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La ville de Sitia (Siteía), le Géoparc et les ruines de Praissos en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
Sitia est une ville portuaire de la côte nord de la Crète, située dans la partie orientale de cette côte. Sitia est aussi le chef-lieu d’une commune, la commune qui occupe l’extrémité orientale de l’île, dans le département du Lassithi ; la localité compte une population d’environ 10 000 habitants, la commune près de 20 000 habitants.

La ville et la commune vivent essentiellement d’une économie agricole basée sur la culture de l’olivier et de la vigne, ainsi que sur l’activité maritime ; Sitia tente de développer aussi son activité touristique grâce à son petit aéroport, à son port de transbordeurs et à sa plage. Entièrement détruite lors de la conquête ottomane au milieu de XVIIe siècle, la ville ne fut reconstruite que dans le dernier quart du XIXe siècle ; de ce fait la localité a peu d’attractions culturelles, mais elle peut être un point de départ pour visiter l’extrême est de la Crète.

ÉtymologieÉtymologie et toponymie
La ville de Sitia en Crète. Gravure de Settia par Marco Boschini en 1651. Cliquer pour agrandir l'image.Le toponyme de Sitia (Σητεία / Siteía) dérive du nom de l’antique ville hellénistique d’Itia ou Itéia (Ητεία / Iteía), Itida (Ήτιδα) ou Sitaia (Σηταία), mentionnée par Strabon (Στράβων), géographe et historien grec du Ier siècle avant JC, et par Étienne de Byzance (Στέφανος Βυζάντιος / Stéfanos Byzántios), écrivain byzantin du VIe siècle ; Itia était le port sur la côte nord de la cité de Praissos ; cependant les historiens pensent qu’Itéia était située à 2,5 km à l’est de la Sitia actuelle, sur la presqu’île de Trypitos.

Ce sont les Vénitiens qui construisirent, au XIIIe siècle, la nouvelle Itia à l’emplacement actuel et qui nommèrent la ville « Citta di Settia » ; ils en firent la ville capitale de la province de l’est du « Regno di Candia », le « Territorio di Settia ».

Après sa reconstruction vers 1870 les Turcs donnèrent officiellement à la ville le nom d’Avniye (Αβνιέ), en l’honneur du pacha Hüseyin Avni (Χουσεΐν Αβνί Πασάς), nommé gouverneur ottoman de la Crète en 1867 pour réprimer le soulèvement crétois ; la population n’adopta évidemment jamais ce nom et continua de nommer la ville de son ancien nom vénitien.

Une étymologie controuvée fait dériver le nom du Lassithi du nom de Sitia ; Lassithi (Λασίθι / Lasíthi) serait une déformation de « La Sitia ».

SituationSituation

La ville de Sitia se trouve sur la côte occidentale du golfe de Sitia (Κόλπος της Σητείας) qui est fermé à l’ouest par le cap Vamvakia (Άκρα Βαμβακιά) et à l’est par le cap Mavros (Άκρα Μαύρος), et, plus à l’est, par le cap Sidéros (Κάβο Σίδερο). Au nord de ce golfe se trouve l’archipel inhabité des Îles Dionysades (Διονυσάδες) qui comprend les îles de Gianysada (Γιανυσάδα), de Dragonada (Δραγονάδα), de Paximada (Παξιμάδα) et de Paximadaki (Παξιμαδάκι) ; ces îles abritent de nombreuses espèces végétales rares et menacées, ainsi que des oiseaux tels que le faucon d’Éléonore (Falco eleonorae) qui trouve refuge ici.

La ville de Sitia en Crète. La baie de Sitia vue depuis les environs de Moni Toplou. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Sitia est située à 65 km à l’est d’Agios Nikolaos, le chef-lieu du département du Lassithi, et à 128 km à l’est d’Héraklion, la capitale de la province ; on arrive de l’ouest par la route nationale 90 qui n’a été construite que dans les années 1960 et dont le passage à quatre voies n’a été achevé qu’après l’année 2015 ; depuis cette date Sitia est facilement accessible par la route ; serpentant à travers les montagnes entre Gournia et Sitia, la route nationale traverse certains des paysages les plus magnifiques de Crète ; aux abords de Sitia, le paysage de montagne fait place à des collines arides et à des vignobles. Sitia est le début, ou la fin, de la route européenne E75 dont l’autre extrémité est la ville de Vardø, dans le nord-est de la Norvège, et dont le dernier tronçon s’étend en Crète entre La Canée et Sitia. Sitia est à 59 km au nord-est d’Iérapétra, située sur la côte sud.

La ville de Sitia en Crète. Situation du dème (auteur Pitichinaccio). Cliquer pour agrandir l'image.La commune de Sitia a une superficie de 627 km² et est divisée en trois cantons :

  • La ville de Sitia en Crète. Situation du canton de Sitia (auteur Pitichinaccio). Cliquer pour agrandir l'image.le canton de Sitia, dans le nord-ouest de la commune, qui comprend les localités d’Achladia, d’Agios Georgios, de Chamaizi, d’Exo Mouliana, de Katsidoni, de Krya, de Lastros, de Maronia, de Messa Mouliana, de Myrsini, de Piskokéfalo, de Praissos, de Roussa Ekklisia, de Sitia, de Sfaka, de Skopi, de Stavroménos et de Tourloti. Cette côte nord a peu de plages et, pour l’essentiel, les montagnes descendent directement vers la mer ; la seule vraie station balnéaire est le petit village côtier de Mochlos. Au sud de Sitia se trouve le site étéocrétois de Praissos.
  • La ville de Sitia en Crète. Ruines de l'acropole de l'est d'Itanos à Palaikastro. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).le canton d’Itanos, dans l’est de la commune, qui comprend les localités de Karydi, de Mitato, de Palaikastro et de Zakros. Dans ce canton les précipitations sont les plus faibles de l’île et les paysages sont faits de crêtes dénudées, sans arbres ni buissons, où seule la garrigue, nommée phrygana (φρύγανα), s’étend sur les pentes. C’est sur la côte orientale de ce canton que se trouve la célèbre plage de Vaï (παραλία Βάι) et sa palmeraie, distante de 22 km de Sitia, qui apparaît comme une oasis dans ce désert ; les autres attractions touristiques sont culturelles : il s’agit du monastère du Toplou, du site archéologique d’Itanos et des ruines du palais minoen de Zakros, où défilent les autocars de tourisme. Le chef-lieu du canton, Palaikastro, offre quelques possibilités d’hébergement et dispose de bonnes plages, telles que la plage de Kouréménos (παραλία Κουρεμένος), appréciée des véliplanchistes, et la plage de Chiona (παραλία Χιώνα).
  • le canton de Leucé (Λεύκη / Léfki), dans le sud-ouest de la commune, qui comprend les localités d’Agia Triada, d’Apidi, d’Arméni, de Chandras, de Pappagiannadès et de Ziros. Ce canton très rural est un endroit idéal pour les promenades, avec des collines pittoresques autour de Ziros et des vestiges vénitiens à Voila et à Étia ; sur la côte sud se trouvent la station balnéaire isolée de Xérokampos avec une bonne plage (παραλία Ξερόκαμπος) et d’autres plages dans les criques environnantes, ainsi que l’île de Koufonissi, l’antique Leucé.
La ville de Sitia en Crète. Carte des communautés locales du dème (auteur Fall185). Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Sitia en Crète. Carte touristique de la commune. Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Sitia en Crète. Carte touristique de la commune. Cliquer pour agrandir l'image.

