crétoises, pendant la saison estivale, devint un problème vital, car les puits et les citernes utilisés jusqu’alors pour leur approvisionnement en eau étaient insuffisants pour couvrir leurs besoins toujours croissants ; de plus, l’eau que ces puits fournissaient était parfois de mauvaise qualité ; on peut voir un de ces puits rue de la Résistance nationale, peu après la porte principale, la Porta Guora. Au XVIe siècle, les autorités vénitiennes firent construire un important ouvrage hydraulique, afin de faire face au manque d’eau dans la ville de Réthymnon ; l’ouvrage amenait en ville l’eau d’une source située dans un ravin de la colline d’Evliyias (λόφος του Εβλιγιά), colline située à environ 2 km au sud-est de Réthymnon, près de la chapelle Saint-Jean le Précurseur (Άγιος Ιωάννης ο Πρόδρομος, San Giovanni ou San Zuanne, en dialecte vénitien) (n° 32 sur la peinture du XVIIe siècle). L’eau de la source d’Evliyias (Ευληγιάς), ou source San Zuanne (Σαν Τζουάνε), était conduite par un aqueduc jusqu’à une fontaine située sur la place centrale de la cité ; la première mention historique de ce système d’adduction d’eau remonte à 1588. En 1602 Benetto Moro (Μπενέτο Μόρρο), provéditeur général de Réthymnon, mentionne que l’aqueduc avait été endommagé en 1591 quand, à la suite de fortes pluies, deux torrents avaient pénétré dans le captage de San Zuanne. L’aqueduc traversait la campagne du sud-est au nord-ouest, en suivant le cours du ruisseau de Réthymnon, jusqu’à atteindre et traverser la muraille de la cité un peu à l’est de la Porta Guora ; ce tracé est visible sur la gravure de Francesco Basilicata datée de 1618, comme « Condutto della fontana ». Le conduit en pierre fut conservé et entretenu par les Ottomans ; en raison de sa grande longueur, il a dû subir de nombreux travaux de conservation, et il a même été remplacé plusieurs fois, comme l’ont prouvé des fouilles récentes ; depuis la source Saint-Jean, l’aqueduc se dirigeait sous terre, dans des tubes de pierre polygonaux à l’extérieur et circulaires à l’intérieur, jusqu’au tekké du pacha Véli, où l’eau était collectée dans un petit puits ; à partir de ce puits, toujours sous terre, à l’intérieur de conduits en terre cuite, une branche se dirigeait vers le palais du Sérail, une autre vers le quartier de Machristeno, une autre vers la fontaine de Rimondi, nommée alors « Grande Fontaine » par les Turcs, et une autre vers la porte de la Sabbionara. L’aqueduc était encore en usage à la fin du XIXe siècle. |
| La fontaine vénitienne de Rimondi (Ενετική Κρήνη Ριμόντι / Enetikí Kríni Rimónti) | La fontaine de Rimondi est l’une des fontaines qui ont été construites pour approvisionner en eau la cité de Retimo à l’époque de la domination vénitienne ; c’était l’une des plus belles fontaines de Crète et c’est la seule fontaine vénitienne qui subsiste à Réthymnon. À l’époque vénitienne la fontaine de Rimondi se trouvait à peu près au milieu du côté nord de la place principale de la cité vénitienne, la Piazza ; sur une gravure de Francesco Basilicata, datée de 1618, on peut voir la fontaine avec un ruisseau d’eau qui en coule et qui se jette au sud du vieux port vénitien ; il devait s’agir de la fontaine avant sa réfection. De nos jours la fontaine de Rimondi se trouve au nord de la place officiellement nommée place Titos Pétychakis (πλατεία Τίτου Πετυχάκη), du nom d’un maire de Réthymnon de 1925 à 1950, sauf pendant l’occupation allemande, mais les habitants nomment plutôt la place « place du Platane » (πλατεία του Πλάτανου), car il s’y trouvait un grand platane qui a été abattu pour élargir la place, mais ce platane évoquait aussi de sinistres souvenirs, car les Turcs y pendaient les rebelles et les criminels. La fontaine se trouve à l’intersection