| L’aubépine monogyne (Crataegus monogyna) | |
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| Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae) | Super-ordre : rosidés (Rosidae) | Ordre : rosales (Rosales) | Famille : rosacées (Rosaceae) | Sous-famille : malacées (Malaceae) | Genre : aubépines (Crataegus [Linné, 1753]) | Sous-genre : | Espèce : Crataegus monogyna [N. J. von Jacquin, 1775] | Variété : | Nom commun : aubépine monogyne, aubépine à un style | Nom populaire : épine blanche, noble épine, bois de mai, poire d’oiseau, cenellier |
| | | | (eingriffliger) Weißdorn | | (common) hawthorn, singleseed hawthorn | | | | iparraldeko elorri zuria | | | | | | | | senelles, arç blanc, espinalb | | | | | | jednokoštuničavi, jednovratni glog, bijeli glog | | (engriflet) hvidtjørn, rødtjørn | | | | espino albar | | | | | | tylppäliuskaorapihlaja | | aubépine (à un style) | | | | | | | | | | σχετικά βότανα | | egybibés galagonya | | sceach geal | | (vanleg) hagtorn | | biancospino (comune) | | | | | | | | | | | | | | hagtorn | | | | (eenstijlige) meidoorn | | glóg jednoszyjkowy | | | | | | | | | | | | | | trubbhagtorn | | hloh jednosemenný | | | | Crataegus monogyna |
| Étymologie latine | Spina alba : épine blanche. Crataegus : kratos, force, allusion à la dureté de son bois ; c’est dans le bois d’Aubépine qu’étaient taillés les billots des supplices. |
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| | Généralités | L’aubépine est reconnaissable entre tous par son « caractère » très épineux tout d’abord, et par sa spectaculaire floraison blanche (parfois légèrement rosée). L’aubépine à un style est très commune partout dans les bois clairs les haies ; l’aubépine à deux styles (Crataegus oxyacantha), elle, est rare même parfois absente sur le littoral. L’aubépine commune, aubépine à un style ou épine blanche n’a qu’un seul style et ses feuilles sont lobées. Cette variété fleurit une quinzaine de jours plus tard. L’aubépine est une espèce assez rustique. Arbre de la famille des Rosacées, sous-famille des Malacées (Alisier, Amélanchier, Aubépine, Cognassier, Néflier, Poirier, Pommier, Sorbier). Cette famille se caractérise par des fruits charnus, à peau et à « mouche » (reste du calice de la fleur), contenant des pépins (qui sont les graines). |
| Catégorie de plante |
| Port de la plante | Couronne dense. |
| Hauteur de la plante | Arbuste ou arbrisseau atteignant 10 m. |
| Espèces semblables | Cet arbuste est très répandu sous nos latitudes. Il en existe près de 150 espèces. Aubépine à deux styles. Confusion dans le langage courant entre les différentes espèces. Il ne faut pas confondre l’aubépine et l’épine noire ou prunellier sauvage (Prunus spinosa [Linné]) qui fleurit bien avant de porter ses feuilles et dont les fruits sont de petites prunes bleu-noir. |
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| | Description de la tige | Tronc à écorce lisse et grise, puis fissurée en plaques rectangulaires gris pâle. Sinon, le plus souvent, jeunes rameaux brun-rouge ou vert clair. Les rameaux glabres, et d’un brun rougeâtre sont couverts de fortes épines courtes. Épines atteignant 15 mm de longueur. |
| Couleur de la tige |
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| | Description des feuilles | Feuilles simples, alternes, caduques, vert foncé, luisantes, dentées. Le limbe ovale long de 4 cm est formé de 3 à 5 lobes peu profonds irrégulièrement incisés et obtus à la moitié supérieure peu marqués et dentés ; leur pétiole est long de 1 ou 2 cm, cannelé, et porte à la base des stipules foliacées, en forme de faux, et glanduleuses. Feuilles lobées, plus profondément découpées que chez l’aubépine à deux styles. Les feuilles sont glabres dessous. |
| Dimension des feuilles |
| Couleurs des feuilles | Vert foncé luisant dessus, plus pâles dessous, un peu glauques. Sur la plupart des plants arborescents, les feuilles deviennent orangées, puis rouge foncé et pourpre si l’automne est clément. |