VisitesVisites

VilleLa ville de Sitía (Σητεία / Siteía)
La ville de Sitia en Crète. Plan de la ville. Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Sitia est bâtie en amphithéâtre sur le flanc sud du promontoire de Vamvakia ; la scène de cet amphithéâtre est constituée par le port de la ville, qui est ainsi protégé des vents du nord par le cap de Vamvachia, nommé « Ponta di Babachia » à l’époque vénitienne. Sur le sommet plat du promontoire, encore nommé de nos jours « Bonta » (Μπόντα), a été construit l’aérodrome de la ville.

À l’arrière du port se trouve la place centrale de Sitia (Κεντρική πλατεία), dont le nom officiel est « Place des Héros de Polytechnique » (Πλατεία Ηρώων Πολυτεχνείου / Platía Iróon Politechníou), où se dresse un monument moderne dédié au poète crétois, né à Sitia, Vitsenzos Kornaros (Βιτσέντζος Κορνάρος) ; sur le monument sont gravés huit vers, sans doute tirés de son épopée en 10 012 vers « Érotokritos ».

De part et d’autre de la place centrale s’étend la plus grande artère de la ville, l’avenue Éleuthère Venizélos (Λεωφόρος Ελευθερίου Βενιζέλου) ; à l’arrière de cette avenue, et parallèle à elle, se trouve la rue Vitsenzos Kornaros (οδός Βιτσέντζου Κορνάρου) ; ces deux voies, ainsi que la promenade de front de mer, concentrent une grande part de l’animation touristique de la ville. Dans ce quartier on trouve la plupart des cafés, des tavernes, des ouzéris (ουζερί) et autres rakadikas (ρακάδικα).

En suivant l’avenue Venizélos vers le nord on se dirige vers la vieille ville, où se trouvait l’ancienne ville close vénitienne surplombant le port ; en gravissant les ruelles étroites et les escaliers de pierre de la vieille ville, on parvient à la forteresse, en partie restaurée, de Kazarma. Depuis la place centrale part une rue perpendiculaire à l’avenue Venizélos, la rue Capitaine Sifis (οδός Καπετάν Σήφη), qui conduit jusqu’au Musée ethnographique. En empruntant l’avenue Venizélos vers le sud, on arrive près du Musée archéologique de Sitia. Depuis la place centrale part aussi l’avenue Constantin Karamanlis (Λεωφόρος Κωνσταντίνου Καραμανλή) qui conduit jusqu’à la plage de la ville, au sud.

Sitia est une ville moins attrayante qu’Agios Nikolaos, mais c’est une ville plus authentique, moins altérée par le tourisme de masse ; la population qui fréquente Sitia, même en haute saison, est principalement constituée de paysans de la région qui viennent y faire leurs provisions à bord de leurs redoutables grosses camionnettes … Les touristes qui y séjournent sont en majeure partie des Grecs.

PortLe port de Sitia
La ville de Sitia en Crète. Le vieux port (auteur Marc Ryckaert). Cliquer pour agrandir l'image.Le port des transbordeurs de Sitia est l’extrémité orientale de la route nationale 90 et aussi l’extrémité orientale de la route européenne E75. La route contourne par le nord l’aérodrome de Sitia et se termine dans le nord de la ville où se trouve le quai d’embarquement des transbordeurs ainsi que la capitainerie du port (Λιμεναρχείο). Des lignes maritimes relient Sitia à Héraklion, à quelques-unes des îles Cyclades, à Kassos, à Karpathos, à Chalki et à Rhodes dans le Dodécanèse, et aussi au port du Pirée près d’Athènes.

Une longue promenade relie le port des transbordeurs au vieux port de pêche de Sitia, plus au sud, qui est aussi devenu un port de plaisance, vaste mais plutôt peu utilisé. À l’arrière de cette promenade se trouve la vieille ville vénitienne de Sitia ; on peut aussi voir les vestiges d’anciens viviers romains, des bassins semi-circulaires où les poissons fraîchement pêchés étaient conservés jusqu’au moment de leur vente.

Ce front de mer, ombragé de grands tamaris et de palmiers, est bordé de cafés et de tavernes avec terrasses, notamment le long du vieux port ; c’est le lieu de prédilection des familles de Sitia pour se promener en soirée ou le dimanche, et où toute l’activité se concentre.

Au sud du port, après le port de plaisance, commence la plage aménagée de Sitia.

ForteresseLa forteresse de Kazarma (Καζάρμα / Kazárma)
La ville de Sitia en Crète. La forteresse de Kazarma (auteur stephanemat). Cliquer pour agrandir l'image.À l’époque vénitienne Sitia était une ville close entourée de murs fortifiés qui formaient un triangle au nord du port, le port qui est de nos jours le port de pêche ; les murailles gravissaient les flancs de la colline et se rejoignaient au sommet ; la pointe nord de ce triangle était le château (Castelo) qui protégeait la ville et le port. Le donjon du château se trouvait au point le plus élevé de la ville, à environ 50 m d’altitude, sur le rebord du promontoire où est de nos jours construit l’aérodrome de Sitia, promontoire dont l’extrémité est le cap Vamvakia (Άκρα Βαμβακιά), nommé Ponta di Babachia à l’époque vénitienne.

La ville de Sitia en Crète. Carte ancienne de la forteresse par Francesco Basilicata en 1618. Cliquer pour agrandir l'image.Ces fortifications dataient de la fin de l’époque byzantine, peut-être construites par des croisés ; lorsque la République de Venise prit possession de la Crète, au début du XIIIe siècle, les Vénitiens firent de Sitia la capitale de la partie orientale de l’île ; le château devint le siège de l’administration vénitienne de la région et la caserne de la garnison vénitienne, ce qui est à l’origine du nom actuel, la Kazarma (Καζάρμα), par déformation de Casa di Arma. Le château était aussi le dernier refuge pour la population en cas d’attaque ennemie.

La ville de Sitia en Crète. Carte de Marco Boschini en 1651 (auteur gallica.bnf.fr). Cliquer pour agrandir l'image.La forteresse et les murailles furent endommagées à de nombreuses reprises par des séismes, des attaques de pirates ou même des révoltes des habitants, notamment par le violent tremblement de terre du 29 mai 1508. Les plus grands dommages furent causés par l’attaque du corsaire ottoman Barberousse en 1538, à tel point que les Vénitiens décidèrent de démolir la forteresse ; ce furent les habitants de Sitia qui durent financer la restauration de la forteresse. En 1630, l’ingénieur militaire Francesco Basilicata remit un rapport détaillé au responsable de la défense de l’île, le capitaine Pietro Giustiniano, dans lequel il déclara que la position de la forteresse ne convenait pas à la défense d’une ville ; cependant, Giustiniano jugea qu’il était impossible d’évacuer tous les habitants et n’écouta pas les conseils de Basilicata ; il estima qu’il était seulement nécessaire de fortifier les murs en les reconstruisant complètement ; les murs préexistants furent donc démolis pour construire de nouveaux murs, mais c’est à cette époque que les Turcs commencèrent de conquérir la Crète. En 1651, une partie des habitants de Sitia fut évacuée et transférée vers la ville fortifiée de Candie, l’actuelle Héraklion. Les murs d’enceinte de Sitia ne furent jamais reconstruits ; la ville fut incendiée par les Vénitiens pour ne pas la laisser tomber entre les mains des Turcs.

La ville de Sitia en Crète. La forteresse Kazarma. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Sitia resta abandonnée pendant deux siècles. En 1869, les Turcs restaurèrent la forteresse mais pas les murs d’enceinte de la ville ; les modifications turques sont encore visibles de nos jours, par exemple, les échauguettes à coupoles, les koumpédès (κουμπέδες / koumpédes), placées sur les murailles, au-dessus de la porte d’entrée, et sur le donjon de la Kazarma ; ces koubedes servaient de postes de guet.

La forteresse de Sitia fut déclarée monument historique en 1966 et fut ultérieurement restaurée en partie, puis ouverte au public.

