L’écureuil est un sympathique habitant de nos forêts tempérées. Il habite indifféremment les forêts de feuillus ou celles de conifères.
Morphologie
Particularités : longue queue en panache. En hiver, les oreilles sont terminées par des « pinceaux » formés de longs poils. La couleur du pelage est variable selon la couleur du milieu ambiant et les conditions climatiques. Des jeunes roux et noirs peuvent se rencontrer dans la même nichée.
Doté d’une longue queue en panache qui lui sert de gouvernail et de parachute dans ses acrobaties aériennes, il fait preuve d’une agilité exceptionnelle. Il est muni de griffes puissantes est acérées qui lui permettent de s’agripper aux écorces des arbres les plus lisses.
Pour échapper à son pire ennemi, la martre, il est capable d’exploits comme celui qui consiste à sauter d’un arbre à un autre même si ceux-ci sont éloignés de plusieurs mètres. En forêt, c’est le roi incontestable de la voltige.
Courtes, presque globuleuses, souvent légèrement aplaties à l’une des extrémités et pointues à l’autre. Surtout repérables l’hiver, sur la neige. L’été, se composent de petits débris végétaux et de fragments d’insectes visibles en surface.
Patte antérieure: quatre longs doigts, fins et pourvus de griffes. Marque bien nette. Longueur: 4 cm, largeur: 2 cm. Patte postérieure: cinq doigts munis de griffes ; les trois médians, longs et fins, laissent une trace bien nette. les doigts externes et internes, beaucoup plus courts, apparaissent moins nettement. Longueur: 5 cm, largeur: 2,5 à 3,5 cm.
Déplacement par bonds : empreintes regroupées par 4 les pattes postérieures légèrement tournées vers l’extérieur, s’imprimant en avant des pattes antérieures parallèles et rapprochées entre elles.
L’écureuil constitue un cas exceptionnel parmi les mammifères de nos régions en ce sens qu’il est totalement diurnes. Le jour, il passe la plupart du temps à se nourrir, à se toiletter, à faire des réserves, à pendre des bains de soleil, à construire des nids ou simplement à se déplacer de cime en cime. Il est perpétuellement sur le qui-vive. La présence d’un danger (une marte, un autour par exemple) le fait s’immobiliser ou s’enfuir dans les arbres après avoir donné l’alarme. En été, il est surtout actif le matin et en fin de journée. En hiver, contrairement à la croyance populaire, l’écureuil n’hiberne pas mais diminue son activité (environ 4 à 5 heures, le matin) et peut rester inactif plusieurs jours dans son nid si le temps est trop mauvais. L’écureuil vit seul sauf pendant la période de reproduction. Celle-ci débute vers la mi-janvier. Elle peut être retardée jusqu’en février ou mars si la nourriture est insuffisante ou si les conditions météorologiques sont trop mauvaises. Les mâles peuvent alors parcourir des distances considérables pour s’accoupler. Une seconde saison d’accouplement prend place en mai. Les juvéniles se dispersent à l’automne. D’année en année, les populations d’écureuils sont extrêmement fluctuantes.
Le niveau des effectifs d’une année dépend à la fois du succès de la reproduction de la saison précédente et du taux de survie hivernale. Le premier facteur est contrôlé par l’abondance de la nourriture disponible et le second par les conditions météorologiques de l’hiver, étant entendu que des animaux bien nourris en automne sont mieux armés que d’autres pour affronter les rigueurs d’un hiver.
Sociabilité
Les écureuils possèdent des domaines vitaux qui se recoupent. Leur surface peut varier en fonction de la période du cycle de reproduction et des ressources alimentaires disponibles, mais en moyenne ceux des mâles sont plus étendus (4 ha en forêts de conifères ; 9 ha en feuillus) que ceux de femelles (3,4 ha en forêt résineuse, 8 ha en forêt feuillue). En outre, ils se recouvrent davantage. Bien que l’écureuil soit un animal solitaire, chaque individus peut communiquer avec ses congénères à l’aide d’une multitude de signaux: visuels (mouvements de la queue, posture), olfactifs (dépôts d’urine, sécrétions), tactiles et vocaux (cris, grognements, …). Il existe une hiérarchie au sein des populations, les adultes dominant les juvéniles et les subadultes ; les mâles dominant les femelles.
Le régime alimentaire de l’écureuil consiste principalement en matières végétales. Il varie très fort avec les saisons. Au printemps, l’écureuil consomme surtout des pousses et des bourgeons mais aussi des fleurs, des insectes, des limaces, des œufs, des oisillons. Les baies et les fruits deviennent ses mets de prédilections en été. À l’automne, ses menus se composent essentiellement de graines de conifères (pins ou épicéas), de noix, de noisettes, de faines, de glands, de champignons. À cette époque, il se constitue des réserves de nourriture en prévision de l’hiver. Noisettes et autres graines sont enfouies dans le sol, dans les trous d’arbre, parfois dans des nids d’oiseaux abandonnés. Quand la nourriture se fait rare ou tout simplement par goût pour la sève, l’écureuil s’attaque à l’écorce des arbres. Il peut ainsi causer des dégâts plus ou moins importants aux plantations. En, contrepartie, l’écureuil ne retrouve pas toujours ses cachettes à provisions. Il participe de cette façon à la dispersion des graines dans les forêts tempérées. Les ressources alimentaires peuvent affecter fortement la taille des populations d’une année à l’autre. Les densités alimentaires peuvent affecter fortement la taille des populations d’une année à l’autre. Les densités augmentent les années où la récolte de graines (cônes) est importante. Les arbres étant, en général, moins productifs après une période d’abondance, le nombre d’écureuils diminue alors considérablement (faible reproduction).
