| Le chêne pédonculé (Quercus pedunculata) | |
| |
| | Généralités | |
|
| | Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae) | Super-ordre : hamamélidés (Hamamelidae) | Ordre : fagales (Fagales) | Famille : fagacées (Fagaceae) | Sous-famille : cupulifères (Cupuliferae) | Genre : chênes (Quercus) | Sous-genre : | Espèce : Quercus pedunculata [Ehrhart, 1789], Quercus robur [Linné, 1753], Quercus fructipendula [Schrank], Quercus germanica [Lasch.] | Variété : | Nom commun : chêne pédonculé, chêne rouvre proprement dit | Nom populaire : chêne commun, chêne mâle, chêne à grappes, gravelin, gravelier |
| | | | Stiel-Eiche, Sommereiche | | pedunculate oak, common oak | | | | haritz kanduduna | | | | | | | | | | | | | | hrast lužnjak, dub | | rørbæk, almindelig eg, stilk-eg, eg | | dur, dair, dàrach, dàrag, dùr, drù | | roble común, roble pedunculado, carballo, carvallo, roble carvallo | | harilik tamm | | | | tammi, metsätammi | | chêne pédonculé | | | | albarinho, carballo albar, rebolo | | | | | | βελανιδιά | | Kocsányostölgy | | dair | | | | quercia commune, farnia, eschio, róvere | | | | | | | | | | | | | | sommereik, sommareik | | | | zomereik, donzige eik | | dąb szypułkowy | | carvalho-alvarinho | | stejar | | дуб черешчатый (обыкновенный) | | | | dub letný | | hrast dob | | ek, skogsek, sommarek, stjälkek | | dub letní | | дуб обыкновенный, или черешчатый | | Quercus pedunculata |
| Étymologie latine | Quercus robur : vient indirectement du mot latin trachus, rude. |
| Étymologie française | Issu du latin - robur (de ruber) - en référence à la couleur du bois (rouge) - pedunculata - en référence au long pédoncule qui supporte les fleurs et les glands. |
|
| | Généralités | Le Chêne est un arbre élevé, à écorce fendillée et d’une teinte foncée. C’est le plus bel arbre des forêts de l’Europe ; il peut atteindre jusqu’à 45 mètres de hauteur, et parfois jusqu’à 58 mètres. Essence de lumière la plus répandue en France, le chêne est un arbre élevé, 40 m, au tronc droit et puissant, jusqu’à 1 m de diamètre, et à la cime importante ; il croît lentement et vit très longtemps (plusieurs siècles, exploitable vers 180 ans). Bois de structure hétérogène avec une zone poreuse très marquée, ses cernes d’accroissement sont visibles à l’œil nu. Le chêne pédonculé et le chêne rouvre sont 2 espèces parmi les 25 existantes en Europe. Chêne rouvre (ou sessile) - Chêne pédonculé : Faites la différence | | Le chêne pédonculé est l’arbre le plus typique de nos forêts. Depuis bien des siècles, il symbolise la puissance, la majesté et la pérennité. Il fût longtemps cultivé pour ses glands, destinés à nourrir les porcs. Cet arbre, au houppier irrégulier, large et haut, peut atteindre 50 mètres de hauteur et 2 mètres de diamètre. Son système racinaire est particulièrement développé et la racine maîtresse, pivotante, peut atteindre plusieurs mètres de profondeur. Ses branches massives et tortueuses naissent très bas sur le tronc et se terminent en rameaux rapprochés. |
| Catégorie de plante | Arbre à feuilles caduques. | |
| | Hauteur de la plante | C’est un arbre élevé, de 30 à 40 m de hauteur, et à la cime importante. Sa circonférence peut alors atteindre voire dépasser les 12 mètres. Le « Pharamond » et le « Jupiter », dans la forêt de Fontainebleau, sont des Chênes à la fois très élevés et très gros ; le premier a plus de 1 200 ans, le second plus de 600 ans. Le Chêne de Monefrance, près de Saintes, a 7 mètres de diamètre et une largeur de branches de 40 mètres ; on estime son âge à 2 000 ans. |
| Espèces semblables | Le chêne sessile qui s’élève un peu plus haut en montagne, remplace le chêne pédonculé sur les terrains accidentés et les sols plus pauvres. Ces deux chênes fournissent un bois d’excellente qualité et constituent avec le charme, la chênaie-charmaie, forêt caractéristique de la plaine en France, sauf dans la région méditerranéenne. Le chêne pédonculé domine, avec le chêne sessile, les forêts décidues de la zone tempérée. Leurs aires d’origine coïncident dans la plus grande partie de cette zone. Mais le chêne pédonculé représente plutôt l’arbre des plaines, il monte rarement plus haut que 1 000 m d’altitude, tandis que le chêne rouvre couvre des terrains accidentés et plus hauts. À ce couple, s’ajoute ensuite le chêne pubescent qui vit dans les zones plus chaudes de l’Europe méridionale, de la Méditerranée et de l’Asie Mineure. L’ensemble de ces trois espèces forme un élément important des forêts européennes décidues et mixtes. Leurs traits distinctifs habituels sont : - des ramules duveteux chez le chêne pubescent et dénudés chez les deux autres qui se différencient surtout par l’insertion des glands.
