La Chouette hulotte est un rapace nocturne qui se retranche dans l’ombre pendant le jour.
Connue également sous le nom de Chat-huant en raison de son long hululement, on peut facilement en détecter la présence dans les forêts, les parcs urbains et les granges. Des yeux noirs dans une tête bien ronde posée sur un corps trapu la caractérisent à la vue, lui donnant une expression avenante.
C’est un oiseau sédentaire et très répandu ; c’est la plus commune des chouettes dans la plupart des régions d’Europe. Il en existe onze sous-espèces, réparties sur les continents européen, asiatique et africain, seules deux d’entre elles vivent en France.
Hulotte dérive du latin ululare qui signifie pousser des cris stridents et qui désignait déjà la chouette ou l’effraie. Hulotte et les verbes uller, huller, huler apparaissent déjà au XVIe siècle.
On la surnomme aussi « chat-huant » car ses touffes de plumes ressemblent un peu à des oreilles de chat.
La chouette hulotte est de taille moyenne – de la taille d’une Corneille – assez massive avec un plumage à dominance brune mais qui peut varier du gris au brun écorce. Le centre foncé de ses plumes lui donne une apparence mouchetée.
Avec ses grands yeux noirs enfoncés dans sa grosse tête ronde, son masque facial bien net et son plumage lâche qui la fait généralement paraître plus grosse qu’elle ne l’est en réalité, la hulotte se reconnaît facilement.
Morphologie
Sexes semblables.
Perchée, la hulotte représente l’exemple typique de la chouette avec sa grosse tête arrondie, son disque facial proéminent, ses grands yeux frontaux et son bec crochu posé sur un corps aux épaules carrées.
Tête volumineuse par rapport au corps trapu.
Grosse tête arrondie avec deux grands yeux à l’iris noir bleuâtre au centre du disque facial gris sombre, séparés par un triangle dont la base part du haut du crâne pour rejoindre le bec. Ses yeux noirs et sa grosse tête lui donnent un air aimable.
Ses yeux sont presque aussi grands que ceux de l’homme et ne tournent pas dans leurs orbites : la chouette est obligée de tourner la tête pour voir dans une autre direction.
Pas de touffes de plumes auriculaires.
Sa couleur varie du grisâtre au brun-roux.
Le dessous est finement barré et les yeux sont noirs.
Plumage
Le dessus varie du gris au brun ou au roux, rayé et marbré de brun noir, avec des séries de taches blanches sur les scapulaires et les couvertures alaires.
Le dessous est blanchâtre rayé et barré de brun noir et de roux et tachetés de blanc aux épaules.
Les tarses sont blancs, tachetés de brun (doigts emplumés à la base) ; les rémiges brun roussâtre pâle ; les rectrices marbrées de brun noir et roussâtre, terminées de blanchâtre.
Bec
Le bec est jaune verdâtre et acéré.
Patte
Elle a des serres puissantes et acérées pour capturer ses proies.
Griffes noires à la pointe.
Longueur
De 37 à 39 cm.
Envergure
De 94 à 104 cm.
Hauteur
Poids
De 230 à 470 g (mâle).
De 390 à 570 g (femelle).
Coloris
Le plumage, extrêmement variable d’un individu à l’autre, va du brun-roux sombre au gris clair, tacheté et rayé de blanc et noir, et cela indépendamment du sexe ou de l’âge.
De par la couleur de son plumage, la chouette hulotte est invisible et peut donc passer inaperçue perchée, immobile, sommeillant sur une branche.
Capacités physiologiques
Chasseuses nocturnes, les chouettes hulottes ont un excellent sens de l’audition, doublé d’une vue très puissante.
L’ouïe
Un sens très développé chez les rapaces nocturnes et plus important que la vue, est l’acuité d’une ouïe exceptionnelle.
La chouette peut entendre les basses fréquences (2 kH) et les moyennes fréquences (6kH) environ dix fois mieux que l’Homme. Sa sensibilité moyenne est comprise entre 3 et 6 kH. Par comparaison, la sensibilité de l’Homme est meilleure pour une longueur d’onde d’environ 1 kH. La limite inférieure de la fréquence perçue par la hulotte est sûrement similaire à la notre, mais elle est certainement moins sensible que nous pour cette fréquence (0,1 kH semble être la sensibilité limite inférieure).
La Chouette Hulotte utilise l’ouïe pour chasser et elle a besoin de ses deux oreilles pour apprécier avec précision la position de la proie.
Des couronnes de plumage autour des yeux canalisent les sons vers l’oreille.
La vue
Comme chez beaucoup d’autres hiboux, les yeux de la chouette hulotte sont placés de face, comme chez l’homme, ce qui lui donne une vision binoculaire. Ce manque de vision latérale est pallié par la mobilité extraordinaire de la tête : grâce à la souplesse du cou, elle peut tourner de 270° sans que le corps ne soit engagé dans le mouvement.
Chouettes et Hiboux regardent de face et voient dans l’obscurité, leurs yeux étant fortement spécialisés et d’un volume remarquable : ceux de la Hulotte sont plus gros que les globes oculaires humains.
Encastrés dans le crâne et tout à fait immobiles, à fonction télescopique à champ visuel restreint et vision binoculaire frontale, ces yeux étonnants donnent une bonne perception du relief, des distances et des mouvements (Géroudet, 1979).
La zone visuelle est étroite mais permet une concentration de l’utilisation de la lumière. On a cru, tout un temps, que la vue était accrue par une sensibilité spéciale aux rayons infrarouges, mais cette théorie est contestée.
L’obscurité totale étant rare dans la nature, les rapaces nocturnes peuvent voir et chasser en pleine nuit, sans étoiles. Par ailleurs, l’admission de la lumière est réglée par l’iris qui adapte instantanément l’ouverture de la pupille à l’intensité de la lumière qui la frappe. L’œil travaille donc comme un appareil photographique à diaphragme automatique: il permet à l’oiseau de très bien voir en plein soleil avec une ouverture réduite.
Par contre, la vision de près est déficiente : la Hulotte doit tâter du bec et des vibrisses la proie qu’elle tient pour l’avaler. En somme, le rapace nocturne est presbyte.
