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Les rapaces diurnes

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Espèce

PrésentationPrésentation

Présentation généraleGénéralités
Rapaces diurnes. Planche de Riesenthal. Cliquer pour agrandir l'image.Il y a dans le monde 5 familles de rapaces diurnes totalisant plus ou moins 274 espèces (sur plus ou moins 8 663 espèces d’oiseaux : à peu près 3 %) présentant une très grande diversité de taille, de formes ou de comportement : du fauconnet africain (un peu plus gros qu’un moineau) au condor des Andes (envergure de plus de 3 mètres).

En Europe, il y a 39 espèces réparties en deux familles:

NB. Certains placent le balbuzard pêcheur dans une troisième famille, celle des Pandionidés.

À titre indicatif, les espèces les plus répandues sont : la buse variable, l’épervier et le faucon crècerelle ; plus rares : le vautour moine, le pygargue de Pallas, l’élanion blanc et l’aigle impérial d’Espagne.

Les rapaces se nourrissent de la chair des autres animaux.

Un rapace est un oiseau de proie - un oiseau prédateur - qui, à la différence d’autres oiseaux prédateurs, tels que, les Merles, les Mésanges, les Hérons ou les Goélands, a évolué de telle sorte qu’il a acquis la capacité d’utiliser ses doigts - ses « serres » - pour capturer sa nourriture, alors que les autres oiseaux prédateurs utilisent leur bec.

ClassificationClassification

Règne : animaux (Animalia)Sous-règne : métazoaires (Metazoa)
Division : triploblastiques (Bilateralia)Sous-division : deutérostomes (Deuterostomia)
Super-embranchement : chordés (Chordata)Embranchement : vertébrés (Vertebrata)
Sous-embranchement : vertébrés à mâchoires (Gnathostomata)
Classe : oiseaux (Aves)Sous-classe : néornithes (Neornithes)
Groupe : rapacesSous-groupe : rapaces diurnes

Noms européensNoms européens

AlbanieAllemagneAngleterreArménie
Pays basqueBiélorussieBrezhonegBulgarie
CatalogneChyprioteCorsuCroatie
DanemarkGaeidhligEspagneEstonie
FøroysktFinlandeFrançaisrapaces diurnesFrysk
GalicePays de GallesGéorgieGrèce
HongrieIrlandeIslandeItalie
LettonieLithuanieLëtzebuergëschMacédoine
MalteMoldovenesteNorvègeOccitan
Pays-BasPolognePortugalRoumanie
RussieSerbieSlovaquieSlovénie
SuèdeTchéquieUkraïneEmpire romain

IdentificationIdentification

Identification généraleGénéralités
Comment reconnaître un rapace?
  • Posé, on peut noter que sa tête est volumineuse, par rapport à celle d’oiseaux de même corpulence, et que son cou, bref, donne l’impression que la tête est directement posée sur les épaules. À l’exclusion des vautours et des aigles, le bec est relativement court, et peu proéminent.

  • En vol, la tête dépasse peu en avant du plan des ailes, à la différence de la queue, plus ou moins longue selon les espèces.

Détermination :

La méfiance est de rigueur car :

  • la grandeur réelle est difficile à apprécier sans comparaison.
  • la silhouette en vol varie avec l’adaptation au vent et la perspective due à l’éloignement.
  • variation individuelle de la coloration du plumage (éclairage).

Critères :

  • longueur de la queue comparée à la longueur de l’aile (à sa base).
  • forme des ailes.
  • forme de la tête et façon de la porter?
  • tenue des ailes en vol ascendant (ligne droite ou sinueuse).
  • disposition des zones claires ou sombres du plumage.

Meilleurs endroits d’observation

Versants boisés coupés de zones découvertes et escarpements exposés au soleil, plaines cultivées ou arides, marais.

Généralement toutes les régions peu peuplées.

Lors de l’observation des rapaces, il faut regarder :

  • la forme et la position des ailes,
  • la façon de voler,
  • la longueur de la queue,
  • le dessin des dessus et dessous de l’aile.