de la rue de Messolongi (οδός Μεσολογγίου) au nord, de la rue des Moscovites (οδός Μοσχοβίτου) au nord-est, de la rue Constantin Paléologue (οδός Κωνσταντίνου Παλαιολόγου) au sud-est, et de la rue Alesandros Mavrokordatos (οδός Μαυροκορδάτου Αλέξανδρου) au sud (n° 4 sur le plan A, n° 6 sur le plan B). L’ancienne Piazza vénitienne a été en grande partie bâtie et le quartier de la fontaine est, de nos jours, un quartier commerçant très dense où se côtoient des bars, des restaurants, des boutiques touristiques, des bijouteries et des supérettes. La fontaine doit son nom au recteur vénitien, c’est-à-dire au gouverneur, de Retimo, Alvise Rimondi, qui prit ses fonctions en 1623 et qui fit reconstruire, en 1626, la fontaine située sur la place principale de la cité ; à noter que l’historien italien des monuments vénitiens de Crète Giuseppe Gerola nomme le recteur Alvise Arimondi. Il semble que le système d’adduction d’eau et la fontaine ne fonctionnaient plus lorsqu’Alvise Rimondi prit ses fonctions de gouverneur de Retimo, en septembre 1623. Rimondi fit remettre en état l’aqueduc, fit reconstruire la fontaine de la Piazza au même emplacement, et fit construire deux autres fontaines ; la nouvelle fontaine de la Piazza fut mise en service en 1626 ; Giuseppe Gerola avance, lui, la date de 1629. Dans un rapport au Sénat de Venise, le recteur Rimondi mentionne qu’il a pris en charge les coûts des travaux sans dépense d’argent public ; Rimondi fit sculpter l’écusson de sa famille sur la nouvelle fontaine qui est, depuis, nommée fontaine de Rimondi. Quelques années plus tard, en 1631, le provéditeur général Francesco Molin, dut fait réparer à nouveau le système d’adduction d’eau. La fontaine de Rimondi se présentait comme un mur de pierre, mais non adossé à une citerne, car la fontaine était alimentée de façon continue par l’aqueduc de la source Saint-Jean ; ce mur était divisé en trois parties par quatre pilastres, des colonnes circulaires semi-encastrées dans le mur ; ces colonnes étaient de style corinthien avec des chapiteaux à feuilles d’acanthe et des tambours cannelés ; entre les fûts des colonnes se trouvaient trois têtes de lion d’où l’eau de source jaillissait par les gueules ; l’eau se déversait dans trois bassins situés entre les bases des colonnes et qui servaient vraisemblablement d’abreuvoir pour les animaux domestiques. Entre les colonnes du milieu, au-dessus d’une niche, se trouvait un écusson de pierre, sculpté en haut-relief, représentant les armes de la famille Rimondi, de nos jours très indistinctes. Les chapiteaux des colonnes soutenaient une architrave surmontée d’une frise et d’une corniche faîtière ; sur la frise était inscrite une dédicace en latin au recteur Rimondi, de nos jours incomplète, qui a été reconstituée comme suit : « [ALOISIUS RIMONDI RECTOR PUBL]ICÆ LIBERALITATIS FONTES IN[STAVRAVIT] », c’est-à-dire « Le recteur Alvise Rimondi a rétabli les sources par générosité publique » ; au-dessus de chacun des pilastres, la phrase est entrecoupée par des métopes décorées d’une feuille d’acanthe. L’architecture générale de la fontaine de Rimondi semble avoir été inspirée par l’œuvre de l’architecte et sculpteur bolognais Sebastiano Serlio (Σεμπαστιάνο Σέρλιο) (1475 - 1554) ; la décoration de la fontaine aurait été réalisée en pierre calcaire tendre provenant de la région d’Alfa (Αλφά), près de Pérama. À l’époque ottomane la « Grande Fontaine » fut transformée, avec la construction d’un dôme au-dessus de la fontaine, reposant sur trois arcs brisés appuyés sur de gros piliers carrés ; ce dôme a été détruit pendant la Seconde Guerre mondiale ; il reste une trace du dôme au-dessus de l’arc brisé de droite ; les deux autres arcs brisés ont été déblayés, mais on distingue l’amorce de l’arc brisé de devant. |
