| Le lièvre brun (Lepus europaeus) | |
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| Règne : animaux (Animalia) | Sous-règne : métazoaires (Metazoa) | Division : triploblastiques (Bilateralia) | Sous-division : deutérostomes (Deuterostomia) | Super-embranchement : chordés (Chordata) | Embranchement : vertébrés (Vertebrata) | Sous-embranchement : vertébrés à mâchoires (Gnathostomata) | | Classe : mammifères (Mammalia) | Sous-classe : euthériens (Eutheria) | Ordre : lagomorphes (Lagomorpha) | Sous-ordre : | Super-famille : | Famille : léporidés (Leporidae) | Sous-famille : | Tribu : | Genre : lièvres (Lepus [Linné, 1758]) | Sous-genre : | Espèce : Lepus capensis [Linné, 1758], Lepus capensis europaeus [Pallas, 1778] | Sous-espèce : | Nom commun : lièvre d’Europe | Nom populaire : lièvre, lièvre brun, rouquin, bouquin (mâle), hase (femelle) |
| | | | gemeiner Hase | | brown hare, common hare | | | | | | | | | | | | | | | | | | zec | | | | | | liebre comun | | | | | | rusakko | | lièvre | | | | | | | | | | λαγός | | mezei nyúl | | | | | | lepre | | | | | | | | | | | | | | | | | | haas | | | | lébre | | iepure de camp maro | | капский заяц, или толай | | | | zajíc polní | | zajec | | | | | | | | Lepus europaeus |
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| Généralités |
| Morphologie | Le lièvre est un mammifère à fourrure, au corps élancé et aux pattes arrière très longues et puissantes, queue tête ovale, oreilles très allongées. Les oreilles sont très longues (rabattues en avant, elles dépassent l’extrémité du museau) (de 12 à 14 cm) et mobiles. Le lièvre possède de grands yeux proéminents brun-rouge à pupille horizontale, placés latéralement. La queue blanche, courte et touffue, est portée recourbée sur le dos ou droite en arrière ; elle est noire sur le dessus. La distinction entre le mâle (ou bouquin) et la femelle (ou hase) est particulièrement hasardeuse à distance ; elle n’est pas toujours évidente l’animal en mains. Le lièvre mâle est appelé bouquin. La femelle est appelée hase. Un jeune lièvre appelé levraut naît en plein air dans le gîte (une dépression creusée au milieu d’herbes hautes). Chaque portée comptant habituellement deux ou trois levrauts est déposée dans un gîte différent. Il n’existe aucun moyen de distinguer le mâle de la femelle à distance et surtout pas le port de l’oreille. La distinction ne peut être faite qu’avec un animal tenu en main et par un examen des organes génitaux. La croissance du lièvre étant rapide, il est impossible de déterminer son âge par sa seule taille. La pesée du cristallin du lièvre mort permet cette détermination mais elle nécessite du matériel de laboratoire. Il est cependant facile de distinguer les jeunes des adultes en palpant une des pattes avant : le jeune lièvre n’a pas terminé son ossification avant l’âge de sept mois et porte sur la face externe du cubitus une petite bosse de cartilage. Il est caractérisé par des pattes arrières très développées (en cas de danger il peut courir à la vitesse de 60 km/h) et de longues oreilles à l’extrémité noire. Il conserve toute l’année une robe brun-roux avec sur le dos des terminaisons de poils noirs répartis en petites touffes. Le mâle a le corps plus petit, la tête plus longue et les épaules plus rouges que la femelle. La femelle a trois paires de mamelles. | Longueur | De 47 à 87 cm queue comprise. | Queue | De 7 à 11 cm. | Oreilles | Jusqu’à 15 cm. | Longueur du pied postérieur | De 11 à 15 cm. | Hauteur au garrot | 30 cm. | Poids | Entre 4 et 6 kg. Son poids moyen est de 3,6 kg. |
| Coloris | Pelage brun-roux avec des nuances noires sur les parties supérieures ; épaules, cou, flancs plus roussâtres que le dos ; face interne des pattes, ventre et dessous de la queue blancs ; poitrine et reins roussâtres. Le lièvre porte d’importantes moustaches noires et blanches. Le pelage varie du fauve au gris brun ; il est généralement plus clair dans les régions sèches et plus foncé dans celles dont le climat est humide. |
| Capacités physiologiques | Vitesse : 65 km/h Le lièvre est capable d’effectuer une course rapide, avec des pointes à 65 km/h. Le lièvre subit deux mues par an: celle du printemps, plus longue (de février à juin-juillet) et celle de l’automne qui débute peu après la première. Le pelage d’hiver peut être plus gris que celui d’été, rougeâtre à taches grises, surtout sur l’arrière-train. Les deux mues débutent par le dos, progressent le long des flancs et des membres, et s’achèvent par la tête et la queue. Il nage bien. Il voit et entend bien. |
| Remarques |
| Espèces semblables | Le lapin de garenne. La différence entre le lièvre et le lapin est que le lapin à un corps rondelet, pattes moins longues, oreilles plus courtes et sans taches noires aux extrémités, poids moyen de 1,5 kg. |