On peut accéder à la Kazarma depuis la promenade de front de mer, entre le port des transbordeurs et le port de pêche, en gravissant les petites rues qui traversent l’ancienne ville close : ces rues étroites, parfois en escalier, montent fortement et il est préférable de faire cet exercice aux heures fraîches de la matinée afin d’avoir, depuis la forteresse, un aperçu de la ville et de la baie de Sitia.

Adresse : rue Néas Ionias (Νέας Ιωνίας).

Horaires d’été (d’avril à octobre) : du mardi au dimanche, de 8 h à 15 h.

Prix d’entrée : 2 €.

Au fond de la place d’armes, à droite, on peut voir la salle des gardes ; seuls les murs extérieurs du donjon ont été restaurés ; l’intérieur de la tour est vide et on ne peut pas monter au sommet du donjon. La visite des ruines délabrées de la Kazarma est donc d’un intérêt limité, mais ses ruines servent d’écrin à des événements culturels de plein air tels que des représentations théâtrales, des concerts de musique, des danses traditionnelles, des conférences, des expositions de beaux-arts et cetera. Ces activités ont lieu principalement en juillet et en août pendant le festival Kornaria.

Hôtel particulierL’ancien quartier général du 8e RIMa
La ville de Sitia en Crète. Caserne du 8e RIMa. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).En redescendant de la forteresse Kazarma par la rue Gabriel d’Arkadi (Γαβριήλ Αρκαδίου), en direction de la grande place située sur le port, on atteint l’église Sainte-Catherine (Ναός Αγίας Αικατερίνης), la principale église de Sitia ; cette rue a été nommée en l’honneur de l’higoumène Gabriel Marinakis du monastère d’Arkadi, tué par les Turcs lors de l’attaque du monastère en novembre 1866.

En face de l’église Sainte-Catherine, à l’angle d’une rue en escalier, la rue Métaxaki (Μεταξάκη), se trouve un bâtiment d’époque vénitienne qui abrita le quartier général des troupes françaises du 8e régiment d’infanterie de marine ; sur la façade on peut lire l’inscription « 8ème Régiment D’Inf de Marine - Salle des Rapports ». En 1897, six puissances européennes – dont la France – avaient envoyé des contingents militaires en Crète pour s’interposer entre la Grèce et l’Empire ottoman afin de garantir l’autonomie de la Crète, qui continuait formellement de faire partie de l’Empire ottoman ; pour la France sont intervenus le 4e RIMa et le 8e RIMa de Toulon.

Ce bâtiment ne se visite pas.

Musée ethnographiqueLe musée ethnographique (Λαογραφικό Μουσείο / Laografikó Mouseío)
En continuant de descendre la rue Gavrili Arkadiou on arrive à un croisement avec une rue qui conduit sur la gauche jusqu’à une grande place qui donne sur le port, la rue Capitaine Sifis, nommée en l’honneur d’un des chefs des révoltes crétoises contre les Turcs, de 1821 et jusqu’en 1869, le capitaine Sifis Dermitzkis (Kαπετάν Σήφης Δερμιτζάκης) ; dans cette rue commerçante se trouve le musée ethnographique, un musée des arts et traditions populaires. Le musée est abrité dans une belle maison de style néoclassique du XIXe siècle.

Ce musée d’art populaire crétois a été créé en 1975 par l’association culturelle « Vitsentzos Kornaros » avec l’aide de la municipalité de Sitia.

L’association a rassemblé des objets datant depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’au début du XXe siècle ; ces objets donnent une image assez complète de la vie quotidienne traditionnelle des habitants de Sitia. Les collections d’objets sont présentées sur deux étages et sont bien réparties par thèmes : des dentelles, des étoffes brodées, des tissus et un métier à tisser, des costumes traditionnels, des meubles anciens tels qu’un lit à baldaquin, des outils d’artisanat ou agricoles, des produits artisanaux tels que des céramiques ou des sculptures sur bois, des ustensiles ménagers, des photographies d’époque, et même des armes.

Visite du musée « laographique » :

Adresse : numéro 28, rue Kapétan Sifi (Καπετάν Σήφη).

Téléphone : 00 30 2843 0 22 541.

Horaires d’été : tous les jours, de 10 h à 14 h.

Prix d’entrée : 3 €.

La visite de ce modeste musée est intéressante et ne prend qu’une demi-heure si l’on est pressé. Une petite boutique vend des produits artisanaux fabriqués par les bénévoles du musée, notamment des tissus.

Musée archéologiqueLe musée archéologique (Αρχαιολογικό Μουσείο / Archaiologikó Mouseío)
Le musée archéologique de Sitia (Αρχαιολογικό Μουσείο Σητείας) a été fondé en 1984 pour présenter une partie des découvertes archéologiques faites sur le territoire de la commune, afin qu’elles ne partent pas toutes aux musées d’Agios Nikolaos et d’Héraklion. Le musée est abrité dans un bâtiment moderne, d’aspect peu avenant, situé dans une zone industrielle et commerciale qui se trouve dans le sud de la ville, au croisement de la route provinciale de Sitia à Palaikastro et de la route provinciale de Sitia à Iérapétra, en face de la gare routière de la compagnie KTEL Héraklion-Lassithi.

Ce petit musée se présente sur un seul niveau et comprend une trentaine de vitrines regroupées en cinq sections correspondant aux époques néolithique, minoenne, grecque de géométrique à classique, hellénistique et romaine, permettant d’apprécier l’évolution de la Crète orientale au cours de l’Antiquité, depuis 3500 avant JC jusqu’à 500 après JC. Les objets proviennent des fouilles réalisées dans toute la région : sites de Psira et de Mochlos, à l’ouest de Sitia, sites de Praissos et de Koufonissi au sud, sites de Pétras, de Trypitos et d’Agia Fotia à l’est, sites d’Itanos, de Roussolakkos et de Kato Zakros à l’extrême-est.

La ville de Sitia en Crète. Cruche minoenne datant d'environ 1500 avant JC (auteur ArchaiOptix). Cliquer pour agrandir l'image.Des sites minoens de l’île de Psira et de l’îlot de Mochlos on peut voir de belles poteries en céramique ou en pierre, ainsi que des pyxis, notamment en ivoire. Le petit palais de Pétras a livré des tablettes d’argile inscrites d’une écriture linéaire A, datant de l’époque proto-palatiale ; dans les entrepôts du palais ont été découvertes des jarres géantes (pithoi) dont certaines sont exposées devant l’entrée du musée ; on peut aussi voir un pressoir à raisins en pierre. De la même région de la baie de Sitia est exposé un four en terre cuite provenant de la ville hellénistique de Trypitos. La nécropole archaïque minoenne d’Agia Fotia est représentée par un grand nombre de poteries en céramique. Du site étéocrétois de Praissos on peut voir notamment une figurine du Ve siècle avant JC représentant la déesse Cybèle (Κυβέλη). D’autres objets proviennent des nombreux sanctuaires sommitaux et villas agricoles minoennes dont l’extrême-est crétois est parsemé ; ces objets ont souvent trait à l’olivier, à l’huile d’olive, à la vigne et au vin, à la pêche, à l’agriculture et autres domaines de la vie rurale dans l’antiquité.

La ville de Sitia en Crète. Le kouros de Roussolakkos au musée archéologique (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.La pièce maîtresse du musée archéologique de Sitia est une statuette minoenne représentant un jeune homme, ce que les Grecs nommeront plus tard un « kouros » (κοϋρος). Cette statuette, connue sous le nom de « Kouros de Palékastro », date du XVe siècle, entre 1480 et 1425 avant JC, et a été mise au jour dans les ruines de Roussolakkos près de Palaikastro, dans la maison n° 5, pièce n° 2, à droite en entrant depuis la Rue du Port … Le kouros mesure 49 cm de hauteur et a été réalisé en ivoire d’hippopotame, au moyen de huit pièces d’ivoire assemblées sur une armature en bois. Cette statuette est remarquable par la finesse de ses détails : on peut admirer les sandales dorées, les muscles et les articulations facilement reconnaissables, et les cheveux en pierre serpentine ; des traces d’or suggèrent qu’un bracelet et un pagne étaient faits de feuilles d’or ; les yeux étaient faits de cristaux de roche. L’attitude de la statuette, avec la jambe gauche placée légèrement en avant, suggère une influence égyptienne.