Le seuil d’acuité visuelle de la chouette hulotte a été montré généralement supérieur par rapport aux autres vertébrés nocturnes.
L’acuité visuelle de la chouette hulotte est de 3,7. Dans des conditions identiques de stimulation, l’acuité visuelle de la hulotte est cependant inférieure à celle de l’Homme, mais identique à celle d’un pigeon. Elle est, notamment, très sensible aux contrastes.
La voix
Le célèbre hululement du mâle peut être entendu à plus d’un km.
Remarques
Espèces semblables
La chouette hulotte peut être confondue avec le hibou moyen-duc, à peine plus petit mais qui lui, a des aigrettes.
La Chouette hulotte chuinte, hioque, hole, hue, ulule, hulule. La Chouette hulotte est décrite comme étant la plus musicale des chouettes européennes.
Le mâle hulule pour marquer son territoire (ce que l’on appelait le chat-huant) et pour courtiser la femelle.
Les deux sexes se servent de leur voix et disposent d’un impressionnant répertoire de chants et de cris.
Les adultes chantent toute l’année mais l’intensité du chant varie énormément au cours des saisons.
Ces fluctuations reflètent très distinctement les cycles de reproduction, les périodes de mues, de conflits territoriaux, etc.
Différents facteurs influent les chants de la chouette hulotte : les vents froids et les pluies entraînent une diminution du chant. De même pour d’autres facteurs climatiques : par exemple, les chouettes hulottes chantent davantage lorsque la nuit est dégagée que lorsqu’elle est couverte. La position de la lune est elle aussi un facteur : les meilleures nuits pour entendre ces rapaces sont les nuits de pleine lune.
On remarque qu’en moyenne, le chant commence vingt minutes après la tombée de la nuit, et s’arrête quarante-trois minutes avant le lever du jour.
Au printemps, le chant est accompagné de claquements de bec et de battements d’ailes pendant le vol.
Cri
Parmi les différents cris que peuvent pousser les Chouettes hulottes, le plus connu est son « kewick » criard aux intonations multiples, grinçant, miaulant, creux ou strident, en une, deux, trois ou même quatre syllabes ; sa ligne mélodique décrit généralement une courbe descendante puis remonte avec la dernière syllabe.
« kvik - kvik - kvik » rapide et perçant.
Appel du mâle
Son hululement célèbre est un son familier dans les régions rurales et suburbaines ; il résonne surtout enfin d’hiver et en tout début de printemps. Le hululement familier du mâle à trois fonctions principales :
la délimitation du territoire : le chant territorial du mâle est un « hoû-ou ou-ou-ou-ou » grave et sonore pouvant être entendu toute l’année, avec un pic en novembre-décembre.
la parade nuptiale,
annoncer son arrivée lorsqu’il apporte de la nourriture à la femelle.
Ce célèbre cri du mâle est composé d’un « hou » prolongé, suivit d’une pause de deux ou trois secondes, puis un cassant et doux « hû » et enfin une phrase finale résonnante et prolongée « huhuhuhooo », avec une baisse de ton sur la dernière note.
Souvent les deux Hulottes entament un duo nocturne : la femelle avec ses « kewick », le mâle avec son hululement, de façon à garder le contact (on parle de cri de contact).
Le trille du mâle, lancé immédiatement après avoir apporté une proie est aussi un cri émit au cours des conflits territoriaux.
D’après les scientifiques, les sons émis par les mâles lorsqu’ils se disputent sont très importants pour délimiter le territoire qui sera le leur. Ces sons sont décrits comme étant « lourds » et discordants, c’est le genre de son qui, lorsqu’il est inattendu, peut « glacer le sang ».
Les manifestations territoriales débutent très tôt, dès le mois d’octobre, le mâle chante pour délimiter son territoire et tenir à distance d’éventuels concurrents issus des couvées du printemps précédent. Les cris prédominants dans cette période de « guerre territoriale » sont les hululements, les « kewick » et un mélange de cris plaintifs et perçants.
La transition automne - hiver est marquée par l’établissement final des territoires et l’apparition du comportement caractérisé de « pré-accouplement ».
Peu à peu, ces chants diminuent et finissent par cesser à l’approche de la ponte.
Appel du mâle
Un puissant hululement éclate pendant la nuit : c’est l’appel de la chouette hulotte mâle, chant nuptial qui consiste en ululements successifs, « ou-hou-ou-hou » sonore suivi 1 à 4 secondes plus tard par un : « ou-ou-ou ».
Appel de la femelle
La femelle s’associe à ces appels par son cri strident « kiévitkiouit » plus aigu en un duo qui résonne dans le silence nocturne, et auquel répond parfois, au loin, un autre couple.
Dans certains cas, la femelle pousse un hululement, similaire à celui de mâle, mais enroué, au cours de l’accouplement. Il est toutefois généralement moins clair, moins pur que celui du mâle, le dernier phrasé ayant davantage un caractère plaintif du type « wow-wow-hoo ». Ce hululement est très fréquemment entendu et plus particulièrement en automne.
Trille de la femelle
Le trille « ee » prononcé par la femelle traduit une excitation sexuelle qui s’accompagne de la copulation.
Beaucoup d’autres chants peuvent être entendus durant le période de reproduction et les périodes de « guerres territoriales ». Par exemple, un sifflement tremblant assimilable à « co-co-co-co-co-co-co ».
Plus particulièrement à la période de reproduction, un grave et rapide trille est poussé, ou encore, un grincement aigu de la femelle, « ooaoo », avec une accentuation sur le « a », et ce, que se soit au cours de la parade nuptiale effective ou au cours d’une parade simulée.
Enfin, le « ooi » grave et léger est généralement une expression de tendresse, d’affection. Après l’accouplement, la femelle reproduit ce cri pendant un certain temps.
Cri de contact
Un « ki-ouik » aigu et vigoureux est utilisé par les couples pour garder le contact.
