Edible dormouse : Jusqu’à nos jours, dans certaines contrées d’Europe (Croatie, Slovénie etc.), le loir a été un gibier consommé en goulasch, frit ou grillé. La composition en eau, graisses, protéines et cendres de la viande de loir est comparable à celles du lapin de garenne et du lièvre, mais les viandes du lapin et du lièvre sont plus riches en graisses que celle du loir qui peut être considérée comme diététique avec un faible pourcentage de graisses (2,83 % en moyenne) et une grande quantité de protéines (21 % en moyenne).
Petit rongeur à la queue touffue et à l’allure d’écureuil, célèbre pour son sommeil hivernal.
Longueur
De 13 à 19 cm.
Queue
De 11 à 15 cm.
Hauteur
Poids
De 70 à 80 g.
Coloris
Capacités physiologiques
Remarques
Espèces semblables
Le séquençage du génome du loir fait apparaître une proche parenté avec le cochon d’Inde, mais l’appartenance à un embranchement différent de celui des rats et souris.
Le loir gris met bas dans un nid de brindilles et de feuilles tapissé de poils et de plumes.
Portées
Nourrissage
Ouverture des yeux
Sevrage
Émancipation
Prédateurs
Si un prédateur l’attrape par la queue, celle-ci se déchire et le fourreau de poils est abandonné, puis les vertèbres caudales se dessècheront et tomberont.
Les Romains considéraient les loirs comme un mets raffiné qu’ils gardaient dans des enclos spécialement conçus nommés gliaria. Ces animaux étaient nourris à base de fruits secs, jusqu’au moment de leur consommation qui se faisait en automne, période où l’accumulation de réserves pour l’hibernation atteint son maximum.
Les Romains les mangeaient rôtis et enduits de miel.
Varron, Marcus Terentius Varro, (de 116 à 27 avant JC), bibliothécaire de César, indique la façon de les élever :
Glirarium autem dissimili ratione habetur, quod non aqua, sed maceria locus saepitur ; tota levi lapide aut tectorio intrinsecus incrustatur, ne ex ea erepere possit. In eo arbusculas esse oportet, quae ferant glandem. Quae cum fructum non ferunt, intra maceriem iacere oportet glandem et castaneam, unde saturi fiant. Facere iis cavos oportet laxiores, ubi pullos parere possint ; aquam esse tenuem, quod ea non utuntur multum et aridum locum quaerunt. Hae saginantur in doliis, quae etiam in villis habent multi, quae figuli faciunt multo aliter atque alia, quod in lateribus eorum semitas faciunt et cavum, ubi cibum constituant. In hoc dolium addunt glandem aut nuces iuglandes aut castaneam. Quibus in tenebris cum operculum impositum est in doleis, fiunt pingues.
Le parc des loirs au lieu d’être entouré d’eau, doit être clos de murs bâtis en pierre de taille, ou revêtus d’un ciment uni, pour qu’ils ne puissent s’échapper. Il doit contenir de petits chênes qui portent du gland, sinon il faut jeter dans leur enclos des glands et des châtaignes pour nourrir les loirs. Il faut leur creuser de petites fosses où ils puissent mettre bas leurs petits. Ils aiment les lieux secs et boivent peu. On les engraisse aussi dans de grands vases de terre que les potiers fabriquent exprès, avec des sentiers sur les côtés du vase, et une cavité séparée pour contenir leur nourriture. On met dans ces vases du gland, des noix, des châtaignes ; et, privés de lumière, avec de la nourriture à foison, ils engraissent promptement. Beaucoup de personnes ont dans leurs villas ces espèces de murs pour les loirs.
Varro : De Re Rustica Liber III, XV, 1-2
Ces grands vases de terre dont parle Varron sont des « glirarium-a », espèces d’urnes de terre cuite dotées d’un couvercle, et forées de petits trous régulièrement espacés et munies à l’intérieur d’une corniche courant en spirale autour de la paroi et leur servant de promenoir. On y plaçait un jeune loir que l’on engraissait puis que l’on tuait quand son corps emplissait le pot qui était alors brisé.
