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La ville d’Agioi Déka, le dème de Gortyne et les Dix Saints de Gortyne en Crète

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
ÉtymologieÉtymologie et toponymie
Le toponyme du village d’Agioi Déka (Άγιοι Δέκα), ou Agii Deka, signifie « Dix Saints » ; c’est une référence à dix chrétiens de Gortyne qui furent mis à mort par les autorités romaines, au milieu de IIIe siècle, pour avoir refusé de sacrifier aux dieux romains. Au moins un autre village de Grèce porte ce nom : le village d’Agioi Déka à Corfou, qui fut fondé au IXe siècle par des Crétois ayant fui la Crète lors de l’occupation de l’île par les Sarrasins.

SituationSituation

Le dème de Gortyne (Δήμος Γόρτυνας) occupe la partie centrale du sud du département d’Héraklion, au sud-sud-ouest de la capitale, Héraklion ; le chef-lieu de la commune est le modeste village d’Agioi Déka (Άγιοι Δέκα). La commune de Gortyne compte une population d’environ 16 000 habitants. Dans l’ancien découpage administratif, le territoire du dème de Gortyne s’étendait pour partie, à l’ouest, sur l’éparchie de Kainourgio (επαρχία Καινούργιου), et pour partie, à l’est, sur l’éparchie de Monofatsi (επαρχία Μονοφατσίου).

La ville d'Agioi Déka en Crète. Situation du dème (auteur Pitichinaccio). Cliquer pour agrandir l'image.Le territoire du dème de Gortyne s’étend, au nord, sur les contreforts sud-est du massif du Psiloritis, au centre, sur la partie centrale de la plaine de la Messara, et, au sud, sur la partie centrale des monts Astéroussia.

Depuis Héraklion, l’accès à la commune de Gortyne est aisé par la route nationale 97, qui permet d’atteindre le chef-lieu, Agioi Déka, en 50 min, via Agia Varvara. Au de col de Vourvoulitis (Βουρβουλίτης), situé à 600 m d’altitude et à 3 km à vol d’oiseau d’Agioi Déka, on peut faire une halte pour découvrir la plaine de la Messara, avec, en arrière-plan, les monts Astéroussia ; vers l’est on distingue le massif du Dicté et, vers l’ouest, le massif du Psiloritis. Des autocars desservent fréquemment cet itinéraire, avant de continuer vers Mirès, Matala ou Agia Galini.

La ville d'Agioi Déka en Crète. Situation du canton d'Agioi Déka (auteur Pitichinaccio). Cliquer pour agrandir l'image.La commune de Gortyne comprend quatre cantons : au nord-ouest, le canton de Rouvas dont le chef-lieu est le village de Gergéri (Γέργερη) ; au nord-est, le canton d’Agia Varvara (Αγία Βαρβάρα) ; au sud-est, le canton de Kofinas dont le chef-lieu est le village d’Assimi (Ασήμι) ; au sud-ouest, le canton de Gortyne dont le chef-lieu est Agioi Déka.

Le canton de Gortyne comprend treize communautés locales : Ampélouzos (Αμπελούζος), Mitropoli (Μητρόπολη), Agioi Déka, Gangalès (Γκαγκάλες), Choustouliana (Χουστουλιανά), Platanos (Πλάτανος), Apésokari (Απεσωκάρι), Vasilika Anogia (Βασιλικά Ανώγεια), Vagionia (Βαγιονιά), Plora (Πλώρα), Saint-Cyrille (Άγιος Κύριλλος), Miamou (Μιαμού), qui comprend le village côtier de Lendas, et Vassiliki (Βασιλική).

VisitesVisites

VilleLa ville d’Agioi Déka (Άγιοι Δέκα / Ágioi Déka)
Le village d’Agioi Déka est bâti sur un petit promontoire de faible hauteur, environ 160 m, qui s’avance dans la plaine de la Messara. La localité est traversée par la route provinciale qui longe la bordure nord de la plaine, depuis son extrémité orientale jusqu’à la côte aux environs de Tympaki. Un parc de stationnement se trouve dans l’ouest de la localité.

Ce village, de moins de 800 habitants, est le chef-lieu du dème de Gortyne, ainsi que du canton de Gortyne et d’une communauté locale.

