| L’épicéa commun (Picea abies) | |
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| Généralités | L’épicéa commun est le plus haut des résineux indigènes. Personnage familier de nos fêtes de fin d’année, il orne salles des fêtes, boutiques et maisons, parés de mille et un ornements. C’est lui bien souvent notre « sapin de Noël ». Sa couleur vert sombre en fait un sujet apprécié et choyé, très présent dans le nord de l’Europe. Peu difficile sur la nature du sol et le climat, il constitue de profondes forêts dans lesquelles règne un sage, mystérieux et fragile silence. |
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| Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : gymnospermes (Gymnospermae) | Classe : pinatés (Pinatea) | Sous-classe : pinidés (Pinidae) | Ordre : pinales (Pinales) | Sous-ordre : | Famille : pinacées (Pinaceae) | Sous-famille : | Genre : épicéas (Picea [A. Dietr.]) | Sous-genre : | Espèce : Picea abies [(Linné) Karsten], Picea excelsa [(Lamarck) Link] | Variété : | Nom commun : épicéa | Nom populaire : pesse, sapin de Norvège, sapin rouge |
| | | | gemeine Fichte, Rotfichte, Rottanne | | Norway spruce, pitch | | | | izei gorria | | | | | | | | | | | | | | | | rød-gran | | giubhas geal | | abeto rojo | | harilik kuusk | | | | metsäkuusi | | épicéa | | | | | | | | | | ερυθρελάτη η υψηλή | | lucfenyö | | | | rauðgreni | | abete rosso, peccio | | | | | | | | | | | | | | gran | | | | fijnspar, vuren | | świerk pospolity | | | | molid | | | | | | smrek obyčajný | | navadna smreka | | gran, rödgran, vanlig gran | | smrk ztepilý | | | | Picea abies |
| Étymologie latine | Du latin Picea, « arbre à résine », du latin pix, la poix, la résine, issu de la racine indo-européen « pic », « amer ». Abies, en raison de sa ressemblance avec le sapin. Plus anciennement, excelsa était employé pour rappeler sa taille élevée. |
| Étymologie française | Le nom générique signifie probablement : arbre qui fournit la poix. Ce mot a donné naissance à l’ancien français « pèce » et « pesse » puis à épicéa. |
| Nom anglais | Spruce est un ancien nom du genre, relatif à la Prusse. |
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| Généralités | Arbre élevé, qui peut dépasser 50 m, au fût particulièrement rectiligne, à la cime aiguë, il vit très vieux en montagne (jusqu’à 400 ans). Ce grand arbre, dont le port varie selon la station et l’altitude, présente en général un houppier pyramidal, régulier surtout chez les sujets isolés et mesure en général de 30 à 50 mètres, voire 70 mètres pour les vieux sujets présents notamment dans les Carpates. En reboisement, son élagage naturel est bien souvent mauvais, avec pour conséquence la présence de nombreuses branches sèches. |
| Catégorie de plante | | Arbre à feuilles persistantes. |
| | Hauteur de la plante | Arbre élevé. De 25 à 45 m de hauteur en plein vent et jusqu’à 60 m en peuplement, pour une circonférence de 2 mètres. Certains peuvent atteindre 70 m de hauteur, et représentent donc le plus grand de nos arbres indigènes. |
| | Espèces semblables | Ne pas confondre avec le (Picea alba) à feuilles étalées sur deux rangs opposés et à deux raies d’un blanc glauque en dessous. Les cônes de l’épicéa pendent, contrairement à ceux du sapin. |
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| Description de la racine | Son enracinement relativement superficiel le rend sensible au vent. |
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| Description des feuilles | | Feuillage persistant. Les rameaux sont dressés chez les arbres jeunes puis pendants, retombant comme des draperies chez les individus plus âgés. Les aiguilles, très denses, sont disposées en brosse tout autour des tiges, entourant régulièrement les rameaux. Elles s’insèrent isolément autour des rameaux sur des coussinets ligneux protubérants, donnant aux rameaux défoliés une consistance râpeuse au toucher. Aiguilles plutôt rigides, quadrangulaires, comprimées-subtétragones, pointues au sommet et légèrement piquantes, falciformes, ont une section rhomboïdale. Elles mesurent 10 à 25 mm de longueur, pour environ 1 mm d’épaisseur. Leur disposition est répartie tout autour du rameau, « en brosse ». Placées sur des coussinets allongés qui confèrent un aspect sillonné au rameau. | Les bourgeons sont secs, pointus, non résineux. | Identification : - Le plus simple est de regarder la position des aiguilles sur le rameau. Sur l’épicéa, elles sont disposées en spirale (comme un écouvillon), tout autour du rameau.
