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Les villages de Koutsouras et de Makry Gialos, les monts Thrypti, les gorges d’Orino et le monastère de Kapsa en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
Makry Gialos, ou Makrygialos, est un canton de montagne de la côte sud-est de la Crète ; Makry Gialos a fait partie de la commune de Sitia jusqu’en 1998, puis a été une commune indépendante du département du Lassithi entre 1998 et 2011. En 2011 Makry Gialos est devenu un canton de la commune d’Iérapétra. Ce canton compte une population d’environ 4 200 habitants. Du point de vue du touriste, Makry Gialos présente surtout des attractions naturelles : de belles plages et de belles gorges propices à des randonnées pédestres ; la contrée dispose d’hébergements à taille humaine, notamment dans le village côtier de Makry Gialos. Le village de Koutsouras en est le chef-lieu administratif.

SituationSituation

Le canton de Makry Gialos est le canton oriental de la commune d’Iérapétra ; c’est un canton essentiellement montagneux qui s’étend sur les monts Thrypti et sur la partie orientale des monts de Sitia, ainsi que sur la bande côtière située entre ces montagnes et la côte. Tout le canton est sillonné de vallées et de profondes gorges qui ont creusé le versant sud des montagnes ; les plus connues de ces gorges sont les gorges d’Orino, ou gorges des Papillons rouges, les gorges de Pefki et les gorges de Périvolakia qui débouchent près du monastère de Kapsa, à l’extrémité orientale du canton. Le point culminant du canton est le mont Afendis à 1476 m.

Dans l’ancien découpage administratif, le canton de Makry Gialos faisait partie de l’éparchie de Sitia (επαρχία Σητείας) et non de l’éparchie d’Iérapétra (επαρχία Ιεράπετρας).

Le village de Koutsouras en Crète. Situation du canton de Koutsouras (auteur Pitichinaccio). Cliquer pour agrandir l'image.Les villages agricoles traditionnels de la montagne ont presque tous essaimé vers la côte qui est jalonnée de villages tendant à devenir autant de petites stations balnéaires ; ces villages de montagne et ces villages côtiers sont en général toujours associés administrativement, de nos jours, dans des communautés locales : en allant de l’ouest vers l’est, Schinokapsala (Σχινοκάψαλα) avec Galini (Γαλήνη), Achlia (Αχλιά) et Mavros Kolympos (Μαύρος Κόλυμπος) ; Orino (Ορεινό) et les villages abandonnés de Kalyvitis (Καλυβίτης) et d’Andrianos (Ανδριανός) avec Chryssopigi (Χρυσοπηγή) et Lapithos (Λάπιθος) ; Stavrochori (Σταυροχώρι) avec Koutsouras (Κουτσουράς) ; Agios Stéphanos (Άγιος Στέφανος) avec Makry Gialos (Μακρύ Γιαλός); Pefki (Πεύκοι) avec Analipsis (Ανάληψη) ; Lithinès (Λιθίνες) avec Lagada (Λαγκαδά) ; Périvolakia (Περιβολάκια) avec Kalo Néro (Καλό Νερό).

Le village de Koutsouras en Crète. La côte de Makry Gialos vue depuis la montagne. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Nichés au creux des montagnes, et souvent invisibles depuis la mer pour ne pas attirer l’attention des pirates, les villages de montagne ont traditionnellement vécu de l’arboriculture (vergers de noyers, pommiers, poiriers et cetera), de l’oléiculture, de la viticulture et de l’élevage. Les villages de la côte vivent de l’oléiculture et des cultures maraîchères sous serres, et, de plus en plus, du tourisme.

Le canton est parsemé de nombreuses églises, jusque dans les gorges, contre les falaises et au sommet des montagnes.

