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Les chênes (Quercus)

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Chêne

PrésentationPrésentation

GénéralitésGénéralités
Sur les 400 espèces de chênes, l’Europe possède :
  • le chêne pédonculé (Quercus pedunculata) (le gland a un pédoncule),
  • le chêne rouvre ou chêne sessile (Quercus sessiliflora, Quercus petraea) (car le gland n’a pas de pédoncule) ou « drille »,
  • le chêne chevelu (Quercus cerris) (ainsi nommé car son gland est pourvu de poils assimilés à des cheveux !),
  • le chêne chevelu panaché (naturel dans le Doubs et le Jura, espèce décorative de jardin),
  • le chêne blanc ou tauzin (Quercus pyrenaica, Quercus toza) (dessous des feuilles blanc),
  • le chêne pubescent ou truffier (Quercus pubescens),
  • le chêne vert (Quercus ilex) (« toujours vert »),
  • le chêne-liège (Quercus suber) (on exploite son écorce), tous deux à feuilles persistantes.

Le chêne kermès est un arbrisseau. Le chêne couvre 3 % de la forêt française. Il existe d’autres espèces de chênes d’Amérique et d’Asie.

ClassificationClassification

Règne : plantes (Plantae)Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta)
Division : plantes à graines (Spermatophyta)Sous-division :
Classe : plantes à fleurs (Angiospermae)Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae)
Super-ordre : hamamélidés (Hamamelidae)Ordre : fagales (Fagales)
Famille : fagacées (Fagaceae)Sous-famille :
Genre : chênes (Quercus [Linné])Sous-genre :

Noms européensNoms européens

AlbanieAllemagneEicheAngleterreoaksArménie
Pays basqueBiélorussieBrezhonegBulgarie
CatalogneroureChyprioteCorsuquerciuCroatie
DanemarkGaeidhligdur, dair, dàrach, dàrag, dùr, drùEspagneEstonie
FøroysktFinlandetammetFrançaischênesFrysk
GalicePays de Gallesderw, deriGéorgieGrèce
HongrietölgyfélékIrlandeIslandeItalie
LettonieLithuanieLëtzebuergëscheechMacédoine
MalteMoldovenesteNorvègeOccitan
Pays-BasPolognePortugalRoumanie
RussieSerbieSlovaquieSlovénie
SuèdeTchéquieUkraïneEmpire romainQuercus

ÉtymologieOrigine du nom

Étymologie latineÉtymologie latine
Quercus, us f. : « chêne ». Étymologie : indo-européen ; cf. celte « kaerquez », « bel arbre » et gaulois latinisé Hercynius dans Hercynia silva « forêt Hercynienne » (en Germanie, de la Forêt Noire aux Carpathes), littéralement « la forêt de chênes ».

Son nom grec, drus, est un terme générique pour désigner « l’arbre ». Il est aussi appelé aigilops ou phegos (de phagein, manger, allusion au gland).

Étymologie françaiseÉtymologie française
Le mot « chêne » (d’abord chasne en ancien français) est attesté en latin médiéval sous la forme casnus (886), correspondant sans doute à un plus ancien cassanus, d’origine celtique ou pré-celtique. Autrement dit, ce terme gaulois n’a pas été supplanté par le latin quercus, peut-être en raison du caractère sacré de l’arbre dans le culte druidique.

Dans la France du sud, pays de langue occitane, les termes évoquant le chêne dans la langue courante sont plus nombreux : le mot casso (ou casse) désigne le chêne rouvre, plus généralement les grands chênes à feuilles caduques. Le chêne vert, le plus répandu en pays méditerranéen, est appelé ausina en occitan, alsina (ou alzina) en catalan, du latin ilicina dérivé de ilex, qui donne en français « yeuse ». Le terme garric désigne plutôt le chêne kermès, c’est lui qui est à l’origine du mot « garrigue ». Les Catalans donnent au chêne-rouvre le nom de roure, le chêne-liège étant appelé alzina surera. Enfin dans le sud-ouest on parlera surtout de tausin (ou tauzin), terme qui correspond à Quercus pyrenaica, arbre fréquent dans cette région.

