| L’effraie des clochers (Tyto alba) | |
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| Règne : animaux (Animalia) | Sous-règne : métazoaires (Metazoa) | Division : triploblastiques (Bilateralia) | Sous-division : deutérostomes (Deuterostomia) | Super-embranchement : chordés (Chordata) | Embranchement : vertébrés (Vertebrata) | Sous-embranchement : vertébrés à mâchoires (Gnathostomata) | | Classe : oiseaux (Aves) | Sous-classe : néornithes (Neornithes) | Super-ordre : néognathes (Neognathae) | | Groupe : rapaces | Sous-groupe : rapaces nocturnes | Ordre : strigiformes (Strigiformes) | Sous-ordre : | Famille : tytonidés (Tytonidae) | Sous-famille : tytoninés (Tytoninae) | Genre : effraies (Tyto) | Sous-genre : | Espèce : Tyto alba [Scopoli, 1769] | Sous-espèce : | Nom commun : effraie des clochers | Nom populaire : chouette effraie, chouette effraye, dame blanche, cahouant, cahouen, couein, cat-hoin |
| | | | Schleiereule | | barn owl | | | | | | | | | | | | òliba | | | | | | kukuvija drijemavica | | slørugle | | | | lechuza comùn | | loorkakk | | | | tornipöllö | | effraie des clochers | | | | | | | | | | πεπλόγλαυκα | | gyöngybagoly | | | | turnugla | | barbagianni | | plīvurpūce | | | | | | | | | | | | tårnugle | | beutoli | | kerkuil | | płomykówka | | coruja-das-torres | | | | oбыкновенная сипуха | | | | plamienka driemavá | | pegasta sova | | tornuggla | | sova pálená | | | | Tyto alba |
| Étymologie latine | Du grec tuto = chouette, et du latin alba = blanche. |
| Étymologie française | Son nom de chouette « effraie » lui vient de son cri strident et perçant. L’aspect fantomatique de l’Effraie surprise dans un rayon de lumière, son apparition silencieuse et ses chuintements désordonnés peuvent inspirer la frayeur. Le nom d’effraie des clochers est dû au fait qu’elle niche volontiers dans les combles des clochers, les tours, les greniers, les granges et diverses autres constructions humaines. Son plumage pâle et sont vol fantomatique lui ont donné le surnom de « Dame blanche » dans nos campagnes. |
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| Généralités | C’est certainement le rapace nocturne le plus facilement identifiable. Deux sous-espèces cohabitent et peuvent même s’hybrider : | La forme blanche, Tyto alba alba, sous espèce appelée communément dame blanche, montre une répartition occidentale. Sa face, sa poitrine, son ventre et le dessous de ses ailes blancs permettent de la reconnaître au premier coup d’il lorsqu’elle vole. Le dessus gris bleu et ocre. Cette silhouette blanche sortant du clocher d’une église ou voletant au-dessus d’un cimetière lui a valu bien des problèmes de la part d’esprits crédules qui voyaient en elle ni plus ni moins qu’un fantôme. | La forme rousse, Tyto alba guttata, est plus sombre et présente plutôt en Europe Centrale et de l’Est, et dans nos contrées les plus orientales. Ventre jaune orangé, roux. Seul le disque facial en forme de cœur reste blanc. Posée, son dos et ses ailes aux couleurs mordorées et grises sont des critères suffisants pour son identification. |
| Morphologie | | L’Effraie des clochers est une chouette de taille moyenne. La femelle est généralement un peu plus lourde que le mâle. Les adultes et les jeunes sont semblables. Le corps est élancé. | La tête est assez large, sans aigrettes. Les yeux sont noirs, soulignés d’une tache de plumes brun roux. Les disques faciaux blancs sont toujours cernés de plumes plus foncées. Le motif de la face présente la forme d’un cœur très caractéristique, avec des yeux perçants regardant de face.
| | Les parties supérieures sont beige orangé et gris, le dos jusqu’au haut de la tête étant délicatement parsemé de taches bleuâtres. Le dessous du corps est parfois presque blanc souvent finement perlé de brun à la poitrine et sur les flancs. Les ailes sont assez longues et étroites ; chez l’oiseau posé leur extrémité dépasse la queue d’environ 3 cm. | Le dessous des ailes est blanc. La queue est courte.
