La buse variable doit son nom à ce que son plumage est plus ou moins foncé selon les individus : il peut aller du brun le plus foncé au plus clair, mais sa couleur typique est le brun foncé avec une zone claire à la poitrine.
Étymologie germanique
En allemand, la buse est nommée « Mausebessard », la « buse des souris ».
Bien que de taille moyenne, la buse variable est le plus grand des oiseaux de proie que l’on peut voir de manière régulière. Elle est le plus souvent aperçue en vol ou perchée sur des piquets de clôture, et ne s’observe que rarement au sol.
Morphologie
La buse a une stature trapue et massive.
La tête et le cou sont massifs, avec une tête rondelette qui dépasse de peu le bord antérieur des ailes.
Les ailes sont larges, mais assez longues, souvent relevées en V en vol plané, quand l’oiseau est vu de face et tournoie.
La buse variable a une queue assez courte, arrondie en large éventail en vol plané, avec plusieurs barres transversales, foncées, étroites et serrées.
Les sexes sont semblables, la femelle étant un peu plus grande et plus lourde que le mâle.
Longueur
De 51 à 57 cm.
Envergure
De 113 à 128 cm.
Hauteur
Poids
Femelle : de 700 à 1 200 g.
Mâle : de 550 à 850 g.
Iris
Iris brun noisette, quelquefois jaunâtre.
Bec
Bec crochu, se recourbant depuis sa base.
Bec plus long que la moitié de la tête.
La base est est couverte de poils raides.
Le bec est brun noir, brun cendré, plus pâle à la base.
Plumage
Une nette plage pâle se présente à la base des primaires.
Patte
Les pattes possèdent de solides serres avec lesquelles les proies sont saisies.
Les plumes entourant les pattes sont caractéristiques des grands oiseaux de proie.
Les tarses sont nus et forts, les doigts et les ongles assez robustes.
La cire, les tarses et les doigts sont jaunes.
Coloris
Il est quasiment impossible de reconnaître la buse grâce à la couleur de son plumage : celui-ci peut varier selon les individus.
Autour des types moyens qui ont le dessus brun terreux et le dessous panaché de brun et de noir, toutes les nuances intermédiaires existent entre l’oiseau presque blanc et celui qui est d’un brun noir quasi -uniforme. On note cependant la fréquence d’une zone claire en croissant sur la poitrine, lui valant les noms de « buse barrée » ou de « buse à poitrine barrée ».
La buse variable doit son nom à la vaste gamme de plumages qu’elle peut revêtir : tous les intermédiaires, du blanc presque pur au brun sombre uniforme, la plus commune. Dans certaines régions de France, elle est même désignée sous l’appellation de « buse changeante ».
La coloration n’a rien à voir ni avec l’âge, ni avec le sexe, ni avec la zone géographique d’où l’oiseau est originaire.
Quand la buse variable est perchée, son plumage apparaît très brun.
Le dessus est en général brun sombre ou teinté de roussâtre.
Le dessous, sous le corps et les ailes, est très variable, allant du brun noir au blanchâtre uni, barré ou tâché de sombre ou de clair.
Des jeunes d’un même nid peuvent se montrer très différents mais ni l’âge, ni l’hérédité immédiate ne semblent influencer la livrée de la buse, bien que les tendances régionales vers certains types soient reconnaissables (Paul Géroudet, 1979).
Les oisillons ont la peau rose brunâtre et de longs duvets gris foncé sur la tête et le dos.
Gosier rouge brique, pointe et côtés de la langue blanchâtre, bourrelets du bec jaune pâle.
Poids : 1,6 g.
Le plumage juvénile diffère de celui de la femelle par le tête plus brune et la face supérieure plus jaunâtre ; dessous rayé longitudinalement de brun noir.
Iris brun foncé.
Pattes brun clair.
Capacités physiologiques
Remarques
Il existe trois critères pour identifier la buse variable :
en vol, ses ailes sont larges, sa queue courte, en éventail et arrondie, sa tête parait forte et peu détachée du corps (le cou est petit) son vol paraît lourd, et lorsque le vent est assez fort il peut lui arriver de chasser en vol stationnaire au dessus des champs.
à l’affût, sur un piquet, sa silhouette est massive le plumage strié de sa poitrine est plus clair et forme un croissant.
on la voit fréquemment sur le bord des autoroutes, attendant qu’une de ses proies se fasse écraser, pour ensuite aller la chercher.
Espèces semblables
La buse variable est l’un des rapaces les plus communs de nos régions ; pourtant c’est un oiseau qu’il est facile de confondre avec d’autres espèces notamment la bondrée apivore.
