Le renard est le carnivore le plus abondant et le plus largement répandu dans le monde. Il vit dans l’hémisphère nord de l’arctique à la zone subtropicale, il a même été introduit en Australie.
Le renard roux présente un aspect caractéristique, avec un corps élancé, un museau allongé, de grandes oreilles triangulaires portées dressées, noires en arrière et une longue queue touffue, en panache, généralement plus ou moins blanche au bout. La coloration du pelage est généralement brun-roux, mais il peut varier du beige au brun et au roux vif. Le renard présente des taches blanches au niveau de la gorge, de la poitrine et des côtés du ventre.
Pour les amoureux de la nature que nous sommes, le renard est une source d’émerveillement. C’est un bel animal particulièrement gracieux d’aspect. Il a une élégance et une allure souple et légère qui font penser à celles d’un félin.
Morphologie
La tête du renard est allongée avec un museau étroit, ses grandes oreilles plantées droites sur son crâne sont très sensibles au son. Sa queue très touffue est très longue avec 35 cm. La longueur moyenne de l’animal est de 0,70 m pour un poids compris entre 4 à 10 kg.
Pattes antérieures longueurs 5 cm largeur 4 cm.
Pattes postérieures plus petites Les griffes s’impriment en avant des pelotes. En hiver des poils poussent entre les coussinets et donne à l’empreinte une plus grande taille et une empreinte moins lisible. En condition de déplacement normal la longueur du pas est de 50 à 70 cm et la voie de 5 à 6 cm.
42 dents.
Longueur
Longueur totale 90 à 120 cm.
Queue
De 35 à 50 cm.
Hauteur
Hauteur au garrot : de 30 à 40 cm.
Poids
Poids moyen de 6 à 7 kg (au maximum 10 kg).
Coloris
Capacités physiologiques
Intelligent et rusé, il chasse efficacement. Le renard court et bondit avec aisance, c’est aussi un bon nageur. Il se déplace sans bruit et ses sens sont très développés. Essentiellement nocturne, mais pas uniquement, il s’adapte facilement aux saisons et aux changements de ses conditions de vie.
C’est un excellent marcheur. En général, il trotte à une vitesse variant de 6 à 13 km/h mais peut foncer à 60 km/h sur de brèves distances. Il saute ou nage également sans difficultés.
Le renard peut faire des bonds de plus de 3 mètres en longueur et franchir des obstacles de plus de 2 mètres de hauteur.
Le renard est un piètre grimpeur, mais il est capable de grimper aux arbres pour s’assoupir ou y chercher de la nourriture.
Le renard est un animal nocturne et crépusculaire, parfois diurne en été quand il n’est pas dérangé. Dans les agglomérations, il est actif la nuit si le trafic est faible.
C’est un animal social qui vit souvent en clan, composé d’un mâle pour plusieurs femelles (maximum six). Ces femelles sont probablement apparentées et il s’établit entre elles une hiérarchie, les dominantes pouvant être les seules à se reproduire. Lorsque plusieurs femelles d’un groupe mettent bas simultanément, elles peuvent réunir leurs petits et les allaiter collectivement. Celles qui ne se reproduisent pas peuvent servir d’aides en gardant les jeunes, les nourrissant et en jouant avec eux.
C’est un coureur endurant et compétent qui chasse généralement seul. La surface parcourue dépend de l’abondance des proies, des emplacements disponibles pour le terrier et de la structure du paysage. Si quelques proies sont tuées en trop, le renard les cache et se souvient fort bien de l’emplacement où il les a mises ; il s’agit là d’une adaptation à l’irrégularité des ressources alimentaires.
Son territoire varie de 50 à 600 ha, qu’il marque avec ses crottes et son urine ou avec la sécrétion des glandes situées entre les doigts de ses pattes. Ces empreintes olfactives, outre le fait d’informer ses congénères sur son domaine vital, facilitent l’orientation du renard qui les a émises durant la nuit. Ce marquage odorant est déposé de façon visible dans le territoire, mais surtout dans les lieux fréquentés et notamment le long des chemins. Mâles et femelles lèvent la patte, mais le marquage avec l’urine est parfois le fait des seules femelles dominantes. Les femelles dominées et les jeunes des deux sexes s’accroupissent pour uriner. Le mâle projette parfois son urine sur d’autres membres du groupe, surtout sur les femelles.