| Plumage | Mâle et femelle ont la même coloration. Le dessus est roux doré. Le visage, la poitrine et le ventre blanc. En vol, la face inférieure paraît très claire. Les deux disques faciaux très nets et en forme de cœur lui donnent une physionomie caractéristique et la distinguent de tous les autres rapaces nocturnes. Les plumes qui les constituent sont blanc grisâtre, d’aspect soyeux sauf autour des yeux perçants regardant de face, assez petits et noirs. | Plumage | Oisillons : Duvet blanc, assez clairsemé sur la face inférieure ; tarses emplumés jusqu’aux doigts. Deuxième duvet blanc, teinté de gris brun dessus, jaunâtre dessous. Poids : 14-15g. Iris brun noir. Cire brun jaunâtre. Plumage juvénile : absolument semblable à celui de l’adulte dont on ne peut le distinguer. Dessus jaune orangé et gris avec de petites taches blanches et noires ; dessous blanc ou jaune roussâtre, pointillé de brun foncé. Quelques duvets blancs restent parfois accrochés aux plumes. | Bec | | Patte | Les longues pattes sont peu emplumées à la base et les doigts sont couverts de quelques plumes ayant l’aspect de poils. | Longueur | De 33 à 39 cm. | Envergure | De 85 à 93 cm. | Hauteur | 34 cm. | Poids | Femelle : de 300 à 370 g. Mâle : de 290 à 340 g. |
| Coloris | |
| Capacités physiologiques | Oiseau rapace, l’effraie des clochers a une vision hors du commun et une acuité auditive particulière qui lui permettent de chasser les campagnols et les musaraignes de jour comme de nuit. L’ouïe de l’effraie est très développée et elle parvient à localiser ses proies à leurs bruissements. Une bonne part de son cerveau est dévolue au traitement des sons qu’elle perçoit. Les oreilles sont placées asymétriquement sur le crâne. L’une est située à hauteur de front et l’autre à celles des narines. Les oreilles sont si sensibles qu’elles sont entourées de faisceaux de courtes plumes qui peuvent en protéger le délicat mécanisme en cas de bruit trop fort. Le calme régnant, ses pavillons sont écartées afin de capter les bruits infimes de ses plus petites proies. Rien qu’avec ses oreilles l’effraie peut déterminer la position du rongeur. Elle est en effet capable d’évaluer la fraction de temps écoulé à l’arrivée du même son à chaque oreille, comme l’homme mais avec une précision bien supérieure. La plupart des effraies dorment le jour et sort la nuit pour se nourrir. Malgré l’obscurité, elles se faufilent à travers les arbres. Leurs grands yeux sont plus sensibles à la lumière que les nôtres et elle voient parfaitement durant la nuit. Patiente, l’effraie des clochers est aussi capable d’immobilité sur une longue période. |
| Remarques | La chouette effraie est le seul représentant de la famille des tytonidés. |
| Espèces semblables |
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| | Description | Les empreintes de la chouette Effraie et de la Hulotte se ressemblent mais sont rares. Celles de la Hulotte ont des dimensions légèrement supérieures à celles de l’Effraie. |
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| | Description | | Soudain un cri strident et inquiétant déchire la nuit. Un fantôme tout blanc (ou presque) passe lentement à quelques mètres de hauteur et disparaît dans la nuit. C’est … la Chouette effraie. Si on peut la voir à la lumière d’un phare, on pourra la distinguer des Hiboux par l’absence de tache sombre au poignet. Quoique strictement nocturne, l’effraie des clochers est probablement le rapace nocturne que l’on a le plus de chances d’observer la nuit dans les phares de sa voiture. Fréquemment posée à l’affût sur les piquets en bord de route, elle survole également les espaces dégagés pour y repérer un campagnol ou une musaraigne. La chouette effraie chasse souvent ses proies favorites, campagnols, souris et musaraignes et de petits oiseaux, le long des routes secondaires en volant à basse altitude, ce qui, malheureusement, lui fait souvent heurter des véhicules. La chouette effraie ne commence généralement à chasser qu’en pleine obscurité, bien qu’elle puisse chasser dès le crépuscule ou juste avant le lever du jour. Elle à deux périodes d’activité : le soir, entre le début et le milieu de la nuit, et à l’aube pendant environ deux heures avant le lever du jour. Son activité est cependant fortement réduite en cas de mauvais temps la nuit car le vent et la pluie gênent considérablement la perception acoustique des proies. Elle est capable d’attraper sa proie dans une totale obscurité. En plein jour, il faut impérativement limiter ses visites dans les lieux où elle niche car l’effraie des clochers, comme tous les rapaces nocturnes, profite de la journée pour se reposer. Tout dérangement peut avoir des conséquences néfastes, surtout si elle abandonne sa couvée pendant toute une journée. Mieux vous attendre la nuit tombée et se poster de façon à voir l’orifice d’où elle sortira après avoir annoncé sa présence par de longs chuintements. |
