Redoutable chasseur d’oiseau, l’autour des palombes est un rapace diurne des régions boisées. C’est un assez gros rapace à queue longue en forme d’éventail dont les ailes sont plutôt courtes et un peu arrondies.
Un corps massif, des ailes courtes, larges et arrondies, une tête forte et une silhouette caractéristique en vol identifient ce rapace.
Adultes : rapace massif, à queue longue, ailes larges et relativement courtes, au vol puissant.
Les adultes sont semblables mais la femelle est nettement plus grande que le mâle.
Les parties supérieures sont brun-gris chez la femelle et gris-ardoisé chez le mâle.
Le dessous est blanc à gris clair, densément barré transversalement de noir chez les adultes et de brun chez les jeunes.
Longue queue brune barrée de 4 à 5 bandes plus sombres (posé, elle dépasse nettement les pointes des ailes).
Ses couvertures sous-caudales sont duveteuses et d’un blanc pur.
En vol, les deux sexes montrent des rémiges secondaires saillantes.
Tête forte : joues sombres.
Il arbore un large sourcil blanc au-dessus de l’œil, contrastant avec la calotte et les joues sombres.
De jaune pâle chez le jeune, l’œil devient orange vif chez l’adulte âgé.
Ses larges ailes paraissent arrondies en vol et sont proportionnellement plus longues et plus pointues que celles de la femelle d’épervier d’Europe.
Ses ailes courtes et larges ainsi que sa queue lui confèrent une grande agilité en vol, lui permettant d’éviter brusquement les obstacles lorsqu’il poursuit ses proies entre les arbres.
La femelle est de la taille d’une buse variable alors que le mâle est un tiercelet : il est plus petit d’un tiers environ.
Les deux sexes possèdent un plumage semblable, mais diffèrent par leur couleur des parties supérieures : brun gris chez le mâle, gris ardoisé chez la femelle. Les parties inférieures sont barrées chez les deux adultes, rayées de brun sombre chez les jeunes.
La sous-espèce arrigonii est un peu plus petite et d’une couleur plus foncée.
Jeunes : plumage brun, beige dessous et fortement strié (longitudinalement), très différent de l’adulte. Les stries ventrales longitudinales sont toujours bien visibles même en vol et sont plus faciles à reconnaître. Niche parfois en plumage immature.
Le mâle est appelé le tiercelet (1/3 plus petit que la femelle). Il est très difficile de différencier un autour des palombes mâle d’un épervier d’Europe femelle.
Femelle : la femelle est de la taille d’une buse variable. L’envergure est de 1 à 1,20 m.
Beaucoup plus grande que le mâle avec une fois et demi son poids. Elle mesure environ 61 centimètres et le mâle environ 53 centimètres.
Même description en beaucoup plus terne.
Dessus gris brun avec le dessous plus clair.
Le sourcil blanchâtre est moins net que chez le mâle.
Les immatures ont le dessus brun sombre, le dessous roussâtre strié de noir et blanc.
Silhouette au sol de l’Autour des palombes
Avec ses larges sourcils blancs délimitant une calotte sombre, l’autour des palombes, rapace de taille respectable, s’identifie assez facilement au posé.
L’impression générale est celle d’un oiseau puissant, avec une longue queue et une grosse tête.
La queue dépasse des ailes, mais moins que chez l’épervier d’Europe, et elle est plus large et plus arrondie à son extrémité.
Le bec est massif.
Les pattes et les tarses sont plus fortes.
À noter les sous-caudales bien blanches chez l’adulte.
poitrine massive
grosse tête et bec puissant
sous-caudales bien blanches chez l’adulte
Longueur
Mâle : 48 cm.
Femelle : 60 cm.
Envergure
Mâle : 96 cm.
Femelle : 120 cm.
Hauteur
Poids
Mâle : de 517 à 1 110 g, souvent de 650 à 850 g.
Femelle : de 820 à 2 054 g, souvent de 1 000 à 1 400 g.
Iris
Iris jaune.