On distinguera :

  • les oiseaux du type « Buse » (Buse, Bondrée, Milans, Circaète), de taille moyenne à grande, aux ailes larges et longues,
  • les Busards à la longue queue et aux longues ailes étroites, volant bas et planant avec les ailes relevées en un « V » largement ouvert,
  • les « Accipiters » à la longue queue et aux ailes courtes et arrondies,
  • les Faucons, de taille petite à moyenne, aux ailes pointues,
  • le Balbuzard aux ailes pointues et coudées.
MorphologieMorphologie
MâleFemelleLa femelle est presque toujours plus grande que le mâle, appelé tiercelet par les fauconniers.

La plupart des rapaces présentent un fort dimorphisme sexuel – la femelle est plus grosse que le mâle. Ce dimorphisme est d’autant plus accentué que l’espèce considérée est ornithophage – c’est-à-dire qu’elle chasse des oiseaux. C’est ainsi qu’il est maximum chez le faucon hobereau, l’Épervier, l’Autour des Palombes et le Faucon Pèlerin. Pour cette dernière espèce, utilisée de longue date en fauconnerie, donc familière, cet écart au profit de la Femelle a valu au Mâle le nom de « Tiercelet » (environ 1/3 plus petit que sa compagne). Quand on parlait de « Tiercelet », il s’agissait toujours du Mâle de Faucon Pèlerin. La Femelle était dénommée « Forme » ou simplement Pèlerin. D’ailleurs, c’était la femelle des oiseaux de chasse traditionnelle qui donnait le nom à l’espèce : Lanier pour la Femelle, Laneret pour le Mâle, sacre pour la Femelle, Sacret pour le Mâle, Épervier et Émouchet.

Aujourd’hui, l’usage du terme « tiercelet » s’est généralisé à l’ensemble des rapaces. On parlera donc d’un tiercelet d’Aigle Royal, et cetera.

Les adaptations principales sont la légèreté de tout l’organisme, une musculature pectorale et un bréchet bien développés.

Les os sont pneumatisés, des sacs aériens sous-cutanés sont reliés au système respiratoire.

De plus, le rapace consomme très peu d’eau, mange un petit volume d’aliments riches en énergie et vite digérés.

Les yeux sont volumineux : chez l’aigle royal, ils sont plus gros que chez l’homme. L’iris est souvent coloré en jaune, orangé ou brun clair
(très sombre chez les faucons). Leurs yeux sont situés sur les côtés de la tête chez les rapaces diurnes.

Les oreilles sont moins développées, nues et découvertes chez les vautours, elles sont recouvertes par les plumes chez les autres.

Le disque facial des buzards, analogue à celui des rapaces nocturnes, est avantageux pour localiser les sons.

PlumagePlumageBien adapté au vol, le plumage est dur et compact.

Leurs ailes sont bien développées, avec de grandes plumes ou rémiges longues et fortes ; leur vol est puissant.

Les rectrices ou plumes de la queue sont ordinairement assez longues et fortes.

L’ampleur et la forme des ailes varient en fonction du type de vol.

Rapaces diurnes. Ailes. Cliquer pour agrandir l'image.Les ailes sont:

  • longues et larges chez les planeurs lents (vautours, aigles,…).
  • plus étroites et souples chez les louvoyeurs (busards et milans).
  • larges et obtuses chez les explorateurs de milieux denses et accidentés (éperviers, autours).
  • effilées et pointues chez les chasseurs rapides (faucons).

La digitation du bout des ailes, l’émargination des rémiges primaires (plus fines à leur extrémités) frappante chez les grands rapaces, est en rapport avec le vol à voile.

La longueur de la queue est un appoint à la surface portante. Plus la queue est longue, plus elle facilite les conversions et joue le rôle de gouvernail de profondeur et de direction.

Forme de becBecLeur bec est fort et crochu.

La mandibule supérieure est fortement recourbée, pointue dure et acérée qui dépasse l’inférieure (en forme de gouttière).

Chez les faucons, le bec est orné d’une dent qui s’emboîte dans une échancrure correspondante de la mandibule inférieure.

Contrairement à ce que l’on croit, le bec n’est pas utilisé pour l’attaque, mais il achève la victime, plume, déchire et arrache (rôle secondaire dans la capture), exception faite pour les faucons qui tuent leur proie d’un coup de bec à la nuque pour les paralyser. Un rapace ne donne pas de « coups de becs », il mord pour dépecer ses proies.

