La martre des pins est un mammifère carnassier de la famille des « Mustelidae » vivant sur les arbres ; bon grimpeur, la martre peut sauter d’arbre en arbre pour chasser sa principale proie l’écureuil ; elle se nourrit aussi d’autres petits rongeurs, d’oiseaux et de leurs œufs et encore des fruits.
Morphologie
Les martres sont des animaux longs et gracieux, aux pattes courtes et aux doigts armés de griffes pointues.
La martre a une taille comparable à celle d’un chat domestique soit environ 80 cm, dont 25 cm pour la queue, mais elle a un aspect plus mince. Elle a une silhouette allongée et fusiforme, une agilité exceptionnelle.
Sa grande queue touffue deux fois moins longue que le corps et possède des plantes de pieds très velues.
Sa fourrure brun-chocolat est abondante, souple et soyeuse. Sa truffe est noire. Sa bavette est orangée et elle n’occupe que la gorge.
La taille des mâles est en moyenne plus élevée que celle des femelles.
38 dents.
Longueur
Mâle : de 400 à 530 mm.
femelle : de 370 à 450 mm.
Queue
Mâle : de 260 à 270 mm.
femelle : de 180 à 240 mm.
Hauteur
De 130 à 160 mm.
Poids
Mâle : de 1 200 à 2 500 g.
femelle : de 800 à 1 400 g.
Coloris
La martre a un pelage soyeux et brun avec une bavette jaunâtre sur la gorge se prolongeant entre les pattes antérieures.
La bordure et l’intérieur des oreilles, qui présentent une forme arrondie, sont de coloration plus pâle (brun clair à blanchâtre) que le pelage.
Poils sous les pattes.
Capacités physiologiques
Ce mustélidé, très adapté à la vie arboricole qui grimpe, court et saute, possède une vaste zone de déplacement.
La martre se déplace avec une grande agilité dans les cimes des grands arbres. La martre grimpe aux arbres avec une aisance extraordinaire, en redescend la tête la première et saute de branche en branche en se servant de sa queue comme d’un parachute.
Remarques
Espèces semblables
La martre appartient à la même famille que les blaireaux et les belettes.
Elle diffère de la plupart des autres mustélidés par ses pattes assez longues.
La martre est très semblable à la fouine. Elle s’en distingue par une bavette jaune qui est blanche chez la fouine. Cette bavette est divisée, au niveau des pattes antérieures en deux parties chez la fouine alors qu’elle n’est pas divisée et se prolonge beaucoup moins chez la martre. Sa taille est d’environ 75 cm.
Elle diffère de la fouine par sa bavette plus jaunâtre et plus courte. Chez la fouine, la bavette se divise en deux et descend souvent sur les pattes avant. Ses oreilles sont également plus longues et plus larges, la couleur du museau noir est rose chair chez la fouine.
Si la martre ressemble à la fouine, les deux espèces fréquentent des habitats totalement distincts. La martre est strictement forestière et ne s’approche guère des maisons. La fouine, par contre, est inféodée aux habitats rocheux (rupicoles) et fréquente volontiers les abords des habitations urbaines. Le comportement rupicole de la fouine serait d’ailleurs induit par la compétition avec la martre. Ainsi, on observe dans certaines régions, qu’en l’absence de la martre, la fouine peut aussi occuper des habitats forestiers.
La Martre comme la Fouine représente l’archétype des mustélidés.
Empreintes à peine plus grandes que celles de la fouine, mais la plante des pattes très velue les rend souvent beaucoup moins nettes, sauf sur un substrat très fin (argile), où les poils apparaissent distinctement entre les pelotes et sur tout le tour.
La martre a un pied composé de 5 griffes et 5 pelotes digitales. Les pelotes plantaires ne marquent pas toujours.
La martre présente des mœurs crépusculaires et nocturnes, mais il n’est pas rare de la rencontrer en plein jour tout particulièrement à l’époque de l’élevage des jeunes.
La martre est un animal solitaire, mais dont le comportement territorial est peu marqué. Mâles et femelles occupent des territoires proches. Très souvent, les domaines vitaux se chevauchent partiellement ou complètement. La martre a des mœurs sont presque exclusivement crépusculaires et nocturnes, mais en été, elle est active aussi le jour (contrairement à la fouine). En général, seuls les jeunes et leur mère se déplacent dans la journée (entre juin et septembre). En hiver, elle est rarement active de jour. Pour chasser la nuit elle parcourt de 300 mètres à 28 km. Les sujets nomades franchissent 18 à 25 km et même plus de 30 km en une seule nuit.