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| Système reproductif | La plupart des couples sont permanents. La reproduction dépend étroitement de la quantité de nourriture disponible. La grosseur de la couvée (en général de 5 à 8 œufs blancs), le nombre de couvées par couple dans une année et d’autres facteurs de reproduction sont liés à la disponibilité de la nourriture, en particulier à la disponibilité de petits mammifères. |
| Territorialité | Les chouettes effraie établissent habituellement leurs nids loin les uns des autres, mais, lorsque les conditions liées aux sites des nids ou à la nourriture sont propices, ils peuvent nicher en colonies. |
| Première nidification | Mâles et femelles peuvent se reproduire avant la fin de leur première année de vie. La plupart des Effraies des clochers s’accouplent pour la première fois au cours de leur deuxième année, bien qu’elles peuvent commencer à s’accoupler vers la fin de leur première année. |
| Période de nidification | De mars à juillet. |
| Parade nuptiale | Les parades nuptiales (nocturnes) commencent généralement en mars ; les oiseaux crient beaucoup et volent autour du bâtiment où se trouve l’emplacement choisi pour nicher et près duquel le couple se repose dans la journée. Les chuintements des deux protagonistes du couple se font de plus en plus pressants jusqu’à la ponte qui a lieu dans un recoin obscure du clocher du village ou d’une grange tranquille. |
| Accouplement |
| Site de nidification | La chouette effraie construit son nid aussi dans les ruines sur une avancée, les trous des arbres et les crevasses des rochers, les granges et les fermes ou un bâtiment tranquille, parfois dans un trou d’arbre. Le nid est placé dans les lieux sombres. Les effraies ayant survécu aux rigueurs de l’hiver réoccupent leurs sites de nidification dès le mois de mars. |
| Nid | Le plus souvent les œufs sont pondus à l’intérieur d’un bâtiment, dans un endroit tranquille et si possible sombre et spacieux. La chouette effraie ne construit pas de nids à proprement parler, et n’utilise pas de matériau de construction, mais puisqu’elle utilise le même site de nidification d’année en année, les débris finissent par s’accumuler. Les œufs sont souvent pondus au milieu des pelotes de réjection. |
| Nichoir | Ces dernières années, la nidification a été favorisée par la création de nichoirs artificiels. Accueillir un couple d’effraies dans sa propriété nécessite l’existence d’un endroit calme, grange ou grenier, où ce nocturne pourra tranquillement installer son « nid ». Ce site ne doit pas recevoir votre visite régulière et doit être hors de portée des fouines et des chats domestiques. Le mieux est d’y installer un nichoir que vous placerez sur une poutre maîtresse du bâtiment. Vous prendrez également soin de lui laisser un accès permanent vers l’extérieur. |
| Nombre de couvées | Quand les rongeurs sont abondants, l’Effraie fait souvent deux pontes normales au cours d’une même année et un couple peut alors élever jusqu’à 17 jeunes. À l’opposé, si les campagnols sont rares, de nombreux couples ne nichent pas. |
| Ponte | La ponte commence en avril ou plus tard jusqu’au mois de mai pour la première nichée. Les secondes pontes ou les pontes tardives sont déposées dans la seconde quinzaine de juillet et jusqu’en septembre. Il y a de 4 à 7 œufs (exceptionnellement jusqu’à 15). |
| Œufs | Œufs blancs et arrondis. |
| Incubation | 4 et 5 semaines (femelle). |
| Éclosion | À l’éclosion, les jeunes pèsent environ 14g ; ils commencent à ouvrir les yeux à 8 jours. |
| Nourrissage | Seule la femelle couve les œufs, mais les deux parents nourrissent les oisillons. La femelle réchauffe les jeunes jusqu’à ce que les plus âgés aient 15-20 jours. Par la suite, les plus jeunes sont tenus au chaud par les aînés qui se serrent contre eux. On a également observé que ceux-ci nourrissaient les derniers éclos. |
