| Le noyer d’Europe (Juglans regia) | |
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| | Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae) | Super-ordre : rosidés (Rosidae) | Ordre : juglandales (Juglandales) | Famille : juglandacées (Juglandaceae) | Sous-famille : | Genre : | Sous-genre : | Espèce : Juglans regia [Linné] | Variété : | Nom commun : noyer d’Europe, noyer royal | Nom populaire : noyer, calottier, goguier, noguier, gland divin, arbre au sommeil |
| | | | Walnussbaum, Nussbaum, welsche Nuß | | walnut, English walnut | | | | giltzaurr, eltzaurr, intxaurr, intxaust | | | | | | | | noguer, noguera, nogal, nocero | | | | | | | | almindelig valnød, valnød, valnødtræ | | | | nogal común, nogueira | | kreeka pähklipuu | | | | saksanpähkinä | | noyer d’Europe | | | | concheiro, carroleiro, noceiro | | | | | | καρυδιά | | diófa | | | | | | noce comune | | | | | | nëssert | | орев | | | | | | | | | | okkernoot, walnoten, okkernoten, gewone noten | | orzech włoski | | nogueira | | nucul | | | | | | orech vlašský | | navadni oreh | | valnötsträd, valnöt, äkta valnöt | | ořešák královský, vlašský ořech | | | | Juglans regia |
| Étymologie latine | Juglans : le nom générique du noyer vient du latin « juglans » qui signifie noix, ce serait la contraction de « Jovis glans », « Gland de Jupiter ». Arbre dédié par les Romains au Père de tous les dieux. regia : signifie royal. |
| Étymologie française | Le nom de noix vient du latin nux, nucis f., qui a donné « nucis » puis « noiz » en vieux français vers 1155, et enfin « noix » au XIIIe siècle. Le mot latin « nux » désigne tous les fruits à coque : les noix mais aussi les noisettes, amandes, pistaches, …, d’où « noyau ». |
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| | | Description de la racine | Enracinement profond qui supporte les inondations. |
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| | Description de la tige | Le noyer commun est un arbre à tronc trapus, court et large, pouvant atteindre avec l’âge un diamètre de 1,5 à 2 m. Le tronc est droit mais pousse souvent de travers. Son écorce est d’abord lisse, puis sillonnée, fissurée ou crevassée longitudinalement avec l’âge. Les rameaux sont glabres, de couleur brune, ils conservent les cicatrices foliaires. | |
| Couleur de la tige | L’écorce du tronc, d’abord plutôt claire, de couleur gris argenté-cendré, presque blanche, fonce en vieillissant. |
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| | Description des feuilles | Les feuilles du noyer sont alternes. Elles sont imparipennées, composées de 2 à 6 paires de folioles de taille croissante vers l’extrémité, et d’une foliole terminale. La foliole terminale disparaît quelquefois de bonne heure. Ces folioles sont ovales, lancéolées, aigües ; glabres, épaisses voire coriaces. Leur bord est lisse. Le feuillage est réputé éloigné les insectes (juglone). | | Bourgeon globuleux recouvert par deux écailles brunes. |
| Dimension des feuilles | Les feuilles mesurent de 20 à 40 cm et sont munies d’un long pétiole allant jusqu’à 20 cm. La foliole terminale est nettement plus grande que les autres et peut atteindre 15 cm de longueur. |
| | Végétation | Le feuillage du noyer est caduc. La feuillaison est très tardive : le noyer est parmi les derniers arbres à faire naître ses feuilles au printemps ; tout d’abord brun-bronze, elles ne tardent pas à verdir. Cependant la feuillaison peut être menacée par le gel tardif. La défeuillaison est extrêmement précoce. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Végétation | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | Description des fleurs | | Le noyer est une espèce monoïque : on trouve des fleurs mâles et des fleurs femelles séparées sur le même arbre. Les fleurs mâles sont réunies en chatons pendants de quelques centimètres et les femelles en groupes de 1 à 5, à l’extrémité des rameaux de l’année. Les fleurs naissent de gros bourgeons terminaux. | Les fleurs mâles, facilement reconnaissables, sont regroupées en gros chatons allongés, cylindriques, d’abord dressés puis pendants. Ces chatons mâles (fleurs staminées) portent de nombreuses étamines (de 6 à 30), ce qui est un caractère déterminant pour la famille. Ce sont des chatons axillaires qui apparaissent sur les bois de deux ans (pousses de l’année précédente). | | Les fleurs femelles ont l’apparence de petites outres vertes solitaires ou plus souvent regroupées par paires, ou par 3 à 5 fleurs en chatons pauciflores dressés à l’extrémité des rameaux. Ces fleurs femelles, plus discrètes que les fleurs mâles, mais également axillaires, se forment à l’extrémité des pousses de l’année. Fleurs pistillées réduites au pistil terminé par un large stigmate en deux parties. |
| Dimension des fleurs | Les fleurs mâles forment de gros chatons d’1,5 cm de diamètre, longs d’une dizaine de centimètres. |
| Couleurs des fleurs | Vert brunâtre pour les mâles. Jaune verdâtre pour les femelles. |
| Parfum des fleurs |
| Pollen | Les fleurs du noyer n’intéressent guère les insectes ; c’est le vent qui se charge de la fécondation. Les variétés de noyer actuellement plantées en France sont toutes protandres, c’est-à-dire que la période d’émission du pollen et la période de floraison femelle ne se chevauchent que très peu de temps. Si les conditions climatiques ne sont pas favorables à ce moment là (pluies importantes), l’autopollinisation risque de ne pas être suffisante. Pour assurer un niveau de production satisfaisant, les producteurs doivent implanter des pollinisateurs. |
| Floraison | La floraison du noyer a lieu au printemps (avril-mai) ou au début de l’été, suivant la région. Les fleurs apparaissent avant les feuilles : n’étant pas protégées, ces fleurs craignent le froid, et les gelées printanières peuvent les détruire annihilant ainsi les récoltes de l’année. Le noyer fleurit au bout de 15 à 25 ans. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Floraison | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | Description des fruits | | Le fruit du noyer est une grosse drupe, ovoïde, à pédoncule court et épais. C’est une drupe car l’endocarpe est lignifié. La drupe est composée de deux parties : - L’enveloppe externe (l’épicarpe), appelée brou ou écale, qui est la partie charnue, épaisse et lisse, vert puis noirâtre, qui correspond à la chair du fruit ; le brou se fend, se dessèche et se détache à maturité. Le brou est amer et non comestible.
- la graine, ou noyau, appelée communément « noix ».
| Fruit frais ouvert. On observe le noyau entouré par le péricarpe externe charnu (brou de noix).
| Fruit au moment de la récolte. Le péricarpe charnu se dessèche et on peut le séparer aisément du noyau. |
| Dimension des fruits | Les drupes mesurent de 5 à 6 cm de longueur. Les graines, ou noix, mesurent de 4 à 5 cm de longueur sur 3 à 4 cm de largeur. |
| Couleurs des fruits | Drupe verte. La pulpe est très salissante si on la décortique pour extraire la noix. Noix brunes. |
| Graines | | La graine, appelée communément « noix », est composée de deux parties :- la coque (l’endocarpe) dure, ligneuse, rugueuse, composée de deux valves, comportant une cloison interne. Cette coque est divisée en deux parties séparables et présente à son sommet un mucron plus ou moins accentué. La noix du noyer d’Europe a une coque assez mince, ce qui rend facile l’extraction de son amande unique.
- L’amande, faite d’un embryon formé de deux cotylédons volumineux, appelés cerneaux, enveloppés d’un tégument mince et amer, de couleur blanc crème, présentant des circonvolutions cérébriformes (qui font penser au cerveau humain). Les cerneaux forment deux matrices, épaisses, lobées et huileuses. Les cerneaux seuls sont comestibles.