Cire : nom donné à l’épaississement charnu et sensible à la base du bec, ou s’ ouvrent les narines ; généralement de même couleur que les pattes.

PattePatteLes pattes des rapaces sont terminées par des doigts munis de griffes : les serres. Chaque oiseau de proie possède des serres adaptées à un type de proie.
  • Leurs pattes ont un doigt en arrière et trois en avant, mais chez quelques espèces un des doigts d’avant peut être dirigé en arrière ; tous sont terminés par des ongles aigus, longs, forts et recourbés.
  • Les griffes ont une longueur et une courbure exceptionnelle: la plupart des rapaces saisissent et tuent leurs proies avec les pattes (excepté les faucons) ; le jeu des tendons accentue la pénétration dans les chairs : quand la jambe est fléchie, il y a resserrement mécanique qui bloque et la prise de la proie et le perchoir.
  • Les soles sont pourvues de coussinets charnus et rugueux (pelotes) qui affermissent la prise.
  • Le tarse assez long se prolonge par 4 doigts qui s’écartent largement grâce à la mobilité des deuxième et quatrième doigt. Suivant les espèces, les tarses sont nus ou couverts de plumes.
  • Les tibias sont garnis de plumes lâches : les culottes.
    Excepté chez les aigles et la buse pattue, les tarses sont dépourvus de plumes et revêtus d’écailles le plus souvent de couleur jaune.
  • Les « cuisses » des rapaces de nos régions sont recouvertes de plumes, un peu flottantes, de plusieurs centimètres de longueur, qui évoquent une culotte, d’où le nom de « culotte » qui leur est traditionnellement donné (Exception le Balbuzard pêcheur, dont les plumes en question sont courtes et plaquées contre la cuisse).
LongueurLongueur
EnvergureEnvergure
HauteurHauteur
PoidsPoids
ColorisColoris
De teinte neutre, les livrées des rapaces sont généralement sobres sans couleurs vives avec le plus souvent des rayures horizontales ou des barres transversales.

Généralement, les rémiges primaire (plumes de l’aile) sont noires à leur extrémité soumise à un effort constant. On sait en effet que la mélanine est le pigment le plus résistant à l’usure et aux altérations causées par la lumière. C’est ainsi que l’alternance de barres sombres et de barres claires, dessin que l’on rencontre souvent sur les rectrices (plumes de la queue), confère à celles-ci élasticité et souplesse en plus d’une fonction optique (signal).

Chez certaines espèces, comme la buse ou la bondrée, il y a une grande variabilité de plumage, ce qui rend leur identification parfois difficile.

Chez les rares espèces à dimorphisme sexuel marqué (busards et petits faucons), le plumage juvénile est fort semblable à celui des femelles.

Capacités physiologiquesCapacités physiologiques
La vision est monoculaire indépendante et binoculaire combinée.

Le champ de vision binoculaire est accru lorsque les yeux occupent une position frontale.

L’angle de vision est de 250 degrés chez le faucon crécerelle.
(150 degrés pour chaque œil et 50 degrés de vision binoculaire).

Les rapaces ont la même perception des couleurs que la nôtre, mais le rapace voit plus gros et plus net, son acuité visuelle est supérieure.

L’acuité visuelle des rapaces, c’est-à-dire leur capacité à discerner les détails, est de 7 à 10 fois supérieure à la nôtre. La rétine des rapaces diurnes, dispose d’une forte densité de cellules - en forme de cône – responsables de la vision des couleurs. Dans l’humeur vitrée de l’œil flottent des gouttelettes graisseuses colorées, dont on pense qu’elles permettent au rapace de mieux identifier une proie sur l’arrière-plan. Un organe particulier – le « peigne », sorte de proéminence fortement irriguée à l’intérieur du globe oculaire – améliorerait encore la perception visuelle des oiseaux de proie.

De plus la rétine, comme celle de nombreux oiseaux chasseurs, possède deux fovea – région de la rétine légèrement déprimée, dont la densité des cellules visuelles est particulièrement élevée, ce qui leur fournit des points de vision plus sensibles. L’une d’elle, la fovéa centrale, orientée vers l’avant, rend possible la poursuite des proies, tête dans l’axe de vol, l’autre orientée latéralement – la fovea profonde – autorise une « vision à haute définition », mais avec un seul œil.

