| L’île de Corfou (Kérkyra) en mer Ionienne | |
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| Présentation générale | L’île de Corfou est une île grecque de la mer Ionienne, l’île grecque la plus occidentale et l’île ionienne la plus septentrionale, si l’on excepte l’archipel Diapontique situé au large de la côte nord-ouest de Corfou. La position de Corfou, près du détroit d’Otrante qui sépare la mer Adriatique de la mer Ionienne et du reste de la mer Méditerranée, a conféré à cette île un rôle stratégique considérable, l’île étant convoitée par toutes les puissances régionales de chaque époque. Cela explique l’histoire tumultueuse de Corfou qui connut une dizaine de maîtres différents jusqu’à sa réunion au Royaume de Grèce en 1864 ; la domination de la République de Venise, pendant près de quatre siècles, a cependant évité à Corfou d’être occupée par l’Empire ottoman. Cette histoire fait aussi de Corfou une terre grecque un peu à part, où la langue grecque est parlée avec l’accent italien et où l’un des sports favoris est le cricket. Riche de son histoire presque trois fois millénaire et de sa mythologie, des multiples influences qui ont marqué son architecture et sa culture, de ses magnifiques paysages verdoyants et de ses côtes, de la douceur de son climat, Corfou est une destination de vacances très appréciée en toutes saisons. Jusqu’au début du XXe siècle seule la haute société européenne pouvait séjourner à Corfou, à l’exemple de l’impératrice Élisabeth d’Autriche ou de l’empereur d’Allemagne Guillaume II ; avec l’avènement du tourisme de masse, les classes moyennes d’Europe ont découvert Corfou et certaines localités souffrent d’une surexploitation touristique. |
| Étymologie et toponymie | Le nom grec de Corfou est Corcyre, du nom antique de l’île « Κόρκυρα / Kórkyra » qui viendrait de la forme de l’île, en forme de queue (κέρκος / kérkos) ; c’est de ce mot que dérive le nom de l’île dans les langues des pays de tradition orthodoxe. En grec moderne Corfou est nommée « Κέρκυρα / Kérkyra ». Dans les langues des pays de tradition catholique le nom de l’île dérive du nom que les Vénitiens donnèrent à l’île, Corfù, une déformation du nom de la citadelle où se trouvait la ville de Corfou lorsqu’ils prirent possession de l’île : « Κορυφή / Koryfí », « sommet ou pic », décliné en « Κορυφώ / Koryphó », en référence aux deux sommets sur lesquels était bâtie la citadelle byzantine. Les Romains nommaient l’île Corcyra. Les habitants de Corfou sont nommés « corfiotes ». |
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| L’île de Corfou est située au large de la côte occidentale de la Grèce continentale ; le canal de Corfou, qui sépare l’île de Corfou de la région de l’Épire, a une largeur variant de 10 à 20 km ; la ville grecque continentale la plus proche est Igouménitsa (Ηγουμενίτσα), par où passe la majeure partie du trafic maritime depuis le continent vers Corfou. Cependant c’est des côtes sud de l’Albanie que Corfou est la plus proche, là ou le détroit de Corfou n’a que 2 km de largeur ; on aperçoit les côtes albanaises de la région de Saranda depuis le nord-est de Corfou. Au nord-ouest la côte italienne de la région des Pouilles est distante d’une centaine de kilomètres de la côte nord-ouest de Corfou. Avec près de 600 km² de superficie, Corfou est la deuxième plus étendue des sept îles ioniennes, après Céphalonie, mais la plus peuplée, avec environ 120 000 habitants dont près du tiers vivent dans la ville de Corfou ou sa banlieue. La densité moyenne de la population est assez élevée, avec 180 habitants par km². Du cap Drastis au nord-ouest au cap Asprokavos au sud-est l’île mesure 60 km de longueur ; d’Agios Stéfanos d’Avliotès, à l’ouest, à Agios Stéfanos de Siniès, à l’est, l’île mesure 28 km de largeur. Le point culminant de l’île est le sommet du mont Pantokrator, situé à 906 m d’altitude, qui se trouve dans le nord-est de l’île. Un autre massif montagneux