| Sur ce document, la disposition des aiguilles apparaît clairement. | Observons maintenant une aiguille, elle mesure de 15 à 20 mm de longueur ; elle a une forme quadrangulaire (4 angles) que l’on sent bien, lorsqu’on la fait tourner entre 2 doigts ; son extrémité est légèrement piquante. | - Lorsqu’une aiguille est arrachée du rameau, son coussinet de fixation vient avec elle.
| - Le rameau est de couleur orange brun et porte des protubérances dues aux coussinets de fixation des aiguilles.
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| Couleurs des feuilles | Les deux faces sont de couleur vert foncé et sont marquées parfois d’une fine ligne claire ou présentent un léger sillon. Sur la face inférieure des feuilles apparaissent sur leur périphérie deux bandes longitudinales de couleurs plus claires. Absence de raies blanches sur la face inférieure. |
| Végétation | Feuillage persistant. Chez le sujet en bonne santé, les aiguilles peuvent vivre sur l’arbre de 4 à 7 (10) ans en fonction du climat avant de tomber ; leur longévité est souvent réduite à 1-3 ans, là où il y a une forte pollution (indice des dégâts dus à cette dernière : cime éclaircie, rameaux pendants en guirlandes et défeuillés). Leur décomposition génère un humus acide qui dégrade les sols. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Végétation | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| Pérennité |
| Plantation | Bien arroser dans les premières années, si besoin. Les épicéas ne nécessitent aucun entretien, si ce n’est de couper les branches basses qui se dégarnissent car elles n’ont plus de lumière. |
| Multiplication |
| Croissance | Il croît à peine au cours des 50 dernières années. |
| Récolte | La place prédominante que tient l’Épicéa dans les forêts d’Europe centrale a plusieurs causes. En Allemagne, après la dégradation des forêts due à une exploitation abusive au XVIIIe siècle et après la Seconde Guerre mondiale, on se mit à le planter sur de très grandes surfaces (peuplements monospécifiques) car son bois a différents usages et sa croissance est rapide ; c’est ainsi que l’Épicéa devint l’essence la plus employée par les forestiers d’Outre-Rhin. Mais on s’aperçut qu’il était sensible aux coups de vent, au givre, aux attaques de nombreux insectes (Coléoptères, Scolytiques par exemple) et enfin à la pollution atmosphérique. C’est pourquoi on s’efforce désormais de ne plus faire de monocultures mais des peuplements mixtes (mélanges de feuillus et de résineux). En général, on exploite l’Épicéa à l’âge de 80-120 ans ou même 50-60 ans, mais il peut vivre 300 ans et davantage en montagne. |
| Ennemis | | En dehors de sa station, l’épicéa est notamment parasité par Heterobasidion annosum [(Fr.) Bref.], champignon provoquant la pourriture rouge du bois nécessitant l’exploitation prématurée des arbres. De tels peuplements sont transformés par introduction d’autres essences plus adaptées au climat et au sol. Citons également le scolyte typographe provoquant la mort de l’arbre, voisin du scolyte du pin. | Maladie du brun de l’épicéa (Lirula macrospora, Syn. Lophodermium macrosporum) | Certaines aiguilles d’anciennes pousses ont une couleur jaune-brun. De longues fructifications noires se développent sur la face inférieure des aiguilles dont la base est entourée d’un anneau noir. Les aiguilles infectées restent encore longtemps sur le rameau avant de tomber. | Le champignon infecte les jeunes arbres (entre 10 et 40 ans) qui manquent de lumière dans le sous-bois. D’abord, de petites taches jaunes apparaissent sur les aiguilles de deux ans et celles-ci meurent après