| Le merisier des oiseaux (Prunus avium) | |
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| | Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae) | Super-ordre : rosidés (Rosidae) | Ordre : rosales (Rosales) | Famille : rosacées (Rosaceae) | Sous-famille : amygdalacées (Amygdalaceae) | Genre : pruniers (Prunus) | Sous-genre : | Espèce : Prunus avium [Linné], Cerasus avium [(Linné) Moench], Cerasus dulcis [G. M. Sch.] | Variété : | Nom commun : merisier des oiseaux | Nom populaire : mérisier des oiseaux, cerisier sauvage, cerisier des bois, guignier, bigarreautier |
| | | | Vogelkirsche, Kirsche, Kirschbaum, Süßkirsche | | gean, wild cherry, mazzard | | | | gereziondoa | | | | | | | | cirerer | | | | | | | | fugle-kirsebær, kirsebær, sødkirsebær | | geanois, cacothaich | | cerezo silvestre | | ķirša, magus kirsipuu | | | | imeläkirsikka, metsätuomi, hägg | | mérisier des oiseaux | | | | | | | | | | κερασιά | | madárcseresznye | | crann silin | | | | ciliego, ciliegio montano, ciliego selvatico | | | | | | | | | | | | | | søtkirsebær, Villmorell | | | | zoete kers, kriek | | czereśnia dzika | | | | | | черешня | | | | čerešňa vtáčia | | divja češnja | | sötkörsbär, fågelbär, fågelkörsbär, sötkörs, vildkörsbär | | třešeň ptačí | | | | Prunus avium |
| Étymologie latine | « Prunus avium » signifie en latin « cerisier des oiseaux ». Prunus, du mot grec proumnon, qui signifie prune. Son ancien nom latin, Cerasus avium, vient de la ville de Cérasonte, aujourd’hui Giserun en Turquie sur les bords de la mer Noire. |
| Étymologie française | Merise vient de « amérise » qui est la contraction de cerise amère. Le mot « guigne » vient de « kign », nom de la cerise sauvage en langue celtique. Le nom « bigarreau » semble venir de l’aspect bigarré du fruit, blanchâtre d’un côté et rouge de l’autre. |
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| | | Catégorie de plante | | Arbre. |
| Port de la plante | Le merisier est un arbre à port pyramidal, aux branches ascendantes, à la cime claire, haut de 20 à 25 m, qui représente une essence ligneuse fruitière ancienne. | |
| Hauteur de la plante | 15 à 25 mètres. Étalement de 5 à 12 mètres. |
| Remarques | L’ensemble des cerisiers de culture descend de cette espèce sauvage unique, le merisier des oiseaux. Le merisier des oiseaux a donné naissance au guignier, arbre de grande taille à ramure fournie, mais grêle, aux fruits à pulpe molle, juteuse et sucrée, et au bigarreautier, au port plus étalé, aux rameaux plus gros, aux fruits fermes, sucrés, en forme de cœur, souvent bicolores, jaune et rouge, à maturité. La cerise, sur le plan botanique, est plus proche de la prune que de la pêche ou de l’abricot. |
| Espèces semblables | Bien que les cerisiers, ainsi que les griottiers, soient des essences ligneuses très proches, quelques traits les différencient : les fleurs des cerisiers qui fleurissent en avril et en mai forment des ombelles qui possèdent, à la base, une ou plusieurs feuilles vertes, tandis que les ombelles des fleurs de griottiers en sont dépourvues. Les feuilles des cerisiers sont tomenteuses en dessous (dans leur jeunesse), tandis que les feuilles des griottiers sont glabres, dénudées. Le merisier peut être confondu avec : - le cerisier proprement dit, cerisier aigre (Prunus cerasus) qui est plus petit, a des rameaux pendants et des feuilles glabres et luisantes, généralement sans glandes au sommet.
- le bois de Sainte-Lucie (Prunus mahaleb), ainsi nommé parce qu’on le rencontre dans les Vosges, près du monastère franciscain de Sainte-Lucie, ou faux merisier, aux fruits amers et petits.
- le laurier-cerise qui n’est pas un cerisier mais c’est encore un Prunus, dont les fruits rappellent les cerises.
