| Le campagnol des champs (Microtus arvalis) | |
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| Règne : animaux (Animalia) | Sous-règne : métazoaires (Metazoa) | Division : triploblastiques (Bilateralia) | Sous-division : deutérostomes (Deuterostomia) | Super-embranchement : chordés (Chordata) | Embranchement : vertébrés (Vertebrata) | Sous-embranchement : vertébrés à mâchoires (Gnathostomata) | | Classe : mammifères (Mammalia) | Sous-classe : euthériens (Eutheria) | Ordre : rongeurs (Rodentia) | Sous-ordre : | Super-famille : muroïdés (Muroidea [Illiger, 1815]) | Famille : muridés (Muridae), microtidés (Microtidae) | Sous-famille : arvicolinés (Arvicolinae) | | Genre : (Microtus [Schrank, 1798]) | Sous-genre : | Espèce : Microtus arvalis [Pallas, 1779] | Sous-espèce : | Nom commun : campagnol des champs | Nom populaire : |
| | | | Feldmaus | | common vole, field vole, meadow mouse | | | | | | | | | | | | | | | | | | | | sydmarkmus | | | | topillo de campo, ratón de campo | | pold-uruhiir | | | | kenttämyyrä | | campagnol des champs | | | | | | | | | | αρουραίος | | mezei pocok | | | | | | arvicola campestre | | | | | | | | | | | | | | | | | | veldmuis | | | | rato silvestre | | | | обыкновенная полевка | | | | hraboš poåný | | | | | | hraboš polní | | | | Microtus arvalis |
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| Généralités | Le campagnol des champs ressemble à une grosse souris. Parmi les campagnols, il est de taille moyenne. |
| Morphologie | | Forme trapue et arrondie, l’on ne distingue pas le cou de l’animal. Queue plus courte ou égale à la longueur du corps. Les pieds postérieurs sont pourvus de 6 pelotes plantaires. Aussi bien les pattes avant que les pattes arrières sont très fines. Il arrive fréquemment que des ongles ou des phalanges manquent. Son pelage est ras et d’aspect lisse, gris brun à gris beige dessus, gris jaunâtre dessous, sans limite nette entre les deux teintes. Il possède de petits yeux bien visibles, brun foncé à noirs. Les oreilles sont brèves, pavillons bien visibles, finement et densément velues à l’intérieur. L’intérieur des oreilles est presque totalement dénué de poils. Le nez est obtus, mais plus pointu que celui de campagnol terrestre. | Le campagnol des champs possède 16 dents. Il dispose de 4 incisives qui rappellent celle d’un castor. Elles sont longues et légèrement courbes, et ont une largueur de 0,5 mm chacune. | La femelle a 4 paires de mamelles. | Longueur tête plus corps | 105 mm (de 90 à 120 mm). | Queue | 32 (40) mm (soit 1/3 de la longueur totale) | Longueur du pied postérieur | De 14 à 16 mm. | Longueur de l’oreille | De 9 à 12 mm. | Hauteur | 40 mm. | Poids | 30 (de 15 à 40) g. |
| Coloris | Il existe une multitude de variations de couleurs, mais, en général, le pelage du Campagnol des Champs est brun avec des reflets gris sur le dos. Les flancs sont un peu plus clairs Le ventre est franchement clair, gris à gris jaunâtre mais il n’y à pas de limite nette entre le dos et le ventre. La queue est d’une seule couleur, un peu plus foncée dessus que dessous. |
| Capacités physiologiques | Excellent fouisseur. Il grimpe facilement sur les buissons et les arbres. Il saute à peine, mais nage bien. |
| Remarques |
| Espèces semblables | Les espèces de campagnols qui peuvent être confondus avec les campagnol des champs sont : le campagnol agreste, le campagnol terrestre, le campagnol levantin, le campagnol nordique, le campagnol alpestre.- Le campagnol des champs est très semblable au campagnol agreste. Il diffère un peu de ce dernier par sa coloration plus claire et sa queue plus courte. Il creuse davantage que le campagnol agreste.