VisitesVisites

Village grecLe village d’Achlia (Αχλιά / Achliá)
À 16 km à l’est en venant d’Iérapétra, les premières plages rencontrées, dans le canton de Makry Gialos, sont les petites plages de Galini (Γαλήνη), d’Achlia (Αχλιά) et de Mavros Kolympos (Μαύρος Κόλυμπος) ; ces trois localités font partie de la communauté locale de Schinokapsala (Σχινοκάψαλα), un village de moyenne montagne situé à environ 400 m d’altitude, dans l’arrière-pays, sur les pentes du massif de Thrypti. La plage d’Achlia (Παραλία Αχλιάς) est la plage la plus jolie, nichée dans une petite crique tranquille au débouché de gorges, les gorges d’Achlia (Φαράγγι Αχλιών) ; la plage est faite de sable gris grossier ; elle est en partie équipée, avec une taverne à l’arrière de la plage.
Village grecLe village de Koutsouras (Κουτσουράς / Koutsourás)
Le village de Koutsouras en Crète. La côte de Makry Gialos vue depuis la montagne. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Koutsouras est un village côtier de la côte sud-est de la Crète mais c’est plus un village agricole qu’un village de pêcheurs ; en plus des traditionnelles oliveraies, l’arrière-pays du village est envahi de serres maraîchères qui défigurent le paysage. Le village tente cependant de développer son activité touristique grâce à une grande plage de sable gris et de galets (Παραλία Κουτσουρά), mais qui bénéficie du « Pavillon bleu » ; il existe une autre plage plus agréable à l’extrémité ouest du village, la plage d’Apyganias (Παραλία Απηγανιά) ; cette plage se trouve au débouché des gorges d’Orino, près de la petite pinède de Koutsouras (Δασάκι Κουτσουρά) ; à Apyganias (Απιγανιάς) se trouve également un petit port de loisir. Le village doit sans doute son nom à cette pinède car ce toponyme signifie « grumes », par référence à l’exploitation forestière de cette pinède.

Depuis la réforme Callicratès de 2011 Koutsouras est le chef-lieu du canton de Makry Gialos dans la commune d’Iérapétra , la localité se trouve à environ 22 km à l’est du chef-lieu de la commune, et à 37 km au sud-ouest de Sitia. Une grande partie de la population est originaire du village de Stavrochori (Σταυροχώρι), situé à 5 km au nord, sur les flancs de la montagne ; une petite route descend au fond de la petite vallée qui relie Stavrochori à Koutsouras ; ce chemin était autrefois connu comme le « Chemin des Pirates » (« Μονοπάτι των Πειρατών ») ; on y rencontre le village abandonné de Tsikalaria (Τσικαλαριά).

Massif montagneuxLe massif montagneux de Thrypti (Όρη Θρυπτής / Óri Thryptís)
Le village de Koutsouras en Crète. Le massif de Thrypti. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Les monts de Thrypti ou Thryptis (Όρη Θρυπτής) constituent la partie montagneuse de la commune d’Iérapétra ; ils sont situés dans le canton oriental de la commune, le canton de Makry Gialos, et occupent la plus grande partie de ce canton.

Le village de Koutsouras en Crète. Le village de Thrypti (auteur Ingo Handke). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).Le massif montagneux doit son nom au petit village de Thrypti (Θρυπτή) ; le trajet le moins difficile pour aller à Thrypti est depuis le village de Kato Chorio (Κάτω Χωριό) qui se trouve sur la route d’Iérapétra à Pachia Ammos (Παχειά Άμμος), sur la côte nord de la Crète ; la route traverse une pinède, la forêt de Thrypti (Δάσος Θρυπτίς). On peut aussi venir à Thrypti depuis Kavoussi, au nord, ou depuis Agios Ioannis, au sud. Le village de Thrypti est un village agricole et viticole constitué d’un habitat dispersé sur un plateau situé à environ 850 m d’altitude, le plateau de Thrypti (Οροπέδιο της Θρυπτής) ; on y trouve une taverne.

Aller au village de Thrypti avec Google Maps (35.091142, 25.863161).

Le village de Koutsouras en Crète. Forêt de pins de Calabre (Pinus brutia) dans le massif de Thrypti. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Les monts Thrypti se présentent comme une chaîne de montagnes (οροσειράς Θρυπτή), orientée de l’ouest-sud-ouest vers l’est-nord-est ; cette chaîne de montagnes est parallèle à la chaîne de montagnes des monts Orno (Όρη Ορνό), moins élevée que les monts Thrypti, située plus au nord, sur la commune de Sitia ; ces deux chaînes de montagnes sont séparées par une petite vallée, la vallée d’Avgo (Αυγό), où se trouve le village de Bemponas (Μπέμπονας). Le massif du Thrypti est principalement constitué de roches phyllite-quartzite.