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| | Le lièvre est généralement silencieux, mais il possède une voix perçante. Blessé ou apeuré, il crie comme un enfant. Il menace en grinçant des dents en signe d’alerte. Irrité, le lièvre tambourine avec les pattes antérieures. Le mâle grogne quand il parade et se bat contre ses concurrents. Les cris d’appariement du mâle et de la femelle sont différents. |
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| | Le lièvre est solitaire ou occupe son domaine vital avec plusieurs congénères. C’est un animal sédentaire. Le domaine vital couvre environ 300 hectares (adultes). À l’époque du rut (printemps), des rassemblements ont lieu au cours desquels les mâles se battent (boxent) pour les femelles. Actif toute l’année, il se déplace par bonds et peut atteindre 60 à 70 km/h à la course. Crépusculaire et nocturne, c’est en en début et en fin de nuit qu’il est le plus actif. Dans la journée, il se tient couché dans une petite excavation parmi les hautes herbes appelée « gîte » qu’il creuse dans le sol, à découvert, ou sous un buisson et de grandes herbes, la même pouvant servir plusieurs fois. Il arrive de voir un lièvre, dérangé, mais non poursuivi, s’éloigner à une certaine distance, puis se dresser sur ses pattes de derrière, exactement comme un lapin, et regarder tout autour de lui en agitant et en faisant claquer ses oreilles. Il fréquente régulièrement les mêmes coulées et emplacements de bains de soleil. Quoi qu’on ait pu écrire sur lui, le lièvre n’est pas un animal craintif : tout chasseur a pu contempler de près un lièvre au gîte. Dans les campagnes, le lièvre vient souvent manger les légumes dans les jardins potagers, à la porte même des fermes. |
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| Maturité sexuelle | La maturité sexuelle a lieu à la fin de la 1re année de vie (de 4 à 6 mois chez les femelles nées en début d’année). |
| Parade nuptiale | La saison des amours du lièvre commence dès la fin de décembre. La cour faite à la femelle et le comportement agressif des mâles (luttes, poursuites, sauts, etc.) atteignent leur sommet au début du printemps. À cette époque, les bouquins se livrent entre eux des combats sans merci : debout sur les pattes arrières, ils se frappent avec les pattes antérieures, et souvent certains sont mutilés ou castrés par leurs rivaux. Mais cette humeur combative peut les mettre en danger : en effet, ces joutes, qui commencent au cours de la nuit, durent encore lorsque le jour paraît ; les lièvres sont ainsi surpris par le jour loin de leur gîte ; ils se tapissent alors comme ils peuvent pour passer la journée là où ils se trouvent. |
| Accouplement | La période de rut est variable selon la région. En Europe, l’accouplement a lieu de janvier à août. |
| Gestation | La gestation dure 6 semaines (42 jours en début de saison à 45 jours à la fin). Cette espèce présente le phénomène de superfétation: la femelle peut s’accoupler avant même de mettre bas une première portée et, durant quelques jours, elle porte des embryons et des jeunes prêts à naître. Ceci explique la succession des portées en un délai plus court que la durée de la gestation. |
| Mise bas | Les mises-bas surviennent entre janvier et octobre. Suivant certains auteurs, elle espace ses petits les uns des autres, d’une cinquantaine de mètres, en les mettant au monde. Elle les dépose auprès d’un point de repère (chardon, touffe d’herbe, etc.), mais toujours en dehors des fourrés, des haies et des broussailles. Le levraut reste sur place et ne bouge pas. Dès que le soleil est couché, la hase vient donner à téter à ses petits ; pendant la première semaine, elle vient également pour la tétée vers midi. Si un danger menace ses petits, elle les déplace, comme le ferait une chatte, en les prenant par la peau du cou. |
| Portées | Une portée comprend de 1 à 6 petits (levrauts), généralement 1 à 2 en début de saison et jusqu’à 4, 5, 6 durant la période ou les jours sont les plus long. Ils pèsent de 90 à 130 g. Ce fort taux de reproduction permet de compenser les pertes dues aux prédateurs, aux maladies, aux intempéries (hivers rigoureux, printemps froids et humides) et à la chasse. Les petits nés avant la mi-mars peuvent se reproduire avant la fin de l’année. |
| Nourrissage | Les levrauts sont allaités 3 semaines et commencent à manger un peu d’herbe vers 3 ou 4 jours. |
| Ouverture des yeux | Les levrauts ont les yeux ouverts à la naissance, un pelage complet ; ils sont capables de se déplacer au bout de quelques instants. Ils peuvent utiliser leurs membres très tôt après la naissance et occuper leur propre gîte près de celui de la mère. |
| Sevrage | Les levrauts sont pleinement autonomes à un mois. |
| Émancipation | À 3 ou 4 semaines, ils s’émancipent. |