| | Le port vénitien (Ενετικό Λιμάνι / Enetikó Limáni) | À l’époque vénitienne le port de Retimo était un port secondaire, situé à mi-chemin entre le port de Candia, la capitale, et celui de Canea, à l’ouest, en raison, notamment, de sa petite taille, environ 1 ha. Le vieux port de Réthymnon se trouve dans une crique située sur le côté oriental de l’isthme de la presqu’île de Palaiokastro où se dresse la forteresse vénitienne (n° 2 sur le plan A, n° 3 sur le plan B). Au sud-est du port se trouve la vaste plage de sable de la Sabbionara (« la Sablonnière »). L’aménagement du port vénitien de Retimo débuta au XIVe siècle ; le port devait pouvoir accueillir quelques galères en transit entre Candie et La Canée, mais sans disposer d’un véritable arsenal, et quelques navires marchands faisant le commerce du vin de Malvoisie. Cependant, dès le XVe siècle le port était devenu presqu’inutilisable en raison de son ensablement par les sables de la plage de la Sabbionara, chassés par les vents, notamment le sirocco (Scirocco), le vent du sud-est, et par les courants marins ; ces courants poussaient aussi dans le port les détritus charriés par le ruisseau qui traversait la ville et qui servait d’égout. Le Sénat de Venise dut accorder des fonds pour faire procéder au dragage du bassin du port. Cependant ce problème d’ensablement était récurrent et, au XVIIe siècle, les Vénitiens commencèrent d’envisager la modification du port ; de multiples propositions les plus diverses furent étudiées, telles que creuser l’isthme de la presqu’île pour agrandir le port, en utilisant les terres déblayées pour remblayer la forteresse en cours de construction et les roches pour renforcer la jetée, ou fermer l’entrée du port au sud pour créer une nouvelle entrée à l’est ; en 1575, le recteur Alvise Landò proposa même de reconstruire le port du côté ouest du promontoire, dans la baie de Sant’Atanasio, là où se trouvait d’ailleurs le port de la cité antique de Rithymnia. Après d’interminables discussions et d’études d’experts, peu de choses furent réalisées : à la fin du XVIe siècle un chenal (sborador) fut creusé pour faciliter l’accès au port ; ce chenal coupait la digue principale afin de créer un courant d’eau censé permettre le désensablement du port ; ce chenal est visible sur la gravure de Francesco Basilicata datant de 1618. Cette solution ne paraît pas avoir fonctionné car le port était à nouveau inutilisable en 1597, et le provéditeur général Nicolò Donà écrivit à Venise pour demander des fonds afin de remettre le port en état. Au début du XVIIe siècle une extension du petit môle, le môle du sud, fut construite, vraisemblablement pour réduire l’ensablement du port (n° 8 sur la peinture du XVIIe siècle). La question n’était pas encore tranchée, entre les partisans de l’amélioration du vieux port et les partisans d’un nouveau port à l’ouest, quand l’invasion ottomane mit fin au débat en 1646. Le vieux port vénitien que l’on peut voir de nos jours n’est pas très différent de ce qu’il était au XVIIe siècle : au nord se trouve le môle principal, nommé « môle Saint-Nicolas », en raison de la chapelle dédiée au saint patron des marins qui se trouvait au bout du môle ; au début de ce grand môle, il y avait le lazaret de Retimo (lazzaretto en dialecte vénitien) (n° 9 sur la peinture du XVIIe siècle), où les marins pouvaient être soignés et où les voyageurs étaient mis en quarantaine en cas d’épidémie. Au bout du grand môle se trouve de nos jours le phare restauré ; en face du phare, sur le quai, se trouvait le bureau des douanes (τελωνείο), qui a abrité plus récemment le bureau de l’Office de Tourisme. Au sud, le port était fermé par un petit môle qui se trouvait à peu près en face de