Agioi Déka a été construit à la périphérie orientale de l’antique cité romaine de Gortyne, à moins d’un kilomètre des ruines du palais du gouverneur romain ; de nombreux éléments architecturaux des ruines ont été remployés dans la construction des maisons d’Agioi Déka : de modestes habitations arborent ainsi des colonnes antiques ou des sarcophages romains utilisés en guise d’abreuvoir.

Les principales attractions du village sont l’église dédiée aux Dix Saints Martyrs et le tombeau supposé des dix saints, ainsi qu’une fontaine datant de l’occupation turque. La localité peut être une halte-déjeuner agréable, après la visite du site archéologique de Gortyne, avec quelques tavernes, notamment la taverne Dimitris située dans le sud-est du village.

Église orthodoxeL’église des Dix-Saints (Ναός Αγίων Δέκα / Naós Agíon Déka)
La ville d'Agioi Déka en Crète. L'église des Dix Saints (auteur C. Messier). Cliquer pour agrandir l'image.L’église dédiée aux Dix Saints Martyrs de Gortyne (Άγιοι Δέκα Μάρτυρες) se trouve près du centre du village d’Agioi Déka, dans le quartier d’Aloni (Αλώνι) (« l’aire de battage »). L’église des Dix-Saints est une basilique à trois nefs, édifiée au XIIe siècle, sans doute sur les fondations d’une basilique paléochrétienne du VIe siècle beaucoup plus grande, comme des fouilles l’ont montré lors des travaux de restauration. Devant le portail se trouve une colonne datant de l’ancienne basilique.

Pendant la première moitié du XXe siècle, l’église des Dix-Saints fut l’église métropolitaine du diocèse de Gortyne, le village d’Agioi Déka étant le siège du métropolite.

La nef centrale est couverte par une voûte en ogive ; elle est séparée des nefs latérales par des colonnades de trois colonnes monolithiques provenant certainement des ruines de l’antique Gortyne ; les nefs latérales sont couvertes de voûte en berceau. L’intérieur était décoré de fresques représentant les saints martyrs, datant vraisemblablement du XIIIe siècle ou du XIVe siècle, dont il ne subsiste que des fragments.

L’intérieur de l’église recèle une iconostase en bois de cyprès sombre, datant de 1882. L’icône principale représente le supplice des dix saints de Gortyne. Sous les icônes, une vitrine montre le bloc de marbre où les chrétiens se seraient agenouillés pour être décapités ; cette pierre a dû être enfermée dans une vitrine car les villageois avaient l’habitude de gratter la surface de la pierre et de boire la poudre mélangée à un liquide comme médicament.

TombeLes tombes des dix saints (Τάφοι Αγίων Δέκα / Táfoi Agíon Déka)
La ville d'Agioi Déka en Crète. Icône de la décapitation des Dix Saints. Cliquer pour agrandir l'image.À la fin de l’an 249 l’empereur romain Trajan Dèce (Traianus Decius) ordonna à tous les habitants de l’Empire de faire un sacrifice aux dieux romains afin que les dieux rétablissent la paix dans l’Empire, menacé par des invasions barbares et par des troubles politiques. À Gortyna le préteur de la province organisa ces sacrifices à la fin de l’an 250, mais dix chrétiens crétois refusèrent de sacrifier aux dieux païens, leur religion monothéiste le leur interdisant.

Pendant un mois ces dix chrétiens furent livrés à la vindicte des païens, pour les contraindre de sacrifier aux dieux ; comme rien ne pouvait ébranler leur foi, le juge ordonna de les torturer en leur rompant les membres et de les faire décapiter dans l’amphithéâtre de Gortyna. Leur martyre eut lieu le 23 décembre 250.

La ville d'Agioi Déka en Crète. Fresque des Dix Saints de Gortyne. Cliquer pour agrandir l'image.Ces dix chrétiens sont reconnus comme saints par les églises catholique et orthodoxe et sont fêtés le 23 décembre : Théodule (Θεόδουλος / Theódoulos) de Gortyna, Évariste (Ευάρεστος / Euárestos) d’Héraklion, Agatope (Αγαθόπους / Agathopous) de Panormos, Saturnin (Σατουρνίνος / Satournínos) de Gortyna, Eunicien (Ευνικιανός / Eunikianós) de Gortyna, Gélase (Γελάσιος / Gelásios) de Gortyna, Basilide (Βασιλείδης / Basileídis) de Kydonia, Pompios (Πόμπιος / Pómpios) de Lebena, Zotique (Ζωτικός / Zotikós) de Cnossos et Efporos (Εύπορος / Eúporos) de Gortyna. Ces saints sont toujours parmi les saints crétois les plus vénérés.