| Envol | Elles s’envolent à 9 semaines en moyenne (de 7 à 12). |
| Sevrage | À trois semaines, les jeunes Effraies mangent toutes seules. |
| Émancipation | Les jeunes restent de 63 à 84 jours au nid, et enfin quittent le territoire de leurs parents à l’âge de trois mois, en juin-juillet. Commence alors l’erratisme juvénile qui mènera les jeunes oiseaux à plusieurs dizaines, exceptionnellement plusieurs centaines de kilomètres de leur lieu de naissance. Ces déplacements sont nettement plus importants que chez d’autres strigidés sédentaires comme la hulotte ou la chevêche. |
| | Période de mue |
| Prédateurs | |
| Maladies |
| Survie des adultes | La mortalité est très élevée chez les oiseaux de l’année ainsi que chez les adultes qui restent fidèles à leur territoire quelque soit le temps. Les effraies périssent régulièrement de faim lors d’hiver à enneigément supérieur à une semaine. |
| Longévité | 18 ans en moyenne. Record : 34 ans. |
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| Description | | | L’Effraie se nourrit principalement de petits rongeurs (mulots, souris, campagnols) et d’insectivores (musaraignes : 1/3 de ses proies) attrapés en volant très bas. L’effraie s’est spécialisée sur les Musaraignes, que dédaignent la plupart des autres prédateurs, à poil ou à plume, qu’elle repère aisément grâce à leurs cris aigus et pépiements fréquents. Plus que d’autres rapaces nocturnes, l’Effraie dépend des petits mammifères pour se nourrir. Ses effectifs fluctuent en fonction de ceux de ses proies. Les oiseaux sont également consommés mais en plus petit nombre, de même que les chauves-souris et les gros insectes comme les hannetons. À l’occasion des grenouilles. | La chasse et le vol sont assez analogues à ceux du moyen duc. Pour se nourrir, il lui faut des terrains dégagés. Outre ses yeux, elle se sert de son ouïe pour chasser ; la disposition asymétrique de ses oreilles lui permet d’entendre avec une oreille les bruits une fraction de seconde plus tôt qu’avec l’autre ; de cette façon, elle arrive à localiser une proie avec précision. L’effraie chasse en terrain ouvert, cultures, pâturages ou champs. La structure de son plumage rend son vol silencieux ; elle surprend sa proie qu’elle tue instantanément de ses fortes serres. |
| | Mangeoire | Comme l’effraie se nourrit quasi exclusivement de petits mammifères, les hivers très rigoureux sont fatals à un grand nombre d’individus. Il est particulièrement important dans ces cas-là de laisser des accès dans les granges, les remises et d’autres bâtiments abandonnés, où elles peuvent trouver de petits rongeurs. On peut aussi attirer ces proies potentielles avec des déchets de moisson. |
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| Milieux | | | À l’origine cavernicole, elle est devenue, avec la chevêche, la chouette la plus anthropophile. De tous nos rapaces nocturnes, elle est celle qui s’associe le plus étroitement à l’homme en nichant presque uniquement dans les bâtiments. L’effraie des clochers a depuis longtemps déserté les falaises où elle nichait autrefois pour s’installer dans les constructions humaines comme les églises, les granges et les greniers. On la retrouve néanmoins dans certains secteurs rocheux où elle niche dans une petite caverne loin de tout village. Il lui arrive même d’installer son nid dans une cavité d’un arbre creux, notamment dans l’Ouest de la France. | La chouette effraie aime les espaces cultivés ouverts (prairies permanentes et étendues de terre cultivée, vergers, jardins, vignobles, marais, lisières de forêt, etc.), surtout en plaine et en bordure des villages et des petites agglomérations, avec vieille bâtisses, granges, étables, ruines, clochers, carrières. C’est la chouette type des milieux cultivés où les petits rongeurs sont abondants. | | Elle évite les milieux fermés comme les bois touffus, les forêts et les massifs forestiers. |
| | | Altitudes | | Rare en altitude : elle hésite à s’élever à plus de 1 000 mètres d’altitude. |
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| Répartition globale | L’Effraie est l’un des quelques oiseaux cosmopolites. Le territoire de l’effraie des clochers s’étend sur les cinq continents, plus particulièrement dans les régions tempérées et tropicales. En Amérique, on observe l’espèce depuis le sud du Canada jusqu’en Terre de Feu, où elle niche dans les cavités de falaises, d’arbres et d’édifices.