| Noyau de noix vu de profil. | Noyau de noix vu de dessus. On observe une fente qui correspond à la ligne de déhiscence médio-dorsale des carpelles. | Noyau de noix après éclatement. On observe la graine dont la surface est très lobée et qui semble séparée en quatre parties par deux cloisons perpendiculaires. Les grandes cloisons sont dans le plan inter-carpellaire et les petites dans le plan de déhiscence. | Noyau et graine coupés longitudinalement au niveau de la ligne de déhiscence médio-carpellaire. | La graine est partagée par une cloison incomplète. La partie située en haut représente l’axe de l’embryon (radicule). Si l’on ouvre la noix sans couper la graine, on constate qu’elle est constituée de deux lobes séparés par une cloison incomplète perpendiculaire à la première et située dans le plan inter-carpellaire. Les deux parties (gauche et droite) sont les cotylédons. | Les deux cotylédons séparés vus de l’extérieur. | Les deux cotylédons séparés vus de l’intérieur. On voit l’axe de l’embryon réunissant les deux cotylédons. |
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| | Pérennité | |
| Plantation | Plantation en automne (octobre) ou au printemps (avril). Prévoir une distance d’au moins de 5 m avec les autres arbres. Le noyer ayant une racine pivotante, sa transplantation est délicate. |
| Multiplication | Multiplication par semis. Le noyer de semis ne reproduit pas fidèlement les variétés. Il faut donc le greffer en choisissant un porte greffe vigoureux et la variété de son choix. La greffe s’effectue généralement sur des sujets de 6 ans, en avril, en fente de préférence. Les pépiniéristes procurent aux producteurs des scions de noyers greffés. |
| Entretien | | Seulement une taille d’entretien, si nécessaire. |
| Croissance | La croissance du noyer est assez lente. |
| Récolte | La pleine production a lieu lorsque le noyer est adulte, c’est à dire aux alentours de 15 - 25 ans, suivant la variété. Cette pleine production s’étale sur environ 50 ans ; la production continue jusqu’à 200 ans, mais la production de noix faiblit. Un seul noyer adulte peut produire plus de 50 kg de noix. Un hectare de noyer produit en moyenne 3 tonnes de noix. |
| Ennemis | | Le noyer peut être sujet à quelques maladies et attaques :- le ravageur principal du noyer est le carpocapse (le même ver que celui de la pomme), que l’on arrive à éliminer avec des produits respectueux de la faune auxiliaire ou par confusion sexuelle ;
- L’encre et le pourridié, maladie racinaire ;
- la bactériose provoque la chute des fruits, elle forme une tache noire cernée d’une auréole de jaune ;
- la teigne du noyer provoque un enroulement et un dessèchement des feuilles ;
- le charançon découpe le bord des feuilles ;
- L’anthracnose, tache grise claire auréolé de noir. La bactériose et l’anthracnose sont combattues par des pulvérisations de cuivre.
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| Longévité | La durée de vie du noyer peut atteindre 600 ans. |
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| | | Sols | | Le noyer aime les sols profonds et aérés, riches en éléments nutritifs, bien drainés ; une terre trop sèche ou trop humide ne lui convient pas. Le noyer craint l’asphyxie racinaire par l’humidité stagnante. Sols faiblement acides à fortement alcalins (pH : de 6,0 à 8,0) : le noyer se plaît dans des situations de sols argilo calcaires. Il supporte le milieu citadin, mais tolère mal le sel. |
| Expositions | | Le noyer est un arbre de pleine lumière ou de demi-ombre. |
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| Cet arbre est originaire de la région caucasienne, jusqu’aux Balkans. On a cependant retrouvé des pollens fossilisés, plus anciens, qui laissent supposer que le noyer existait en France avant d’en disparaître. |
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| | Distribution globale | On rencontre le noyer en moyenne altitude jusqu’à 1 000 m, dans les régions tempérées de l’Asie centro-occidentale (en Chine, de l’Himalaya au Turkestan et Caucase), Asie Mineure, Proche-Orient, jusqu’au et au sud-est de l’Europe. C’est le risque de gelée printanière qui fixe la limite nord de leur aire d’extension. |
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| | Description du bois | |
| Propriétés du bois | Bois assez peu durable. Assez bonnes propriétés mécaniques. Bois assez dur. Bois résilient et élastique. Très peu nerveux, ce bois est facile à usiner. Les bois ronceux et les loupes sont assez fréquents. |
| Aspect du bois | Bois à fond brun-jaune à brun-roux souvent parcouru de belles veines brun à noir. Aubier distinct plus pâle. Cernes marqués par une rangée de gros vaisseaux dans le bois initial. Très fin, hétérogène, grisâtre, aubier clair. Peut être de fil, ramageux, ronceux, loupé. Fil souvent irrégulier. | Coupe longitudinale | | Coupe tangentielle | | Coupe radiale | |
| Ronce | Son collet (partie où le tronc est soit en contact avec les racines, soit aux rencontres de branches), que l’on ne doit pas confondre avec la loupe (accumulation de petits nœuds), est réputé pour son aspect irrégulier et est connu sous le nom de ronce de noyer. L’intersection des zones d’accroissement donne des dessins particulièrement recherchés en ébénisterie. Le duramen a une couleur très variable en fonction des provenances et des arbres. Les vieux arbres ont plus de veines noires, dites charbonneuses, comme on peut les trouver sur les meubles du XIXe siècle. La ronce est recherchée pour la confection de placages et de revêtements précieux. Elle est notamment utilisé pour la fabrication de tableaux de bord de voitures de luxe. |
| Loupe | |
| Densité du bois | De 0,55 à 0,70 kg par dm³. |
| Travail du bois | Très fin, ce bois est très doux à travailler. Il prend un beau poli, se cire et se vernit très bien. |
| Utilisations du bois | | Le bois de noyer est très recherché pour les utilisations les plus nobles :- C’est un des meilleurs bois d’ébénisterie, très utilisé en massif : feuillets et plateaux pour la construction des meubles au XVIe et XVIIe siècle. Bois souvent bicolore qui permet des effets intéressant pour les bas-reliefs.