Sous le règne de l’empereur Constantin Ier (règne de 310 à 337), premier empereur converti au christianisme, une sépulture plus digne fut donnée aux dix martyrs. Cette sépulture aurait été redécouverte, au début du XXe siècle, lors de la vidange d’un étang situé à l’ouest du village d’Agioi Déka ; cet étang servait d’abreuvoir pour les troupeaux.

La ville d'Agioi Déka en Crète. La nouvelle église des Dix Saints (auteur Zde). Cliquer pour agrandir l'image.Vers 1917 une chapelle moderne en béton a été édifiée au-dessus du tombeau supposé des Dix Saints de Gortyne. Les tombes des Dix Saints (Τάφοι Αγίων Δέκα) se trouvent à une centaine de mètres à l’ouest de l’église des Dix-Saints, à environ 150 m au sud de la route provinciale d’Agioi Déka à Mirès.

La ville d'Agioi Déka en Crète. Entrée du tombeau des Dix Saints (auteur Zde). Cliquer pour agrandir l'image.Les tombes sont dans une crypte blanchie à la chaux, située sous la chapelle ; on peut voir six des dix tombes, les quatre autres se trouvant dans les murs de fondation.

Navigateur par satelliteSur la route d’Agioi Déka à Lendas
Sur la route d’Agioi Déka à Lendas se confond avec la route provinciale de Gortyne à Matala (Επαρχιακή Οδός Γόρτυνας - Ματάλων) jusqu’au village de Platanos. On peut faire un détour, dans l’ouest de cette localité, pour voir les vestiges d’une nécropole minoenne pré-palatiale, puis continuer vers le sud en direction de Plora (Πλώρα) puis de Miamou (Μιαμού) ; Miamou est un joli village de montagne avec des rues étroites et des maisons en pierre naturelle en partie blanchies, en partie non peintes, mais beaucoup de ces maisons tombent en ruine. Après Miamou, la route escalade la partie occidentale de la chaîne des monts Astéroussia ; arrivé au col on peut observer, vers l’est, le sommet culminant des Astéroussia, le mont Kofinas (1 231 m). La route redescend par le versant sud de la chaîne montagneuse en direction de Lendas ; la route est revêtue sur les 10 km de traversée de la chaîne mais elle présente des virages abrupts qui exigent de la prudence.
Village grecLe village de Platanos (Πλάτανος / Plátanos)
Platanos est un village de la plaine de la Messara, situé à environ 5 km au sud-ouest d’Agioi Déka, à une altitude d’environ 100 m. Platanos compte environ 250 habitants, qui vivent de l’agriculture et de l’oléiculture ; Platanos constitue, avec le hameau de Tripita ou Trypita (Τρυπητά), une communauté locale. Le nom de la localité provient de la présence d’un platane pluri-centenaire ; comme ce toponyme est très commun, il est d’usage de préciser Platanos d’Héraklion (Πλάτανος Ηρακλείου).

La principale attraction culturelle de Platanos est une nécropole minoenne située à la périphérie sud-ouest de la localité. Cette nécropole comprenait trois tombes à tholos de grandes dimensions, ainsi que des tombes rectangulaires : la plus grande des tombes à tholos avait un diamètre extérieur de 18 m, des murs épais de 2,4 m et un diamètre intérieur d’environ 13 m ; c’était l’une des plus grandes tombes à rotonde découvertes en Crète.

Ces tombes à tholos furent fouillées en 1914 et 1915 par l’archéologue crétois Stéfanos Xanthoudidès (Στέφανος Ξανθουδίδης) ; ces tombes furent utilisées à l’époque minoenne pré-palatiale, de l’époque minoenne ancienne MA-II jusqu’à l’époque minoenne moyenne MM-I (προανακτορικοι μινωικοι ταφοι), c’est-à-dire d’environ 2600 avant JC à environ 1900 avant JC. Xanthoudidès mit au jour un grand nombre d’ossements humains, avec des objets funéraires : récipients en céramique et en pierre, bijoux en or, amulettes telles que des scarabées égyptiens, ustensiles, poignards en bronze, et de nombreux sceaux. Ces artefacts sont exposés au Musée archéologique d’Héraklion.