La plupart des artefacts exposés au musée archéologique de Sitia proviennent du site minoen de Kato Zakros, comprenant le quatrième palais minoen découvert à ce jour et une ville attenante ; les objets les plus précieux de Zakros, sur le plan historique, sont des tablettes d’argile, gravées en écriture linéaire A, provenant de la salle des archives du palais ; comme les tablettes de Pétras, ces tablettes ont été préservées par l’incendie du palais qui a durci l’argile, alors que les tablettes en argile tendre se seraient désagrégées en poussière au fil du temps. À Zakros les archéologues ont aussi mis au jour un grand nombre de poteries en céramique, des cercueils en terre cuite, nommés larnakès (λάρνακες / lárnakes, λάρναξ au singulier) ; dans les ateliers du palais a aussi été découverte une scie en bronze ; dans les cuisines, des ustensiles de cuisine, notamment un gril en terre cuite pour cuire la viande ; dans une villa de la cité voisine du palais, on a trouvé un pressoir à raisins en céramique de l’époque néo-palatiale.

Visite du Musée archéologique :

Adresse : n° 3, Route de Sitia à Piskokéfalo (οδός Σητείας-Πισκοκεφάλου).

Téléphone : 00 30 28430 23917.

Horaires d’été (d’avril à octobre) : du mardi au dimanche, de 8 h 30 à 16 h.

Prix d’entrée : 2 €.

La visite de ce musée est recommandée avant de partir visiter les sites archéologiques de la région de Sitia, même si beaucoup d’objets provenant de cette région sont exposés au Musée archéologique d’Héraklion. Les objets sont documentés de façon très succincte en cinq langues : grec, allemand, anglais, français et italien.

En quittant le musée par la rue Andréa Papandréou (Ανδρέα Παπανδρέου) en direction du port de plaisance et de la plage de Sitia, on peut voir, près du front de mer, un kiosque vitré où est présentée une reproduction de la machine à calculer la plus ancienne du monde : un calculateur analogique minoen datant du XVe siècle avant JC ; ce calculateur minoen (Μινωικός υπολογιστής) a été mis au jour en 1898 dans les ruines de Roussolakkos à Palaikastro ; cette machine à calculer permettait aux Minoens de prévoir les dates des éclipses solaires et lunaires ; il servait également de cadran solaire.

PlageLa plage de Sitia
La plage de Sitia (παραλία Σητείας) se trouve au sud de la ville, immédiatement après le port de plaisance. La plage a une longueur de 2 km, mais la plage de Sitia à proprement parler s’étend sur seulement 400 m, jusqu’à l’embouchure du ruisseau Pentélis (Ρέμα Πεντέλης) ; c’est seulement cette partie qui est aménagée avec des chaises longues, des parasols et des douches. Au-delà du ruisseau la plage est nommée « Plage de Pétras » en référence aux ruines du petit palais minoen de Pétras qui se trouve à l’arrière ; la dernière section de la plage, entre Pétras et la presqu’île de Karavopétra (Καραβόπετρα), est nommée « Plage de Karavopétra » ; ces deux dernières sections sont longées par la route provinciale de Sitia à Palaikastro et Vaï, mais la circulation automobile n’y est pas excessive.

La plage de Sitia est une plage de sable gris clair et de galets, plutôt fréquentée pendant les mois d’été, mais jamais bondée ; il y a toujours de la place si on s’éloigne de la section aménagée. Ce n’est pas une plage particulièrement belle, mais les eaux y sont propres malgré la proximité du port ; la plage est souvent exposée au meltémi, le vent du nord.

Parc naturelLe Parc Naturel de Sitia (Φυσικό Πάρκο Σητείας / Fysikó Párko Siteías)
La ville de Sitia en Crète. Carte du parc naturel de Sitia (auteur Géoparc de Sitia). Cliquer pour agrandir l'image.Le Parc Naturel s’étend sur la partie orientale de la commune de Sitia : la totalité du canton d’Itanos (Palaikastro), une grande partie du canton de Sitia et le bord oriental du canton de Leucé (Ziros), depuis Messa Mouliana, sur la côte nord, presque jusqu’au cap de Goudouras, sur la côte sud, en passant par le cap Sidéros, à l’extrême nord-est. Le parc a une superficie de 517 km² dont la plus grande partie est couverte de moyennes montagnes d’accès difficile ; cette difficulté d’accès a préservé cette région de la surexploitation touristique ; cependant l’achèvement de la route nationale 90 jusqu’à Sitia rend de nos jours cet accès plus facile.

En 2015 une partie du Parc Naturel de Sitia a été classée par l’UNESCO comme Géoparc mondial, l’un des six géoparcs de Grèce. Sur la côte nord, le Géoparc de Sitia (Γεωπάρκο Σητείας) commence à l’est de la ville de Sitia, aux environs du cap de Karavopétra.

La ville de Sitia en Crète. Carte géologique de la commune (auteur Geopark). Cliquer pour agrandir l'image.Légende de la carte géologique :

Pt : Pléistocène.

PI : Pliocène.

Ms-Pli : Miocène tardif-Pliocène.

Mm-s : Miocène précoce.

J-E : calcaire blanc.

Ts?-E, f : tripolitsa.

Phq : phyllite quartzite.

J?-Ek : calcaire lité.

Phq, a, b, c, π, G : nappe de phyllite quartzite.

La ville de Sitia en Crète. Carte du Géoparc de Sitia (auteur Géoparc de Sitia). Cliquer pour agrandir l'image.La découverte du Géoparc est facilitée par un réseau de 17 géoroutes qui permettent d’observer les curiosités de la géologie, de la flore et de la faune de la région de Sitia ; ces géoroutes sont balisées et équipées de panneaux d’informations naturalistes.

Les géoroutes n° 1 et n° 2 peuvent se faire en voiture automobile ; les autres géoroutes sont destinées aux randonneurs à pied, mais certaines peuvent aussi être utilisées par les cyclistes tout-terrain (n° 3 et n° 4).

Les deux dernières géoroutes, n° 16 et n° 17, se trouvent à l’intérieur du Parc Naturel mais en dehors du Géoparc ; ce sont des pistes pour la randonnée pédestre.

La ville de Sitia en Crète. Brochure des Géoroutes (auteur Geopark). Cliquer pour agrandir l'image.Géoroute 1 : Palaikastro – Lidia – Modi – Xirolimni – Karydi – Plativolo – Ano Péristéra – Adravasti – Source de la Flégas – Palaikastro.

Géoroute 2 : Karydi – Agios Ioannis – Chonos – Mitato – Karydi.

Géoroute 3 : Karydi – Magassa - Mitato – Karydi.

Géoroute 4 : Karydi – Gorges de Maza – Adravasti.

Géoroute 5 : Épano Zakros – Mavros Kampos – Skalia.

Géoroute 6 : Sitanos – Zakanthos – Skalia – Sitanos.

Géoroute 7 : Ziros – Skalia.

Géoroute 8 : Épano Zakros – Gorges des MortsKato Zakros.

Géoroute 9 : Kato Zakros – Fagromouro – Plage de Katsounaki.

Géoroute 10 : Kato Zakros – Grotte de Pélékita – Plage de Karoumbès.

