| L’amanite tue mouche ou fausse oronge (Amanita muscaria) | |
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| | Règne : fonges (Fungi) | Sous-règne : champignons (Mycota) | Division : (Amastigomycota) | Sous-division : basidiomycètes (Basidiomycotina) | Classe : homobasidiomycètes (Homobasidiomycetes) | Sous-classe : agaricomycètes (Agaricomycetes) | Ordre : agaricales (Agaricales) | Sous-ordre : | Famille : amanitacées (Amanitaceae) | Sous-famille : | Genre : amanites (Amanita) | Sous-genre : | Espèce : Amanita muscaria [(Linné:Fries) Hooker] | Sous-espèce : | Nom commun : amanite tue mouche (SMF), fausse oronge (SMF) | Nom populaire : amanite agaric moucheté |
| | | | roter Fliegenpilz, Fliegenpilz | | fly agaric, fly-poison amanita, false orange | | | | kuleto faltsua | | | | | | | | | | | | buletru trizinatu, ovu tombamosche | | | | | | | | matamoscas | | | | | | punakärpässieni, punainen kärpässieni | | amanite tue mouche | | | | | | | | | | | | | | | | | | ovolo malefico, ovolaccio | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | muchomor czerwony | | | | | | мухомор красный | | | | | | | | röd flugsvamp | | muchomùrka èervená | | | | Amanita muscaria |
orangé | Étymologie latine | Le nom d’amanite provient du grec Amanos, une montagne de Cilicie où elle était semble-t-il abondante. muscaria : des mouches (du latin musca : mouche) ; parce qu’elle contient de la muscarine, alcaloïde très toxique pour les mouches. |
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| | | Remarques | Popularisée par le cinéma d’animation et la bande dessinée, cette espèce doit à son spectaculaire chapeau rouge moucheté de blanc d’être souvent utilisée comme archétype du champignon. | |
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| Description | |
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| | Hauteur du pied | De 10 à 20 (25) cm. |
| Diamètre du pied | De 1 à 3 cm. |
| Forme du pied | Pied élancé, renflé en bulbe à la base. |
| Couleur du pied | |
| Revêtement du pied | Le pied est souvent recouvert de résidus pelucheux de volve. |
| | Anneau, collerette, cortine | Un anneau membraneux pendant, ample, persistant, blanc ou jaunâtre, plus ou moins large qui enserre le pied à mi-hauteur. |
| Voile provisoire |
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| | Diamètre du chapeau | | De 15 à 25 cm de diamètre. |
| Forme du chapeau | Globuleux à la naissance, il devient convexe puis étalé avec l’âge. | |
| Couleur du chapeau | La cuticule qui le couvre est d’un beau rouge vif virant parfois à l’orangé de l’amanite des Césars. Des diverses formes colorées, la rouge vif est la plus courante. Elle pâlit après des pluies intenses. |
| | Marge du chapeau | Marge ondulée puis striée. |
| Face inférieure | Lames. |
| Taille des lames ou pores |
| Forme des lames ou pores | Lames libres, inégales, élancées. |
| Couleur des lames ou pores | Lames blanches. |
| Espacement des lames ou pores | Lames serrées. |
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| Dimension des spores |
| | Couleur de la sporée | Blanc ivoire. |
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| | | Consistance de la chair | Ferme. |
| Colorations | Chair blanche, jaune orange sous la cuticule. |
| | Lait ou latex |
| Odeur | Sans odeur particulière. |
| Goût |
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| | | | | | Altitudes | | De 300 à 2 100 m. |
| Espèce associée |
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| Distribution globale | Commun dans la zone tempérée nord. |
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| | Utilisations culinaires | | C’est un champignon facile à reconnaître, et vénéneux. Cependant il ne tue pas : il provoque des hallucinations (certains peuples l’utilisent comme drogue). Les effets de ce champignon sont extrêmement variables sur les humains : certaines personnes peuvent le consommer sans être affectées. Une à trois heures après son ingestion, des troubles hallucinatoires et gastriques surviennent. Les principes actifs sont concentrés essentiellement dans la cuticule rouge qui se détache facilement du chapeau. |
