| Le robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) | |
| |
|
| Règne : plantes (Plantae) | Sous-règne : plantes vasculaires (Tracheobionta) | Division : plantes à graines (Spermatophyta) | Sous-division : | Classe : plantes à fleurs (Angiospermae) | Sous-classe : dicotylédones (Dicotyledonae) | Super-ordre : | Ordre : rosales (Rosales) | Famille : papilionacées (Papilionaceae) | Sous-famille : fabacées (Fabaceae) | Genre : | Sous-genre : | Espèce : Robinia pseudoacacia monophylla [Linné] | Variété : | Nom commun : robinier faux-acacia | Nom populaire : acacia, acacia d’Amérique |
| | | | Robinie, falsche Akazie, Akazie, gemeiner Schotendorn, Silberregen, gewöhnliche Schein-akazie | | black locust, locust tree, false acacia | | | | sasiarkazia | | | | | | Бяла акация | | robínia, acàcia falsa, almussafes, ultramort, castellserà, acàcia blanca, acàcia de bola, càcia | | | | | | | | | | | | robinia, falsa acacia | | | | | | valeakaasia | | robinier | | | | falsa mimosa | | | | | | ψευδοακακία | | fehér akác | | | | | | robinia, gaggia | | | | | | | | | | | | | | | | | | robinia, gewone robinia | | akacja biala, robinia akacjowa | | | | salcam | | | | bagrem, robinija | | agát biely | | | | | | trnovník akát | | | | Robinia pseudoacacia |
| Étymologie latine | Robinia : mot créé en 1778 par Linné, du nom de J. Robin, 1550-1629, botaniste du roi de France Henri IV, ancien directeur du Jardin des Plantes qui introduisit cet arbre en 1601, et à son fils Vespasien Robin. Le nom d’espèce pseudacacia rappelle sa première classification, erronée, dans le genre Acacia. |
| Étymologie française | Le robinier est surtout connu sous le nom d’acacia par la plupart des gens car les premiers naturalistes l’ayant observé l’assimilaient à un acacia d’Afrique. Le langage populaire a conservé cette appellation erronée malgré le démenti des botanistes qui préfèrent le désigner sous le nom de robinier. |
|
|
| Généralités | Le robinier faux-acacia est un arbre originaire d’Amérique du Nord qui peut atteindre 25 m de hauteur. Le robinier faux acacia est caractérisé par un fût mince et très élancé, un tronc droit et souvent fourchu, un branchage irrégulier, avec des branches lisses et des rameaux anguleux et pelucheux, d’un brun rougeâtre, aux épines acérées groupées par paires. Ses feuilles pennées, constituées de 3 à 10 paires de folioles ovales, sont d’un vert clair satiné sur la face supérieure et vert bleuâtre face intérieure. L’écorce est brune et rugueuse et se fissure avec l’âge. Ses fleurs blanches et très parfumées, groupées en longues grappes pendantes apparaissent d’avril à juin. Les fruits forment des gousses sèches et longues de 5 à 10 cm contenant une dizaine de graines ovoïdes. |
| Catégorie de plante | | Arbre à feuilles caduques. |
| | Hauteur de la plante | De 20 à 25 (30) m. Largeur à maturité : 10 m. |
| Remarques | Le robinier se distingue par ses feuilles pennées, contrairement à celles de l’acacia qui sont bipennées. Son nom vulgaire d’Acacia est inexact ; les vrais Acacias sont des plantes toutes différentes, à fleurs jaunes et qu’on cultive dans le midi de la France sous le nom, également inexact, de Mimosas. |
| Espèces semblables | Le robinier est un arbre de la famille des fabacées ou légumineuses (Baguenaudier, Cytise, Robinier, Sophora du Japon, Virgilier). Il fait partie de la sous-famille des papilionoïdées. C’est-à-dire qu’on retrouve le même type de fleur particulière que chez les pois, les genêts ou le cytise (par exemple). Les robiniers produisent des fleurs semblables à celles du pois en grappes blanches allongées, ainsi que de longues cosses contenant des graines coriaces. On peut confondre le Sophora avec le Robinier, mais leurs troncs se différentient nettement. Les folioles du Robinier sont rondes à l’extrémité, celles du Sophora sont pointues. |
|
| Description de la racine | Nodosités racinaires renfermant des bactéries fixatrices de l’azote atmosphérique. |
|
|
| Description de la tige | | Le tronc du robinier est élancé, droit et souvent fourchu. Ramifications grossières, avec des branches tortueuses et lisses. Rameaux, d’un brun rougeâtre, anguleux et pelucheux, bifurquant en chevron. Les jeunes branches sont couvertes d’épines acérées et dangereuses qui disparaissent chez les sujets âgés. Une paire d’épines, correspondant à des stipules transformées, flanque chaque bourgeon comme chez les Acacias. Les drageons sont également très épineux. | | Écorce d’abord lisse devenant rugueuse et se fissurant avec l’âge. En vieillissant, elle présente de larges et profondes crevasses diagonales dans le sens longitudinal formant un réseau, et part en lambeaux. Elle présente chez les vieux arbres une couleur grise avec un réseau de côtes épaisses et larges. |