Buse variable:
Plumage allant du blanc sale au brun chocolat, avec tous les intermédiaires.
Ailes : Relevées en « V » plat en vol plané.
Bondrée apivore :
Plumage également variable ; queue plus longue et étroite.
Ailes : Longues et étroites, tenues à plat en vol plané.
En vol, les ailes, souvent largement déployées en éventail, paraissent plus longues que celles de la corneille et plus larges, ressemblant à celles de l’épervier.
Le cri de la buse variable est une sorte de miaulement aigu et plaintif, assez caractéristique, bien détaché, souvent prolongé : « hièèh ».
On dit que la buse variable piaule.
Ces cris sont émis tout au long de l’année lorsque les oiseaux planent haut dans le ciel en vols circulaires, parfois en famille après l’envol des jeunes ou lors des migrations.
On peut aussi entendre ce cri lors des parades nuptiales.
Les piquets d’où guettent les buses sont facilement repérables grâce aux fientes blanchâtres qui les recouvrent et aux pelotes de réjections qui jonchent le sol.
Ces fientes, urine blanche et fèces expulsées ensemble ou non par le cloaque, constituent un bon engrais. En général au pied de ces piquets l’herbe est plus haute et plus dure.
Pelotes de réjection
Les oiseaux de proie comme la buse ne digèrent que partiellement leurs proies : os, plumes, poils et tous les résidus non digérés par les sucs gastriques se retrouvent dans l’estomac ; ils s’agglomèrent entre eux grâce à un mucus collant pour former une petite boulette qui sera rejetée par le bec.
Le vol battu de la buse est assez lourd et peu rapide, ses battements d’ailes relativement lents.
En revanche, ses larges ailes en font un planeur excellent, majestueux même.
Elles lui permettent de planer lentement pendant des heures, à la recherche d’une proie éventuelle, en dessinant de vastes cercles dans le ciel à une cinquantaine de mètres d’altitude.
On entend alors son cri qui est une espèce de miaulement.
La buse utilise souvent les pompes thermiques bien connues des vélivoles, c’est-à-dire les courants d’air chauds ascendants, et plane alors jusqu’à 300 à 500 m d’altitude.
Après ces spirales ascendantes et ces cercles aériens, la buse fond sur sa proie par une chute oblique.
Lorsque le vent est assez fort, il lui arrive couramment de chasser en vol stationnaire au dessus des champs, en battant les ailes sur place ou en les manœuvrant contre le vent, tout en surveillant le terrain.
Sa silhouette en vol est très reconnaissable :
tête forte et peu détachée du corps, le cou paraissant court, contrairement à celui des aigles,
larges ailes tendues, un peu relevées, très peu mobiles en vol plané circulaire,
extrémités des ailes arrondies et digitées, et légèrement relevées vues de face,
La buse variable niche en forêt et chasse surtout en zone ouverte dans la campagne environnante.
Le plus souvent, la buse variable chasse à l’affût, patiemment perchée sur un poteau aux abords d’une grande route ou d’une autoroute, sur un piquet de clôture le long d’un pré ou sur une grosse branche morte à la lisière d’un bois jusqu’à l’éminence d’une motte de terre ou d’une taupinière dans un pré, guettant le moindre petit mammifère, sa proie favorite.
Elle présente alors la silhouette immobile et massive d’un gros oiseau brun et blanc, qui semble morne et apathique. Ses allures nonchalantes, sa queue plutôt courte, large et arrondie à l’extrémité, striée de barres transversales, étroites et serrées, sont autant de caractéristiques qui facilitent son identification.
Elle peut ainsi attendre plusieurs heures jusqu’à ce qu’une proie passe à sa portée ; elle ouvre alors les ailes, tend les pattes et la tue avec ses serres, puis la dépèce avec le bec.
À l’époque des premières gelées, elle se rapproche des habitations des campagnes.
En hiver, on voit assez souvent la buse en bordure des routes : la neige y fond plus vite qu’ailleurs, et elle se nourrit volontiers des petits animaux victimes de la circulation. Elle semble alors tout emmitouflée dans son duvet, une patte repliée sous son ventre et ses plumes gonflées pour maintenir sa température corporelle. Si l’on passe en voiture devant elle sans ralentir, elle reste impassible ; par contre, si l’on freine et s’arrête, l’envol est immédiat.
La buse s’observe aussi à terre dans les prés à la recherche de lombrics, déambulant maladroitement sur ses pattes peu adaptées à la marche.