quelques mois. Les fructifications noires aux formes allongées se développent l’année suivante. | Rameau d’épicéa dont les anciennes aiguilles sont brunies. | Rameau d’épicéa dont les anciennes aiguilles sont brunies. | Quelques aiguilles ont une couleur jaune-brun. De longues fructifications noires s’étendent sur la face inférieure de l’aiguille dont la base est entourée d’un anneau noir. | Brunissement des aiguilles (Rhizosphaera kalkhoffii, R. pini) | Le brunissement des aiguilles dû à Rhizosphaera est une maladie fongique qui touche surtout les anciennes aiguilles peu avant leur mort naturelle. En tant que parasite de faiblesse, Rhizosphaera sp. peut conduire à une chute prématurée des aiguilles dans les branchages d’ombre surcimés et dans les fourrés. Les étés humides favorisent la maladie. Chez les jeunes épicéas et les épicéas d’ornement, ce champignon peut être un pathogène notable, car il en infecte aussi les jeunes aiguilles. Sur les vieux épicéas, les anciennes aiguilles brunissent à la fin de l’été et elles tombent en grandes quantités ; Sur les jeunes épicéas et les épicéas d’ornement, les dernières aiguilles se dessèchent, brunissent et tombent. Sous l’effet de l’humidité, de petites fructifications, visibles à la loupe, se développent sur les aiguilles tombées. Ces fructifications émanent des stomates et sont disposées en rangs. De petits bouchons de cire blanche recouvrant les stomates se remarquent souvent sur les fructifications noires. | Rouge cryptogamique des pins sur épicéas (Lophodermium piceae) | Dans les fourrés, toutes les aiguilles sauf les dernières sont touchées en cas de forte attaque. Une intense perte foliaire s’ensuit. Chez les vieux arbres, seules les aiguilles plus anciennes sont atteintes. La chute des aiguilles commence à l’intérieur du houppier et progresse vers l’extérieur. Ce n’est souvent que lorsque les aiguilles rougies sont tombées que des bandes transversales noires apparaissent et que les fructifications du champignon se développent : ces aiguilles sont bordées de petites taches noires (formes asexuées) et plus tard, de taches noires allongées (formes sexuées). Les formes sexuées s’ouvrent en formant une fente sous l’effet de l’humidité. Lophodermium piceae est un parasite cryptogamique de faiblesse qui attaque surtout les anciennes aiguilles. Dans les épais fourrés où l’humidité subsiste, le champignon peut se répandre de manière épidémique et provoquer d’intenses pertes foliaires. Sur les vieux épicéas, cette maladie entraîne des rougissements d’aiguilles typiques qui se manifestent à l’intérieur du houppier en octobre. | Branche d’un vieil épicéa. La maladie a touché les anciennes aiguilles. Aiguilles d’épicéa recouvertes des fructifications noires de Lophodermium piceae. Les bandes transversales noires sont typiques pour ce champignon. | Rougissement des aiguilles de l’épicéa (Tiarosporella parca) | Seuls les vieux épicéas sont touchées. À l’intérieur du houppier, les aiguilles des vieux rameaux rougissent en octobre, puis elles tombent au cours de l’hiver. Il ne reste que les rameaux dénudés. À partir de janvier, les fructifications du champignon se développent dans les aiguilles mortes. De forme circulaire, ces fructifications présentent de petites taches noires qui luisent au travers de l’épiderme. Arrivées à maturité, elles se déchirent latéralement. Le champignon Tiarosporella parca attaque les aiguilles de tous âges. Le rougissement des aiguilles de l’épicéa touche surtout les vieux rameaux ombragés, à l’intérieur du houppier. Tiarosporella parca n’infecte que les épicéas de plus de 60 ans. Depuis 