| Couleur de la tige | Écorce gris pâle à gris foncé-brun. |
|
|
| |
| |
| |
| |
| | Sols | Le robinier est une espèce pionnière est peu exigeante. Très rustique en ce qui concerne les conditions de sol, sols riches ou pauvres, sur humus divers. Appréciant les sols profonds, frais et légers et les terrains meubles, il est particulièrement concurrentielle sur les sols sablonneux, secs et pauvres en éléments nutritifs qu’il enrichit en azote. Le robinier possède, comme la plupart des légumineuses, des bactériorhizes (racines symbiotique abritant des bactéries dans des nodosité) qui lui permettent de fixer l’azote atmosphérique dans le sol. pH très variable. |
| Climats | | Cette essence de lumière, souvent isolé, résiste bien au froid grâce à sa mise en végétation tardive. |
| | Espèce associée |
|
| Originaire des Monts Appalaches à l’est des États-Unis et introduit en Europe au XVIIe siècle, le robinier croît partout en France dans les plaines et au pied des montagnes. |
|
|
| Distribution globale | Originaire du Sud des États-Unis (Virginie, Caroline et Géorgie), il vit également en Pennsylvanie, dans l’Indiana et dans l’Iowa. Aucune autre espèce, parmi les essences ligneuses d’Amérique du Nord, n’a eu autant de succès dans l’introduction hors de ses frontières naturelles. En Europe, il est même devenu, après les premières introductions à caractère plutôt ornemental, une essence ligneuse d’exploitation forestière. Aujourd’hui, il est représenté presque dans l’ensemble des états d’Europe (en Norvège, il pousse jusqu’au 63° degré de latitude Nord ; ailleurs, il grimpe entre 600 et 700 m d’altitude). En Hongrie, on l’avait beaucoup utilisé pour le reboisement des grandes étendues de la Puszta et le Robinier est même devenu l’arbre national et le symbole du pays. |
| |
|
| | Propriétés du bois | Son bois très dur, robuste, souple et durable possède d’excellentes qualités mécaniques et résiste à l’action de l’eau et à la pourriture. |
| | Densité du bois | Le bois du robinier est lourd et dur : de 0,65 à 0,90 kg par dm³. |
| Travail | Il se cintre et se fend aisément et est très durable. Difficile à travailler à cause de sa nervosité et de sa tendance au gauchissement. |
| Utilisations du bois | | Le bois du robinier est très résistant et est souvent utilisé par les paysans pour faire des piquets de clôture, piquets de vigne (plus durables que le chêne), barreaux d’échelle, rayons de roues de charrettes, manches, poteaux, barrières … Pour la fabrications de piquets de vigne ou de clôture, il est parfois remplacé par le châtaignier dans les régions où il manque. Il sert aussi à fabriquer des meubles de jardin, et pour les constructions terrestres et aquatiques …. Il est parfois utilisé en placage pour la marqueterie, on le trouve sur des meubles Dauphinois du XVIIIe siècle. Excellent combustible, émettant une chaleur vive mais soutenue, mais il a l’inconvénient de projeter, en brûlant et en craquant, de nombreuses étincelles. |
|
|
| Utilisations médicinales | | Les fleurs sont calmantes, toniques et astringentes. Les feuilles sont antispasmodiques. Toxicité : racine, écorce fraîche, graines, jeunes pousses et feuilles toxiques. Les racines sont toxiques car elles contiennent une substance vénéneuse. L’écorce est émétique et purgative. Principe actif : la robine, une lectine hémagglutinante et mitogène. Circonstances d’intoxication : lors d’ingestion de fourrage de disette (ruminants) ou en rongeant l’écorce (cheval). Toxicité : décrit chez les bovins et ovins, chez le cheval, les volailles et l’enfant. Organe cible : tube digestif. Symptômes : l’animal présente essentiellement des troubles digestifs passagers (stomatite avec salivation abondante, coliques avec diarrhées) ainsi que des signes plus généraux : faiblesse, ataxie et hyperexcitabilité, paralysie ; plus rarement, tachycardie, pouls faible et irrégulier. Lésions : gastro-entérite non spécifique. |