Bec
Petit bec crochu noirâtre.
Bec de la longueur de la moitié de la tête, fort et se recourbant à partir de sa base.
Plumage
Patte
Deux pattes courtes et robustes, des pieds vigoureux, avec trois doigts de pied griffés. Tarses, doigts et ongles robustes.
Avec ses serres longues et acérées en forme de croissant, il peut saisir fermement ses proies.
Cire, tarses et doigts jaunes.
Coloris
Large sourcil blanc au-dessus et en arrière des yeux, des marques blanches à la nuque.
Le dos et le dessus des ailes gris ardoise contraste avec la poitrine et le ventre blancs finement strié de gris transversalement.
Le dessous est blanchâtre finement zébré de gris, avec plusieurs raies transversales et une bande longitudinale d’un brun presque noir sur chaque plume, sauf sur celles du dessous de la queue.
Le mâle a le dessus gris bleuté.
La femelle a le dessus gris ardoise.
Les jeunes diffèrent des adultes par leur coloration. Ils sont plus bruns dessus et ils ont le dessous taché avec de grossières rayures brunes.
Iris blanc.
Capacités physiologiques
Ses ailes courtes et arrondies et sa longue queue lui permettent de voler extrêmement rapidement. Lorsqu’il chasse, il atteint en quelques secondes sa vitesse maximale.
Remarques
Les genres et espèces d’autours :
Autour des palombes (Accipiter gentilis)
Autour noir (Accipiter melanoleucas)
Autour blanc (Accipiter novanollandiae)
Autour huppé (Accipiter trivirgatus)
Autour chanteur (Melierax musicus)
Espèces semblables
Il peut se distinguer des autres accipitridés sauf de l’épervier de Cooper qui, lui, a le torse plus recouvert de plumes. Tout oiseau de cette famille qui dépasse 51 cm de longueur est presque certainement un Autour des palombes.
Si ce n’était sa taille plus forte et sa silhouette plus trapue, on confondrait aisément l’Autour des palombes avec l’épervier d’Europe, qui a la même silhouette, des allures analogues et, chez la femelle, un plumage assez semblable à celui de son grand cousin à l’âge adulte. L’épervier est de taille plus petite et sans dessin contrasté à la tête.
Chez le jeune d’Autour, le sourcil pâle soulignant la calotte brune, la longue queue évitent les confusions avec des buses observées en forêt ou sur les lisières. Les juvéniles plus bruns et dont les stries ventrales longitudinales sont toujours bien visibles même en vol sont plus faciles à reconnaître.
Grand frère de l’Épervier, l’Autour des palombes, est plus inféodé aux milieux boisés. Comme l’Épervier, il a les ailes arrondies, la queue assez longue mais sa taille est plus forte, à peu près celle d’une buse pour la femelle. L’épervier femelle et l’autour mâle sont cependant de taille très proche, ce qui peut prêter à confusion, mais l’aile est plus longue et plus large. L’Autour se distingue, à distance raisonnable, par un bas-ventre d’un blanc pur. Par contre l’autour se trouve en général plus près des milieux forestiers que son cousin. L’Autour se nourrit d’oiseaux de taille plus grande que celle des proies de l’Épervier, en particulier des pigeons ramiers, les Palombes des Français du Sud-Ouest (d’où son nom).
En vol, son identification est plus subtile sauf si l’on a affaire à une femelle dont la taille avoisine celle de la buse variable. En effet, la confusion a principalement lieu entre le mâle d’autour et la femelle d’épervier. Si les sous-caudales du premier sont toujours bien visibles, la silhouette de la seconde est plus effilée, moins compacte et avec une queue proportionnellement plus longue.
La femelle est de la taille d’une buse variable, mais avec des ailes rondes et une queue plus longue.
La voix de l’autour des palombes n’est guère audible que durant la période des amours en mars et surtout en avril lorsque les oiseaux chantent aux abords du nid tôt le matin. C’est souvent grâce à ses cris que l’on peut s’assurer de sa présence au cœur d’une immense forêt et découvrir son aire. Son cri est très sonore (surtout au printemps). Il pousse alors des « ghiak-ghiak-ghiak » appuyés sur la première syllabe.