Parmi les langues non romanes parlées en France, le breton utilise le mot derv pour désigner le chêne en général, mais il a aussi des termes plus spécifiques : le rouvre est appelé tann, le chêne vert glastann ou derv-glaz, le tauzin taouz. Quant au basque, il utilise ametz pour parler du tauzin, arte pour le chêne vert et (h)aritz pour le chêne pédonculé.

Le latin quercus, dont on précisera qu’il était féminin comme tous les noms d’arbres, survit dans l’italien quercia et le corse querciu, le chêne vert étant appelé en Corse leccia et le chêne-liège suvera ou leccia suvarina. Les langues germaniques utilisent une radical (linguistique) commune qui est à l’origine de l’anglais oak, de l’allemand Eiche, du néerlandais eik ou du danois eg. Les langues slaves connaissent pour leur part une autre racine, qui donne le russe et le tchèque dub et le polonais dąb.

Identification du végétalIdentification

Identification généraleGénéralités
Catégorie de planteCatégorie de planteArbre caducArbre à feuilles caduques
On distingue deux grandes catégories de chênes : ceux dont le feuillage est caduc, tombant en automne, parfois au printemps (chênes rouge, chevelu, pubescent, tauzin et rouvre) ; ceux dont les feuilles sont persistantes, arbres poussant surtout sur les rivages méditerranéens (chênes vert, kermès et liège). Les premiers, généralement plus grands, ont des feuilles divisées en lobes ou crénelées ; les seconds ont des feuilles entières ou à dents épineuses.
Port de la plantePort de la plante

Hauteur de la planteHauteur de la plante
50 m.

Le tronc peut atteindre 2 m de diamètre chez le chêne pédonculé.

Clé de déterminationClés de détermination
Chênes. Feuille de chêne, à gauche pédonculé, à droite sessile. Cliquer pour agrandir l'image.Les deux espèces botaniques : le chêne pédonculé et le chêne sessile ou rouvre sont bien décrites et enseignées depuis longtemps de manière distincte.

Cependant, sur le terrain et dans les statistiques, elles sont généralement confondues en une seule espèce : « le chêne ».

En fait elles poussent souvent côte à côte et les variations de leurs caractères apparents (rendant la reconnaissance difficile) ont fait penser à une hybridation généralisée.

Les recherches récentes ont montré qu’en fait le taux de chênes intermédiaires (hybrides) était infime dans les peuplements adultes et que les deux espèces ont en réalité des tempéraments et des exigences écologiques bien distincts.

Chênes. Silhouette dessin.On peut distinguer chêne sessile et chêne pédonculé à plusieurs repères :

  • D’abord par le fruit puisque pédonculé veut dire que le gland a un pédoncule (une queue), tandis que le gland du chêne sessile n’en a pas ou très peu.

  • La silhouette de l’arbre est différente : le chêne pédonculé a une charpente tourmentée aux branches coudées, le sessile a un houppier plus régulier et les branches sont implantées en éventail.

  • Les feuilles sont groupées en rosettes pour le pédonculé, plus claires que le sessile qui a des feuilles plus foncées au long pétiole.

  • L’écorce est claire aux crevasses profondes tandis que le sessile a une écorce brune en fines lanières.

  • Le tronc, enfin, est plus régulier, bien droit et cylindrique, pour le pédonculé.

  • Le tronc du chêne sessile est parfois flexueux et conique mais ces nuances sont plus subtiles.

Le chêne pédonculé : sa feuille est en général vert clair, assez lisse et on peut distinguer à sa base comme deux petits lobes d’oreilles. Entre les autres lobes le long de la feuille, les déchirures (appelées sinus) sont profondes et arrondies. En automne, quand les glands vont bientôt tomber, on peut voir que ceux-ci sont fixés sur un tige assez grande appelée pédoncule.

Le chêne sessile : sa feuille est d’un vert plus foncé, elle n’a pas de lobes à sa base et les sinus sont beaucoup moins marqués. La tige qui retient la feuille au rameau est plus longue que celle du chêne pédonculé, et quant au gland, il est directement rattaché au rameau.

Reconnaissance par l’image-type (Arbre adulte)

Avertissement : l’aspect de l’arbre varie en fonction de son patrimoine génétique, de son passé sylvicole et de son âge. Les images-types présentées ici devront être adaptées aux conditions locales. Un tour d’horizon visuel est souhaitable. Les caractères s’appliquent exclusivement aux arbres adultes (diamètre supérieur à 30 cm). Les symptômes de dépérissement (feuillaison réduite, rameaux en fouet) modifient évidemment les caractères distinctifs de reconnaissance par le feuillage et la ramification. Les caractères les plus constants sont en gras.