L’ouïe paraît bonne chez les éperviers, la bondrée et les faucons.

Le sens olfactif est mal connu, il ne doit pas être très développé.

Les perceptions tactiles se font surtout au niveau des vibrisses garnissant les alentours du bec.

RemarqueRemarques
Clé de déterminationClés de détermination

Chant ou criCri et chant

Cri d'oiseauCri
Les manifestations sonores des rapaces sont surtout des cris exprimant différents comportements : alarme, avertissement, appel, menace, requête, imitation,…

Il y a trois types:

  • cris aigus, sonores, détachés, tantôt brefs, tantôt étirés et combinant plusieurs syllabes (miaulement des buses, sifflement des milans).
  • cris répétés et enchaînés en série de rythmes et tonalités variables (nervosité).
  • plaintes prolongées, élevées ou graves.
Chant d'oiseauChant
Le vocabulaire des rapaces est rudimentaire : il n’y a pas de chant à proprement parler.

VolVol

Description
Les rapaces utilisent deux techniques distinctes pour leurs déplacements :
  1. 1. Le vol sans battements est le plus économique.

a. vol plané:

glissade plus ou moins lente réglée par l’extension ou le fléchissement des ailes selon l’incidence du vent.

Le vol plané sans ou avec quelques coups d’ailes intermittents. Les rapaces, avec les oiseaux de mer, sont les rois du vol plané. Il leur permet de se déplacer sur de grandes distances avec le minimum de dépenses énergétiques.

b. vol à voile:

dès que la vitesse de chute est égalée ou dépassée par celle de l’air ascendant, le rapace décrit alors des orbes pour rester dans le courant.

Pour prendre de la hauteur le rapace plane en cerclant, dans une « ascendance thermique » - montée d’air chaud - où en profitant d’une « ascendance de pente » - courant d’air dévié vers le haut par le relief.

N.B. Les ascendances thermiques naissent lorsque le soleil frappe un sol nu ou pierreux, une falaise (également au-dessus des villes et des nuages).
D’autres ascendances sont dues au relèvement du vent sur les reliefs accidentés.

En migration, les rapaces vont ainsi d’ascenseur en ascenseur en pratiquant le vol plané.

  1. 2. Le vol ramé ou vol battu.

Rapaces diurnes. Vol busard. Cliquer pour agrandir l'image.Se pratique en alternance avec le vol plané ou à défaut de courant de sustentation. Plus rapide que le vol plané mais qui requiert plus d’énergie.

Le vol battu est plus ou moins rapide selon les espèces, souvent entrecoupé de phases planées.

C’est l’allure normale des éperviers et des faucons.

  1. 3. Le vol sur place, ou vol en « Saint Esprit ».

Vol typique du faucon crécerelle, parfois aussi de la buse.

  1. 4. Le vol plongeant.

Avec les ailes rabattues vers le corps (véritable projectile vivant).
Le faucon pèlerin pique ainsi sur sa proie à une vitesse foudroyante.

  1. 5. Le vol en festons.

Alternance de plongée et ressources (remontées avec l’élan acquis).
C’est le cas pour la bondrée apivore en parade nuptiale.

N.B. Une espèce de rapace peut à l’occasion de la pratique de ces différents types de vol, modifier considérablement sa silhouette, ce dont il faut tenir compte pour l’identification.

ComportementHabitudes

DescriptionMœurs diurnes
Rythme journalier:

Il varie selon les espèces en fonction de la disponibilité des proies, des besoins et des conditions météorologiques.

Les planeurs dépendant du développement des ascendances thermiques ne prennent l’air qu’assez tard dans la matinée. La chasse crépusculaire est fréquente chez les buses et les faucons.

Les rapaces ont des stations de repos longues et fréquentes pour la toilette ou l’observation, ce qui leur fait économiser de l’énergie.

Ils sont inactifs sous la pluie et le brouillard, mais s’exposent au soleil.

RégimeNourriture

Chasse
Le mode de chasse varie avec les espèces en fonction de leur biologie, de leur morphologie, des proies attaquées et du biotope. En revanche, la capture en elle-même est très semblable d’une espèce à l’autre : le rapace se redresse sur sa trajectoire et projette les serres en avant en même temps qu’il écarte les ailes en arrière.