Il reste assez peu de vestiges de cette nécropole minoenne : pendant des siècles, ces tholos ont servi de carrière de pierres pour la construction des maisons du village ; de plus la route de Gortyne à Matala, via la localité de Pompia (Πόμπια), a été construite au milieu de la nécropole, détruisant une des trois tombes à tholos. Ce qui reste des ruines – deux cercles de pierres – est clôturé, signalé par un panneau « Προμινωικοί Τάφοι ».

Aller à la nécropole minoenne de Platanos avec Google Maps (35.022777, 24.921029).

Village grecLe village de Lendas (Λέντας / Léntas)
La ville d'Agioi Déka en Crète. Le village côtier de Lendas (auteur Marc Ryckaert). Cliquer pour agrandir l'image.Lendas, ou Lentas (Λέντας), est un petit village de pêcheurs situé au milieu de la côte sud de la Crète ; depuis quelques décennies la localité développe une modeste activité touristique, très éloignée du tourisme de masse ; il s’agit plutôt de touristes individuels, pour la plupart allemands, attirés par le calme de cette petite station balnéaire ; en fin de semaine, la station balnéaire attire également les habitants de la région.

La localité compte moins d’une centaine de résidents permanents et fait partie de la communauté locale de Miamou (Μιαμού) dans le dème de Gortyne ; Lendas se trouve à 26 km au sud du village d’Agioi Déka, le chef-lieu de la commune, dans la plaine de la Messara ; le village côtier est séparé de la plaine par la chaîne montagneuse d’Astéroussia.

Depuis Héraklion, la distance par la route est d’environ 70 km, pour 1 h 20 min de conduite. La route est revêtue sur toute sa longueur, mais la traversée des monts Astéroussia est cependant plutôt difficile et exige beaucoup d’attention ; la route offre de magnifiques vues plongeantes sur la côte. En semaine, pendant la haute saison, des autocars quotidiens relient la gare routière B d’Héraklion, porte de La Canée, à Lentas, avec une correspondance à Mirès.

Depuis Kali Liménès, situé à environ 15 km à l’ouest, une petite piste côtière, peu fréquentée, permet d’atteindre Lentas, si l’on dispose d’un véhicule tout terrain, car la piste n’est revêtue que sur quelques kilomètres ; la piste passe par le hameau de Platia Péramata (Πλατιά Περάματα), où sont cultivées des tomates sous serre. À Platia Péramata on peut continuer sur la piste côtière jusqu’à Lendas, mais il est préférable de passer par l’arrière-pays, par Antiskari (Αντισκάρι) et Agios Kyrillos (Άγιος Κύριλλος) (« Saint-Cyrille »), et rejoindre, à Miamou, la route d’Agioi Déka à Lentas. En chemin on peut faire une visite du monastère de Moni Apézanon (Μονή Απεζανών), un monastère encore habité par des moines qui produisent du vin et du raki.

Lendas est une des localités les plus méridionales d’Europe, seulement distante d’environ 330 km des côtes de la Cyrénaïque en Afrique du Nord. Lendas profite d’un climat semi-aride, très propice au tourisme balnéaire, avec une température annuelle moyenne de 21 °C et des précipitations de 360 mm d’eau par an.

La ville d'Agioi Déka en Crète. Le cap Liontas à Lendas (auteur Marc Ryckaert). Cliquer pour agrandir l'image.Le toponyme de la localité, Lentas, proviendrait d’un nom pré-hellénique, « Levynthos » (Λέβυνθος). Une autre hypothèse fait provenir le nom de la localité d’un mot grec ancien, « λέοντα », désignant le lion, par référence au cap voisin de la localité, qui présente le profil d’un lion couché, le cap Liontas (Ακρωτήριο Λιώντας).

Le site de Lendas a été peuplé dès le IIIe millénaire avant JC, vers 2500, c’est-à-dire au début de l’Âge du bronze ; lors de fouilles, effectuées de 1958 à 1966, l’archéologue crétois Stylianos Alexiou (Στυλιανός Αλεξίου) a mis au jour, au nord-est du village, des tombes à tholos datant de l’époque pré-palatiale ; de nombreux vases funéraires, de pierre ou de céramique, ont été découverts ; les motifs de ces artefacts, en forme de scarabées, indiquent que ce peuplement avait des relations commerciales avec l’Égypte.