la Loggia et de la Tour de l’horloge ; derrière le môle s’écoulait l’effluent de la fontaine de Rimondi, effluent qui est de nos jours couvert et canalisé. Le vieux port vénitien abrite de nos jours quelques caïques de pêche ; ses quais sont envahis par de nombreux cafés et tavernes. On y trouve aussi des bateaux d’excursion qui proposent notamment des transports vers quelques plages inaccessibles de la côte orientale du golfe de Réthymnon, telles que la plage de Spiliès. Un port moderne a été construit à environ 500 m plus au sud-est ; ce port moderne comprend un port pour les transbordeurs qui assurent la liaison entre Le Pirée et Réthymnon, ainsi qu’un port de plaisance. Le phénomène d’ensablement continue de se produire et on peut observer l’accumulation de sable à l’arrière du quai du port moderne. |
| | | L’église catholique Saint-Antoine de Padoue (Άγιος Αντώνιος της Παδούης / Ágios Antónios tis Padoúis) | L’église Saint-Antoine de Padoue est, de nos jours, la seule église de rite catholique romain à Réthymnon, toutes les églises vénitiennes ayant été converties en mosquée ou autre lieu musulman après la conquête ottomane de la Crète. L’église Saint-Antoine se trouve au cœur de la vieille ville vénitienne, à moins de 100 m au nord de la fontaine de Rimondi et à 150 m à l’ouest du vieux port vénitien, à l’angle de la rue de Messolongi (οδός Μεσολογγίου) (n° 23) et de la rue de Salamine (οδός Σαλαμίνος) (n° 5 sur le plan A, n° 7 sur le plan B). Cette église se trouve à l’emplacement d’une église vénitienne datant du XVIe siècle ; trois siècles plus tard, vers 1855, sous l’occupation ottomane, une chapelle a été édifiée par des prêtres franciscains capucins. En 1896 et 1897, à l’époque de la Crète autonome, une nouvelle église fut édifiée, en seulement un an, avec l’aide de soldats polonais catholiques faisant partie des troupes d’interposition de l’Empire russe affectées à la province de Réthymnon (sandjak de Resmo) ; l’église fut achevée le 30 mars 1897. Après la Seconde Guerre mondiale, l’église Saint-Antoine fut fermée pendant de nombreuses années et se trouvait dans un état de conservation précaire ; l’église fut restaurée entre 1982 et 1988, avec l’aide notamment de résidents suisses. L’église d’Agios Antonios est un édifice à l’architecture néoclassique ; la haute façade est surmontée d’un fronton triangulaire présentant un oculus quadrilobé de style vénitien, en forme de trèfle à quatre feuilles. L’église est dédiée à saint Antoine de Padoue, prêtre franciscain ; elle est toujours desservie par des franciscains capucins. Renseignements sur les horaires des messes au n° de téléphone 00 30 28310 26416. |
| Le musée d’art contemporain de Crète (Μουσείο Σύγχρονης Τέχνης Κρήτης / Mouseío Sýnchronis Téchnis Krítis) | Le Musée d’Art Contemporain de Crète présente des œuvres d’art contemporain, datant de 1950 à nos jours, dans une exposition permanente de sa collection et des expositions temporaires périodiques. Le musée est abrité dans un ensemble de bâtiments entre le n° 5 de la rue de Chimara (οδός Χειμάρρας), à l’ouest, et le n° 32 de la rue de Messolongi (οδός Μεσολογγίου), à l’est, à peu près à mi-chemin entre le port vénitien et la forteresse vénitienne ; le bâtiment le plus ancien de cet ensemble est un ancien bâtiment datant de l’occupation ottomane, bâtiment qui fut converti en savonnerie au début du XXe siècle ; cette fabrique de savon a fonctionné jusqu’aux années 1970 (n° 6 sur le plan A, n° 8 sur le plan B). Dans ce bâtiment a été installé, en 1992, la Galerie Municipale « Leftéris Kanakakis » (Δημοτική Πινακοθήκη « Λευτέρης Κανακάκις ») pour rassembler des œuvres de Leftéris Kanakakis (1934 - 1985), un peintre néo-figuratif réthymniote ; la galerie possède une cinquantaine