Le village de Koutsouras en Crète. Le mont Afentis. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le point culminant des monts Thryptis est le mont Afendis Stavroménos (Αφέντης Σταυρωμένος), qui culmine à 1 476 m et qui est couvert de neige en hiver. Le nom de cette montagne signifie « Seigneur Crucifié », du nom d’une chapelle située à son sommet. Le mont Afendis Stavroménos est plus couramment nommé simplement mont Afendis ; le mot grec « αφέντης » signifie « seigneur » et a donné le mot turc « efendi » qui a le même sens.

Le village de Koutsouras en Crète. Le massif de Thrypti. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).On peut atteindre le mont Afendis depuis le village de Thrypti ou depuis le village d’Orino, soit à pied, soit en véhicule tout-terrain ; la piste qui relie Orino à Thrypti est un tronçon du sentier européen de randonnée E4. Sur cette route de terre qui relie Thrypti à Orino, à environ 3 km de Thrypti et à environ 4,5 km d’Orino, prend une autre route de terre qui escalade le versant nord du mont Afendis. Depuis l’intersection, située à environ 990 m d’altitude, jusqu’au sommet il y environ 5 km et près de 500 m de dénivelé, soit une pente moyenne de 10 %, mais beaucoup plus par endroits.

Le village de Koutsouras en Crète. Forêt de pins de Calabre (Pinus brutia) dans le massif de Thrypti. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Au sommet du mont Afendis Stavroménos se trouve la petite chapelle de la Sainte-Croix (Τίμιος Σταυρός) ; on y trouve aussi un gîte de montagne, généralement fermé à clé, dont on peut demander la clé à Thrypti. Une fête a lieu au sommet du mont Afendis chaque 14 septembre, jour de la fête de l’Exaltation de la Sainte-Croix (Υψώματα του Τιμίου Σταυρού).

La difficulté de l’ascension est récompensée par la magnifique vue panoramique offerte depuis le sommet de l’Afendis : au nord-ouest, le golfe de Mirabello, avec Agios Nikolaos à l’arrière-plan ; à l’ouest, l’isthme reliant la côte nord à la côte sud et, au loin, le mont Dicté ; au sud, la côte sud-est de la Crète, avec les îles de Chryssi et de Koufonissi, si la visibilité le permet ; à l’est, les monts de Sitia.

Village grecLe village d’Orino (Ορεινό / Oreinó)
Le village de Koutsouras en Crète. Carte de la région d'Orino. Cliquer pour agrandir l'image.Orino (Ορεινό), ou Orno (Ορνό), est un village de montagne de la partie orientale de la Crète situé à environ 630 m d’altitude ; le climat y est nettement plus frais que sur la côte. Le toponyme du village signifie d’ailleurs « montagnard » (ορεινός / oreinós). Orino est bâti sur les pentes du massif montagneux de Thrypti, à l’est du point culminant du massif, le mont Afentis (Αφέντης) ; le village surplombe la côte sud-est de l’île sur la mer de Libye, distante de seulement 5 km en ligne directe.

L’accès au village d’Orino se fait principalement depuis la route côtière en bifurquant, entre Iérapétra et Koursouras, à Mavros Kolymbos (Μαύρος Κόλυμπος), près de l’église Saint-Pantaléon (Άγιος Παντελεήμονας) ; le route grimpe vers la montagne sur une dizaine de kilomètres, à travers un paysage bucolique, avant d’atteindre Orino. Orino est distant de 29 km d’Iérapétra, de 13 km de Koutsouras et de 16 km de Makry Gialos. Un itinéraire encore plus pittoresque est de quitter la route côtière à Koutsounari (Κουτσουνάρι) et de prendre la direction d’Agios Ioannis (Άγιος Ιωάννης), puis de Schinokapsala (Σχινοκάψαλα) avant de rejoindre Orino.