L’autour des palombes est très silencieux comparé à la buse variable.
Cris rappelant ceux de l’épervier d’Europe, mais plus graves, plus sonores ou miaulements rappelant ceux de la buse.
Cri
Cri d’alarme près du nid « koui koui koui koui ».
Cri
Caquètements « kek kek kek ».
Cri
Les cris d’alarme près du nid sont des « kikékikékikikiki ».
Il produit plus rarement des cris brefs tels que « yùk » ou « gèk ».
Cri
Le cri est un « kouièèèh » mélancolique, un peu vibrant.
Près du nid, cri d’alarme puissant et perçant « koui koui koui koui ».
Cri
Pendant leur phase de dépendance, les jeunes poussent des cris de mendicité qui s’entendent de loin.
En vol, il alterne 4-5 battements rapides d’ailes et courts vols planés bas à la lisière des bois et entre les arbres. En vol à voile, ses ailes sont relevées et maintenues au dessus de l’horizontale.
L’autour des palombes vole souvent en cercles à la hauteur de la cime des arbres ou bien se pose et attend en position droite.
Par son comportement, il ressemble à l’Épervier d’Europe, mais ses battements d’ailes sont plus lents. Durant ses brefs planés, il ne perd pas de hauteur comme l’épervier d’Europe. Battements d’ailes plus rapide que chez la Buse variable.
La silhouette en vol de l’autour des palombes est reconnaissable à l’arrondi des ailes à l’extrémité et à la longue queue.
On peut voir pendant la période nuptial, le couple effectuer des chutes piquées raides.
Il décrit parfois des cercles.
Silhouette en vol de l’Autour des palombes
Longueur : de 48 à 61 cm - Envergure : de 98 à 117 cm.
L’Autour des palombes se présente comme un rapace puissant, de taille moyenne.
En vol, il montre des ailes proportionnellement larges et arrondies avec une grande « main » et une longue queue, tenue le plus souvent serrée. Les ailes sont proportionnellement plus longues que celles de l’épervier d’Europe, avec un long « bras ».
Les longues rémiges secondaires donnent au bord alaire postérieur un profil en « S ».
La queue est large, même à sa base, et est arrondie à son extrémité. Elle est peu plus longue que la largeur de l’aile à sa base. Chez l’adulte, les sous-caudales blanches sont souvent bien visibles.
Le profil latéral en vol est typique, avec une poitrine et un ventre proéminents, et un cou long et massif.
En vol, les ailes sont tenues horizontales ou légèrement relevées, tandis que durant les glissades elles sont tenues légèrement arquées.
Il présente un vol actif rectiligne et constant, caractérisé par des battements d’ailes rigides mais puissants, suivis de brèves glissades au cours desquelles le rapace ne perd pas de hauteur.
Les barres alaires sur les rémiges sont moins marquées que chez l’épervier d’Europe (d’une façon générale, les parties inférieures sont plus claires chez l’autour).
bord de fuite de l’aile en « s »
grande main
longue queue à bout très nettement arrondi
long cou
largeur de l’aile à la base très légèrement plus courte que la longueur de la queue
longueur de la queue légèrement plus longue que la largeur de l’aile à la base
L’Autour des palombes est un oiseau très solitaire qui ne recherche aucun contact avec ses congénères en dehors de la période de reproduction.
Il est un hôte des forêts, de leur lisières et des clairières.
Il chasse principalement à l’affût, perché sur un arbre, en se tenant sous la canopée ou au niveau des cimes, puis en fondant brusquement sur sa proie à l’issue de fortes accélérations. Rusé, il se perche dans le feuillage d’un arbre d’ où il peut guetter sans être vu. Il surprend sa proie et la capture en effectuant un plongeon rapide. Ses courtes ailes et sa longue queue lui permettent très bien de poursuivre ses proies en pleine forêt même dans les broussailles et les clairières, en manœuvrant avec agilité entre les arbres.
