| Le sapin pectiné, sapin blanc ou sapin des Vosges (Abies alba) | |
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| | Généralités | Le sapin pectiné, ou sapin blanc, est une espèce à croissance rapide, pouvant atteindre 30 à 50 m de hauteur, ce qui le classe parmi les plus grandes espèces indigènes. Le plus grand exemplaire que l’on ait mesuré atteignait une hauteur de 68 m. Le sapin blanc peut vivre jusqu’à 600 ans. Son écorce est gris argenté et écailleuse. Les cônes sont dressés et poussent surtout à la hauteur de la cime. Lorsque les graines sont mûres, les cônes se désagrègent sur les branches, ce qui explique pourquoi on ne trouve pas de cônes entiers sous les sapins blancs. Les aiguilles sont planes, arrondies au bout (contrairement à l’épicéa) et possèdent deux bandes longitudinale blanches sur la face inférieure. Elles sont disposées en peigne et dans un seul plan sur le rameau. Les sapins blancs préfèrent un climat humide et des sols riches en substances nutritives. Les sapins des Vosges poussent surtout entre 400 et 2 000 m d’altitude. |
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| | Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : gymnospermes (Gymnospermae) | Classe : pinatés (Pinatea) | Sous-classe : pinidés (Pinidae) | Ordre : pinales (Pinales) | Sous-ordre : | Famille : pinacées (Pinaceae) | Sous-famille : | Genre : sapins (Abies) | Sous-genre : | Espèce : Abies pectinata [(Lam.) DC.], Abies alba [Miller, 1768] | Variété : | Nom commun : sapin pectiné | Nom populaire : sapin, sapin commun, sapin blanc, sapin des Vosges, sapin argenté |
| | | | Weißtanne, Edeltanne | | European silver-fir | | | | izeia | | | | | | | | | | | | ghjalgu, ghjalicu | | | | almindelig Ædelgran | | | | abeto común, pina beta, abeto blanco | | | | | | saksankuusi, eurooppalainen jalokuusi | | sapin pectiné | | | | | | | | | | ελατο | | jegenyefenyö, közönséges jegenyefenyõ | | | | evrópuþinur | | abete bianco | | | | | | | | | | | | | | vanleg edelgran | | | | dennen | | jodła pospolita | | abeto branco | | brad | | | | | | jedľa biela | | bela jelka | | silvergran | | jedľa biela, jedle bílá bìlokorá | | | | Abies alba |
| Étymologie latine | Abies pectinata (du mot Abin, nom grec de l’arbre). Abies vient du verbe latin « abire » qui signifie « éloigné de la vue ». |
| Étymologie française | Sapin vient du latin « sappinus », croisement avec le latin « pinus » et du gaulois « sappus ». Pectiné fait référence à mes aiguilles disposées en forme de peigne, du latin pectinata. Le nom de sapin blanc se rapporte tant à la couleur de l’écorce qu’à celle du bois. |
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| | | Catégorie de plante | Arbre à feuilles persistantes. |
| Port de la plante | | Le sapin blanc a un port conique puis tabulaire. Tronc droit, cylindrique. Jeune, le sapin pectiné (Abies alba) a une silhouette pyramidale, régulièrement ramifiée. Les branches horizontales sont disposées en verticilles étagés et les rameaux sont grisâtres pubescents. La cime a tendance à s’aplatir avec l’âge. L’aplatissement de la cime est dû au fait que les pousses latérales croissent davantage que la pousse centrale. Chez les sujets centenaires, la pousse terminale s’arrête de s’allonger, la cime s’arrondit ou s’aplatit formant une « table ». |
| Hauteur de la plante | Jusqu’à 50 m de hauteur et 2 m de diamètre. |
| Espèces semblables | Le « sapin » de Douglas lui ressemble un peu mais ses aiguilles sont plus molles, sans ligne blanche en dessous et les cônes tombent entiers. |