Cri d’alarme
Deux cris d’alarme typiques ont pu être mis en évidence et décrits par les ornithologues :
Dans le cas d’un danger modéré, la chouette hulotte utilise un cri du type « koo-ik », « koo-ik » ou « koo-i-koo-i », par contre, si ce danger est imminent, notamment vis à vis des jeunes Chouettes hulottes, les notes d’alarmes changent pour faire sentir davantage la sensation d’agressivité. Ce dernier cri est un cri rude, répété rapidement, du style « wick-wick-wick » qui est très fréquemment émit par la femelle lorsqu’elle est en compagnie de sa progéniture et qu’elle perçoit la présence d’un intrus (homme, prédateur…).
Dans certains cas, le cri est associé à une attaque réelle ou virtuelle dirigée vers la tête de l’agresseur.
Toujours dans le cas où la chouette hulotte est menacée, si un animal ou un homme s’approche d’elle et l’empêche de s’échapper vers un autre abri (cavité, perchoir plus élevé…), elle lance un sifflement aigu et perçant à l’image du son émit par un serpent sifflant.
Dans de telles situations et dans des situations analogues, il n’est pas rare que le coup de bec soit utilisé.
Cri de colère
Le claquement de bec est quant à lui utilisé pour exprimer la colère.
Chant
Cri du juvénile
En automne, les jeunes : « kivîck » incisif.
Dès les premiers jours après leur éclosion, les jeunes Chouettes hulottes sont capables de piailler. Elles produisent ce cri dès que la femelle quitte le nid. Chez les plus âgées d’entre elles, il peut être associé à des claquements de bec, il traduit alors dans ce cas précis, le mécontentement à la suite d’une bousculade dans le nid.
Lorsqu’elles sont surprises par un ennemi, les jeunes émettent une série de claquements de bec destinée à éloigner le prédateur.
Les jeunes ont des cris typiques pouvant donner des sons ressemblant à des « ti-sweep » ou « ti-swerp ». Chaque jeune utilise une seule et unique version de ces cris de façon à ce qu’il soit possible, pour les adultes, de les distinguer les uns des autres au sein de la couvée. Ces cris permettent ainsi de guider les parents vers le nid et dans la distribution équitable de la nourriture apportée à chaque oisillon.
Pour ce qui est des périodes de chant, les jeunes ont tendance à chanter à partir du crépuscule et pendant toute la nuit entre les mois de juin et juillet. Après cette période, la fréquence et l’intensité des chants diminuent.
Le silence nocturne est le royaume de la Hulotte. C’est par l’ouïe principalement qu’elle débusque ses proies. Celles-ci doivent être surprises par une attaque au vol silencieuse, en l’absence de tout bruissement que pourraient provoquer le déplacement de l’air ou les battements des ailes.
La voilure de la Hulotte, avec ses ailes courtes et arrondies, se rapproche de celle de l’autour et de l’épervier. Et, tout comme ces rapaces diurnes aguerris, la Hulotte est du genre « sprinter », chassant avec velouté entre et sous les arbres, sans cependant avoir les mêmes facilités pour exécuter des brusques crochets car sa queue est courte et donc moins efficace en tant que gouvernail.
La structure du plumage permet ces déplacements feutrés grâce à la surface veloutée des grandes plumes alaires et aux « peignes » des vexilles extérieurs des longues rémiges primaires, ces grandes plumes qui fendent l’air, amortissant le bruit des battements d’ailes. Même les vibrations ultrasoniques ne se produiraient pas.
Son vol direct et lent, à coups d’ailes rapides, réguliers, amples et puissants, est marqué de fréquents planés que lui permettent ses larges ailes.
En vol la silhouette reste compacte, les ailes sont courtes et arrondies, légèrement arquées vers le bas lors des planés. De mœurs nettement nocturnes, elle s’observe souvent au crépuscule.
La chouette hulotte est le rapace nocturne le plus courant et le plus répandu, mais à cause de son mode de vie nocturne, on l’entend plus qu’on ne la voit.
Cette période débute généralement vingt minutes après le coucher du soleil. Les observations ont permis de vérifier cette activité nocturne. Le mâle chante en effet deux ou trois fois avant de partir en chasse entre 20 heures 45 et 21 heures et il apporte sa première proie dans la demi-heure qui suit. La régularité a été vérifiée par l’utilisation de nichoirs photos et au cours d’affûts destinés à capturer les adultes lorsqu’ils apportent des proies aux jeunes. Les nichoirs photos montrent que le premier apport de proie se situe aux environs de 21 heures / 21 heures 15 dans la seconde moitié d’avril (19 heures au soleil), tout au moins lorsque les conditions météorologiques le permettent.
Habituellement, la chouette hulotte cesse toute activité une demi-heure environ avant le lever du soleil mais cela peut varier en fonction de la chasse : si cette dernière s’est rapidement avérée fructueuse, la chouette hulotte peut regagner son perchoir beaucoup plus tôt ; il faut en effet signaler qu’elle ne tue jamais pour le plaisir, mais toujours en fonction de ses besoins en nourriture.
L’activité diurne est une exception. On a en effet constaté que les apports de proies de jour, entre 10 et 15 heures, étaient rares et faisaient toujours suite à une nuit dont les conditions climatiques avaient été défavorables à la sortie des proies, la chouette devant alors se satisfaire de proies peu nutritives comme les lombrics.
Bien que nocturne, elle somnole de temps à autre au soleil, posée sur une branche, et si elle n’était sans cesse houspillée par des passereaux ou quelque Geai ou Pie, on la verrait faire la sieste certainement plus souvent.
Le jour, quand le feuillage est dense (été-automne) elle ne cherche pas particulièrement à se dissimuler il est donc facile de l’apercevoir perchée sur une branche. Elle aime stationner toute la journée dans un abri plus ou moins sombre où elle somnole, les yeux clos et la face contractée. Ce peut être contre un tronc ou dans une enfourchure parmi des feuillages touffus, dans l’épaisseur d’un conifère ou d’un manchon de lierre. Par contre avec l’arrivée du printemps, elle se camoufle davantage pour éviter toute prédation. Généralement elle dort contre un tronc d’arbre, dissimulée par du lierre ou dans un conifère touffu.
Très sensible, la lumière l’éblouit.