Excellente grimpeuse, la martre parvient à grimper rapidement jusqu’à la cime des arbres en progressant de branche en branche de façon saccadée comme l’écureuil roux, en enserrant le tronc ou les branches, grâce à des griffes qui lui assurent une bonne prise, qu’elle ait la tête vers le haut ou le bas. Elle est aussi agile et rapide que l’écureuil dont elle est prédateur. En Sibérie elle les suivrait même dans les régions où ils migrent. Elle se déplace aussi beaucoup à terre quand elle chasse. Quand elle a capturé une grosse proie, elle la hisse dans un arbre pour la dévorer sans subir la concurrence des autres carnassiers.
La femelle atteint la maturité sexuelle de 15 à 18 mois, le mâle de 24 à 27 mois.
Parade nuptiale
La martre est un généralement silencieuse, mais elle émet des cris perçants pendant le rut et grogne au cours des poursuites qui précèdent la copulation. Une femelle peut s’accoupler avec plusieurs mâles.
Accouplement
Sa reproduction commence en été (juillet, août), époque de la fécondation, mais comme chez la fouine, le développement des embryons ne commence qu’au mois de janvier, et les petits ne naissent qu’en avril en raison de la lenteur du processus de la gestation.
Gestation
La durée de la gestation varie de 28 à 30 jours à environ 63 jours selon les auteurs. Débute en janvier.
Mise bas
Les trois à six jeunes naissent au mois d’avril (mars à mai).
La mise bas a lieu dans les trous d’arbres situés à bonne hauteur du sol, une cavité de rocher, un vieux nid d’écureuil ou de rapace.
Portées
Portées de 3 ou 4 généralement, parfois même de 7.
Nourrissage
Les jeunes sont élevés uniquement par la femelle.
Ouverture des yeux
À la naissance, les jeunes sont aveugles et recouverts d’un pelage clair peu fourni gris-blanc, qui devient gris-brun à 3 semaines. Ils ouvrent les yeux à 5 semaines.
Sevrage
À 8 ou 10 semaines les jeunes sont sevrés et ils apprennent à grimper prudemment aux arbres et à se déplacer au sol.
Les jeunes atteignent la taille adulte vers 3 mois.
Émancipation
À six mois ils s’émancipent et prennent la coloration et la taille des adultes.
Les petits grandissent dans des touffes d’herbes entre les rochers, dans des creux d’arbres ou encore dans des nids d’écureuils ou de corbeaux.
Dans la nature la martre peut vivre 10 à 12 ans, mais en fait la longévité moyenne serait de 3 à 4 ans. En captivité elle peut atteindre l’âge de 17 à 18 ans au maximum.
Les causes de mortalité sont nombreuses : chasse, piégeage, empoisonnement (en Irlande la population de Martres a été décimée), trafic routier, prédation par l’aigle royal et peut-être par le glouton.
La martre a un régime alimentaire très varié. Elle est carnivore, insectivore et frugivore. En hiver, les cadavres forment 30 à 4 % de l’alimentation. La martre consomme environ 150 gr de nourriture par jour, soit 2 % de son poids corporel.
Le régime alimentaire de la martre est constitué de trois grandes catégories dont l’importance varie suivant la saison :
Les petits mammifères sont constant dans sa nourriture. Il s’agit surtout de petits rongeurs (plus de 80 % des mammifères consommés), essentiellement des Campagnols agrestes (Microtus agrestis), de Mulots (Apodemus sp.), de campagnols roussâtres (Clethrionomys glareolus) et de Musaraignes (Neomys sp., Sorex sp.), lérots, loirs, muscardins. Elles en mangent surtout en hiver et au printemps, mais le pourcentage de rongeurs dans son alimentation dépend de la densité de population de ces petits mammifères. Le reste de petits mammifères se compose en quantité plus modeste d’écureuils, de lapins, voire de chauves-souris. Le régime des martres comprend également de grands mammifères (chevreuil, renard) consommés à l’état de charognes.
La prédation exercée sur l’écureuil ne peut le faire disparaître. Au contraire, elle assure la bonne santé de l’espèce. La martre élimine principalement des animaux affaiblis pour diverses raisons (maladies, accidents). Elle joue donc un précieux rôle sanitaire en prévenant les épizooties. Lorsque la destruction de martres devint très importante, au milieu du XXe siècle, une épidémie se propagea et réduisit considérablement les populations d’écureuils. En outre, ce petit animal fut longtemps tiré au fusil car il était considéré comme indésirable par certains forestiers-chasseurs.