| Végétation | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Végétation | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | | | Description des fruits | Cenelle, fruit charnu atteignant de 0,5 cm de longueur, rouge, ovale et couronné par les sépales desséchés. Non comestibles mais il sert de nourriture aux oiseaux. Fruit identique à celui de l’aubépine à deux styles mais qui n’abrite qu’une seule graine. |
| Dimension des fruits | |
| Couleurs des fruits | |
| Graines | 8 000 graines par kg. |
| Fructification | Les fruits de l’aubépine apparaissent en septembre et persistent sur l’arbre durant l’hiver. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Fructification | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | | | Milieux | | Forêts de feuillus et de pins sylvestres, haies, le long des chemins. Affectionne les pentes sèches et ensoleillées. Supporte la sécheresse et craint l’excès d’humidité. |
| Sols | Sol calcaire. |
| | | Altitudes | | Jusqu’à 2 000 m. |
| Espèce associée | Protège les semences d’autres grands arbres, particulièrement le chêne, de la prédation et donc aide à la régénération naturelle. |
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| Originaire du centre et du sud de l’Europe. |
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| | Distribution globale | Commune en Europe et jusqu’au Don. |
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| | | | Utilisations médicinales | | Le bois et le fruit de l’Aubépine sont astringents, ses grains mangés ou pris en breuvage, arrêtent le cours de ventre. Ses noyaux pulvérisés et bus en vin blanc, brisent et font rendre les pierres. On distille une eau de son fruit qui est bonne pour la gravelle. La racine appliquée tire hors de la chair toute épine, ou autres corps étrangers demeurés en icelle. Tragus assure que l’eau distillée de ses fleurs, ou l’esprit que l’on tire en les distillant avec le vin, dans lequel elles ont infusé pendant trois jours, soulagent beaucoup les pleurétiques, et ceux qui ont la colique. L’aubépine renforce le mouvement du sang : Action régulatrice du mouvement cardiaque, favorise la circulation coronaire par vaso-dilatation, antispasmodique du système nerveux, régulation de la tension artérielle, hypotenseur, cardiotonique, contient du cuivre (infections, troubles respiratoires). Faire des cures assez prolongées. |
| Utilisations culinaires | Les fruits, qu’on trouverait de nos jours fades et farineux, furent longtemps consommés. Les fruits, nommés senelles ou cenelles, poires d’oiseaux, « poires à Bon Dieu », récoltés à l’automne après les premières gelées, se consommaient en gelées, sirops. Ils s’utilisent en décoction contre les diarrhées et dysenteries. Les jeunes feuilles et les fleurs sont délicieuses en salade (attention à ne pas laisser d’épines très dangereuses). |
| Utilisations économiques | | L’aubépine a été largement plantée, favorisée dans les pays de bocage, pour sa qualité de clôture végétale très dissuasive. Elle servait autrefois à borner les terrains et les propriétés. Supportant bien la taille, elle sert à confectionner des haies, et comme porte-greffe pour les poiriers et les néfliers. Les abeilles apprécient son nectar dont la fleur abonde et c’est par nuées qu’elles viennent en mai s’y approvisionner. |
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| | Histoire | Avant notre ère, aux repas de noces qui se déroulent à Athènes, chaque convive porte une branche d’aubépine, gage de bonheur et de prospérité pour l’avenir des époux. À Rome, c’est le marié lui-même qui en agite un rameau en conduisant sa femme vers la chambre nuptiale, et on attache de l’aubépine au berceau des nouveau-nés pour les mettre à l’abri des mauvais sorts et des maladies. La Révolution française fit de l’Aubépine l’Arbre de la Liberté et on en planta 60 000 en trois ans. Il était interdit de les abattre. Durant la Terreur celui de Bédoin, dans le Vaucluse, fut saccagé et comme le coupable ne fut pas découvert, l’envoyé de la Convention fit incendier le village et guillotiner 63 habitants. Ceci, bien sûr, pour apprendre aux « fanatiques » à respecter les symboles de la Liberté ! |