Géoroute 11 : Chochlakiès – Plage de Karoumbès.

Géoroute 12 : Vaï – Skopéli – Mégali Kéfala – Vaï.

Géoroute 13 : Vaï – Érimoupoli – Cap Sidéros.

Géoroute 14 : Palaikastro – Vaï – Moni Toplou – Palaikastro.

Géoroute 15 : Gorges de Moni Toplou.

Le parc recèle notamment 170 grottes, dont les plus spectaculaires sont situées dans la région du village de Karydi, où se trouve un Centre de spéléologie.

Un bureau d’information sur le Géoparc de Sitia se trouve près du port de plaisance de la ville ; on peut y obtenir des brochures sur les diverses géoroutes.

Téléphone : 00 30 2843 341 304

Courriel : info@sitia-geopark.gr

Site sur la Toile : sitia-geopark.gr

Voir la brochure du Géoparc de Sitia (en anglais).

Navigateur par satelliteSur la route de Sitia à Iérapétra
La ville de Sitia en Crète. La route de Sitia à Ierapetra. Cliquer pour agrandir l'image.La route provinciale, ou route provinciale, de Sitia à Iérapétra (επαρχιακή οδός Σητείας - Ιεράπετρας) a une longueur de 59 km, qui prend environ 1 h 30 si l’on ne s’arrête pas en chemin. La route coupe entre les chaînes est et ouest des montagnes de Sitía, offrant de belles vues sur le pays des hautes terres de la partie centrale ; la route remonte d’abord la rive gauche de la rivière Pentélis jusqu’à Maronia et Épano Épiskopi, où la rivière trouve sa source ; la route atteint ensuite l’épine dorsale de l’île, avant de redescendre vers la plaine côtière du sud.

La ville de Sitia en Crète. La plaine de Sitia vue depuis Kato Drys. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La première localité rencontrée est le village de Piskokéfalo, qui mérite une halte ; avant ce village on a la possibilité de bifurquer sur la gauche pour aller vers Zakros, à travers la montagne, en passant par Kato Épiskopi, Zou, Kato Drys, Sitanos, Karydi et Adravasti.

À quelques kilomètres au sud-ouest de Sitia se trouve la villa minoenne d’Achladia (Μινωική έπαυλη Αχλαδίων).

La ville de Sitia en Crète. La vallée de Praissos vue depuis Agios Spyridon. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Si l’on continue sur la route d’Iérapétra on traverse des bourgs agricoles tels que Maronia (Μαρωνία) et Épano Épiskopi (Επάνω Επισκοπή) avant d’atteindre Praissos, où se trouvent les ruines d’une cité étéocrétoise, là où les « vrais Crétois », c’est-à-dire les anciens Minoens, se réfugièrent devant l’invasion des Grecs mycéniens, à partir du XVe siècle avant JC.

Plus loin sur la route on atteint le village de Saint-Georges (Άγιος Γεώργιος) où l’on peut bifurquer à gauche vers les villages de Chandras puis de Ziros et continuer vers Xérokampos, sur la côte sud-est de l’île. Agios Georgios est un bon endroit pour faire une pause ; après Saint-Georges la route d’Iérapétra traverse Sykia (Συκιά), puis atteint le village de Pappagiannadès (Παππαγιανναδες) qui est le point culminant de la route de Sitia à Iérapétra, à environ 462 m d’altitude ; à l’entrée de Pappagiannadès, à une pancarte, on peut prendre un chemin à droite qui conduit, en 300 m, à une petite église byzantine à deux nefs avec des restes de fresque.

Après Pappagiannadès la route entre sur la commune d’Iérapétra en descendant vers le village de Lithinès (Λίθινες), puis atteint la côte sud à Pilalimata (Πιλαλήματα) ; déjà on aperçoit l’île de Koufonissi, à l’est, et l’île de Chryssi, à l’ouest.

À ce point on a le choix de bifurquer à gauche ou à droite ; en bifurquant vers la gauche on se dirige vers le monastère de Moni Kapsa (Μόνη Κάψα), puis vers Goudouras (Γουδουρας), revenant sur la commune de Sitia ; à partir de Goudouras on peut continuer vers Ziros (Ζίρος) ; depuis Ziros on peut retourner vers Sitia, ou continuer vers Xérokampos et Zakros ; le long de cette côte on trouve quelques petites plages nichées au fond de criques.

Si on bifurque à droite à Pilalimata, on arrive tout de suite à la station balnéaire animée d’Analipsi (Ανάληψη) puis à celle de Makry-Gialos (Μακρύ-Γιαλός) encore plus fréquentée. Au-delà se trouvent quelques criques attrayantes telles qu’Agia Fotia, avant que la route ne traverse la plaine côtière pour entrer dans Iérapétra, la plus grande ville de la côte sud.

Village grecLe village de Piskokéfalo (Πισκοκέφαλο / Piskokéfalo)
Piskokéfalo (Πισκοκέφαλο), ou Piskokéfalon (Πισκοκέφαλον), est un village de plus de 600 habitants qui se trouve à 4 km au sud de Sitia, sur la route de Sitia à Iérapétra.

La ville de Sitia en Crète. Le moulin à eau des Kornaros à Piskokefalo (auteur D B). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).À l’époque vénitienne ce riche bourg faisait partie du fief de la famille noble vénéto-crétoise des Cornaro (Κορνάρος / Kornaros), dont naquit le poète Vincenzo Cornaro ; dans le village, l’église Saint-Georges porte les armoiries des Cornaro. On peut aussi voir dans le village l’ancienne demeure et l’ancien moulin à eau de la famille Kornaros. Sous l’occupation ottomane les Turcs firent de Piskokéfalo la capitale de la région de Sitia, car la ville de Sitia avait été incendiée par les Vénitiens pour ne pas la laisser aux mains des Ottomans.

La ville de Sitia en Crète. Ruines de la villa minoenne de Piskokefalo (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À 1,4 km avant l’entrée du village, au lieu-dit Klimataria (Κλιματαριά), la route traverse les ruines d’une ancienne villa minoenne (Μινωική Έπαυλη Πισκοκεφάλου), datant du début de l’époque minoenne récente, entre 1550 et 1450 avant JC, à la fin de l’époque néo-palatiale. Cette villa, construite à flanc de coteau, comportait deux niveaux, avec un escalier qui donnait accès au premier étage ; il s’agissait vraisemblablement d’une villa agricole qui exploitait les terres du vallon du ruisseau situé en contrebas de la route actuelle, le ruisseau Sklavédiakos, affluent de la rivière Pentélis. On peut voir les fondations de quelques pièces et l’escalier, bien conservé.

Aller à la villa minoenne de Piskokéfalo avec Google Maps (35.190846, 26.103467).

Également au nord du village, près de la colline Katrinia (Κατρίνια), se trouvent les ruines d’un petit sanctuaire minoen datant entre le MM-II et le MR-I, entre 1700 et 1500 avant JC. Dans ces ruines ont été mises au jour des figurines d’argile représentant des hommes et des femmes, et d’autres sujets ; ces figurines sont exposées au Musée archéologique d’Héraklion.

Village grecLe village d’Achladia (Αχλάδια / Achládia)
La ville de Sitia en Crète. Les ruines de la villa minoenne d'Achladia (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À environ 4 km au sud-est de Piskokéfalo, en empruntant une petite route à droite de la route provinciale, se trouve le village d’Achladia ; à environ 3 km au nord-est d’Achladia on peut visiter les ruines de la villa minoenne d’Agrépavlis (Αγρέπαυλη) ; cette villa a été mise au jour par l’archéologue Nicolas Platon en 1939, qui l’a datée de l’époque minoenne moyenne MM-III. Comme d’autres villas de la région, cette villa a été détruite par des tremblements de terre, mais ce qui reste après des millénaires permet de comprendre comment, à l’époque néo-palatiale de Cnossos, les grandes villes ont été conçues en regardant de petites agglomérations urbaines. La villa couvre une superficie de près de 300 m² avec un plan presque rectangulaire ; les murs extérieurs ont été construits avec de gros blocs de calcaire ; l’entrée principale est située au centre du côté oriental de la structure ; une autre entrée est cependant située dans le coin nord-est.