| L’Effraie se reproduit dans toute l’Europe de l’Ouest où elle évite les zones montagneuses. Largement répandue dans toute la France. L’effraie est présente sur tout le territoire français, Corse comprise, avec plus de régularité dans le Nord-Est et l’Ouest, à l’exception notable des zones de haute montagne des Alpes, des Pyrénées et du Massif Central. La Belgique, la Suisse et le Luxembourg sont également uniformément habités. |
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| L’Effraie est essentiellement sédentaire. |
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| Traditions | Pour les superstitieux, voilà un oiseau de malheur tout trouvé. Son chant chuinté si particulier lui a probablement valu, pendant longtemps, sa mauvaise réputation d’avertir du passage de la mort. Vers le milieu du XXe siècle, on la clouait encore vivante sur les portes des granges pour conjurer le mauvais sort. |
| Légendes | Plus connue sous le nom de « Dame blanche », la chouette effraie (ou « Effraie des clochers ») est sans doute le rapace nocturne qui a le plus marqué l’imaginaire comme en témoignent les nombreuses légendes et superstitions qui l’entourent. |
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| | Menaces | Son nouveau qualificatif risque bientôt de ne plus lui convenir car, à cause de l’engrillagement systématique des clochers pour empêcher l’accès aux pigeons, les effraies ne trouvent plus guère de clochers à leur disposition. Pourtant, jusqu’aux années 1980, il n’existait guère de commune qui n’hébergeait un couple de ce nocturne dans son église. Aujourd’hui, afin de favoriser leur réimplantation dans ces endroits calmes, la Ligue pour la Protection des Oiseaux et d’autres associations de protection de la nature proposent l’installation de nichoirs dans les clochers avec un tunnel d’accès donnant directement sur l’extérieur, que seules les chouettes fréquentent. Hormis ce manque de logement et malgré leur statut d’espèce intégralement protégée par la loi, les effraies subissent encore d’autres destructions. Si le temps où elles étaient clouées sur les portes de grange pour conjurer le mauvais sort semble enfin révolu, elles paient aujourd’hui un lourd tribut aux collisions avec les véhicules. Seules une vitesse réduite de la part des automobilistes et la plantation de haies dans les zones les plus meurtrières, obligeant les effraies à prendre de l’altitude lorsqu’elles traversent une route, peuvent freiner ce massacre. Enfin l’empoisonnement des rongeurs, aussi bien dans les prairies lors de pullulation ou dans les jardins à l’aide de produits anticoagulants, entraîne également de fortes mortalités chez les effraies qui consomment à leur tour ces rongeurs empoisonnés, affaiblis et moribonds. Reste que, de nos jours, la cause de mortalité la plus importante, est heureusement naturelle et a lieu lors d’hivers rigoureux lorsqu’une couche de neige persiste au sol pendant plus d’une semaine et dissimule ses proies à l’effraie. À la nuit tombée, elle quitte son repaire et elle est bien souvent victime de la circulation automobile. |
| Rareté | Effectifs en régression. |
| Protection | Espèce protégée en France (liste orange) Le statut de l’espèce semble évoluer vers un déclin lent et régulier dû, semble-t-il, à la raréfaction des sites de nidification (obstruction des ouvertures des clochers et remplacement des bâtiments agricoles) et à l’arasement des haies. La durée de vie d’une Effraie est faible : 5 ans en moyenne. Les hivers rigoureux, avec un enneigément prolongé, entraînent des pertes considérables ; mais les populations se reconstituent en peu d’années. Elle est aussi très sensible aux fluctuations des populations de campagnols. Son mode de chasse rasant l’expose encore plus que le moyen-duc au trafic routier. La Chouette effraie occupe volontiers les nichoirs artificiels qu’on peut lui proposer, car le déclin des méthodes agricoles traditionnelles a réduit le nombre de sites naturels disponibles. De nombreux agriculteurs ont essayé de remédier à ce problème en leur installant des nichoirs artificiels. Habile prédateur, la Chouette effraie fait la joie des agriculteurs en éliminant des fermes et des champs les rongeurs indésirables. |
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