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Les altérations du bois

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ALTÉRATIONS PHYSIOLOGIQUES DU BOIS

La lunure ou double aubier
Lorsque des perturbations surviennent dans la formation du bois, la structure et la composition chimique de celui-ci peuvent s’en ressentir. Ce genre d’altération consiste assez souvent en une coloration anormale accompagnée par des modifications des propriétés mécaniques.

Ainsi, un froid intense peut modifier la transformation des cellules vivantes de l’aubier. Ces cellules ne se duraminisent pas, ce qui veut dire qu’elles te se chargent ni de tanins, ni de matières colorantes mais qu’elles conservent par contre une très forte proportion d’amidon.

Une épaisseur de 2 à 3 cm d’aubier peut subir ainsi les atteintes du froid. Puis, les années suivantes, il se forme à nouveau de l’aubier normal qui, lui, se duraminisera. On verra donc à l’abattage, sur le tronc abattu et de l’écorce au centre : l’aubier normal, du bois parfait, le bois luné (double aubier) puis le cœur.

Le bois ne présente ni les qualités mécaniques normales de l’espèce ni sa durabilité moyenne. On donne encore à ce défaut le nom de gelure. Certaines espèces sont particulièrement sujettes à la lunure (le chêne par exemple).

Colorations anormales
Certaine colorations anormales (bleuissement, verdissement) sont le fait de champignons que nous étudierons plus loin. Mais parfois ce sont des variations de composition qui déterminent ces variations de couleur. Bien souvent la cause n’en est pas exactement connue.

La modification peut porter uniquement sur la couleur ou bien peut s’accompagner de changements importants dans les propriétés.

Nous pouvons citer :

  • Le cœur rouge du chêne et du hêtre, défaut plus fréquent d’ailleurs sur le hêtre que sur le chêne. Une duraminisation anormale avec une forte production de tanins accompagné de sécrétions gommeuses qui envahissent les vaisseaux. Il en résulte une coloration rouge-brun souvent cernée de noir au moment de l’abattage. Les caractéristiques mécaniques sont diminuées, mais pas au point de rendre le bois inutilisable. On peut en faire de la menuiserie commune. Par contre la présence de tanin en trop forte quantité rend le bois absolument impropre à une imprégnation profonde tant de produits antiseptiques que de résines synthétiques. Donc on ne peut pas l’employer dans la fabrication des traverses de chemin de fer, ni dans la fabrication des bois lamellés ou des bois améliorés.
  • Le cœur noir du frêne. Non seulement le bois est moins agréable d’aspect (on ne peut l’employer qu’en placage) mais il présente des caractéristiques mécaniques diminuées. En particulier il est moins souple et moins élastique que le bois sain et ne peut être facilement cintré. Le cœur noir de l’érable pose à peu près les même problèmes.
  • Le cœur foncé du sapin. La coloration brun marron constatée à l’abattage de certains sapins s’atténue fortement au séchage et ne modifie pas sensiblement les propriétés du bois que l’on peut utiliser pour tous les usages du bois normal.

Il en est de même des bois à duramen fortement teinté dans quelques, sujets appartenant à des essences aussi diverses que le bouleau, le peuplier, le tilleul et le cormier, voire le poirier dont certains échantillons sont rouge brun.

ALTÉRATIONS BIOLOGIQUES

Description générale et conditions de vie des champignons attaquant les bois
Lorsque le bois est incomplètement desséché et que l’aubier subsiste, il est envahi par des microbes variés. Le principal est le bacille amylobacter.

Ce bacille s’attaque, dans la profondeur des tissus, aux lamelles mitoyennes entre les cellules mais aussi aux sucres, à l’amidon et désagrège les tissus du bois, ouvrant la voie à d’autres envahisseurs. Il produit une fermentation : la fermentation butyrique qui se traduit par une odeur fétide, caractéristique des débuts d’altération du bois. Mais l’action de ce bacille est limitée à l’aubier et surtout à la substance intercellulaire.

D’autres bactéries s’attaquent aux arbres vivants telles le bacille du Rin, provoquant des tumeurs ou des lésions qui sont les plaies chancreuses sur lesquelles se développent ensuite des champignons. Elles peuvent même provoquer des bactérioses généralisées. (Ainsi une bactériose généralisée du pommier se traduit par la couleur jaune canari prise par le bois, puis par le dépérissement et la mort de l’arbre).

Mais ce sont surtout les champignons qui provoquent l’altération des bois.

Voyons successivement comment se comportent ces champignons lignicoles et dans quelles conditions ils sont particulièrement dangereux :

1. Les deux types de champignons lignicoles. Certains champignons vivent en parasites en détruisant les tissus vifs de l’arbre (notamment les tissus riches en sucré, en amidon). On les appelle champignons parasites.

D’autres sont consommateurs de tissus morts (aubier d’un arbre mort ou d’un bois débité par exemple). Ils produisent ce qu’on appelle couramment la pourriture du bois. Ce sont les champignons saprophytes.

2. Description sommaire des champignons lignicoles. Un champignon comprend d’abord un ensemble de filaments (dont le développement est parfois très rapide) qui peuvent passer assez inaperçus. On appelle cet ensemble le mycélium.

Il comprend ensuite une fructification formée d’une ou plusieurs formes arrondies ou lamellaires. Ce sont ces fructifications que nous appelons vulgairement champignon. En fait, les fructifications n’apparaissent que si le développement du mycélium est suffisant, et si certaines conditions climatiques se trouvent réunies. Un bois peut être complètement détruit par un champignon sans qu’il ne se soit formé aucune fructification.

Dans ces fructifications en forme d’ombrelles, de croûtes, de coquilles ou de consoles se forment les spores (ou germes) qui sont dispersées par le vent et propagent l’espèce.

