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La ville et le dème de Viannos en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
Viannos est une petite ville et une commune du sud-est du département d’Héraklion. La commune compte environ 5 500 habitants.

SituationSituation

La commune de Viannos (Δήμος Βιάννου) s’étend sur une zone de collines située entre les pentes sud du massif montagneux du Dicté et la côte sud de l’île. Le territoire du dème comprend celui de l’ancienne éparchie de Viannos dans l’ancien découpage administratif, auquel se sont ajoutées les communautés d’Afrati, d’Emparos, de Martha et de Milliaradès, situées dans le nord-ouest de la commune, qui appartenaient à l’éparchie de la Plaine (επαρχία Πεδιάδος). À l’époque vénitienne l’éparchie de Viannos (επαρχία Βιάννου) était réunie à l’éparchie de Monofatsi (επαρχία Μονοφατσίου) dans la châtellenie de Belvedere, ou Belvendere (Μπελβεντέρε), dont le siège se trouvait à Kastelliana, à 23 km à l’ouest de Viannos.

La ville de Viannos en Crète. Une oliveraie à Agia Moni. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le dème comprend les sommets du sud-ouest du massif du Dicté, ainsi que le plateau d’Omalos de Viannos (Οροπέδιο του Ομαλού Βιάννου), qui est un poljé situé à 1 328 m d’altitude ; à proximité immédiate du village de Viannos se trouvent le mont Koupa (1 187 m) et le mont Troulou (1 416 m). Les eaux du massif montagneux irriguent les collines où sont cultivés l’olivier, le caroubier et la vigne. Le territoire du dème de Viannos est parcouru par des torrents saisonniers qui ont creusé de profondes gorges telles que les gorges de Viannos (φαράγγι της Βιάννου). Ces torrents ont créé de petites plaines côtières où se sont développées des cultures sous serres dont les bâches en plastique, du point de vue du touriste, enlaidissent le paysage.

La ville de Viannos en Crète. Situation du dème (auteur Pitichinaccio). Cliquer pour agrandir l'image.La commune de Viannos est bordée à l’ouest par la commune de la Plaine minoenne, au nord par la commune du Plateau du Lassithi et à l’est par la commune d’Iérapétra ; sa côte sud est baignée par la mer de Lybie.

La ville de Viannos en Crète. Situation de la municipalité et du canton (auteur Pitichinaccio). Cliquer pour agrandir l'image.Le dème de Viannos ne comprend qu’un seul canton mais 16 communautés locales qui regroupent une ou plusieurs localités ; les communautés locales comprennent souvent un vieux village de montagne et un village côtier qui est parfois devenu plus important que le vieux village.

Les principales localités sont Afrati (Αφρατί), Agios Vassiléios (Άγιος Βασίλειος), Amiras (Αμιράς), Ano Viannos (Άνω Βιάννος), Arvi (Άρβη), Chondros (Χόνδρος), Emparos (Έμπαρος), Kalami (Καλάμι), Kastri (Καστρί), Kato Symi (Κάτω Σύμη), Kato Viannos (Κάτω Βιάννος), Katofygi (Κατωφύγι), Kéfalovrysi (Κεφαλοβρύσι), Kératokampos (Κερατόκαμπος), Krevvatas (Κρεββατάς), ‎Martha (Μάρθα), Milliaradès (Μιλλιαράδες), Pefkos (Πεύκος), Pervola (Περβόλα), Psari Forada (Ψαρή Φοράδα), Sykologos (Συκολόγος), Vachos (Βαχός) et Xéniakos (Ξενιάκος).

VisitesVisites

VilleLa ville d’Ano Viannos (Άνω Βιάννος / Áno Viánnos)
Ano Viannos, communément nommé simplement Viannos, est un bourg agricole du centre sud de la Crète, dans le sud du département d’Héraklion. La localité se trouve sur les contreforts sud du massif montagneux du Dicté, entre 550 m et 600 m d’altitude ; la localité est à moins de 5 km du poljé karstique d’Omalos, dit « lac d’Omalos » (Λίμνη Όμαλού) (1 330 m d’altitude), dont la résurgence des eaux irrigue la petite plaine fertile exploitée par les habitants de Viannos. Les habitants cultivent les oliviers et les caroubiers (χαρούπια) et pratiquent l’élevage.

Viannos est le chef-lieu de la commune de Viannos, mais c’est aussi le chef-lieu d’une communauté locale qui couvre une bande de terres qui s’étend entre le pied du massif du Dicté et la côte sud, et qui comprend les localités de Loutraki (Λουτράκι), d’Agia Moni (Αγία Μονή), d’Agios Nikolaos (Άγιος Νικόλαος), de Kapsali (Καψάλη), de Kératokampos (Κερατόκαμπος) et de Monobouka ou Monompouka (Μονομπούκα) ; cette communauté compte près d’un millier d’habitants, dont près de 800 pour le chef-lieu.

Viannos est construite à l’emplacement de la cité antique de Biannos (Βιάννος), ou Biennos (Βίεννος), ou encore Bienna (Βίεννα). Selon Homère cette cité aurait participé à la guerre de Troie. À l’époque hellénistique, au IIIe siècle avant JC, Bienna frappait ses propres monnaies, présentant une effigie d’Artémis sur l’avers et une branche fleurie sur le revers. Sur la Table de Peutinger la cité de Bienna se trouvait à 20 milles romains d’Iérapytna, c’est-à-dire environ 34 km, ce qui correspond à peu près à la distance de 40 km entre Viannos et Iérapétra. La cité antique devait se trouver sur la colline de Korakia, où des vestiges antiques ont été découverts.

Aux époques byzantine et vénitienne Viannos était défendu par un château bâti sur la colline de Korakia, située au nord-ouest du village. Sous l’occupation ottomane le village fut détruit à deux reprises pendant les insurrections crétoises, en 1822 et en 1866. Sous l’occupation allemande, pendant la Seconde Guerre mondiale, Viannos et sa contrée furent aussi détruites et leur population massacrée en 1943, au cours de ce qui fut nommé l’Holocauste de Viannos (Ολοκαύτωμα της Βιάννου) ; chaque année, le 14 septembre, une cérémonie du souvenir est célébrée au mémorial d’Amiras.

La ville de Viannos en Crète. Vue du village d'Ano Viannos (auteur Loutrakis). Cliquer pour agrandir l'image.Viannos est construit au débouché des vallées de deux ruisseaux qui confluent pour former une rivière qui se jette dans la mer de Lybie près de Kératokampos ; la contrée est bien irriguée et il y règne un air vif. Le village est traversé par le prolongement de la route de Kastelli à Viannos, qui prend localement le nom d’Avenue de la Liberté (Λεωφόρος Ελευθερίας) ; on peut y voir un très vieux platane. De part et d’autre de cette artère, le village se présente comme un lacis de ruelles qui escaladent les pentes sud de la colline Koupa (Κορυφή Κούπα) ; il est très difficile de trouver une place de stationnement dans le village pour visiter les quelques églises intéressantes qui se trouvent dans la partie haute du village ; depuis la rue principale des panneaux indiquent la direction des diverses églises.