Chêne pédonculéChêne sessile (ou rouvre)
À l’état feuilléÀ l’état feuillé
Chêne pédonculéFeuilles indiscernables sous le houppier, groupées en rosettes.

Vert clair et mat (de loin).

Feuilles à long pétiole jaune, discernables sous le houppier et en périphérie. Mieux dessinées, plus fermes, plus résistantes et plus élégantes.

Vert foncé et brillant (de loin).

Feuillage uniformément réparti sans faire aucune touffe.

Chêne pédonculé.À l’état défeuilléChêne sessile.À l’état défeuillé
Chêne pédonculé.Houppier :

Rameaux courts agglomérés en « griffes de chat ».

Houppier irrégulier.

Grosses branches coudées fréquentes.

Houppier :

Branchaison et rameaux régulièrement décroissants.

Forme du houppier typique en éventail. Insertion aigüe des branches.

Tronc :

Droit et cylindrique.

Tronc :

Parfois flexueux et conique.

Fût plus long et branches plus droites.

Écorce :

Crevasses profondes, recoupées par des fissures transversales.

Plaquettes trapézoïdales massives à pente lisse.

Couleur homogène claire.
Chêne pédonculé

Chêne sessile.Écorce :

Écorce typique en fines lanières longitudinales.

Plaquette à section carrée.

Couleur brune, assez sombre.

Litière : Gaufrée et rousse.Litière : Plate et brune, longs pétioles bien visibles.

RacineRacines

Description de la racine
Ses racines s’étendent sous terre aussi largement que ses branches se déploient dans l’air.

ÉcorceTige / Écorce

Description de la tige
Le tronc est robuste et droit.

Écorce lisse et claire chez l’arbre jeune, elle devient foncé chez l’adulte et se creuse de profonds sillons longitudinaux. Grise chez le chêne pédonculé, marron chez le chêne rouvre ou sessile et le chêne chevelu.

Couleur de l'écorceCouleur de la tige

FeuilleFeuilles

Description des feuilles
Feuilles sont caduques (sauf chez le chêne vert et le chêne-liège) et alternes. Elles ont en général une plus grande largeur vers le tiers supérieur du limbe (particularité commune à la feuille de Magnolia caducifolié). Elles ont un bord lobé ou profondément denté (chêne vert, chêne-liège, chêne châtaignier).
Taille
Couleur des feuillesCouleurs des feuilles
VégétationVégétation
Mois123456789101112
Végétation

FleurFleurs

Description des fleurs
Les fleurs mâles sont regroupées en chatons pendants, les femelles sont isolées ou réunies en petits groupes.
Dimension des fleursDimension des fleurs
Couleurs des fleursCouleurs des fleurs
Fleur odoranteParfum des fleurs
PollenPollen
Chênes. Pollens. Cliquer pour agrandir l'image.Les chatons mâles producteurs de pollens, sont jaunes et pendants et assez longs. Les fleurs femelles sont regroupées et entourées d’une cupule, qui va former le gland, fruit typique du chêne.

Le chêne provoque des allergies respiratoires, mais plus rarement. Les pollens des fagacées (hêtre, chêne et châtaignier) et les pollens des bétulacées (bouleau, aulne, noisetier et charme) sont responsables d’allergies croisées, c’est-à dire qu’une personne allergique aux pollens de bouleau peut réagir également aux pollens de chêne.

FloraisonFloraison
Le chêne fleurit normalement au mois de mai. Les fleurs mâles et femelles apparaissent après les feuilles et se trouvent dans des chatons séparés.
Mois123456789101112
Floraison

FruitFruits

Description des fruits
Chênes. Coupe du gland. Cliquer pour agrandir l'image.Le fruit sec est une akène (le gland), plus ou moins profondément insérée dans une cupule garnie d’écailles parfois épineuses. Un chêne adulte en produit 50 000. Le chêne fructifie tard (à 50 ans).

À gauche, coupe longitudinale. On distingue la cupule hémisphérique (en bas) et l’akène contenant une graine.