Pas même 1 km plus au sud, au sud-est, se trouve la tombe à tholos de Platyskinos (Θολωτός Τάφος Πλατύσκινου), une grande tombe avec une voûte d’un diamètre et d’une hauteur maximum d’environ 4 m et un couloir d’accès d’environ 9 m de longueur. Cette tholos, un type de tombe très rare dans toute la région orientale de la Crète, est datée entre le XVe et le XIIIe siècle avant JC, à l’époque minoenne récente MR-III-b.

Village grecLe village de Kato Épiskopi (Κάτω Επισκοπή / Káto Episkopí)
Juste avant Piskokéfalo, la route provinciale de Sitia à Karydi prend sur la gauche et franchit la rivière Pentélis ; sur la rive droite de la rivière se trouve le village de Kato Épiskopi (« Évêque d’en-Bas »). Ce village possède une des églises byzantines les plus originales de Crète par son architecture, l’église Saint-Apôtre (Άγιος Απόστολος) ; l’église est en forme de croix, surmontée d’une coupole à tambour ; elle est composée d’une nef à trois travées ; la coupole ne repose pas sur des pendentifs, mais est soutenue par des trompes ; l’église Saint-Apôtre se trouve à droite à la sortie du village, au milieu du cimetière.
Village grecLe village de Zou (Zou / Zou)
La ville de Sitia en Crète. Ruines de la villa minoenne de Zou (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.En continuant sur la route de Sitia à Karydi, on rencontre le village de Zou, situé à 7 km au sud de Sitia ; ce village est réputé pour son eau : comme un peu partout en Crète, les villageois viennent faire le plein de leurs bouteilles ou de leurs bidons. Le toponyme « zou » signifie d’ailleurs « eau » en turc (Su).

Sur la droite de la route, à 300 m avant d’arriver au village, se trouve une autre villa minoenne, la villa minoenne de Zou (Μινωική Έπαυλη Ζου). Cette villa minoenne date de la même époque que celle de Piskokéfalo, la fin de la période néo-palatiale, entre 1550 et 1450 avant JC. Il s’agissait là aussi d’une exploitation agricole, avec des pièces qui semblent avoir été divisées entre celles destinées à la vie domestique et d’autres utilisées pour le travail et le stockage du matériel agricole ; un four à poterie, peut-être utilisé pour fabriquer des contenants d’huile d’olive, a été découvert dans une pièce, tandis que deux fosses profondes, situées près de l’entrée, servaient probablement à entreposer du grain. Le site, qui a été fouillé par l’archéologue Nicolas Platon, est clôturé mais peut être visité librement.

Aller à la villa minoenne de Zou avec Google Maps (35.159257, 26.105096).

Village grecLe village de Kato Drys (Κάτω Δρυς / Káto Drys)
Après Zou la route traverse le village de Stavroménos (Σταυρωμένος) puis monte fortement en direction du village de Kato Drys, d’où l’on a une belle vue sur la vallée de la rivière Pentélis où serpente la route de Sitia à Iérapétra, avec, en arrière-plan, la ville et la baie de Sitia. À partir de Kato Drys le paysage devient plus rocailleux, mais les oliviers s’accrochent toujours sur les pentes ; la route passe ensuite au-dessus de Sandali (Σανδάλι), village silencieux où se dresse un palmier solitaire, puis on contourne un massif couronné d’éperons rocheux avant d’atteindre Katsidoni (Κατσιδώνι), où une vieille fontaine-lavoir a été restaurée, à l’entrée du bourg. La route continue vers Sitanos, Karydi, Adravasti jusqu’à Épano Zakros.
La ville de Sitia en Crète. Le village de Stravroménos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La ville de Sitia en Crète. Sitia vue depuis Kato Drys. Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Sitia en Crète. Sitia vue depuis Kato Drys. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
Ville antiqueLes ruines de Praissos (Πραισός / Praisós)
Les ruines de la cité antique de Praissos (Αρχαία Πόλη Πραισού) sont plutôt modestes mais elles revêtent une importance historique particulière car les habitants de cette cité paraissent avoir été les derniers représentants de la population minoenne, au moins dans l’est de la Crète ; ces populations sont nommées Étéocrétois (Έτεόκρητες) par les archéologues, les « vrais crétois », des mots grecs « έτεός », « vrai, authentique », et « κρής », « crétois ».

Le nom de Praissos (Πραισός / Praisós) est le nom sous lequel la cité était désignée par les Grecs de l’Antiquité et qui figure sur les pièces de monnaie postérieures au peuplement étéocrétois ; le nom est romanisé en Praissos ou en Pressos.

La ville de Sitia en Crète. Situation de Praissos dans l'Antiquité. Cliquer pour agrandir l'image.Le site archéologique de Praissos (Αρχαιολογικός Χώρος Πραισού) se trouve à environ 1,5 km au nord du village de Néa Praissos (Νέα Πραισός) ; ce village se nommait anciennement Vavéli (Βαβέλοι) et n’a était renommé Néa Praissos qu’en 1955. Néa Praissos se trouve à environ 18 km au sud de Sitia et à 10 km au nord-ouest de Ziros. Depuis Sitia il faut prendre la route qui conduit à Iérapétra ; à Épano Épiskopi (Επάνω Επισκοπή), prendre à gauche une petite route à revêtement en direction de Ziros ; la route s’élève rapidement en corniche, offrant de belles vues sur la baie de Sitia ; au centre du village de Néa Praissos, face à un kafenío avec une terrasse surélevée, part à gauche un mauvais chemin, cahoteux mais carrossable, qui descend vers le site de Praissos. Il est possible de se garer sur un emplacement situé près de la « Première Acropole ».

Aller aux ruines de Praissos avec Google Maps (35.123050, 26.090787).

La ville de Sitia en Crète. La vallée de Praissos vue depuis Agios Spyridonas. Cliquer pour agrandir l'image.De nos jours, Praissos désigne aussi une des communautés locales de la commune de Sitia, Praisos de Sitia (Πραισός Σητείας), qui comprend les villages de Néa Praissos (Νέα Πραισός) et d’Agios Spyridonas (Άγιος Σπυρίδωνας), ainsi que les hameaux inhabités de Kalamavki (Καλαμαύκι) et de Pantéli (Παντέλη). Ces villages sont situés à environ 350 m d’altitude, entre deux vallées formées par les rivières Pantélis (Παντέλης) et Didymos (Δίδυμος), ou Santalopotamos (Σανταλοπόταμος).

L’emplacement de Praissos aurait été peuplé dès l’époque néolithique et encore à l’époque minoenne moyenne ; la cité se serait développée après la destruction des palais minoens, vers le XVe siècle avant JC, et l’invasion mycénienne subséquente ; les populations minoennes se seraient réfugiées dans la partie orientale de la Crète pour échapper aux envahisseurs grecs venus du Péloponnèse. Praissos devint la plus grande cité étéocrétoise, son territoire s’étendant de la côte nord à la côte sud de la Crète, avec des ports à Itéia (Ητεία), c’est-à-dire Sitia, au nord, et à Stilai (Στήλες), au sud ; Praissos était vraisemblablement la ville capitale des Étéocrétois, les « Vrais Crétois ». Après les invasions doriennes, vers le XIe siècle avant JC, Praissos devint le dernier refuge de la civilisation minoenne ; la cité fut tantôt alliée, tantôt adversaire des cités doriennes voisines, Lyctos à l’ouest, Iérapytna au sud, et Itanos au nord-est. Praissos atteignit son apogée à l’époque hellénistique, époque où la cité frappait sa propre monnaie ; on a découvert des pièces de monnaie de 50 types différents. Cependant, dans une nouvelle guerre, Praissos fut vaincue par son ancienne alliée Iérapytna, vers 155 avant JC, et fut détruite vers 144 avant JC ; Iérapytna annexa le territoire de Praissos, y compris le sanctuaire de Zeus Dictéen situé près de Palaikastro, probablement un ancien sanctuaire minoen. Cet épilogue mit fin à la dernière survivance de la civilisation minoenne, les Étéocrétois, près de treize siècles après la destruction des grands palais minoens.