L’autour chasse également dans les près et champs en volant à raz du sol.
Il peut aussi pratiquer, et en règle générale avec succès, une poursuite aérienne.
Le plus souvent, la proie est capturée et tuée dans les premiers instants de la poursuite.
L’autour tue sa proie au vol ou au sol et ne lâche jamais ce qu’il a attrapé.
C’est assurément un de nos rapaces les plus difficiles à observer. C’est à l’automne et en plein hiver que l’on a davantage de chances de le rencontrer, posté à l’affût comme une buse sur un piquet de parc ou au sommet d’arbre, observant nerveusement les alentours, prêt à fondre d’un seul coup sur un oiseau ou un mammifère passant à sa portée.
L’autour des palombes est une espèce monogame. Le couple se forme à vie. Il ne recherche un nouveau partenaire qu’en cas de mort.
Les autours des palombes qui nichent dans nos pays sont sédentaires et sont rejoints en hiver par des oiseaux originaires de contrées plus nordiques et orientales. La formation des couples a lieu durant l’hiver et il n’est pas rare d’observer des ébauches de parades nuptiales dès le mois de décembre lors de belles journées ensoleillées. Si la recharge de l’aire par le mâle a lieu dès le début de l’année, l’activité amoureuse proprement dite des autours reprend en mars et les chants sont principalement émis en avril.
L’erratisme juvénile conduit les jeunes oiseaux à quelques dizaines de kilomètres de leur lieu de naissance alors que les adultes restent fidèles à leur territoire toute l’année. Les oiseaux étrangers hivernants dans nos pays sont principalement des juvéniles et fréquentent préférentiellement les milieux ouverts comme les plaines et les plans d’eau.
Territorialité
Espèce très territoriale. Le territoire de nidification s’étend le plus souvent sur 5-10 km² ; en dehors dé cette période, la zone d’activité peut être de trois à cinq fais plus étendue, avec un chevauchement des domaines vitaux de différents oiseaux. Les autours font connaître leur territoire de nidification par des démonstrations aériennes élaborées avant et pendant la construction ou la réparation du nid. Si leur zone de nidification est contestée, ils la défendent férocement.
Son terrain de chasse occupe de 2 000 ha en été à 5 000 ha en hiver.
Première nidification
De 2 à 3 ans ; toutefois, certains oiseaux d’un an nichent en plumage immature.
Période de nidification
Les parades nuptiales commencent fin janvier-début février, mais il n’est pas rare d’observer des ébauches de parades nuptiales dès le mois de décembre lors de belles journées ensoleillées. Le couple commence à préparer le nid deux mois avant la ponte.
Parade nuptiale
Les vols nuptiaux peuvent commencer dès fin janvier mais ont lieu le plus souvent en février et mars. Le mâle et la femelle effectuent des circuits au-dessus de leur aire en battant lentement des ailes entrecoupés de piqués.
Pendant la période nuptiale, qui est accompagnée de cris sonores, le couple s’élève très haut dans le ciel et effectue des chutes en piqué vertigineux, suivies de ressources presque verticales, ailes fermées.
Lorsqu’elle courtise un partenaire la femelle autour attire un mâle dans la zone en exécutant soit des « danses aériennes » spectaculaires et en poussant des cris, soit en se tenant perchée dans la zone de nidification et en poussant des cris.
Une fois qu’un partenaire a été trouvé, les deux partenaires commencent à construire ou réparer le nid. Pendant cette période le couple copule plusieurs fois par jour.
Les parades constituent la meilleure occasion de découvrir sa présence tant l’espèce est discrète le reste de l’année. Il faut avoir beaucoup de chance pour surprendre le couple en train de parader au-dessus des arbres et l’observer plusieurs minutes d’affilée.
Accouplement
Si la recharge de l’aire par le mâle a lieu dès le début de l’année, l’activité amoureuse proprement dite des autours reprend en mars et les chants sont principalement émis en avril.