- le chêne pédonculé a des glands pétiolés, le chêne rouvre des glands sessiles. Les feuilles du premier ont des pétioles courts et les feuilles du second, de forme plus ou moins ovale, ont des pétioles longs. Les deux espèces se croisent d’une manière spontanée.
Dernièrement, on a remarqué que plusieurs chênes apparentés ont pénétré dans les chênaies d’Europe centrale surtout à partir du sud-est de l’Europe, des espèces comme (Quercus date-champii) et (Quercus polycarpa). |
|
| Description de la racine | Le chêne est un grand arbre à racine forte et pivotante. Ses racines peuvent s’étendre à plus de 4 à 5 mètres de profondeur et jusqu’à 18 mètres en surface. |
|
| | Description de la tige | | Le tronc, qui atteint des dimensions considérables en hauteur et en diamètre, est bien droit, robuste, puissant et noueux, jusqu’à 1 m de diamètre. Son tronc robuste porte dès le bas de grosses branches irrégulières. Le tronc se divise en branches nombreuses et tortueuses. Fût souvent gros (diamètre de 0,30 à 1,20 m) et court (de 3 à 20 mètres). | | Écorce d’abord lisse et brillante dans les premières années de croissance, elle laisse apparaître des sillons longitudinaux de plus en plus profonds à partir de 20 ou 30 ans. Ensuite l’écorce s’épaissit puis devient profondément crevassée avec le fond rose et des sillons longitudinaux et des plaques gris-brun rectangulaires ou hexagonales. Écorce très riche en tanin, elle est employée en pharmacie. | | Branches noueuses et souvent coudées. | | Rameaux brun vert puis brun gris, à lenticelles pâles, glabres. | Bourgeons ovoïde conique, en bouquet à l’extrémité des rameaux, brun clair, de 5 mm. | |
| Couleur de la tige | L’écorce est brun gris. |
|
| | Description des feuilles | Le chêne pédonculé a un feuillage caduque, inégalement réparti par touffes laissant entre elles des trouées. Feuilles simples et alternes. Feuilles courtement pétiolées, presque sessiles (sans tige). Les feuilles ont une forme ovale ou ovoïde, sinuée, marcescente. Les limbes sont profondément découpée en 3 à 7 paires de lobes arrondis asymétriques, inégaux et obtus, séparés par des sinus relativement profonds. La base du limbe est étroite et comporte 2 petits lobes en oreillettes. Feuilles glabres. Ses feuilles sont à peine coriaces à l’âge adulte. | |
| Dimension des feuilles | Longueur des feuilles : de 5-8 à 12-15 cm. Largeur d’environ 3 à 6-8 cm. La plus grande largeur de limbe dans le tiers supérieur (à la différence du chêne sessile). Leur pétiole est très court : de 2-4 à 10-12 mm. |
| | Végétation | En avril. | | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
---|
Végétation | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
|
|
| | | | Description des fruits | Son fruit sec, appelé gland, est un akène. Le chêne pédonculé doit son nom à ses glands qui poussent en grappes le long d’un pédoncule fin de longueur variable, de 4 à 8 cm de longueur. Les fruits sont en général groupés par 2 ou 3 (1-5). Le gland est inséré dans une cupule peu profonde couvrant le tiers du fruit (1/4 à 1/2 du gland), plus ou moins profondément en fonction des espèces, garnie d’écailles triangulaires apprimées, peu duveteuses. Les guêpes sont à l’origine d’une maladie qui déforme le gland. | |
| Dimension des fruits | Le gland mesure de 1,5 à 3 cm de longueur. |
| Couleurs des fruits | Leur couleur évolue du vert au brun (fruit mature en automne). | |
| Graines | Graine de forme ovoïde et allongée, rayé-ridé, strié de bandes longitudinales plus foncées. Le gland tombe de lui même (quittant sa cupule) quand il est mûr, en septembre. Sa fructification est tardive environ vers 50 ans. En peuplement, les chênes fructifient vers 60-80 ans, les glandées importantes se suivent tous les 4 à 5 ans. Un chêne adulte produit 50000 glands. 250 graines par kg. |