Le rapace qui décrit des orbes dans le ciel ne chasse pas ; s’il tourne en cercles et s’élève, c’est pour surveiller son domaine ou préparer un déplacement (« plaisir de voler »).

C’est un observateur attentif, extrêmement patient doté d’une acuité visuelle sans pareille. Il repère et choisi sa proie, soit par exploration, soit par affût ou en alternant les deux méthodes.

Exploration:

C’est la spécialité des vautours ; ils inspectent une vaste étendue de très haut.

Les busard, eux, battent le terrain à faible hauteur.

L’épervier et le faucon émerillon foncent en rase-mottes.

Le balbuzard et le milan noir survolent les eaux.

Affût:

C’est le procédé le plus fréquent. L’oiseau est perché sur un endroit surélevé à découvert ou à demi masqué.

Le vol sur place peut être considéré comme un affût aérien.

Alimentation
Les rapaces diurnes dépècent leurs proies, plument les oiseaux et mangent par petits morceaux.

Le jabot développé permet l’accumulation des aliments avant leur passage dans l’estomac. Les sucs gastriques très actifs dissolvent la viande et même les os, mais non les poils, plumes, écailles, corne et chitine qui sont les éléments rejetés par voie buccale sous forme de pelotes (pas de résidus chez les vautours).

Les rapaces diurnes se contentent de peu, ils ont des repas forts irréguliers (nombre élevé d’échecs) et une résistance à la faim surprenante.

Prédation
Les rapaces n’entraînent pas une diminution de leurs proies.
Trop souvent ce leitmotiv est à la bouche des agriculteur et des chasseurs.

La densité des populations animales ne peut excéder le maximum compatible avec les ressources de l’habitat (à capacité biologique déterminée).

La qualité et la quantité de la végétation règlent l’abondance des phytophages, ce qui autorise un nombre plus restreint encore de prédateurs.

Le nombre de rapaces présents dans une région reflète dans une certaine mesure l’éventail des espèces de proies qui y vivent.

L’équilibre est menacé par la reproduction annuelle, surtout chez les animaux proies les plus prolifiques, ce qui fournit un excédent de population.
Ce « surplus » doit donc disparaître: l’émigration, la mortalité (pathologique ou accidentelle) et la prédation sont les principaux facteurs de la régulation.

Le rôle de la prédation est celui du maintien de la stabilité de l’équilibre au sein des communautés biologiques, son effet régulateur est insignifiant sur la « pullulation » des petits rongeurs qui, régulièrement, soit par le jeu des phénomènes cycliques, soit grâce à des conditions météorologiques favorables, débordent les processus naturels de contrôle.

Les rapaces en profitent mais sont trop peu nombreux pour limiter cette progression. Leur action peut seulement limiter l’ampleur du fléau et la multiplication normale.

Non seulement la prédation régularise le nombre de proies mais elle exerce surtout une sélection qualitative. Les rapaces comme tous les autres prédateurs suivent la loi du moindre effort et prennent surtout les proies les plus faciles, les plus lentes, les plus handicapées, les jeunes (sans expérience), les malades, les blessés, les tarés, les imprudents,…,mais frappent aussi des victimes en parfaite condition.

La prédation représente ainsi un facteur d’évolution, elle a développé chez les espèces proies des réactions de défense passive ou active ainsi que des caractères morphologiques protecteurs.

Signalons encore que les rapaces n’attrapent pas leurs proies facilement, ils subissent pas mal d’échecs et sont gênés en outre par les intempéries.

En conclusion, la densité des oiseaux de proie est gouvernée par celle de leurs ressources. Ce n’est pas le rapace qui limite l’abondance du gibier, mais bien la pression de la chasse et les capacités biologiques du terrain.

HabitatHabitats

MilieuMilieux
Chaque espèce est adaptée à un milieu - un biotope - particulier. En fonction de ce biotope, le mode de vie, le mode de chasse, le type de proies est donc lui aussi particulier. Il découle que chaque espèce, en fonction de sa spécialisation plus ou moins accentuée, aura une morphologie et un comportement plus ou moins « spécialisé » :
  • Ceux qui chassent dans une végétation haute, buissonneuse ou en forêt, ont une queue longue et des ailes généralement larges et courtes (Autour, Éperviers, Busards).

