| L’amanite phalloïde (Amanita phalloïdes) | |
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| Généralités | |
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| | Règne : fonges (Fungi) | Sous-règne : champignons (Mycota) | Division : (Amastigomycota) | Sous-division : basidiomycètes (Basidiomycotina) | Classe : homobasidiomycètes (Homobasidiomycetes) | Sous-classe : agaricomycètes (Agaricomycetideae) | Ordre : agaricales (Agaricales) | Sous-ordre : | Famille : amanitacées (Amanitaceae) | Sous-famille : | Genre : amanites (Amanita) | Sous-genre : | Espèce : Amanita phalloïdes [(Vaillant ex Fr. : Fr.) Link], Agaricus bulbosus [Bull.], Agaricus phalloïdes [Fries] | Sous-espèce : | Nom commun : amanite phalloïde (SMF) | Nom populaire : oronge ciguë verte |
| | | | gruener Knollenblaetterpilz, grüner Giftwulstling, grüner Mörder | | death cap | | | | hiltzaile berdea | | | | | | | | | | | | ovu di ciga, buletru murtale, buletru falloidu | | | | grøn fluesvamp | | | | | | | | | | kavalakärpässieni | | amanite phalloïde | | | | | | | | | | αμανίτης ο φαλλοειδής | | | | | | | | tignosa verdognola, tignosa velenosa, fungi di cerza, falloide | | | | | | | | | | | | | | grønn fluesopp | | | | groene knolamaniet | | muchomor sromotnikowy | | | | | | Бледная поганка | | | | | | zelena mušnica | | lömsk flugsvamp | | muchomùrka zelená | | | | Amanita phalloïdes |
| | | Généralités | L’amanite phalloïde est un champignon vénéneux mortel, nommé également oronge ciguë verte ; l’amanite phalloïde (Amanita phalloïdes) pousse près des feuillus et parfois sous les conifères. Le chapeau est large de 5 à 15 cm, d’abord parabolique, puis étalé, à peau séparable, cireux lorsqu’il est sec, vert jaunâtre, vert olive, à fines fibrilles radiales, nu ou portant un lambeau de voile blanc, avec une marge non striée. Ses lamelles blanches sont libres, plutôt épaisses et hautes. Atteignant 20 cm de hauteur, le pied est élancé, à base renflée en un bulbe engainé par la volve membraneuse blanche et semi-libre, blanc ou teinté de vert olive, zébré de fibrilles, sous l’anneau pendant, membraneux, mince, souvent adhérent, blanc ou tacheté de jaune verdâtre. Les spores sont blanches. | |
| Remarques | Il est impératif de savoir bien reconnaître ce champignon. Si un accident survient, prévenir le centre antipoison le plus proche. Sa réputation d’ennemi public numéro un n’est pas usurpée. L’ Amanite phalloïde est en effet responsable de 9 % des cas d’empoisonnements graves en France (plusieurs dizaines d’intoxiqués par an). Cette espèce très commune, mortelle, doit être impérativement reconnue. Elle possède les caractères spécifiques des Amanites : une volve à la base du pied (pour le vérifier, il faut bien déterrer le champignon sans quoi la volve peut rester incluse dans le sol), un anneau membraneux dans la partie supérieure, et des lames blanches et libres. Le genre Amanita, qui rassemble environ soixante-cinq espèces en Europe, compte aussi d’excellents comestibles, comme l’Amanite des Césars (Amanita caesare) ou la Golmotte dite aussi Amanite rougissante (Amanita rubescens). |
| Espèces semblables | L’amanite citrine Amanita citrina, longtemps jugée mortelle par confusion avec l’Amanite phalloïde, en diffère par son odeur prononcée de rave et par son bulbe globuleux, nettement marginé. Sa cuticule, parsemée d’écaillés membraneuses, est typiquement jaune citrin. Parfois verdâtre, mais jamais olivâtre, elle peut apparaître d’un blanc pur. Médiocre comestible, cette espèce ne mérite pas qu’on prenne le risque de la consommer. La forme blanche de l’Amanite phalloïde ressemble aux deux autres amanites immaculées, mortelles : - L’amanite printanière Amanita verna, assez rare, qui fructifie jusqu’en automne, ne montre pas de fibrilles sur la cuticule et l’anneau apparaît peu strié.