1984, ce champignon a été identifié dans la plupart des pays européens. | Rouille annulaire des aiguilles de l’épicéa (Chrysomyxa abietis) | De la fin de l’hiver au printemps, des bandes jaunes apparaissent sur la dernière génération d’aiguilles de jeunes épicéas. Les nouvelles aiguilles de l’année sont vertes. Le champignon hiverne sur les aiguilles de la dernière génération. Au printemps, les téleutospores jaune orangé, semblables à coussinets, se développent sur les bandes jaunes. Les spores qui s’y forment infectent les aiguilles qui viennent débourrer. Ensuite, les aiguilles jaunes de l’année précédente tombent, laissant des espaces vides sur les rameaux. Les hyphes contiennent des vésicules jaunes qui donnent l’impression que les aiguilles sont striées de bandes jaunes. La rouille n’infecte pas les bourgeons. | Rouille vésiculeuse des aiguilles de l’épicéa (Chrysomyxa rhododendri) | A partir de juillet, fort jaunissement des aiguilles de l’année. Dans leur balancement, les branches infectées libèrent des nuages de poudre jaune constituée de spores. Il s’agit d’une rouille à hôte alternant présente dans l’aire de répartition du rhododendron. Le champignon subsiste durant l’hiver sur les feuilles de rhododendrons ; au début de l’été, il passe sur l’épicéa et en infecte les aiguilles de la dernière génération. Celles-ci prennent une couleur jaune et tombent en hiver, laissant des vides sur les rameaux défoliés. Mais ces derniers débourrent à nouveau au printemps suivant car ce champignon n’attaque pas les bourgeons. |
| Longévité | Dans son aire d’origine, il vit de 300 à 400 (600) ans. Ils peuvent vivre jusqu’à 200-600 ans dans les forêts exploitées. En sylviculture, l’âge maximum d’exploitation est de 200 ans, mais on les abat généralement à l’âge de 100 à 200 ans, dans la nature il atteint l’âge de 600 ans. L’épicéa, est un des rares arbres dont on puisse déterminer l’âge facilement, sans le couper. Comment fait-on ? Comme il pousse d’un verticille par an (groupe de branches qui partent toutes d’un même endroit du tronc), le dernier arrivé étant celui du haut, il suffit de compter le nombre de verticille et d’y ajouter le chiffre 3 pour déterminer l’âge de l’arbre. Par exemple ce charmant petit épicéa est âgé de 6 ans (3 verticilles + 3). |
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| | Sols | Accepte tous les sols. Assez indifférent quant à la qualité du sol, l’épicéa préfère cependant les terrains aérés, humides, froids et arrosés, argileux et profonds ; mais il accepte les sols calcaires, acides et même les tourbières. L’épicéa peut se contenter de sols peu profonds car son enracinement est typiquement superficiel, parfois tabulaire. La litière à décomposition lente donne un humus acide peu propice au boisement. |
| | Altitudes | | Arbre de haute et moyenne montagne, de 700 m jusqu’à 2 000 m. |
| Espèce associée | Ses défauts : L’épicéa a mauvaise réputation. En effet dans la forêt, l’épicéa apparaît en dernier, car la germination des graines et les jeunes plants demandent une lumière voilée ainsi qu’une protection contre le vent et le gel. Adulte, l’épicéa entre en concurrence directe avec les arbres qui jusqu’alors le protégeaient, en effet, il va (dans les lieux où il se trouve en grand nombre) participer à une profonde transformation du sous-bois : - en acidifiant le terrain par la présence de ses épines sur le sol. Les aiguilles mortes forment dans les forêts d’épicéas un épais tapis participant à la désertification du sol. Les aiguilles se décomposent en 6 à 7 ans, alors que la plupart des feuilles se décomposent en moins d’un an.