| Prédateurs | On ne dispose que peu d’informations quant aux prédateurs. Les adultes peuvent être la proie des renards, des chats sauvages, des hiboux grand-duc et aigles royaux, des belettes, des hermines, des chiens et chats domestiques errants et des oiseaux prédateurs moyens (chouette hulotte, buse et corneille noire), mais ceux-ci s’attaquent surtout aux levrauts. La femelle se battra si ses petits sont menacés. Il arrive que les lapins s’attaquent aux lièvres. Le lièvre est surtout la proie de l’homme. C’est un animal gibier très important. Le lièvre échappe à ses prédateurs soit en se tapissant dans la végétation basse, soit par une fuite rapide. Quand il est attaqué, sa seule chance de salut est la fuite. Son comportement est toutefois différent en plaine ou dans les bois. En plaine, il file droit devant soi pour essayer de gagner le plus rapidement possible un couvert (luzerne, betterave, maïs, vigne, haie, etc.). Une fois là, il use de toutes ses ruses (comme dans les bois) : il ordonne sa course, recoupe sa voie, revient en arrière. Souvent, il sort du bois, fait un grand tour en plaine en essayant de mettre en défaut ses poursuivants et revient dans le bois. Parfois même, après de multiples feintes, il revient sur les chiens et se tapit. L’espèce subit de fortes pertes durant les hivers neigeux. Le lièvre est vecteur de la tularémie (maladie contagieuse pour l’homme). C’est cependant le virus hémorragique (EBHS) qui réduit le plus fréquemment ses effectifs. |
| Longévité | Elle est comparable à celle du chien (une douzaine d’années). |
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| L’alimentation est variable selon la saison, mais son régime alimentaire est exclusivement végétarien : plantes herbacées, semences et plantes des bois, des champs, des prés, des vignes ; céréales, baies, champignons, légumes, grains, racines, carottes, laitues, navets et autres légumes ; herbe, trèfle, laiteron, chicorée, fleurs de jardin, campagnols. Il ne s’attaque aux écorces des jeunes arbres qu’en cas de disette, par hiver rigoureux. Il fait des dégâts dans les pépinières en rongeant les pousses et l’écorce. Il fait des dégâts très importants dans certaines cultures florales comme l’œillet qu’il ravage complètement. Il adore couper les tournesols alors qu’en élevage il les délaisse. Le lièvre est un animal nocturne : c’est la nuit qu’il recherche sa nourriture. En pleine campagne, le lièvre se nourrit de 19 heures à 7 h du matin. Il s’écarte de 1,5 à 3 km du gîte, mais peut aller beaucoup plus loin la nuit, pour se nourrir. Comme le Lapin de garenne, il remange certaines de ses crottes (caecotrophies) qui sont molles, informes et émises le jour (période de repos) et les digère une 2e fois. | Dégâts aux cultures | Lorsque la densité de population est élevée, le Lièvre peut causer des dégâts dans les jeunes plantations forestières et dans les cultures : Trèfle, Luzerne, Betterave, semis de céréales, Maïs, Pois, jeunes plants de Chou, Vigne (ébourgeonnement), cultures légumières, Tournesol. | |
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| | | Gîte | Le lièvre n’organise jamais son gîte dans la journée ; il creuse ce gîte, suivant le temps et la saison, soit dans les buissons et les haies, soit dans les herbes, soit à l’abri des mottes de terre, soit dans les vignes. Seul son dos émerge, et, bien souvent, il faut avoir l’œil très exercé pour le découvrir. Par temps sec, il recherche l’ombre et une certaine fraîcheur ; son gîte est alors établi dans les couverts frais : luzerne, maïs, trèfle, betterave ; lorsque ceux-ci sont assez denses, le gîte est toujours près de la bordure, pour permettre à l’animal de prendre le large rapidement en cas de danger. On le trouve également dans les haies vives assez épaisses. Si l’année est très sèche, le lièvre gîte dans les couverts en bordure de l’eau (rivière, ruisseau, étang). Lorsque toute la superficie d’une région est boisée, il préfère les cépées très feuillues. Par temps humide, quand les couverts sont trempés, il gagne les labours, les friches et les chaumes. Les gros ronciers, les vieilles carrières, les talus ont également sa faveur. Il établit alors son gîte en tâchant de se protéger du vent par un rempart naturel. En hiver, il gîte parfois sous la neige. |
| Altitudes | | On le trouve en plaine, sur les collines et en montagne jusqu’à 2 000 m (cohabite localement avec le lièvre variable). |
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| Répartition globale | L’espèce est répartie en Eurasie et Afrique. L’aire de répartition du lièvre s’étend de la Finlande méridionale et de la Suède à la Méditerranée, vers l’est jusqu’en Asie occidentale, en Asie mineure et en Perse. On le trouve partout en Afrique. Il a été introduit en Australie, en Nouvelle-Zélande, aux États-Unis, en Amérique du sud et sur quelques îles (p. ex. Irlande, Maurice, la Barbade, Guadeloupe). En France, il est présent dans tous les départements et sa densité est variable selon les régions, le milieu et l’activité cynégétique. |
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