Chênes. Description du gland. Cliquer pour agrandir l'image.

Dimension des fruitsDimension des fruits
Couleurs du fruitCouleurs des fruits
GraineGraines
Chênes. Gland épluché. Cliquer pour agrandir l'image.Akène isolé : on a enlevé (à droite) une partie du péricarpe pour montrer la graine libre.
Chênes. Embryon. Cliquer pour agrandir l'image.Ouverture de la graine entre les deux cotylédons. Le reste de l’embryon est visible en bas (radicule et gemmule).
Chênes. Amande. Cliquer pour agrandir l'image.Graine isolée. Une partie de son tégument a été enlevée.
FructificationFructification
Le gland tombe de lui même (quittant sa cupule) quand il est mûr, en septembre.
Mois123456789101112
Fructification

Cycle de vieCycle de vie

PérennitéPérennité
PlantationPlantation
MultiplicationMultiplication
EntretienEntretien
CroissanceCroissance
RécolteRécolte
Ennemi de la planteEnnemisInsecteChampignon
Galle du Cynips du chêne (Cynips quercusfolii [Linné]).

Ce petit Hyménoptère provoque la formation d’une galle en forme de cerise à la face inférieure de la feuille. La femelle dépose ses œufs dans le végétal, qui réagit en développant une galle autour de la larve. Cette galle sert de chambre de nymphose pour l’insecte.

Le Chêne pédonculé et le Chêne sessile sont sensibles à l’oïdium (Microsphaera alphitoides) qui se traduit par des taches poudreuses blanchâtres apparaissant sous les feuilles, puis un brunissement et pour finir un affaiblissement de la couronne. Un traitement à base de soufre est nécessaire, ou, si la maladie est trop développée appliquez un traitement à base de myclobutanil.

Chênes. Galle. Cliquer pour agrandir l'image.Chênes. Parasité par Tortrix viridana, planche ratzeburg 42. Cliquer pour agrandir l'image.
Oïdium ou « Blanc » du chêne
L’oïdium du chêne est causé par le champignon Microsphaera alphitoides.

Taches blanches sur les deux faces de la feuille. À un stade avancé, les feuilles semblent être saupoudrées de farine. Lorsqu’elles sont gravement atteintes, elles s’enroulent et peuvent dépérir. Les pointes des rameaux présentent parfois des malformations et des courbures.

Au printemps, les ascospores ayant hiverné au sol se déposent sur les feuilles où elles germent en formant un mycélium blanc (mycélium superficiel). À l’aide de leurs haustories (suçoirs), elles pénètrent dans les cellules externes de la feuille afin d’y puiser leur nourriture. Par un fort rayonnement solaire et une faible l’humidité de l’air, le mycélium forme des spores d’été (conidies) en juillet et en août. Celles-ci sont ensuite disséminées par le vent et peuvent infecter d’autres chênes. À la fin de l’été, apparaissent sur la face inférieure de la feuille de petites fructifications noirâtres (cleistothécies) de 0,1 mm dans lesquelles les ascospores se développent. Les fructifications présentent des appendices filamenteux (fulcres) incolores dont la forme est un critère d’identification de l’espèce. Les cleistothécies tombent en automne avec le feuillage dans lequel elles peuvent subsister durant l’hiver. Le champignon hiverne aussi sous forme de mycélium sous les feuilles squamiformes des bourgeons supérieurs des pousses de la St Jean.

Chênes. Oïdium du chêne. Cliquer pour agrandir l'image.Feuille de chêne infectée par l’oïdium (Microsphaera alphitoides).
Chênes. Oïdium du chêne. Cliquer pour agrandir l'image.Fructifications avec les appendices filamenteux typiques de l’oïdium du chêne.
LongévitéLongévité

HabitatHabitats

MilieuMilieuxFôret de feuillus
SolsSols
ClimatClimatsClimat ensoleilléClimat ombréClimat pluvieuxClimat froid
AltitudeAltitudesÉtage de plaineÉtage collinéen (de 0 à 800 m)Étage montagnard (de 800 à 1 700 m)Étage subalpin (de 1 700 à 2 200 m)
Espèce associéeEspèce associée
Les chênes représentent un habitat important pour de nombreuses espèces animales, par exemple pour les insectes, mais ils ont aussi une grande importance pour les sangliers ou les écureuils, qui se nourrissent des glands. On a recensé plus de 4000 différentes espèces arboricoles sur des chênes individuels !