Il fut pratiquement abandonné au XVIIIe siècle dans beaucoup de régions et même de pays (Angleterre) à cause des grandes gelées des premières années du XVIIIe siècle qui ont décimé ses peuplements. En effet, le gel rend ce bois impropre au travail, à cause des multiples crevasses et décollements de veines (roulures). - menuiserie de qualité, marqueterie, tabletterie, placage ;
- tournerie, sculpture ;
- le bois de noyer est réputé pour les crosses de fusil.
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| | Utilisations médicinales | | Le noyer est une plante médicinale très active. Les feuilles du noyer commun font l’objet d’usages médicinaux depuis des millénaires. On leur reconnaîtdes propriétés astringentes, toniques, antituberculeuses et antidiabétiques. En Europe, elles soulageaient les inflammations cutanées, les hémorroïdes, les inflammations des paupières, les abcès et la transpiration excessive des pieds et des mains. En France, on les utilise encore pour traiter les affections du cuir chevelu, les pellicules, les coups de soleil et autres brûlures superficielles, de même que diverses affections cutanées bénignes. Ces écorces ont servi au traitement d’infections et d’inflammations du tube digestif causées par des parasites intestinaux. Les herboristes utilisent également le brou de noix (écorce de rameaux) pour ses propriétés antiseptiques et antifongiques. Plus récemment, les chercheurs se sont intéressés de près aux fruits du noyer, les noix, qui renferment une huile particulièrement intéressante en raison de son profil unique en acides gras essentiels polyinsaturés de types oméga-3 et oméga-6, ce qui en ferait un nutriment précieux pour traiter l’hyperlipidémie et prévenir les troubles cardiovasculaires et coronariens. Ses feuilles froissées font fuir les insectes. |
| Utilisations culinaires | Les noix fraîches ou sèches peuvent se consommer directement comme fruits secs. Combinées avec d’autres fruits oléagineux, elles sont d’excellents en cas. On les casse à l’aide d’un casse-noix. La noix est, avec d’autres fruits à coque comme la noisette, une des rares espèces dont la consommation implique au préalable des opérations techniques d’ordre mécanique, qui consistent tout d’abord, à enlever l’enveloppe charnue, appelée dans le langage commun brou, qui entoure sa coque ligneuse, puis, à briser cette dernière afin de recueillir l’amande comestible. Le casse-noix est l’outil indispensable pour écaler (synonyme de « décortiquer ») la coque dure et inconsommable de la noix. Les noix fraîches ont une teneur en eau supérieure à 2 % ce qui leur confère une chair tendre et un parfum frais et subtil. Consommées fraîches, les noix sont plus digestes et moins huileuses. Les noix sont utilisées dans la pâtisserie (tartes, gâteaux, muffins), la boulangerie (pain aux noix), la confiserie, la biscuiterie, la fromagerie (fromage aux noix), la viennoiserie, la charcuterie, la confection de desserts, de glaces, crèmes, miel au noix, confiture de noix … Crues, les noix peuvent être ajoutées aux salades : carottes, céleris, laitues … Cuisinées, elles accompagnent très bien les céréales tel que le riz pilaf ou les pâtes. Elles peuvent être ajoutés aux farces (courgettes ou tomates farcies). On peut les ajouter à une pomme ou une poire cuite au four. Brunies ou grillées, les noix peuvent être servies en apéritif. | | | On extrait, par pression des cerneaux de noix sèches, une huile fluide, légèrement verdâtre, très parfumée, d’une saveur très fine, très appréciée au niveau culinaire. Une noix renferme de cette huile pour