se trouve dans la partie sud de l’île, le massif des Dix-Saints, qui s’étire du nord au sud, séparant l’île en deux, et qui culmine à 576 m. Au centre de l’île domine un paysage de collines et de plaines, notamment la plaine de la rivière Ropa. Les côtes de Corfou recèlent des centaines de plages, minuscules ou immenses, souvent situées au fond de criques bien protégées du vent et des vagues. Les plages les plus tranquilles ne sont accessibles que par bateau ; les plages les plus animées sont Kavos, près de la pointe sud de l’île, Sidari, sur la côte nord, Ipsos et Dassia sur la côte est. La plupart des plages sont des plages de cailloux ou de galets, plus ou moins grossiers ; les meilleures plages de sable sont peut-être Kavos à la pointe sud, Myrtiotissa, Agios Gordios, Agios Georgios d’Argyradès et Glyfada, sur la côte ouest, Roda et Agios Spiridonas, sur la côte nord. |
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| L’île de Corfou (Κέρκυρα / Kérkyra) | Depuis la réforme administrative de 2010-2011, dénommée « Kallikratis (Καλλικράτης) », du nom de l’architecte du Parthénon, Callicratès, mais qui évoque phonétiquement la « bonne gouvernance », l’île de Corfou constitue une seule commune, qui comprend également les îles Diapontiques d’Érikoussa, de Mathraki et d’Othoni ; les anciennes communes sont devenues des « unités municipales », des sortes de cantons. Les îles de Paxos et d’Antipaxos font partie du département de Corfou mais constituent un dème, c’est-à-dire une commune, distinct … Les cantons du département de Corfou : 1 : Corfou, dème de Corfou (Δήμος Κερκυραίων, Kerkýra). 2 : Agros (Agrós), dème de Saint-Georges (Δήμος Αγίου Γεωργίου, Agíos Geórgios). 3 : Gastouri (Gastoúri), dème (Δήμος Αχιλλείων, Achílleio). 4 : Sidari (Sidári), dème d’Espériès (Δήμος Εσπερίων, Esperíes). 5 : Nymfès (Nýmfes), dème de Thinali (Δήμος Θιναλίου, Thináli). 6 : Kassiopi (Kassiópi), dème de Kassiopi (Δήμος Κασσωπαίων, Kassopaía). 7 : Argyradès (Argyrádes), dème de Korissia (Δήμος Κορισσίων, Korissía). 8 : Lefkimi (Lefkímmi), dème de Lefkimi (Δήμος Λευκιμμαίων, Lefkímmi). 9 : Moraïtika (Moraïtika), dème de Méliteieis (Δήμος Μελιτειέων, Meliteieís). 10 : Lakonès (Lákones), dème de Paléokastritsa (Δήμος Παλαιοκαστριτών, Palaiokastrítsa). 11 : Paxi (Paxoí), dème de Paxi (Δήμος Παξών, Paxoí). 12 : Kokkini (Kokkíni), dème de Paréli (Δήμος Παρελίων, Parélioi). 13 : Ypsos (Ýpsos), dème de Féakès (Δήμος Φαιάκων, Faíakes). 14 : Érikoussa (Erikoúsa), dème d’Érikoussa (Κοινότητα Ερεικούσσας, Erikoúsa). 15 : Mathraki (Mathráki), dème de Mathraki (Κοινότητα Μαθρακίου, Mathráki). 16 : Othoni (Othonoí), dème d’Othoni (Κοινότητα Οθωνών, Othonoí). |
| Un tour de l’île de Corfou | La visite de l’île peut commencer – ou se terminer – par la visite de la capitale, puis faire le tour de l’île dans le sens horaire ou dans le sens antihoraire. Dans le sens horaire on découvrira d’abord la côte sud-est, puis la pointe sud ; ensuite on remontera le long de la côte sud-ouest jusque dans la région de Paléocastritsa ; pour découvrir entièrement la partie nord de l’île, plus large, il faudra quitter la route côtière à plusieurs reprises, pour pénétrer à l’intérieur des terres, avant de revenir vers la route côtière. |
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| La capitale, la ville de Corfou | La visite de la ville de Corfou et de ses environs ne nécessite pas de disposer d’une automobile ; si l’on séjourne dans une station balnéaire de la côte, il y a toujours, en été, des lignes d’autocars interurbains de la compagnie Greenbuses qui permettent de se rendre à Corfou, en moins de deux heures pour les plus distantes. Si l’on dispose d’une automobile, l’endroit le plus pratique pour se garer est la zone du nouveau port. La ville capitale, Corfou (Kérkyra), concentre une grande partie des richesses culturelles de l’île. La vieille forteresse est un bon choix pour débuter la visite de la ville ; autrefois citadelle, c’est le berceau historique de la ville actuelle et un point de vue d’où l’on peut découvrir le plan urbain de la vieille ville ; près de l’entrée du pont qui donne accès à la forteresse se trouve une annexe de l’Office de Tourisme où l’on peut se procurer toute la documentation utile pour découvrir la ville. La vieille forteresse est particulièrement impressionnante pour ses deux bastions faisant face à la terre ferme. Dans un des avant-postes se trouve un petit musée présentant des objets archéologiques d’époque byzantine découverts sur le site de la basilique de Paléopolis. Devant la vieille forteresse s’étend l’Esplanade (Spianada) sur laquelle on découvre une particularité corfiote, un terrain de cricket, et un autre souvenir de l’occupation anglaise, le Monument à Maitland, un Haut-commissaire anglais plutôt impopulaire ; les côtés de l’Esplanade sont bordés de bâtiments prestigieux : le palais Saint-Michel et Saint-Georges, résidence des Hauts-commissaires britanniques, devenu Palais royal, est de nos jours un musée comprenant la Pinacothèque municipale et un improbable Musée d’art asiatique ; l’ancien palais est entouré de l’ancien Jardin du Palais royal ; le Liston, un bâtiment à arcades, inspiré de la Rue de Rivoli à Paris ; sous les arcades se trouvent des cafés à la mode, mais onéreux, où les Corfiotes aiment se montrer. En quittant l’Esplanade par le coin nord-ouest, en suivant le boulevard Arsène construit à l’emplacement d’anciennes murailles, on passe à proximité de l’ancien port et de la plage de Faliraki ; on arrive ensuite près du Musée d’art sacré, dit Musée d’art byzantin bien que la plupart des œuvres exposées soient post-byzantines, notamment de magnifiques icônes : le musée est installé dans l’ancienne église d’Antivouniotissa où l’on accède par une rue en escalier. Plus bas sur le boulevard on rencontre le Musée Solomos, installé dans l’ancienne maison de l’auteur des paroles de l’hymne national grec. Arrivé près du Vieux-Port – à l’arrière duquel se trouvent de bons restaurants de poissons – on peut pénétrer dans la vieille ville pour visiter la cathédrale orthodoxe de Corfou ; en s’enfonçant davantage dans le dédale des rues on découvrira le puits de Krémasti, un puits vénitien du XVIIIe siècle, et l’église voisine, Notre-Dame de Krémasti. En se dirigeant vers le sud-est on rencontre l’église Saint-Spyridon, dédiée au saint patron de l’île et de la ville de Corfou. Plus au sud on rejoint l’artère centrale de la vieille ville, la rue Nicéphore Théotokis ; en suivant cette rue vers l’ouest, on découvre l’église Notre-Dame des Étrangers ; à l’arrière, sur la place des Héros Chypriotes, se dresse l’immeuble de la banque Alpha qui abritait autrefois le Musée du billet de banque, fermé de nos jours. En continuant la rue Nicéphore Théotokis vers l’ouest, on arrive au palais Cobici, un palais vénitien de la fin du XVIIe siècle. Avant l’extrémité ouest de la rue Nicéphore Théotokis on rencontre l’église Saint-François d’Assise et l’église Saint-Antoine et Saint-André. À son extrémité ouest la rue Nicéphore Théotokis rencontre la rue Dionysos Solomos qui conduit vers la nouvelle forteresse ; avant d’atteindre la forteresse on peut admirer l’église Notre-Dame de Ténédos, mais elle est rarement ouverte. La nouvelle forteresse fut édifiée par les Vénitiens vers la fin du XVIe siècle, après le nouveau siège turc de 1571 ; à l’intérieur se trouvent des baraquements anglais assez massifs. Au pied de la forteresse, dans un ancien fossé défensif, se trouve le pittoresque Marché populaire. En se dirigeant vers l’est on traverse l’ancienne juiverie, dont il ne reste qu’une synagogue, et la fabrique de savon Patounis, que l’on peut visiter. Au sud-ouest de la nouvelle forteresse, au-delà des ruines de l’ancien fort d’Abraham, se trouve le monastère Notre-Dame du Signe. En revenant vers la vieille ville, dans la partie située au sud de la rue