Le renard dispose de nombreux types de communications vocales extrêmement élaborées. On peut l’entendre crier, cliqueter, glapir, japper, ou aboyer. Au moins 28 émissions vocales différentes ont été dénombrées. On parvient même à distinguer certains renards à leur voix. Plusieurs sujets peuvent donner de la voix simultanément. Un aboiement brusque et monosyllabique est utilisé en signe d’avertissement pour les jeunes lorsqu’un danger a été repéré. Les cris aigus sont attribués aux femelles mais les mâles crient aussi parfois, surtout pendant le rut en janvier-février. Les cliquètements manifestent l’agressivité et les gémissements traduisent la soumission.
Le renard utilise également les expressions de son corps pour communiquer avec ses semblables. La position des oreilles, de la queue, du corps et diverses expressions indiquent l’humeur de l’animal. La gueule largement ouvertes, les lèvres retroussées et les oreilles abaissées latéralement constituent, chez le renard roux comme chez le chien domestique, un signal menaçant. La soumission extrême se manifeste par les oreilles rabattues en arrière, la gueule ouverte et lèvres rétractées mais non retroussées. La queue agitée de gauche à droite témoigne du salut d’un dominé à un dominant. Lors des disputes, le dos est voûté et l’arrière-train est tourné vers l’agresseur qui arrive. Si la bagarre se déclare, les deux combattants se dressent sur leurs pattes postérieures en poussant mutuellement aux épaules avec leurs pattes antérieures, la gueule ouverte.
Dans un clan, seule une femelle ou deux se reproduit. Lorsque les deux renardes ont des petits, elles partagent alors un même terrier. Les autres femelles qui ne se sont pas reproduites, peuvent nourrir, lécher et s’occuper des jeunes et éventuellement les adopter s’ils deviennent orphelins.
Territoire de 400 à 500 ha en moyenne.
Parade nuptiale
Pendant la période d’accouplement qui a lieu de décembre à février, les couples se forment et poussent des aboiements et des hurlements très sonores.
Accouplement
Le rut a lieu de janvier à février.
Gestation
La gestation dure 50 à 60 jours (53 jours en moyenne).
Mise bas
La mise bas a lieu entre mars et mi-avril.
La femelle donne naissance dans son terrier à une portée comportant la plupart du temps 4 à 6 petits, parfois plus dans des cas exceptionnels.
Portées
Il y a 3 à 9 renardeaux par portée (souvent 4 ou 5). Les petits sont aveugles à la naissance et pèsent 90 à 120 g.
L’abondance de la nourriture influe sur l’importance de la portée et l’absence – ou non – de la reproduction.
Nourrissage
Les renardeaux tètent pendant un mois. Les deux parents s’occupent des petits et jouent avec mais c’est surtout le père qui chasse et la mère qui les nourrit de gibier prédigéré.
Ouverture des yeux
À la naissance, les nouveau-nés, revêtus d’un pelage laineux gris, pèsent 100 grammes. Ils sont aveugles et sourds, mais ouvrent les yeux et commencent à entendre à 2 semaines, âge auquel percent aussi les dents de lait. La face devient rousse à 4 semaines quand le museau s’allonge. La denture de lait est complète à 7 ou 8 semaines. À cet âge, le petit ressemble en plus petit à l’adulte, son pelage est encore un peu duveteux et il porte une marque noire entre l’œil et le coin de la gueule. Il faudra attendre plus de 6 mois, pour qu’il ressemble à l’adulte.
Sevrage
Émancipation
Les petits sortent du terrier vers 4 semaines et sont indépendants à 4 mois.
Les petits commencent à manger de la viande dès l’âge de 4 semaines environ. Le mâle participe à l’éducation des petits en rapportant des proies à sa famille., mais cela n’est pas toujours le cas, en déposant les aliments à l’entrée du terrier où la femelle reste 2 à 5 jours après la mise bas. Le sevrage se fait vers 6 semaines (à 12 semaines au maximum). Après le sevrage, les adultes apportent de la nourriture aux jeunes (rôle du mâle variable également à ce stade).