Il lui arrive aussi de prendre des bains de soleil, d’eau et même de poussière (pour se débarrasser de parasites externes).
Quand la chouette hulotte est inquiète, elle se fait aussi mince que possible et ne perd pas de vue la source de danger, car elle peut tourner la tête sur 270°. Quand elle est d’humeur agressive, elle gonfle son plumage, ce qui la fait paraître plus grosse.
La chouette hulotte se voit souvent dans les premiers mois de l’année, période où elle est la plus bavarde.
Sociabilité
La chouette hulotte est un animal pouvant être considéré comme social tant vis à vis de ses congénères que vis à vis des autres animaux.
Agressive lorsqu’on la découvre sur sa nichée (elle peut attaquer l’homme qui s’approche de son nid), elle a habituellement un caractère plutôt tranquille et discret.
La Chouette hulotte est, parmi les rapaces nocturnes vivant en France, l’espèce la plus réputée pour attaquer les intrus s’approchant trop près de sa personne et particulièrement lorsqu’ils s’approchent de ses jeunes. Ces attaques restent exceptionnelles et sont généralement infligées par la femelle.
Que ce soit de jour ou de nuit, ces attaquent peuvent blesser : les serres de la chouette hulotte sont acérées et l’animal se porte toujours vers la tête de son (ou ses) agresseur(s).
Les attaques de la hulotte se manifestent surtout lorsque les jeunes viennent de quitter la cavité protectrice, période où ils sont les plus vulnérables vis à vis de leurs prédateurs.
Une observation a été faite par les ornithologues quant à l’intensité et la fréquence des attaques : il semble que les chouettes hulottes soient davantage agressives en ville qu’en forêt.
On rappellera que ces attaques bien que spectaculaires restent rares.
La Chouette hulotte va, tout comme elle défend sa progéniture, défendre son territoire contre ses voisins, et ce, par l’intermédiaire d’un cri au ton menaçant ou par un « accrochage en vol ».
Il arrive que l’animal se défende « passivement » en prenant des postures très caractéristiques comme lorsqu’elle se fait petite, elle resserre ses plumes. Généralement cette position est adoptée lorsque la chouette a peur. Si elle se sent réellement menacée, elle va au contraire gonfler son plumage afin d’impressionner l’ennemi.
Chasse
C’est un terrible chasseur, surtout dans la totale obscurité.
La méthode de chasse dépend essentiellement des proies visées. Elle chasse surtout à l’affût, perchée sur une branche latérale à quatre ou cinq mètres de hauteur, parfois même beaucoup plus bas, à 1 mètre, sur un piquet. Elle attend quelques temps sur son perchoir, puis change si aucune proie ne se présente.
C’est un chasseur à l’affût qui fonce sur sa proie depuis un poste d’observation. La chouette attend calmement sur une branche, regardant et écoutant. Après avoir détecté une proie, elle s’élance en vol plané et la surprend. Au moment de l’impact, elle déploie ses ailes pour couvrir la victime qui est souvent tuée immédiatement par la force des serres. Elle peut éventuellement achever l’animal par un cou de bec à la base du crâne.
Comme la plupart des Strigidés, elle vole sur place devant les buissons et frappe les feuillages de ses ailes pour faire envoler les oiseaux qu’elle attrape alors au vol (et occasionnellement des chauves-souris). Elle peut également les saisir sur leurs perchoirs ou voler les oisillons dans des nids à ciel ouvert de type merles, bécasses, pigeons.
Elle s’accroche aux branches pour y glaner des hannetons et des chenilles.
Exceptionnellement, la chouette hulotte peut chasser de jour. Ceci peut s’observer lorsque la nuit précédente a été particulièrement pluvieuse.
La Chouette hulotte possède plusieurs caractères évolués qui lui permettent d’avoir une bonne technique de chasse. Parmi eux, une bonne vision, une bonne ouïe, et une bonne mémoire. Elle passe à faible hauteur au dessus du sol, d’un vol lent et ouaté (les plumes de ses ailes sont bordées de duvet rendant le vol totalement silencieux).
Elle a une ouïe remarquable qui lui permet de localiser une proie avec précision. En effet, elle possède deux oreilles internes (pas d’oreilles externes) dissymétriques qui lui permettent de repérer exactement la position d’une proie : elle tourne lentement la tête pour mieux localiser ses cris avant de se précipiter sur elle.
Non seulement la Hulotte chasse à l’ouïe et à la vue, mais sa présence aussi est difficilement décelable de nuit par ses proies potentielles : son plumage aux teintes variées de gris, de brun et de roux, marbré et rayé de noir, lui procure un mimétisme en harmonie avec son milieu naturel.
C’est l’un des chasseurs les plus courants dans les parcs et les jardins.
La fidélité est de règle absolue chez les Hulottes : elles s’unissent pour la vie et, en cas de mort d’un des conjoints, le survivant reste sur place en attendant un remplaçant.
La Chouette hulotte est généralement monogame et fidèle tout au long de sa vie, dans la plupart des cas. La séparation d’un couple de hulotte est très rare et dans la plupart des cas, c’est le mâle qui s’en va voir la femelle hulotte voisine.
Son succès de reproduction dépend largement de l’abondance de ses proies principales, les mulots et les campagnols. Beaucoup de couples renoncent à nicher lorsque les populations de ces petits mammifères sont trop faibles.
Territorialité
Le premier mois qui suit leur départ de la cavité, les jeunes se trouvent à 100-150 m du site de reproduction, et le deuxième mois jusqu’à 300 m. Ils se dispersent. Cependant, ils dépendent de leurs parents pendant quatre mois. Les jeunes tentent de devenir indépendants : au fur et à mesure qu’ils apprennent à chercher leur nourriture, ils établissent leur territoire. C’est durant cette période que la mortalité est la plus élevée : seuls 20 à 3 % des jeunes atteindront le printemps suivant. En effet, s’ils ne trouvent pas de nouveau territoire hors du territoire parental, les petits, ne pouvant pas chasser, meurent de faim. Ceci constitue un équilibrage de l’effectif de la population.