Les spores de certaines espèces ont une remarquable longévité. Ainsi il faut une trentaine d’années pour assainir un terrain infesté par le spores des champignons produisant la maladie des racines du châtaignier ou du noyer.

3. Condition de vie des champignons lignicoles. Il faut un certain nombre de circonstances favorables pour qu’un champignon puisse se développer. Ce sont :

  • un taux d’humidité suffisant
  • une température assez élevée
  • de la lumière pour produire les fructifications

3.1 Le taux d’humidité qui favorise l’éclosion et le développement est voisin du taux de saturation des fibres pour la plupart des espèces. Ce taux étant lui même voisin de 3 % on peut en conclure que l’attaque par les champignons, fort possible et fort fréquente en forêt, sur des souches ou sur des grumes abattues, doit être exceptionnelle dans des bâtiments.

Si nous considérons le champignon qui se contente de la proportion d’eau la, plus faible (22 %) : la mérule, nous voyons que son développement ne sera possible que dans des conditions anormales : infiltrations d’eau dans un mur contre lequel sont posées des boiseries, fuite de canalisations de chauffage sous un parquet, mauvaise aération d’un local dans lequel se produisent d’importantes condensations et cetera.

On peut dire que si l’on abaisse le taux d’humidité à moins de 2 % le bois restera indéfiniment exempt de pourriture.

D’ailleurs un excès d’humidité est lui aussi nuisible au développement des champignons. Au delà de 3 % et beaucoup mieux par immersion on n’a plus à craindre d’attaque par les champignons.

Mais une surveillance sérieuse doit s’exercer dans les chantiers de séchage où, précisément, l’on amène les bois du taux 30 au taux 17 ou 18 d’humidité.

3.2 La température de 25° à 35° est la plus favorable au développement actif des champignons. La constance de cette température est aussi un élément favorable.

3.3 La lumière n’est absolument pas nécessaire à la croissance du mycélium, or c’est le mycélium qui « digère » la matière attaquée. D’ailleurs, chacun connaît les attaques des champignons des caves sur les portes ou cloisons de bois, sans qu’on ait jamais vu de fructifications. En effet, les fructifications ont besoin de lumière pour apparaître.

3.4 l’atmosphère : le mycélium a besoin d’oxygène pour vivre (donc l’immersion est efficace comme protection, à condition d’être totale).

Aspect donné aux bois par l’attaque des champignons
L’attaque du bois se produit ainsi : les filaments microscopiques du mycélium réussissent à pénétrer le plus souvent par les rayons médullaires riches en substances alimentaires azotées et hydrocarbonées. Ils peuvent passer aussi dans les cellules du parenchyme ligneux qui contiennent également des substances de réserve. D’une cellule à l’autre le passage s’effectue par les ponctuations et aussi par l’attaque des membranes des cellules. Ainsi les diastases sécrétées par les champignons digèrent d’abord les substances de réserve, puis les parois elles mêmes. La première phase se manifeste surtout par des changements de coloration.

La seconde consiste en une attaque de la lignine, puis la cellulose elle même. Le bois perd de son volume et de son poids. Il devient friable ; il tombe en poussière lorsqu’il est sec. À sa substance s’est plus ou moins substituée la masse des filaments des champignons. C’est la couleur de ces filaments qui fait donner à cette altération les noms de pourriture blanche, jaune ou brune.

En résumé une attaque cryptogamique à son début peut très bien ne se déceler par aucun signe extérieur. Au laboratoire on s’en apercevra, soit en traitant des échantillons par des réactifs colorés, soit en soumettant des éprouvettes à la rupture au mouton pendule (voir 3e leçon). La cassure d’un bois altéré ne présente pas les éclats caractéristiques des bois sains. Bien sûr un examen microscopique pourra toujours donner une certitude.

Lorsque l’attaque devient visible extérieurement, elle est nommée échauffure, à son début phase de coloration ou pourriture lorsqu’elle est plus accentuée(phase de désintégration des parois cellulaires).

L’échauffure produit des changements de coloration : taches blanches, brunes, rouges, bleuissement, verdissement. On peut, parfois, tirer malgré tout un certain parti de bois échauffés. Il ne faut cependant pas perdre de vue que même si l’attaque parait stoppée, un bois « échauffé » a déjà ses propriétés mécaniques modifiées (le hêtre par exemple) et est sensibilisé pour une reprise de l’altération dès que les conditions seront à nouveau favorables.

Quant aux pourritures qui sont des modifications profondes de la composition chimique, elles présentent des formés variées : fendillements qui séparent le bois en petit cubes, formes lamellaires ou fibreuses. Les bois atteints sont absolument impropres à tous usages.

Exemples :

  • pourritures cubiques : pourriture brune du pied des résineux produite par un polypore), pourriture rouge du chêne.
  • pourritures alvéolaires : maladie du rond des résineux, attaqué par les tramètes et les stereum.
  • pourritures fibreuses : causées par l’armillaire (pourridié des racines) ou le faux amadouvier.

ÉNUMÉRATION ET DESCRIPTION SOMMAIRE DES PRINCIPAUX CHAMPIGNONS LIGNICOLES

Classification d’ordre pratique
On pourrait classer botaniquement les champignons lignicoles. Deux grandes catégories pourraient être faites, basées sur la forme des organes produisant les spores (ascomycètes, basidiomycètes). Il semble préférable d’indiquer les champignons s’attaquant plus spécialement aux arbres sur pied, aux bois employés à l’extérieur et enfin aux menuiseries, intérieures et aux mobiliers.

Il faut toutefois signaler qu’une même espèce peut figurer dans les trois classes ainsi formées et que tel champignon « d’extérieur » peut devenir champignon des maisons dans des circonstances déterminées.