À 2 ou 3 mois, la femelle reste progressivement davantage au-dehors pour échapper aux sollicitations des jeunes au terrier, les jeunes sortent alors régulièrement de leur abri ; ils testent par des jeux intensifs leur capacité à survivre sans assistance. Le mâle joue avec eux et les lèche. Les jeunes restent avec leur mère jusqu’à l’automne. Quand ils ont atteint l’âge de 5 ou 6 mois, les jeunes, devenus définitivement autonomes, commencent à quitter le domaine vital familial. Ils ont atteint leur maturité sexuelle à 10 mois et se dispersent alors entre octobre et janvier. Ils peuvent aller jusqu’à 250 km de leur territoire d’origine, mais le plus souvent, ils ne dépassent pas 5 à 10 km. Les mâles se déplacent plus que les femelles. Le pourcentage de sujets des deux sexes qui se dispersent varie selon le milieu et peut-être l’importance de la mortalité due à la rage et à l’homme. Presque tous les mâles se dispersent ; pour les femelles, la proportion va de 30 à 8 % selon le milieu.
Ils grandissent jusqu’à 6 mois et sont adultes à 9 mois.
Le renard est le vecteur de maladies transmissibles à l’homme et aux animaux domestiques : rage, leishmaniose, échinococcose alvéolaire, trichinose et gale.
La gale peut tuer le renard qui, en se grattant, perd de la fourrure et peut mourir de froid.
La rage, localisée dans la moitié Est, est un facteur de mortalité important pour cette espèce.
Longévité
De 10 à 12 ans.
La longévité maximum connue dans la nature est de 9 ans. La mortalité peut atteindre 8 % la première année. Dans les populations où la mortalité est forte, près de 5 % des sujets peuvent avoir moins d’un an et peu dépassent 3 ans. Lorsque la mortalité est plus faible, il y a 1 % de sujets de première année et 6 % ont 5 ans et plus. Les sujets qui s’éloignent de leur lieu de naissance ont une espérance de vie inférieure à celle de ceux qui y restent (les petits mâles et les femelles des grosses portées ont plus tendance à s’éloigner).
Cause de mortalité : La chasse, l’empoisonnement (il est sensible aux pesticides), le trafic routier.
Le renard est un opportuniste et son alimentation varie au fil des saisons. Il est capable de profiter d’aliments variés et nouveaux. Mais l’essentiel de ses repas est constitué avant tout de petits rongeurs. Il capture aussi d’autres petits mammifères pouvant atteindre la taille d’un lièvre ou d’un lapin, mais comme tout prédateur ses proies sont d’abord les animaux affaiblis par la maladie ou tout autre handicap, jeunes animaux (faons de chevreuil, agneaux). Ce prédateur tue aussi le hérisson.
Le renard consomme énormément de vers de terre, pris à la surface du sol par les nuits chaudes et humides. En été et en automne, il apprécie les fruits tombés (cerises, pommes, prunes, etc.) et les baies (raisins, myrtilles, framboises, surtout des mûres). Il exploite les dépôts d’ordures et mange les charognes déposées par les éleveurs et tout cadavre trouvé sur son chemin.
Occasionnellement, il mange aussi des oiseaux (2 % du régime alimentaire), en particulier les animaux dits « de tir » lâchés par des sociétés de chasse. Il lui arrive de capturer des reptiles (lézards), poissons, insectes (guêpes, sauterelles) ou des escargots.
Opportuniste
Le renard est classé parmi les carnivores mais c’est en réalité un omnivore assez opportuniste. Il se nourrit de presque tout et ce gourmand peut aussi se révéler gourmet. Les petits rongeurs (mulots, musaraignes, campagnols …) et les taupes constituent l’essentiel de son alimentation. Il consomme aussi hérissons, lapins, oiseaux, œufs, écureuils, cadavres, amphibiens, insectes. En dehors de cette alimentation carnée, il mange aussi volontiers les fruits sauvages, mûres, fraises, myrtilles … Il fréquente aussi la ville et fouille les poubelles bien plus souvent qu’on ne le pense.
Ce canidé s’est adapté à des habitats très variés d’altitudes allant du niveau de la mer à la haute montagne (jusqu’à 2 500 m). On le rencontre dans la campagne cultivée, les broussailles, les forêts, les bosquets, les haies, les prairies, les landes, les dunes. Il peut même pénétrer parfois dans les faubourgs des villes et dans les espaces verts des grandes villes pour y trouver sa nourriture, mais la majorité des renards roux vit en forêt. Il fréquente aussi les grandes plantations de résineux pour autant que la végétation herbacée subsiste, pour qu’elles lui servent surtout de retraite.