La ville de Viannos en Crète. L'église Sainte-Pélagie (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.L’église la plus remarquable est l’église Sainte-Pélagie (Αγία Πελαγία), un édifice construit en 1360, comme l’indique une inscription à l’entrée. Cette petite église recèle des fresques du XIVe siècle, avec notamment, sur le mur du fond, une fresque magnifique, bien qu’abîmée, de la « Crucifixion ». L’église d’Agia Pélagia se trouve presque tout en haut du village ; l’endroit offre une vue sur le village et jusqu’à la côte.

La ville de Viannos en Crète. L'église Saint-Georges. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).À l’extérieur du village, un peu à l’écart de la route de Viannos à Myrtos, se trouve l’église Saint-Georges (Άγιος Γεώργιος), avec des fresques du prêtre et peintre Ioannis Moussouros (Ιωάννης Μουσούρος), datant de 1401, notamment l’« Exaltation de la Croix ».

La ville de Viannos en Crète. L'église Saint-Georges. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).

Navigateur par satelliteSur la route de Viannos à Kastelli
La route qui relie Viannos à Kastelli suit le bord oriental de la Plaine minoenne, au pied sud-ouest du massif montagneux du Dicté. L’itinéraire, de 33 km de longueur, traverse les localités de Kato Viannos (Κάτω Βιάννος), de Martha (Μάρθα) et d’Emparos (Έμπαρος) puis longe l’aérodrome de Kastelli avant d’atteindre ce village. Au-delà de Kastelli on peut rejoindre Héraklion située à 57 km de Viannos.
La ville de Viannos en Crète. Le mont Koupa. Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Viannos en Crète. La région de Martha. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La ville de Viannos en Crète. La région de Martha. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
Village grecLe village de Kato Viannos (Κάτω Βιάννος / Káto Viánnos)
La ville de Viannos en Crète. Le village de Kato Viannos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Kato Viannos (« Viannos d’En bas ») se trouve à environ 3 km à l’ouest d’Ano Viannos, sur la route venant de Kastelli, qui se trouve à 30 km au nord. Le village compte une centaine d’habitants, principalement des agriculteurs cultivant l’olivier et les céréales dans la petite plaine irriguée qui s’étend entre Kato Viannos et Ano Viannos.
Village grecLe village d’Emparos (Έμπαρος / Émparos)
La ville de Viannos en Crète. Le massif du Dicté vu depuis Emparos. Cliquer pour agrandir l'image.Le village d’Emparos se trouve dans le nord de la commune de Viannos, sur la route de Viannos à Kastelli ; dans l’ancienne organisation administrative le village faisait d’ailleurs partie de l’éparchie de la Plaine (επαρχία Πεδιάδος) et non de l’éparchie de Viannos (επαρχία Βιάννου). Emparos est situé au pied des contreforts sud-ouest du massif montagneux du Dicté, à environ 430 m d’altitude. Emparos est à 14 km au nord d’Ano Viannos et à 19 km au sud de Kastelli. La communauté locale d’Emparos comprend une autre localité, le village de Thomadiano (Θωμαδιανό) ; l’ensemble des deux localités compte une population d’un peu plus de 300 habitants, dont la plupart vivent de la culture de l’olivier. Depuis quelques décennies le village cultive également le dictame de Crète (Origanum dictamnus), une plante aromatique et médicinale, notamment consommée en infusion ; le nom du dictame (δίκταμος) provient du nom de la montagne du Dicté.

La ville de Viannos en Crète. L'église Saint-Georges à Emparos (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Emparos et ses environs comptent une vingtaine d’églises dont la plus célèbre est l’église Saint-Georges (Άγιος Γεώργιος), située au centre du village. Cette église, récemment restaurée, recèle des fresques qui sont parmi les plus belles et les mieux conservées de Crète ; ces fresques datent du XVe siècle et ont été peintes en 1436 et en 1437 par Manuel Fokas (Μανουήλ Φωκάς) (né en 1400 - mort vers 1470), comme l’indique sa signature « διά χειρός έμοϋ άμαθη Μανουήλ » (de la main de l’humble Manuel), aidé de son frère Jean Fokas (Ιωάννης Φωκάς). Entre 1436 et 1454, Manuel Fokas, également connu sous le nom de Manuele Fuca, a peint des fresques dans deux autres églises de l’île : dans l’église Saint-Georges d’Avdou et dans l’église Saint-Constantin d’Épano Symi.

La ville de Viannos en Crète. Fresques de l'église Saint-Georges à Emparos (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Parmi les fresques de l’église Saint-Georges d’Emparos on remarque notamment une « Résurrection de Lazare », une « Résurrection de Jésus », une « Pentecôte » et une « Ascension » sur la voûte, un « Jugement Dernier » sur le mur du fond, ainsi que des scènes de la vie du saint patron de l’église.

Au début du XVIIe siècle il y avait à Emparos un manoir appartenant au poète Marc-Antoine Foskolos (Μάρκος Αντώνιος Φώσκολος) (1597-1662), auteur de la pièce « Fortunato » (Φορτουνάτος) qui aurait été écrite à Candie pendant le siège de la ville par les Ottomans.

Navigateur par satelliteSur la route de Viannos à Myrtos
La principale route reliant, par le sud, le centre de la Crète à la partie orientale de l’île est la route de Viannos à Myrtos et, au-delà, à Iérapétra, située à 40 km de Viannos. Cette route, de 24 km de longueur, contourne le massif montagneux du Dicté en longeant en corniche les contreforts sud du massif.

La ville de Viannos en Crète. Mémorial des massacres de septembre 1943 (auteur Marc Ryckaert). Cliquer pour agrandir l'image.Pendant la Seconde Guerre mondiale cette route était la voie de passage entre la zone d’occupation allemande à l’ouest et la zone d’occupation italienne à l’est, où les résistants trouvaient refuge ; un groupe important de résistants s’était constitué dans la zone de Viannos. La situation stratégique de cette zone a sans doute été la cause d’un épisode tristement célèbre : le massacre de Viannos ; au mois de septembre 1943, en représailles à une attaque de résistants crétois contre une compagnie de l’armée allemande, une vingtaine de villages, situés de part et d’autre de cette route, furent détruits et leur habitants mâles massacrés : notamment Viannos (Βιάννος), Amiras (Αμιράς), Vachos (Βαχός), Kéfalovryssi (Κεφαλοβρύσι), Krevvatas (Κρεββατάς), Agios Vassilléios (Άγιος Βασίλειος), Pefkos (Πεύκος), Kato Symi (Κάτω Σύμη), Gdochia (Γδόχια), Myrtos (Μύρτος), Mourniès (Μουρνιές), Malès (Μάλες) et cetera.

