| L’abricotier commun (Prunus armeniaca) | |
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| Généralités | L’abricotier est un petit arbre fruitier fréquemment cultivé dans le sud de l’Europe et parfois subspontané. |
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| Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae) | Super-ordre : rosidés (Rosidae) | Ordre : rosales (Rosales) | Famille : rosacées (Rosaceae) | Sous-famille : amygdaloïdées (Amygdaloideae)
| Genre : pruniers (Prunus) | Sous-genre : | Espèce : Prunus armeniaca [Linné], Armeniaca vulgaris [Lam.] | Variété : | Nom commun : abricotier commun | Nom populaire : |
| | | | Aprikosenbaum, Aprikose | | apricot tree, apricock, apricot | | | | | | | | | | | | albercoc, albarcoquer, albracoquer | | | | | | | | abrikostræet, abrikos | | | | albaricoque, albaricoquero, chabacano, albarillo, damasquino | | harilik aprikoosipuu | | | | aprikoosi | | abricotier commun | | | | | | | | | | | | kajszibarack, sárgabarack | | | | apríkósa | | albicocco | | | | | | | | | | | | | | | | | | abrikoos | | morela zwyczajna | | damasco, abricó | | | | | | | | marhuľa obyčajná | | | | aprikos | | meruňka obecná | | | | Prunus armeniaca |
| Étymologie latine | Longtemps appelé prunier d’Arménie, le nom spécifique de l’abricotier, armeniaca, rappelle que les Anciens pensaient qu’il provenait d’Arménie. En effet, Linné croyait l’abricot originaire de l’Arménie car les grecs l’appelaient Mailon armeniacon, pomme d’Arménie (d’après les écrits de Dioscoride). Les latins appelaient l’abricot pruna armeniaca, la « prune d’Arménie ». |
| Étymologie française | Sa diffusion en Europe fut assurée par les Arabes au moment de leur invasion de l’Espagne. Le mot « abricot » est dérivé de l’arabe d’Espagne al barquq qui signifie « précoce », et ce, parce que l’abricotier fleurit très tôt au printemps. |
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| Description de la tige | Le tronc de l’abricotier est droit. |
| Couleur de la tige | L’écorce et ses jeunes rameaux sont rougeâtres. |
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| Description des feuilles | Les feuilles de l’abricotier sont alternes. Elles ont un limbe de forme elliptique ovale, parfois un peu cordiforme, aiguë au sommet, en forme d’as de pique et à bord finement crénelé denté. Leur pétiole possède des glandes à nectar.
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| Dimension des feuilles | Les feuilles sont larges et ont de 5 à 10 cm de longueur. |
| Couleurs des feuilles | Les feuilles sont lustrées, brillantes et ont un pétiole rougeâtre. Les jeunes pousses sont luisantes, comme vernies en rouge. |
| Végétation | La végétation a lieu après la floraison. Dans leur jeunesse, les feuilles sont enroulées dans les bourgeons. Les feuilles sont caduques. | | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Végétation | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| Description des fruits | L’abricot, fruit de l’abricotier, est une drupe globuleuse, ronde et déprimée au sommet avec un sillon peu marqué. Il se sépare aisément en suivant le sillon médian. Le noyau s’enlève facilement de la chair non adhérente au noyau. La chair de couleur jaune orangée est à peine fibreuse même à parfaite maturité, elle est charnue, un peu juteuse, fondante et parfumée. Fruit un peu fragile, sensible aux manipulations et aux transports. | |
| Dimension des fruits | Les fruits ont de 3 à 5 cm de largeur. Ils sont généralement plus gros que chez les autres espèces de Prunus. |
| | | Fructification | En raison de sa précocité, les Romains l’avaient dénommé Praecoquum malum, la « pomme précoce ». | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Fructification | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| Pérennité | |