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| Description de la racine | Le sapin blanc a un enracinement assez profond. Il est par conséquent mieux ancré dans le sol que les autres conifères et résiste mieux aux tempêtes. |
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| | Description de la tige | Le sapin pectiné a un tronc droit et cylindrique. Ses cernes d’accroissement sont très visibles. Le sapin pectiné a une écorce mince, longtemps lisse, qui ne s’écaille que tardivement, sur les troncs imposants. L’écorce est d’abord lisse et argentée, avec des ampoules de résine, gris argenté, à odeur de térébenthine. Elle devient rugueuse, crevassée et foncée et s’écaille en plaques en vieillissant, après 40 ans. Branches verticillées et horizontales. Bourgeons rarement résineux, brun châtain. Rameau de un an lisse, beige verdâtre, glauques, à pubescence roussâtre ou noirâtre. | |
| Couleur de la tige | Écorce gris clair. Sur les sujets âgés, elle est noirâtre. |
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| | Description des feuilles | Feuillage persistant. Aiguilles solitaires, pectinées, spiralées, aplaties, échancrées à l’extrémité, non piquantes. Les aiguilles sont disposées sur les branches en brosse ; elles tendent vers l’extérieur et vers le haut. Les aiguilles sont insérées en spirale sur les rameaux, mais, à cause de la torsion des bases, elles se présentent en deux séries opposées dans un même plan. Les aiguilles s’étalent horizontalement de chaque côté du rameau. Les aiguilles sont le plus souvent arrondies à l’extrémité. Apex échancré sur les rameaux stériles et en disposition subdistique, et pointu sur les rameaux fertiles. L’aiguille à l’embase en forme de disque. Les rameaux portent de fins poils noirâtres clairsemés. Les bourgeons ovoïdes et bruns, sont gluants non résineux. | |
| Dimension des feuilles | Les aiguilles atteignent de 1,5 à 3 cm de longueur, les aiguilles supérieures étant un peu plus courtes que celles du bas. |
| | Végétation | Les feuilles restent sur l’arbre 7 à 11 ans. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Végétation | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | | | Description des fruits | Les pommes poussent verticalement sur les branches auxquelles elles sont attachées par un court pétiole. Cône dressé, cylindrique, à bractées sorties et réfléchies. Ses fruits ont des écailles minces à bractées aiguës, saillantes avec une pointe recourbée vers le bas, à bord entier et à face externe courtement velue, qui se détachent une à une. Il ne tombe pas de pommes de Sapin au pied de de l’arbre. Les cônes (ou pommes de pin) restent dressés sur les plus hautes branches. À l’automne, les écailles tombent lorsque les graines sont à maturité et il ne reste sur la branche que l’axe central, semblable à une chandelle, qui persiste 1 ou 2 ans sur le rameau. | |
| Dimension des fruits | Cône de 10 à 15 cm, sur 3 à 4 cm. |
| Couleurs des fruits | Cône brun rougeâtre avec exsudations de résine. |
| Graines | Les graines brun roux, triangulaires, à aile longue et assez large qui fait le double de leur longueur, résineuses, riches en térébenthine (ça colle) ne sont abondantes que tous les 2 à 6 ans. 21 000 graines par kg. |
| Fructification | Mûr en septembre - octobre. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Fructification | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | Pérennité |
| Plantation | À l’automne ou au printemps. |
| Multiplication | Par semis. Les jeunes pousses sont sensibles aux gelées printanières. |
| | Récolte |
| | Longévité | Le sapin pectiné peut vivre plus de 200 ans, à l’état naturel 500 ans. |