Le renard vit en plaine comme au bois, se rapprochant des villes.
Territoire
L’étendue de son territoire est proportionnelle aux ressources nutritives de celui-ci.
Gîte
Le renard vit dans un terrier, situé en terrain sec, qu’il creuse lui-même. Il lui arrive aussi de s’installer dans un terrier du blaireau qu’il modifie. Il cohabite parfois avec ce mustélidé. Le terrier se trouve généralement dans un talus mais aussi quelquefois dans une crevasse de rocher, sous une grosse canalisation. Son abri comprend plusieurs galeries creusées jusqu’à 3 ou 4 mètres de profondeur, qui ont souvent plusieurs orifices (de 2 à 4). Le terrier n’est occupé de façon régulière que par la femelle qui a des petits, bien qu’elle puisse les mettre au monde à l’air libre dans les broussailles. La pièce où les jeunes naissent est tapissée de poils de la renarde.
Tous les terriers, même avec des traces de forage, n’ont pas toujours réellement un occupant, car dans la journée, le renard s’abrite et se repose dans un éboulis, un tas de bois, sous des racines, dans un fossé.
Squatter à l’occasion
Le renard roux est doté d’une épaisse fourrure qui est plus sombre et plus fournie en hiver. Il habite dans une tanière qu’il a creusée lui-même mais il peut arriver qu’il déloge lapins ou blaireaux pour squatter leur logis. Il peut aussi cohabiter avec ces derniers sans problèmes. La tanière comprend plusieurs chambres et un garde-manger à deux issues. La femelle tapisse un recoin avec ses propres poils et ce nid douillet accueillera ses petits.
Altitudes
Ce canidé s’est adapté à des habitats très variés d’altitudes allant du niveau de la mer à la haute montagne (jusqu’à 2 500 m).
Lapin, lièvre, volailles, faons de chevreuil, agneaux.
Ce sont ses expéditions dans les poulaillers qui le rende moins sympathique.
Le renard : un nuisible ?
À la campagne, le renard est souvent considéré comme un animal rusé, méchant et cruel à cause de son habitude de tuer plus qu’il ne lui en faut lorsqu’il parvient à s’introduire dans un poulailler ou dans un élevage de faisans. Ce comportement s’explique probablement par celui de ses victimes qui ne fuient pas, c’est pourquoi le renard n’aurait pas une réaction adéquate car cette situation est rarissime dans la nature.
Des mesures adaptées permettent de limiter grandement les risques dans les élevages. Une bonne protection des enclos est indispensable. De même l’utilisation de répulsifs (goudron d’os par exemple) est aussi très efficace, pour lutter contre la prédation des volailles.
Certaines administrations jouent la carte de la pédagogie et donnent les indications de bon sens. Ainsi la Direction de l’Agriculture des Vosges rappelle aux propriétaires d’élevages que « les prédations peuvent être réduites par des mesures préventives : les volailles enfermées le soir dans un local bien clos ou à l’intérieur d’un poulailler entouré d’un solide grillage seront à l’abri du renard ». L’administration note aussi le rôle régulateur du renard puisqu’il prélève des animaux blessés, malades ou se nourrit d’animaux morts.
La Liberté de l’Est, 21 août 1996.
De même, des études menées récemment pour comprendre la « nocivité » du renard ont montré que ses dégâts dans les élevages (notamment sur les agneaux) et en ville où les chats domestiques ne sont guère menacés, sont faibles, mais qu’il peut concurrencer sérieusement les chasseurs pour leurs gibiers d’élevage.
Ces gibiers, surtout des faisans, des perdrix ou des lièvres sont élevés en captivité et relâchés par les chasseurs pour le plaisir de les tuer. Ces animaux, ont perdu la capacité à pouvoir s’adapter rapidement à la vie sauvage et ils deviennent alors des proies faciles pour le renard. La loi du moindre effort les lui fait préférer aux animaux de souche sauvage qui connaissent bien leur territoire, sont aux aguets, et ne deviennent proies qu’après un accident, ou une maladie. Le problème de la prédation du gibier est donc la pratique des lâchers de tir et non le renard lui même.
Même certains chasseurs reconnaissent l’utilité de ce prédateur
Le Chasseur de l’Oise (décembre 1996) indique que le renard « mange beaucoup de souris et de mulots ce qui le rend utile dans l’équilibre de la faune ».
