Espèce typique des forêts de conifères, le bec-croisé des sapins à une taille légèrement supérieure à celle du Moineau domestique.
Ces passereaux, à peine plus grands que des moineaux, plus trapus, ont une grosse tête, une courte queue fourchue et un bec qui sort de l’ordinaire, solide et recourbé un peu comme celui des perroquets.
Oiseau bruyant et assez trapu, le coloré bec-croisé des sapins ressemble de par son comportement au perroquet. Son bec aux mandibules croisées lui sert pour atteindre sa nourriture.
Fringille massif avec un bec robuste, dont les mandibules se croisent au bout. Mâle à plumage entièrement rouge vif sauf les ailes sombres. Femelle verte avec les ailes sombres.
Points d’identification :
mandibule croisés d’où son nom
corps rouge pour le mâle
corps vert jaunâtre pour la femelle
les deux sexes ont les ailes sombre
Jeunes : Bec d’abord non croisé ; couvés plusieurs jours après l’éclosion, nourris par les deux parents ; ont toutes leurs plumes au bout de 3 à 4 semaines, jusqu’à ce que leur bec soit complètement croisé.
Plumage
La poitrine du mâle est rouge brique (parfois rose, orangé ou jaunâtre).
La poitrine de la femelle brun olivâtre terne sauf le croupion et le dessous qui est jaunâtre.
Les ailes et le dessus de la queue sont brun sombre. Le bec-croisé des sapins n’a pas de barre alaire et a une queue courte et fourchue.
Les jeunes sont vert-gris très rayés. Assez ternes au départ, ils prennent peu à peu au cours des mues le plumage coloré des adultes. Une petite troupe familiale peut présenter ainsi bien des diversités de coloris.
Bec
C’est un oiseau qui est surtout remarquable par son bec unique aux deux mandibules croisées, visibles à petite distance, qui lui permettent d’extraire les graines des cônes de pin qui sont sa principale nourriture.
Leur chant, agréable et varié, résonne toute l’année, il comprend des gazouillis forts ou faibles entrecoupés de cris. Chant rare et complexe mêlant trilles, gazouillements, et pépiements, pouvant être confondu avec celui d’autres fringillidés.
Appel
Cri
C’est surtout par ses cris métalliques, durs, que le Bec-croisé se repère au vol ou dans les frondaisons des boisements de conifères dont il exploite les cônes pour se nourrir.
Cris typiques en vol, forts, répétés à intervalles plus ou moins réguliers : « kip kip kip ».
Sociable, évolue en bande ; présence souvent signalée en premier par des cris.
Le bec-croisé des sapins escalade les branches à la manière des perroquets, arrachant les cônes des pins et des mélèzes. Le pin protège ses graines en les insérant entre les écailles d’un cône. En vieillissant, le cône devient dur et ligneux et les graines tombent au sol où elles servent de pâture aux souris, aux écureuils et à de nombreuses espèces d’oiseaux. Si toutefois un bec-croisé ne les a pas récoltés avant ! Les mandibules de cet oiseau sont croisées à la pointe. Il tient le cône dans une patte, arrache les écailles et extrait les graines. La pointe de la mandibule inférieure qui se trouve incurvée vers le haut écarte les écailles et l’oiseau peut soit accrocher les graines avec sa mandibule supérieure et les tirer à lui soit les ramasser avec sa langue. Il travaille avec une telle vitesse et une telle dextérité qu’il est difficile d’analyser exactement comment il s’y prend. Il est toutefois certain que sans ses mandibules croisées, cet oiseau ne réussirait jamais à extraire les graines d’un cône fermé. Il peut transporter des cônes pesant 30 grammes. Silencieux quand il décortique les cônes d’épicéas : on entend seulement le bruit des cônes tombant au sol après le décorticage de l’oiseau. Comme bien des outils spécialisés, ce bec a toutefois des limites : un bec-croisé ne peut plus récolter des graines au sol comme le font les autres oiseaux.
La fructification des épicéas ne se produisant pas toujours simultanément partout, le bec-croisé peut nicher en toutes saisons (mais surtout au printemps). Ils s’adaptent aux saisons de mûrissement des graines. Le nombre de jeunes élevés dépend de la productivité des pins. Il apprécie l’eau et les baignades. Oiseau pas très craintif, le bec-croisé s’observe ordinairement en petits groupes, mais aussi en troupes de plusieurs dizaines d’oiseaux. Certaines années, quand les effectifs des populations scandinaves et russes sont très importants mais que les cônes sont peu nombreux, on observe un exode migratoire vers l’Europe de l’ouest. Lors de ces invasions, les oiseaux arrivent à partir de l’été en général et peuvent rester plusieurs mois, jusqu’à leur départ très discret. Les becs-croisés peuvent même s’établir pour nicher durant quelques saisons si les conditions sont favorables. En France, lors des grandes invasions, les becs-croisés atteignent la Bretagne.
Les becs-croisés sont de petits acrobates aussi agiles que les mésanges. Sans cesse en mouvement, ils se perchent volontiers tête en bas sur les cônes, se suspendent aux rameaux, s’aident du bec pour grimper comme de petits perroquets dont ils rappellent la silhouette. La cime des arbres est le lieu de prédilection de leurs ébats mais ils viennent assez souvent au sol pour boire ou, en hiver, manger de la neige, leur nourriture étant fort sèche.
En effet, d’un naturel sociable, aimables et peu craintifs, ces oiseaux ne connaissent guère les disputes, ils ne chassent pas les jeunes déjà indépendants et tolèrent volontiers leurs congénères à proximité, même à la saison des nids.