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| | | Originaire du centre et du sud de l’Europe, le sapin pectiné atteint 60 m de hauteur. |
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| | Distribution globale | Europe, en Europe centrale et méridionale jusqu’en Asie Mineure, Amérique du Nord. France : son aire naturelle se limite aux régions montagneuses et à une petite zone en Normandie dans la plaine de l’Aigle. Spontané dans les Vosges, Jura, Alpes du Nord plus rare dans les Alpes du Sud, Pyrénées, partie du Massif Central, Corse, Normandie. Surface : 566 696 ha |
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| | | Propriétés du bois | Le bois de sapin a de très bonnes propriétés : bois peu nerveux, élastique et tendre qui se travaille très facilement. Rétractabilité : modéré. peu nerveux, hormis bois à veines rouges (bois de compression). Stabilité : bonne, tendance à se fissurer et à se voiler, travaille moyennement. Sensibilité aux insectes : extrêmement sensible. Sensibilité aux champignons : élevée. Sensible au bleuissement. Résistance aux intempéries : De moyenne à faible. le garder à l’abri. |
| | Densité du bois | Dureté : bois d’été tendre et léger, tout de même un peu plus dur que celui de l’épicéa. Densité : bois léger : 0,55 ± 0,10 kg par dm³. |
| Travail du bois | | Usinage : délicat. Se casse facilement (plus que l’épicéa), fissile. Facile à peindre, à enduire et à teinter. Assez résistant, il se scie facilement avec tendance à l’arrachement des fibres. Séchage sans difficulté et rapide. Un peu fissile au clouage. Collage et finition aisés. Bois peu durable et difficilement imprégnable. Remarques : - Une fois secs les nœuds du sapin tombent facilement. Il convient de les éliminer et de reboucher.
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| Utilisations du bois | | On l’emploie plus ou moins pour les mêmes fins que le bois d’épicéa, c’est-à-dire comme bois de construction et pour la fabrication de caisses, de contre-plaqué et d’instruments de musique (par ex. tuyaux d’orgues).. - Excellent bois de menuiserie : placages, meubles.
- Bois de bâti, bois de construction (planches d’échafaudage), de charpente légère et de grande portée, il est utilisé pour les charpentes lamellées-collées, les coffrages
- Menuiserie intérieure (huisserie, plinthes, lambris, moulures), parquets,
- La caisserie, les jouets, la papeterie, les récipients pour produits chimiques, poteaux, papeterie.
- Les meilleurs choix sont employés avec l’épicéa dans la construction aéronautique (planeurs).
- Le bois de qualité exceptionnelle provenant de sapin âgé et à croissance lente, est utilisé pour la fabrication des fonds de violons et des bois de résonance pour les pianos.
Bois identiques : - Le sapin de Nordmann. La différence entre l’épicéa et le sapin (souvent confondus) est que l’un est pourvu de canaux sécréteurs (le sapin) tandis que l’autre ne l’est pas.
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| | Utilisations médicinales | | À partir des aiguilles on obtient une huile essentielle (obtenue par distillation à la vapeur d’eau, à très basse pression) qui a des propriétés : antiseptique, anti-inflammatoire (voies respiratoires) et diurétique. Les bourgeons sont usités dans les affections catarrhales des bronches. La résine, ou « térébenthine des Vosges », est expectorante, balsamique et antiseptique. |
| Culinaires | - jeunes pousses additionnées aux salades,
- gelée de pousses de sapin,
- truffes au sapin,
- en desserts (mousses, ganaches, …).
- Au Moyen Âge, on brassait une « bière de sapin » en faisant fermenter les aiguilles.