| Utilisations culinaires | Au mois de juin, on emploie les grappes de fleurs de Robinier, trempées dans de la pâte à beignets puis frites, sont une friandise délicatement parfumée ; elles donnent un goût très fin. Préparer une pâte à frire très légère (100g de farine, 2 œufs, ¼ de litre de lait, une cuillerée à soupe de miel et une pincée de sel), trempez les grappes de fleurs entières en les tenants par le pétiole dans de l’huile très chaude mais pas fumante jusqu’à obtenir des beignets bien dorés. Également en sirop. Les fleurs peuvent se manger crues en quantité raisonnable, sinon elles peuvent provoquer des nausées. | Liqueur d’acacia | | Prendre 55 g de fleurs fraîches. | Les mettre dans un bocal en les pressant. Couvrir avec de l’eau de vie. Faire macérer 8 jours au soleil. Décanter. À chaque litre de liquide, mêler 1/2 litre de sirop, ajouter cannelle et girofle. Filtrer et mettre en bouteilles. | 1 litre d’eau de vie à 45°, 150 g de fleurs d’acacia (environ 300 g de grappes), 1/2 gousse de vanille, 400 g de sucre. | 1ère méthode : Égrapper les fleurs et les placer au fur et à mesure dans un bocal, verser l’alcool, mettre la vanille. Laisser macérer fermé et au soleil 35 à 40 jours. Ajouter le sucre et laisser dissoudre environ 15 jours. filtrer et mettre en bouteilles. 2ème méthode : Mêmes éléments + 4 dl d’eau et 300 g de sucre. Égrapper les fleurs dans une terrine et alterner une couche de fleurs, une couche de sucre. Placer la vanille et laisser macérer 24 heures. Mouiller peu à peu avec 2 dl 1/2 d’eau. Préparer un sirop avec 1 dl 1/2 d’eau et 55 g de sucre. Laisser bouillir 10 minutes, faire refroidir et l’ajouter. Laisser macérer 1 à 2 mois et filtrer. |
| Utilisations économiques | | Le robinier est une des meilleures espèces mellifères. Les fleurs sont riches en nectar elles sont très recherchées des abeilles. Ses fleurs odorantes sont à la source de l’un des miels de printemps les plus réputés -le miel d’acacia- un miel liquide à la belle couleur d’ambre clair. Le robinier a un haut potentiel nectarifère. Néanmoins, une température suffisamment élevée (20 à 22 °C) est nécessaire pour que la production de nectar soit significative. La récolte de pollen est facultative. Une fleur de robinier peut sécréter quotidiennement 2 mg d’un nectar très riche en sucres (50 %). Son importante et excellente sécrétion nectarifère en fait une des principales ressources printanières pour les colonies d’abeilles. La transhumance apicole autour des acaciaraies en est la meilleure preuve. Cependant, le robinier commun est mal exploité par les abeilles qui ne récoltent que le dixième du nectar sécrété du fait de la brièveté de la floraison et parce que l’époque de la miellée ne correspond pas au développement optimal des colonies d’abeilles. Ce miel a pour origine le nectar butiné sur les robiniers et est commercialisé sous l’appellation impropre mais admise par tous de Miel d’Acacia. Il peut être produit sur l’ensemble du territoire français, mais les forêts d’acacia sont très disséminées en France, les principales régions de production étant le nord de la vallée du Rhône, la Gironde, le Centre et l’Est du pays. Il est récolté de mai à juin. En raison des conditions climatiques souvent défavorables pendant la floraison (vent qui empêche les abeilles de s’approcher pour butiner les fleurs qui fouettent sévèrement l’insecte, pluies) et de la réduction des surfaces boisées en robiniers, la production nationale ne satisfait pas la demande en miel d’acacia. C’est un miel clair, blanc à jaune léger, toujours liquide quand il est pur. Son odeur est faible, florale, parfois nuancée de connotations animales, plus ou moins élégante au nez, car il dégage quelquefois une odeur de cire. Au niveau gustatif, l’arôme est léger, délicat, à forte sucrosité, sans amertume ni acidité. Peu persistant en bouche, il rappelle celui de la fleur de robinier. Riche en fructose, il a une cristallisation très lente et peut rester à l’état liquide durant des années. Sa qualité essentielle, outre son exceptionnelle stabilité, est sa finesse et sa faible intensité d’arômes. En France, les récoltes de miel d’acacia très pur sont assez rares : elles dépendent des conditions climatiques, de l’importance des floraisons adventices (arbres fruitiers, aubépines …) dans l’aire de butinage, et de l’apiculteur qui doit prendre en compte la période de floraison des robiniers et qui doit parfois trier ses récoltes avant l’extraction. Les miels moins purs avec mélanges spontanés ont une couleur plus dorée et des caractéristiques de flaveurs plus