| Le charme commun (Carpinus betulus) | |
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| | Généralités | Le charme commun représente l’une des essences ligneuses qui dominent les forêts feuillues et mixtes d’Europe centrale. Son aire de diffusion naturelle va de l’Europe centrale à l’est jusqu’à l’Asie Mineure et l’Iran. |
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| | Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae) | Super-ordre : hamamélidés (Hamamelidae) | Ordre : fagales (Fagales) | Famille : bétulacées (Betulaceae) | Sous-famille : corylacées (Corylaceae) | Genre : charmes (Carpinus [Linné]) | Sous-genre : | Espèce : Carpinus betulus [Linné], Carpinus vulgaris [Mill.], Carpinus sepium [Lam.] | Variété : | Nom commun : charme commun, charme faux-bouleau | Nom populaire : charmille |
| | | | Hainbuche, gewöhnliche Hainbuche, Weißbuche | | hornbeam, iron-wood | | | | xarma, pago lizarra | | | | | | | | | | | | | | obični grab | | almindelig avnbøg, avnbøg | | leamhan bog | | carpe, ojaranzo | | harilik valgepöök | | | | valkopyökki | | charme commun | | | | carpe | | | | | | γαύρος, γαύρος ο βετουλοειδής | | gyertyán, közönséges gyertyán | | | | agnbeyki | | carpino bianco, carpino comune | | | | | | | | | | | | | | agnbøk | | | | haagbeuk | | grab zwyczajny | | | | carpen | | граб обыкновенный | | | | hrab obyčajný | | beli, navadni gaber | | avenbok, vitbok, annbok | | habr obecný | | | | Carpinus betulus |
| Étymologie latine | L’origine du nom générique carpinus est celtique : de karr (bois) et penn (tête), c’est à dire « bois à jougs ». Anciennement, les botanistes le classaient dans le genre des « bouleaux » - betulus. |
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| | | Catégorie de plante | Arbre à feuilles caduques. | |
| | Hauteur de la plante | Le charme est un arbre de taille moyenne. Il atteint 25 mètres et dépasse rarement 20 m et 0,60 m de diamètre. |
| Remarques | Le terme de charmille est souvent employé et désigne un ensemble de petits charmes. Comme sa taille est aisée, il est fréquemment planté en haies qui portent le nom de charmilles. Le genre compte environ 25 espèces qui vivent dans la zone tempérée de l’hémisphère boréal: en Amérique, ce genre est représenté par le Charme d’Amérique (Carpinus caroliniana [Walt.]). La plupart des autres charmes sont originaires d’Asie. |
| Espèces semblables | Le charme houblon (Ostrya carpinifolia [Scopoli]) a des feuilles très semblables mais son écorce est crevassée. Les fleurs mâles sont groupées en chatons pendants. Les fruits, protégés par des écailles imbriquées, évoquent le houblon. On confond souvent le charme avec le hêtre, qui a également un tronc gris et des feuilles ovales ; mais le charme a un tronc légèrement ondulé, il est moins haut, et surtout ses feuilles ont les bords dentés, à la différence du hêtre qui a les bords des feuilles lisses, légèrement poilus (d’où le dicton : « Hêtre à poil, charme à dents » ou « Le charme d’Adam, c’est d’être à poil ! »). Le charme et le hêtre appartiennent à des familles différentes mais font partie des arbres à chatons ou Amentifères. |
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| Description de la racine | |
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| | Description de la tige | | Le charme est un arbre à tronc étroit, rarement droit, cannelé en long. Sur une coupe, il est excentrique et rarement circulaire, à section irrégulière. Le tronc a une mince écorce lisse. Seules les cannelures seront plus marquées avec le vieillissement de l’arbre. La ramification secondaire est légère et irrégulière et les jeunes branches sont duveteuses. | Rameaux fins, sinueux, brun verdâtre, glabres à lenticelles blanches nombreuses. | Bourgeons petits, allongés, ovoïdes, plaqués contre le rameau, à écailles nombreuses de couleur brun rougeâtre. | |
| Couleur de la tige | L’écorce du charme présente une couleur qui varie du gris pâle au gris-verdâtre foncé. Entièrement lisse chez les jeunes sujets, devenant cannelée en vieillissant, elle se couvre progressivement avec l’âge d’un réseau de craquelures ou forme des sillons en diagonale. Des « tâches » blanchâtres marquent parfois le tronc. Son écorce est marquée d’une manière typique par des bandes plus foncées sur un fond gris clair. L’écorce ressemble à celle du hêtre. | |