1. Champignons attaquant plus spécialement les arbres sur pied.

En général ce sont les vieux arbres, les arbres affaiblis, qui sont atteints. Les voies d’invasion sont multiples. Ce sont parfois les racines ; ce sont souvent des blessures qui sont contaminées par des spores. L’attaque des racines ne peut être décelée que par une déficience externe : disparition prématurée du feuillage par exemple.
Lorsque l’atteinte est très grave, on verra apparaître des fructifications (parfois volumineuses) sur l’écorce.

Le champignon meurt parfois après l’abattage de l’arbre.

Certaines espèces au contraire continuent leurs ravages tant que l’arbre contient une quantité d’eau convenable.

Nous distinguerons :

1.1. les champignons qui attaquent les résineux sur pied sont principalement l’(Ungulina annosa), le tramète du pin et deux polypores.

L’(Ungulina annosa) produit la maladie du rond en attaquant les racines des pins sylvestres, pins maritimes, épicéas et plus rarement des sapins.

L’attaque ne se limite pas aux racines pour l’épicéa qui présente jusqu’au tronc une pourriture alvéolée brun rouge. Il ravage souvent des peuplements de 40 à 60 ans, mais tue aussi des jeunes plants et continue ses ravages sur les grumes humides après l’abattage.

Le mal se propage par le mycélium qui chemine d’une racine à l’autre au travers du sol, et, d’autre part, au moyen des spores que les rongeurs, par exemple, peuvent transporter d’une racine à l’autre.

Ainsi, à partir d’un arbre atteint, la maladie se propage concentriquement (d’où son nom) et le meilleur moyen est encore d’effectuer des peuplements mélangés de résineux et de feuillus, ceux-ci formant barrière bien que, très rarement à vrai dire, le sorbier, l’alisier, le bouleau et le hêtre aient parfois été atteints.

Le tramète du Pin (Xantochrous pini) provoque une pourriture alvéolaire brun rouge plus accentuée dans le duramen que dans l’aubier (la résine de l’aubier est une protection). C’est la fructification en forme de chapeau dur, épais, à face supérieure brune marquée de lignes concentriques qui caractérise ce champignon qui, sans tuer l’arbre rapidement, enlève absolument toute valeur au bois. Les blessures de l’élagage artificiel ou naturel sont les voies ordinaires de l’infection qui se propage dans le bois parfait, surtout dans les arbres ayant dépassé 50 ans.

Il faut abattre les arbres atteints et détruire les fructifications, car la propagation se fait exclusivement par les spores.

Le polypore d’Hartig (Polyporus hartigii) produit une pourriture blanche du sapin, au niveau des plaies fermées par les chancres et les chaudrons. Le bois perd tout consistance et les arbres se brisent au moindre effort.

Le polypore boréale (Polyporus borealis) produit une pourriture à peu près semblable sur le sapin et sur l’épicéa, mais on ne peut pas observer de fructifications sur l’arbre vivant.

1.2. Les champions qui attaquent indifféremment les résineux et les feuillus sont principalement les champignons du pourridié (armillaire) et de la pourriture brune.

L’armillaire couleur de miel attaque les racines, les grumes humides, les souches, produisant une pourriture blanche fibreuse lorsque l’attaque est suffisamment prononcée.

Le polypore vaporanius provoque une pourriture brun, rouge des résineux épicéa, pin sylvestre et de certains feuillus. Le bois envahi devient brun clair puis rouge foncé et subit une pourriture cubique. Transporté dans une scierie ou un édifice, il peut s’y propager étant assez peu sensible aux variations de température et d’humidité. Le remède est un séchage assez poussé des bois de construction.

1.3. Les champignons attaquant particulièrement les feuillus sont : les phellinus et les stereum, et un certain nombre de polypores.

Le (Phellinus dryadeus) attaque le bois parfait de la base du chêne. L’altération est d’abord brune puis devient ensuite blanche et fibreuse.

La fistuline hépatique produit sur le chêne également une pourriture rouge qui se transforme ensuite en une pourriture brune cubique. Les fructifications sont connues vulgairement sous le nom de langue de bœuf. La pourriture attaque le bois parfait.

Le (Phellinus robustus), connu sous le nom de faux amadouvier est, par contre une pourriture de l’aubier touchant parfois un peu le bois parfait La pourriture est jaune et fibreuse, assez peu profonde, mais étendue en surfacé. Elle devient rousse à l’air. C’est presque toujours au niveau d’une blessure qu’elle s’établit.

Le (Stereum frustulasum) produit une altération du bois de chêne bien caractérisée. Le bois devient d’abord rouge brun, puis, sur ce fond apparaissent des tachés d’un blanc de neige qui se transforment en cavités aux dépens du bois brun et très dur qui les entoure. Il s’agit donc d’une pourriture alvéolaire. Ce champignon peut continuer ses méfaits sur la grume.

Le stereum hérissé (Stereum hirsutum) bien que s’attaquant plus particulièrement au bois mort peut tout de même s’en prendre aussi au bois parfait lorsqu’il pénètre par une plaie de l’écorce. L’arbre atteint profondément (le chêne et le charme en particulier) se recouvrira de fructifications en forme de consoles jaune vif dessus. Le début de l’attaque se manifeste par des taches brunes qui deviennent jaunâtres ou blanchâtres par la suite. On appelle grisettes ces altérations causées par le steréum hirsutum.

Le polypore soufré est l’un des parasites des bois les plus répandus. Il atteint le chêne, le poirier, le noyer, le peuplier, le châtaignier et peut continuer à vivre dans le bois mis en œuvre. La coloration brun rouge qui se manifeste au début de l’attaque est striée ensuite de lignes blanches dues au mycélium du champignon puis se transforme en pourriture cubique. Le nom du champignon (Polyporus sulfureusx) est dû à la couleur des fructifications jaune soufre à leur apparition et de couleur orange ensuite.