intenses et fruitées. Leur acidité sera plus marquée et ils cristalliseront plus vite. Sa robustesse et son fort drageonnement conduisent à l’utiliser en alignement, en haies ou pour fixer les sols. Il est utilisé pour fixer les talus, les remblais ou les sables mouvants ; c’est pourquoi ils sont si nombreux le long des voies ferrées, des autoroutes ou nationales. Grâce à sa croissance rapide, ces utilisations assurent un débouché rémunérateur aux plantations d’acacia conduites en taillis. Les feuilles fraîches fournissent un fourrage intéressant les années de sècheresse. La sève a une saveur sucrée rappelant celle de la réglisse. Trituré, le bois produit de la teinture jaune. Ses fleurs odorantes trouvent un débouché en parfumerie ; elles servent à la confection d’une eau de toilette agréable ainsi que d’une boisson tonique par macération de 15 à 20 grammes de fleurs dans un litre de vin rouge. |
| Utilisations ornementales | C’est un magnifique arbre ornemental qui a de nombreuses qualités ; une magnifique silhouette bien aérée avec un feuillage très découpé qui lui donne de la légèreté, une abondante floraison en grappes pendantes blanches très parfumées à la fin du printemps, et une très bonne rusticité tant au niveau du froid que de la pollution. On le plante pour l’ornement dans les jardins, les parcs, les promenades, le long des avenues ou au bord des routes ; ses nombreux rejets le rendent envahissant. Il existe de nombreuses variétés horticoles, à feuillage jaune, à feuilles monophylles, sans épines, ou bien à port pleureur. Il existe une variété à fleurs roses obtenue par hybridation par Decaisne, vers 1870, une autre à fleurs jaunes, une autre à rameaux tortueux (tortuosa). D’autres espèces du genre Robinia sont également plantées à cet effet, notamment Robinia hispida, Robinia viscosa, toutes deux à fleurs roses. | |
|
| L’écorce du Robinier contient la toxalbumine robine qui altère les tissus, paralyse le système nerveux et agglutine les globules rouges. La partie végétative contient de l’acacétine (matière colorante), de l’indicane, du phosphate de calcium, de la carotine, du tanin, des gommes … Les fleurs contiennent de l’invertine, de l’asparagine, et de la robinine (glucoside spécial) et les fruits renferment une huile grasse. |
|
|
| Histoire | Le robinier fut l’un des premiers arbres d’Amérique à être introduit en Europe grâce à des graines récoltées dans les monts Appalaches par un navigateur. Jean Robin (1550-1629), jardinier des rois Henri IV et Louis XIII, obtint des graines de son ami John Tradescant the elder, 1570-1638, naturaliste anglais en relation avec la Compagnie de Virginie. Jean Robin planta place Dauphine à Paris le premier spécimen en 1601 avant que son fils Vespasien ne le transplante quelques années plus tard, en 1632, au Jardin des Plantes à Paris, qui s’appelait alors Jardin du Roy. Il vivait encore au début du XXe siècle, bien que les acacias ne comptent pas parmi les essences ligneuses à long cycle de vie. C’est en hommage à cette première introduction que le grand botaniste Linné le dénomma Robinia transcrit en français robinier, du nom de son « inventeur ». |
| Mythes | Très présent dans la tradition judéo-chrétienne (l’arche d’alliance était en bois d’acacia recouvert d’or, la couronne du christ aurait été tressée avec des branches d’acacia et cet arbre était associé à la légende du bâtisseur de Jérusalem dans la symbolique maçonnique). |
| Symboles | L’acacia est un des symboles des francs-maçons. « Dans la maçonnerie occidentale, l’acacia est un gage de résurrection et d’immortalité » (…) « Arbre d’une dureté présumée imputrescible, d’une lumière dorée, il évoque encore le soleil et le rameau d’or. On lui prête des propriétés que la botanique ne ratifierait pas toujours » (…) « Cette présence de l’acacia rappelle les vertus du fondateur et les devoirs que symbolise cet arbre : innocence, incorruptibilité, chaleur et lumière solaire. La présence de l’acacia est de plus censée immortaliser celui qui est pourvu de tous ces mérites ». D’après Chevalier & Gheerbrant (1969) L’acacia est réservé aux sépultures franc-maçonnes et il est accompagné de l’équerre, du compas, parfois du fil à plomb et souvent d’une étoile à cinq branches. La symbolique du Robinier se confond avec celle de l’acacia ; symbole solaire et d’immortalité par son bois dur et presque imputrescible et ses fleurs blanches. |
|
|
| |
|