  • Ceux qui chassent à terrain découvert (Faucons, Buses, Milans…) peuvent avoir des ailes longues et plus ou moins larges.

  • Certains sont des chasseurs d’oiseaux - Faucon Pèlerin, Épervier, Autour des Palombes, par exemple. Leurs proies étant difficiles à capturer, et moins nombreuses, ils sont donc rares. Leur territoire est de grande étendue.

  • D’autres sont des chasseurs de rongeurs - Faucon Crécerelle, Busards, Buses - les proies étant abondantes et faciles à prendre, ces rapaces sont donc plus abondants. Leur territoire est de petite taille.

  • D’autres encore sont des chasseurs très spécialisés - Balbuzard Pêcheur qui ne capture que des poissons, ou Circaète qui ne chasse que des reptiles, eux aussi sont rares. Eux aussi disposent d’un vaste territoire de chasse.

  • D’autres enfin sont des « charognards » qui se nourrissent totalement ou en grande partie d’animaux morts - Vautours strictement charognards et Milans qui peuvent capturer de petites proies à l’occasion .

Territoire
GîteGîte
AltitudeAltitudesÉtage de plaineÉtage collinéen (de 0 à 800 m)Étage montagnard (de 800 à 1 700 m)Étage subalpin (de 1 700 à 2 200 m)Étage alpin (de 2 200 à 3 000 m)

Cycle de vieCycle de vie

Système reproductif
Les rapaces sont monogames. Il y a toujours des évolutions nuptiales avant l’accouplement.
TerritorialitéTerritorialité
Les rapaces, comme la plupart des oiseaux, défendent leur territoire, constitué de l’espace entourant le nid, à l’intérieur duquel le couple ne tolère pas l’intrusion d’un congénère.

Leur terrain de chasse ou domaine vital, délimité par les évolutions du couple, est plus vaste, n’est pas défendu sur toute son étendue, et peut chevaucher ceux des couples voisins.

Dans le cas d’espèces sociables, nichant en colonie, seul le territoire, tel que défini plus haut, est défendu (vautour fauve, milan noir, faucon crécerellette …).

La taille des terrain de chasse varie selon les espèces et les régions considérées.

Il est clair, par exemple, que le circaëte Jean-le-blanc, mangeur de serpents, doit explorer plus d’espace que la buse au régime électrique.

De même, pour une espèce donnée, le domaine vital sera plus ou moins vaste selon l’abondance des proies de la région prospectée.

Le terrain de chasse est ainsi agrandi parallèlement à l’appauvrissement des proies.

Première nidificationPremière nidification
En général, la maturité sexuelle est acquise à 2 ans (la femelle d’épervier se reproduit à 1 an).

Les plus grands rapaces sont immatures jusqu’à 4 à 6 ans, et n’ont qu’un jeune par an. Leur multiplication très lente est compensée par une grande longévité (25 ans).

Période de nidificationPériode de nidification
Le début du cycle est déterminé par sa longueur (1 seul cycle par an) ainsi que par l’époque la plus favorable au nourrissage des jeunes.

Le gypaète barbu et le vautour fauve se reproduisent en hiver car le jeune doit voler en été.

La bondrée apivore a une ponte tardive ajustée au développement du couvain des guêpes.

Le faucon d’Eléonore niche en juillet, car il nourrit ses jeunes avec les oiseux migrateur d’automne.

Parade nuptialeParade nuptiale
ReproductionAccouplement
Site de nidificationSite de nidification
NidNid
Mis à part les faucons qui pondent leurs œufs sur une plate-forme déjà existante, tous bâtissent un nid, le plus souvent une aire de branchages, plus ou moins volumineuse et aplatie sur les arbres ou les rochers. Les busard nichent à terre.
NichoirNichoir
Nombre de couvéesNombre de couvées
PontePonte
ŒufŒufs
Généralement peu nombreux (leur nombre fluctue avec l’abondance des proies), souvent blanc immaculé.
IncubationIncubation
Plus ou moins un mois chez les petites espèces.

Un mois et demi et plus chez les plus grandes.