- en polluant les eaux avoisinantes (rivières, lacs, nappes phréatiques) car lors des intempéries, l’eau de pluie ruisselle sur les aiguilles et récupère ainsi une partie de leur acidité. 8 à 12 grammes d’aiguilles d’épicéa par litre d’eau, suffisent pour tuer des vairons (petits poissons d’une dizaine de centimètres) en moins de 24 heures.
- en assombrissant le sous-bois par l’importance de son ombre.
Ces transformations ne sont pas sans conséquences sur le sous-bois. La végétation va au fur et à mesure de la croissance des épicéas se raréfier puis totalement disparaître, laissant la place à un tapis d’aiguilles stérile. La vie animale est également perturbée, par la disparition du garde-manger constitué par la végétation, tels que les arbustes et autres. Même la vie en sous-sol est atteinte, les lombrics (vers de terre) sont en moyenne 2 fois moins nombreux que sous des chênes. Remarque : l’épicéa est un arbre très utile à l’activité humaine, ce qui explique sa culture intensive sous forme de plantations en plaines. Il est important de noter que l’épicéa, dont le domaine de prédilection est la montagne, ne serait pas responsable des problèmes que nous avons évoqués ci-dessus si l’homme ne l’avait pas implanté dans les plaines … Ses qualités : Contrairement aux feuillus, il absorbe du gaz carbonique pour rejeter de l’oxygène (photosynthèse) tout au long de l’année puisqu’il garde ses aiguilles. Il fournit, grâce aux graines que contiennent ses fruits (les cônes) un garde-manger pour nombre de rongeurs (écureuil, campagnol, ……) et d’oiseaux (grimpereau des bois, mésange huppée et mésange noire, bec-croisé des sapins et la chouette hulotte ….). Les branches sempervirentes et denses leur offrent une bonne protection. Il abrite également les nids de plusieurs oiseaux tel que le casse-noix moucheté (qui se nourrit également des graines de l’épicéa) et le bec-croisé des sapins. |
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| Essence européenne. Cependant, comme il s’agit d’une espèce plantée de façon ciblée depuis longtemps, on la trouve aussi en dehors de son aire de distribution naturelle et en partie dans des sites tout à fait inappropriés. |
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| Distribution globale | Aire très étendue. Europe. L’épicéa commun est originaire du Nord de l’Europe, d’une région qui s’étend des plaines de Scandinavie aux Balkans où il forme des forêts au dessus de 700 à 800 m. Il s’étend en Europe septentrionale et centrale : il constitue d’immenses forêts dans les plaines des pays d’Europe septentrionale et de Pologne et il devient montagnard dans les Alpes, le Jura, la Forêt Noire et les Carpates. C’est la première essence de reboisement d’Europe occidentale. En France, il affiche une préférence pour le Nord-Est. L’épicéa se trouve à l’état spontané dans les Vosges et surtout dans les Alpes du Nord et le Haut-Jura, en reboisement dans le Massif-central et les Pyrénées. La sylviculture a contribué à son implantation dans d’autres régions, surtout dans les montagnes peu élevées : les Pyrénées et le Massif central notamment. On le trouve également dans des plantations de plaine. En France, il représente environ 5 % de la surface boisée et constitue une de nos essences forestières principale. Surface : 740 326 ha |
| Auvergne | |
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| Généralités | Souple et élastique, le bois d’épicéa est très apprécié. |
| Propriétés du bois | Le bois de l’épicéa est tendre et léger, assez peu nerveux. L’épicéa possède les meilleures qualités mécaniques rapportées à son poids grâce à ses fibres longues qui en font un bois doux, léger, facile à travailler. Rétractabilité : modéré. Assez peu nerveux. Stabilité : assez bonne, travaille assez peu. Sensibilité aux insectes : extrêmement sensible. Sensibilité aux champignons : très grande. Résistance aux intempéries : moyenne à faible, le préserver. Élastique et résistant aux chocs. Bois identiques : - Épicéa de Sitka, Épicéa bleu de Serbie.