Le village de Koutsouras en Crète. Les environs d'Orino. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Koutsouras en Crète. Forêt de pins de Calabre (Pinus brutia) dans les environs d'Orino. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Koutsouras en Crète. Pins de Calabre (Pinus brutia) dans les environs d'Orino. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
Le village de Koutsouras en Crète. Maison fleurie à Orino. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Orino est un village très ancien déjà mentionné dans des archives du XIVe siècle ; sous la domination vénitienne le village était nommé Orno. Depuis la réforme administrative Callicratès (Καλλικράτης) de 2011, Orino, ou Oréino, fait partie de la commune d’Iérapétra, mais ce village était autrefois situé à l’extrémité sud-ouest de la commune de Sitia. Sa population n’est que d’une centaine d’habitants, soit moins de la moitié de ce qu’elle était au XVIe siècle et moins du tiers de ce qu’elle était au XIXe siècle.

Le village de Koutsouras en Crète. Cultures près d'Orino. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Orino est un village pittoresque et fleuri qui s’étend tout en longueur sur une corniche surplombant les gorges qui portent son nom, les gorges d’Orino. Depuis l’église de la Dormition de la Vierge Marie (Κοίμηση της Θεοτόκου) on peut admirer le paysage de la région jusqu’à la côte. En contrebas du village s’étagent des collines couvertes d’oliviers et de vignes ; les vallons abritent eux une pinède de pins de Calabre. Dans le village un seul kafénio (καφενείο), très agréable, accueille les visiteurs, notamment les randonneurs qui remontent les gorges ou ceux qui parcourent le sentier européen de randonnée E4.

Le sentier E4 – qui traverse la Crète d’est en ouest, depuis Kato Zakros, à l’est, jusqu’à Kissamos, à l’ouest – passe en effet par Dafni (Δάφνη), Chryssopigi (Χρυσοπηγή), Orino, Thrypti, Monastiraki (Μοναστηράκι) et Vassiliki (Βασιλική), avec son site archéologique minoen. Ce sentier permet de belles randonnées à partir d’Orino, vers l’est ou vers l’ouest.

Le village de Koutsouras en Crète. Les vendanges à Orino. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Koutsouras en Crète. Les vendanges à Orino. Cliquer pour agrandir l'image.Le village de Koutsouras en Crète. Les vendanges à Orino. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
GorgesLes gorges d’Orino (Φαράγγι Ορεινού / Farángi Oreinoú)
Le village de Koutsouras en Crète. Carte des gorges d'Orino. Cliquer pour agrandir l'image.La principale attraction d’Orino sont les gorges qui débutent à 2 km au sud du village et qui rejoignent la côte sud entre Mavros Kolymbos (Μαύρος Κόλυμπος) et Koutsouras. Les gorges ont été creusées par une petite rivière qui prend sa source dans les monts Thrypti et qui traverse le village d’Orino. Ces gorges sont aussi nommées Gorges des Papillons Rouges (Φαράγγι των Κόκκινων Πεταλούδων) car elles étaient réputées pour abriter une importante population de papillons de l’espèce Vulcain (Vanessa atalanta) qui présente une bande rouge sur fond noir évoquant une coulée de lave en fusion s’échappant d’un volcan. Malheureusement la population de ces papillons a été fortement réduite en 1993 par un important incendie de forêt qui a ravagé la pinède de Koutsouras puis la pinède occupant les pentes des gorges ; il se murmure que cet incendie n’aurait pas été vraiment accidentel. La pinède de pins de Calabre (Pinus brutia) se reconstitue peu à peu et on peut encore voir quelques-uns de ces papillons Vulcain au vol rapide, notamment au printemps ; on peut aussi voir de nombreuses libellules, telles que le sympétrum strié (Sympetrum striolatum) et des fleurs endémiques de la Crète telles que le cyclamen de Crète (Cyclamen creticum).

Le village de Koutsouras en Crète. Les gorges d'Orino dans le village. Cliquer pour agrandir l'image.Les gorges ont une longueur d’environ 5 km et débouchent dans une petite pinède située à environ 1 km à l’ouest du village côtier de Koutsouras, le bois d’Apigania (Απηγανιάς) ; au débouché des gorges se trouve une petite plage de sable gris et un minuscule port ; un petit parc de stationnement permet de se garer pendant le temps de la randonnée dans les gorges.