D’avril à septembre, elle peut se nourrir de batraciens (de 10 à 2 % du régime). Du début de l’été à la fin de l’automne, la martre consomme des baies et des fruits (jusqu’à 50 à 7 % du poids de la nourriture). Localement, en Suisse et en Irlande, elle peut être presque entièrement frugivore durant 6 à 7 mois de l’année. En été, la martre mange beaucoup de coléoptères (scarabées et carabes). En août et septembre, les nids de bourdons peuvent représenter plus de 3 % du régime.
Les oiseaux (pigeons ramiers, passereaux … et en particulier, des faisans d’élevage lâchés dans la nature) et leurs œufs constituent une nourriture importante en fin d’hiver et au printemps, d’autant plus importante que les rongeurs forestiers sont rares. Leurs présences dans le régime de la martre est surtout fonction de l’abondance des Campagnols. S’il sont nombreux, la consommation d’oiseaux est plus faible. On retrouve de grandes espèces telles que les pigeons ramiers, et de nombreux passereaux. À l’inverse de la fouine, la martre ne commet strictement aucun dégât dans les élevages domestiques, de par son habitat strictement forestier.
D’avril à septembre, les passereaux forment jusqu’à 3 % du régime (merle, grive, pinson, troglodyte, mésange, etc.). Les pigeons et les pics sont chassés toute l’année. Elle s’attaque aussi aux faisans d’élevage lâchés dans la nature par les chasseurs.
Les fruits représentent la quasi totalité des végétaux ingérés par la martre. Ils sont souvent consommés durant la période estivale et automnale, ils peuvent alors représenter plus de 7 % des régimes analysés.
Autre nourriture : on retrouve notamment dans cette catégorie des insectes (coléoptères et hyménoptères prédominent), des mollusques, vers de terre et des batraciens.
En conclusion, la martre est avant tout une opportuniste qui s’adapte à l’abondance de ses proies. Ainsi, elle peut aussi se nourrir d’insectes (coléoptères, hyménoptères …) de mollusques, de vers de terre ou de batraciens.
La martre peut déplacer sur une distance plus ou moins grande les proies qu’elle a capturées. On a retrouvé dans les nids de martres des plumes, ossements et autres restes de proies qui indiquent que la martre emporte et consomme aussi de la nourriture dans les arbres. Ces proies peuvent être assez volumineuses. Ce transport n’est pas systématique. Souvent le mustélidé consomme sa nourriture sur place. Quand aux caches temporaires de proies en dehors du nid, elles semblent peu fréquentes.
La consommation de rongeurs peut être assez importante. Ceci peut avoir un impact sur les populations de proies, suivant les densités de celles-ci et ce d’autant plus, que vient s’y ajouter les prélèvements par les autres prédateurs. Ces actions combinées limitent les populations de micromammifères, au moins dans une certaine mesure. La martre a un impact pratiquement nul sur les espèces chassables. Elle pourrait avoir une action sur les populations d’oiseaux par la destruction de leurs œufs. Les cas de prédation dans les poulaillers et autres petits élevages sont rares, la martre évitant généralement les habitations.
La Martre des pins habite dans les milieux forestiers avec une préférence pour les résineux.
Elles vivent dans les creux des arbres quand elles ne sont pas à la recherche des rongeurs, des oiseaux, des écureuils, des lapins et des œufs dont elles se nourrissent.
L’habitat distingue la martre de la fouine. En effet, la martre est strictement forestière. La fouine est par contre inféodée aux milieux rocheux et à la proximité des habitations urbaines. Le comportement rupicole de la fouine serait dû à la compétition avec la martre, en effet lorsque celle-ci est absente, la fouine occupe les habitats habituellement fréquentés par la martre.
Animal essentiellement forestier, la martre est présente dans les espaces boisés de superficie importante qui présentent une grande homogénéité d’espèce (forêts de résineux, de feuillus ou mixtes). Elle évite souvent les clairières dans la journée et généralement se tient à l’écart des habitations, mais s’installe parfois dans un grenier pour élever ses petits. Dans les Alpes et les Pyrénées, on la trouve jusqu’à 2 000 mètres sans toutefois dépasser la limite des arbres.