d’œuvres de Kanakakis : huiles, dessins, aquarelles. Après 1995 la galerie Kanakakis fut intégrée à une institution plus générale dédiée aux arts contemporains, peinture, sculpture, photographie et cetera, de différentes écoles ; après 3 ans de travaux, le Musée d’art contemporain de Crète fut ouvert en 2009. Grâce à des donations, ce nouveau musée moderne possède de nos jours une collection permanente de plusieurs centaines d’œuvres d’artistes grecs. En plus des expositions le musée organise des conférences et des activités pédagogiques. L’entrée principale du Musée se trouve rue de Messolongi ; prix d’entrée : 3 € ; fermé le lundi ; renseignements au n° de téléphone 00 30 28310 52530 ou sur le site sur la Toile cca.gr. |
| | | L’église Saint-François (Άγιος Φραγκίσκος / Ágios Frankískos) | L’ancienne église Saint-François était le catholicon, c’est-à-dire l’église principale, du couvent Saint-François, l’un des trois couvents franciscains de la ville et l’un des plus importants établissements de l’Église catholique romaine à Réthymnon. À l’époque vénitienne, le couvent Saint-François (convento di San Francesco) se trouvait sur la rue principale, la « Ruga grande », qui est de nos jours la rue de la Résistance nationale (οδός Εθνικής Αντιστάσεως) ; l’entrée de l’ancienne église Saint-François se trouve dans une petite rue située entre la rue de la Résistance nationale et la place de l’Asie mineure, au n° 4 de la rue Saint-François (οδός Αγίου Φραγκίσκου) (n° 1 sur le plan A, n° 16 sur le plan B, n° 25 sur la peinture du XVIIe siècle). Le couvent et l’église étaient dédiés à saint François d’Assise (San Francesco d’Assisi), comme il y en avait dans d’autres villes de Crète : Candie, La Canée et même à Neapoli, où était né le moine franciscain Pietro Filargo (Πέτρος Φιλάργης), dit Pietro di Candia, qui devint l’antipape Alexandre V. En Crète, saint François d’Assise (Άγιος Φραγκίσκος της Ασίζης) (1181 ou 1182 - 1226) n’était pas seulement vénéré par l’église catholique romaine ; il l’était aussi par l’Église orthodoxe grecque bien qu’il ne soit pas un saint orthodoxe, étant né et ayant vécu après le schisme entre l’Église d’Occident et l’Église d’Orient ; on trouve ainsi en Crète des églises orthodoxes dédiées à saint François. La fondation du couvent Saint-François remonte vraisemblablement au début du XVIe siècle ; il aurait été fondé par des membres de la puissante famille Barozzi vers 1530. Après la prise de Réthymnon par les Ottomans, seulement un siècle plus tard, en 1654, le couvent Saint-François fut converti par les Turcs en un « imaret », c’est-à-dire un lieu de bienfaisance servant d’hospice et de soupe populaire pour les pauvres, de caravansérail pour les voyageurs et, sans doute, de cantine pour les enfants de l’école turque toute proche ; cet imaret faisait partie de l’ensemble rattaché à la mosquée Nerandzé qui se trouvait au nord du couvent franciscain, du même côté de la Ruga grande, et qui occupait l’emplacement de l’ancien couvent Sainte-Marie des Augustiniens (convento di Santa Maria degli Agostiniani). Dans les années 1923, l’ancienne église Saint-François fut utilisée pour héberger des réfugiés grecs d’Anatolie, suite à l’échange de populations entre la Grèce et la Turquie. Depuis 2015 l’ancienne église abrite temporairement le Musée archéologique de Réthymnon. L’église Saint-François de Réthymnon était de type basilical à une seule nef, avec un transept séparant la nef du chœur et de deux chapelles latérales, côté nord et côté sud ; la nef était couverte par une toiture en bois. Sous l’occupation ottomane, les Turcs bâtirent un mur dans l’arc séparant la nef du transept ; de nos jours, l’ancien transept est à ciel ouvert, le chœur et une partie de la chapelle