Le verdier mâle doit son nom à son plumage vert olive-verdâtre relevé de gris et de jaune, avec le croupion vert jaune, du jaune aux ailes et à la queue. Fringille de couleur vert olive au croupion vert-jaune, de la taille d’un moineau. Le jaune vif des barres alaires et des bords de la queue tranchant sur le plumage verdâtre du mâle, plus gris chez la femelle, permettent, même en vol, une identification aisée du Verdier.
La femelle est plus uniformément gris-vert avec barre alaire d’un jaune plus pâle et moins large. Elle est plus terne et moins jaune que le mâle mais présente cependant assez de vert et de jaune dans le plumage pour être facilement identifié. Les marques alaires jaunes la distinguent de la femelle d’un moineau.
Les jeunes sont plus ternes, brunâtres avec des rayures foncées sur le dessous.
Le verdier est pourvu d’un bec puissant rosé, typique des oiseaux se nourrissant de graines.
Les cris, monotones « suiiii », trahissent la présence du verdier dans les feuillages. Le chant ressemble au bruit d’une sonnette électrique. En vol, il émet des « tchitchitchi » répétés.
Chant
Les verdiers commencent à chanter dès le mois de février : il s’agit d’une suite de notes sonnantes et de trilles rappelant le canari, entrecoupés de sons sifflants et prolongés. Les verdiers chantent souvent en vol. Le verdier mâle lance son chant clair riche en trilles, juché sur le sommet d’un arbre.
Chant
Il émet un « gick gick gick » clair. Son chant est composé de divers sons aigus : « kling kling girr tchu tchu ».
Le Verdier est devenu relativement récemment une des espèces les plus communes.
De mœurs grégaires, il forme des troupes importantes qui se mêlent en particulier aux pinsons (Fringilla coelebs), et moineaux (Passer domesticus). Ces bandes, constituées en automne, errent pendant tout l’hiver dans les champs cultivés en quête de nourriture. Ils se perchent sur les tiges des plantes herbacées dont ils recherchent les graines. Il leur arrive de commettre de notables dommages dans certaines cultures, colzas et tournesols notamment. Routiniers, ils ne changent guère de terrain tant qu’ils y trouvent de quoi se nourrir. Ces bandes se dispersent en avril et le Verdier devient alors arboricole.
Le verdier a peu à peu colonisé les villes au XXe siècle. Oiseau des lisières et des forêts claires à l’origine, il s’est fort bien adapté au voisinage des habitations au point d’être devenu surabondant dans certains quartiers de villas. Il préfère souvent nicher et percher dans des arbres tels que le cyprès, dont le feuillage dense procure un couvert excellent. Ce changement d’habitude est dû en partie à la raréfaction des graines de plantes sauvages, conséquence de l’industrialisation de l’agriculture.
De plus, le verdier sait profiter des aliments qui lui sont offerts (cacahuètes, graines de tournesol) ; l’hiver, ils fréquentent en bande les mangeoires, se montrant souvent agressifs pour maintenir leur position. Certains peuvent même s’établir à proximité pour nicher si la nourriture est régulièrement fournie tout au long de l’été. Leur vol, à grands coups d’aile lents, est papillonnant à la manière des chauve-souris.
Les verdiers sont, avec les merles et les mésanges, les visiteurs les plus assidus de la mangeoire. Ils ont bon appétit et en groupe, ils sont capables de dévaliser tout le contenu d’une mangeoire en peu de temps, Ils s’y posent allégrement au milieu de la nourriture et s’empiffrent jusqu’à ce qu’ils soient rassasiés. Ce faisant, ils agissent très différemment des autres espèces qui viennent s’emparer d’une ou de deux graines, avant de disparaître aussitôt. En outre, le tempérament querelleur des verdiers à l’encontre des autres hôtes de la mangeoire fait que ces oiseaux ne sont pas toujours bien vus d’un très bon œil ; lorsqu’un verdier est dérangé en plein repas par un autre oiseau, il adopte une posture d’intimidation très typique: ses ailes sont soulevées et légèrement ouvertes, sa queue est légèrement écartée et son bec largement ouvert. Dans cette posture, les bandes jaunes de ses ailes et de sa queue sont très visibles et constituent vraisemblablement un signal optique de menace. Face à un congénère, cette posture menaçante n’est employée que si l’intrus s’approche trop près, mais souvent plusieurs verdiers se nourrissent côte à côte en toute harmonie. Les verdiers ne sont généralement pas très farouches et, après avoir été dérangés, ils reviennent très vite autour de la mangeoire.
Dès mars, le mâle choisit un territoire, sans pour autant rompre les liens communautaires : en effet, ces oiseaux se reproduisent en petites colonies lâches de 5 à 6 couples dans les broussailles. Cette prise de possession, qui n’entraîne pas de conflits entre les oiseaux, se marque surtout par un répertoire de chants plus variés qu’en hiver, où le Verdier se limite au cri de vol, un « tchi tchitchit » tremblé. Le mâle parade en vol circulaire tout en émettant un chant qu’on a pu comparer à une sonnerie électrique.