Mais, quand on aperçoit la buse variable, c’est le plus souvent en vol, planant très haut au-dessus de la campagne, les ailes largement étendues, utilisant les courants d’air pour rester en l’air. On a plus de chance de l’apercevoir quand le temps est clair et chaud, à partir du milieu de la matinée.
Chasse
La buse a un vol peu rapide, et elle est donc incapable de poursuivre un oiseau en vol, sauf sur une brève distance.
Recherchant ses proies au sol, la buse variable est avant tout un chasseur à l’affût : immobile, paraissant même paresseuse et engourdie dans son plumage un peu gonflé, son regard et son ouïe restent cependant constamment en éveil. Au moindre soulèvement de la terre, balancement agité d’une touffe d’herbes ou crissement ténu, elle se penche en avant, ouvre les ailes et se laisse glisser sans bruit vers le but : ses serres se referment sur sa proie qui est avalée sur place, à peine dépecée.
Mais elle ne se contente pas toujours de cette chasse d’attente, survolant aussi le terrain en quête de proies qu’elle débusque parfois en volant sur place, battant des ailes face au vent.
Il lui arrive aussi de glaner quelques bestioles (sauterelles, lombric, limace, grenouille, lézard, etc.) en déambulant sans grâce dans les prés et les champs.
La buse est territoriale et chasse en couple : généralement la femelle vole haut pour surveiller alors que le mâle chasse plus bas. Son terrain de chasse varie de 100 à 800 hectares.
Sociabilité
En migration, la buse pratique souvent le vol à voile en groupes.
Les couples de buses semblent fidèles pour la vie, surtout chez les buses sédentaires. Les différences de plumages entre les individus permettent de savoir si les partenaires du couple changent.
Territorialité
Le territoire de la buse s’étend sur 4 à 6 km². Si l’endroit est suffisamment riche en nourriture, de 5 à 7 couples peuvent vivre sur une étendue de 10 km².
Première nidification
Période de nidification
La nidification a lieu d’avril à juillet.
Parade nuptiale
Les parades nuptiales des buses commencent toujours assez tôt pour ce rapace en majorité sédentaire. Dès février, parfois dès fin décembre dans les régions les plus méridionales, les couples se forment et rechargent de branchages leur nid de l’année précédente ou en construisent un nouveau.
Les parades nuptiales sont très faciles à observer. Solitaires ou en groupe de quelques individus, les buses planent et effectuent des acrobaties aériennes pour se faire remarquer d’un partenaire.
Une fois les couples formés, suivent de longs vols planés circulaires suivant les courants ascendants ; le couple pousse des petits cris aigus pour délimiter son territoire nuptial. Le couple de buses parade dans une suite d’orbes, de vols planés et de piqués acrobatiques en direction du nid.
Accouplement
Site de nidification
Année après année, les couples de buses réoccupent très souvent le même territoire, nichant volontiers sur la même aire réaménagée chaque printemps.
Le nid est placé dans un arbre élevé en lisière de forêt (pin sylvestre, pin noir, hêtre ou châtaignier) ou dans les plus grands arbres d’une haie, ou au milieu de broussailles parmi les rochers. Le nid est situé près du tronc, sur une fourche solide, mais parfois en bout de branche.
La buse peut également nicher dans le creux d’une falaise, parfois sur une corniche de rocher.
Nid
Dès la fin de l’hiver, vers mars, le couple commence la construction du nid avec des branches sèches et des brindilles apportées par le couple, puis la coupe du nid est moulée avec des herbes sèches, mêlées selon les cas de ramilles, de lambeaux d’écorce, de mousse, de lichens, de poils, de laine de mouton.
L’aire est assez volumineuse et fait environ 60 cm de diamètre.
Si possible, une ancienne aire est rechargée ou un vieux nid de rapace ou de corvidé va servir de base. Un couple utilise plusieurs nids dans son territoire.
L’activité de construction dure environ un mois, mais l’apport de feuillages se poursuit jusqu’à l’envol de la nichée.
Nichoir
La buse n’utilise pas les nichoirs …
Nombre de couvées
La buse fait une couvée par an. Les fluctuations dans la précocité et la productivité de cette couvée sont induites par la météorologie et la disponibilité des rongeurs et des taupes : on observe jusqu’à 4 jeunes, mais la moyenne est de 1,2 jeunes.
Ponte
Les pontes de 1 à 4 œufs sont déposées entre le 15 mars et le début de mai pour les plus tardives.
Œufs
Les un à quatre œufs blancs sont plus ou moins tachetés de brun.
Dimensions : 57 par 46 mm.
Incubation
L’incubation dure de 31 à 35 jours.