environ 5 % de son poids. C’est une autre façon de profiter des acides gras polyinsaturés des noix, mais pas de leurs fibres. Elle a entre autre des propriétés anti-inflammatoires, antiagrégantes plaquettaire (contient un acide qui aurait une action sur le cerveau, qui semblerait avoir un effet pour retarder la maladie d’Alzheimer). L’huile de noix est utilisée non cuite, comme huile de table, car elle ne réagit pas bien au chauffage ; elle vieillit également mal car elle a tendance à rancir assez rapidement. Elle est idéale pour assaisonner certaines salades et donne un petit goût sucré aux vinaigrettes. Quand les noix ne sont pas tout à fait mûres, elles peuvent servir à la fabrication de vins aromatisés et de liqueurs aux propriétés dépuratives, toniques et stomachiques. A partir de la sève du noyer, contenant du sucre, on peut aussi produire du sirop par ébullition, procédé toujours en pratique dans le Caucase. La noix est très riche en lipides : en moyenne 5 %, et très énergétique : 525 kcal par 100 g, dont plus de 8 % sont fournis par les lipides. Elle contient également 1 % de protides et 5 % de glucides.Sur le plan diététique, la noix est intéressante vis-à-vis du risque cardio-vasculaire car, outre que ses lipides sont essentiellement polyinsaturés (72 % du total des lipides). La présence d’acides gras polyinsaturés en quantité appréciable permet de lutter contre le mauvais cholestérol. Elle apporte aussi des fibres alimentaires ainsi que des vitamines (principalement vitamine E ou tocophérol, accompagnant les acides gras insaturés (7 mg dans la noix fraîche), et vitamines B3, B5 et B6), et des sels minéraux (potassium (690 mg / 100 g), phosphore (510 mg / 100 g) et magnésium (130 mg / 100 g)). Les oligo-éléments sont également abondants, en particulier fer, zinc et cuivre. La noix est considérée, dès l’Antiquité, comme difficile à digérer. Les noix sèches sont plus huileuses et se digèrent difficilement. La noix contient aussi de la sérotonine (8,70 mg / 100 g) qui en excès peut provoquer des migraines. À cause de leurs hautes teneurs en matières grasses, les noix rancissent rapidement ; il est donc inutile d’en faire une trop grande provision. La chaleur, la lumière et l’humidité précipitent leur détérioration. La meilleure façon de les préserver est de les acheter dans leur coquille. Placées dans un endroit froid, on peut les conserver pendant plusieurs mois, voire une année. | Brou de noix | 1 litre d’alcool à 60°, 25 noix vertes, 3 g de noix muscade, 3 g de cannelle, 2 clous de girofle, 750 g de sucre en poudre. | Broyer les noix en les passant dans un hachoir mécanique. Les mettre à macérer un mois avec l’alcool, la muscade, la cannelle et les clous de girofle, le tout dans un bocal hermétiquement fermé. Au bout de ce temps, décanter, filtrer. Ajouter le sucre mouillé d’eau, mélanger bien. Mettre en bouteilles. Laisser vieillir avant de consommer. | Liqueur de noix sèches | 200 g de noisettes, 500 g d’eau, 400 g de sucre, 1/2 litre d’alcool à 45°, 1/2 gousse de vanille. | Broyer, pas trop finement les noisettes décortiquées et grillées et les placer dans un bocal. Verser l’eau bouillante et laisser refroidir. Ajouter l’alcool et la vanille et laisser macérer une dizaine de jours. Filtrer et ajouter le sucre en poudre. Remuer avec une cuillère en bois pour faire dissoudre le sucre. Mettre en flacons. | Vin de noix | 12 noix vertes récoltées à la Saint-Jean, 5,5 litres de vin rouge non coupé (14/15°), 1 kg de sucre, 1/2 litre d’eau de vie à 40°, 5 clous de girofle, 1 zeste d’orange, un bâton de vanille.