Durant cette période les chouettes hululent pour délimiter leur territoire et indiquer que la place est prise. La Hulotte cherche un endroit dépourvu de congénères ou le cas échéant, rencontre un célibataire de sexe opposé. C’est généralement de cette manière que s’effectue le remplacement des adultes.
Il s’avère que :
45 % des Hulottes établissent leur territoire à moins de 10 km de leur lieu de naissance.
39 % entre 10 et 50 km
9 % entre 50 et 100 km
7 % au delà de 100 km.
Le couple de Hulottes reste fidèle à son territoire et défend son territoire tout au long de l’année.
Première nidification
La maturité sexuelle de la Hulotte est atteinte dès sa première année. Elle est donc capable de se reproduire l’année qui suit sa naissance. Mais ceci dépend beaucoup des conditions alimentaires : Si la nourriture a été abondante pendant l’hiver, les hulottes se reproduiront l’année qui suit leur naissance. Le cas contraire, elles attendront l’année suivante.
Période de nidification
La reproduction a lieu de mi-février à avril.
Parade nuptiale
À leur première rencontre, le mâle séduit la femelle par son chant.
À partir de novembre-décembre, les individus du couple se rencontrent fréquemment côte à côte. Ceci dure jusqu’à l’approche de la ponte et même parfois pendant l’incubation des œufs à condition que le site de nidification soit suffisamment grand. Le mâle séduit la femelle en lui apportant sa nourriture plusieurs semaines avant l’accouplement. Parfois mâle et femelle se dandinent latéralement en se faisant face et se lissent mutuellement le plumage. Dès l’éclosion, la présence du mâle près de la femelle est anecdotique.
Accouplement
L’accouplement a lieu de (janvier) février à juin.
Selon la disponibilité des proies, les accouplements débutent plus ou moins tôt en janvier. Ils se poursuivent jusqu’à la ponte, et même après. La hulotte ne se reproduit qu’une seule fois par an. Des accouplements peuvent avoir lieu jusqu’à ce que les jeunes quittent la cavité. Ils sont brefs et nocturnes. Pendant ceux-ci, la hulotte fait des vocalises d’une grande pureté et d’une rare qualité.
Site de nidification
Les conditions optimales pour la reproduction se trouvent dans de très vieilles futaies (plus de 200 ans) car les arbres sont très gros et peuvent être creux : c’est un endroit idéal pour la ponte des œufs. Malheureusement, un arbre qui présente une anomalie est désormais, la plupart du temps, destinés à être abattu, faute de pouvoir en faire quoi que ce soit en foresterie.
Le nid est situé dans un trou d’arbre, une ancienne loge de pic, un ancien nid d’écureuil ou de corneille, une veille aire de rapace diurne (buse, épervier), des granges, des greniers, des pigeonniers, des clochers (rarement car ceux-ci sont le plus souvent occupés par des chouettes effraies), plus rarement dans une anfractuosité rocheuse, ou encore dans des trous de falaise, mais également, occasionnellement, des nids posés sur le sol, légèrement camouflés, et des terriers de lapin, de renard, de blaireau. Elle peut s’installer dans un nichoir artificiel placé sur un bâtiment ou dans un arbre.
Quand elle ne trouve pas d’endroit adéquat, elle peut même nicher à terre.
Les deux individus vivent toute l’année au même endroit (même arbre, même grenier…). Le site de reproduction est défini par la femelle parmi les différentes propositions suggérées par le mâle dès le territoire du couple délimité (à l’automne). Le couple connaît très bien son territoire et procède plutôt à une révision des différents sites potentiels déjà connus, les possibilités de nidification ne s’accroissant pas réellement d’une année sur l’autre. Dès qu’il en apparaît une, elle est immédiatement inspectée dans les moindres détails.
Tous les ans, le couple inspecte l’ensemble des sites potentiels de manière à s’assurer qu’une nouvelle cavité, plus favorable à leur mode de vie, n’existe pas. Dans le cas où le choix est réduit, il est très fréquent que le couple occupe la même cavité pendant plusieurs années successives à condition qu’il n’y ait eu ni modification du site, ni modification de son environnement immédiat.
Par contre, si la femelle dispose de nombreux sites pour pondre, elle changera quasiment annuellement de secteur.
Pour changer à ce rythme de lieu de nidification, c’est que la chouette hulotte fait preuve d’une grande capacité d’adaptation, aussi importante dans le choix de ses sites de nidification que dans le choix de ses biotopes et de son régime alimentaire. Toutefois, c’est la forêt qui constitue son habitat privilégié. Dans les forêts de feuillus riches en proies, 20 à 30 hectares peuvent suffire à un couple de Hulotte.
Nid
La Hulotte ne construit pas son nid, elle se contente de lui apporter quelques aménagements, lesquels sont réalisés par la femelle. Celle ci gratte le fond afin de creuser une sorte de cuvette. Eventuellement, elle peut extraire les débris restants d’autres animaux (ex : reste de nid de frelons).
Si la cavité, ou le nid, est assez spacieuse, les deux individus du couple de hulotte y vivent à deux. Sinon, seule la femelle y réside.
C’est à l’approche de la ponte que la femelle se met à réaménager son nid, à le vider.
Nichoir
La chouette hulotte occupe les nichoirs spéciaux de type fermé, surtout quand les emplacements naturels sont rares. Elle utilise parfois des nichoirs destinés à la chouette effraie. Ecoutez attentivement le cri des chouettes hulottes en janvier afin de repérer leur territoire et de déterminer les sites les plus propices à la pose du nichoir.
Nombre de couvées
Une ponte annuelle.
Les pontes de remplacement ne se rencontrent qu’exceptionnellement chez cette espèce (contrairement à la Chouette effraie) et uniquement au cours des excellentes années.
Ponte
La ponte débute très tôt, généralement en janvier-février, parfois en décembre, même en période neigeuse ou de grands froids. Elle est très étalée et peut s’étendre jusqu’à fin avril.
Les Hulottes citadines sont plus précoces. Ceci peut s’expliquer par :
une température plus élevée qu’en forêt,
une disponibilité des proies quasi constante (pas de privation pendant l’hiver, même par temps de neige).