Lendas a connu l’apogée de son développement à l’époque grecque hellénistique, au IVe siècle avant JC, puis à l’époque romaine quand la cité, connue alors sous le nom de Lévine puis de Lébéna, était devenue un centre de pèlerinage dédié à Asclépios, le dieu grec de la médecine, le dieu Esculape des Romains.

Le village de Lentas présente, au premier abord, un visage peu séduisant : un parking de terre battue, qui est aussi le terminus de la ligne d’autocars, autour duquel ont été bâtis, de façon anarchique, des hébergements de vacances, des tavernes, des cafés et des supermarchés. Le développement de la station balnéaire est bridé par l’omniprésence de vestiges archéologiques qui interdisent la multiplication des constructions anarchiques.

Outre sa tranquillité, les principaux attraits de Lendas sont ses plages. À l’avant du village se trouve la plage de Lendas proprement dite (Παραλία Λέντα), une petite plage de sable gris et de galets, longue d’environ 250 m et ombragée par quelques tamaris ; la plage se trouve au fond d’une crique protégée par deux promontoires ; à l’ouest, se trouve le cap du Lion.

La ville d'Agioi Déka en Crète. La plage de Dytikos à Lentas (auteur Dietmar Bittrich). Cliquer pour agrandir l'image dans Panoramio (nouvel onglet).À l’ouest du cap du Lion, accessible par la piste côtière qui conduit à Kali Liménès, se trouve la plage de Dytikos (Παραλία Δυτικός), c’est-à-dire « la plage de l’ouest » (de δυτικά, l’ouest) ; cette plage est parfois nommée, sans doute par déformation, plage de Dyskos (Δυσκός). La plage de Ditikos de trouve à environ 1 km à l’ouest de Lendas, dans le hameau de Dytikos, qui fait partie de la même communauté locale que Lendas ; depuis Lendas on peut atteindre la plage de Dytikos en 15 min de marche, en contournant le promontoire rocheux du Lion. Cette plage de sable, d’environ 1 km de longueur, a connu une certaine célébrité dans les années 1980, pour être fréquentée par des routards, surtout allemands, qui y pratiquaient le naturisme (Freikörperkultur, ou FKK, en allemand), le campement sauvage et les feux de camp. De nos jours, ces pratiques continuent et la plage est en grande partie nudiste, surtout du côté ouest. Pour les routards embourgeoisés, des hébergements plus confortables sont proposés dans le hameau.

La ville d'Agioi Déka en Crète. Le port et la plage de Loutra à Lendas (auteur Marc Ryckaert). Cliquer pour agrandir l'image.D’autres plages, plus agréables que la plage de Lendas, se trouvent aussi à l’est du village ; en empruntant la piste côtière qui se dirige vers l’est, on atteint, après environ 2 km, quelques maisons construites à l’arrière de la plage de Pétraki (Παραλία Πετράκη), une plage de galets longue de 500 m ; derrière la plage se trouvent des hébergements de vacances et deux tavernes, la taverne Ostria (Όστρια) et la taverne Anatoli (Ανατόλι) ; le campement sur la plage est toléré.

Trois kilomètres plus loin, on rencontre une autre plage, la plage de Loutra (Παραλία Λούτρα), située au débouché des gorges de Loutra ; deux tavernes et un hébergement de vacances, Casadoria, se trouvent à l’arrière de cette plage. Dans cette même crique se trouve un petit port de pêche et de plaisance, le port d’Agios Faulos (Λιμάνι Άγιος Φαύλος) ; dans cette zone la route côtière est revêtue.

Après le port, la piste côtière bute sur le promontoire qui ferme la baie de Lendas à l’est, le cap Trachoulas ; à l’extrémité du promontoire se trouve une plage sauvage et solitaire, la plage de Trachoulas (Παραλία Τράχουλας), qui se trouve au débouché de gorges, les gorges de Trafoulas (Φαράγγι Τραφουλα). On peut atteindre la plage en descendant les gorges de Trafoulas depuis une aire de stationnement qui se trouve au premier tournant en épingle à cheveux de la piste après le port ; on atteint la plage en 20 min de marche. Depuis cette même aire de stationnement, une randonnée est possible en remontant les gorges de Trafoulas jusqu’au village de Krotos (Κρότος) ; cette randonnée a une longueur d’environ 6 km.