Le polypore hispide attaque de nombreux feuillus tels que le frêne, le hêtre, le noyer, l’orme, le platane et les arbres fruitiers, notamment le pommier. Il produit une pourriture blanche attaquant le cœur et la moelle en premier lieu. La zone attaque est séparée de la zone saine par un liseré brun. Les fructifications en forme de consoles épaisses deviennent couleur de rouille en vieillissant. Ce champignon se manifeste presque toujours au niveau des plaies de l’arbre. On peut donc, dans une certaine mesure le prévenir.

L’amadouvier (Polyporus fomentarius) attaque nombre de feuillus, mais plus particulièrement le hêtre et le bouleau produisant une pourriture jaune. Il est reconnaissable à ses fructifications en forme de consoles grises localisées aux parties hautes de l’arbre. Le bois prend la consistance d’un liège mou.

2. Champignons attaquant les bois exposés aux intempéries (grumes et bois mis en œuvre à l’extérieur).

Les champignons qui attaquent et détruisent les bois morts en forêt assurent en fait une sorte de nettoyage des débris gisant au sol. Mais malheureusement les arbres abattus peuvent être contaminés. Bien que l’écorce soit une protection très efficace, cette contamination est importante du fait des blessures et, principalement des coupes d’abattage. Les bois riches en eau, ceux qu’on abat tardivement, sont spécialement menacés.
Donc: les grumes franchement abattues, les vieilles grumes laissées au sol, les bois mis en œuvre au dehors sans protection de surface peuvent être altérés.

Les grumes fraîchement abattues peuvent « bleuir » ou « s’échauffer ».

Les bleuissements se constatent particulièrement chez les résineux : pin épicéa, plus rarement le sapin, et chez les bois blancs : ayous, peuplier. Ils se constatent pour une forte saturation en eau et une température voisine de 22 °C. Ils sont causés en général par le genre « Ceratestonelle » et si l’altération est stoppée au niveau du bleuissement, le bois peut parfaitement être employé en menuiserie courante (destinée à être peinte).

L’échauffure est une attaque plus grave. Elle se manifeste principalement sur le hêtre (violet du hêtre). L’agent est le (Stereum purpurum) dont l’attaque est particulièrement rapide. Le bois qui a été atteint au printemps, si la grume n’a pas été sortie assez rapidement de la coupe, présente après l’évolution du mycélium pendant l’été, des taches blanchâtres au contour irrégulier. Le hêtre échauffé perd de sa valeur car ses propriétés techniques sont malgré tout très amoindries. Cependant il est fréquemment utilisé, car le défaut se présente assez souvent.

Les vieilles grumes et les bois extérieurs non protégés sont attaqués par le champignon des caves (Coniphora cerebella et Phellinus megaloporus), les lenzites, armillaires, poria, tramètes et cetera.

Le (Coniphora cerebella) attaque les pièces de bois en contact avec le sol (pieux, piles de ponts), produisant une pourriture brune, cubique de même que les Poria.

À peu près dans les mêmes conditions le (Phellinus megaloporus) défit le chêne en le transformant en une sorte de charpie blanche.

Le (Coriolus versicolor) cause de gros dégâts sur toutes les essences provoquant au dernier stade une pourriture blanche fibreuse, devenant parfois gommeuse. On limitera ses dégâts en purgeant soigneusement les bois de leur aubier.

Les traverses de chêne, les pieux de châtaignier en contact avec le sol redoutent les lenzites, le Daedalea quercina tandis que le hêtre est détruit par le lentin.

3. Les champignons des maisons. En fait ces champignons ne se développent que grâce à la réunion d’un certain nombre de circonstances exceptionnelles : une cause anormale d’humidité, un manque d’aération, l’accumulation de bois dans une cave etc.

Les deux espèces les plus dangereuses ses sont incontestablement la mérule pleureuse et la tramète.

La mérule pleureuse (Gyrophana lacrymans) peut s’attaquer à tous les bois, au papier des livres, au cuir des reliures, aux étoffes. Ce champignon a son origine sur les bois résineux avant de se propager sur tous les matériaux précités.

Le mycélium est formé de filament de 7 à 8 microns de diamètre qui suivent Les cavités des cellules et progressent dans le bois de 10 à 12 mètres par an si les circonstances sont favorables. En surface, ces filaments ou hyphes s’amassent, s’enchevêtrent pour former soit une toile, soit des cordonnets grisâtres qui sont très résistants même à une sécheresse prolongée. Les fructifications sont des plaques à contour arrondi. Elles sont d’abord blanches, puis brunissent au centre lorsque se forment des milliards de spores. En définitive la mérule produira une pourriture cubique. Grâce aux cordonnets (rhizomorphes) la mérule peut se propager sur des maçonneries ou même au travers de celles-ci.

Nous avons déjà parlé du tramète du pin qui attaque également les résineux sur pied.

On confond parfois les méfaits de la mérule avec ceux du (Coniphora cerebella) déjà cité sous le nom de champignon des caves. Cependant la pourriture cubique qu’il détermine est plus foncée. Il ne possède pas les rhizomorphes de la mérule et ne peut donc transporter de l’eau comme cette dernière.

De ce fait un bois sec ne sera pas attaqué par le coniophore.

Les filaments blancs du Phellinus megaloporus pourraient aussi faire penser à la mérule. Mais la pourriture causée par le phellinus est fibreuse et limité au chêne.