- L’amanite vireuse Amanita virosa,parfois abondante, présente un chapeau non fibrilleux, un anneau fugace et un pied typiquement hérissé de méchules laineuses.
- L’amanite phalloïde sous sa forme albinos (toute blanche) peut être confondue avec certains Agarics.
La volvaire remarquable Volvariella speciosa a longtemps été considérée comme mortelle, à l’instar de l’amanite citrine Amanita citrina, avant d’être réhabilitée. Il s’agit pourtant d’un bon comestible qui vient en dehors des bois, dans les champs et les jardins notamment. Sa couleur blanche tire sur le gris et le brun dans l’âge. Elle se distingue de l’Amanite phalloïde par l’absence d’anneau, des lames rosissantes et une faible odeur de rave. Les tricholomes, à pied sans anneau ni volve, sont parfois mélangés dans le panier du ramasseur avec la sinistre Amanite phalloïde qui peut se trouver sur leur territoire privilégié : les forêts à aiguilles. Cette confusion est patente si la lame aveugle du couteau coupe le pied au ras du chapeau, car la volve et l’anneau de la Phalloïde restent sur place. Il peut aussi arriver que ces ornementations, ayant été la proie des limaces, aient partiellement ou totalement disparu. Alors : Le tricholome équestre (Tricholoma flavouirens) n’en diffère nettement que par ses lames jaunes. Des risques de confusion sont toujours possibles avec des champignons de même couleur jaune verdâtre (Tricholomes jeunes, Agarics jeunes, Russules vertes …), bien que ceux-ci n’aient ni volve ni anneaux : |
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| | Hauteur du pied | 12,0 ± 4,0 (20) cm. |
| Diamètre du pied | 1,75 ± 0,75 cm. |
| Forme du pied | Élancé, déboîtable, renflé à la base, clavé à la base par un bulbe ovoïde. Le pied s’étire à partir de l’œuf, comme pour le phallus impudique. | |
| Couleur du pied | De couleur blanche souvent marbré de gris ou de verdâtre. |
| Revêtement du pied | Moiré, satiné, marbré de zébrures verdâtres ou grisâtres satinées. |
| Coupe du pied | Plein puis creux. |
| Anneau, collerette, cortine | Enserré d’un anneau apical (dans la partie supérieure), persistant, large, membraneux, flasque, pendant, souvent apprimé, en forme de jupe, fragile et strié. De couleur blanc sale ou citrin verdoyant, strié sur la partie supérieure. |
| Voile provisoire |
| Base du pied | Portant une volve blanche volumineuse à sa base, en forme de sac ample, membraneuse et épaisse, adnée à la base, lobée. | |
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| | | | Couleur du chapeau | D’un beau jaune verdâtre (vert olive) brillant, mais variable (brun olive, jaune olivâtre, …), strié de fibrilles grises (parfois jaunâtre ou blanc finement rayé), il peut prendre une teinte vert olivâtre. Rayé de fines fibrilles sombres rayonnantes brunes (la pruine). Mais elle n’a pas toujours une teinte uniforme et se lave souvent, par plages, de jaunâtre. Dans sa forme alba l’amanite phalloïde est entièrement blanche. |
| Surface du chapeau | Soyeux au toucher, généralement sans trace de volve. La cuticule, dépourvue de verrues ou de flocons, est vergetée de fibrilles brunes grisâtres rayonnantes, de manière très caractéristique. Cuticule facilement séparable, mince et translucide. Luisante, satinée, sur le sec, faiblement visqueuse à l’humidité. |
| Marge du chapeau | La marge, d’abord enroulée, puis sinueuse, est lisse, non striée. |
| Face inférieure | Lames. |
| Taille des lames ou pores | Larges inégales d’environ 15 mm, moyennement épaisses. |
| Forme des lames ou pores | Les lames libres, ventrues, molles, inégales par des lamelles et des lamellules. Arête des lames : assez aiguë, un peu fimbriée, concolore aux lames. |
| Couleur des lames ou pores | Toujours blanches, quelquefois à reflets verdâtre (notamment vers la marge). |
| Espacement des lames ou pores | Serrées. |
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| Dimension des spores | De 8 à 10,5 par 7 à 8 µm. |
| | Couleur de la sporée | Blanches. |
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| | Aspect de la chair | Chair épaisse. |
| Consistance de la chair | Chair tendre. |
| | Couleur à la coupe | La chair est immuable. |
| Lait ou latex |
| Odeur | L’amanite phalloïde exhale une odeur faible caractéristique de rose fanée, de foin, subtile et agréable puis nauséabonde sur les sujets âgés. |
| Goût | Saveur nulle puis écœurante. (Attention, cracher !) |