| Plantation | Plantation en automne. Rempotage au printemps. |
| Multiplication | | La multiplication peut s’effectuer par semis mais rares sont les variétés qui se reproduisent fidèlement. Il est nécessaire de pratiquer un greffage pour propager les multiples variétés d’abricotiers. Un greffe en écusson est généralement pratiquée en été. Les porte-greffe sont généralement des francs d’abricotiers, des amandiers, des pêchers, des pruniers « Myrobolan », et beaucoup d’autres porte-greffes afin de l’adapter au mieux aux contraintes du climat ou du type de sol. Le bouturage et le marcottage sont également possibles. |
| Entretien | | Comme de nombreux arbres aux fruits à noyaux, il ne supporte pas bien les coupes trop importantes. Donc pour les abricotiers cultivés en plein vent, on peut supprimer les petites branches mortes, et dans le cas de tailles plus importantes, protéger systématiquement les plaies. |
| Croissance |
| Récolte | La saison des abricots est courte elle va de juin à août selon les variétés. Une fois cueilli l’abricot ne mûrit plus et donc les récoltes sont échelonnées sur une vingtaine de jours de façon à cueillir tous les fruits à maturité. Ce fruit délicat est cependant souvent cueilli avant d’atteindre sa pleine maturité, afin qu’il puisse supporter le transport et les délais de la mise en marché ; sa chair est alors souvent farineuse et moins savoureuse. On a intérêt à laisser mûrir l’abricot sur l’arbre, il développera un goût et un parfum incomparables ; par contre, une fois mûr, il sera très fragile. Un abricotier peut donner les bonnes années 120 kg de fruits. |
| | Longévité | L’abricotier peut atteindre les 90 ans. |
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| | Sols | | L’abricotier n’a pas d’exigence particulière, il se contente de sols ordinaires et il supporte bien le calcaire et la sécheresse mais il faut éviter les sols lourds ou humides, l’humidité stagnante. L’abricotier apprécie les sols sablonneux. |
| Expositions | | L’abricotier aime le soleil et doit être abrité des vents froids. |
| Climats | | L’abricotier est une espèce de climat chaud, qui ne prospère vraiment que sous climat méditerranéen. Cependant c’est un arbre fruitier rustique résistant au froid, et pouvant, lorsqu’il est en dormance, généralement survivre à des gels de l’ordre de -25 °C. Il existe même des cultivars pouvant résister à des gels de l’ordre de -30 °C, et plus bas, mais le problème est que dès qu’il y a un réchauffement, il monte en sève et se met à bourgeonner. La quantité de fruits est donc dépendante de la période de floraison et du temps à ce moment-là. La floraison par contre, qui est très précoce, ou la nouaison des fruits, pourra être abîmée en cas de gel prononcé : une baisse de température jusqu’à -2 °C et les fleurs sont détruites. Un retour du froid peut tuer les bourgeons ; ses jeunes fruits sont sensibles aux gelées printanières. Un temps trop humide plombe le pollen qui ne se répand pas. Au nord de la Loire, il n’est pas facile d’obtenir une bonne récolte, a moins de pouvoir lui donner un emplacement bien abrité. En régions froides, l’abricotier gagne à être cultivé palissé contre un mur. On a donc intérêt à placer l’abricotier dans un endroit relativement abrité et choisir la variété en fonction de sa période de floraison. |
| | Espèce associée |
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| Origine de la plante | L’abricot est originaire du nord-est de la Chine où on le rencontre encore à l’état sauvage et non d’Arménie comme croyaient ceux qui l’ont baptisé Prunus armeniaca, prunier d’Arménie. Aucun signe ne fait apparaître que cette essence ait pu être un jour indigène dans ce pays, ni même en Asie Occidentale. C’est au début du XIXe siècle seulement que sa provenance est mise en doute par les botanistes (Roxburgh, de Salle, Koch, Tchihatcheff…). On le trouve très fréquemment au nord de la Chine et dans les montagnes de l’Himalaya, au Népal. |