Chacun des villages frappés a son propre monument dédié à ses morts, mais un grand mémorial rappelle ces événements ; il se trouve sur un promontoire situé à l’entrée du village d’Amiras (Αμιράς), à environ 5 km à l’est d’Ano Viannos. Le mémorial comprend un monument et onze stèles de marbre sur lesquelles sont gravés les noms de 451 victimes connues ; à côté se trouve une chapelle.

Village grecLe village de Kato Symi (Κάτω Σύμη / Káto Sými)
La ville de Viannos en Crète. Le village de Kato Symi (auteur George Karpathakis). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).Le village de Kato Symi se trouve un peu à l’écart de la route de Viannos à Myrtos ; au village de Pefkos (Πεύκος), 2 km après Amiras (Αμιράς), il faut bifurquer à gauche et traverser Pefkos pour atteindre Kato Symi. Kato Symi est à 11 km à l’est de Viannos et à 16 km au nord-ouest de Myrtos.

Le village se trouve à 780 m d’altitude, sur les contreforts sud du massif montagneux du Dicté ; le point culminant du massif, le mont Spathi (2 148 m), se trouve à 8 km au nord du village ; à 4 km au nord-ouest de Kato Symi se trouve le poljé d’Omalos de Viannos (Οροπέδιο Όμαλού Βιάννου), un plateau karstique où les eaux disparaissent sous terre au centre du poljé, dans un ponor dit « lac d’Omalos » (Λίμνη Όμαλού) ; le plateau d’Omalos de Viannos ne doit pas être confondu avec le plateau d’Omalos situé dans les Montagnes blanches, dans l’ouest de l’île. Les eaux du plateau réapparaissent en surface par des sources dont certaines irriguent Kato Symi et Ano Symi ; une rivière aux eaux très fraîches traverse le village, la rivière Blavopotamos (Μπλαβοπόταμος), dont le cours se jette dans la mer de Libye près de Faflagkos (Φαφλαγκος), à l’est du village d’Arvi, après avoir traversé les gorges d’Arvi (φαράγγι της Άρβης). Dans le village, des tavernes, installées au bord du torrent, offrent une halte rafraîchissante.

Dans la vallée de cette rivière se trouve la plus grande forêt du département d’Héraklion, la forêt de Symi (δάσος της Σύμης), une pinède qui est un prolongement vers l’ouest de la forêt de Sélakano (δάσος του Σελακάνου), située dans l’ouest du département du Lassithi et de la commune d’Iérapétra.

Le caractère boisé et arrosé de la région de Symi est sans doute à l’origine du toponyme du village : Symi, ou Symé, est en effet le nom d’une nymphe, divinité féminine des bois et des sources, qui était l’une des épouses de Poséidon (Ποσειδών), le dieu des océans. Kato Symi signifie « Symi d’En bas ».

La communauté locale de Kato Symi comprend également le hameau de Loutraki de Kato Symi (Λουτράκι Κάτω Σύμης), situé à une altitude très inférieure, 400 m ; l’ensemble compte moins de 150 habitants. Ces habitants se consacrent principalement à l’agriculture, à l’arboriculture (noyers, cerisiers, abricotiers, poiriers et autres arbres fruitiers), à l’élevage et à l’apiculture en forêt.

Maison en ruineLe village d’Ano Symi (Άνω Σύμη / Áno Sými)
La ville de Viannos en Crète. L'église Saint-Georges à Ano Symi (auteur Georges Karpathakis). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).Le village de Kato Symi est géographiquement et historiquement associé à l’ancien village d’Ano Symi (Άνω Σύμη), « Symi d’En haut », qui se trouve à moins d’1 km à l’est et à environ 880 m d’altitude ; cependant Ano Symi se trouve administrativement situé dans le département du Lassithi, dans la commune d’Iérapétra et dans la communauté locale du village de Mourniès (Μουρνιές). Du village d’Ano Symi il ne reste que des ruines car la localité a été entièrement détruite, le 12 septembre 1943, par l’armée d’occupation allemande en représailles d’une attaque contre une patrouille allemande. Les deux villages ont été détruits à la dynamite et tous les hommes adultes mis à mort ; Kato Symi a été reconstruit, mais Apano Symi, qui était autrefois plus peuplé que Kato Symi, ne l’a pas été. Un monument rappelle ces tragiques événements.

Ano Symi était un grand et beau village dont on peut voir les ruines des maisons ; parmi les ruines il reste une vieille église, l’église Saint-Georges, qui recèle de belles fresques, datant du XVe siècle, peintes par Manuel Fokas (Μανουήλ Φωκάς) ; le peintre a signé son œuvre de la mention « μετά την άλωσιν της Κωνσταντινουπόλεως διά χειρός Φωκά Μανουήλ » (« après la chute de Constantinople par la main de Fokas Manuel »), indiquant que ces fresques ont été peintes après 1453, date de la prise de Constantinople par les Ottomans. Parmi les fresques encore visibles on peut reconnaître un « Christ Pantocrator », une « Crucifixion », les « Douze Apôtres ». L’église est fermée à clé, mais on peut obtenir la clé auprès du pope du village de Mourniès.

Sanctuaire antiqueLe sanctuaire d’Hermès et d’Aphrodite (Ιερό του Ερμή και της Αφροδίτης / Ieró tou Ermí kai tis Afrodítis)
La ville de Viannos en Crète. Le sanctuaire de Kato Symi (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.À 1,4 km, en ligne droite, au nord-est de Kato Symi se trouvent d’autres ruines, les ruines, beaucoup plus anciennes, d’un sanctuaire dédié à Hermès et à Aphrodite ; la distance à parcourir est beaucoup plus grande par la piste qui grimpe en lacets jusqu’au site archéologique, situé 300 m plus haut que le village. Après le sanctuaire cette petite piste continue, vers le nord-ouest, en direction du plateau d’Omalos. Le sanctuaire se trouve à 1 120 m d’altitude, entre la forêt de Symi et le bas des pentes sud du massif du Dicté, dans un lieu-dit nommé Krya Vrissi (Κρύα Βρύση) (« source froide »), car une eau limpide et glacée y jaillit d’une source toute l’année.

Aller au sanctuaire d’Hermès et d’Aphrodite avec Google Maps (35.056146, 25.499563).