La piste côtière doit contourner le cap de Trachoulas pour continuer vers l’est ; après 2 km on atteint une autre plage, la plage de Tripitis (Παραλία Τρυπητής). Cette plage de galets est aussi au débouché de gorges, les gorges de Tripitis (Φαράγγι Τρυπητής), que l’on peut remonter jusqu’au lieu-dit Agios Savas (Άγιος Σάββας), à 2 km, où se trouve une taverne très appréciée, la taverne Agisilaos-Stella. Après la taverne, d’autres gorges continuent vers le nord, les gorges de Saint-Sabas (Φαράγγι Αγίου Σάββα).

Site archéologiqueLe site archéologique de Lévine (Αρχαιολογικός Χώρος Λεβήν / Archaiologikós Chóros Levín)
À moins de 100 m au nord du village de Lendas se trouvent les ruines de la cité antique de Lévine (Λεβήν), ou Lébène, qui connut son apogée à l’époque romaine sous le nom de Lébéna (Λεβήνα, Lebena).

Aller au site archéologique de Lévine avec Google Maps (34.932274, 24.924250).

La ville d'Agioi Déka en Crète. Colonnes de la stoa du sanctuaire d'Asclépios de l'antique Lébéna à Lendas (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Lévine devint célèbre, dès l’époque grecque classique, comme lieu de pèlerinage, pour son sanctuaire dédié à Asclépios (Ασκληπειός), le dieu grec de la médecine, et à sa fille, Hygie (Υγιεία), déesse de la santé et de l’hygiène, et comme Asclépiéion, c’est-à-dire comme centre de cure, grâce à une source thermale qui aurait eu des propriétés curatives pour les maladies de l’estomac.

Sous la domination romaine, Lébéna conserva un rôle important comme sanctuaire d’Esculape (Aesculapius) et aurait été l’un des ports de la cité de Gortyne, que les Romains avait choisie comme capitale de la province.

Comme beaucoup d’autres villes côtières, la cité de Lévine fut abandonnée au VIIe siècle ou au VIIIe siècle, à cause de la piraterie sarrasine.

La redécouverte de l’antique cité de Lébéna débuta par la visite de l’officier de marine britannique Thomas Spratt au milieu du XIXe siècle. Des fouilles archéologiques furent menées à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, par l’École archéologique italienne d’Athènes ; ces fouilles ont mis au jour les ruines du sanctuaire d’Asclépios et de l’Asclépiéion.

La ville d'Agioi Déka en Crète. Mosaïque du sanctuaire d'Asclépios de l'antique Lébéna à Lendas (auteur Olaf Tausch). Cliquer pour agrandir l'image.Le sanctuaire d’Asclépios était construit dans la partie orientale de la cité, à flanc de colline ; on peut encore voir les murs de soutènement du temple, en briques. À l’avant du temple se trouvait le portique, dont il ne reste que deux colonnes monolithiques encore debout, sur les seize colonnes d’origine. Sur ce qui était le sol du portique, on peut voir une belle mosaïque réalisée en galets blancs et noirs ; cette mosaïque, datée de l’époque hellénistique, au IIIe siècle avant JC, représente un animal chimérique avec une tête de cheval et une queue de poisson, évoquant un hippocampe, ainsi que deux calamars stylisés. Cette mosaïque est protégée par un auvent. Au fond du naos du temple, des statues cultuelles étaient placées sur un banc.

Le centre thermal se trouvait sur le côté oriental du sanctuaire ; les bassins des bains étaient alimentés par une source qui a été retrouvée un peu plus à l’est, à 3,30 m de profondeur, qui est de nos jours tarie. Les vestiges des thermes montrent les tunnels d’arrivée de l’eau. Les logements des curistes se trouvaient à l’ouest du sanctuaire, dans la cité de Lébéna.

La ville d'Agioi Déka en Crète. Église Saint-Jean à Lendas (auteur Gortyna). Cliquer pour agrandir l'image.À la fin de l’époque romaine, une basilique paléochrétienne a été édifiée à l’est du sanctuaire et de l’Asclépiéion ; on peut voir ses fondations. Dans les vestiges de la nef centrale, marquée par les bases des colonnes, une petite église a été construite au XIVe siècle. Cette petite église, dédiée à Saint Jean le Théologien (Άγιος Ιωάννης Θεολόγος) recèle des fresques du XIVe siècle ou du XVe siècle.

Le site archéologique de Lévine (Αρχαιολογικός Χώρος Λεβήν) peut être visité tous les jours, sauf le lundi, de 8 h 30 à 15 h. L’entrée est gratuite.

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