Nicéphore Théotokis, on peut visiter l’église des Saints-Pères et l’église de Toussaints ; plus à l’est en remontant la rue vers l’Esplanade, on rencontre deux autres églises intéressantes, l’église Saint-Basile et surtout l’église Saint-Jean le Précurseur, à la riche iconostase. Plus loin, un peu au sud de la rue principale, se trouvent le campanile de l’Annunziata, l’hôtel de ville, la cathédrale catholique et l’ancien palais archiépiscopal. Peu avant d’arriver sur l’Esplanade on rencontre le Musée de la musique et, sur la gauche, un peu à l’écart de la rue, la Casa Parlante, un musée évoquant la vie aristocratique à Corfou. En empruntant la rue Guilford, en direction du sud, on peut encore découvrir le Musée serbe, le palais Ricci, le Parlement ionien et l’Académie ionienne. Le Musée archéologique se trouve à l’extérieur de la vieille ville, au sud-est ; il détient des objets de grande valeur historique découverts sur le site archéologique de l’antique cité de Corcyre, notamment un bas-relief d’un fronton du temple d’Artémis ; ce bas-relief, du VIe siècle avant JC, représente la Gorgone Méduse. À 300 m au sud-ouest du musée se trouve le monument à Ménécratès, un cénotaphe datant de la fin du VIIe siècle avant JC. À l’ouest de ce monument se trouve le cimetière britannique, situé au pied de la prison de Corfou qui occupe l’emplacement de l’ancien fort du Sauveur. La visite de la capitale peut s’achever par la visite de la presqu’île de Kanoni où s’élevait la cité antique de Corcyre, datant de l’époque archaïque, au VIIIe siècle avant JC, et dont on peut voir de rares ruines : quelques vestiges de la muraille antique, du temple d’Artémis, d’un sanctuaire d’Héra, des ruines mieux conservées du temple de Kardaki dont on ignore à quelle divinité il était dédié. À l’époque romaine, alors que l’antique cité n’était pas encore abandonnée, les Romains édifièrent des thermes, dont il reste quelques vestiges, et un odéon, dont il ne reste rien. Aux époques byzantine, post-byzantine et vénitienne la presqu’île devint un lieu de prédilection pour l’établissement de monastères et d’églises ; l’église Saints-Jason-et-Sossipater est l’église byzantine la plus ancienne de Corfou qui soit encore en activité : elle date du début du XIe siècle. Moins ancienne, mais dont il ne reste que des ruines, est l’église Notre-Dame de Nératzichas. Peu avant d’arriver à Notre-Dame de Nératzichas on peut visiter le monastère Saint-Théodore. Près de l’ancienne agora de la ville antique se dressent les ruines de l’église Sainte-Corcyre, une basilique paléochrétienne. Les monastères les plus emblématiques de Corfou sont le monastère de Pontikonissi, du XIe siècle, et le monastère Notre-Dame de Vlacherna, édifié à l’époque vénitienne, à la fin du XVIIe siècle ; ces deux monastères se dressent sur deux îlots situés près de l’entrée de la lagune de Chalikiopoulos. Sous l’occupation anglaise le Haut-commissaire Frederick Adam se fit construire une grande villa sur le site de la cité antique, sans beaucoup d’égards pour les vestiges éventuels ; cette villa fut nommée plus tard « Mon Repos » par le premier roi des Hellènes, Georges Ier, lorsque les îles Ioniennes furent réunies à la Grèce. La villa abrite un petit musée archéologique et historique présentant des découvertes faites dans la ville antique et des souvenirs des illustres hôtes de la villa. La villa « Mon Repos » se trouve à l’intérieur d’un vaste parc, de nos jours public, où il est agréable de flâner à la recherche des ruines antiques. La ligne n° 2a des bus urbains de Corfou dessert Kanoni. |