Site de nidification
Les deux adultes bâtissent le nid à une hauteur de 8 à 20 m, à la base de la cime d’un arbre, contre le tronc.
L’aire est construite dans la couronne des plus hauts arbres et souvent réoccupée d’année en année. Cependant, chaque couple possède généralement plusieurs aires occupées alternativement d’une année sur l’autre. L’aire est en général installée sur une forte enfourchure d’un moyen à gros arbre, à plus de 10 m de hauteur.
Typiquement le nid est situé dans une vielle forêt près d’ouverture telles que des routes, des marécages ou des prés, en lisière de forêt ou en bordure de clairière.
Nid
L’aire est volumineuse, d’environ un mètre de diamètre et d’une hauteur de 50 cm à 1 m. Les nids préférés, souvent réutilisés, peuvent atteindre un volume considérable et peuvent atteindre dans ce cas, un mètre de diamètre et de hauteur.
Fait de branches mortes, tapissées de branches feuillues ou d’aiguilles de conifères et de morceaux d’écorce.
L’autour s’installe parfois aussi dans un nid de pigeon ou de corvidé abandonné.
Nichoir
N’utilise pas les nichoirs.
Nombre de couvées
Une nichée par an ; des pontes de remplacement sont possibles en début de période. Nombre moyen de jeunes à l’envol en Europe : 2,7 par couple.
Ponte
La ponte a lieu principalement de fin mars à fin avril.
Œufs
De 2 à 4 œufs blanc-bleuâtre pâle de 57 mm, pondus à 2-3 jours d’intervalle.
Incubation
Couvaison de 36 à 38 jours par la femelle, à partir du premier ou du deuxième œuf ; les écarts à l’éclosion peuvent donc être importants.
Le mâle l’approvisionne, mais peut couver occasionnellement pour permettre à la femelle de chasser et de se nourrir.
Éclosion
Tous les œufs éclosent en 48-60 heures. Le mâle est le principal pourvoyeur de nourriture pour la femelle et les jeunes. Quand les jeunes atteignent 25 jours, la femelle les laisse et chasse avec le mâle.
Nourrissage
Les deux parents élèvent les jeunes durant six semaines environ.
Envol
Envol après 35-42 jours, le jeune autour commence à se déplacer vers les branches voisines de l’arbre. Bientôt des vols d’entraînement commencent à se produire. Souvent les jeunes participent à des jeux dont on pense qu’ils leur permettent de pratiquer des talents de chasse qui leur permettront de se nourrir tout au long de leur vie. L’envol des jeunes se fait à partir de juin.
Les jeunes restent au nid 7 semaines, plus 3 semaines aux alentours du nid, encore nourris par la femelle.
Sevrage
Émancipation
A 50 jours environ, la famille quitte l’aire de reproduction, et les jeunes partent de leur côté à 70-80 jours.
L’erratisme juvénile conduit les jeunes oiseaux à quelques dizaines de kilomètres de leur lieu de naissance alors que les adultes restent fidèles à leur territoire toute l’année.
L’autour est carnivore et consomme des oiseaux de taille moyenne (grives, pigeons, faisans …) mais aussi de petits mammifères (lapin, lièvres, écureuils …), et, occasionnellement des reptiles et des invertébrés.
Comme l’épervier, l’autour est avant tout un chasseur d’oiseaux, capturés par surprise ou après une courte poursuite. Quelques mammifères complètent le menu.
Il peut chasser des animaux plus lourds que lui, mais c’est la femelle qui tue les plus grosses proies. L’autour mâle chasse surtout les oiseaux (roitelets, moineaux, pigeons, geais, pies, grives), tandis que la femelle plus grande s’attaque aux mammifères et aux gros oiseaux (coqs de bruyère, lapins, lièvres …). Ses proies peuvent atteindre la taille du tétras.
Il est un prédateur redouté des corbeaux et autres corneilles dont il s’accapare les gîtes !