Elle est assurée par les deux parents, mais c’est principalement la femelle qui couve, le mâle apportant la majeure partie des proies.
Lorsque le mâle arrive avec une proie il s’annonce en poussant de petits cris, la femelle laisse son nid le temps de se rassasier (le mâle la remplace sur le nid seulement en cette occasion).
Éclosion
Après l’éclosion, la femelle reste près de ses petits pour leur tenir chaud, les protéger et leur distribuer la nourriture que procure toujours le mâle.
Une semaine après l’éclosion, la femelle repart de nouveau à la chasse ; c’est également la période où les plumes des petits commencent à apparaître et à les protéger du froid.
Nourrissage
À l’âge de 21 jours, les jeunes se tiennent déjà sur leurs pattes dans l’aire et ne sont plus abrités la nuit : les proies sont déposées au nid et ils se mettent à les dépecer.
Leurs cris avides et aigus : « huèèèh… fyîh… » accueillent les parents qui les ravitaillent à intervalles très irréguliers.
Envol
A 30 jours débutent les battements d’ailes frénétiques et les sauts en hauteur qui préparent les muscles au futur envol.
L’envol ne se produira que vers la mi-juin vers l’âge de 50 à 55 jours.
Les jeunes resteront encore dépendants de leurs parents pendant deux mois, sans beaucoup s’écarter du territoire de nidification, et quémandant à grand bruit.
Sevrage
Émancipation
Les jeunes sont entièrement émancipés de 40 à 55 jours après le premier envol. Devenus grands et autonomes, ils se séparent de leurs parents et mènent une vie errante jusqu’à ce qu’ils rencontrent l’âme sœur.
Plumage juvénile
À la sortie de l’œuf, le jeune sujet est recouvert d’un duvet blanchâtre ou teinté de brun gris.
Âgés de 8 jours, les petits commencent à projeter leurs fientes hors de l’aire ; à 15 jours les gaines des plumes apparaissent.
Corneilles, vanneaux ou mouettes ne manquent jamais de la houspiller en vol par de fougueux piqués : excédée, la buse peut renoncer à son caractère débonnaire et, se retournant prestement sur le dos, décocher un coup de serre pour décourager l’importun.
La buse est carnivore, mais comme elle vole lentement, elle ne peut pas attraper d’autres oiseaux, sauf au nid, malades ou blessés. Elle se nourrit donc de petits animaux vivant au niveau du sol, d’une taille allant jusqu’à celle d’un jeune lapin de garenne ou d’un levraut :
des vers de terre et des limaces, capturés au sol dans les prés et les labours,
et même des reptiles (vipères, couleuvres, orvets, lézards, surtout en période chaude, pour nourrir ses jeunes),
en période de pénurie, en hiver, elle ne dédaigne pas les charognes écrasées sur les routes, victimes du trafic routier (hérisson, pigeon, renardeau, etc. Si on peut la voir manger un lapin adulte, ou un autre animal de cette taille, c’est qu’elle est volontiers charognarde et ce n’est sûrement pas elle qui l’a tué. Ces habitudes nécrophages en font de fréquentes victimes d’empoisonnements.
Son régime alimentaire repose à 80 % sur des micromammifères, campagnols, mulots et souris. Le campagnol des champs est sa proie préférée : quand il y a pullulation de campagnols des champs, elle s’en nourrit presque exclusivement.
Une fois la proie repérée, elle la capture et la tue avec ses serres puis la déchiquette avec son bec, sur place ou bien dans son aire.
Au printemps, certaines buses volent la nourriture apportée à leurs petits par l’autour ou le faucon pèlerin.
Mangeoire
En cas de froid hivernal rigoureux ou de chutes de neige abondantes, les buses qui hivernent chez nous subissent de lourdes pertes ; on peut les aider en aménageant des espaces déblayés pour attirer les rongeurs et en plantant des perchoirs à proximité des granges afin de faciliter la chasse aux rongeurs. Il est également recommandé de déposer de gros morceaux de viande à leur intention. La buse ne visite quasiment jamais les jardins.
La buse variable n’est pas très exigeante en ce qui concerne son habitat mais sa préférence va aux paysages variés où alternent des bois et des paysages ouverts (champs, cultures, prairies naturelles,…).
Bien que chassant en milieu ouvert, la buse variable recherche la présence de bois et de forêts où elle trouve de grands arbres pour nicher.
Les zones bocagères avec alternance de petits bois, de haies, de prairies, de prés pâturés et de cultures lui conviennent à merveille. La buse variable fréquente également les massifs forestiers où elle chasse dans les grandes allées, les clairières et les lisières.