- Le campagnol des champs est en général plus élancé que le campagnol terrestre. Le campagnol des champs est beaucoup plus mobile que le campagnol terrestre. Il se contente de très peu de ressources pour vivre. Il est typique de trouver des campagnols des champs sur des prés très maigres, là ou le campagnol terrestre ne s’attarde plus.
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| | Il pousse des cris aigus (« yip yen »), des sifflements et des soufflements en cas de danger. |
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| Description | Les crottes sont cylindriques, noires ou verdâtres (de 3 à 4 mm de longueur). |
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| Description | A Empreinte de la patte antérieure : longueur ~1,2 cm ; largeur ~1 cm.
P Empreinte de la patte postérieure : longueur ~1,2 cm ; largeur ~1 cm. |
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| Description | | Le campagnol des champs se caractérise par une activité intense, due au fait qu’il ne suit pas le rythme nycthéméral. Actif autant le jour que la nuit mais avec un maximum nocturne particulièrement marqué à la belle saison. On peut l’apercevoir de jour en période de pullulation. Les campagnol des Champs alternent des périodes d’activité et de repos toutes les 3 heures environ. Il est très actif sur les luzernes mais aussi les jachères, les bords de chemin et les talus. Il est particulièrement adapté aux terres fréquemment travaillées, ce qui est loin d’être le cas pour d’autres espèces de campagnol. Le campagnol des champs ne creuse guère, comparé aux autres campagnols, mais atteint une densité remarquable quand il pullule périodiquement (jusqu’à mille à l’hectare dans les luzernes). Les pullulations cycliques sont suivies d’une diminution brutale des effectifs (rythme: tous les quatre ans environ dans certaines régions). Lors des pullulations, très nombreuses ouvertures de terriers dans le sol et animaux visibles en plein jour. Fait d’importants dégâts dans les luzernes, les prairies et les champs de céréales. C’est une espèce qui se dresse souvent sur ses pattes postérieures. |
| Sociabilité | Le campagnol est très sociable. Les nids occupés ne sont parfois distants que de 3 m. En été, les couples défendent un territoire, comportement moins accusé en hiver. Les femelles allaitantes tolèrent que des congénères approchent leurs petits. En période de pullulation, la densité des population peut atteindre plus de 1 000 individus par hectare. En période de dépression les populations peuvent tomber à seulement 10 individus par hectare. Les pullulations sont cycliques tous les 3 à 5 ans dans certaines régions à l’issue de plusieurs saisons favorables (hivers doux, nourriture abondante). Après un maximum (pic), les populations s’effondrent brusquement (épizooties) avant de remonter lentement. Les effectifs suivent un cycle annuel auquel se superpose parfois un cycle de pullulation. Le cycle est minimal après l’hiver, croissant rapidement en mai-juin, et maximal en septembre-octobre. Un démarrage précoce de la reproduction au printemps et un niveau de population relativement élevé en fin d’hiver annoncent une pullulation. Cycle de pullulation en 4 phases : basse densité (de 2 à 3 ans ; 0 à 10 individus/ha) ; croissance (de 1 à 2 ans) ; forte densité (de 1 à 4 ans ; 1 200 individus/ha) ; déclin (de 1 à 2 ans). Pour communiquer les campagnol des champs émettent de petits cris aigus, parfois de détresse. Les deux sexes possèdent des glandes à odeur plantaires et anales. |
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| La saison de reproduction varie en fonction de la latitude. |
| Maturité sexuelle | La maturité sexuelle est atteinte au bout de 30 jours pour les mâles, mais des femelles âgées de seulement 11 à 13 jours peuvent être gestantes. |
| Territorialité | Pouvant aller jusqu’à 5 000 individus par hectare. |