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| La mycoatropine est surtout concentrée dans le revêtement coloré du chapeau. Ce composé très instable se dégrade rapidement en séchant pour donner de la muscarine qui est de cinq à dix fois plus toxique. Traditionnellement, c’est le chapeau séché que l’on utilise comme euphorisant. Hallucinogène puissant, ce champignon est utilisé comme drogue par les lapons. La chapeau est d’abord séché puis avalé sans être mâché. Les symptômes se manifestent de vingt minutes à deux heures après l’ingestion. Du fait que le système nerveux se trouve affecté, les muscles de l’intoxiqué se contractent convulsivement ; suit un état d’ébriété puis une période de sommeil profond. Même si, à ces stades, le champignon est vomi, ces manifestations persistent. En état de stupeur, l’intoxiqué a des visions très vives. Il se réveille très gai et bouillant d’activité, ses nerfs ayant été fortement stimulés, et le moindre effort se traduira par des réactions physiques exagérées (ex : faire un bond énorme pour franchir un petit obstacle). Il se peut que ce soit en observant les effets de l’Amanite tue-mouche sur les rennes que les Lapons ont pris l’habitude de la consommer. Ces animaux l’apprécient au point qu’il suffit pour rassembler un troupeau de disposer sur le sol des morceaux de champignons. Les effets de l’Amanite tue-mouche sur les humains sont extrêmement variables : certaines personnes peuvent la consommer sans être affectées, d’autres présentent les symptômes décrits précédemment, et l’on attribue généralement un décès à la consommation d’Amanita muscaria. Cette impossibilité de prédire les conséquences vient de ce que la quantité de toxines - mycoatropine et muscarine - contenues dans le champignon varie selon la saison, la méthode de cuisson et d’ingestion en outre, les effets dépendent aussi de l’état psychologique du sujet. Symptômes : Les symptômes surviennent habituellement dans les 15 à 30 qui suivent l’ingestion, et atteignent surtout le système nerveux végétatif. Ils comportent : salivation excessive, transpiration, craintes, lactation (chez les femmes enceintes), vomissements sévères et diarrhées. Ces symptômes peuvent être accompagnés de : troubles visuels, troubles du rythme, hypotension et dyspnée. Les troubles cessent au bout de 24 heures, mais des cas sévères mortels peuvent survenir par insuffisance respiratoire. L’antidote est l’atropine. |
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| Histoire | L’amanite tue-mouche est en effet le plus anciennement utilisé des champignons hallucinogènes puisqu’il est connu depuis 3 500 ans et entrait probablement dans la composition du soma, mythique boisson divine de l’Inde antique. À l’autre bout du globe, il était connu des Mayas. Il a été aussi utilisé jusqu’à notre époque en Sibérie, au Kamtchatka, et chez certaines tribus indiennes d’Amérique du Nord lors de rites chamaniques destinés notamment à communiquer avec les « esprits ». |
| Magie | Les rites chamaniques sont associés à des transes souvent obtenues par la consommation de plantes hallucinogènes. Jusqu’au milieu du XIXe siècle, en Europe, on le croyait aussi toxique que l’amanite phalloïde dont la consommation est mortelle. Toutefois, ses propriétés psychotropes restaient inconnues en Europe.
Le premier rapport écrit de l’usage de l’amanite tue-mouche dans des cérémonies chamaniques est dû à Johan von Strahlenberg, officier de l’armée suédoise qui resta prisonnier plusieurs années en Sibérie. Sous ce climat, l’amanite tue-mouches est le seul végétal possédant des propriétés psychotropes capable de pousser sous ce climat. L’amanite était consommé collectivement, principalement au cours de rites chamaniques. Il était très recherché et sa valeur marchande était élevée. Les champignons étaient coupés en tranches et mis à sécher. Ils étaient ensuite mastiqués par les femmes avant d’être façonnés en petits boudins pour être donnés aux hommes. Ils pouvaient être aussi consommés en décoction dans de l’eau, du jus d’airelle ou du lait. L’utilisation magico-religieuse du champignon donnait lieu, en raison de sa rareté, à une pratique étonnante, la consommation rituelle d’urine : l’urine des consommateurs, riche en principes actifs, était bue par d’autres participants leur permettant ainsi de ressentir les mêmes effets. En effet, après consommation les alcaloïdes du champignon passent rapidement dans l’urine. Le champignon était surtout utilisé par les chamans pour entrer en contact avec les esprits comme le font de nombreuses tribus avec diverses plantes hallucinogènes.Des tribus indiennes du Michigan l’utilisent aussi dans ce but. Interdit pendant l’époque soviétique en URSS, l’usage du champignon s’est cependant poursuivi clandestinement et continue aujourd’hui chez certains peuples de Sibérie. |
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