Diverses études montrent que les animaux malades ou blessés représentent une part importante des proies. Il lui arrive de consommer d’autres rapaces tels que des éperviers, des faucons crécerelles, des buses … Certains jeunes inexpérimentés prennent l’habitude d’attaquer des oiseaux de basse-cour.
L’autour des palombes occupe dans nos forêts le même rôle de super-prédateur que le renard roux. Il chasse, le plus souvent dissimulé à l’affût dans les branchages, des proies de taille moyenne qu’il poursuit de son vol alliant la puissance de l’aigle à la nervosité de l’épervier. Parmi les mammifères, le lièvre, le lapin et l’écureuil sont ses proies préférées alors que chez les oiseaux, il s’attaquera plus volontiers au geai des chênes, aux pigeons ramier et colombin, aux pics, au merle noir, aux grives, à l’étourneau sansonnet et à la bécasse des bois. Perdrix, faisans, rapaces nocturnes et diurnes et même volailles domestiques (pour certains individus spécialisés) font également partie de son régime alimentaire. Aux bords des étangs, canards, mouettes et foulques sont régulièrement prélevés.
Il lui arrive de consommer d’autres rapaces tels que des éperviers, des faucons crécerelles, des buses …
Il peut se spécialiser sur la volaille mal gardée, quand ses proies naturelles font défaut.
Son terrain de chasse se situe aux lisières de bois et des clairières et en forêt, ainsi que dans les champs et les prairies, près des villages ou aux abords des villes.
De tous les rapaces européens, c’est sans doute celui qui possède les moyens les plus étendus en proportion de sa grandeur. Alliant la force, la vitesse et l’agilité à la détermination, il chasse selon les mêmes principes que l’Epervier, plus enclin cependant à l’embuscade. Immobile, perché sur une branche basse ou sur un piquet, mais de préférence à couvert, il écoute et observe longuement, prêt à foncer sur la proie de son choix.
Il surprend sa proie et la capture en effectuant un plongeon rapide. Il vole en rase mottes, et accélère en maintenant sa vitesse de pointe sur 500 m au maximum. Il poursuit donc ses victimes sur de faibles distances. Rusé, il se perche dans le feuillage d’un arbre d’ où il peut guetter sans être vu.
De larges ailes obtuses et une longue queue lui permettent de parcourir avec fougue les zones boisées, d’évoluer avec sûreté et rapidité dans le dédale des arbres et des buissons, de freiner, d’accélérer et de virer brusquement pour atteindre ses proies par surprise, que ce soit au vol ou posées au sol ou sur l’eau. Avec ses longues jambes et ses longs doigts armés de griffes acérées, il capture de préférence les oiseaux.
L’Autour des palombes tue ses proies avec ses serres et il les plume sur un arbre ou une souche.
Le cannibalisme de l’ autour des palombes
Il a été remarqué des cas de cannibalisme chez les autours en captivité. Par cannibalisme, on désigne la mise à mort et la consommation d’individus de la même espèce. L’autour des palombes en fait volontiers preuve sans scrupules lors de ses chasses. L’acte de cannibalisme le plus fréquent chez ce rapace est le pillage des nids de couples voisins. Les jeunes des couples aux alentours sont saisis dans les aires si celles-ci ne sont pas protégées, pour être donnés aux jeunes des parents pilleurs. Il est illusoire de penser qu’un couple d’ autours s’occupant de ses jeunes manifeste de la « tendresse » à l’égard d’autres jeunes de la même espèce, comme on le constate chez d’autres oiseaux. Il semble toutefois que ces faits soient très rares.
L’Autour est sans conteste un rapace forestier qui a besoin de grands arbres sur lesquels il bâtit son nid
L’autour montre une préférence marquée pour les régions fortement boisées (forêts étendues de feuillus, de conifères ou mixtes), avec une préférence pour les forêts de conifères à grandes clairières. Il est un hôte des forêts, de leur lisières et des clairières, mais on peut aussi le rencontrer dans des espaces découverts parsemés de bois et la campagne cultivée environnante (champs, prairies). Si l’Autour habite les massifs boisés d’une certaine étendue, il en exploite plutôt les approches que l’intérieur, car il a besoin d’une alternance variée de clairières, de lisières, de bois et de boqueteaux.