En hiver, dans les landes, les plaines et les paysages découverts ; souvent en bordure des routes. Elle est rare dans les régions de grande culture où il n’y a que des bosquets composés d’arbres de faible hauteur et minces.
Gîte
Altitudes
La buse peut nicher jusqu’à 1 600 mètres d’altitude, mais rarement au-dessous de 800 mètres.
La buse variable se voit un peu partout en Europe.
En France, sauf dans les régions de grandes cultures (exemple : Beauce), dans les forêts denses et sur la côte méditerranéenne et les abords de la Mer du Nord. Même la Corse est uniformément colonisée.
En hiver, elle est omniprésente à l’exception des zones montagnardes trop enneigées à cette époque de l’année.
La buse variable est migratrice partielle à courte distance : certaines buses sont sédentaires, d’autres, migratrices.
En France, elle est essentiellement sédentaire, mais on observe l’erratisme de certains individus en automne-hiver : les jeunes quittent leur lieu de naissance, poussés par l’erratisme juvénile qui peut les mener à plusieurs centaines de kilomètres de leur lieu de naissance.
Cependant, les vagues de froid important et surtout un enneigement persistant peuvent, comme en janvier 1997, entraîner une forte mortalité et une migration vers le sud des populations du nord-est de la France.
En hiver, de nombreuses buses originaires d’Europe centrale, orientale et septentrionale viennent dans l’ouest du continent passer la mauvaise saison sous un climat plus tempéré et remontent vers leurs contrées d’origine en février-mars. Cela explique que l’espèce soit toujours plus abondante et plus visible à cette saison. La France compte entre 45 000 et 50 000 couples nicheurs mais la population augmente en hiver avec l’apport de buses nordiques et orientales ; la population hivernante avoisine les 100 000 individus.
La buse a été accusée de s’attaquer aux poules et d’autres méfaits plus ou moins imaginaires et peut-être dus à d’autres rapaces qui lui ressemblent (busard des roseaux, milan royal). Opportuniste comme le sont tous les rapaces, elle peut certes capturer tel ou tel levraut ou perdreau mais cette prédation est négligeable à côté des ravages qu’elle exerce dans le rang des petits rongeurs.
Comme la plupart des rapaces, la buse joue en effet un rôle primordial en éliminant les petits rongeurs et en nettoyant les charognes, elle limite les risques de propagation des maladies.
Menaces
La buse, comme tous les rapaces, est heureusement protégée, cependant elle a toujours du mal à mourir de sa belle mort. Bien que parfaitement adaptée pour survivre à son environnement ou à ses éventuels ennemis naturels, elle est toujours victime des hommes. Les menaces viennent surtout :
des collisions avec les voitures ou les pylônes,
d’électrocution sur les câbles du réseau basse et moyenne tension d’électricité,
de l’invasion des touristes qui perturbent le calme de son territoire,
de l’altération de son habitat,
de divers empoisonnements : les pesticides et autres insecticides, principalement dus aux traitements agricoles et, ingérés par les granivores, ont la caractéristique d’être très stable : ils restent actifs durant des années et se dissolvent dans les graisses des petits animaux. Ils passent sans aucun problème de la proie au prédateur et plus on remonte dans la chaîne alimentaire, plus les effets sont graves,
de quelques chasseurs : malgré la protection dont elle jouit, la buse est parfois la victime d’un coup de fusil « malencontreux » d’un chasseur qui lui reproche quelques dégâts dans « ses » perdrix et « ses » faisans. De nombreux rapaces retrouvés morts et passés à la radiographie, ont le corps criblé de plombs.
Rareté
La buse est le rapace le plus commun dans toute la France : de 80 à 9 % des rapaces diurnes de nos campagnes sont des buses (environ 50 000 couples).
Comme chez d’autres rapaces, la population des buses est en augmentation, après une période de déclin due à l’emploi des pesticides. Ces dernières années, les buses ont commencé à quitter leur habitat traditionnel pour coloniser de nouvelles régions.
La Buse est abondante comme nicheur aussi bien que comme hivernant.
Protection
La buse est complètement protégée en France, comme tous les rapaces.
Longtemps persécutée par l’homme qui ne voyait en elle qu’une destructrice du gibier et des oiseaux de basse-cour, la buse variable a vu ses effectifs au plus bas durant les années 1950-1960. Sa protection intégrale en 1972, l’interdiction des pièges à mâchoire puis des poisons comme la strychnine lui ont permis de retrouver assez rapidement des populations importantes qui en font aujourd’hui notre rapace le plus commun en bien des régions. Les effectifs de la Buse ont très peu varié au cours des vingt dernières années.