du sud sont des propriétés privées utilisées comme boutiques … On remarquera particulièrement la chapelle du sud qui est couverte d’un dôme, soutenu par quatre paires d’arcs reposant sur des pilastres et des colonnes, tous en marbre gris d’Istrie, un matériau rarement utilisé en Crète à l’époque vénitienne ; l’Istrie appartenait alors à Venise. La chapelle du nord présente des éléments de décoration de style gothique ; une fenêtre en ogive s’ouvre sur le mur oriental de cette chapelle ; la chapelle du nord est couverte d’une voûte à croisée d’ogives convergeant vers une clef de voûte à son sommet, avec un décor floral en relief de vignes et de feuilles de platane. Lors des travaux de fouilles archéologiques, un grand nombre de tombes rudimentaires ont été mises au jour dans la partie occidentale de la nef ; ces sépultures devaient être liées au siège de la ville par les Ottomans en 1646. Au milieu de la chapelle sud, une tombe, unique mais de construction élaborée, a été découverte sous le sol ; il s’agissait vraisemblablement de la tombe d’un personnage éminent de la ville de Retimo. Dans le transept et dans la chapelle nord, des tombeaux plus élaborés ont été découverts ; ils appartenaient vraisemblablement à des membres de la noblesse, des fonctionnaires et des familles riches. L’élément architectural le plus intéressant subsistant de l’église Saint-François est le magnifique portail de la façade nord ; le portail principal, sur la façade ouest, est obturé et on en voit seulement la trace à l’intérieur de la nef. Le portail de l’ouest paraît être une modification datant de la fin du XVIe ou du début du XVIIe siècle ; il a accentué le caractère de style Renaissance de l’édifice. Ce portail présente principalement un style corinthien, mais avec des colonnes composites. Le portail est formé de deux pilastre surmontés de chapiteaux, de style corinthien, qui soutiennent un arc en plein-cintre dont la clef de voûte est ornée d’une grande feuille d’acanthe. Le portail est encadré par deux pilastres de forme carrée à la base et de forme semi-circulaire dans la partie supérieures ; les chapiteaux de ces pilastres sont de style composite corinthien et dorique ; ils soutiennent une architrave dont le style est proche de celui du portail de l’église Sainte-Marie des Augustiniens et de celui de la fontaine de Rimondi, tous les deux situés à proximité de l’église Saint-François. La grille de défense de l’imposte qui occupe le tympan du fronton de la porte est une réalisation en fer forgé, datant de l’époque ottomane ; on y remarque notamment un croissant et une étoile, qui sont le symbole de l’Empire ottoman. |
| | | | | | | | | | | | | | L’église Saint-Nectaire (Άγιος Νεκτάριος / Ágios Nektários) | L’église Saint-Nectaire se trouve à environ 100 m au nord-nord-ouest de l’église Notre-Dame des Anges, au n° 46 de la rue Jean Mélissène (Ιωάννης Μελισσηνός) (n° 33 sur le plan A, n° 33 sur le plan B). Il s’agit d’une église moderne, construite dans les années 1970. Le bas-côté nord est dédié à saint Myron (Άγιος Μύρων), évêque de Knossos, et le bas-côté sud à saint André le Jérusalémite (Άγιος Ανδρέας ο Ιεροσολυμίτης), archevêque de Crète. Dans ce secteur se trouvait, à l’époque vénitienne, l’église Sainte-Catherine (Santa Caterina) ; après la destruction de la cathédrale Saint-Marc, lors de l’incursion du corsaire ottoman, le pacha Uluç Ali (Kılıç Ali Paşa), en 1571, l’église Sainte-Catherine semble avoir servi de cathédrale ; même après la construction de la nouvelle cathédrale Saint-Nicolas à l’intérieur de la forteresse, en 1585, l’église Sainte-Catherine fut utilisée par les évêques de Retimo, jusqu’à la prise de la ville par les Ottomans. |
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