Il peut toutefois s’installer dans les zones bocagères pour autant qu’il y ait quelques petits massifs boisés, en évitant dans la règle les grands espaces découverts et les peuplements humains. Son activité s’étend aux champs coupés de haies, aux marais et aux étangs bordés d’arbres.
En dehors de la période de nidification, on peut le trouver aux abords des villes s’il y a suffisamment de zones boisées variées.
En période de nidification, il ne quitte pas les grands massifs forestiers. Les densités maximales sont trouvées dans les immenses forêts de moyenne montagne comme celles des Vosges ou dans les zones accidentées et boisées des pourtours du Massif Central.
L’hiver, si les adultes restent plus volontiers sur leurs territoires forestiers, les jeunes n’hésitent pas à se montrer à découvert et viennent chasser les corvidés, les vanneaux, les mouettes et les canards là où ils se regroupent, c’est à dire dans les vastes plaines ou aux abords des plans d’eau. Certains n’hésitent pas à venir chasser en pleine ville les pigeons domestiques.
Répartition holarctique. Sa répartition géographique est très vaste : en Europe, depuis la limite nord de la forêt ; en Asie ; en Afrique du Nord ; en Amérique du Nord, depuis l’Alaska et le Canada jusqu’au Nord du Mexique. Il est notablement absent des états de sud-ouest des États-Unis.
Il occupe presque toute l’Europe, à l’exception des régions dépourvues d’arbres et d’une partie de l’Europe occidentale où il fut exterminé.
Rapace forestier exclusif, l’autour des palombes habite les grands massifs forestiers d’une bonne partie de la France, de la Belgique, du Luxembourg et de la Suisse. Il est très localisé en Grande-Bretagne (réintroduit) et présente en France une distribution morcelée. Sa répartition est assez hétérogène et exclut un grand quart nord-ouest où il est très rare. Les zones les plus peuplées sont les régions les plus boisées comme la Lorraine, la Franche-Comté, les Alpes, le Massif Central, les Pyrénées et le Périgord, régions où niche la sous-espèce gallinarum. La Corse est occupée par la sous-espèce arrigoni. Très abondant dans les grandes forêts de plaine (Sologne).
En France, il y a entre 3 000 et 4 500 couples. Il est plus rare que l’épervier d’Europe.
C’est un migrateur partiel dans le nord du continent ; certains migrateurs atteignent l’Europe méridionale.
Les autours des palombes qui nichent dans nos pays sont sédentaires et sont rejoints en hiver, en petit nombre, par des oiseaux originaires de contrées plus nordiques et orientales, de Scandinavie et d’Europe Centrale. Les oiseaux étrangers hivernants dans nos pays sont principalement des juvéniles et fréquentent préférentiellement les milieux ouverts comme les plaines et les plans d’eau.
En hiver, on observe des mouvements de quelques oiseaux qui passent l’hiver à errer dans des zones où ils n’ont pas l’habitude de nicher.
Le nombre d’Autours européens qui migre vers l’Afrique est très faible. Chaque année seule une trentaine d’Autours sont aperçus au détroit de Gibraltar, et pratiquement aucun au détroit de Bosphore.
L’oiseleur, l’autour et l’alouette de Jean de La Fontaine
Les injustices des pervers Servent souvent d’excuses aux nôtres. Telle est la loi de l’univers : Si tu veux qu’on t’épargne, épargne aussi les autres. Un manant au miroir prenait des oisillons. Le fantôme brillant attire une alouette. Aussitôt, un autour, planant sur les sillons, Descend des airs, fond et se jette Sur celle qui chantait, quoique près du tombeau. Elle avait évité la perfide machine, Lorsque, se rencontrant sous la main de l’oiseau, Elle sent son ongle maline. Pendant qu’à la plumer l’autour est occupé, Lui-même sous les rets demeure enveloppé « Je ne t’ai jamais fait de mal. » L’oiseleur répartit : « T’en avait-il fait d’avantage? »
Cet oiseau était autrefois abondant dans toutes les forêts d’Europe. Malheureusement, il est actuellement en voie de disparition. Il se réfugie dans les forêts fortement boisées (souvent des conifères). L’homme le condamna à cause des rares incursions dans des élevages de volaille. Ces élevages mal protégés constitue en effet une solution de facilité pour certains autours. En France, on compte maintenant 3 000 à 4500 couples (plus rare que l’épervier d’Europe).