Le mâle, dissimulé dans le feuillage d’un arbre, pousse un cri monotone entremêlé de roulades aiguës. Ce chant primitif est l’un des bruits caractéristiques des villages et des jardins de banlieue. Le Verdier est en effet fortement lié aux agglomérations humaines, et le spectacle du mâle en vol nuptial, zigzaguant entre les arbres, les ailes battant mollement comme celles d’une chauve-souris, est courant dans les avenues de nos villes aux approches du mois d’avril.
Accouplement
Site de nidification
Le verdier niche dans les haies et dans des arbres et arbustes à feuilles persistantes - ou touffu : des taillis de sureau, des épicéas, des thuyas ou des arbres fruitiers. La femelle construit un nid soigneusement camouflé dans un buisson ou dans un arbuste, de préférence un conifère en début de saison. Elle se montre plus éclectique une fois la feuillaison avancée en choisissant aussi des feuillus.
Nid
Nid à ciel ouvert fait de mousse entrelacé de branchettes et garni de racines, de crins et parfois de plumes. La femelle bâtit un nid avec des herbes et de la mousse, et le tapisse avec des poils et des racines.
Nichoir
Le verdier n’utilise pas les nichoirs.
Nombre de couvées
De 2 à 3 couvées. Le Verdier niche généralement une seconde fois en juillet ou en août.
Ponte
Une 1re ponte a lieu en avril-début mai (de 4 à 5 œufs) et une 2e en juin-juillet.
Œufs
De 4 à 6 œufs (20 mm par 14 mm) blanc sale à bleu-vert pâle, parfois tachetés de roux-brun et de mauve.
Incubation
La femelle couve seule pendant 13 ou 14 jours, tandis que le mâle la nourrit au nid.
Éclosion
L’élevage des petits est assuré par les deux parents, qui les nourrissent principalement de graines décortiquées, ainsi que de chenilles ou d’araignées.
Envol
De 13 à 16 jours. Quatorze jours après leur éclosion, les poussins, encore incapables de voler, quittent le nid et se tiennent quelques jours encore sur des branches proches où leurs parents viennent les nourrir.
Le régime naturel du verdier est fait de graines et de semences (de pissenlit, d’ortie, d’if, d’orme, de ronce, de sureau, d’aubépine et de bardane), mais il ne dédaigne pas les insectes en été (coléoptères, fourmis et pucerons) et les noisettes et les fruits en hiver.
Les oisillons ouvrent le bec à l’arrivée des adultes ; ils reçoivent des chenilles, des pucerons.
Très sociable, le verdier se nourrit au sol, cueille les graines ou dévore les bourgeons sur leur support.
Mangeoire
Durant les mois d’hiver, les verdiers forment de grandes troupes qui visitent régulièrement les distributeurs de graines et les mangeoires où ils apprécient les cacahuètes et les graines de tournesol et de chanvre, les céréales concassées, les noix hachées, les baies séchées.
Le verdier fera son apparition dans des endroits où il n’a jamais été aperçu dès que les filets à cacahuètes seront exposés. Le verdier accepte les fragments de graines tombés à terre sous les perchoirs d’autres oiseaux. Les verdiers feront souvent la loi sur la mangeoire, chassant les autres oiseaux !
Le verdier est un oiseau de jardin familier et commun, se reproduisant dans le feuillage épais des arbres à feuillage persistant.
L’espèce exige des espaces ouverts pour se nourrir, mais avec des abris disponibles bien cachés au cœur du couvert végétal ; les jardins, les parcs, les lisières forestières et le bocage offrent les meilleures possibilités. Les villages et les villes sont bien fréquentés. En revanche, le centre des massifs forestiers est déserté.
Fréquent partout dans les régions agricoles riches en haies, les forêts de feuillus et mixtes pas trop touffues, dans les villages, parcs et jardins, mais aussi au milieu des villes, lorsqu’ils peuvent trouver quelques arbres et buissons.
Migrateur partiel, le verdier est généralement sédentaire chez nous.
Le verdier se joint en hiver à d’autres granivores. En juillet, on peut en rencontrer de fortes concentrations, en compagnie de linottes mélodieuses dans les champs de colza. Dès septembre, on l’observe ainsi à la recherche de nourriture dans les éteules et les terres labourées.
Les dégâts du verdier sont dus à la consommation de graines : crucifères, graminées, céréales, riz, tournesol. Des dégâts peuvent également être commis en vergers (cerisier) ou sur la vigne.
Menaces
Rareté
Le verdier est tout à fait commun, bien que ses densités puissent varier d’une année à l’autre.