| Écraser, en les concassant, les noix vertes. Laver l’orange, la couper en petits morceaux. Dans une bonbonne de verre, mettre les fruits, le sucre, le vin et l’eau de vie. Boucher soigneusement. Laisser macérer pendant 40 jours en agitant tous les jours. Filtrer, mettre en bouteilles, boucher. On peut ajouter un peu de gentiane. Le vin de noix se consomme de préférence frais. | Vin de noyer | 250 g de feuilles de noyer, 1/2 litre d’eau de vie, 1 zeste d’orange amère, 1 noix de muscade, 1 kg de sucre, 5 l de vin blanc ou rosé. | Hacher grossièrement 250 g de feuilles de noyer. Ajouter un zeste d’orange amère, une noix de muscade et 1/2 litre d’eau de vie. Les feuilles doivent être très propres et baigner entièrement dans l’alcool. Laisser infuser 45 jours. Prendre une bonbonne ou un récipient pour une contenance de 5 litres. Y mettre l’extrait obtenu (sous les feuilles) avec 1 kg de sucre et du vin blanc ou rosé. Laisser macérer suffisamment longtemps en remuant de temps en temps. Au bout de 6 ou 7 semaines, filtrer, mettre en bouteilles. |
| Utilisations économiques | | Aujourd’hui, les noyers sont largement cultivés dans la zone tempérée de l’Europe, de l’Asie et en Amérique du Nord, en Californie. Le noyer fait partie des arbres fruitiers les plus précieux ; il est cultivé en France depuis le Moyen Âge pour ses fruits et son bois de qualité (Vallée de la Drôme, Isère, Périgord). Certaines variétés sont des variétés à bois pour lesquelles c’est une croissance plus rapide qui est recherchée. Il existe également des variétés recherchées seulement pour l’ornement. Il existe en France deux appellations contrôlées AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) : Noix de Grenoble et Noix du Périgord. La « noix de Grenoble » désigne les noix (variétés Franquette, Mayette et Parisienne, exclusivement) cultivées dans la région de Grenoble. - Franquette : originaire de Notre-dame de l’Osier dans le Dauphiné (38), une des meilleures variétés a été crée par Nicoud-Franquet en 1784. Gros fruit de qualité excellente, coquille fine, pointue, cerneau blond, facile à extraire, mise à fruit rapide, arbre vigoureux et rustique en toutes régions, floraison tardive (adaptée aux régions à printemps froids), productif (1700kg/ha à 10 ans), utilisation aussi bien en frais que sèche, maturité entre 10 et 20 octobre.
- Mayette : cette variété d’origine italienne (Sicile), aurait été introduite en France par Mr Mayet d’ou son nom. Gros fruit, de forme pointue, aplatie sur sa base ce qui lui permet de tenir debout, coque demi-dure et mince, cerneaux jaune clair au goût très fin, excellente pour les dessert, arbre peu vigoureux, sensible aux froids du printemps (débourrement précoce) et aux maladie (dont la bactériose), maturité après le 15 octobre.
- Parisienne : très gros fruit, de forme ronde, cerneau blanc, veinée et très parfumée, plus difficile à sécher que franquette, arbre vigoureux et rustique, peu sensible à la bactériose, débourrement tardif.
| L’huile de noix est produite pour l’alimentation, mais elle est aussi employée dans la fabrication des peintures, en parfumerie et en cosmétologie. L’huile la moins raffinée sert à faire du savon. Au Moyen Âge, associé à de la menthe, l’huile de noix était utilisée pour l’embaumement. Les tourteaux, résidus de la pression, peuvent servir de nourriture pour les animaux. Le brou de noix sert de teinture brun-olivâtre pour les meubles, les vêtement, les cheveux, de pigment pour peinture à l’huile etc. Le brou riche en tanin était autrefois très employé dans le tannage des peaux. Il doit être ramassé à la chute des fruits et mis à sécher à l’ombre (il noircit en vieillissant ). Les coques de noix peuvent être utilisées comme combustible. Les feuilles peuvent servir pour éloigner les insectes tel les fourmis, les mouches et les punaises. Les feuilles sont récoltées avant mi-juillet et séchées rapidement à l’ombre à 35° maximum. |
| Utilisations ornementales | Le noyer n’est pas vraiment considéré comme un arbre d’ornement bien que son port soit magnifique ; ses dimensions moyennes peuvent être un atout lors d’aménagement de parcs ou de jardins particuliers. |