Les exigences territoriales de l’Autour son incompatibles avec de fortes densités. Avec un effectif nicheur de moins de 200 couples, l’Autour est ni le concurrent du chasseur, ni l’ennemi du colombophile.
Menaces
Cet oiseau était autrefois abondant dans toutes les forêts d’Europe. Malheureusement, il est actuellement en voie de disparition. Les principales causes de menace sont sa faible population, la disparition (déboisement) et la modification (incendies, pâturage abusif, exploitation forestière, etc.) des habitats, la chasse illégale et les pesticides.
L’autour des palombes est le super prédateur parmi les oiseaux de la forêt et, à ce titre, a longtemps été détruit par l’homme par tous les moyens possibles et inimaginables. L’homme le condamna à cause des rares incursions dans des élevages de volaille. Ces élevages mal protégés constitue en effet une solution de facilité pour certains autours. Depuis la fin du XIXe siècle jusqu’en 1960, les éleveurs de gibiers à plumes (pigeons, faisans …) et les chasseurs se sont livrés à un véritable massacre sur les Autours en Europe. Ainsi, les Autours des Pays-Bas ont pratiquement tous disparu. Depuis, les pesticides les plus nocifs (DDT) ont été interdits en 1970, et les populations d’Autours ont retrouvé un niveau supérieur à celui du début du XXe siècle. Il est devenu assez rare et est aujourd’hui fortement protégé.
Sa protection totale lui a été bénéfique et a permis, comme pour la plupart des rapaces, une lente remontée de ses effectifs. Mais ne nous leurrons pas de cette protection qui est fictive dans bien des forêts privées d’accès interdits où certains gardes privés n’hésitent pas à le détruire malgré la loi car ils lui reprochent de tuer trop de faisans semi-domestiques qu’ils libèrent la veille de l’ouverture de la chasse. Néanmoins, ayant choisi la forêt comme habitat, milieu encore relativement peu bouleversé par l’homme, l’autour peut vivre tranquille et ses populations continuer à s’accroître.
En dehors des problèmes dus aux dérangements et à l’abattage d’arbres porteurs d’aires occupées, les deux principaux facteurs de risque sont:
les intoxications : prédateur de niveau supérieur, l’Autour s’est montré sensible à l’intoxication des chaînes alimentaires par les pesticides. Cette sensibilité est plus élevée chez les rapaces prédateurs d’oiseaux que chez ceux qui consomment surtout des micromammifères. Depuis l’interdiction de certains produits à forte rémanence, comme les organochlorés, cette menace s’est fortement réduite, mais n’a pas disparu.
les prélèvements : le facteur de régression le plus sérieux a longtemps été et reste actuellement la destruction directe par les chasseurs et éleveurs de volailles (tir, piégeage, dénichage), ce qui explique la difficulté de son maintien dans les régions peu boisées où il passe plus difficilement inaperçu. Les jeunes oiseaux, qui s’en prennent plus volontiers aux poulaillers et élevages de faisans, subissent de très fortes pertes. À ces destructions s’ajoutent parfois des désairages illégaux, dus à des autoursiers.
Menacé par le désairage, par les plantations denses de résineux et par les travaux forestiers en janvier.
Protection
Espèce protégée nationalement.
L’Autour est sédentaire, protégé en Europe occidentale, et est le seul prédateur potentiel des Corvidés dont l’accroissement en surnombre cause bien des problèmes à certains petits passereaux.