Les horticulteurs distinguent généralement quatre grandes variétés de cerises : les cerises proprement dites et les griottes proviennent du cerisier aigre (Prunus cerasus) ; les guignes et les bigarreaux proviennent du merisier. Si les cerises et les bigarreaux sont le plus souvent mangés crus, les griottes sont réputées en confiture ou macérées dans de l’eau-de-vie. |
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| | | Couleur de la tige | L’écorce qui est d’abord lisse, gris argenté, brillante et marquée de lenticelles chez les arbres jeunes, devient par la suite brun rougeâtre. |
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| | | | Végétation | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Végétation | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | | | | | | | | Sols | Le merisier est un arbre des forêts à humus doux. Il pousse sur sols fertiles et assez frais. pH basique à légèrement acide. Neutrocline à large amplitude. |
| Climats | Espèce de demi-ombre. |
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| Originaire d’Asie occidentale. Son aire de distribution d’origine est très étendue. Elle va vraisemblablement de la Sibérie occidentale jusqu’au littoral de l’Atlantique et sur les îles britanniques. Au Nord, elle atteint aujourd’hui jusqu’au 61° degré de latitude Nord. Mais, comme dans le cas des autres essences ligneuses fruitières de culture qui accompagnent l’homme depuis déjà des millénaires, nous ne pouvons déterminer avec précision sa véritable aire d’origine. Même les découvertes archéologiques confirment la présence de différents Merisiers en Europe, déjà au Néolithique. Sa distribution aux quatre coins du monde fut assurée par les oiseaux bien avant l’intervention de l’homme. |
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| | Distribution globale | Europe, Amérique du Nord. Le merisier est un arbre commun dans les bois, sauf dans le Midi. Surface : 32 522 ha |
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| | Généralités | Bois très recherché (sciage, tranchage, meubles, ébénisterie, …) du fait de sa texture compacte et de sa couleur brun rougeâtre qu’il acquiert avec le temps. À une très grande valeur marchande, surtout s’il provient d’arbres de fort diamètre. |
| Propriétés du bois | C’est un bois mi-lourd, tendre à mi-dur. Il n’est pas très durable et est sujet aux attaques des vrillettes, mais il est très apprécié pour sa grande valeur technologique. Le bois de Merisier est solide et dense. Bonnes propriétés mécaniques. Rétractabilité : retrait faible. Parfois assez nerveux. Stabilité : moyenne, bonne une fois étuvé. Se gondole un peu. Sensibilité aux insectes : très élevée. Le préserver. Sensibilité aux champignons : assez élevée. Résistance aux intempéries : mauvaise. Son grand défaut est d’être peu durable, même quand les pièces ne sont pas exposées aux intempéries. |
| Aspect du bois | | Le bois aux très belles couleurs rougeâtres. Son fil est généralement droit, grain très fin. Bois parfait rosé à brun rougeâtre, veinage plein marqué, grain fin. Bois de cœur brun à rouge à jaune à blanc ou gris. Aubier distinct plus pâle. Cernes bien marqués. Limites de cernes distinctes. Son duramen d’une belle couleur chaude, brun-rosé à miel, prend une superbe patine rousse en vieillissant. Le merisier, appelé aussi cerisier sauvage, présente un grain plus fin que les arbres de verger. | Coupe longitudinale | | Coupe tangentielle | | Coupe radiale | |
| Densité du bois | Dureté : Bois mi-dur et mi-lourd. Densité : de 0,50 kg par dm³ à 0,65 kg par dm³ environ. |
| Travail du bois | Bois moyennement nerveux, usinage facile. Ce bois est très apprécié pour ses qualités : il se travaille facilement, se scie bien, se cintre bien, se polit bien et se vernit bien. Séchage assez rapide mais assez difficile. Duramen moyennement durable. Se prête bien au moulurage, cintrage et toupillage. Comme tous les fruitiers le Merisier a une bonne résistance. |
| Utilisations du bois | | Tournerie, ébénisterie, tabletterie, lutherie, décoration, placage, sculpture, moulurage, toupillage, cintrage, polissage. Il sert surtout pour la décoration et l’ameublement de style sous forme de placages, objets décoratifs, en tabletterie, tournerie, lutherie, et aussi pour la tonnellerie (kirsch), les pipes, les brosses, sculpture (bois devenu rare en France), etc. Bois très apprécié en meubles et décoration, en fonction des modes. Le plus souvent ce bois est utilisé en massif. Les fabricants industriels lui préfèrent une espèce importée des U.S.A., le Prunus serotina, qui a des rendements bien supérieurs, au prix d’un aspect plus terne. Combustible médiocre. |