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| | | Dimension des feuilles | Feuilles longues de 8 à 12 cm, larges de 3 à 5 cm. |
| Couleurs des feuilles | De couleur vert tendre ou vert sombre luisant sur la face supérieure, jaune doré en automne, elles offrent une teinte plus pâle en face inférieure. | |
| Végétation | | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Végétation | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | Description des fleurs | Espèce monoïque : fleurs mâles et femelles séparément sur la même plante. Les fleurs unisexuées sont groupées en inflorescences solitaires. Les inflorescences se forment sur les pousses de l’année précédente. | | Les chatons mâles tombent tandis que les fleurs femelles forment des chatons plus courts (mâle à la base du rameau, femelles à l’extrémité). Les inflorescences mâles sont des chatons solitaires, sessiles, cylindriques et pendants. Écailles ovales-aiguës, imbriquées, recouvrant de 6 à 20 étamines barbues. Les fleurs mâles, nues et sans périanthe, ont un nombre différent d’étamines. Les chatons mâles apparaissent dès l’automne. | | Les chatons femelles en grappes lâches pédonculées pendent discrètement aux extrémités des pousses annuelles et forment des inflorescences assez éparses. Les inflorescences femelles, petites, vertes à l’extrémité, produisent une bractée en forme de feuilles à trois lobes. Le lobe central, plus développé, entoure le petit fruit (akène) et constitue une aile qui favorise la dispersion des graines. Deux styles filiformes ; ovaire à 2 loges uniovulées. Leurs vrillières se prolongent pour former des involucres qui portent les noisettes à l’intérieur. Les chatons femelles apparaissent en mai après la feuillaison. |
| Dimension des fleurs | Les chatons mâles mesurent de 3 à 7 cm de longueur au moment de la floraison. Les fleurs femelles forment des chatons plus courts. |
| Couleurs des fleurs | Chatons mâles jaune clair, jaunâtres. Chatons femelles verdâtres. |
| Parfum des fleurs |
| Pollen | Quantité de pollen souvent restreinte ; pollinisation importante tous les 5 à 10 ans seulement ; allergies possibles les années de forte floraison car ils fleurissent également en même temps que les bouleaux ; réaction croisée avec le bouleau, le noisetier et également l’aulne. |
| Floraison | La floraison a lieu de mars à mai. Les fleurs naissant avec les feuilles. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Floraison | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | Description des fruits | Akènes entourés d’une large bractée trilobée membraneuse, groupés en grappes pendantes sur une tige pendante. La bractée est un involucre fructifère grand, foliacé, unilatéral, à 3 lobes inégaux, le moyen plus long, embrassant à demi le fruit ; le lobe médian est de 2 à 3 fois plus long que les 2 lobes latéraux. Le bord de la bractée est soit entier, soit dentelé. Cette aile trilobée sert pour la dissémination. | |
| Dimension des fruits | Les fruits sont des akènes côtelés de 6 à 8 mm de diamètre, soutenus par une large bractée foliacée généralement à trois lobes de 3 à 4 cm de longueur. |
| Couleurs des fruits | Bractée verte devenant brun jaunâtre, veinée et réticulée. | |
| Graines | Les petits akènes ont la forme d’une noisette côtelée, ovoïde et aplatie, à péricarpe sous-ligneux. Sur chaque bractée trilobée faisant partie d’une grappe, se trouve un petit fruit aplati et côtelé, qui tombe à maturité avec la bractée, mais peut être emporté au loin par le vent. En outre, des petits rongeurs forestiers transportent, entassent et consomment ces graines, qu’ils contribuent à disperser. 21 000 graines par kg. |
| Fructification | Les fruits arrivent à maturité fin septembre - octobre. La graine ne germe que deux ans plus tard au printemps. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Fructification | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| | | | | Originaire d’Europe centrale. |
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| | Distribution globale | Europe, Asie mineure, Caucase, Amérique du Nord. Le charme commun se rencontre dans toutes les régions tempérées de l’Europe jusqu’au sud de la Suède et dans les pays baltes à l’Est. Dans une grande partie de la France, dans les régions à climat continental ; il affiche une préférence pour les plaines et sur les plateaux du nord-est, se trouve parfois dans le Centre et reste absent de la côte atlantique et du Midi. Avec 1 025 417 174 exemplaires soit 14,14 % des arbres recensés, le charme est l’arbre le plus courant en France. Surface : 196 867 ha. Rare localement (Bretagne, Cotentin) et aussi dans une partie du sud-ouest et des Alpes. Nul dans les Cévennes et la région méditerranéenne. |