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| La côte sud-est | Le monument le plus visité de Corfou est le magnifique palais Achilléion que l’impératrice Élisabeth d’Autriche, surnommée « Sissi », se fit construire au début des années 1890 ; le belvédère situé au bout des jardins offre de belles vues sur la presqu’île de Kanoni et sur le nord de l’île. L’Achilléion est situé à 10 km au sud de Corfou ; la ligne n° 10 des bus urbains de Corfou dessert l’Achilléion ; si l’on est en voiture mieux vaut arriver très tôt pour trouver une place de stationnement avant l’arrivée des autocars de visites organisées. Le palais se trouve dans le canton d’Achilléio qui occupe le centre de l’île, d’une côte à l’autre, et dont le chef-lieu est le village de Gastouri ; le canton est dominé par le massif montagneux d’Ágioi Déka (« Dix-Saints ») qui est le second massif le plus élevé de l’île ; les pentes de la montagne recèle quelques villages pittoresques tels que Kynipiastès ou Agioi Déka. Au pied du massif montagneux, sur la côté orientale, se trouve la petite station balnéaire de Bénitsès qui offre des possibilités de randonnée dans la montagne. En continuant sur la route côtière du sud-est, en direction du sud, on atteint la grande station balnéaire de Moraïtika dont le vieux village qui la surplombe, Ano Moraïtika, est la partie la plus intéressante, avec une belle basilique et de bonnes tavernes. Se confondant presque avec Moraïtika, mais situé sur l’autre rive de la rivière Messongi, le village de pêcheurs de Messongi est aussi devenu une station balnéaire, mais à l’ambiance plus familiale. Dans les collines, le village de Chlomos présente de belles maisons d’époque vénitienne ainsi qu’un manoir du XVe siècle ayant appartenu à Thomas Paléologue, despote de Morée. Après Messongi la route côtière du sud-est devient une petite route qui suit de près le littoral et atteint le village de pêcheurs de Boukari où se trouvent de bonnes tavernes de poissons ; dans le promontoire boisé qui domine le village on peut faire de belles promenades. La route côtière longe le promontoire jusqu’à un autre village de pêcheurs, Pétriti, où elle se termine ; Pétriti propose aussi de bonnes tavernes, ainsi que des excursions en mer jusqu’au cap de Lefkimmi. Pour continuer la route vers le sud, il faut rejoindre la route centrale au village d’Argyradès ; à Argyradès le monastère de la Sainte-Trinité présente un beau campanile de style vénitien. |
| La pointe sud | La route centrale du sud contourne le village de Périvoli avant d’atteindre la capitale du sud de Corfou, la ville de Lefkimmi ; Lefkimmi est la deuxième ville de Corfou par sa population, mais elle est un peu dédaignée par le tourisme : la localité est située à l’intérieur des terres, même si elle est reliée à la mer par un canal ; elle n’a pas de musées importants ni de fortifications ; cependant Lefkimmi possède quelques belles églises et quelques bonnes tavernes qui bordent son canal. Au nord de la ville se trouvent le cap de Lefkimmi, peu impressionnant mais chargé d’histoire ; le cap est en grande partie occupé par les marais salants de Lefkimmi. Le port de Lefkimmi, au sud-est de la ville, assure le trafic de transbordeurs avec le port d’Igouménitsa en Épire. Lefkimmi dispose d’une plage, située près de l’embouchure de la rivière canalisée, mais les amateurs de plage préfèrent la station balnéaire de Kavos, sans doute la station la plus animée de toute l’île. Depuis Kavos on peut emprunter une piste pour atteindre l’extrême pointe méridionale de Corfou, le cap Asprokavos ; sur le côté ouest du cap se trouvent les ruines du monastère d’Arkoudilas et une plage sauvage. Un peu plus au nord, sur la côte sud-ouest se trouve la petite station balnéaire de Gardénos, avec une longue plage sauvage. |