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| | Saison de fructification | L’amanite phalloïde fructifie en été et surtout en automne, de juillet jusqu’aux premières gelées. | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
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Fructification | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
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| Forme de fructification | Elle apparaît lors des années pluvieuses, en troupes parfois tellement importantes qu’elle semble être le seul champignon des sous-bois. | |
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| | | Sols | Terrains variés, sur sol argileux comme sur sol sablonneux, pas trop acide. |
| Climats |
| Altitudes | | Jusqu’à 1 200 m d’altitude. |
| Espèce associée | Elle voisine souvent avec les myrtilliers. |
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| Distribution globale | Commune dans tout l’hémisphère Nord tempérée. Europe, États-Unis, Mexique, Chili, Malaisie, Inde, Afrique du sud, Australie. |
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| | Utilisations culinaires | | L’amanite phalloïde, plutôt attirante, n’en est que plus redoutable. Il suffit d’à peine 30 grammes, ou de la moitié d’un chapeau de champignon, pour causer la MORT d’une personne adulte en bonne santé. Le poison est habituellement FATAL. Il n’y a pas d’antidote connu et la victime souffre terriblement des effets progressifs de la toxine. On peut distinguer les amanites mortelles de tous les autres champignons par les caractéristiques suivantes : - des lamelles blanches ou couleur crème avec des spores blanches et des empreintes de spores blanches ;
- des lamelles attachées au chapeau mais pas à la tige ;
- une volve, comme une coupe permanente à la base de la tige, vestige du voile universel qui couvre le champignon durant son stade initial de bouton ;
- un anneau ou une jupe sur la tige, également un vestige du voile. Ce ne sont pas toutes les amanites qui ont cette dernière caractéristique.
L’intoxication phalloïdienne : Largement décrite par le docteur Pierre Bastien, celle-ci se déroule en quatre phases : 1. Pendant 6 à 24 heures (12 en moyenne), le patient ne ressent aucune douleur : c’est le classique « syndrome tardif », la phase la plus tragique. 2. Surviennent ensuite une forte gastro-entérite, des nausées, des vomissements et une intense sudation. C’est la phase de la déshydratation. 3. Quelque 36 à 72 heures après la consommation, survient l’hépatite toxique. 4. Trois à cinq jours plus tard, l’intoxication évolue très rapidement jusqu’au terme final. Dans un intoxication phalloïdienne, l’important réside dans la justesse du diagnostic initial et dans la rapidité du traitement appliqué. L’admission dans un centre antipoison est indispensable, quel que soit le protocole thérapeutique à suivre. La médecine a fait de grands progrès dans ce domaine. Les greffes de foie se pratiquent avec succès et depuis 1989, un seul cas de mortalité a été enregistré au Centre antipoison de l’hôpital Fernand-Widal à Paris. Scénario d’empoisonnement typique : Étant donné que le stade de bouton de l’amanite phalloïde ressemble beaucoup à celui d’autres types de champignons comestibles, l’empoisonnement survient habituellement chez des amateurs inexpérimentés qui cueillent des amanites avec d’autres champignons pour les consommer. Malheureusement, parce que la chimie des peptides cycliques retarde leurs effets, l’empoisonnement est souvent découvert trop tard pour qu’on puisse donner un traitement efficace à la victime. L’empoisonnement à l’amanitine N’EST PAS UNE EXPÉRIENCE AGRÉABLE. | |
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| L’amanite phalloïde renferme trois types de toxines : la phalline ou phallolysine, détruite généralement à une température de 70 °C, donc pendant la cuisson ; les anatoxines et les phallotoxines qui se fixent très vite après la consommation sur le foie, provoquant une dégénérescence avec nécrose hémorragique. Ces lésions sont visibles au microscope électronique à transmission, vingt minutes après l’ingestion. En outre, ces toxines déséquilibrent la perméabilité membranaire, favorisant la fuite du potassium et provoquant une forte déshydratation. | |
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| Rareté | L’amanite phalloïde est très commune. |
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