| | Accouplement | La période de reproduction s’étend en général de mars à octobre et peut se poursuivre en hiver si les conditions sont favorables, parfois même jusqu’à février (varie selon la latitude). |
| Gestation | La gestation dure 21 jours (de 16 à 24 jours). |
| | Portées | Il est très prolifique : jusqu’à 6 portées par an, de 3 à 4 en moyenne, de 1 à 10 petits (plus fréquemment 3 à 6) et sujet à des accroissements cycliques de population. Les femelles mettent au monde de 20 à 24 petits par an. |
| | Ouverture des yeux | Les jeunes naissent nus et aveugles et ouvrent les yeux à 9-10 jours. |
| Sevrage | Ils sont allaités 12 jours. |
| Émancipation | Ils s’émancipent à 3 semaines. |
| Prédateurs | Il a de nombreux ennemis : le campagnol est la proie essentielle de plusieurs oiseaux rapaces diurnes et nocturnes, notamment la buse, le faucon crécerelle, le busard cendré, le moyen-duc, les chouettes hulotte et effraie, ainsi que de la cigogne blanche. Il est également capturé par le chat sauvage, le renard roux, la belette, l’hermine.Ce petit rongeur est beaucoup plus à la merci des rapaces et des prédateurs que le campagnol terrestre car il vit beaucoup hors de terre. |
| Maladies |
| Longévité | L’espérance de vie du campagnol des champs varie de 1 à 3,5 mois selon sa saison de naissance. La durée maximale de vie ne dépasse pas 12 mois. |
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| Description | | Végétarien - granivore. Le campagnol des champs est avant tout un herbivore, mais il consomme aussi des graines et des racines. Il mange des graminées et d’autres plantes herbacées (p. ex. pissenlit), du trèfle, de la luzerne, des céréales, d’autres plantes cultivées, des graines prélevées à la surface du sol, parfois l’écorce des arbres et des insectes. Les plantes attaquées sont principalement les céréales, l’artichaut, l’endive, la laitue et la chicorée, tiges de feuilles, fruits pour la plupart des plantes, graines, noix, parfois même des insectes. Il mange énormément (graines, racines, etc.). Il mange et gaspille environ 2 fois son poids en matière verte par jour. Ce rongeur occasionne des dégâts importants sur les prairies, cultures porte-graines, jeunes colzas et jeunes céréales. Une jeune luzerne peut être ainsi totalement détruite et, en céréales à paille, les pertes après épiaison peuvent atteindre 40 à 6 %. En vergers, il peut ronger le collet des arbres fruitiers. Les campagnols des champs font de petites réserves de nourriture sous forme de plantes et de grain. Il emmagasine des réserves dans son terrier pour l’hiver. |
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| | Territoire | Son domaine vital s’étend jusqu’à 1 500 m² pour les mâles et environ 350 m² pour les femelles. Les densités de population peuvent dépasser exceptionnellement 1 000 individus à l’hectare. |
| Gîte | Il creuse des terriers juste sous la surface du sol, sous une pierre ou sous la végétation dense, et en hiver il se construit des nids d’herbes sèches directement sous la neige. Ses terriers sont situés près de la surface du sol et débouchent souvent sur une touffe ou un buisson. Il creuse des galeries (diamètre moyen des trous = 3,5 cm) avec de nombreuses ouvertures béantes reliées en surface par des coulées où il dépose ses crottes. Les terriers des campagnols des champs sont parsemés d’une multitude de petits trous de sortie plongeant souvent à la verticale sur la galerie principale. La plupart de ces petits trous sont reliés par des passages sur terre, des coulées, le long desquels le campagnols grignotent l’herbe. Ils creusent leurs galeries à l’aide de leurs dents et des pattes. La terre qui est refoulée est très fine. Les monticules sont très petits et ont la grandeur d’un poing. Juste une poignée de terre en général. Pourtant il arrive de trouver de plus grandes quantités de terre refoulée, là ou les campagnols des champs ont creusé un nid dans une ancienne galerie de campagnols terrestres ou de taupes. Un groupe, ou une colonie de campagnols