La femelle pond ses œufs à même le fond de la cavité.
Le nombre d’œufs pondus varie avec la quantité de proies disponibles avant la ponte et les réserves accumulées par la hulotte en automne et en hiver :
Si la saison a été rude ou si les proies n’étaient pas en quantité suffisante, il se peut que le couple ne se reproduisent pas (cela arrive une fois tous les 100 ans).
Si les conditions ont été mauvaises, mais non médiocre, la hulotte pond de 1 à 3 œufs (cela arrive 3 années sur 10).
La taille de la ponte s’élève de 3 à 5 œufs quand la situation est bonne (3 années sur 10), et 4 à 9 œufs quand la situation est excellente (2 années sur 10). Parallèlement à ce nombre d’œufs qui augmente selon l’abondance de nourriture, le pourcentage de couples reproducteur s’accroît également.
Œufs
Les œufs sont blancs ronds, très sphériques, un peu luisants.
Ils mesurent en moyenne 47 par 39 mm et pèsent environ 40 g. Leur taille varie selon la sous espèce et l’endroit.
Incubation
La durée d’incubation se situe aux alentours de 29 jours (de 28 à 30 jours).
La femelle seule couve, ravitaillée par le mâle.
Elle couve dès la ponte du premier œuf, ou plus tard si la ponte est importante, de sorte que les éclosions s’échelonnent.
Quand la couvaison commence, la femelle ne sort que très peu, pour satisfaire ses besoins et se saisir en criant des 2 à 4 proies que le mâle lui apporte chaque nuit.
Elle défend sa progéniture avec beaucoup de vigueur et n’hésite pas à attaquer tout intrus (homme compris) s’approchant trop de sa nichée.
Éclosion
L’éclosion des jeunes est échelonnée d’environ deux jours (voir quatre jours) entre chaque, du fait de la ponte qui elle même est échelonnée. À l’éclosion, le jeune est grisâtre, rayé transversalement et pèse 25 à 30 g. Il atteindra près de 350 g à quatre semaines quand il quittera son « berceau ».
Nourrissage
Comme la couvaison a lieu dès la ponte du premier œuf et que l’éclosion des jeunes s’échelonne sur plusieurs jours (parfois sur une semaine pour les fortes couvées), cet étalement des naissances permet une adaptation du nombre de jeunes à la quantité de nourriture disponible. Mais ce mode asynchrone d’éclosion, en cas de disette, provoque le cannibalisme: le dernier-né, plus chétif, est souvent sacrifié et dévoré par les grands frères pendant une absence prolongée de la mère.
À l’éclosion échelonnée des jeunes, ceux-ci sont nourris par la femelle qui dépèce les proies apportées par le mâle qui assure le ravitaillement.
Les poussins sont élevés au nid par la femelle, tandis que le mâle chasse seul au début, pour toute la famille.
Lorsque le mâle apporte une proie à la femelle (et plus tard aux jeunes), il s’annonce en émettant une ou deux fois son chant. Soit il amène la proie à la femelle qui l’attend dans la cavité, soit celle ci part à sa rencontre et la remise de proie s’effectue à l’extérieure, éventuellement suivie d’un accouplement.
Plus tard, la femelle participe à la chasse quand les jeunes sont déjà bien développés et crient famine.
Quand les petits ont six ou sept jours, la femelle peut quitter le nid de nuit pour chasser (le jour, elle reste près du nid). Ils sont couvés par la femelle au minimum 10 jours, au maximum trois semaines. Cette durée dépend des conditions météorologiques. Plus elles sont froides et pluvieuses, plus la femelle reste près de ses jeunes. C’est elle qui les nourrit à partir des proies apportées par le mâle. Elle les dépèce, donne les meilleurs morceaux aux jeunes et garde les plus mauvais pour elle, jusqu’à ce que les jeunes atteignent une quinzaine de jours. Par la suite, ils sont nourris de proies entières, distribuées, soit par la femelle, soit par le mâle.
En moyenne, les adultes apportent 2,5 à 3 proies par jeune et par nuit, ce nombre dépendant des conditions météorologiques. En cas de manque de nourriture, le cannibalisme est très rare chez la chouette hulotte contrairement à l’Effraie.
Les parents continuent à nourrir les jeunes pendant deux à trois mois et leur apprennent à chasser, jusqu’au moment de leur dispersion dans un rayon de 30 à 50 km de leur lieu de naissance.
Envol
Les jeunes, nidicoles, restent un mois au nid avant de pouvoir voler en avril-mai.
Le séjour des jeunes dans le nid varie donc de 28 à 35 jours selon le volume de la cavité et le nombre de jeunes qu’elle contient.
Les petits quittent souvent le nid avant l’envol, encore couverts de duvet gris ; il faut alors éviter de les toucher, leurs parents sauront les retrouver et les nourrir.
Les jeunes volent bien à sept ou huit semaines.
Sevrage
Les jeunes ouvrent les yeux à partir du neuvième jour, rejettent leur première pelote vers 10 ou 12 jours.
À 4 semaines, les jeunes déchirent eux-mêmes les proies.
Émancipation
Les hulottons restent environ un mois au nid et dépendent des adultes encore trois mois.
Ils grandissent rapidement et sont vite obligés de quitter la cavité qui les abrite qui devient trop petite et qui a surtout tendance à se transformer en gourbi nauséabond.
Vers leur 4e semaine, les jeunes deviennent turbulents et se montrent souvent à l’entrée du nid ; ils prennent conscience du monde extérieur, scrutent les branches, décrivent des cercles avec leur tête. Un instinct irrésistible les appelle à quitter leur trou, qui n’est plus qu’un fumier. Quand ils tombent hors du nid, ils se débrouillent pour grimper vers quelque perchoir. C’est un moment critique, mais la femelle ne les abandonne pas - comme on pourrait le croire lorsqu’on les découvre dans la journée.
Leurs plumes ne sont pas suffisamment développées pour leur permettre un envol réussi : ils se perchent à l’entrée de la cavité et tentent de s’envoler et se retrouvent vite sur le sol ; ils freinent leur chute du mieux qu’ils peuvent.