Les archéologues ont établi que ce sanctuaire datait de l’époque minoenne moyenne MM-III-b, c’est-à-dire l’époque minoenne néo-palatiale, vers 1600 avant JC ; il s’agissait d’un autre type de sanctuaire minoen, ni sanctuaire de caverne, ni sanctuaire sommital, mais construit en terrasses à flanc de montagne. Ce sanctuaire aurait été utilisé de façon ininterrompue pendant près de 2 000 ans, jusqu’à l’époque de l’Empire romain ; aux époques grecques classique et hellénistique, ce sanctuaire était dédié à Hermès (Έρμής) et à Aphrodite (Άφροδίτη).

Les ruines du sanctuaire de Symé ont été fouillées de 1972 à 2003 par le service archéologique grec. Des milliers de figurines votives y ont été mises au jour, ainsi que des inscriptions en écriture linéaire A, des poteries en terre cuite ou en pierre, des armes et des boucliers de bronze. La plupart de ces artefacts sont exposés au Musée archéologique d’Héraklion.

Le site archéologique du sanctuaire d’Hermès et d’Aphrodite (αρχαιολογικό χώρο στο Ιερό Ερμή και Αφροδίτης) est plutôt mal indiqué, par des pancartes rudimentaires en bois. Le site est entouré d’une clôture, fermée à clé la plupart du temps ; on peut toujours observer les ruines de l’extérieur. La source froide se trouve à l’extérieur de la clôture, sur le côté oriental du site. La promenade dans cet endroit bucolique vaut à elle seule l’excursion.

Navigateur par satelliteSur la route de Myrtos à Tsoutsouros
L’itinéraire qui relie Myrtos, dans la commune d’Iérapétra, à Tsoutsouros, dans la commune de la Plaine minoenne, traverse la côte sud de la commune de Viannos. Il ne s’agit pas d’une route côtière bien construite mais d’une succession de pistes de terre et de petites routes sinueuses qui, assez souvent passent dans l’arrière-pays, au milieu des oliveraies et des cultures sous serre.

Le trajet débute à Myrtos par une piste qui s’étend au pied du mont Kolektos avant d’atteindre Tertsa, une petite station balnéaire ; suivent d’autres localités agricoles qui ont aussi leurs plages et leurs hébergements de vacances : Sidonia, Arvi, Kératokambos et Kastri ; seule la dernière partie du trajet, entre Kastri et Tsoutsouros, se fait sur une route bien revêtue.

Le trajet a une longueur de 40 km et prend normalement 45 min pour atteindre Tsoutsouros si l’on ne fait pas d’arrêts ; il est possible de faire un circuit en revenant vers Myrtos, depuis Tsoutsouros, par les villages de Kastelliana et de Martha puis en suivant l’itinéraire de Viannos à Myrtos ; ce trajet de retour fait 56 km de longueur et prend environ 1 h.

Village grecLe village de Tertsa (Τέρτσα / Tértsa)
La ville de Viannos en Crète. La plage de Tertsa (auteur Fanourakismanos). Cliquer pour agrandir l'image.À 5 km à l’ouest de Myrtos se trouve le hameau de Tertsa (Τέρτσα), d’une quinzaine de maisons, qui possède une longue et belle plage de galets et de sable (Παραλία Τέρτσα), avec des tavernes situées à l’arrière de la plage ; certaines parties de la plage sont autorisées au naturisme.

La ville de Viannos en Crète. Le rocher Psarocharako à Tertsa (auteur Fanourakismanos). Cliquer pour agrandir l'image.À l’extrémité ouest de la plage de Tertsa on peut observer un énorme rocher percé qui forme un îlot presque relié au rivage, le Psarocharako (Ψαροχάρακο) (« rocher poisson »).

Depuis Tertsa une petite route à revêtement gravit la montagne jusqu’au village de Sykologos, puis rejoint la route principale de Myrtos à Viannos.

Village grecLe village de Sidonie (Σιδωνία / Sidonía)
La ville de Viannos en Crète. La plage de Sidonia à Psari Forada (auteur Vlad Ober). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).La localité suivante, après Tertsa, est Psari Forada (Ψαρή Φοράδα), avec le village côtier de Sidonia, à environ 9 km de Myrtos ; cependant il faut traverser l’arrière-pays pour l’atteindre, car la piste côtière depuis Myrtos se termine à Tertsa. On peut aussi atteindre Psari Forafa depuis la route principale de Myrtos à Viannos, en bifurquant à Kalami (Καλάμι). Sidonia possède une belle plage de galets, plutôt large et longue de 900 m (Παραλία Σιδωνία) ; à l’extrémité orientale de la plage, en face du cap de Sidonia, se trouve l’îlot rocheux de Sidonie, propice à la plongée sous-marine.
Village grecLe village d’Arvi (Άρβη / Árvi)
La ville de Viannos en Crète. Le village d'Arvi (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Au-delà de Psari Forada débute une vaste zone de cultures sous serres et de cultures en plein champ ; au milieu de ces cultures se trouve le village côtier d’Arvi. Cette petite vallée côtière verdoyante est traversée par un ruisseau, le ruisseau d’Arvi (Άρβης Ρέμα), qui surgit de gorges entaillant profondément la montagne (Φαράγγι Άρβης) ; ces gorges sont inaccessibles sinon pour des grimpeurs très équipés pour franchir les nombreuses chutes d’eau qui jalonnent ces gorges ; dans leur partie la plus étroite, ces gorges sont surnommées les « gorges des Fumées » (Φαράγγι της Καπνιστής) en raison des brouillards créés par les chutes d’eau.

Arvi est situé à environ 19 km à l’ouest de Myrtos, et à 21 km à l’est de Tsoutsouros par une piste de terre, plus ou moins praticable, qui traverse l’arrière-pays. Depuis la route principale de Viannos à Myrtos, une petite route permet de descendre jusqu’à Arvi en bifurquant vers le village d’Amiras un peu après le mémorial aux victimes de la Seconde Guerre mondiale. Arvi fait partie de la communauté locale d’Amiras.

Ce village, d’environ 350 habitants, vit principalement des cultures maraîchères, notamment des tomates, et fruitières, notamment des bananiers ; Arvi bénéficie en effet d’un microclimat caractérisé par un ensoleillement élevé et l’absence de vents forts, en raison de la protection offerte par le massif montagneux du Dicté.