des champs occupe une partie d’une galerie de campagnols terrestres. De 10 à 20 mètres suffisent. Le Campagnol des Champs dessine des galeries dans l’herbe (très visibles en période de pullulation). Il dispose d’un à deux nids bourrés de fines herbes séchées. Le nid globuleux est formé d’herbes sèches et de tiges finement fendues, généralement placé sous terre dans le réseau de galeries (en hiver, sous la neige, à la surface de l’herbe). Les nids ont souvent des dimensions importantes : le nid d’été mesure environ 12 cm de diamètre, celui d’hiver 18 cm. Il dépose souvent des provisions à l’entrée de la galerie. Les galeries s’étendent jusqu’à 6 m du nid. Les campagnols des champs habitent aussi d’anciennes galeries de campagnols terrestres ou de taupes lorsque celles-ci sont abandonnées. Les populations de campagnols des champs et de campagnols terrestres se relayent bien souvent pour occuper les terriers existants. Signes de présence : crottes sur les coulées, brins d’herbe coupés à l’orifice des galeries. |
| Altitudes | | Il est répandu aussi bien en plaine qu’en montagne jusqu’à 3 000 m mais en altitude sa densité est beaucoup plus faible. |
| Espèce associée |
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| Répartition globale | Asie Mineure et moyenne jusqu’aux plaines de Sibérie ; au sud, atteint le Caucase et le lac Balkhach. Europe (en Grande-Bretagne, seulement sur les îles Orcades et à Guernesey). En France: presque partout. Il est présent sur la majorité du territoire et susceptible de pulluler dans sa zone médiane, principalement dans les sols argilo-calcaires. Il est surtout abondant dans le centre de la France selon une oblique allant de Bordeaux à Genève et à l’extrémité de l’Alsace. Manque : dans une grande partie de la Bretagne, en Provence, en Corse, dans le Périgord et le Quercy. | |
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| | Pas d’hibernation. |
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| Rareté | C’est le mammifère le plus commun d’Europe. |
| Menaces | Il redoute les modifications importantes de son biotope telles que labour ou inondation. Il est dangereux dans les champs de céréales et pour le collet des jeunes arbres. La prolifération de ce petit rongeur est limitée par les prédateurs qui en font une grande consommation. |
| Dégâts et nuisances | Le campagnol des champs est avant tout un herbivore qui broute les parties aériennes des plantes, pour une consommation journalière en matière verte égale à environ 2 fois son poids. Dégâts surtout sur les parties aériennes des luzernes. Les campagnols rongent une multitude de plantes sur et sous terre. Souvent ils rongent à raz du sol tout autour de jeunes arbres, détruisant ainsi le cambium. Les arbres dépérissent rapidement. Ce genre de dégât est souvent causé sous la neige. Parfois aussi ils creusent plus ou moins en spirale en descendant le long des racines qu’ils ne cessent de ronger. Les arbres ne meurent pas toujours mais ces multiples blessures sont autant de portes à toutes sortes de maladies et de pourritures. Les petites taupinières causent aussi une augmentation de l’usure des outils de coupe. Le foin partiellement souillé par la terre est mal accepté par le bétail et il existe un risque important de mauvaise fermentation de la nourriture silo. Cette nourriture de mauvaise qualité peut sensiblement réduire la production du lait et constitue un risque non négligeable pour la santé du bétail. Ses galeries souterraines peuvent aussi détruire les plantes. Le dépérissement des plantes contribue à l’apparition d’adventices et donc au salissement des parcelles. Les dégâts sont difficilement prévisibles. Les capacités de pullulation de ce rongeur sont parfois telles que les prédateurs (belette, hermine, renard, rapaces) ne peuvent limiter suffisamment les populations. La lutte chimique est alors conseillée. |
| Protection |
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