La randonnée dans les gorges prend entre 3 et 4 heures ; elle est balisée. En descendant les gorges on rencontre d’abord trois cataractes qui, au printemps, se déversent dans des bassins naturels ; plus loin se trouve l’église de la Transfiguration du Sauveur (Μεταμόρφωσης του Σωτήρα), une église datant de la seconde époque byzantine de la Crète, entre 961 et 1204 ; cette église – malheureusement fermée à clé – recèle de belles fresques. La dernière partie de la randonnée traverse une végétation luxuriante. Les gorges d’Orino sont parmi les plus belles gorges de Crète et sont beaucoup moins fréquentées que les gorges de Samaria.

Le village de Koutsouras en Crète. Les gorges d'Orino. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Koutsouras en Crète. Les gorges d'Orino. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Koutsouras en Crète. Les gorges d'Orino. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Koutsouras en Crète. Les gorges d'Orino (auteur Arcady Platonov). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).
Village grecLe village de Makry Gialos (Μακρύ Γιαλός / Makrý Gialós)
Makry Gialos est un village portuaire de la côte sud-est de la Crète, dans la partie orientale de la commune d’Iérapétra. Makry Gialos a donné son nom au canton oriental de cette commune, dont le chef-lieu est le village de Koutsouras ; le village de Makry Gialos a absorbé une autre localité située un peu à l’est, le village d’Analipsis (Ανάληψη) (« Ascension ») ; la nouvelle localité compte une population d’environ 800 habitants permanents. Makry Gialos se trouve à 26 km à l’est d’Iérapétra.

Le toponyme de la localité « μακρύ γιαλός » signifie « grande plage » ; « γιαλός » est un synonyme de « παραλία » et signifie « plage » ou « rivage ». Le nom de la localité est parfois écrit en un seul mot « Makrygialos » (Μακρύγιαλος). Grâce à cette grande plage, ce petit port de pêche est devenu une station balnéaire en plein essor depuis les années 1980, mais sans beaucoup de charme.

Makry Gialos dispose de nombreux hébergements, à taille humaine, ainsi que de nombreuses tavernes, à l’arrière du port et à l’arrière de la longue plage de sable fin, de près de 700 m de longueur, qui descend en pente douce dans les eaux forcément turquoise de la baie de Makry Gialos (Όρμος Μακρύ Γιαλού) ; la plage de Kalamokania (Καλαμοκανιάς) est la plus longue plage de la Crète orientale et elle bénéficie du « Pavillon bleu » ; à la fin de l’été, on peut y voir de nombreux oiseaux migrateurs, notamment des échasses blanches (Himantopus himantopus) aux pattes rouges caractéristiques.

Depuis le petit port pittoresque des excursions sont organisées quotidiennement, pendant la saison estivale, vers l’île de Koufonissi, située à 10 milles marins (environ 18 km), ainsi que vers l’île de Chryssi.

Makry Gialos a aussi des attractions culturelles : deux sites archéologiques minoens et un site archéologique de l’époque romaine.

Le village de Koutsouras en Crète. La villa romaine de Makry Gialos (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À seulement 150 m à l’ouest du port se trouvent les ruines de la villa romaine de Makrygialos (Ρωμαϊκή Έπαυλη Μακρυγιαλού) ; cette villa, habitée du Ier siècle avant JC au IIIe siècle, aurait été bâtie par un centurion, vétéran de l’armée romaine, pour y pratiquer la culture de coquillages du genre Murex pour produire de la pourpre, une teinture de couleur rouge violacée très prisée des Romains pour teindre leurs toges. On peut distinguer les vestiges de sols en mosaïque et – à l’extrémité sud – une suite élaborée de salles de bain avec hypocauste et four pour le chauffage par le sol. Dans d’autres pièces, des traces de plâtre sont visibles sur les murs ainsi que des fragments du marbre d’origine qui les auraient recouverts. Sur le côté ouest de la villa, un atrium ou jardin d’ornement souligne le fait que le propriétaire était une personne de haut rang.

Le village de Koutsouras en Crète. La villa minoenne de Makry Gialos (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Un peu à l’ouest des ruines de la villa romaine, à 500 m à l’ouest du port, à environ 200 m à l’intérieur des terres, se trouvent les ruines d’une maison de campagne de l’époque minoenne, la villa minoenne de Makry Gialos (Μινωική Βίλα Μακρύ-Γιαλού) ; cette villa date de l’époque néo-palatiale, vers 1500 avant JC, et présente d’ailleurs un plan de construction qui rappelle celui du palais de Cnossos, avec de solides murs extérieurs, de beaux sols pavés de pierres et une cour centrale rectangulaire, orientée nord-sud, de 12,5 m de longueur par 6 m de largeur ; un grand autel se trouve à l’extrémité nord de la cour. Cette villa minoenne aurait été détruite par un incendie.