Etapes des attaques des bois par les champignons
  • L’attaque invisible. Le mycélium est microscopique (quelques microns de diamètre pour les filaments) ; on n’en peut déceler que les amas.
  • La coloration. Nous avons parlé du bleuissement qui se produit parfois très rapidement dans les piles de bois résineux fraîchement débité, ainsi que dans certaines essences tropicales.
  • Les échauffures. Ce sont des altérations plus profondes et plus graves, toujours provoquées, par une aggravation due à des négligences.
  • Les pourritures. C’est la dernière étape avant la destruction. Rappelons que les termes : pourriture rouge, pourriture blanche, pourriture jaune, grisette grisette à chair de poule (taches blanches), grisette à flammes (taches jaunes ou blanches assez grandes) pourriture sèche, carie (pourriture du cœur) ne concernent que l’aspect de l’altération et ne correspondent pas à une hiérarchie des altérations.

MESURES DE PROTECTION CONTRE LES ALTÉRATIONS DUES AUX CHAMPIGNONS

Protection des grumes abattues
  • Exploiter les essences dans des époques peu dangereuses, avant une certaine date limite, dans des délais aussi brefs que possible tant pour l’abattage que pour le débardage c’est à dire la sortie des grumes de la forât en principe, en France, sortir des grumes avant le mois de mai).
  • Devant l’impossibilité d’exploiter dans un laps de temps trop court, on a pensé qu’on pouvait protéger les parties vulnérables des grumes (les coupes) par une application d’un produit fongicide puissant. Encore fallait-il trouver un produit dont l’efficacité soit durable (même avec la pluie), sans toxicité pour l’homme et les animaux supérieurs, assez peu onéreux, facile à appliquer.

Les produits retenus sont en général incorporés dans des huiles, elles mêmes mise en émulsion dans l’eau. Les dérives du phénol ont donné de bons résultats. En fait on arrive maintenant à une protection durant une saison.

Protection des débits
Avant le sciage les grumes seront préservées de l’humidité du sol et des précipitations atmosphériques.

On peut aussi les conserver immergées dans l’eau jusqu’au débit. Beaucoup de scieries suédoises sont installées ainsi au bord des lacs qui constituent de véritables « magasins » à bois.

Les débits doivent ensuite être protégés contre le bleuissement et l’échauffure. Il s’agit d’une protection d’assez courte durée puisqu’il s’agit de les amener à dessiccation. Mais certaines espèces « s’échauffent » facilement après le sciage. On peut les étuver, mais cela demande des installations assez importantes et une conduite assez délicate. Il parait plus simple de tremper les débits durant une vingtaine de secondes dans des solutions de fort pouvoir fongicide étudiée pour ne pas dénaturer la teinte naturelle du bois pour ne pas gêner le séchage ultérieur. Le pentachlorophénate de soude est souvent employé.

On peut opérer aussi par pulvérisation.

Le séchage artificiel détruit les champignons qui auraient pu commencer leur développement, sans toutefois détruire les spores.

Protection des bois mis en œuvre dans les constructions extérieures
Les bois destinés à des emplois extérieurs de longue durée demandent une protection particulièrement efficace. Le traitement doit atteindre le cœur même des pièces. Il faut obtenir une imprégnation à cœur.

Certains procédés déjà anciens sont toujours employés : le procédé Boucherie, par exemple (imprégnation des poteaux télégraphiques par une solution de sulfate de cuivre), bien que d’efficacité réduite.

Les produits employés sort parfois des huiles de goudron, de la créosote, du pentachlorophénol, suivant la destination de la pièce traitée.

Protection des bois utilisés dans les constructions intérieures
Il faut bien considérer que tous les bois peuvent être attaqués par la mérule, s’ils sont placés dans des conditions défavorables. On se doit d’éviter ces conditions c’est-à-dire l’humidité permanente et l’air confiné.

Donc on emploiera des bois secs et sains qui ne seront jamais en contact avec le sol. On évitera les remontés d’humidité dans les murs. On assurera une bonne aération des sous-sols. On ne posera des menuiseries que sur une maçonnerie sèche. On se rappellera que le mâchefer par sa richesse basique, favorise, le développement de la mérule.

Si l’on constate une attaque du champignon, il faut employer immédiatement des moyens radicaux : suppression de tous les bois atteints qui seront brûlés ; désinfection des maçonneries qui ont été en contact avec les bois minés (il faut les flamber à la lampe à souder, puis imprégner d’un puissant fongicide) ; aérer, sécher complètement, reconstruire si possible en bois imprégnés.

GÉNÉRALITÉS SUR LES INSECTES ATTAQUANT LES BOIS

Les insectes sont des ennemis très redoutables du bois, soit qu’ils l’attaquant à l’état frais, soit qu’ils le détériorent quand il est mis en œuvre.

Il existe beaucoup d’insectes attaquant les essences ligneuses en forêt. Il en est qui dévorent les feuilles (ou les aiguilles des résineux), les jeunes pousses, les bourgeons. La nourriture da l’arbre privé plus ou moins complètement de ses feuilles se fait mal. À une année d’invasion de ces insectes phyllophages (mangeurs de feuilles) correspond une couche de bois plus mince. On est très désarmé contre ces insectes. Fort heureusement il existe des espèces animales ennemies. De plus une espèce d’insecte se tient bien souvent exclusivement à une espèce d’arbre. En créant des peuplements mélangés, on ralentira la propagation.

D’autres insectes attaquent les racines (ver blanc du hanneton commun, courtilière).

Enfin certains insectes s’attaquent au corps ligneux lui même, soit que ces insectes vivent dans le bois lui même soit qu’ils creusent leurs galeries entre le bois et l’écorce. Ces derniers sont aussi nuisibles car ils détériorent la couche génératrice et peuvent causer rapidement la mort de l’arbre attaqué.