La femelle couve et a le rôle prépondérant dans l’élevage ds jeunes.

ÉclosionÉclosion
NourrissageNourrissage
Le mâle est le pourvoyeur.
EnvolEnvol
Les jeunes sont nidicoles, ils naissent les yeux ouverts, et couverts de duvet.

Les petites espèces savent voler à 4 semaines, 4 mois pour les vautours fauves, mais à cet âge, ils sont encore dépendants des parents.

Leur croissance est lente, les pennes indispensables au vol se développent tardivement.

SevrageSevrage
ÉmancipationÉmancipation
Plumage juvénilePlumage juvénile
À la naissance, le poussin est couvert d’un duvet court (souvent blanc) constitué par l’extrémité des plumes de contour. Un second duvet plus épais et plus coloré le recouvre, masqué ensuite par le plumage juvénile qui pousse en troisième et dernière étape (la plus longue).

La première livrée est portée 10 à 12 mois.

Période de muePériode de mue
La mue est un phénomène très important pour les rapaces : les adultes ont une mue annuelle complète qui débute par les rémiges primaires.

Elle a lieu pendant la nidification chez les sédentaires, ou pendant l’hiver chez les migrateurs (bondrée apivore).

Les grands planeurs ont une mue lente et assez continue, de séquence irrégulière, ce qui leur permet de conserver leur puissance de vol.

Chez les aigles et les vautours, le renouvellement des plumes prend plus d’un an.

Prédateurs
MaladieMaladies
LongévitéLongévité

MigrationMigration

La migration est une conséquence de la raréfaction des ressources alimentaires pendant l’hiver.

Ceux dont les ressources disparaissent totalement ou ne sont plus accessibles, tels que, le Faucon Hobereau, la Bondrée apivore (insectivores) - les Milans Noirs (charognards éclectiques) migrent, dès les mois d’Août et Septembre, vers le Sahel (régions au sud du Sahara).
Ceux dont les proies se raréfient, au moins localement, du fait de la couverture neigeuse par exemple, sont partiellement migrateurs, Milan Royal, Faucon Crécerelle, ou Buse Variable par exemple.

La puissance de vol des rapaces leur permet aisément de migrer sur de longues distances.

Certains rapaces diurnes européens sont des migrateurs partiels, seules les populations les plus septentrionales se déplacent vers le centre et le sud de l’Europe. C’est ainsi que bon nombre de buses variables, éperviers, autours et faucons crécerelles migrent et hivernent dans nos régions à la mauvaise saison.

Chez d’autres espèces, tels les chasseurs d’insectes ou de serpents comme la bondrée apivore, la circaète, le faucon hobereau, mais aussi le milan noir et le busard cendré, tous les individus sont migrateurs et disparaissent de notre continent pour aller passer l’hiver en Afrique.

Les espèces pratiquant le vol à voile évitent de survoler la mer, elles se concentrent dans les passages obligés : à l’issue de la Baltique, à Gibraltar, au Bosphore,… c’est le cas des milans, bondrées, aigles et vautours, tandis que les rapaces experts en vol battu se soucient peu des obstacles (éperviers, autours, faucons,…).

StatutStatut

Rareté
Abondance ou rareté des rapaces. Aucun rapace ne « prolifère ».

L’abondance d’une espèce est à la fois fonction de la technique de chasse de l’espèce considérée et de la qualité du biotope dans lequel elle évolue, mais plus particulièrement de l’abondance de ses proies spécifiques.

Les chasseurs de reptiles s’attaquant à des proies relativement rares, difficiles d’accès - grandes herbes, broussailles - ainsi que les chasseurs de poissons - les piscivores - sont eux aussi très rares.

De même, les chasseurs d’oiseaux, dont les proies sont mobiles, ne sont jamais abondants. Les chasseurs à l’affût et/ou s’attaquant à de petites espèces localement bien représentées (pinsons, étourneaux par exemple), sont plus nombreux que les chasseurs en plein vol.

Les grands charognards, bien que très voyants, sont rares, car ils sont en bout de « Chaîne alimentaire » et ne disposent pas de ressources alimentaires importantes. Ceux de petite taille tels que, les Milans Noirs, beaucoup plus éclectiques dans leurs choix alimentaires, sont mieux représentés.