Une autre villa minoenne se trouve à l’est de Makry Gialos, près de la plage de Diaskari (Διασκάρι), à l’embouchure du fleuve côtier Andromylos (Ανδρόμυλος Ποταμός) ; ce site est nommé villa de Vigla (Βίγλα), du nom de la colline où se trouvent ces ruines.

GorgesLes gorges de Pefki (Φαράγγι Πεύκων / Farángi Pefkon)
À 6 km à l’est des gorges d’Orino, et à peu près parallèles à celles-là, se trouvent les gorges de Pefki qui doivent leur nom au village de Pefki (Πεύκοι / Pefkoi) (« Pins »), près duquel elles débutent ; les gorges sont également nommées « Gorges de l’Anégyros » (Φαράγγι Ανεγυρούς) du nom de la rivière qui coule dans ces gorges. La rivière Anégyros prend sa source sur les pentes méridionales du mont Romanati (Ρωμανάτη), qui culmine à 937 m d’altitude, et se jette dans la mer de Libye près de la plage d’Analipsis.

Les gorges de Pefki sont un site de randonnée qui fait partie d’une branche secondaire du sentier européen de randonnée E4 (voir carte). La randonnée débute au sud du village de Pefki, à environ 300 m d’altitude, et se termine au village d’Aspros Potamos (Άσπρος Ποταμός) (« Rivière Blanche »), à 2 km au nord d’Analipsis ; Aspros Potamos est un village restauré où l’on peut trouver un hébergement haut de gamme. La longueur de la randonnée est d’environ 4,5 km, avec un dénivelé de 270 m ; le parcours peut se faire en 2 h. Le parcours est bien balisé et bien aménagé, avec des escaliers et des bancs pour se reposer ; cette randonnée est nettement plus facile que celle des gorges d’Orino. Les gorges sont peuplées de pins et de platanes ; au début du parcours on rencontre un ancien moulin à eau, le moulin d’Ilias ; vers la fin du parcours on peut voir un impressionnant rocher nommé le « Rocher du Sarrasin » (Βόλακας του Σαρακήνου / Vólakas tou Sarakínou), d’après la légende qu’un pirate sarrasin, abandonné sur l’île, s’y serait caché. Il est possible de faire une randonnée en boucle en revenant par le village d’Agios Stéphanos (Άγιος Στέφανος) où se trouvent les ruines d’une forteresse vénitienne que l’on aperçoit depuis les gorges.

HameauLe hameau d’Andromili (Ανδρόμυλοι / Andrómiloi)
Le hameau abandonné d’Andromyli, ou Adromyli (Αδρόμυλοι), se trouve au fond d’une vallée entre Pefki et Lithinès, sur l’itinéraire du chemin européen de randonnée E4 ; on y accède par un chemin de 400 m de longueur difficilement carrossable qu’il est préférable de faire à pied. Ce hameau recèle cependant une jolie église, l’église des Saints-Apôtres (Άγιοι Απόστολοι / Ágioi Apóstoli), située sur une place ombragée de caroubiers et de pins ; cette petite église à deux nefs du IXe siècle abrite des fresques datées de 1415, mais bien conservées.
Village grecLe village de Lithinès (Λιθίνες / Lithínes)
Le village de Lithinès est un bourg agricole de moyenne montagne, situé à environ 290 m d’altitude, qui se trouve sur les pentes occidentales des monts de Sitia. Lithinès est situé sur la route qui relie Iérapétra, Koutsouras et Makrygialos, sur la côte sud de l’île, à Sitia, sur la côte nord ; Lithinès est à 37 km du chef-lieu de la commune, Iérapétra, à 14 km du chef-lieu du canton, Koutsouras, et à 23 km de Sitia.

Le toponyme de la localité semble provenir du patronyme de Lucas Lithinos (Λούκας Λίθινος), un descendant de la famille noble byzantine des Lithinos, ou Litinos, auquel l’empereur byzantin Alexis II Comnène (Αλέξιος Βʹ Κομνηνός) donna, en l’an 1182, un douzième de l’île de Crète.