L’œuf d’un insecte donne naissance à une larve, dépourvue d’ailes, ayant l’aspect, d’un ver. Cette larve est munie d’une puissante armature buccale, faite pour broyer même si l’insecte adulte est un insecte lécheur ou suceur.

La larve vit dans le bois qu’elle ronge en creusant des galeries. Au bout d’un certain temps la larve entre dans une période d’immobilité, ne prend plus de nourriture. À cette phase l’insecte est désigné sous le nom de nymphe ou de chrysalide. Une dernière métamorphose se produit. La nymphe sort a l’état d’insecte parfait après avoir brisé son enveloppe.

Les insectes attaquant les bois appartiennent aux groupes suivants :

Coléoptères. Insectes broyeurs comprenant plus de 100 000 espèces. Ils possèdent deux ailes cornées (élytres) protégeant les ailes membraneuses. Les plus dangereux ennemis des bois.

Hyménoptères. Insectes lécheurs, sans élytres (type : abeille) ; les sirex et xylocopes en font partie.

Lépidoptères. Insectes suceurs (papillons). Les chenilles s’attaquent souvent aux bois : cossus, sesia.

Névroptères. Insectes broyeurs (type libellule). Les termites en font partie.

D’après la façon dont ils attaquent on peut signaler :

1. Les insectes vivant entre le bois et l’écorce

1.1 Écorce vive

  • les bostryche
  • les scolytes

1.2 Écorce morte

  • hylésine du frêne et du hêtre

2. Les insectes vivants dans le bois

2.1 Bois frais

  • cossus
  • zeuzère
  • grand capricorne
  • lucane ou cerf-volant

2.2 Bois abattu (en chantier ou déjà mis en œuvre)

  • certains bostryches
  • platype
  • sirex
  • lyctus
  • vrillettes (ou horloges de la mort)
  • criocéphale
  • hylotrupes
  • termites
  • lymexylon

PRINCIPAUX INSECTES XYLOPHAGES

Insectes attaquant les arbres sur pied
Le Cossus gâte bois (Cossus ligniperda), lépidoptère.

La chenille de ce gros papillon aux ailes vit dans le bois des saules, ormes, peupliers, aulnes, chênes, tilleuls et arbres fruitiers.

Elle évolue en 3 ans et peut atteindre 10 cm de longueur. Elle s’attaque au bois sain comme au bois pourri. Répandu dans toute l’Europe, cet insecte cause de grands dégâts. Le badigeonnage des troncs d’arbres fruitiers à la chaux était une bonne méthode préventive, agissant par destruction de la ponte.

La Zeuzère du marronnier. Cette espèce est voisine de la précédente. La chenille ne vit pas seulement sur le marronnier, mais sur l’orme, le tilleul, le bouleau, le chêne, le pommier, le poirier et cetera.

Le Sesia cause de graves dégâts aux bouleaux, peupliers, tremble car les chenilles creusent de nombreuses galeries à la partie inférieur de ces arbres, causant souvent leur chute.

Le Lucane (Cerf-volant). La larve vit dans les troncs des chênes pourris et se développe lentement (4 à 5 ans pour atteindre 105 à 110 mm de longueur).

Le Dorons (voisin du précédent, surnommé Petite Biche). Les larves se développent dans le cœur pourri des saules et des hêtres principalement.

Les buprestes ont des larves allongées qui vivent aussi en général dans les vieilles souches, les arbres morts, le bois pourri de hêtre et de charme. Mais on en voit aussi dans les arbres vivants, notamment dans les chênes.

Les charançons forment une vaste famille de tout petits insectes attaquant le plus souvent les résineux (sapins, pins) et plus particulièrement les jeunes plants, jamais les arbres de plus de trente ans.

Quelques espèces attaquent aussi l’aulne et le saule

Le Cerambyx ou Capricorne. La larve vit plusieurs années dans l’intérieur des vieux chênes dont elle rend le bois inutilisable. Ces larves causent des dégâts incalculables car l’insecte pond sur les plus beaux sujets de la forêt qui finissent par succomber à la succession de plusieurs générations.

L’hylecoetus attaque indistinctement les résineux et les feuillus : épicéa, pin, chêne, mélèze, hêtre, peuplier.

Les bostryches ou scolytes sont de petite : taille (de 1 à 9 mm) mais sont les ennemis les plus redoutables des bois sur pied. Ils vivent presque entièrement entre l’écorce et le liber ou dans l’intérieur même du bois. La forme de leurs galeries suffit à distinguer l’espèce.

Les métamorphoses se font rapidement (de 8 à 12 semaines) et les forêts de résineux de la forêt Noire et des Vosges art eu à souffrir considérablement de ces insectes.

Insectes attaquant les grumes
Aussitôt abattus les arbres risquent l’attaque de certaines espèces de bostryches, du platype, des sirex.

Le bostryche liseré provoque ce que. L’on appelle la vermoulure noire, pratiquant des couloirs en échelons. Il cause de très importants dégâts dans les bois abattus.

Le platype est un très petit coléoptère (5 mm) dont les larves s’attaquent au chêne. En général l’aubier seul est atteint, mais en cas d’été sec, l’insecte cherche l’humidité plus profondément dans la grume. Le platype s’attaque aussi au hêtre et au frêne, parfois au châtaignier.

Les sirex rappellent un peu les guêpes par leur forme et les rayures de leur abdomen. La femelle pond à l’intérieur des écorces, grâce à une tarière droite. On connaît principalement le sirex commun ou des sapins et le sirex géant ou sirex des pins. Il y a en général deux générations par an. La larve met au moins un an (parfois 2 ou 3) à évoluer. Ainsi on peut voir éclore des sirex dans une maison habitée depuis 2 ou 3 ans. Ces insectes aux mandibules puissantes, causent de très importants dégâts. Toutefois ils ne pondent pas à nouveau sur les pièces de bois qui les enfermaient.