La martre s’abrite généralement dans des cavités d’arbres situées en hauteur, ainsi que dans les abris d’oiseaux de proie, les nids de Pic noir, les vieux nids d’écureuils ou les grands nichoirs (chouette). Lorsqu’elle ne trouve pas ces abris arboricoles, elle se dissimule alors dans des crevasses de rochers, des tas de brindilles. Elle s’installe parfois dans un terrier de Blaireau (occupé ou non).
Territoire
De 100 à 1000 ha.
La densité des populations est généralement d’un individu pour 1 km² dans les peuplements âgés et jusqu’à un pour 10 km² dans les peuplement jeunes. Par radiopistage, les résultats sont de 900 à 1000 ha pour les mâles et de 250 à 450 ha pour les femelles.
Divers facteurs internes et externes sont responsables des changements de densité des populations. La ressource alimentaire est le principal facteur de régulation pour le genre Martes (KING, 1983). Elle a, à court terme, une influence directe sur le nombre d’individus par l’augmentation de la compétition « intra » et « inter » spécifique mais elle a également une action à long terme en diminuant le nombre de femelles fertiles, en effet, celles ci ayant un poids inférieur à celui des mâles, subissent une plus forte mortalité en période de disette, ce qui diminue la capacité de reproduction de la population. En période de pénurie, on constate donc un déséquilibre entre les sexes. Ce qui s’observe également en période d’abondance mais alors, à l’inverse, on observe un surplus de femelles.
Les densités de populations ne sont pas plantureuses : en moyenne, 1 individu par km² dans les peuplements forestiers âgés et à peine un pour 10 km² dans les peuplements jeunes. Des études par radio-pistage le confirment et ont montré que les territoires occupés différaient aussi selon le sexe : de 900 à 1 000 ha pour les mâles et de 250 à 450 ha pour les femelles.
Mais ces chiffres varient aussi au cours du temps, les densités de populations étant fonction des ressources alimentaires. Ainsi, durant une période de disette, la compétition pour la nourriture augmente ce qui a une influence directe sur le nombre d’individus qui arrivent à survivre. Plus surprenant, la compétition a également un impact à long terme sur le nombre de femelles fertiles. Leur poids étant inférieur à celui des mâles, elles subissent en effet une plus forte mortalité ce qui diminue d’autant la capacité de reproduction de la population. En période de pénurie alimentaire, on constate donc aussi un déséquilibre entre les sexes.
Gîte
La martre occupe deux types de gîtes qu’elle ne fréquente jamais bien longtemps : l’un dans les arbres, l’autre au niveau du sol. Leur localisation est fonction de la saison et du climat. Durant la saison chaude, les gîtes dans les arbres sont préférés. Ce peut être une cavité dans un tronc, un amas de lierre, un nid d’oiseau abandonné, un nid d’écureuil, une aire de rapace, un arbre creux, voire un nichoir à chouette.
En hiver, dans les régions où la neige est présente, les martres gîtent au sol dans les terriers, sous de petits arbres ou sous la neige ce qui facilite l’accès à la nourriture.
Les abris sont dispersés dans son domaine vital, une demi-douzaine sont fréquentés régulièrement : ils ont une action de protection contre les intempéries et les prédateurs et peuvent servir de garde-manger. Beaucoup d’autres sont visités une seule fois.
La martre ne construit pas elle-même ses gîtes, mais profite de divers refuges naturels, ou de nids édifiés par d’autre espèces animales. Elle peut pourtant agrandir et améliorer les accès et l’espace habitable de ces abris par creusage et déblaiement. Ce travail a l’avantage de lui fournir parfois une litière isolante de copeaux, brindilles, feuilles ou mousses. En hiver, il lui arrive de creuser des tunnels sous la neige pour atteindre des cavités souterraines.
La martre d’Europe, Martes martes, se rencontre … partout en Europe : au nord jusqu’à la limite des zones forestières, et au sud sur les pourtours de la Méditerranée. Elle est également présente dans les îles britanniques, en Russie de l’Ouest et dans une grande partie de l’Asie. En Belgique, la martre, également appelée « marte », est essentiellement confinée au sud du sillon Sambre-et-Meuse. C’est que l’espèce ne réside qu’au sein de grands massifs boisés pas trop morcelés : Ardenne, Lorraine, Fagne, Famenne. Elle est par contre d’une extrême rareté en Flandre où des individus sont régulièrement observés dans les pinèdes du nord de la Campine.