Dès qu’ils sont sur le sol, ils se sentent menacés et essayent, en s’aidant de leur bec, de leurs ailes et de leurs serres, de se re-percher sur une nouvelle branche. Le jeune peut ainsi rester au sol plusieurs jours.
C’est à ce moment que la mortalité est très élevée. Les renards se régalent et les promeneurs, qui espèrent faire un bon geste, les ramènent jusqu’à un centre de soin. Or, les jeunes ne sont pas abandonnés car les parents les nourrissent pendant quatre mois après l’éclosion. Un jeune ainsi récupéré peut parfois être réintroduit dans une autre nichée car, la hulotte ne sachant pas compter, accepte bien un nouveau petit.
Pendant 15 à 20 jours les jeunes chouettes ne s’éloignent guère à plus de 100 à 150 mètres et sont encore inséparables, volontiers perchés l’une à côté de l’autre. Le soir leurs liens fraternels se relâchent, leur dispersion s’accentue, sans déborder les limites du territoire des adultes. 2 mois et demi ou 3 mois après leur sortie du nid, la dépendance à l’égard des parents est rompue.
Plumage juvénile
Les poussins ont un duvet blanc.
À l’âge d’un mois et demi, une mue partielle (post juvénile) commence, et dure de juin à octobre. Elle comprend le plumage du corps, mais pas les rémiges et les rectrices.
Période de mue
Prédateurs
Ce grand rapace n’a que très peu de prédateurs à craindre à l’âge adulte (Hibou grand-duc et Autour des palombes, exceptionnellement) et mourant généralement de vieillesse, sauf accident principalement causé par le trafic routier.
Comme la plupart des strigidés, la chouette hulotte ne fuit pas la lumière mais craint plutôt d’être exposée aux « persécutions » des oiseaux diurnes, qui, généralement sont aussi les oiseaux (geais, mésanges, merles noirs,…) faisant partie du régime alimentaire du rapace.
Il n’est effectivement pas rare que la chouette hulotte subisse le « harcèlement » des passereaux. C’est d’ailleurs en partie pour éviter ces altercations que la chouette reste très discrète le jour.
Dès qu’elle est repérée par l’un d’entre eux, celui-ci cri, attire ses congénères. Très rapidement ils sont nombreux à lui « tourner autour ». Si elle ne bouge pas, les passereaux se lassent et cessent rapidement leur attaque. Si au contraire elle s’enfuit, ils ne manquent pas de la poursuivre.
Ces attaques ne passent pas inaperçues du point de vue auditif, c’est pourquoi c’est un excellent moyen de repérer les hulottes. Ce sont, de plus, les rapaces nocturnes les plus soumis à ce type de manifestations.
Il a été démontré une certaine corrélation entre la fréquence des attaques des passereaux, leur pourcentage représentatif dans le régime alimentaire de l’espèce, la taille de la chouette et le milieu où elle vit. Plus la chouette est grande et forestière, plus elle subit l’ire des passereaux.
La martre, prédateur naturel, peut occasionner de lourdes pertes dans les nichées.
Maladies
Survie des adultes
Il existe plusieurs causes d’échec pour la reproduction :
Œufs non fécondés.
Embryons morts.
Œufs abandonnés pendant un temps trop long car la femelle n’est pas assez ravitaillée par le mâle : les œufs se refroidissent. C’est la principale cause de mortalité.
Parfois les derniers nés, plus faibles, sont condamnés : la mère les sacrifie et en nourrit les plus vigoureux.
Les jeunes sont sensibles à une mortalité précoce avant la fin de l’année de naissance.
Sa constitution robuste lui permet de résister aux hivers rigoureux beaucoup mieux que toutes les autres espèces de rapaces nocturnes présentes en France (à l’exception de la chouette de Tengmalm, espèce d’affinité boréale). Grâce à son régime alimentaire très varié, elle supporte mieux que l’Effraie les hivers rigoureux.
Longévité
Espérance de vie d’une vingtaine d’années maximum (19 ans déjà observé dans la nature).
Si la chouette hulotte s’alimente pour l’essentiel de petits rongeurs, son régime alimentaire est très varié et s’adapte aux lieux et aux saisons.
Elle est omnivore et a donc un rôle a jouer dans l’équilibre des espèces. L’hypothèse selon laquelle les rapaces peuvent difficilement capturer des proies plus lourdes qu’eux se vérifie dans le cas de la Chouette Hulotte dont les proies ont un poids compris entre 1 et 400 grammes. Dans cet intervalle, la Chouette consomme tout ce qui passe à portée de serres. Sa taille et sa force expliquent la grande diversité de son régime alimentaire.
Son régime comprend :
des rongeurs (campagnols, mulots, souris) constituent (en nombre de proies) 68 à 7 % des proies, les campagnols étant la forte majorité,
Elle attrape également les oisillons après avoir effrayé les adultes qui les réchauffaient.
En ville, ce sont les moineaux qui lui paient un large tribut, alors qu’en site forestier, les oiseaux adultes ou jeunes ne lui fournissent qu’un appoint secondaire. Le Pigeon colombin, l’Etourneau et même le Faucon crécerelle qui occupent des nichoirs semblables à ceux destinés à la Hulotte ne sont pas à l’abri d’une prédation.
des poissons (1 %), telles de jeunes truites pêchées dans les rivières ou les étangs,
elle capture également beaucoup de batraciens, grenouilles et tritons, (11 %, surtout des grenouilles rousses) aux périodes de l’année où les conditions météo s’y prêtent,
des escargots, des limaces, des vers de terre. Elle trouve plus aisément les lombrics quand la nuit est humide et chaude, car ils viennent alors en surface pour s’accoupler et manger. La chouette hulotte atterrit, écoute, sautille et les saisit.
beaucoup d’invertébrés, des mollusques, des écrevisses (ce qui montre bien que la Hulotte ne quitte son territoire que lorsque les conditions alimentaires deviennent vraiment mauvaises),
En milieu forestier, elle consomme en majorité des proies sylvicoles (campagnols roussâtres 1 %, mulots 6 %), mais également des taupes, des musaraignes, des campagnols agrestes et des champs, des insectes, des grenouilles et des lombrics. Par contre, en bocage, ce sont les rongeurs et les insectivores des milieux ouverts qui prédominent (campagnols des champs et agrestes 6 % et 3 % ; musaraignes musettes et bicolores 1 % et 1 %), les mulots ne représentent que 8 % des proies consommées.