En partant du haut, on trouve le nid d’oiseaux et d’écureuils. Les glands du chêne sont d’ailleurs mangés par ces animaux, les autres mammifères et les insectes. Les feuilles servent également de nourriture à ces insectes et aux araignées voraces qui n’hésitent pas non plus à dévorer les jeunes rameaux et les bourgeons. Le tronc, lui, est souvent envahi de mousses, de lichens, de gui, d’algues et bien sûr de champignons ! Les arthropodes habitent les creux qui séparent les morceaux d’écorce. De nombreuses plantes poussent aux pieds du chêne, sur une épaisse litière composée des feuilles de l’arbre tombées à l’automne, et grâce à la lumière que ses branchages laissent passer. Enfin, un grand nombre de petits animaux du sol, de bactéries et de champignons grouillent autour des racines.

Les truffes renommées sont associées au Chêne noir.

RépartitionDistribution géographique

Distribution globale
Chênes. Repartition.Répartition en France pour l’essentiel en :
  • Chênes rouvre (ou sessile) et pédonculé : partout sauf dans le midi.
  • Chêne pubescent : sud de la France (zones chaudes et sèches).
  • Chêne tauzin : sud-ouest de la France.
  • Chêne vert et liège : zone méditerranéenne.

BoisBois

Généralités
Propriétés du boisPropriétés du bois
Le bois de chêne est le plus dur et le plus durable des bois européens.

Le bois des chênes est particulièrement dur et durable, et cela même sous l’eau, raison pour laquelle les maisons de Venise reposent en majeure partie sur des pilotis en bois de chêne.

Aspect du boisAspect du bois
Chênes. Loupe de chêne. Cliquer pour agrandir l'image.Les bois sciés présentent un aubier distinct blanc jaunâtre et un duramen brun jaunâtre. Les bois sciés sur quartier présentent une maillure caractéristique.
Coupe longitudinale
Coupe tangentielle
Chênes. Bois en coupe tangentielle. Cliquer pour agrandir l'image.
Coupe radiale
Densité du boisDensité du bois
Il est également très dense et lourd (plus d’une tonne/m³).
Travail du boisTravail du boisTranchageSciageClouageVissagePerçageSculpturePeinture
C’est un bois dur, imputrescible qui se travaille bien. Il se patine avec le temps.
Utilisation du boisUtilisations du boisUtilisation du bois en menuiserieUtilisation du bois en menuiserieUtilisation du bois en marqueterieUtilisation du bois en parquetsUtilisation du bois en tonnellerieUtilisation du bois en charpenterieUtilisation du bois pour les traverses de chemins de ferUtilisation du bois en construction navaleUtilisation du bois en papeterieUtilisation du bois pour le chauffage
Meubles, menuiserie extérieure, menuiserie intérieure, bois lamellé-collé, parquets, escaliers, cercueils, charpente, traverses, tonneaux.

Ce bois est également employé pour la construction de bateaux et de maisons, ainsi que de meubles de jardin et d’installations de jeu en plein air.

Il résiste bien dans l’eau. Cette qualité, alliée à la forme courbe de ses branches, était mise à profit en construction navale. Colbert, qui créa la Navale, entreprit un vaste programme de plantation de Chênes rouvres, par l’ordonnance de 1669. Il en reste de belles forêts (forêt de Bercé, près de Jupilles, dans la Sarthe : Chênes rouvres sur 3.000 ha ; forêt de Tronçais sur 10 583 ha, à proximité de Moulins, Nevers, Montluçon et Bourges).

Utilisé aussi pour les portes d’écluses et autres ouvrages massifs

On l’utilise aussi souvent sous forme de placage. Les plus grosses grumes servent à faire du placage par tranchage. On en fait des meubles massifs de haute qualité, des lambris, des parquets, des portes et fenêtres, des poutres de charpente qui doivent rester visibles. Son aspect très agréable en fait le matériau irremplaçable des intérieurs rustiques.