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| Distribution globale | Spontané, il croît à l’état sauvage en Chine du Nord sur une vaste zone s’étalant jusqu’à la frontière russe et en particulier tout autour de Pékin. De là, il s’est répandu il y a plus de 3 000 ans vers l’Asie Centrale et l’Europe, puis vers les autres continents. L’espèce s’est très vite diversifiée et implantée dans des climats et des milieux très différents, des oasis du Sahara à l’Europe centrale. |
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| | Propriétés du bois | Le bois d’abricotier est dense et homogène. |
| Aspect du bois | Ce bois est de couleur brun-crème, et doit à la présence de veines brunes, violettes et verdâtres, son aspect décoratif. | Coupe longitudinale | | Coupe tangentielle | | Coupe radiale | |
| Densité du bois | De 0,70 à 0,80 kg/dm3. |
| Travail du bois |
| Utilisations du bois | | Il fut utilisé marginalement en marqueterie et sert le plus souvent, actuellement, en création. Sa maillure sur quartier lui donne un bel « accrochage » de lumière. |
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| Utilisations culinaires | | L’abricot est un fruit estival consommé depuis longtemps, largement apprécié pour sa saveur délicate. L’abricot doit être acheté bien mûr, souple au toucher, coloré et parfumé, car une fois cueilli, il ne mûrit plus et risque d’être dur et acide, et peut devenir mou et farineux. Ne pas se fier à la couleur de l’abricot pour apprécier son degré de maturité : certaines variétés « rougissent » bien avant d’être mûres. Le parfum et la souplesse du fruit sont de meilleurs critères. On doit l’acheter au mois de juillet car il est abondant à cette époque. Sa chair est alors ferme, juteuse, sucrée et parfumée. | Très riche en vitamine A, le fruit doit sa belle couleur orangée à sa forte teneur en carotène. Mûr, le fruit rougit sur la face exposée au soleil. On le partage facilement en suivant le sillon médian. Le noyau s’enlève facilement de la chair tendre et sucrée. Il ne coule pas, ne s’épluche pas, ne salit pas les doigts. C’est un fruit très apprécié frais, mais sa saison est brève et sa conservation très courte. L’abricot rentre également dans la préparation de confitures, de boissons ou de nectars, de pâtisseries, de compotes, de pâtes de fruits, de conserves (fruits au sirop), et de divers plats salés. On le consomme également souvent séché. | Congélation : Blanchir 10 minutes à l’eau bouillante, rafraîchir, dénoyauter, placer dans des bocaux ou boîtes plastiques hermétiques, recouvrir complètement d’un sirop fait avec 3 tasses de sucre pour 4 tasses d’eau. Laisser un espace vide de 2 cm entre le niveau du sirop et le bouchon. Fermer, étiqueter, mettre dans le congélateur, réglé au plus froid (voir notice de congélation). | Amandes : Les amandes amères ou douces, très oléagineuses, de l’abricot offrent respectivement, les mêmes caractères organoleptiques et la même composition que les amandes amères et les amandes douces des noyaux d’amandiers. Les amandes des abricots sont sont comestibles et parfois utilisés pour aromatiser le lait, les crèmes et les desserts. Il faut faire attention à la quantité ingérée, vu la toxicité potentielle de l’amande qui renferme de l’acide cyanhydrique, un poison violent : de 30 à 50 amandes amères ingérées dans un bref laps de temps peuvent entraîner la mort d’un adulte, si par contre leur consommation s’étale sur plusieurs heures, rien n’est à craindre car