Le village de Koutsouras en Crète. L'église de la Panagia à Lithinès (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Lithinès se trouvait à une position stratégique pour surveiller le passage entre la côte sud et Sitia ; les Vénitiens y construisirent un tour de guet haute de trois étages. Cette tour fut aussi utilisée par les Ottomans jusqu’en 1822 ; au cours de la révolte crétoise de 1821 contre les Turcs, 140 hommes armés et 250 femmes turcs de la région se réfugièrent dans la tour pour se protéger des insurgés crétois ; les Crétois tentèrent de faire sauter la tour au moyen de poudre à canon mais ceci ne fit que déclencher un incendie ; par méprise les Turcs utilisèrent une barrique de raki pour essayer d’éteindre l’incendie, ce qui embrasa la tour et fit périr tous les Turcs à l’exception d’une femme qui se jeta du haut de la tour. Il ne reste rien de la tour vénitienne de Lithinès.

Le village de Koutsouras en Crète. L'église Saint-Athanase à Lithinès (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.La région de Lithinès est une région fertile qui a été prospère dans le passé ; Lithinès est un joli village traditionnel, mais bien entretenu, aux vieilles maisons de pierre et aux ruelles étroites. Le village compte plusieurs églises dont deux méritent une visite : l’église Saint-Athanase (Άγιος Αθανάσιος / Ágios Athanásios) est une église datant de l’époque vénitienne, du XVe siècle et du XVIe siècle ; cette église recèle des icônes de valeur dont une icône de la Vierge qui serait miraculeuse. L’autre église est l’église de la Panagia, consacrée à la Naissance de Marie (Γενέσιο της Θεοτόκου). La plus grande église du village est l’église Sainte-Trinité (Αγία Τριάδα) qui date du XIXe siècle ; c’est une église à deux nefs avec un clocher.

Monastère orthodoxeLe monastère de Kapsa (Μονή Καψά / Moní Kapsá)
Le village de Koutsouras en Crète. Les gorges de Perivolakia près du monastère de Kapsa (auteur Marc Ryckaert). Cliquer pour agrandir l'image.Le monastère de Kapsa se trouve près de la pointe sud-est de la Crète, sur la route côtière qui relie les villages de Koutsouras, à 9 km à l’ouest, et de Goudouras (Γουδουρας) à 4 km à l’est, à la limite entre la commune d’Iérapétra et la commune de Sitia ; Moni Kapsa est situé à environ 36 km d’Iérapétra et 40 km de Sitia. Cette zone rocheuse, qui se trouve à l’est de la route qui quitte la côte à Makry Gialos en direction de Lithinès et de Sitia, est très peu fréquentée ; elle est bordée de petites criques isolées. Le monastère se trouve sur une corniche, au débouché des spectaculaires gorges de Périvolakia (Φαράγγι Περιβολακίων / Farángi Perivolakíon) ; ces gorges doivent leur nom au village près duquel elles débutent, Périvolakia (Περιβολάκια / Perivolákia), dont le nom signifie « petit jardin, jardinet », de « περιβόλι », « jardin ».

Moni Kapsa est un monastère orthodoxe d’hommes qui est une métoque (μετοχή), c’est-à-dire une dépendance, du monastère Toplou, situé dans la pointe nord-est de l’île, à l’est de Sitia ; le nom complet de Moni Kapsa est monastère Saint-Jean de Kapsa (Μονή Αγίου Ιωάννη Καψά) ; il est dédié à saint Jean le Baptiste. Le nom de Kapsa était le nom de l’un des propriétaires de la contrée.

Le monastère d’origine aurait été fondé au XVe siècle, bien que certaines peintures murales semblent dater du XIIIe siècle ; dès l’année 1471 le monastère fut attaqué par des pirates turcs qui le détruisirent en grande partie ; Moni Kapsa fut abandonné pendant plusieurs siècles et il ne subsistait qu’une chapelle dédiée à saint Jean le Baptiste. Ce n’est que 400 ans plus tard que le monastère commença d’être restauré par un ermite qui vécut dans une grotte proche des ruines du monastère.