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| | Densité du bois | Dureté : bois tendre et léger, plus que le Sapin. Poids : 0,42 kg par dm³ environ, en réalité très variable. |
| Travail du bois | | C’est un bois facile à travailler, mais peu durable. Facile à clouer (un peu fissile au clouage), à visser, à coller, à polir. Tendance à l’arrachement des fibres lors du sciage. Séchage rapide et facile. Bois non durable et s’imprégnant avec beaucoup de difficultés. Le bois provenant des latitudes septentrionales ou de haute altitude, à accroissements fins, ont des propriétés mécaniques remarquables pour leur poids. Assez fissile, peu adhérent (bois de fente), mais résilient. Remarques : Une fois secs les nœuds de l’épicéa tombent facilement. Il convient de les éliminer et de reboucher les trous. Autre problème : les poches de résine (moins importantes que pour les pins ou les mélèzes), pour les enduits il convient de les éliminer en les brûlant. D’autre part le bois à tendance à se gondoler et à se déchirer. |
| Utilisations du bois | | Les nombreuses utilisations de l’épicéa en font une essence intéressante d’un point de vue économique. Comme il est facilement attaqué par les champignons et les insectes, on l’utilise surtout pour l’intérieur. Son bois, de faible densité, mais résistant, facile à travailler, est avantageux pour les travaux de charpente en raison de la régularité de son tronc bien droit. La partie haute du fût est utilisée pour la lutherie. Les épicéas à croissance lente fournissent un bois dont la sonorité convient à la fabrication de violons. Les grands luthiers comme Stradivari choisissaient souvent personnellement leurs arbres, en frappant sur les troncs pour en apprécier le son. Ces vieux épicéas, à croissance lente et fil très droit, fournissent les bois dits de musique ou de résonance et sont utilisés en lutherie pour les violons, les tables d’harmonie de pianos, les tuyaux d’orgues. Certaines origines des Alpes, des Carpates et de Bohème, de croissance très lente mais très régulière sont réputées et servent à la fabrication de plusieurs éléments d’instruments de musique (piano, violon). Il fournit également une pâte tendre dotée de fibres longues appréciées pour la papeterie, mais aussi pour la production de cellulose et de panneaux d’aggloméré. Son bois s’emploie différemment selon les caractéristiques de ses cernes. Ainsi, un épicéa à cernes étroits (jusqu’à 1,5 mm environ) sera apprécié de l’artisan luthier ou du charpentier tandis qu’un épicéa à cernes larges (plus de 4 mm) se verra dédié à des usages moins nobles telles que la caisserie, la confection de panneaux ou de papier. Entre les deux, le classement déterminera l’usage de cette essence (construction, menuiserie, …). - Comme bois de mine, il se révèle cependant inférieur au pin sylvestre. Son tronc parfaitement rectiligne le destine plutôt à la fabrication de perches, poteaux, bois de digues.
- Les bois de qualité servent dans les charpentes traditionnelles et en lamellés-collés, la menuiserie, les parquets et les lambris. Il convient surtout aux menuiseries intérieures (moulures, lambris, huisseries, placages, baguettes, parquets) et extérieures (fenêtres et bardeaux), aux charpentes légères, échafaudages, coffrages, poteaux, mâts et avirons pour les bateaux. Jadis, des bardeaux (planchettes minces) permettaient de constituer des toitures et de recouvrir les murs exposés aux pluies.
- Les bois de basse montagne, de moindre valeur technologique, servent à la caisserie et au coffrage : caisses, meubles, bois de bâti, fenêtres, portes, bois de construction, bois de fente (boîtes à fromage, bardeaux de couverture).
- Il est aussi utilisé comme fibre d’emballage et pour la papeterie, sciure et farine de bois. Les bois exploités lors des premières éclaircies sont réservés à la fabrication du papier. Sa pâte à papier est réservée aux productions de luxe.
- Exempt de nœuds par l’élagage et le traitement, le bois de l’épicéa autorise des utilisations plus nobles : bois de déroulage, construction de planeurs, mobilier.