Apicius, Apicius Marcus Gavius, (25 environ avant JC - 37 environ après JC), grand gastronome romain, donne la manière de les cuire et de les assaisonner :
Glires : isicio porcino, item pulpis ex omni membro glirium trito, cum pipere, nucleis, lasere, liquamine farcies glires, et sutos in tegula positos mittes in furnum aut farsos in clibano coques.
Loir : farci de viande de porc et de petits morceaux de viande de loir, assaisonné de poivre, de noix, de laser et de bouillon. Mets-le au four dans une tuile de terre ou fais-le bouillir dans un pot.
Apicius : De Re Coquinaria
Recette de loir farci
2 loirs par personne.
500 g de farce (faite de chair à saucisse, 100 g de panure et la garniture de viande de loir).
50 g de noix émincées.
80 g de laser (ou 8 gousses d’ail).
50 ml de bouillon (ou ½ cube de bouillon de volaille bouilli dans 50 ml d’eau).
De l’huile d’olive pour faire frire.
Du poivre et du sel pour relever.
Vider et peler le loir.
Découper finement toute chute de viande de loir.
Ajouter les chutes de viande à la farce.
Par ailleurs, ajouter les noix, le laser (ou les gousses d’ail) et le poivre dans un mortier et utiliser un pilon pour produire une pâte lisse.
Ajouter cette pâte à la farce et mélanger soigneusement.
Verser un peu de bouillon et d’huile d’olive sur la farce assaisonnée et bien mélanger.
Utiliser cette farce pour farcir le loir.
Le loir peut être préparé soit en le rôtissant au four (180 °C pendant 20 à 25 minutes), soit en le faisant bouillir dans le bouillon pendant 30 à 40 minutes.
Pline l’Ancien, Caius Plinius Secundus, (Novum Comum (Côme), 23 après JC - Stabia (Stabies), 79 après JC), écrivain et naturaliste romain écrit :
223 … saurices et ipsos hieme condi auctor est Nigidius, sicut glires, quos censoriae leges princepsque M. Scaurus in consulatu non alio modo cenis ademere quam conchylia aut ex alio orbe convectas aves.
223 … d’après Nigidius, les souris hivernent comme les loirs, que les lois des censeurs, et M. Scaurus, prince du sénat, pendant son consulat, ont défendu de servir sur les tables à l’égal des coquillages et des oiseaux apportés d’un autre monde.
224 semiferum et ipsum animal, cui vivaria in doliis idem qui apris instituit. qua in re notatum, non congregare se nisi populares eiusdem silvae et, si misceantur alienigenae amne vel monte discreti, interire dimicando. genitores suos fessos senecta alunt insigni pietate. senium finitur hiberna quiete – conditi enim et hi cubant –, rursus aestate iuvenescunt. similis et nitelis quies est hieme.
224 Le loir est aussi un animal à demi sauvage, pour lequel l’inventeur des parcs de sangliers imagina de former des garennes dans des tonneaux. À ce sujet on a remarqué qu’on n’y peut réunir que des loirs originaires d’une même forêt, et que si on introduit parmi eux des étrangers, ne le fussent-ils que par une rivière ou une montagne, ils se battent et s’exterminent. Ils nourrissent avec une piété singulière leurs parents accablés par la vieillesse ; le terme de cette vieillesse est celui de leur hivernage: en effet, ces animaux se tiennent renfermés pendant cette saison ; à l’été ils redeviennent jeunes par un repos auquel est sujet aussi le lérot …
225 Mirum rerum naturam non solum alia aliis dedisse terris animalia, sed in eodem quoque situ quaedam aliquis locis negasse. in Mesia silva Italiae non nisi in parte reperiuntur hi glires.
225 Il est singulier que la nature non seulement ait donné des animaux différents aux différentes contrées, mais encore ait refusé dans la même contrée certaines espèces à certaines localités. En Italie, la forêt Moesie ne renferme des loirs que dans une partie.
Plinius : Historia Naturalis - Liber VIII - lxxxii.223-224 - lxxxiii.225
Le Sénat Romain aurait banni la consommation de loir en 115 avant JC.