La ville de Viannos en Crète. Le sarcophage romain d'Arvi (auteur Ethan Doyle White). Cliquer pour agrandir l'image.Le village d’Arvi se trouve vraisemblablement à l’emplacement de la cité antique d’Arvi (Άρβη), ou Aria (Άρια), qui frappait sa propre monnaie à l’époque hellénistique et qui était encore un port important à l’époque de l’Empire romain. En 1833, le voyageur anglais Robert Pashley découvrit à Arvi un sarcophage de marbre richement décoré d’un haut-relief représentant un cortège où Bacchus est accompagné de Bacchantes. Ce sarcophage, datant du IIe siècle après JC, a été emporté en Angleterre par Pashley ; il est exposé au musée d’art de Cambridge, le Fitzwilliam Museum. Des bains et des tombes romains ont aussi été mis au jour dans la région d’Arvi.

Ce village côtier vit aussi de la pêche grâce à un petit port en béton. À l’ouest du port se trouve une belle plage de sable gris et de galets, de 500 m de longueur, qui suscite une modeste activité touristique, malgré l’environnement peu attrayant ; la localité dispose d’un petit hôtel familial et de quelques cafés et tavernes servant du poisson frais.

La ville de Viannos en Crète. Le monastère Saint-Antoine à Arvi (auteur cyclingcreta). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).À l’arrière du village, accroché aux pentes escarpées de la montagne, un peu à l’est de la sortie des gorges d’Arvi, se trouve le monastère Saint-Antoine (Μονή Αγίου Αντωνίου) ; depuis le village une marche de moins d’une demi-heure permet d’atteindre le monastère ; à la sortie du village des panneaux indiquent la direction du monastère. Le monastère Saint-Antoine est un monastère qui date du XIXe siècle et qui ne compte plus que quelques moines. Il se trouverait à l’emplacement d’un ancien temple dédié à Zeus d’Arvios (Αρβίου Διός), mentionné par Étienne de Byzance au VIe siècle.

Au-dessus du monastère Saint-Antoine se trouvent les ruines d’un monastère plus ancien, le monastère Saint-Georges.

Village grecLe village de Kératokampos (Κερατόκαμπος / Keratókampos)
Depuis Arvi une petite route, accidentée mais carrossable, serpente entre la zone maraîchère et le pied des montagnes, et permet de se diriger vers l’ouest. Après le pont sur la rivière Skloutaras (Σκλουτάρας Ρέμα) se termine la zone des serres agricoles et on atteint Kapsali (Καψάλη) ; ce hameau dispose d’une plage de sable et de galets, la plage d’Arménopétra (Παραλία Αρμενόπετρα) ; cette plage tire son nom d’un gros rocher qui pointe hors de l’eau à 100 m du rivage ; c’est la première plage de la baie de Kératokampos (Όρμος Κερατοκάμπου).

La plage suivante sur la baie est la plage de Monompouka (Παραλία Μονομπούκα) ; c’est aussi une plage de sable et de galets, mais plus large et ombragée de nombreux tamaris, avec des fonds sablonneux et en pente douce.

La ville de Viannos en Crète. La plage de Monompouka à Keratokampos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La ville de Viannos en Crète. La plage de Monompouka à Keratokampos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
À l’extrémité occidentale de la plage de Monobouka se trouve l’embouchure de la rivière Keratokampitis (Κερατοκαμπίτης ποταμός) dont la vallée est bordée par les villages de Kato Viannos (Κάτω Βιάννος), de Pervola (Περβόλα) et de Chondros (Χονδρός).

Dans son cours inférieur la rivière de Kératokampos entaille la montagne par de profondes gorges sauvages, les gorges de Portéla (Φαράγγι Πορτέλα), et prend le nom de ruisseau de Portéla (Πορτέλα Ρέμα). À l’endroit le plus étroit, les gorges sont surnommées « Le Saut de l’Évêque » (Του Πισκόπη το Πήδημα) d’après une légende datant de l’époque de l’occupation ottomane : la légende raconte qu’un évêque s’enfuyait à cheval pour échapper aux Turcs qui le pourchassait ; dès qu’il a atteignit le bord de la gorge, son cheval sauta et parvint à franchir les gorges ; l’évêque fut sauvé et il est dit qu’il fit bâtir l’église actuelle d’Agios Georgios, en signe de gratitude envers saint Georges.

La ville de Viannos en Crète. Le ruisseau de Portela à Keratokampos. Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Viannos en Crète. Le ruisseau de Portela à Keratokampos. Cliquer pour agrandir l'image.La ville de Viannos en Crète. Le ruisseau de Portela à Keratokampos. Cliquer pour agrandir l'image.
La ville de Viannos en Crète. Le mont Kerato et la côte à Keratokampos. Cliquer pour agrandir l'image.À l’ouest de la rivière Portéla débute la plage de Kératokampos (Παραλία Ξερόκάμπού). On atteint ensuite le village côtier de Kératokampos, situé à 29 km à l’ouest de Myrtos et à 11 km à l’est de Tsoutsouros. Kératokampos est accessible également par une route de montagne descendant de Kato Viannos, à 10 km, et passant par Pervola et Chondros ; cette route spectaculaire présente d’impressionnants surplombs et offre de belles vues sur la baie de Kératokampos.

La ville de Viannos en Crète. La montagne Kerato à Keratokampos (auteur Maria Giakoumakis). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).La route de Chondros passe près de la montagne de Kérato (Κέρατο) (617 m) (« la Corne ») qui domine le village de Kératokampos, à qui elle a vraisemblablement donné son nom ; cette montagne est également nommée Vigla (Βίγλα). Certaines découvertes archéologiques font penser que la ville antique de Kéréa (Κεραία) se trouvait sur cette montagne au sommet rocheux. À l’époque vénitienne il y avait un château destiné à protéger la côte contre les incursions de pirates. Le toponyme du village pourrait aussi provenir du nom ancien de la caroube, keratonia (κερατωνία), dont le fruit, en forme de gousse recourbée, évoque aussi une corne.

La ville de Viannos en Crète. La baie de Keratokampos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village de Kératokampos est de construction récente : il s’est développé dans les années 1950 ; auparavant, à cet endroit, se trouvaient des entrepôts où était entreposée la production agricole de la région. De nos jours encore la population, de moins de 100 habitants, est principalement employée dans la production d’olives, de caroubes, d’agrumes et de légumes-fruits (concombres, tomates, poivrons). Il y a aussi une petite activité touristique pour des visiteurs en quête de repos et de nourriture saine ; la plage de galets n’est guère attrayante, mais les 6 km de côtes de la baie de Kératokampos offrent d’autres plages plus agréables.

La ville de Viannos en Crète. Le port de Kastri-Keratokampos. Cliquer pour agrandir l'image.Kératokampos se distingue difficilement du village voisin de Kastri, situé immédiatement à l’ouest, au point de paraître une seule et même localité ; c’est la route provinciale de Kato Viannos à Kératokampos, jusqu’à son intersection avec la route côtière, qui marque la limite entre les deux villages.