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| | Les racines du noyer contiennent une substance toxique appelée juglone. Cette substance a pour effet de faire dépérir les arbres à proximité en inhibant leur croissance ; le pommier semble craindre sa proximité et les tomates aussi. Ceci explique pourquoi le noyer est souvent isolé. La juglone est connue comme composé toxique pour la tomate, les pommes de terre, les pommes, les myrtilles, la luzerne et les azalées. La toxicité observée est due à la sécrétion dans les feuilles de la juglone, transporté au sol par la pluie. Elle peut ainsi remonter dans la plante par les racines. Cette théorie propose donc que la juglone s’établisse dans les feuilles puis dans les racines et non uniquement dans les racines. Les expériences réalisées sont les suivantes : des tomates plantées sous un noyer protégées de la pluie n’ont pas de symptômes de maladie, alors que les plants non recouverts subissent un flétrissement des feuilles. Selon une croyance très répandue, qui dort à l’ombre d’un noyer risque de se réveiller avec de violents maux de tête. Ces craintes sont sûrement exagérées, mais, les feuilles contenant également de la juglone, il n’est pas exclu que des émanations puissent occasionner quelques troubles aux amateurs de longues siestes. |
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| | Histoire | C’est au Crétacé que l’on trouve les premières traces du noyer. Des noyers fossilisés de noyers vivaient aux ères Crétacé et Tertiaire en Europe du Nord et furent évincés lors de l’ère glacière. Dans les restes des habitations sur pilotis des temps préhistoriques, on a découvert des coquilles de noix. Nous les retrouvons plus tard en Asie Mineure (Palestine, Égypte). De là, ils se sont propagés et ont été cultivés dès les premiers âges dans les plaines et au flanc des collines qui bordent le bassin méditerranéen, en Crête, en Grèce, en Italie et enfin dans le sud de la France et en Espagne. Le noyer était cultivé par les Grecs plusieurs siècles avant Jésus-Christ. Chez les Latins, il était consacré au plus puissant des dieux, à Jupiter lui-même ( le nom de Juglans, que les botanistes lui donnent encore, est la contraction de Jovis Glans, « gland de Jupiter » ). Dioscoride et Pline donnent de longues descriptions des qualités thérapeutiques du noyer ; on y trouve référence aux digestions difficiles, aux céphalées, à la toux, à son rôle de vermifuge, aux traitements des abcès mammaires et des luxations, aux luttes contre les morsures de chien, comme antidote, comme hémostatique, contre la gangrène et la chute des cheveux. Pline signalait déjà la nocivité de ses abords, se référant à son nom en grec qui faisait référence à la pesanteur de la tête. Les Grecs et des Romains broyaient les noix pour obtenir un délicieux beurre végétal appelé « purée de noix ». Le noyer fut introduit par les Romains dans toute l’Europe moyenne et méridionale. Les Celtes l’ont également acclimaté en Angleterre et en Irlande. Au Moyen Âge, on plantait les noyers dans les jardins des monastères, dans les parcs, autour des demeures seigneuriales, puis les paysans les plantèrent à proximité de leurs habitations. On espérait naïvement guérir les maladies vénériennes, en particulier la syphilis, avec la « tisane de Pollini », un décocté de brou de noix. Bien que la médecine savante médiévale proclamât la nocivité des noix sèches, qui étaient « tantost converties en humeurs colériques », ces dernières étaient considérées comme antidote universel. |
| Littérature | |
| Traditions | Arbre réputé comme maléfique car, selon les dires, « il est dangereux de dormir à son ombre, on contracte un froid qui peut s’avérer mortel ». Des dictons : « Lorsqu’il pleut le 3 mai, point de noix au noyer ». « À la mi-août, les noix ont le ventre roux ». |
| Religions | On trouve certains textes qui font référence à la noix et au noyer, mais cette fois de façon plus noble, comme Salomon l’a écrit dans le livre biblique datant de 450 av J.C, Le Cantique des Cantiques 6, 7 verset 11 : « … Au jardin des noyers je descends pour admirer les pousses de la gorge, pour voir si le cep bourgeonne, si les grenadiers fleurissent … » |