La martre n’hiberne pas car le pelage épais de sa plante des pattes lui permet de se déplacer rapidement sans s’enfoncer dans une neige peu compacte. Dans les régions froides, elle est diurne en hiver et passe la nuit dans un abri pour se protéger des températures inférieures à - 30 °C. Les abris sont dispersés dans son domaine vital ; une demi-douzaine sont fréquentés régulièrement et beaucoup d’autres le sont une seule fois ou irrégulièrement.
Grand tétras et tétras lyre, volailles, lapins, ruchers.
Menaces
La martre est aussi chassée pour sa fourrure d’hiver tout comme sa cousine encore plus recherchée, la zibeline. Les martres et les zibelines, mais aussi les visons, les hermines, les gloutons, les belettes et, auparavant, les loutres, fournissent la matière première des fourreurs.
Rareté
La martre est un animal qui se rencontre dans toutes les régions où les massifs forestiers demeurent, mais elle semble affectionner particulièrement les formations de conifères.
Protection
Le classement dans les nuisibles
La martre a été classée comme nuisible par arrêté ministériel du 6 novembre 2002.
La martre est susceptible d’être classée parmi les espèces nuisibles selon les départements. Elle peut donc être chassable et piégeable, car elle est accusée par les chasseurs d’être responsable d’une prédation insupportable. Pourtant la prédation sur les oiseaux sauvages est marginale et elle ne peut être rendue responsable de la raréfaction du tétras lyre ou de la gélinotte dans les régions de montagne. Rappelons que la chasse du Tétras est autorisée (coq maillé). Les accusations portées par les chasseurs ne sont étayées par aucun travail scientifique, et la documentation existante les contredit.
La prédation exercée sur l’écureuil ne met pas en danger sa survie. Bien au contraire, elle assure la bonne santé de l’espèce, car la martre élimine principalement des animaux affaiblis pour diverses raisons (maladies, accidents). Elle joue donc un précieux rôle sanitaire en prévenant les épizooties. Lorsque la destruction de martres devint très importante, au milieu du XXe siècle, une épidémie se propagea et réduisit considérablement les populations d’écureuils. En outre, ce petit animal fut longtemps tiré au fusil car il était considéré comme indésirable par certains forestiers-chasseurs.
La martre joue un rôle important dans les écosystèmes forestiers : les études consacrées à son régime alimentaire démontrent de façon évidente son influence sur les populations de rongeurs. Lorsqu’ils sont trop nombreux, ils peuvent occasionner d’importants dégâts aux arbres (écorçage et cisaillement des bourgeons). Ce mustélidé complète l’action des rapaces pour limiter les petits rongeurs et empêcher leurs pullulations. Enfin, étant donné qu’elle évite la proximité des habitations, elle s’en prend que très rarement aux poulaillers et autres petits élevages. De plus, la martre semble jouer un rôle important dans les écosystèmes forestiers, souvent comme maillon terminal des chaînes alimentaires.
Les campagnes, souvent incontrôlées, d’empoisonnement et de chasse pour sa fourrure ou sa naturalisation, de même que la dégradation du milieu par l’exploitation forestière sont les principaux facteurs de régression de l’espèce. Ces activités peuvent provoquer des situations alarmantes, voire sa disparition pure et simple de certaines régions car elles sont très sensibles aux prélèvements extérieurs.
Après les destructions directes, l’autre facteur néfaste est la fragmentation des habitats.
Les dérangements dus au développement du tourisme, des aires de repos et des villages de vacances en forêt affectent aussi les martres (Libois, 1983).
La martre ne s’approchant pas des habitations humaines, les captures de volailles domestiques ne peuvent être qu’exceptionnelles et ne figurent d’ailleurs pas dans l’énumération des proies établies lors des travaux de recherche scientifique.
Le seul problème qui peut se poser est directement lié aux lâchers d’animaux d’élevage pour les besoins d’une chasse artificielle. Il est bien évident qu’un prédateur cherche à rétablir un équilibre naturel rompu par l’arrivée anormalement massive de faisans d’élevage introduits pour alimenter les chasses communales ou commerciales en « gibier de tir ». Ces nouveaux venus sont en surnombre et n’ont de surcroît aucune capacité d’adaptation au milieu. Le prédateur, comme c’est son rôle, les élimine. Il ne fait qu’appliquer la loi du moindre effort que tout être vivant fait sienne.
« Du fait de cette même loi du moindre effort, il est certain que le gibier de repeuplement constitue souvent une proie facile et particulièrement attrayante, d’autant qu’il est habituellement lâché à une époque où les prédateurs sont en quête de ressources supplémentaires pour l’élevage de leurs jeunes. »