| La ronce des bois (Rubus fruticosus) | |
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| | Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae) | Super-ordre : rosidés (Rosidae) | Ordre : rosales (Rosales) | Famille : rosacées (Rosaceae) | Sous-famille : | Genre : ronces (Rubus [Linné, 1753]) | Sous-genre : | Espèce : Rubus fruticosus [Linné, 1753], Rubus plicatus [Whe. & Ness], Rubus suberectus [Anders] | Variété : | Nom commun : ronce des bois | Nom populaire : mûrier, mûre, ronce à mûres, ronce frutescente, mûrier-des-haies |
| | | | Brombeerstrauch, echte Brombeere, Falten-Brombeere, Schwarze Haubeeren, Rahmbeere, Moren, Kroatzbeere, Hundsbeere, Hirschbollen, Frimbeere, Feldschwarzbere | | blackberry, bramble | | | | | | | | | | | | móra, esbarzer, abatzer, romaguer, romaguera | | | | sepalu, lama | | obična kupina | | brombær, almindelig brombær, klynger | | muir, dreas, dris | | zarza, zarzamora, mora, espino negro | | | | | | karhunvattu, oimuvatukka | | ronce des bois | | | | | | mwyar | | | | | | földi szeder | | | | brómber | | rovo, mora di rovo | | | | gervuogės | | Päerdsbier, Schwaarzbier | | | | | | | | bjørnebær, bjønnbær, søtbjønnbær | | | | gewone braam, braam, bosbraam, braam soort | | jerzyna, jezyna, jezyna faldowana, jezyna krzewiasta | | amora-silvestre | | murul | | ежевика, ежевика сизая | | | | ostružina krovitá | | navadna robida | | björnbä, sötbjörnbär | | ostružiník obecný | | | | Rubus fruticosus |
| Étymologie latine | Du mot latin ruber, rouge ; les fruits, avant d’être complètement mûrs, sont de couleur rouge. |
| Étymologie française | La ronce des bois se nommait autrefois, en ancien français, la « meure », du latin morum. |
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| | Généralités | La ronce est une plante ligneuse et vigoureuse, de la famille des Rosacées ; elle est sarmenteuse épineuse, et peut dépasser les 4 m d’envergure. Elle pousse à lisière des bois d’Europe ou dans les jardins, souvent considérée comme une mauvaise herbe envahissante. Les feuilles caduques de 8 à 12 cm de longueur, sont divisées en cinq à sept folioles dentées, épineuses au revers. En été, apparaissent des petites fleurs blanches ou rosées qui s’épanouissent en corymbes. Elles sont suivies par des baies multiples, d’abord rouges, puis noires à maturité. | |
| Catégorie de plante |
| Port de la plante | De 1 à 3 mètres de diamètre. |
| Hauteur de la plante | De 1 à 2 m. |
| Remarques | Il ne faut pas confondre le fruit de la ronce avec la mûre, fruit du mûrier (Morus spp.), ni avec le fruit du framboisier noir (Rubus occidentalis). |
| Espèces semblables | |
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| Description de la racine | Ce sont des stolons arqués et rampant s’enracinant au contact du sol. Le pied de Ronce produit des turions (pousses qui ont l’aspect d’une jeune asperge). Ceux-ci grandissent rapidement et se transforment en longs rameaux sarmenteux couverts d’épines. La fructification se produit (sauf cas particulier d’espèces à tiges annuelles) sur les rameaux de 2 ans. Après cette fructification, les tiges meurent et se dessèchent, laissant la place aux jeunes rameaux. Le renouvellement est constant, ce qui explique la densité extrême des ronciers et leur « impénétrabilité ». |
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| | Description de la tige | Les tiges de la ronce ont des épines acérées : elles s’accrochent sur tout support et peuvent s’enraciner à leur extrémité. Elles sont épineuses, arquées, anguleuses. Elles s’enracinent souvent au bout des rameaux et forment ainsi un dense fourré très ramifié. Dans le cas de la Ronce, la présence d’épines semble répondre a deux préoccupations : la protection et la conquête de l’espace. La défense est assurées avec succès, car même si certains herbivores gourmands (chèvres, ânes, cervidés) se régalent des jeunes poussent et des feuilles de ronces, ils ne touchent pas aux tiges adultes ni aux vielles feuilles dont les nervures sont elles-mêmes garnies d’aiguillons acérés. La conquête de l’espace est, elle, facilitée par tous ces appendices recourbés, qui sont d’autant de crochets solides permettant à la plante de s’élever à plusieurs mètres du sol à la recherche de la lumière. Du coup elle ne se fatigue pas à fabriquer du bois et passe toute son énergie dans la production de rejets démesurément longs qui iront marcotter à plusieurs mètres du pied mère. |
| Couleur de la tige |
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| | | | | Couleurs des fleurs | Blanches, roses ou pourpres. |
| Parfum des fleurs |
| Pollen |
| Floraison | De juin à août. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Floraison | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | | | Pérennité |
| Plantation |
| Multiplication | La multiplication des ronces s’effectue par bouturage à bois sec en hiver ou marcottage par couchage au printemps, voire division de la souche ligneuse. |
| Croissance | Leurs tiges forment des arceaux qui vivent chacun pendant deux saisons : dans leur première année, ils ne produisent que des feuilles ; dans la seconde année, ils donnent des fleurs et des fruits. |
| Longévité |
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| | Milieux | | La ronce est présente dans les forêts, broussailles, haies, talus, bord des chemins et landes. |