Insectes attaquant les bois mis en œuvre
Ce sont principalement :
  • le capricorne des maisons (Hylotrupes bajulus)
  • le criocéphale
  • L’hespérophane
  • les lyctus
  • les vrillettes (ou horloges de la mort)
  • les termites.

Le capricorne des maison vit parfois dans les résineux secs sur pied, mais attaque surtout les poutres, charpentes, tous les résineux bien secs et plus rarement l’aubier du chêne et le peuplier.

L’insecte adulte ne sortant pas du bois et son évolution étant très lente on peut voir se succéder des générations de ces insectes pendant 10 à 20 ans dans une même pièce, jusqu’à destruction totale du bois.

Les dégâts causés par cette espèce s’étendent de plus en plus. Plus le bois est sec, plus l’atmosphère ambiante est chaude, plus l’insecte se développe Les années sèches (de 1943 1949) sont marquées par une extension importante de ses attaques. Mais les pays froids ne sont pas à l’abri, car les maisons de bois bien chauffées des pays scandinaves ou du Danemark lui conviennent parfaitement. On commence à signaler des attaques un peu dans toutes les régions de France.

Le criocéphale attaque les charpentes de résineux dans les mêmes conditions que l’hylotrupes.

L’hesperophane cinereus vit aussi dans les bois très secs, mais exclusivement les essences feuillues, notamment le chêne.

Les lyctus sont de petits coléoptères (3 à 5 mm) attaquant l’aubier de la plupart des bois feuillus : chêne, châtaignier, noyer, cerisier, frêne, érable.

C’est par excellence l’espèce ennemie des parquets de deuxième choix non parfaitement purgés d’aubier. Il faut des vaisseaux assez gros, un pourcentage d’amidon suffisant pour que les larves puissent se développer ; La vermoulure des lyctus est d’une extrême finesse.

Les vrillettes (ou Anobium) sont de petits coléoptères à antennes dentées en scie, de fort petite taille (2 à 6 mm) suivant les espèces, que des superstitions anciennes font encore nommer dans certaines régions : horloges de la mort.

De nombreuses espèces attaquent durant 3 ou 4 ans d’évolution les bois bien secs des vieux meubles, des boiseries, des poutres. On entend très bien leur travail, dans le silence et l’on trouve leurs évacuations : vermoulure granuleuse.

Les bois attaqués de préférence sont le merisier, le noyer, le charme, l’aulne, le peuplier. Les cœurs des bois durs et des résineux sont rarement attaqués. Certaines espèces attaquent aussi le papier. La ponte a lieu de mai à septembre. Rien ne révèle extérieurement les galeries. Les insectes parfaits sortent par des trous arrondis de 1 à 4 millimètres de diamètre. Ces trous de sortie sont aussi des lieux de ponte pour cette première génération.

Les termites
Les termites sont des insectes des régions tropicales et équatoriales. C’est, par accident que certaines espèces ont été introduites en France et ont, malheureusement réussi à s’adapter à des conditions climatiques assez éloignées de celles des régions d’origine. Le termite lucifuge s’est installé dans le sud ouest (les landes notamment) et le termite de Saintonge, parti vraisemblablement de La Rochelle au siècle dernier a étendu ses colonies sur la Charente-Maritime et la Charente. Les colonies se sont installées dans le sol et par les vieilles souches, les poteaux, les parties des maisons en contact avec le sol gagnent les bâtiments et attaquent les bois, les papiers, les textiles. Il faut noter le termite est un insecte du sol, se nourrissant de matières organiques et, notamment de bois, ayant besoin d’un taux d’humidité assez élevé. Donc des bâtiments dans lesquels il n’y a pas de bois peuvent être attaqués, les termites y trouvant des papiers et des textiles. Mais assainissement environnant, l’assèchement de toutes fuites d’eau ; la ventilation de tous les réduits viendront à bout des colonies qui peuvent avoir essaimé dans ces bâtiments. Il est difficile parfois de se débarrasser de certaines colonies qui se sont installées dans des quartiers bien chauffés de certaines villes et dont la présence ne s’est révélée que tardivement (les termites de Hambourg et du 5e arrondissement de Paris).

MESURES DE PROTECTION CONTRE LES INSECTES

Il est pratiquement impossible de lutter contre les insectes attaquant les arbres sains sur pied si ce n’est par la protection des insectivores, particulièrement des ciseaux.

Pour ceux qui attaquent des arbres déficients la solution à préconiser est l’abattage des sujets susceptibles d’être infestés et leur destruction radicale.

Mais on peut plus facilement agir sur les grumes et les bois d’œuvre.

Protection des grumes
  • par l’exploitation en hiver et un débit aussi rapide que possible après abattage
  • en cas de séjour forcé en forêt, par traitement des voies d’accès, c’est à dire dans le cas des insectes, de l’écorce comme des coupes, par des solutions non seulement insecticides mais aussi fongicides (pentachlorophénol + hexachlorocyclohexane). Le traitement doit pratiquement être réalisé à l’abattage.
  • si des grumes non traitées ont séjourné en forêt, on peut admettre en principe qu’elles sont infestées et le mieux sera un traitement après débit.
Protection des débits
L’étuvage est un moyen efficace de destruction des insectes se trouvant dans les bois. Il ne met pas les bois à l’abri des pontes des espèces qui ré attaquent sur place. Ainsi des bois étuvés seront définitivement débarrassés des sirex mais non point des insectes qui viennent habituellement pondre en surface des bois secs

Il en sera de moine pour des bois désinsectisés par haut fréquence ou par action de gaz toxiques.