La cité de Praissos était construite sur deux collines voisines séparées par un ensellement, près de la rivière Stomios, de nos jours rivière Pantélis ; la 1re colline, parfois nommée Acropole A, se trouvait à l’est et était la plus élevée, culminant à 340 m ; la 2e colline, ou Acropole B, se trouvait au nord-ouest de la première ; ces deux acropoles étaient entourées d’un mur de fortification dont on peut encore voir les fondations par endroits, notamment au nord-est ; une 3e colline, ou Acropole C, se trouvait au sud de l’acropole A, mais à l’extérieur de l’enceinte ; elle était surmontée d’un important sanctuaire et on la nomme pour cela « Colline de l’Autel » (Βωμός-Λόφος) ; près de l’autel sacrificiel, daté du VIIIe siècle ou du VIIe siècle avant JC, des offrandes furent découvertes : des boucliers, des casques, des cuirasses, des guêtres, des figurines en terre cuite ou en bronze, dont la figurine d’un lion, symbole de la déesse Rhéa, mère de Zeus, et cetera.

La ville de Sitia en Crète. Plan de la cité antique de Praissos. Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Sitia en Crète. Première acropole de Praissos (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.
Les habitations, bâties en pierre, se trouvaient sur les pentes des deux acropoles ; sur l’ensellement se trouvait l’agora de la cité où un chapiteau ionique a été découvert ; au sommet de l’acropole A, il y avait un temple. La plupart des vestiges préservés datent de l’époque hellénistique ; le bâtiment le plus remarquable est une villa du IIIe siècle avant JC, dite « Maison de l’Amandier », qui se trouvait entre les deux acropoles, non loin de l’agora ; les murs extérieurs de la villa, en pierre superbement taillée, délimitent les pièces de vie principales à l’avant de la maison, avec des salles de travail à l’arrière. Dans la plus grande salle de travail, une presse à olives a été découverte avec un réservoir en pierre pour recueillir l’huile ; un escalier à gauche de la porte principale menait à une cave. Cet édifice est interprété comme étant un bâtiment communal où se rassemblaient les hommes de la cité, d’où son nom d’« Andréion » (Ανδρείο).
La ville de Sitia en Crète. Plan de la maison hellénistique de l'amandier à Praissos. Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Sitia en Crète. Villa hellénistique Andréion de Praissos (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Sitia en Crète. Escalier de la villa hellénistique Andréion de Praissos (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Sitia en Crète. Cellier de la villa hellénistique Andréion de Praissos (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.
Au sud-est de cette 3e acropole se trouvaient les cimetières de la ville où de riches découvertes ont été faites : des bijoux en or, des vaisselles, des armes, des ustensiles, des pièces de monnaie et cetera. Dans la « Tombe de l’athlète », découverte en 1935, deux amphores panathénaïques (παναθηναϊκοί αμφορείς) d’époque classique, du VIe siècle avant JC, ont été mises au jour ; il s’agissait d’amphores de récompense offertes aux athlètes au cours des Panathénées de la cité d’Athènes.

La ville de Sitia en Crète. Inscription en étéocrétois de Praissos au Musée d'Héraklion (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Les premières découvertes à Praissos furent faites par les archéologues italiens Federico Halbherr, en 1884, puis Lucio Mariani, en 1884 et 1886 ; Halbherr mit au jour dans la 3e citadelle des tablettes portant des textes écrits dans une langue inconnue qui a été nommée « étéocrétois » ; l’étéocrétois était une langue, écrite en caractères grecs, que les Étéocrétois (Έτεόκρητες) utilisaient – vraisemblablement en parallèle avec le grec – dans une tentative de préserver leur culture minoenne ; il s’agissait vraisemblablement d’une translittération de la langue minoenne ancienne qui était autrefois écrite en écriture linéaire A ; cette langue étéocrétoise – disposée avec des lignes se lisant alternativement de droite à gauche et de gauche à droite – n’est toujours pas déchiffrée à l’heure actuelle. Robert Bosanquet, de de la British School of Archaeology, effectua des fouilles méthodiques en 1901 et découvrit l’autel sur la 3e acropole, le temple sur la 1re acropole, ainsi que la villa hellénistique « Andréion » ; il fouilla également les quatre tombes à tholos (A-D sur le plan). En parallèle avec ces fouilles officielles, des fouilles illégales ont été effectuées par des habitants qui ont même tenu un marché d’antiquités en 1960.

Le site archéologique de Praissos est visitable seulement pendant la saison touristique ; il est fermé en hiver. L’entrée est gratuite. Même si le site n’est pas très spectaculaire, la visite permet de découvrir de beaux paysages.

CultureHistoire, géographie, arts, traditions, flore …

HistoireHistoire
La région de Sitia a été peuplée pendant toute l’époque minoenne, depuis l’époque minoenne ancienne comme en témoigne la nécropole d’Agia Fotia, jusqu’à la fin de l’époque minoenne récente ainsi que les fouilles du palais de Pétras l’ont montré, de même que les ruines de plusieurs villas minoennes, situées au sud de la ville ; la région est même celle où survécurent les populations minoennes, dites « étéocrétoises », après les invasions achéennes et doriennes, notamment dans les peuplements de Praissos et de Roussolakkos. Cependant il n’y a pas de vestiges minoens significatifs sur l’emplacement même de la ville de Sitia.

Dans l’Antiquité grecque et romaine la ville d’Itéia se trouvait vraisemblablement sur l’emplacement de Trypitos, situé à 2,5 km à l’est de la Sitia actuelle. Sur l’emplacement de la ville, les seuls vestiges de l’époque romaine sont des viviers à poissons, qui se trouvent à l’arrière du port moderne, et quelques tombes.

Une ville commença de se développer sur l’emplacement actuel vers la fin de l’Empire romain, vers le IVe siècle ; Sitia et toute la Crète firent alors partie de l’Empire romain d’Orient ; vers la fin de la première époque byzantine de la Crète, en 731, Sitia était le siège d’un diocèse orthodoxe. C’est aussi à cette époque que la première forteresse fut construite afin de protéger le port de commerce. Comme le reste de la Crète, Sitia connut l’occupation sarrasine entre le IXe et le Xe siècle, puis revint au sein de l’Empire byzantin après la reconquête par Nicéphore Phocas.

Lorsque la République de Venise prit possession de la Crète, au début du XIIIe siècle, les Vénitiens choisirent ce port pour en faire le chef-lieu et la porte d’entrée de la Crète orientale, isolée car difficilement accessible par la terre. Les Vénitiens donnèrent à la ville le nom de « La Settia » ; ils renforcèrent le château et protégèrent la ville par une enceinte fortifiée. La ville et la forteresse furent gravement endommagées par un tremblement de terre catastrophique en 1508, puis furent saccagées en 1538 par les pirates turcs de Barberousse. En 1553 naquit à La Settia celui qui deviendra l’un des plus fameux poètes crétois, Vincenzo Cornaro.