| Fructification | La fructification du chêne pédonculé a lieu en septembre et en octobre. Mûrs en quelques mois, les fruits tombent sur le sol à l’automne. | | Mois | 1 | 2 | 3 | 4 | 5 | 6 | 7 | 8 | 9 | 10 | 11 | 12 |
---|
Fructification | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | |
|
|
| | | | Milieux | | Forêts feuillues mélangées en plaine et étages. En forêt, il constitue essentiellement la strate arborescente des taillis-sous-futaies. Le chêne pédonculé est souvent dominant dans la réserve des taillis-sous-futaie. Son feuillage ajouré permet le passage de la lumière et le développement des semis et d’un sous-bois arbustif. | Ils entrent dans la composition des forêts de plaines, de plateaux et de collines en Europe centrale et occidentale. On le trouve aussi isolé, dans les campagnes ou le long des chemins. Post-pionnière nomade, elle colonise les milieux en première ligne, comme le pin sylvestre. |
| Sols | Le chêne recherche les sols frais, compacts, lourds et humides, mais assez frugal, il accepte les sols basiques ou acides. Le chêne sait se contenter de tous les types des sols argileux ou acides (Ph 4.5 - 7.5.). Espèce rustique, le chêne pédonculé croît dans des sols riches, profonds, et dans les plaines alluviales. Il se rencontre aussi dans les sols sableux et arides mais y croît assez mal. Il préfère les sols à drainage insuffisant, à bon approvisionnement en eau, dont il supporte l’excès temporaire. Parfois sur des alluvions inondables. Les individus adultes tolèrent l’inondation même par l’eau de mer. Sol calcaire humide, parfois sur les sols pauvres et faiblement acides. Cette espèce préfère des sols plus riches en substances nutritives que le chêne sessile. |
| | | Espèce associée |
|
| | | Distribution globale | Europe sauf région méditerranéenne, Caucase, Nord-est de la Russie, sud-ouest de l'Asie, Afrique du nord. France : partout sauf Midi méditerranéen, Corse et une partie des Alpes et des Pyrénées. Surface : 5 526 389 ha. Cette espèce est particulièrement exploitée dans le sud-ouest et le Limousin. |
|
| | Description du bois | Le chêne pédonculé et le chêne rouvre sont deux espèces parmi les 25 existantes en Europe ; tous deux possèdent d’excellentes propriétés mécaniques et sont très durables. |
| Propriétés du bois | Bois dur et très résistant. Le chêne pédonculé et le chêne rouvre possèdent d’excellentes propriétés mécaniques et sont très durables. Résistance mécanique excellente. Élasticité et résilience moyennes. Résiste bien en compression, très bien en flexion. Rétractabilité : moyen à fort. Nerveux. Stabilité : assez bonne, travaille peu. Sensibilité aux insectes : assez faible. Sensibilité aux champignons : assez faible. Résistance aux intempéries : bonne, résiste au contact avec la terre, à des variations d’humidité et sous l’eau. Remarques : - Le contact avec le fer colore le bois humide ; les clous et vis en acier rouillent ; la chaux provoque des taches qui disparaissent difficilement ; un contact prolongé d’éclats de chêne sur des pierres naturelles ou du béton laisse des taches indélébiles.
- Le chêne tendre, à cernes étroits, est plus mou et plus léger. Le chêne dur, à cernes plus larges, est plus dur et plus lourd.
- Le chêne est coupe-feu à partir de 4 cm d’épaisseur : il est fortement ininflammable.
| |
| | Densité du bois | Dureté : mi-dur à dur, mi-lourd à lourd. Poids : 0,70 kg par dm³ environ. |
| | Utilisations du bois | | | Ses utilisations sont pour les bois de : - haute qualité : ébénisterie (meubles massifs), les plus grosses billes étant réservées au tranchage pour la confection de placages, sculpture en ronde bosse.
- bonne qualité : menuiserie, portes et fenêtres, parquets, lambris, meubles.
- qualité moyenne : charpente, fonds de wagons, bois de mine.
- qualité médiocre : chauffage, panneaux de particules et pâte à papier.
- Bois à cernes fins : excellentes propriétés technologiques, couleur appréciée, bois tendre.
- Bois à cernes larges : fortes propriétés mécaniques, bois dur.