Village grecLe village de Kastri (Καστρί / Kastrí)
La ville de Viannos en Crète. Le port de Kastri-Keratokampos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le village côtier de Kastri possède un petit port moderne en béton, plutôt disgracieux et qui paraît un peu trop vaste pour les quelques bateaux de pêche qui y sont amarrés. Kastri-Kératokampos est, historiquement, le port de la province de Viannos dont le chef-lieu, Ano Viannos, se trouve à environ 13 km au nord.

La localité a une modeste activité touristique, principalement basée sur un hébergement en appartements de vacances et en chambres d’hôtes chez l’habitant, avec quelques cafés et quelques tavernes.

La ville de Viannos en Crète. Le port de Kastri-Keratokampos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Kastri se trouve à une dizaine de kilomètres de Tsoutsouros ; les deux villages sont reliés par une route côtière à revêtement, plutôt large et en bon état, jalonnée par quelques plages :

Accolée au port se trouve la plage de Kastri (Παραλία Καστρί), une large plage de sable gris, ombragée par quelques tamaris mais non équipée, avec plusieurs tavernes situées à l’arrière.

À seulement 500 m à l’ouest de Kastri se trouve la plage de Skouros (Παραλία Σκούρου), accessible par un chemin de terre, fréquentée par des adeptes du camping sauvage.

La ville de Viannos en Crète. La plage de Listis près de Kastri (auteur Ivaylo Trynkov). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).À environ 2 km, on rencontre la plage de Listis (Παραλία Ληστής), une plage de sable reconnaissable aux gros rochers qui émergent des eaux à quelques mètres du rivage ; depuis la route côtière, on peut accéder à la partie orientale de la plage par un petit sentier pentu, avec un dénivelé d’environ 40 m. Le toponyme « ληστής » signifie « bandit » ; il y a en effet, à l’est de la plage, quelques grottes qui servaient de refuge pour des voleurs ; il y a aussi une petite source d’eau douce. Les fonds rocheux de la plage de Listis sont riches en poissons et en flore, et sont propices à la plongée sous-marine.

Aller à la plage de Listis avec Google Maps (34.990156, 25.354793).

Juste après Listis se trouve la plage de Kampoula (Παραλία Καμπουλά), une longue étendue de sable et de galets, de près d’1 km de longueur. La plage de Kamboula se termine à l’embouchure de la rivière Anapodaris ; le village de Tsoutsouros n’est qu’à 4 km à l’ouest de Kamboula. La plage de Kamboula est bordée de quelques tamaris, ainsi que de cultures près de l’embouchure de la rivière ; plus à l’est, la plage se trouve directement au bord de la route côtière. La plage de Kamboula n’est pas aménagée et il n’y a pas non plus de tavernes à proximité immédiate.

FleuveLe fleuve Anapodaris (ποταμός Αναποδάρης / potamós Anapodáris)
Le fleuve Anapodaris (ποταμός Αναποδάρης) ou Anapodiaris (ποταμός Αναποδιάρης) coule dans le sud du département d’Héraklion, dans la partie centrale de la Crète. C’est l’un des plus longs cours d’eau de la Crète, avec une longueur de près de 40 km ; son bassin draine les eaux de la partie orientale des monts Astéroussia et les eaux du sud-ouest du massif du Dicté. Dans l’Antiquité le fleuve Anapodaris était connu sous le nom de Potheréus (Ποθηρεύς) ou celui de Katarraktis (Καταρράκτης).

La ville de Viannos en Crète. Le fleuve Anopodaris près de Demati (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.Le fleuve Anopodaris prend sa source à 420 m d’altitude près du village de Parthéni (Παρθένι), à 3,5 km au sud de Choudetsi, puis se dirige vers le sud en direction du village d’Armanogéia (Αρμανώγεια), où ses eaux alimentent un lac-réservoir situé à 345 m d’altitude (φράγμα Αρμανωγείων), puis des villages de Téféli (Τεφέλι) et de Plakiotissa (Πλακιώτισσα), où un lac-réservoir est en construction (φράγμα της Πλακιώτισσας). Sur ses affluents plusieurs autres lacs-réservoirs ont été construits tels que le lac de Partira (Πάρτιρα) (φράγμα Παρτήρων), le lac d’Amourgélès (Αμουργέλλες) (φράγμα Αμουργέλων), le lac de Damiana (Δαμάνια) (λίμνη Δαμανιών), le lac d’Ini (Ίνι) (λίμνη Ινίου) et le lac de Skinias (Σκινιάς) (λίμνη Σκινιά).

Dans la région de Praitoria (Πραιτώρια), le cours de l’Anapodaris s’oriente vers l’est en direction de Kastélliana ; près du village de Démati (Δεμάτι), à 140 m d’altitude, il reçoit les eaux de son affluent le plus important, la rivière Baritis (ποταμός Μπαρίτης), qui prend sa source dans le massif du Dicté ; le fleuve s’oriente à nouveau vers le sud, traverse des gorges (φαράγγι του Αναποδάρη) puis se jette dans la mer de Lybie près de la localité de Dermatos (Δέρματος), entre Kastri et Tsoutsouros ; l’estuaire de la rivière est l’une des zones humides les plus importantes de Crète et une importante zone ornithologique.

Dans son cours inférieur le fleuve Anapodaris marque la limite entre la commune de Viannos et la commune de la Plaine minoenne.

CultureHistoire, géographie, arts, traditions, flore …

HistoireHistoire
WehrmachtLe massacre de Viannos (Σφαγές της Βιάννου / Sphagés tis Viánnou)
Le « Massacre de Viannos » désigne l’opération de représailles la plus meuςrtrière que les troupes d’occupation allemandes ont menée en Crète pendant la Seconde Guerre mondiale, au mois de septembre 1943 ; l’opération s’est soldée par la mise à mort de près de 500 civils et la destruction de près de 20 villages dans la région de Viannos.

La ville de Viannos en Crète. Le général Carta à Neapolis en 1942. Cliquer pour agrandir l'image.Les troupes aéroportées allemandes avaient conquis la Crète en mai et juin 1941, après des combats acharnés contre les forces britanniques et grecques qui s’étaient installées dans l’île en novembre 1940, au moment de l’attaque de l’Italie contre la Grèce. À la suite de leur victoire, les Allemands occupèrent les trois nomes occidentaux de l’île et confièrent l’occupation de nome oriental de l’île, le nome du Lassithi, à leurs alliés italiens, qui occupaient par ailleurs l’archipel du Dodécanèse, dont les îles les plus proches sont situées à seulement 50 km à l’est de la Crète. La région de Viannos, qui fait de nos jours partie du département d’Héraklion, faisait partie, à cette époque, du nome du Lassithi, en bordure du nome d’Héraklion occupé par les Allemands. Les troupes d’occupation italiennes étaient constituées de la 51e Division d’Infanterie « Sienne » (51ª Divisione di Fanteria « Siena »), commandée par le général de division Angelico Carta, dont le quartier général se trouvait à Néapolis, à l’ouest d’Agios Nikolaos, sur la côte nord de l’île.