Il est le bois-roi de la tonnellerie, c’est en fûts de chêne que vieillissent les plus grands crus. Les grands vins reposent souvent durant des années dans des fûts de chêne, ce qui leur donne un goût très particulier du fait de la présence de tanin. Le chêne blanc américain, traditionnellement réservé aux whiskies, est de plus en plus utilisé pour les vins.

C’est aussi un excellent bois pour la charpente, des wagons, les traverses de chemin de fer, et un bois de chauffage (comme les autres Cupulifères).

Utilisé en peausserie ; le tanin provient de l’écorce et des galles.

Les bois médiocres et les branches font un excellent bois de chauffage, éventuellement des fibres pour panneaux de particules ou pâte à papier.

Le chêne-liège fournit le liège, bien entendu, là encore pour les grands crus sous forme de bouchons, mais aussi pour l’isolation, la décoration, les joints, et cetera.

Utilisation médicinaleUtilisations

Utilisations médicinalesUtilisation médicinale
On employait l’écorce également en médecine.

C’est un puissant astringent très utilisé. C’est aussi un antipoison.

Utilisation culinaireUtilisations culinaires
L’homme utilisait les glands en temps de guerre comme succédané de café.
Utilisations économiquesArbre fruitierPotagerAlimentation des cochonsUtilisation en teinturerie
Il existe bien des utilisations, selon la partie de l’arbre employée et selon les espèces :
  • L’écorce de chêne pulvérisée donne le tan, utilisé pour la préparation des cuirs.
  • L’écorce de Quercus suber, arbre méditerranéen par excellence, donne le liège (écorce), utilisé notamment dans la confection des bouchons.
  • Autre arbre méditerranéen, Quercus coccifera est parasité par le kermès, ou cochenille, insecte dont les œufs séchés et traités servaient à confectionner une teinture de couleur écarlate.
  • On appelle « noix de galle », ou « galle du chêne », une excroissance provoquée sur les feuilles de certains chênes par des piqûres d’un autre insecte, le cynips. La noix de galle est utilisée pour la confection de teintures.
  • Quercus pubescens est quant à lui le meilleur chêne truffier, le mycélium de la truffe vivant en association avec ses racines.
  • On n’oubliera pas les glands, nourriture animale pouvant également être consommée par les humains (voir purée de glands). Les glands, riches en amidon, représentaient autrefois la nourriture principale des cochons. Les paysans les conduisaient en forêt pour les engraisser. Au Moyen Âge on mesurait la « surface » d’une forêt de chênes au nombre de porcs qu’elle pouvait nourrir « à la glandée ».
Utilisation ornementaleUtilisations ornementalesUtilisation en bonsaï

CultureHistoire, géographie, arts, traditions, flore …

HistoireHistoire
La linguistique nous apprend que le chêne et ses différents noms sont associés à la lettre « D » - daleth, la lettre hébraïque pour « D » signifiant la porte, comme la racine dwr du Sanscrit. Et cette idée de « passage » se retrouve dans le mot « porte » exprimé en anglais (door) en allemand (tür) en grec ancien (thura) en vieux gaëlique (dorus) ; Ils sont issus d’une racine commune que l’on retrouve dans Duir (le Chêne, en celte).
LittératureLittérature
Le Chêne et le Roseau
Le Chêne un jour dit au Roseau :
« Vous avez bien sujet d’accuser la Nature ;
Un Roitelet pour vous est un pesant fardeau.
Le moindre vent, qui d’aventure
Fait rider la face de l’eau,
Vous oblige à baisser la tête :
Cependant que mon front, au Caucase pareil,
Non content d’arrêter les rayons du soleil,
Brave l’effort de la tempête.
Tout vous est Aquilon, tout me semble Zéphyr.
Encor si vous naissiez à l’abri du feuillage
Dont je couvre le voisinage,
Vous n’auriez pas tant à souffrir :
Je vous défendrais de l’orage ;
Mais vous naissez le plus souvent
Sur les humides bords des Royaumes du vent.
La nature envers vous me semble bien injuste.
- Votre compassion, lui répondit l’Arbuste,
Part d’un bon naturel ; mais quittez ce souci.
Les vents me sont moins qu’à vous redoutables.
Je plie, et ne romps pas. Vous avez jusqu’ici
Contre leurs coups épouvantables
Résisté sans courber le dos ;
Mais attendons la fin. « Comme il disait ces mots,
Du bout de l’horizon accourt avec furie
Le plus terrible des enfants
Que le Nord eût portés jusque-là dans ses flancs.
L’Arbre tient bon ; le Roseau plie.
Le vent redouble ses efforts,
Et fait si bien qu’il déracine
Celui de qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les pieds touchaient à l’Empire des Morts.