De plus la consommation de très nombreux campagnols par jour favorise la pousse de l’herbe dans les pâtures, ce qui fait du renard un auxiliaire des paysans qui pratiquent l’élevage de plein air.
Depuis longtemps, des chasseurs plus observateurs et plus réfléchis que la majorité, ont pris le parti de cesser les destructions de carnivores sans avoir à le regretter. Un témoignage en ce sens figure même dans Le Chasseur français (août 1955, p. 107). Et d’autres revues de chasse publient parfois des articles intéressants fustigeant la responsabilité de l’homme. « Le syndrome du bouc émissaire » Sous ce titre J. Launay précise dans La revue nationale de la chasse (octobre 1990) : « en détruisant des milliers de petits rongeurs, le renard est un allié précieux pour l’agriculteur ».
Et dans « Le petit livre vert des chasseurs » n° 15 - 1992, Pierre Daillant, président de l’Union nationale des fédérations départementales des chasseurs, explique que « La prédation est un acte naturel : la vie ne peut s’entretenir qu’à travers la mort… Tout être vivant à l’état sauvage a un rôle à jouer y compris celui d’éliminer les plus faibles parmi les individus d’autres espèces pour maintenir les populations en bonne santé ».
Dans la revue « Connaissance de la chasse », n° 240 d’avril 1996, on peut lire : « c’est une utopie de croire que les populations de perdrix redeviendront abondantes en faisant disparaître les prédateurs. Les prédateurs prélèvent ce qu’ils doivent prélever, jouant ainsi leur rôle. Le pire des fléaux est l’appauvrissement du milieu ».
Les scientifiques ont eux aussi leur opinion sur la nuisibilité du renard.
« On connaît de nombreux exemples où de fortes populations de renards coexistent avec des densités importantes de gibier. »
Informations Techniques des Services Vétérinaires n° 64
Le vétérinaire C. Bougerol explique :
« 6 à 10 000 petits rongeurs par an, voilà ce que mange un renard ! Nous sommes donc loin du « mangeur de poules » tellement détesté…. Il n’en capture guère dans les endroits non grillagés. Il en va de même de la volaille-gibier inconsidérément « relâchée » dans les bois et les guérets. Le renard se contente d’exercer son rôle de prédateur-nettoyeur ».
Deux spécialistes de la biologie du renard, C. Rivals (Univ. de Toulouse) et Marc Artois (Lab. D’Études sur la pathologie des animaux sauvages de Malzéville) exposent les conclusions auxquelles ils sont parvenus : « Depuis toujours le renard est considéré comme un nuisible. Cette opinion est maintenant battue en brèche grâce aux études des zoologistes et éthologues : chaque renard est le destructeur de quelques milliers de rongeurs par an, particulièrement nuisibles, et de quelques lapins et volatiles le plus souvent maladroits ou malades. Dans l’équilibre du milieu, il participe donc tout naturellement à la lutte pour la vie, à la sélection des meilleurs et à l’élimination des faibles, des malades et des morts, évitant pullulation ou épidémies. Ce rôle de « policier sanitaire » a été maintes fois souligné compris par les plus grands chasseurs ».
Bulletin de l’INRA, n° 29, décembre 1996.
Le renard et la rage
Le renard a été persécuté car il a été considéré comme le principal vecteur de la rage en Europe. Haï des chasseurs souvent mal informés, il est victime d’un massacre à chaque ouverture. En France, 24 000 renards ont été tués en 1 969 et 82 000 en 1970, suite à la réapparition de cette maladie. Le gazage et le tir, longtemps employés pour réduire les effectifs du Renard et empêcher l’extension de la maladie, n’ont eu aucune efficacité. Cette réduction drastique des populations de renards a été inefficace, car ce n’était pas la bonne stratégie. Seule l’utilisation intensive d’un vaccin oral inclus dans des appâts largués par hélicoptère a réellement été efficace pour éradiquer cette maladie. Dès 1978 la Suisse vaccine ses renards mais il faut attendre 1986 pour que la France l’imite. Depuis la rage a peu à peu disparu de France.
Durant l’épidémie de rage, qui sévit en Europe surtout entre 1 970 et 1980, chaque année des centaines de milliers de renards ont été touchés par la maladie, mais ils représentaient probablement moins de 1 % de ceux qui en mouraient.