| Auvergne | On le trouve surtout en plaine, notamment dans le nord de la plaine du Forez, poussant à l’ombre des chênes. |
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| | Description du bois | Bois peu durable. |
| Propriétés du bois | Le bois lourd et très dur du charme résiste particulièrement bien au fendage et à l’usure par frottement et se polit aisément. Bois dur, cassant, très nerveux et peu fissile. Très bonne résistance à l’abrasion et au fendage. Résistant aussi bien au froid qu’à la chaleur, son utilisation abonde dans les régions du Nord-est de la France. Résistances mécaniques élevées. Rétractabilité : élevée. Stabilité : faible, à tendance à se fissurer et à se gondoler. Travaille moyennement. Sensibilité aux insectes : assez bonne. Sensibilité aux champignons : très forte. Résistance aux intempéries : faible, durable au sec ou sous l’eau. |
| Aspect du bois | | Texture homogène. Cernes apparents sinueux. Son bois de cœur est jaune à blanc ou grisâtre, terne, sans noyau foncé. Couleur de l’aubier identique au bois de cœur. Grain très fin, terne. Fil irrégulier, à accroissements ondulés, présentant souvent du contrefil. | Coupe longitudinale | | Coupe tangentielle | | Coupe radiale | |
| Densité du bois | Dureté : Bois dur et mi-lourd. Poids : 0,80 kg par dm³ environ. Densité basale : de 0,5 à 0,82 kg/dm3. |
| Travail du bois | | Bois difficile à usiner. Assez difficile à scier, à raboter, à fendre ou à clouer, il se visse et se colle bien. Facile à polir, à profiler, à cintrer, à tourner, à visser, à colorer. Séchage délicat. Bois non durable, s’imprègne difficilement. |
| Utilisations du bois | | Le charme est le bois d’œuvre le plus dur de nos régions. Fabrication d’objets et d’ustensiles soumis à de fortes contraintes mécaniques, grâce à ses exceptionnelles dureté et élasticité (pièces soumises à des chocs : établis, billots, maillets, manches, rabots, …). C’est un bois qui a une très grande résistance à l’usure (parqueterie). Il était jadis le seul qu’on employait pour tailler les engrenages de moulin ou les moyeux de charrette. Il est surtout utilisé pour des étals de boucherie, des jeux, des outils, des bobines et navettes, des marteaux de piano, pour les formes de chaussures, les instruments de précision (règles graduées et équerres), des billots, des pièces de machines, la manchisterie, pour la réalisation de queues de billards ou de quilles. Autrefois utilisé pour faire des berceaux. Ne convient pas pour l’ébénisterie ni pour la construction. Il est impropre pour les travaux de menuiserie. On trouve cette essence utilisée en marqueterie depuis le XVIIe siècle. Soit dans sa couleur naturelle, blanc crème, soit souvent teinté en bleu-vert. On le retrouve souvent employé dans les filets verts du XVIIIe siècle. On le reconnaît facilement à ces longs rayons médullaires agglomérés. Pâte à papier et industrie des panneaux. Excellent bois de chauffage, brulant lentement avec une flamme vive, le charme possède un bon pouvoir calorifique, dégageant une grande chaleur. Très bon charbon de bois. |
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| | Utilisations économiques | | Le charme est une essence forestière très importante (environ 6 % de la ressource nationale) ; c’est l’essence de taillis par excellence, c’est-à-dire productrice de bois de chauffage dont l’importance économique fut considérable au cours de la première révolution industrielle, à l’époque des fonderies et des verreries. Beaucoup moins utilisé maintenant. Son feuillage constitue un bon fourrage. |
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| | Histoire | Appréciant sa dureté, les Gaulois utilisaient déjà le charme pour fabriquer leurs charrues. |
| Littérature | Hôte habituel de nos forêts, le charme était très en vogue au XIXe siècle, ce qui en fait un sujet fréquemment choisi par les auteurs romantiques.Il était une fois un arbre au charme envoûtant, au point qu’au fil du temps, à force de s’asseoir, de s’allonger ou de rêver au pied de son tronc, on finit par dire que l’on était « sous le charme ». |
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