l’organisme élimine progressivement l’acide cyanhydrique. On peut broyer finement les Amandes douces (non-amères) pour en préparer un délicieux beurre végétal commercialisé sous le nom de « Purée d’Amande ». De son noyau, on tire une liqueur. | Crème de noyaux d’abricots | | Mettre dans un bocal 35 noyaux d’abricots cassés, bois et amandes. Briser de même 35 autres noyaux pour n’en prendre que les amandes grossièrement écrasées. Les joindre aux autres et verser dessus 1 litre d’eau de vie blanche et laisser infuser 3 semaines. Au bout de ce temps, verser un grand verre de lait sur 500 g de sucre. Dès qu’il est fondu, amener ce sirop à ébullition et le jeter ainsi bouillant dans le bocal. Laisser infuser encore 10 jours en remuant le mélange 2 fois par jour. Le vilain aspect de la liqueur doit disparaître au filtrage. Mettre en bouteilles bien bouchées. | Liqueur de noyaux d’abricots | A préparer 4/5 mois à l’avance. 100 noyaux d’abricots, 1 litre d’eau de vie à 40°, 600 g de sucre en morceaux, 1 dl de cognac. | Laisser les noyaux tels qu’ils sont lorsqu’on retire des fruits. Ne pas les laver et conserver les parcelles de pulpe qui adhèrent aux noyaux. Les mettre dans un bocal avec l’eau de vie et le sucre en morceaux. Fermer hermétiquement le bocal et laisser macérer en exposant au soleil pendant 3 à 4 mois. Au bout de ce temps, filtre et ajouter 1 dl de cognac. Mettre en bouteilles, boucher, attendre encore 2 mois avant de consommer. |
| Utilisations économiques | | L’abricot est un des arbres fruitiers les plus cultivés en Europe méridionale tant pour la table que pour les conserveries. Il est le sixième fruit français pour sa production, ce qui n’empêche qu’il est difficile de trouver un bon abricot d’autant que 2 % de la production de qualité va directement en conserverie. |
| Utilisations ornementales | C’est aussi un arbre d’ornement pour sa floraison printanière. |
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| Protéines : 1,4 g, Lipides : 0,39 g, Glucides : 11,12 g, Calories : 48 kcal, Fibres : 1,9 g, Eau : 86,35 g, Sucres totaux : 9,3 g, Vitamine A : 261 ER, Vitamine B1 : 0,03 mg, Vitamine B2 : 0,04 mg, Vitamine B3 : 0,6 mg, Vitamine B5 : 0,24 mg, Vitamine B6 : 0,054 mg, Vitamine C : 10 mg, Calcium : 14 mg, Cuivre : 0,089 mg, Fer : 0,54 mg, Magnésium : 8 mg, Manganèse : 0,079 mg, Phosphore : 19 mg, Potassium : 296 mg, Sélénium : 0,4 µg, Sodium : 1 mg, Zinc : 0,26 mg, Acides gras saturés : 0,027 g, Acides gras monoinsaturés : 0,17 g, Acides gras polyinsaturés : 0.077 g. |
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| Histoire | L’abricotier est cultivé en Chine depuis environ trois mille ans avant JC. Son introduction dans le bassin méditerranéen daterait du début de l’ère chrétienne. Il semble qu’Alexandre le Grand l’introduisit en Occident. Pline l’Ancien le cite dans son Histoire naturelle sous le nom de (malum) praecocium, en référence à sa floraison précoce. Son arrivée en France reste malgré tout sujet à controverse. Deux hypothèses sont couramment émises : - Les Arabes qui auraient importé ce fruit de la Grèce antique nous l’auraient ramené par l’Espagne après l’avoir disséminé en Afrique du Nord et dans la péninsule Hispanique.
- La seconde hypothèse serait que les Romains lui auraient fait traverser les Alpes et l’auraient implanté en Provence.
Quoi qu’il en soit, sa présence n’est que très rarement précisée dans les anciens ouvrages et il semblerait que c’est grâce à La Quintinye, jardinier du Roi, que l’on se lance dans la culture de cet arbre qui avait les faveurs de Louis XIV. |
| Légendes | Les Occidentaux crurent longtemps que cet arbre produisait des fruits maudits qui provoquaient la fièvre. |
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