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| | Utilisations médicinales | | Les queues de cerise, bouillies dans l’eau, sont employées comme diurétiques. La cerise peut être responsable de syndrome oral. Comme d’autres fruits appartenant au genre Prunus, elle contient un certain nombre de protéines allergisantes. L’allergène Pru a 1 et l’allergène Pru a 2, un autre allergène majeur de la cerise, analogue à Pru p 1, allergène présent dans la profiline de la pêche. Enfin, il y aurait également un allergène qui serait probablement spécifique de la cerise. Sur un groupe de 100 patients souffrant d’allergie connue aux fruits et aux légumes, 13 ont présenté des réactions à la cerise. La prévalence de la sensibilisation à la pêche et à la prune dans ce même groupe était respectivement de 30 et 6 %. Des tests cutanés effectués sur 5 patients présentant une sensibilisation clinique à la cerise fraîche ont tous été positifs. On a montré que l’allergène recombinant Pru a 1 était un puissant libérateur d’histamine par les basophiles de patients allergiques à la cerise. Une libération dose-dépendante d’histamine in vitro par les basophiles a de même été obtenue avec la cerise, pour les patients sensibilisés au pollen de bouleau souffrant d’allergie aux fruits. L’amande contenue dans le noyau est toxique. |
| Utilisations culinaires | Merises comestibles, mais amères, utilisées en distillerie pour élaborer le kirsch. Le fruit sert à la confection de confitures. L’Europe est le plus gros producteur mondial de cerises. Il existe de nombreuses variétés cultivées, avec des fruits plus ou moins gros, de couleur rouge ou même jaune. C’est le merisier qui est à l’origine des cerisiers doux qui produisent : les guignes, à chair molle, juteuse, légèrement acidulée, et les bigarreaux à chair ferme, sucrée et dont il existe une multitude de variétés (burlat, marmotte, napoléon, reverchon …). |
| Utilisations économiques | Le merisier produit une quantité intéressante de pollen (entre 100 et 150 kg/ha) et, en moindre mesure, de nectar (entre 25 et 50 kg/ha). Sa période de floraison précoce est aussi propice pour contribuer à des apports non négligeables de miel. C’est un excellent porte-greffe pour arbres fruitiers. |
| Utilisations ornementales | Floraison décorative. Dans un jardin, le mérisier trouve naturellement sa place : son port pyramidal peu dense lui permet de se fondre dans un groupe d’arbres, mais il peut aussi être mis en valeur de façon isolée. Son écorce est brune et son feuillage, vert tendre en été, prend des teintes orangées en automne. La beauté des paysages japonais tient notamment à l’abondance des cerisiers, qui ont inspiré de nombreux peintres. |
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| | Histoire | Le merisier se rapproche du cerisier dont il est la forme sauvage et qui était cultivé par les Grecs quatre siècles avant JC. L’Italie romaine par contre, ne connaissait que les formes sauvages à fruits âpres ; c’est en 64 avant JC que Lucullus, général romain (79 à 37 avant JC), vainqueur de Mithridate, roi du Pont-Euxin, l’actuelle Turquie, l’a introduit à Rome comme plante cultivée. Les premières traces des cerisiers de culture viennent de l’Asie Mineure de la fin du IVe siècle avant notre ère. Et c’est peut-être depuis cette époque qu’on cultive deux variétés : juliana, avec des cerises à pulpe molle et duracina, avec des cerises à chair ferme. |
| Symboles | Chez les Samouraïs japonais, la fleur est symbole de pureté et d’idéal chevaleresque alors que le fruit a vocation guerrière. La beauté de ses fleurs est l’objet d’un véritable culte au Japon. Fragiles, éphémères, elles symbolisent la précarité de toute existence terrestre, ainsi que nous le rappelle si délicatement Kino Tsurayuki, poète japonais du Xe siècle : « Fleurs de cerisiers Qui ne connaissez le printemps Que depuis cette année, Puissiez-vous ne jamais apprendre qu’un jour vous devrez tomber. » |
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