| Traditions | Dans de nombreuses régions, on tresse au printemps des couronnes d’aubépine pour que les fées ou les anges qui viennent danser la nuit autour des buissons embaumés puissent s’en coiffer et témoignent leur reconnaissance en répandant leurs bienfaits sur ceux qui ont cru cette attention à leur égard. En Bourgogne, les mères portent leur enfant malade devant les haies fleuries car elles pensent que leurs prières monteront mieux au ciel en même temps que le parfum des fleurs. En Normandie, encore aujourd’hui, on affirme que la foudre épargne l’aubépine (ou la maison qui en est ornée) parce que la foudre est l’œuvre du Diable et qu’elle ne peut frapper une plante qui a touché le front du fils de Dieu, croyance partagée par la Bretagne qui la complète par une vénération particulière pour le rouge-gorge, car, dit-on, c’est en cassant avec son bec une épine de la couronne de Jésus qu’un peu de sang a taché sa poitrine. C’est l’arbuste des haies de nos campagnes. Isolé, il marque souvent une limite de propriété, de paroisse ou de diocèse. Dans la région de Séderon (Drôme) pour guérir d’une morsure de vipère on griffe la peau autour de la morsure avec un rameau d’Aubépine trempé dans une décoction d’Ellébore (Pierre Lieutaghi). |
| Religions | Depuis la christianisation de l’Europe l’Aubépine est associée à l’image de la Vierge Marie et du Christ. Ses fleurs blanches symbolisent la délicatesse, la pureté et la beauté. C’est la fleur du mois de mai et du renouveau. La Vierge Marie et Jésus se seraient réfugiés sous un arbuste d’Aubépine un jour d’orage, puis elle fit sécher les langes de l’enfant aux branches, ce qui donna aux fleurs leur parfum délicat. La couronne du Christ aurait été tressée de ce buisson et on affirme que la foudre épargne l’aubépine et la maison qui en est ornée. Dans certaines régions on vénère le rouge-gorge car ce serait en ôtant une épine de la couronne du Christ qu’un peu de sang aurait taché sa poitrine. |
| Magie | Un rameau fleuri suspendu dans la maison éloignerait la foudre et protégerait du « mauvais œil ». Le même rameau suspendu à la tête du berceau des petits était un talisman très prisé. On dit que si un enfant est affaibli, maladif sans qu’on sache bien pourquoi, la mère doit le mettre sous l’Aubépine pour qu’il se régénère aux forces de l’influx vivant qui rayonne des épines. D’après les croyances populaires, elle chasse les sorcières et conjure le mauvais sort. |
| Symboles | Elle est le symbole du Printemps, du renouveau, du bonheur. « À travers la plante immaculée se manifestent la Femme triomphatrice du Serpent et la Déméter païenne, maîtresse des germinations et des renaissances » (Lieutaghi). L’Aubépine à une odeur marquée que d’aucuns décrivent comme « l’odeur puissante de la femme ». Il est probable que la symbolique de chasteté exagérée masque imparfaitement une connotation plus ancienne de sexualité débridée. Les diverses interdictions de mariages et recommandations de chasteté durant le mois de mai gravitent autour de cette dualité. On l’identifiait encore récemment comme protectrice contre les crapauds, les serpents, et la foudre. Aussi contre les sorcières et autres suppôts de Satan. Si elle est l’épine de la couronne du Christ, dont les gouttes de sang teinteraient encore les étamines de sa fleur, il ne fait aucun doute que cette épine ait eu un passé plus sulfureux. |
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| Menaces | Aujourd’hui elle est malheureusement menacée et même mise à l’index, depuis, qu’à l’instar de l’infortuné renard et de la rage, on l’a désignée comme bouc émissaire de la terrible maladie du « feu bactérien ». Cette maladie atteint toutes les Rosacées et représente une menace sans doute autant qu’une réponse aux milliers d’hectares de monoculture de pommiers, poiriers, cerisiers, pruniers, aussi dans la plupart des régions européennes la plantation la multiplication de l’aubépine sont elles interdites, leur arrachage et leur destruction préconisés, sa vente chez les pépiniéristes prohibée. |
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