Écorçage des troncs : l’écureuil arrache l’écorce en bandes plus ou moins longues qui tombent à terre et s’entassent au pied de l’arbre. Traces de dents visibles sur la portion de l’anneau de croissance restée sur le bois.
Ébourgeonnage : l’écureuil coupe des rameaux de conifères, ouvre les bourgeons floraux qu’ils portent et les vident de leur contenu. Les bourgeons terminaux ne sont quasiment jamais attaqués. Les rameaux sectionnés recouvrent le sol, au pied de l’arbre.
Cônes de résineux épluchés : écailles arrachées et axes des cônes s’amassent en petits tas au pied de l’arbre. Partie basale des axes taillées en pointe plus ou moins longue. Un plumet d’écailles subsiste à l’extrémité supérieure.
Traces de dents : sur les noisettes : morceau de la coque brisée à l’extrémité inférieure du fruit. Débris éparpillés sous la cépée. Sur les champignons : marque des grandes incisives de 3 à 5 cm de longueur.
L’écureuil roux est l’hôte de nos bois et de nos forêts. Il manifeste une préférence pour les forêts de conifères mais se rencontre aussi dans les forêts mixtes ou feuillues ainsi que dans les grosses haies, les parcs et les vergers. Il mène une vie essentiellement arboricole mais est également très à l’aise au sol. Toutefois, il ne s’aventure que pour y rechercher sa nourriture. En maints endroits, il a appris à faire confiance à l’homme. C’est ainsi qu’il et parfois devenu très familier dans les parcs et les grands jardins, jusqu’au cœur même des villes.
Gîte
Nids sphériques, de 20 à 50 cm de diamètre, construits à la cime des arbres, près du tronc ou dans une enfourchure de branches. Faits de branchettes, d’herbes, de mousses, recouverts de feuilles. Peuvent parfois se confondre avec un nid d’oiseau. S’en distingue par leur ouverture en bas ou sur le côté (peu visible). L’écureuil construit généralement plusieurs nids : un nid principal où naissent les jeunes et plusieurs nids secondaires. Parfois, il se contente d’aménager un ancien nid de corvidés (pie ou corneille) ou un creux d’arbre. Plus rarement, il colonise des terriers de lapin ou s’installe dans les greniers. Le nid offre un excellent isolement thermique à l’animal, même en plein hiver.
En Europe : l’écureuil roux se rencontre pratiquement dans toutes le régions boisées. Il est absent en Islande, dans la moitié sud-ouest de la Péninsule Ibérique, dans les îles de la Méditerranée et de l’Atlantique à l’exception de celle d’Oléron. Il a pratiquement disparu d’Angleterre et du Pays de Galles depuis qu’on y a introduit l’écureuil gris (Sciurus carolinensis), originaire d’Amérique du Nord, fin du XIXe et début du XXe siècle. L’écureuil roux est également présent en Asie septentrionale, de l’Oural jusqu’à la Corée et l’île d’Hokkaido (Japon). Une troisième espèce d’écureuil existe en Europe: l’écureuil persan (Sciurus anomalus). Elle occupe l’île grecque de Lesbos et le Caucase.
L’écureuil peut être infesté par de très nombreux parasites externes : acariens, poux, puces. Au nombre de ces dernières, on trouve deux espèces qui lui sont propres : Monopsyllus sciurorum, de loin la plus commune, et Tarsopsylla octodecimdentata, beaucoup plus rare et limitée aux régions froides. Parmi les parasites internes, on peut citer la grande douve (Fasciola hepatica), un acanthocéphale (Moniliformis moniliformis), des larves de cestodes (dont l’hydatide d’Echinoccocus granulosus) et deux nématodes intestinaux. Le rôle de l’écureuil dans les transmission de maladies humaines est négligeable bien que certains des micro-organismes dont il est l’hôte puissent être pathogènes pour l’homme (bacille de la peste par exemple). L’écureuil peut souffrir de coccidiose à Eimeria sciurorum, maladie qui, chez des individus peu nourris ou stressés, peut s’avérer mortelle.
Les prédateurs attitrés de l’écureuil sont la martre et l’autour qui s’en nourrissent principalement en hiver. Les autres rapaces et carnivores sont plutôt des prédateurs occasionnels.
Dégâts :
Les dégâts que peuvent occasionner les écureuils sont multiples : destruction de fruits et graines, même entreposés, en forêts et en vergers, destruction de fleurs, de bourgeons, de pousses et de rameaux (surtout, en hiver, ceux de conifères), écorçage (particulièrement dommageable en été, lors des périodes chaudes et sèches, et quand il touche les jeunes arbres), destruction de nids d’oiseaux. L’écorçage peut avoir des conséquences néfastes dans les plantations ; dévaluation du bois d’œuvres (cicatrices sur le tronc), accroissement de la vulnérabilité des arbres, croissance perturbée ou mort de ces derniers. toutefois, ces dégâts ne doivent pas être surestimées étant donné les faibles densités de l’espèce (moins d’un individus par ha) et l’étendus de son domaine vital. Généralement, lorsqu’il y a de réels problèmes, ceux-ci sont souvent très localisés et limités dans le temps. Habituellement, ils n’apparaissent que dans les sites où il y a surdensités en écureuils.
Protection et conservation
Maintien de la protection légale de l’espèce.
En forêt feuillue: préservation des arbres à cavités (sites de nid) et des vieux arbres semenciers.
Éviter la mise à blanc sur de trop grandes surfaces.
Maintenir des connectifs (haies, rangées d’arbres, parcelles boisées, …) entre les massifs occupés afin d’éviter l’isolement de petits noyaux de population, plus vulnérables à l’extinction.
Assurer une certaine diversité des peuplements forestiers, tant au niveau de leur âge que de leurs espèces constitutives.