Fables. Jean de la Fontaine

TraditionTraditions
Chênes. Panoramix.Chênes. Cliquer pour agrandir l'image.De nombreux peuples ont eu un respect particulier pour les chênes. Comme ils peuvent devenir très vieux et que leur bois est très durable, les chênes étaient le symbole de la force vitale et de la résistance, notamment chez les Celtes et les Germains. Pendant longtemps, il était également d’usage chez nous de planter des chênes pour les occasions particulières.
ReligionReligions
Le chêne est étroitement lié aux dieux majeurs des panthéons.

Zeus à Dodone avec le Chêne oraculaire.

Jupiter capitolin à Rome.

Chez les Celtes, le chêne est l’arbre du bois sacré ; il tenait une place centrale dans les rites celtes : les druides récoltaient le gui qui poussait très rarement sur un chêne. Le gui était censé recueillir l’âme et les puissances vivantes de l’arbre. Par respect pour ces puissances, on utilisait une serpe en or. Dans l’astrologie celtique, le chêne est robuste, courageux, fort, … l’église catholique a récupéré ces croyances, édifiant la maison de Dieu à proximité des chênes sacrés (exemple : église d’Allouville-Bellefosse, en Normandie, entre Yvetot et Le Havre).

Pendant longtemps ces chênes sacrés, qui portaient un nom spécifique qui les personnifiait, reçurent des offrandes diverses et furent l’objet de dévotions particulières dont certaines perdurent encore.

En Prusse, c’est le Chêne de Ramowe, et celui de Perun pour les Slaves.

Chez les peuples du Nord il est consacré à Esus, au Dagda, à Teutatès, à Wotan, à Thor …

Il est l’arbre majeur de la Bible : Dieu apparut à Abraham au Chêne de Membré. Le patriarche avait fait étape quelques temps avant au Chêne de Moré à Sichem qui était un lieu sacré dans le sanctuaire de Yaveh. Jacob enfouira à son pied les idoles de sa famille, et Josué y dressera une stèle en témoignage du pacte de Dieu et d’Israël.

MagieMagie
Par ses accointances avec la foudre et par la profondeur de ses racines il est souvent axe du monde et instrument de communication entre les mondes souterrains et le ciel.
MytheMythes
Rarement touché par la foudre, le chêne était associé à Zeus, dieu du tonnerre dans la mythologie grecque, et Donar, dieu de la foudre des Germains. Le chêne de Dodone servait d’oracle : un prêtre interprétait le bruissement des feuilles au vent. Dans la mythologie romaine, c’est évidemment l’arbre de Jupiter. On tressait ses rameaux en couronnes pour les guerriers valeureux (le képi de général de l’Armée a repris ce concept).
SymboleSymboles
De tous temps et dans toutes les civilisations le Chêne est le symbole de la force, de la majesté et de la sagesse.
S’y ajoutent la solidité, la puissance, la longévité, l’élévation (au sens matériel mais aussi spirituel).

Le chêne symbolise dans plusieurs cultures européennes ce qui dure longtemps.

Plusieurs pays se servent de la branche de chêne comme symbole de la stabilité de leur régime politique.

L’Allemagne : les pfennigs et centimes d’euros de ce pays sont illustrés par une branche de chêne.

La France : les monnaies en franc portaient souvent une couronne d’olivier et de chêne.

La feuille de chêne orne également en France le képi des officiers supérieurs et certaines décorations telles que la Légion d’honneur et la médaille de l’Ordre national du Mérite.

Autres sujetsAutres sujets

Filiation du sujet
Sujets plus détaillés
Le chêne pédonculé (Quercus pedunculata)
Le chêne sessile ou chêne rouvre (Quercus petraea)
Sujets proches
Le châtaignier commun (Castanea sativa)
Les chênes (Quercus)
Le hêtre commun (Fagus silvatica)
Sujets plus larges
Monde végétal
Les bétulacées (Betulaceae)
Les fagacées (Fagaceae)
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