Les rapaces diurnes ne digèrent pas les poils ou les plumes de leurs proies. Poils et plumes restent dans le jabot où, au cours de la digestion des parties carnées et des os, ils sont « compactés » en petites boules allongées qui sont régurgitées par le bec, le lendemain de leur absorption. On les dénomme « pelotes de réjection ». L’analyse de ces pelotes permet de déterminer le régime alimentaire des rapaces.

Menaces
Facteurs de disparition.

Dés 1900, en Europe, plusieurs espèces de rapaces se sont raréfiées en certaines régions.

Les menaces pesant sur celles-ci sont loin d’être écartées à l’heure actuelle, au contraire, de nouvelles, beaucoup plus sournoises, sont même apparues.

1. Destruction systématique.

- Au 18eme et 19eme siècle, la disparition entre animaux « utiles » et animaux « nuisibles » était générale. Les rapaces n’ont pas eu de chance et se retrouvant dans la seconde catégorie, ont été voués à disparaître.

Un système de « prime de récompense » a été institué: on voulait protéger le gibier à tout prix. Tout oiseau montrant bec crochu ou étant d’une certaine taille a été dés lors décimé en tous lieux et par tous les moyens : les œufs, les oisillons et les adultes, au nid, en période de couvaison ou en vol migratoire à l’aide de divers pièges et appâts empoisonnés.

- Ce n’est que vers la fin du 19eme siècle que les lois sur la protection sont progressivement apparues. Mais actuellement, si certaines espèces sont au bord de l’extinction, peu de pays assurent leur protection intégrale et il n’y a pas de réelle coordination sur le plan juridique à l’échelle européenne.

Ainsi, bien que les rapaces soient protégés dans ces régions depuis 1977, des milliers d’entre eux sont tués chaque année par les chasseurs siciliens et maltais postés sur leur passage.

En Belgique, tous les rapaces diurnes et nocturnes sont protégés par l’arrêté royal du 10 octobre 1966. Mais soyons vigilants, car bon nombre de chasseurs jugeant la buse « trop abondante » et en « pullulation » voudraient en reprendre la chasse.

2. Les collectionneurs d’œufs, les amateurs de trophée et les fauconniers ont et font encore des prélèvement non négligeables sur les rapaces. Ici encore, de grosses sommes d’argent sont en jeu et de véritables trafics internationaux sont en place.

Les espèces convoitées en fauconnerie sont pour la plupart déjà menacées par les pesticides ou la destruction de leurs habitats : faucon pèlerin, autour des palombes et éperviers d’Europe.

3. Pertes d’habitat.

Chaque espèce a ses préférences pour un biotope bien défini et ses facultés d’adaptation ne sont pas illimitées.

Il lui faut un minimum pour survivre: des proies pour se nourrir, elle et sa progéniture, et un milieu pour bâtir son nid.

L’introduction de la monoculture d’épicéas et l’évolution de l’agriculture ont eu des répercussions considérables sur les populations de rapaces.

Les vastes forêts de l’Europe ont régressé de manière catastrophique, la mise en valeur des terres « incultes », l’assèchement et la colonisation de terrains réduisent les zones humides à des peaux de chagrin, le remembrement supprime les haies et les bosquets,…

La liste peut être longue et ce facteur est à ne pas négliger, car à supposer que l’on parvienne à élever une espèce au bord de l’extinction en captivité, il faudrait encore qu’elle puisse un jour retrouver son habitat naturel. Toutes les modifications de paysages auxquels nous assistons actuellement sont plus souvent irrémédiables.

4. La pollution.

Dés 1950, la corrélation entre la présence des résidus polluants et la stérilité ou la fragilité des coquilles d’œufs de certaines espèces a été prouvée.

Il s’agit surtout de DDE (produit de la décomposition du DDT), de la dieldrine, du méthyl-mercure et des PCB. (utilisé comme stabilisateur dans l’industrie).

La caractéristique commune de ces produits est leur persistance et de ce fait, leur tendance à s’accumuler dans la chaîne alimentaire ou les rapaces occupent la dernière place.

5. Le dérangement.

Le dérangement lors de la période de reproduction, par des ornithologues ou des photographes peu scrupuleux, des bûcherons peut faire échouer de nombreuses nichées.

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