L’année du bec-croisé
de janvier à février : tandis que les cônes de pins mûrissent, la saison de reproduction commence. Les œufs sont couvés pendant environ quatorze jours et les jeunes ont toutes leurs plumes trois ou quatre semaines plus tard.
de mars à avril : au début, le bec des jeunes n’est pas croisé. Ils sont nourris jusqu’à ce que leurs mandibules soient complètement croisées, au bout de six semaines environ. Ils peuvent alors s’alimenter facilement de cônes ouverts.
de mai à juin : la population augmentant avec l’arriver es jeunes, les becs-croisés quittent leur demeure forestière. Quand ils ont épuisé la production de cônes d’épicéas de l’année, ils doivent trouver un nouveau site où les cônes seront abondant l’années suivante.
de juillet à août : les becs-croisés errent à la recherche de nourriture. C’est une bonne période pour les observer car ils viennent boire dans les mares des forêts.
de septembre à octobre : la plupart des becs-croisés se sont à présent installés dans les endroits où ils se reproduiront plus tard dans l’année. Les conifères ont commencé à produire des cônes et les oiseaux restent à la proximité de la cime des arbres.
de novembre à décembre : même si le sol est couvert de neige, les becs-croisés vont bientôt commencer a ce reproduire. Dans certains endroits, les nids sont déjà en cours de construction, voire les œufs pondus, malgré le temps glacial !
Nidification et ponte de janvier à mai. Ils peuvent nicher dès janvier ou février, mais surtout en mars.
Parade nuptiale
Accouplement
Site de nidification
Situé en hauteur dans un conifère, à environ 20 mètres de hauteur, dans une zone dense et aplatie du feuillage, plus près du tronc dans l’épicéa, qu’il place à la bifurcation des branches les plus hautes des épicéas, bien à l’abri d’une branche retombante.
Nid
C’est la femelle qui construit un nid solide et profond, bien caché, avec une base de mousse, brindilles, radicelles, lichens et écorces de conifère ; garni d’herbes sèches, de poils, de crins, de laine et de plumes.
Nichoir
N’utilise pas les nichoirs.
Nombre de couvées
De 1 à 3 couvées par an suivant la production de cônes de pins.
Ponte
La femelle y pond (parfois encore en hiver).
Œufs
Couvée de 3 à 4 œufs luisants, bleu pâle légèrement tachetés de mauve, de brun roux et de brun foncé. Couvés par la femelle, ravitaillée par le mâle.
Incubation
Incubation par la femelle seule pendant 14 à 15 jours.
Éclosion
Nourrissage
Les petits, couverts d’un duvet sombre sur le dessus, plus clair en dessous, ont curieusement le bec droit. Il ne commence à se recourber qu’à partir de 3 semaines. Les parents les nourrissent d’une bouillie de graines conservées dans le jabot et régurgitées.
Ce doit être un spectacle insolite que de voir dans un sapin enneigé, une nichée de 3 ou 4 jeunes réclamant leur pitance.
Envol
De 14 à 16 jours (ils ont encore les mandibules droites). Ils commencent à voler au bout de quinze jours, mais sont encore tributaires des parents, leur bec droit ne leur permettant pas d’extraire les graines.
Sevrage
Émancipation
Ils sont très attachés à leurs parents qu’ils suivent longtemps, même si ceux-ci élèvent une seconde nichée.
Graines de conifères en particulier d’épicéas et de pins ; jeunes nourris avec des graines écrasées.
Outre les graines de conifères, il consomme également des graines de chardons, des baies et des insectes.
À défaut de leur mets préféré, ils se rabattent sur les graines d’autres conifères : mélèzes, sapin, arole, pin, ou sur les fruits du hêtre, du charme, de L’érable, du sorbier, de l’aubépine, du lierre, mais l’épicéa reste le principal pourvoyeur. Ils ne dédaignent pas de temps en temps des insectes, surtout des pucerons.
Contrairement à ce qui se passe pour les autres oiseaux, l’hiver est une saison d’abondance. C’est alors que les graines d’épicéa sont en pleine maturité, qu’ils peuvent s’en rassasier et même en nourrir les jeunes.
Mangeoire
Peu farouche, il visite quelquefois les mangeoires, où il apprécie les graines, particulièrement les graines de tournesol.
Presque tous les habitats dans les régions feuillus, bois et jardins compris.
Principalement dans les régions montagneuses pourvues d’épicéas ou de sapins et dans certaines régions de plaine où il niche. Ailleurs, on peut le rencontrer seulement pendant les « invasions » qui se produisent irrégulièrement (par exemple en 1953, 1963-1964, 1974-1975). Au cours des invasions peut être rencontré partout où il y a des arbres, jardins, parcs, bois, allées, vergers.
Il fréquente les forêts de conifères et dévore les graines d’épicéa, se déplaçant sans interruption parmi les branches, souvent pendu la tête en bas ou grimpant en s’aidant de son bec.
Sédentaire ; parfois invasions dans les régions où il ne niche pas. L’irrégularité de la fructification des épicéas amène l’espèce à effectuer de grands déplacements. Lorsque des années d’abondance en cônes - années où les becs-croisés se sont particulièrement multipliés - sont suivies par des années de faible production, on peut assister à de véritables invasions dans les forêts d’épicéas de toute l’Europe. De véritables invasions d’individus venus du nord et de l’est survolent, parfois dès le mois de juin, les régions de plaine, même dépourvues d’épicéas.
Oiseaux résident et migrateur variant en fonction de leur production de cônes ; une mauvaise production en Europe continentale entraîne une arrivée massive de bec-croisé.