En résumé, il faut :

  • détruire les larves existant déjà dans le bois
  • empêcher une nouvelle attaque par la création d’une barrière constituée par des produits insecticides. Suivant les cas les bois seront imprégnés à cœur, trempés, ou soumis à la pulvérisation.
    On conçoit qu’il sera beaucoup plus difficile d’appliquer à des bois en place, notamment parquets dont on ne peut facilement atteindre la face interne, ces deux catégories de traitement. Lorsque c’est possible, des fumigations, des insufflations de lindane sous les parquets détruisent les insectes. Mais on ne peut espérer aucune immunité pour l’avenir.

ALTÉRATIONS PRODUITES PAR LES CRUSTACÉS ET LES MOLLUSQUES

Les crustacés
Les limnoria et chelura se logent dans des galeries creusés dans les appontements. Ces galeries sont de petit diamètre mais peuvent atteindre une dizaine de centimètres de profondeur et un animal peut sortir d’une galerie pour en creuser une autre.

La protection contré ces animaux marins : tarets, limnoria et chelura est difficile. Certaines essences comme l’azobé, l’angélique, le teck ont heureusement une bonne résistance naturelle.

Les tarets
Le mollusque à l’état de larve nageant librement dans l’eau de mer, peut se fixer sur une pièce de bois, alors qu’il est presque imperceptible.

Avec sa minuscule coquille bivalve, il perce un trou dans le bois. Il continue sa galerie dont les parois s’incrustent de calcaire. Il vit environ un an et peut atteindra à ce moment une dizaine de centimètres de longueur et 5 mm de diamètre.

CONCLUSION

De cette étude qui reste sommaire, bien qu’elle paraisse cependant compliquée, nous retiendrons un certain nombre de considérations concernant l’influence de la nature des bois.

En effet si le bois considéré, comme matériau est sujet aux défauts et altérations diverses que nous avons passés en revue, tous les bois ne se comportent pas de façon identique dans leurs sensibilité aux maladies, aussi bien que dans les possibilités de traitement.

Facteurs favorables et défavorables dans les altérations. En général, (mais pas d’une façon absolue cependant) les résines, les tanins, les composés aromatiques sont favorables à la conservation.

La présence des sucres, amidons et abluminoïdes est au contraire néfaste.

Les vaisseaux non obstrués sont des voies de pénétration des agents destructeurs.

Les bois résineux durs et très aromatiques (genévrier, cèdre) et ceux qui sont très riches en résine comme le mélèze ou pitchpin sont durables. Par contre les aubiers de pin, l’épicéa, le sapin le sont fort peu naturellement.

cœur du chêne très lignifié avec des vaisseaux :obstrués par des thylles, sa forte teneur en tanins est très durable, mais l’aubier du même bois, riche en matières da réserve est très altérable.

Le hêtre et le peuplier, aux vaisseaux livres, se conservent moins bien que le robinier aux vaisseaux bouchés.

Le noyer est riche en tanin mais aussi erg, amidon et il possède des vaisseaux largement ouverts. Sa conservation est assez difficile comme celle du tilleul, du bouleau, du saule, essences riches en amidon et comme telles recherchées par les insectes.

Beaucoup de bois tropicaux aux pores obstrués sont de bonne conservation : azobé, iroko, tali, teck, angélique. Mais nous en trouvons, dans les mêmes pays, de très altérables comme le framiré, le limbo, l’ilomba, l’ayous.

Facteurs favorables et défavorables aux procédés d’imprégnation

La pénétration des produits de protection est très difficile lorsque ces produits doivent traverser des membranes semi-perméables. On emploie alors les procédés dits « en sève ».

Les bois à vaisseaux libres, uniformément répartis sont les plus faciles à imprégner.

Ainsi le hêtre s’imprègne tout à fait bien sauf s’il est atteint par la maladie du cœur rouge.

Le chêne rouge d’Amérique (et non pas le chêne atteint du cœur rouge) s’imprègne !, bien parce que ne comprenant pas de thylles.

Des exemples analogues pourraient être trouvés dans les bois tropicaux.


Principes d’un classement d’aspect des bois indigènes feuillus durs.

Ce classement est un élément de qualification, au même titre que des considérations relatives aux propriétés et caractéristiques technologiques.

Il repose uniquement sur l’aspect des faces et des racines et la natures et la localisation des anomalies. On associe, en totalisant leur surface la plus belle face (parement) et la plus belle rive et la moins belle face (contreparement) avec la moins belle rive.

Certaines anomalies jouent dans le classement en se totalisant : c’est le cas des nœuds, des ronces, des fentes en bout, des fentes de cœur, des gerces de séchage.

D’autres comptent isolément comme des piqûres noires, des veines, des taches, des échauffures.

Il faut examiner la norme elle même pour bien comprendre l’intérêt de cette normalisation qui doit mettre de l’ordre dans la classification des produits, mais ne doit pas non plus déclasser systématiquement des produits utilisables.

Ainsi un bois présentant une belle face et une belle, rive convient parfaitement pour faire une plinthe même si l’autre face et l’autre rive sont d’une qualité d’aspect très inférieure.

Ainsi se justifient les cinq choix :

exceptionnel - 1er choix - 2e choix - 3e choix - 4e choix

admis dans cette classification.

Tandis que le choix exceptionnel ne comprend que des pièces de droit-fil, sans défaut appréciable et sans aubier, le premier choix par exemple aura une face sans défaut et n’admettra pas d’aubier et le dernier choix admet tous les défauts qui ne compromettent pas la solidité de la pièce et n’interdisent pas toute mise en œuvre.

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