Le village de Koutsouras en Crète. La grotte de saint Joseph Gérontogiannis au monastère de Kapsa (auteur Marc Ryckaert). Cliquer pour agrandir l'image.Ioannis Vitsentzos (Ιωάννης Βιτσέντζος) était né en 1799 dans les ruines du monastère où ses parents se cachaient pour échapper à la répression turque. Ioannis fut baptisé dans la chapelle Saint-Jean et, plus tard, son mariage y fut célébré ; la famille de sa jeune épouse le surnomma Gérontogiannis (Γεροντογιάννης), le Vieux-Jean ; Ioannis et son épouse vécurent dans le village de Lithinès et eurent quatre enfants. Ioannis menait une vie peu chrétienne de brigand, souvent recherché par la police de l’occupant ottoman. En 1841 la vie d’Ioannis fut bouleversée par la mort tragique de l’une de ses filles, mort dont il se sentit responsable ; il décida de se rédimer, de consacrer sa vie à Dieu et de vivre en ascète près du monastère où il était né et où il s’était marié ; Ioannis devint moine et prit le nom de Joseph (Ιωσήφ) ; le moine avait des visions et acquit bientôt la réputation de guérir toutes les maladies ; la grotte où il vivait reçut de nombreuses visites de croyants espérant la guérison. À l’aide des dons reçus des pèlerins Joseph reconstruisit le monastère à partir des ruines. Il mourut le 6 août 1874, à l’âge de 75 ans. L’Église orthodoxe le proclama saint en l’an 2004 sous le nom de saint Joseph le Vieux-Jean (Άγιος Ιωσήφ ο Γεροντογιάννης / Ágios Iosíf o Gerontogiánnis) ; le saint est fêté le 7 août.

Le village de Koutsouras en Crète. Le monastère de Kapsa (auteur Marc Ryckaert). Cliquer pour agrandir l'image.Le catholicon du monastère, l’église Saint-Jean Baptiste, a été construit dans une baume, une cavité située au pied d’un escarpement du versant sud des monts de Sitia ; la paroi nord du catholicon est constituée par la roche de la montagne. L’entrée, située sur la façade sud, présente un élégant portail surmonté d’un arc de plein cintre datant de l’époque vénitienne. L’intérieur comprend deux nefs et contient une belle iconostase de bois présentant des icônes qui retracent la vie de saint Jean le Baptiste ; l’intérieur recèle aussi le crâne de saint Joseph Gérontogiannis, conservé dans un reliquaire en argent. Devant l’entrée la cour présente un très beau pavage de galets décoré de mosaïques faites de petits galets de couleurs différentes. Autour du catholicon se déploient les autres bâtiments du monastère, la plupart ayant été bâtis par le moine Joseph.

Le village de Koutsouras en Crète. Le monastère de Kapsa (auteur Marc Ryckaert). Cliquer pour agrandir l'image.Sur la gauche de l’église un escalier monte jusqu’à la grotte où vécut le moine Joseph, située à une centaine de mètres du monastère. La légende dit que les deux petites cavités, que l’on peut voir sur le sol de la grotte, ont été faites par les genoux du saint en prière.

Visite du monastère de Kapsa :

Adresse : 2 km après le hameau de Kalo Néro (Καλό Νερό) (« la bonne eau »).

Horaires : tous les jours, de 6 h 30 à 12 h 30 et de 15 h 30 à 15 h.

Moni Kapsa est toujours habité par des moines ; une tenue correcte est exigée : de vieux pantalons et de vieilles chemises sont disponibles à l’entrée … La fête du monastère a lieu le 29 août, jour de la Décollation de Jean Baptiste ; cette fête attire de nombreux fidèles venus de toute la Crète.

Le monastère est perché à une trentaine de mètres d’altitude et offre de belles vues sur la mer de Libye et sur l’île de Koufonissi. Au pied du monastère, au débouché des gorges de Périvolakia, se trouve une minuscule plage de galets adossée à une pinède.

La remontée des gorges de Périvolakia prend environ deux heures pour parcourir les 3,5 km jusqu’au village de Périvolakia d’En-bas (Κάτω Περιβολάκια), un peu moins pour redescendre ; comme il n’y a pas de transport à chaque extrémité, il faut faire le trajet dans les deux sens ou convenir d’une heure de prise en charge avec un taxi.

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