| Magie | On a souvent prêté au noyer des influences maléfiques selon lesquelles, il serait étroitement lié à la mort : dans la mythologie grecque, le noyer, cher à Perséphone et à tous les dieux des Enfers, est considéré comme un arbre funeste et maudit mais aux fruits généreux. Au Moyen Âge, le sabbat des sorcières se déroulait sous un énorme noyer proche de Benevento : ce caractère magique provient sans doute du fait que le noyer n’est pas touché par la foudre. |
| Mythes | La mythologie grecque avance l’idée de la mort liée au noyer à travers la légende de Carya : Dion, roi d’une province grecque, la Laconie, reçu la visite du dieu Dionysos. Heureux de cette visite, il lui présenta ses trois filles, Orphé, Lyco et Carya. Dionysos tomba amoureux de la plus jeune, Carya. Mais les sœurs de Carya dénoncèrent cet amour au roi Dion qui, furieux de la délation, les transforma en rochers. Carya fut alors prise d’un telle tristesse qu’elle en mourut. Mais les autres dieux, émus par Carya, la transformèrent en noyer. C’est ainsi que la peuple de Laconie lui rendit un culte sous le nom d’Artémis Caryatis et construisit un temple, dont les colonnes de noyer représentent Carya. Depuis ce jour, on appelle ces colonnes des caryatides, dont l’Erechthéion sur l’Acropole d’Athènes est le plus bel exemple. Tersentius Varron (116 - 27 avant JC) mentionne dans son ouvrage Rerum Rusticunum Agricultura au chapitre XVI du livre I, ce que toujours on a dit et que l’on dit encore : « … comme le chêne, les noyers grands et durs ,dans leur voisinage rendent stérile le fond de la terre … ». Caïus Plinius Secundus, dit Pline l’Ancien (23 - 79 après JC) qui parle de la pesanteur que produit la noix ainsi que des émanations léthargiques de l’arbre. Il cite dans son ouvrage « Histoire Naturelle » (vaste encyclopédie de 37 volumes des connaissances de son temps) : « … Son ombre appesantit et offense le cerveau des hommes et porte nuisance à tout ce qui est planté autour … » Tout ceci corrobore bien des croyances de jadis, pour lesquelles, le noyer n’est qu’un arbre funeste et maudit ; ne disait-on pas qu’il servait de « salon des dames » aux sorcières, qui, la nuit tombée, venaient y danser autour, ou encore, que des racines de noyer qui pénètrent dans une étable y font périr les animaux. Avec une si mauvaise image, le noyer a dû essuyer bon nombre de rébellions de la part de l’Homme, comme nous l’explique Publius Ovidius Naso, plus connu sous le nom d’Ovide (43 - 18 avant JC) dans une de ses nombreuses distiques élégiaques : « c’est moi le Noyer du bord de la grand’ route. j’ai toujours vécu d’une façon irréprochable, Pourtant les passants me lapident : Heureux le sujet qui a poussé dans un enclos : Il peut ainsi ne payer redevance qu’à son propriétaire ! Il n’entend ni le tapage des hommes ni le crissement des roues Et ne connaît pas la poussière de la grand’ route voisine. Il peut à son maître faire hommage de toute sa production Et lui rendre des comptes exacts … Par contre, si vous n’avez aucun motif pour me brûler ou m’abattre, Prenez-moi à merci et, sans muser davantage, continuez votre voyage … » Titus Livius, plus connu sous le nom de Tite Live (59 avant JC - 10 après JC), raconte dans son Histoire Romaine, (véritable encyclopédie de l’histoire romaine en cent quarante deux livres), comment Casilinum, assiégé par les Carthaginois, et en proie à la famine, est ravitaillé par les Romains qui jetèrent des noix dans la Vulturne, après avoir tenté de faire parvenir des tonneaux de farine par le même fleuve, mais malheureusement, tonneaux captés par Annibal (livre XXIII, page 368 et 369) : « … les tonneaux partaient, arrivaient la nuit, et par là, échappaient à la vigilance des sentinelles ennemies. Mais ensuite, des pluies continuelles donnèrent au courant une rapidité extraordinaire, et les eaux, dans leurs tourbillons, détournèrent les tonneaux, et les portèrent sur la rive que gardaient les Carthaginois … … Annibal, qui à cet instant, prit des précautions si exactes, que plus rien ne pénétra plus dans la ville. Du camp romain, on jeta, dans le fleuve, des noix, qui portées jusqu’à la ville par le courant, étaient recueillies avec des claies … » |
| Symboles | Son cerneau est la représentation végétale des deux hémisphères du cerveau. Dans l’astrologie celtique, le noyer est implacable, surprenant et plein de contrastes, … |
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