Placage, ameublement, menuiserie, parquets, escaliers, revêtements de sol, mobilier, panneaux décoratifs. Très utilisé pour la tonnellerie. Le chêne se fend facilement ; ce qui permet notamment d’obtenir des planches appelées merrains, éléments de base dans la fabrication des tonneaux et fûts pour l’élevage et le vieillissement des vins et alcools. Il participe amplement à la mise en valeur et à la qualité des vins de grands crus. Le bois de chêne est longtemps resté le seul matériau utilisé pour la conservation des vins. Après un certain abandon, au profit des cuves de plus grand volume et en matériaux inertes, on assiste aujourd’hui à un retour en force de l’élevage des vins en barriques. En effet, le bois neuf correctement utilisé est capable d’apporter des caractères olfactifs et gustatifs particuliers, compléments indispensables de la typicité des grands vins. Il favorise simultanément toute une série de réactions favorables à la stabilisation et au vieillissement des vins. Le tonnelier a une lourde responsabilité car l’origine du bois, la préparation des merrains et la fabrication ultime des fûts sont autant de facteurs primordiaux qui conditionneront la qualité du mariage du bois avec le vin. L’ensemble de ces opérations est jusque-là conduit totalement empiriquement. Elles sont en passe d’être mieux contrôlées et optimisées grâce à un vaste programme d’étude. Si jadis on a utilisé le châtaignier et le robinier seul le chêne l’est aujourd’hui. Ce type de bois regroupe en effet toutes les caractéristiques nécessaires à la fabrication d’une barrique de qualité apte à bonifier son contenu. Pour son bois dur et résistant à l’eau grâce à sa forte teneur en tanin, il fut employé très longtemps dans la construction navale. Colbert, qui créa la Navale, entreprit un vaste programme de plantation de Chênes rouvres, par l’ordonnance de 1669. Autrefois, il fallait environ deux mille troncs pour fabriquer un grand voilier. Le bois se fendant bien, présente des qualités mécaniques utilisées autrefois dans la construction de charpentes, bâtiments, constructions navales, portuaires, hydrauliques … Les grumes de moindre qualité technologique entrent dans la construction des fonds de wagons et de traverses de chemin de fer. En construction, on utilise le chêne dans les travaux soignés demandant une grande durabilité. Plus couramment, il est employé dans les charpentes lourdes, la fabrication de portes, fenêtres, lambris, parquets. De nombreux meubles massifs ou plaqués sont en chêne.Bois identiques : - Le Chêne rouvre, le Chêne blanc (les macro-caractéristiques sont presque identiques).
- Le Chêne rouge d’Amérique est plus adhérent et moins fissile que nos chênes les plus durs.
|
|
| | Utilisations médicinales | Les feuilles, les galles et la jeune écorce sont très riches en tanin. Propriétés astringentes et hémostatiques utilisées surtout contre les hémorroïdes, les hémorragies et même la tuberculose. Préconisées également en cas de diarrhées, de dysenteries, d’énurésies et de métrites. En applications externes, il est efficace contre les inflammations de la bouche et des gencives. L’écorce est astringente ; on emploie la décoction (50 grammes par litre d’eau) en gargarismes ou en lotions, pour différentes affections de la peau. |
| Utilisations culinaires | On a même torréfié les glands pendant la guerre afin de servir de succédané de café ! |
| Utilisations économiques | | Les abeilles vont souvent en masse récolter le miellat qui se produit en été sur les feuilles de Chêne, et qui fournit un miel inférieur. L’écorce, pulvérisée, est employée depuis l’antiquité pour le tannage des cuirs. Utilisé en sujet isolé pour son ombrage dans les pâturages. Les fruits (glands) servent à la nourriture des porcs. Seuls les arbres d’au moins 40 ans fructifient, un grand chêne pouvant, une bonne année, produire jusqu’à 50 000 glands. C’est pour cette raison que les paysans emmenaient en novembre et à l’époque du Moyen Âge, leurs porcs « à la glandée » dans les forêts seigneuriales, et ce, lorsque les sangliers n’étaient pas passés avant … Le charbon de bois était autrefois estimé en métallurgie. |
| Utilisations ornementales | | |
|
| | | | Mythes | Symbole de Zeus dans l’Antiquité. |
| Symboles | Arbre sacré dans de nombreuses traditions, il est synonyme de sagesse et de force. Depuis bien des siècles, il symbolise puissance et majesté. Le rejet feuillé, avec des glands évoque la vie par rapport à la mort ; les branches arrachées à l’arbre suggèrent la mort ainsi que la vie ou la renaissance par les glands qu’elles portent. Le chêne symbolise aussi bien la force morale que la force physique. Symbole d’immortalité et de vie éternelle. |
|
| | |
|