| Sols | Compact (argile, limon). Sol sain filtrant (bonne terre de jardin). Très poreux (sableux). Acide (pH inférieur à 5,5), légèrement acide, alcalin (pH supérieur à 7). |
| Climats | | Espèce héliophile, supporte l’ombre, mais ne fructifie abondamment qu’en plein découvert. |
| Altitudes | | On rencontre la ronce jusqu’à 1 500 m. |
| Espèce associée | La Ronce joue si bien son rôle qu’elle revêt une importance écologique de premier ordre. Outre le fait qu’elle répare souvent nos excès, c’est aussi grâce à elle que la vie sauvage retrouve ses droits élémentaires dans les sites sinistrés, et que le retour à l’équilibre originel (le climax des biologistes) est possible. Elle répare nos excès en procurant rapidement un couvert végétal de bonne qualité à des sols mis à nu trop rapidement : c’est le cas lors de coupes rases en forêt. Elle redonne aussi au sol agricole où elle s’installe des qualités de structure et de texture correctes : les terrains abandonnés par l’agriculteur à la friche retrouvent ainsi un potentiel biologique perdu, le retour vers le stade forestier est alors possible. L’apparition du roncier permet aussi l’installation d’une faune riche et variée dans des milieux appauvris par la surexploitation agricole et la suppression systématique des haies. Alors qu’il faut une bonne dizaine d’années pour reconstituer une haie vive, le roncier se forme en deux ans à peine et déjà il offre le gîte à un lièvre qui dort paresseusement juste au-dessous du nid du muscardin, ce petit rat d’or ; ou bien c’est un couple de bruants jaunes qui profite de sa protection et nourrit sa nichée de quelques-uns des milliers d’insectes qu’elle accueille ; à moins que ce soit une pie-grièche qui vienne y larder ses proies sur ses épines vigoureuses … La tige creuse de la Ronce est elle aussi une aubaine pour de nombreux insectes qui viennent y accomplir une partie de leur métamorphose, se nourrissant de la moelle tendre de leur hôte. À l’abri de la frondaison dense du roncier les graines d’arbres vont pouvoir se développer en toute sérénité. D’abord parce que la Ronce rend le sol léger et meuble (la germination des glands, châtaignes, noisettes, s’en trouve facilitée) ; ensuite parce qu’elle soustrait les plantules de la vue et de la dent des prédateurs, enfin parce qu’elle oblige les tiges nouvelles à monter fièrement vers le ciel à la recherche de la lumière. Les forestiers connaissent si bien ses effets bienfaisant qu’ils l’ont nommée « la mère des Chênes ». Si l’homme n’intervient pas, le roncier va très vite se transformer en taillis avant de devenir, au bout d’une longue et lente évolution, une forêt vraie. |
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| | | Utilisations médicinales | | Les feuilles de ronce, desséchées, sont astringentes et toniques, légèrement antibactériennes et hypoglycémiantes. Elles s’emploient en gargarismes sous forme d’infusion (20 grammes par litre d’eau). Les fruits en grande quantité sont laxatifs et leur jus est astringent et dépuratif. Elle est traditionnellement utilisée pour les diarrhées légères et pour le soulagement temporaire de maux de gorge et des enrouements passagers, ainsi que pour le nettoyage des petites plaies, après un lavage abondant. |
| Utilisations culinaires | Fruits comestibles (mûres sauvages). La mûre est très riche en vitamines C, en fibres, en potassium, elle apporte 54 kcal/100 g. On l’emploie fraîche, en tartes, en gelées ou en confitures très parfumées, en sorbet, et en sirop. Plante également très appréciée des cervidés. Les feuilles sont riches en tanin galliques, en catéchiques, en vitamine C et en acides organiques. Les fruits sont riches en sucres, en pectiné, en tanins, en acides organiques, en vitamines A et C et en sels minéraux. Les graines sont riches en huiles grasses. Les jeunes pousses légèrement fermentées, sont infusées et donnent un thé, semblable au thé noir, dont l’arôme est très développé. Elle peut être ajoutée aux salades de légumes ou de fruits comme décoration. La mûre, qui constitue le fruit composé, est utilisée crue, nature, sucré, en salades de fruits ou en yaourts ou cuites en confitures, en gelées, tartes, sirops, sorbets, et cetera. Leur fermentation peut aussi donner un vin de mûres. Elles parfument aussi les liqueurs et les vinaigres. | Sirop de mûres | Presser des mûres lavées à plusieurs eaux pour les écraser au travers d’un tamis de crin (ou d’un torchon). Mettre on bassine le jus extrait avec 700 g de sucre pour 500 g de mûre. Faire Fondre le sucre et, dès que le sirop entre en ébullition, le Filtrer. Faire alors bouillir le sirop jusqu’à ce qu’il marque 31 au pèse-sirop. Le mettre chaud dans des bouteilles aseptisées, laisser reposer 24 heures et ne boucher qu’ensuite. | | Liqueur de mûre | Recueillir le jus d’un kg de mûres, 1 bol de framboises, et 1 de groseilles rouges en pressant les fruits dans un torchon. Pour 1 litre de ce jus, ajouter 700 g de sucre en poudre. Laisser fondre un peu et ajouter 1 litre 1/2 à 2 litres d’eau de vie à 50°. Laisser macérer pendant 3 semaines en remuant de temps en temps pour finir de fondre le sucre. Ce temps écoulé, filtrer pour mettre en bouteilles. On peut aussi la même liqueur avec des framboises mélangées d’un tiers de groseilles rouges. | |
| Utilisations économiques | | Les fleurs sont recherchées par les abeilles. |
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