Lorsque les conditions météorologiques ne lui permettent pas de chasser ses proies habituelles, elle est capable de se tourner vers d’autres proies, telles que les rats, gros oiseaux (grives, merles, pies…). Par mauvais temps, elle mange parfois des cadavres (par exemple des animaux tués sur les routes).
C’est un chasseur redoutable aux serres puissantes, surtout dans la totale obscurité.
La hulotte ne chasse qu’à la nuit tombée. Son vol silencieux, son ouïe très fine et ses yeux sensibles à la lumière la plus faible lui permettent de surprendre ses proies dans une obscurité presque complète. Bien qu’elle ait une bonne vue, la chouette hulotte repère la plupart de ses proies avec son ouïe ; c’est pourquoi la pluie et le vent la gênent pour chasser.
Elle stocke l’excédent de sa chasse dans un creux ou sur une branche.
Pelotes de réjection
Les petits mammifères sont plus souvent avalés en entier que dépecés, après avoir été tués à coup de bec. Les proies trop grosses pour être avalées directement sont d’abord portées sur un des perchoirs nocturnes qu’elle fréquente, puis dépecées. Les oiseaux sont déplumés en partie.
Après ce festin, la hulotte régurgite le tout en pelote de réjection. Plumes et pelotes recrachées après les repas s’entassent par terre, en particulier sous les arbres garnis de lierre.
Les pelotes de chouette hulotte se rencontrent isolément ou en très petit nombre dans les bois que l’oiseau fréquente, principalement sous les reposoirs, par exemple dans les massifs de conifères où l’oiseau se réfugie volontiers lorsque, l’hiver venu, les arbres feuillus sont dénudés.
Les pelotes mesurent 20-26(-30) mm de largeur sur (25-)40-60(-77) mm de longueur, sont de forme cylindrique, sont presque toujours arrondies aux deux extrémités et montrent souvent beaucoup d’os superficiellement.
À droite, pelote de réjection de chouette hulotte sur la litière d’un bois de pins, en hiver.
Mangeoire
La chouette hulotte fréquente les mangeoires pour y capturer de petits passereaux. C’est seulement si l’hiver est rigoureux qu’elle mange la viande et la graisse déposées sur une mangeoire.
Sa robustesse et ses facultés d’adaptation font qu’on la rencontre partout. Peu exigeante pour ses sites de nidification, on la rencontre en bocage et même en ville dans les parcs.
La forêt feuillue constitue cependant son habitat privilégié : boisements clairs de feuillus ou mixtes proches des habitations où elle apprécie la pénombre et l’abri des conifères : futaies et bois de chênes âgés où elle trouve des cavités de nidification. Elle doit y trouver des espaces dégagés pour chasser et des cavités pour y nicher.
Oiseau forestier à l’origine, la hulotte s’est habituée à vivre dans les milieux urbains ou suburbains à condition qu’il y ait des parcs arborés, des jardins parfois très proches des habitations, des allées d’arbres, des cimetières.
Elle y chasse les moineaux à la lumière des réverbères.
Elle s’accommode très bien du voisinage des hommes, au point de s’installer parfois dans les habitations (greniers, pigeonniers, voire même dans les maisons …).
Territoire
En forêt de résineux, la densité passe à un couple pour 150-250 hectares, densité que l’on retrouve en milieu bocager. Ce territoire est délimité par le chant du mâle, il est définit de manière intraspécifique, avec en son centre, la reproduction.
En Europe à l’exception du nord de la Scandinavie, de l’Irlande et de l’Islande.
En Afrique du nord, Nord-ouest de l’Afrique
En Asie mineure, septentrionale et moyenne, Corée et Nord-ouest de l’Inde
En Russie occidentale
En Afghanistan
En Chine
Elle est absente, quelque soit le continent, au delà de 61° de latitude Nord.
En France, elle est présente sur l’ensemble du territoire français, excepté en haute montagne dans les zones montagneuses d’altitude supérieure à 1 500 mètres et en Corse.
Sa répartition sur le territoire est sans changement significatif depuis plusieurs décennies.
La chouette hulotte est principalement sédentaire, restant sur son territoire pendant des années, même lors des hivers les plus rudes.
La sédentarité de la Hulotte, parfaitement illustrée par la similitude des deux cartes de distribution, des oiseaux nicheurs et des oiseaux hivernants, est le statut normal de cette espèce paléarctique. Les oiseaux français paraissent totalement sédentaires. Des déplacements exceptionnels de quelques centaines de kilomètres qui peuvent s’expliquer par la difficulté rencontrée pour l’alimentation.
Tout comme les autres rapaces nocturnes et au même titre que les serpents et les crapauds, la Hulotte a été victime des imaginations superstitieuses, chargeant cet oiseau de la nuit de toutes les collusions avec les puissances maléfiques inventées par l’homme ignorant et rongé par la peur de l’inconnu.
Heureusement, cette aversion atavique a cédé la place à une meilleure connaissance des rapaces en général et de leur vie secrète et passionnante.
Seul son cri, un « houhou » sonore suivi d’un long hululement tremblé qui perce le silence des nuits, pourrait encore exciter l’imagination infantile du spectateur moyen d’un feuilleton policier. Surtout quand il s’accompagne, sur fond musical approprié, du crissement des feuilles mortes ou du gravier du sentier foulés par un inconnu qui se dirige vers sa victime innocente et atterrée …
Elle résiste mieux à l’hiver que la chevêche d’Athéna et elle s’adapte bien pour nicher et pour se nourrir.
Rareté
La Chouette hulotte apparaît comme étant, en France, le rapace nocturne le mieux représenté tant par sa distribution, que par ses effectifs : en 1990, la population atteint entre 100 000 et 150 000 couples en ce qui concerne la sous espèce Strix aluco aluco.