Lors de la conquête ottomane de la Crète, débutée en 1645, les Vénitiens décidèrent d’abandonner et d’incendier la ville en 1651, à l’approche des troupes turques.

Pendant l’occupation ottomane Sitia resta inhabitée pendant plus de deux siècles et seule la forteresse fut remployée par les Turcs ; les Ottomans déplacèrent la capitale de la Crète orientale vers le village de Piskokéfalo, situé au sud de Sitia. À partir de 1871, après l’écrasement de la révolte crétoise par les Ottomans en 1869, Sitia commença d’être reconstruite et repeuplée par des habitants des villages des environs. Sitia redevint le chef-lieu de la Crète orientale, dénommée Sandjak du Laşit, sous le nom d’Avniye. Sitia continua de se développer pendant la période d’autonomie de la Crète ; en 1897 la ville accueillit le quartier général des troupes françaises chargées de garantir cette autonomie dans la partie orientale de la Crète.

PersonnagePersonnages
Vitsentzos Kornaros (Βιτσέντζος Κορνάρος / Vitséntzos Kornáros, Vincenzo Cornaro)
Vitsentzos Kornaros est né à Trapézonda (Τραπεζόντα), un village situé au sud-est de Sitia, le 25 mars 1553, dans une famille noble créto-vénitienne, la branche crétoise de l’illustre famille vénitienne des Cornaro qui fournit plusieurs doges à la République de Venise ; les Cornari possédaient l’île de Karpathos et, en Crète, avaient un fief important dans la région de Sitia. Le frère de Vitsentzos, Andréas, se fit connaître comme officier et comme historien ; dans une génération ultérieure, Ioannis fut un peintre d’icônes réputé dont le chef-d’œuvre est l’icône « Grand est le Seigneur » que l’on peut voir au monastère du Toplou. Vitsentzos Kornaros mourut à Candie en 1613 ou 1614.

Vitsentzos s’illustra comme l’auteur d’une œuvre majeure de la littérature crétoise intitulée « Érotokritos », un poème chevaleresque écrit en dialecte crétois de la région de Sitia, sous la forme de mantinades (μαντινάδα, pluriel μαντινάδες / mantinádes) (en vénitien matinada, c’est-à-dire matutinale), des distiques crétois souvent lus avec un accompagnement de musique de lyre (λύρα) et de luth (λαούτο) crétois ; les mantinades sont utilisés, par exemple, lors de mariages, de baptêmes ou de funérailles. Cette proximité avec le parler populaire a fait de cette œuvre une véritable épopée nationale pour les Crétois. Le poème « Érotokritos », vraisemblablement écrit pendant la première décennie du XVIIe siècle, comprend 10 012 vers de quinze pieds et a pour thèmes l’amour, l’honneur, l’amitié et le courage : les 12 derniers vers sont relatifs à l’auteur.

Calendrier des fêtesCalendrier des fêtes
Le souvenir de Vitsentzos Kornaros est célébré chaque année, du début du mois de juillet à la mi-août, par le Festival Kornaria (Κορνάρεια) qui comprend des concerts de musique crétoise, des pièces de théâtre, des danses traditionnelles, des épreuves sportives et des expositions. Beaucoup de ces manifestations se déroulent dans la forteresse de Kazarma ou sur la place centrale.

Un autre festival, moins culturel et plus cultural, est le Festival de la Sultanine (σουλτανίνα), le cépage de raisins très utilisé dans la région de Sitia pour la production de raisins de table et de raisins secs. Ce festival, d’une durée de trois jours, a lieu à partir de la mi-août et marque le début des vendanges, avec force musique, danse traditionnelle et vin gratuit, mais entrée payante ; au nord de la promenade de front de mer, après le port.

Informations pratiquesInformations pratiques

MétéorologieMétéo et prévisions
Office de tourismeOffice de tourisme
Un kiosque d’information de l’Office de Tourisme de Sitia se trouve à l’arrière du port de plaisance, au sud de la place centrale, à l’intersection de la rue Papandréou et de l’avenue Karamanlis (E5 sur le plan).

Horaires d’été (de mai à septembre) : du lundi au vendredi, de 9 h 30 à 14 h 30 et de 17 h à 21 h ; le samedi de 9 h 30 à 14 h 30.

Téléphone : 00 30 2843 0 28 300.

Site sur la Toile : cretesitia.gr ou sitia.gr …

Plan de la ville et renseignements sur le Géoparc (sentiers de randonnée et cetera).

AéroportAéroport
Depuis 1984 Sitia dispose d’un aéroport, situé sur le promontoire qui surplombe la ville, à 1,5 km au nord-ouest.

L’aérogare se trouve à 3,5 km de la place centrale de la ville : on doit y aller en taxi (en 5 min), car il n’y a pas de navette publique.

L’aéroport de Sitia dessert des destinations intérieures telles qu’Héraklion, Athènes, Carpathos, Kassos et Rhodes, ainsi que vers l’Épire et la Thrace. Pendant l’été, il y a quelques vols affrétés depuis l’étranger, notamment l’Europe du Nord.

Téléphone : 00 30 2843 0 24 424.

Site sur la Toile : aucun …

Transport maritimeTransport maritime
Le port des transbordeurs de Sitia se trouve à 800 m au nord-est de la Place centrale de la ville (en 10 min à pied).

Capitainerie du port (Λιμεναρχείο) : 00 30 2843 0 22 310.

La principale compagnie de navigation qui opère à Sitia est la compagnie ANEK Lines. Son transbordeur, le « Prévéli » (Πρέβελης), du nom du monastère Moni Prévéli, relie Sitia au Pirée, le port d’Athènes, avec escales à Héraklion, à Anafi (Ανάφη), à Santorin et à Milos (Μήλος). Cette liaison est assurée au moins une fois par semaine, le dimanche ; retour le vendredi ; la traversée dure près de 21 h ; prix indicatif : 40 € pour un piéton, 64 € avec une automobile de tourisme.

L’autre ligne dessert Rhodes, avec escales à Kassos (Κάσος), Karpathos (Κάρπαθος) et Chalki (Χάλκη). Départ une fois par semaine, le samedi ; retour le dimanche ; durée de la traversée : près de 12 h ; prix indicatif : 25 € pour un piéton, 64 € avec une automobile de tourisme.

Téléphone : 00 30 2843 0 28 555.

Site sur la Toile : www.anek.gr

AutocarAutocar
La ville de Sitia en Crète. Horaires des autocars. Cliquer pour agrandir l'image.La gare routière de Sitia (Σταθμός Σητείας) se trouve dans le sud de la ville, à l’intersection de la route provinciale Sitia-Palaikastro et de la route provinciale Sitia-Iérapétra, en face du Musée archéologique, à environ 400 m de la Place centrale (C5 sur le plan).

La gare héberge les autocars de la compagnie KTEL Héraklion-Lassithi (ΚΤΕΛ Ηρακλείου - Λασιθίου). Depuis Sitia, la KTEL HerLas dessert tous les jours Agios Nikolaos et Héraklion, les jours ouvrés Makry-Gialos, Iérapétra, Palaikastro, Vaï, Zakros et Ziros.

KTEL HerLas

Adresse : 6 rue Alexandre Panagoulis (οδός Παναγούλη Αλέκου).

Téléphone : 00 30 2843 0 22 272.

Site sur la Toile : www.ktelherlas.gr

Horaires de ou vers Sitia : ktel.azureedge.net

HôpitalHôpital
Hôpital Général de Sitia (Γενικό Νοσοκομείο Σητείας)

Adresse : 3 rue Capitaine Jean Papadakis (Καπετάν Γιάννη Παπαδάκη) à Xérokamarès (Ξεροκαμάρες) (A2 sur le plan).

Téléphone : 00 30 2843 340 100.

Site sur la Toile : www.ghsitia.gr

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