La ville de Viannos en Crète. Portrait du maquisard Manolis Bandouvas. Cliquer pour agrandir l'image.Jusqu’à la fin de l’année 1942 les Italiens n’étaient pas très présents dans le sud du nome du Lassithi, ce qui avait laissé se développer, sur la côte sud, des bandes de maquisards, ou andartès (αντάρτες), qui pouvaient se replier dans la région de Viannos après avoir effectué des attaques dans le nome d’Héraklion. La mieux constituée de ces bandes de maquisards était celle du « capitaine » Manolis Bandouvas (Καπετάν Μανώλης Μπαντουβάς), l’Organisation Nationale de Crète (Εθνική Οργάνωση Κρήτης). Emmanuel Bandouvas était né en 1897 à Ano Assitès (Άνω Ασίτες), au sud-ouest d’Héraklion ; Bandouvas était un homme intrépide, mais presqu’illettré, à la carrure imposante, dont la nombreuse famille était très impliquée dans la Résistance, à laquelle elle avait déjà payé un lourd tribut ; Bandouvas lui-même avait déjà combattu les Allemands en mai 1941, lors de l’invasion de la Crète, puis il avait créé son groupe de résistance.

La bande de Bandouvas était un groupe de résistance autonome mais en liaison avec les agents du SOE (Special Operations Executive) britannique dont Bandouvas était censé suivre les directives ; le réseau de Bandouvas avait aidé à l’évasion de soldats britanniques, australiens et néo-zélandais à la fin de la Bataille de Crète. La centaine de maquisards de Bandouvas avaient installé leur campement sur un haut plateau situé à proximité de Psari Forada (Ψαρή Φοράδα), à environ 10 km au sud-est de Viannos, d’où ils pouvaient observer les déplacements dans toute la contrée et en mer de Libye ; ce campement de huttes, faites de branches tressées, n’était pas repérable par les avions de reconnaissance allemands. Des parachutages britanniques avaient fourni des armements et des munitions en grande quantité aux maquisards de Bandouvas.

La situation stratégique de la côte sud de la Crète commença de changer vers la fin de l’année 1942 quand débuta la conquête de la Lybie par les Britanniques avec l’aide des États-Unis ; en mai 1943 toute l’Afrique du Nord avait été conquise. Dès le début de l’année 1943 les Italiens avaient commencé de construire des fortifications sur la côte sud-est de l’île et d’y stationner des troupes.

Les Anglo-saxons planifiaient l’invasion de l’Europe du Sud en tentant de faire croire aux Allemands que cette invasion se ferait par la Crète et la Grèce continentale, et non par la Sicile. Dans ce but ils montèrent des opérations de leurre et de désinformation, notamment le rassemblement d’une flotte factice, faite de navires de toile et de contreplaqué, dans le port de Tobrouk, en face de la Crète, ainsi que l’Opération Mincemeat (« viande hachée »), qui consistait en l’abandon, au large des côtes espagnoles, d’un cadavre de faux officier d’état-major britannique porteur de faux plans d’attaque. Pour accentuer l’impression que la Crète serait la cible de l’invasion, trois commandos britanniques de destruction attaquèrent les aérodromes de Crète, notamment l’aérodrome de Kastelli, déjà attaqué le 9 juin 1942, qui fut à nouveau attaqué le 4 et le 5 juillet 1943. Ces leurres avaient convaincu les Allemands que l’attaque se ferait en Grèce et ils envoyèrent une division blindée et une escadrille de bombardiers pour renforcer les défenses de la Grèce.

Peu après ces actions de diversion, le 10 juillet, débuta l’invasion de la Sicile ; les Allemands continuèrent de croire pendant deux semaines que le débarquement en Sicile n’était qu’une diversion et que la véritable invasion aurait lieu ailleurs. L’invasion de la Sicile entraîna rapidement la chute du gouvernement fasciste de Benito Mussolini, le 25 juillet ; le maréchal Pietro Badoglio fut nommé à la tête du gouvernement et conclut un armistice avec les Anglo-Saxons, le 3 septembre, à Cassibile en Sicile ; cet armistice fut rendu public le 8 septembre.

En Crète, suite à la défection de l’Italie, le commandant de la « Forteresse Crète » (Festung Kreta), le général Bruno Bräuer, ordonna l’invasion du nome du Lassithi ; les soldats italiens furent désarmés par les Allemands et sommés de choisir entre combattre aux côtés des Allemands, se mettre au service des Allemands sans combattre ou être emprisonnés. Certains officiers italiens, tels que le lieutenant Tavana, l’officier de contre-espionnage de la 51e Division, étaient prêts à rejoindre les maquisards et à se battre avec eux contre les Allemands. Le commandant de la Division, le général Carta, prit contact avec Leigh Fermor, un agent britannique en Crète, et lui demanda d’organiser son évasion vers l’Égypte. Le général Carta disparut de son quartier général de Néapolis le 16 septembre ; les agents britanniques et les maquisards lui firent traverser l’île, à travers le massif du Lassithi, jusqu’à la plage de Rodakino, d’où un chalutier l’emmena jusqu’en Égypte le 23 septembre, emportant avec lui quelques officiers et les plans de défense de la Crète orientale.

La ville de Viannos en Crète. Soldat allemand à Viannos en juin 1943 (auteur Karl Ottahal). Cliquer pour agrandir l'image.Dès la fin de 1942, avant même l’invasion de la Crète orientale, les Allemands avaient installé des postes avancés dans la région de Viannos, zone en principe sous occupation italienne, principalement à Viannos même et dans les villages portuaires d’Arvi et de Tsoutsouros. En mai 1943 un avant-poste militaire de trois soldats avait été établi dans le village de Kato Symi pour y collecter des pommes de terre pour ravitailler l’armée d’occupation.

Le capitaine Bandouvas était toujours convaincu que les Anglo-Saxons allaient débarquer en Crète, entre Viannos et Iérapétra ; Bandouvas se prépara à attaquer les Allemands malgré les instructions insistantes du SOE données par Leigh Fermor, qui avait rencontré Bandouvas le 12 août. Dans la nuit du 9 au 10 septembre 1943 Bandouvas donna l’ordre à ses maquisards d’attaquer l’avant-poste allemand de Kato Symi, où dormaient deux soldats allemands ; les deux soldats furent tués dans la lutte et leurs corps, enveloppés dans des sacs, furent jetés dans une cavité. Bandouvas prétendra plus tard qu’il avait seulement ordonné de faire prisonniers les soldats, sur ordre du Caire, ce que démentiront les agents du SOE. Bandouvas envoya aussi des messagers dans les autres régions, appelant à la mobilisation générale de la Résistance ; les agents du SOE tentèrent d’éviter l’embrasement en envoyant des contre-ordres aux autres groupes de maquisards.