- La plupart des sapins de Noël sont des épicéas.
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| Utilisations médicinales | | Sa résine est indiquée, sous forme d’emplâtre pour les rhumatismes et les maladies pulmonaires. On utilise les bourgeons, au printemps pour confectionner une « liqueur pectorale ». Ses bourgeons, rameaux et aiguilles sont des toniques cardio-vasculaires en décoction. La partie utilisée en thérapeutique est la résine qui découle des incisions pratiquées artificiellement ou infligées par la nature elle-même. L’usage de cette résine est tombé en désuétude. Jusqu’à quelques années en arrière, les pharmacies préparaient l’emplâtre de poix de Bourgogne à appliquer sur la poitrine contre les affections des bronches et la grippe. Les aiguilles d’épicéa sont employées dans la thérapeutique naturelle, par exemple comme huile essentielle pour le bain, dont l’effet est de calmer la toux. |
| Utilisations économiques | | À partir du tanin contenu dans son écorce, on prépare les peaux. Importante essence de reboisement. L’épicéa est le conifère le plus répandu en Europe et une des essences les plus utilisées pour le reboisement. Pourtant, l’épicéa ne favorise pas le milieu qui l’accueil : le sous-bois et l’écosystème riche en invertébrés et végétation est appauvri dans les forêts d’épicéas. La violente tempête de fin 1999 a eu raison de cette mode et la tendance est revenue vers davantage de panachage résineux et feuillus. Depuis le XVIIIe siècle, on a planté des épicéas de façon ciblée dans de nombreuses régions, notamment là où ils n’apparaissaient pas naturellement. On les appréciait particulièrement pour leur croissance rapide, qui permettait de couvrir le besoin croissant de bois pour la construction et l’industrie. Les monocultures d’épicéas qui en ont résulté se révèlent cependant problématiques. Il y a d’une part le danger que la monoculture favorise la prolifération massive de nuisibles comme le scolyte. D’autre part, les épicéas détériorent la nature du sol en l’acidifiant. Comme les forêts d’épicéas sont en outre très sombres, elles n’abritent qu’un faible nombre de plantes au sol, par exemple la myrtille ou l’oxalis. Depuis quelques années, de nombreux forestiers tentent de transformer à nouveau les monocultures d’épicéas en forêts mélangées. |
| Utilisations ornementales | Enfin, à partir de jeunes arbres, chacun peut confectionner un superbe arbre de Noël (rien qu’en France il s’en vend 10 millions par an). Oui, le sapin de Noël est en fait souvent un épicéa ! |
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| Traditions | C’est le sapin de Noël, (dix millions de petits arbres abattus par an en Europe). Cette coutume procède d’une filiation claire : solstice d’hiver, commencement d’un nouveau cycle, naissance du Christ (dont le jour de naissance, ignoré, a été fixé par l’Église précisément à ce moment de l’année). C’est en Alsace qu’apparaît le « sapin de Noël », qui était souvent une branche d’épicéa. Cette tradition est introduite en France en 1870. Aujourd’hui, le sapin de Nordmann (Abies nordmanniana) est le plus apprécié pour cet usage. |
| Religions | L’Épicéa, que beaucoup de textes et de traditions populaires assimilent au Sapin, est l’arbre de la Naissance. En Grèce ancienne, il est consacré à Artémis, la déesse-lune qui préside aux enfantements et protège la Femme. Le dieu Byblos, prototype de l’Osiris prédynastique de l’Égypte, était né sous un Épicéa. |
| Mythes | Dans la mythologie grecque, l’épicéa est dédié à Artémis, déesse de la Lune et de la vie sauvage, protectrice des femmes qu’elle assiste aux accouchements : l’épicéa est l’arbre de la naissance. Cette tradition est reprise par les Chrétiens : l’épicéa est associé à la naissance de Jésus, qui est fêtée le 24 décembre, date du solstice et de la renaissance du soleil. |
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