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| Utilisations économiques | | La térébenthine des Vosges ou de Strasbourg ou d’Alsace est recueillie après incision « gemmage » de l’écorce. La sève recueillie contient 7 % de résine et environ 3 % de térébenthine, ainsi que du pinène, du camphène et des terpènes, ayant des propriétés antiseptiques utilisées pour le traitement des affections respiratoires. Les abeilles récoltent en abondance du miellat sur les feuilles de Sapin. Les miellats visqueux, riches en sucre, rejetés par les pucerons sont butinés par les abeilles qui nous donnent le miel de sapin. |
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| | Histoire | On cherche souvent une explication dans la tendance du Christianisme ancien à reprendre des usages « païens » existants pour les incorporer à la nouvelle religion. Les arbres sempervirents symbolisent le renouveau de la vie. On le voit par exemple sur d’anciennes fresques où le dieu grec Dionysos, dieu du vin et de la fertilité masculine, revient triomphalement d’Inde en portant sur son dos un conifère se terminant en cône. Pourtant, si on parle de renouveau de la vie, le choix d’un arbre sempervirent n’est pas non plus évident. Il symbolise éventuellement la survie, mais, pour le renouveau, on songerait plutôt à des arbres qui fleurissent en hiver. C’est par exemple le cas en Grande-Bretagne, où un rameau fleuri de « Glastonbury Thorn » orne chaque année la table de Noël de la reine. Cette variété de Crataegus oxyacantha est en effet remarquable en ce qu’elle fleurit aux alentours de la Noël. Une autre explication de la naissance du sapin de Noël remonte à saint Boniface, qui aurait essayé d’expliquer la Sainte Trinité aux Germains à l’aide d’un conifère. Il s’efforçait ainsi d’incorporer plus pacifiquement au Christianisme l’usage païen consistant à faire, au milieu de l’hiver, des offrandes d’animaux mâles et d’esclaves pendus à des arbres (presque comme une sorte de décoration). Quoi qu’il en soit, l’usage actuel du sapin de Noël ne peut pas être relié directement à une tradition païenne. On rencontre pour la première fois le sapin de Noël actuel au XVIe siècle, en Allemagne. Un petit sapin était décoré de pommes, de noix, de dates, de petits cadeaux et de fleurs en papier dans la maison de la Guilde. Le jour de Noël, les enfants des membres de la guilde pouvaient « cueillir » ces petits présents. Le même usage se retrouve aussi, à peu près au même moment, chez les apprentis-tailleurs de Bâle. L’usage se généralise au cours du XVIIe siècle et les premiers arbres de Noël font leur apparition dans les maisons. Un prêtre de Strasbourg, Johann Konrad Dannerhauer, le regrette beaucoup, car il estime que cela détourne le message divin. Il ne pourra pourtant pas empêcher le sapin de Noël de trouver sa place, au XIXe siècle, dans la maison de ceux qui peuvent se le permettre. |
| Traditions | En Alsace, le sapin de Noël est mentionné dès 1521 dans les archives de la ville de Sélestat. Grâce aux Alsaciens expatriés après le conflit de 1870, cette coutume se répand en France. Aujourd’hui la plupart des sapins de Noël sont en fait des épicéas, des douglas … ou autres ! Le sapin entre dans divers rites et superstitions prouvant les vertus de protection qu’on lui accorde : en Allemagne, on en plantait devant les lieux de mariage et les jeunes mariés en tenaient quelques branches tandis que dans la partie nord de ce pays, c’est la dernière vache du troupeau conduit pour la première fois au pâturage qui portait un rameau de sapin, probablement en souhait de fécondité. En Silésie, les rameaux de sapin sont attachés aux portes des étables pour faire prospérer les vaches. En Tchéquie (monts Sudètes), les jeunes filles, le dimanche de la Passion, pour porter chance aux récoltes et aux entreprises, se livraient à une petite cérémonie, appelée « annonces de l’été » et qui consistait à promener des branches de l’arbre sur lesquelles étaient attachés des rubans et des coquilles d’œufs. Selon une superstition anglaise, une branche de sapin accrochée au-dessus d’une porte empêche un mort de revenir dans sa maison, mais que la foudre touche un sapin et c’est l’annonce de la mort du propriétaire du lieu où l’arbre est planté. |
| Religions | Selon Pline, le sapin était associé à la mort. |
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| Menaces | Les sapins blancs sont surtout menacés par le gibier herbivore et la pollution de l’air. Les chevreuils et les cerfs apprécient particulièrement les jeunes sapins blancs, qu’ils mutilent souvent considérablement. L’espèce est particulièrement menacée par la pollution de l’air, car ses aiguilles restent très longtemps sur l’arbre (de 8 à 11 ans), ce qui les expose d’autant plus longtemps aux polluants. |
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