La ville de Viannos en Crète. Groupe de maquisards de Manolis Bandouvas. Cliquer pour agrandir l'image.Le 12 septembre, après que les corps des deux soldats avaient été découverts, le commandement allemand envoya une compagnie de la 22e Division d’infanterie, de 165 soldats, à Kato Symi pour trouver et punir les coupables des meurtres. Bandouvas tendit une embuscade aux Allemands dans la vallée encaissée conduisant de Pefkos jusqu’au village, avec 40 de ses maquisards solidement retranchés sur les coteaux et fortement armés, grâce aux parachutages britanniques. À 10 h du matin les maquisards ouvrirent le feu sur les soldats ; le combat dura jusqu’à la fin de l’après-midi, après quoi les Allemands battirent en retraite. Selon les sources allemandes les Allemands auraient eu 12 morts, 5 blessés et 13 hommes faits prisonniers ; Bandouvas prétendit que ses maquisards avaient tué 84 Allemands et n’avaient eu qu’un seul mort. Les maquisards se retirèrent dans les montagnes en emmenant leurs prisonniers.

Le commandant de la « Forteresse Crète », le général Bräuer, ordonna les représailles les plus sévères ; le lendemain de l’embuscade de Kato Symi, le 13 septembre 1943, le commandant de la 22e Division d’infanterie aéroportée (22. Luftlande-Infanterie-Division) de la Wehrmacht, le général Friedrich-Wilhelm Müller, envoya à Viannos 2 000 hommes du 65e Régiment de Grenadiers (Grenadier-Regiment 65) avec ordre de détruire immédiatement six villages de la province, de tuer tous les hommes âgés de plus de seize ans ainsi que toutes les personnes arrêtées en dehors des villages, considérées comme maquisards, sans distinction ni de sexe ni d’âge.

Le massacre de Viannos débuta le 14 septembre 1943 par la destruction et l’incendie des villages de Pefkos et de Symi, où avait eu lieu l’embuscade contre la compagnie d’infanterie. Au 14 septembre 1943, le rapport quotidien de la 22e division d’infanterie au commandant de la « Forteresse Crète » mentionne : « Objectifs quotidiens pas tout à fait atteints. Jusqu’à présent, 280 Grecs ont été abattus alors qu’ils tentaient de s’échapper. Kato Symi et Pefkos ont brûlé. La population masculine d’Ano Viannos a été arrêtée. Maintenant, un total de 310 hommes ont été arrêtés » („Tagesziele nicht ganz erreicht. Bisher sind 280 Griechen auf der Flucht erschossen. Kato Simi und Pefki sind niedergebrannt. Die männliche Bevölkerung von Ano Wianos wurde festgenommen. Jetzt wurden insgesamt 310 Mann festgenommen“).

Les 15 et 16 septembre, les tueries continuèrent ; les Allemands détruisirent et incendièrent la plupart des autres villages entre Myrtos et Chondros. Le rapport quotidien indique : « 440 bandits tués, 200 arrêtés, 3 villes de bandits détruites, faibles pertes propres » („440 Banditen tot, 200 Festgenommen, 3 Bandenortschaften zerstört, geringe eigene Verluste)

Les Allemands menacèrent de tuer les 200 prisonniers, qu’ils détenaient dans l’école de Viannos, si leurs soldats, capturés par les maquisards à Kato Symi, n’étaient pas libérés. Après de difficiles négociations, menées par des représentants du Comité international de la Croix-Rouge et de l’Église orthodoxe, en la personne de l’archimandrite de Crète Eugenios Psalitakis (Ευγένιος Ψαλιδάκης) et plus tard de l’évêque de Pétras et Cherronissos Dionysios Marankoudakis (Διονύσιος Μαραγκουδάκης), les soldats allemands prisonniers furent libérés discrètement par Bandouvas dans la soirée du 19 septembre, malgré l’opposition d’une partie de ses maquisards. Cependant les soldats libérés et désarmés furent tués dès le lendemain par un autre groupe de maquisards de la bande de Bandouvas. Les villageois retenus en otage à Viannos furent quand même libérés le 25 septembre.

Bandouvas et quelques-uns de ses maquisards furent contraints de fuir vers l’ouest, poursuivis par les Allemands. Au début du mois d’octobre 1943 Bandouvas se trouvait près de Kallikratis (Καλλικράτης), au nord-est de Sfakia, dans l’intention d’être évacué par les Britanniques depuis la plage de Rodakino (Ροδάκινο) ; son groupe de maquisards fut accroché par une patrouille allemande qu’il élimina ; cet incident entraîna de nouvelles représailles où une trentaine d’habitants de Kali Sykia (Καλή Συκιά) et de Kallikratis furent massacrés les 6 et 8 octobre. Bandouvas exigea des Britanniques qu’ils l’évacuent vers l’Égypte, ce qu’ils firent au début du mois de novembre 1943. Bandouvas revint en Crète à la fin de 1944, quand les Allemands n’occupaient plus qu’un réduit dans l’extrême ouest de l’île (Kernfestung Kreta) ; après la guerre, il écrivit ses mémoires pour se justifier, mémoires qui avaient la particularité d’être écrits en idiome de la Crète centrale. Manolis Bandouvas avait déclenché ces terribles événements, contre la volonté des Britanniques, sans doute pour bâtir sa gloire personnelle ; on dit que, de nos jours, le nom de Bandouvas est honni par les Crétois qui connaissent ces événements.

Le massacre de Viannos avait fait près de 500 morts dans la population crétoise, dont une grande partie des maquisards de Bandouvas, et avait détruit près de 1 000 maisons et une vingtaine de villages, dont certains ne se relevèrent pas. Les Allemands avaient cependant atteint leur but : paralyser la Résistance et dissuader les soldats italiens de rejoindre les maquisards. Ce massacre avait porté un coup très dur à la Résistance crétoise et le SOE commença d’organiser l’enlèvement de l’auteur de ce massacre, le général Müller, afin de remonter le moral des résistants, mais c’est son remplaçant, le général Kreipe, qui fut enlevé près d’Archanès, le 26 avril 1944. Cet enlèvement provoqua d’autres représailles brutales, encore organisées par le général Müller redevenu commandant de la 22e Division d’infanterie.

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