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| La côte sud-ouest | Pour remonter le long de la côte sud-ouest, il faut rejoindre la route centrale du sud à Périvoli ; à 2 km au nord de Périvoli on rencontre le village de Marathias ; en contrebas se trouvent deux plages jumelles, la plage d’Agia Barbara et la plage de Marathias, seulement séparées par l’embouchure d’une rivière. Peu après Argyradès une route conduit à la station balnéaire de Saint-Georges d’Argyradès, une station dédiée au tourisme de masse, mais construite à la limite de la Réserve naturelle de la lagune de Korissia, une escale pour les oiseaux migrateurs ; Saint-Georges profite ainsi de la magnifique plage d’Issos formée par le lido de la lagune. La ligne B5 des Green Buses dessert la station d’Agios Georgios Argyradon. Sur la partie nord du lido de la lagune de Korissia se trouve une autre plage, tout aussi belle, la plage de Chalikounas. En retournant vers la route centrale pour continuer vers le nord-ouest on rencontre bientôt la bifurcation d’Ano Moraïtika où la route centrale se scinde en deux : la route du sud-est et la route du sud-ouest ; en empruntant la route de l’ouest on rencontre, après 2 km, une petite route latérale qui conduit à la forteresse de Gardiki, une forteresse byzantine du XIIIe siècle. En reprenant la route vers le nord-ouest on arrive au joli village d’Agios Matthéos ; au sommet de la montagne voisine se trouve un monastère dédié au Christ Pantocrator. |
| La côte ouest | La prochaine station balnéaire sur la côte ouest est la station d’Agios Gordios Sinaradon qui dispose d’une très belle plage et d’une animation nocturne débridée. À 2,5 km au nord d’Agios Gordios, le gros bourg de moyenne montagne Sinaradès mérite une visite pour son habitat typique et ses nombreuses églises. Un peu plus au nord, le village de Pélékas est connu pour le belvédère nommé le « Trône du Kaiser », aménagé pour l’empereur d’Allemagne Guillaume II ; ce site offre une vue à 360° sur le l’île de Corfou. Pélékas bénéficie de deux plages, séparées par un promontoire, accessibles par de petites routes en lacets : la plage de Kondogialos et la plage de Glyfada, une belle plage bien équipée ; une navette relie Pélékas aux deux plages. Une autre plage, située au nord de Glyfada et difficile d’accès, est la plage de Myrtiotissa qui est censée être la seule plage vraiment nudiste de Corfou et être la plus belle plage de Corfou ; à proximité se trouve le monastère de Myrtiotissa, qui daterait du XIVe siècle. À 4 km au nord de Pélékas se trouve la petite station balnéaire d’Ermonès, située à l’embouchure de la rivière Ropa ; la localité revendique l’honneur d’être la plage où Ulysse fut recueilli, après son naufrage, par Nausicaa, fille du roi des Phéaciens, Alcinoos ; la station est défigurée par de grands complexes hôteliers plutôt hideux. Après Pélékas et Kokkini, la route de l’ouest longe, sur le côté oriental, la plus grande plaine de Corfou, la plaine de la rivière Ropa, où d’intéressantes promenades naturalistes sont possibles. La route parvient à Liapadès, un beau village traditionnel. Avant de se diriger vers Paléocastritsa on peut faire un détour vers l’est pour visiter le village de Doukadès. En revenant vers l’ouest il faut quitter la route du nord-ouest pour se diriger vers la station balnéaire de Paléocastritsa. Le magnifique site de Paléocastritsa se présente comme une série de cinq criques séparées par des promontoires escarpés, avec à l’arrière-plan un paysage de montagnes ; dans la première moitié du XIXe siècle Paléocastritsa avait séduit le Haut-commissaire britannique Frederick Adam qui fit construire une route pavée depuis Corfou pour faciliter le trajet. Sur le promontoire situé le plus à l’ouest du village se dresse le monastère de la Très Sainte Mère de Dieu dont l’origine remonte au XIIIe siècle. Pour bien apprécier le site de Palaiokastritsa il faut retourner sur la route côtière du nord-ouest et se diriger vers le village de Lakonès où de nombreux cafés-restaurants disposent de terrasses donnant sur la baie. Au-delà de Lakonès la route du nord-ouest arrive à Makradès ; il faut quitter la route principale par la gauche, et traverser le village de Krini, pour atteindre les ruines du château d’Angélokastro, une forteresse byzantine qui défendait le nord-ouest de l’île et résista à plusieurs sièges. |
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| La côte nord-ouest | Il faut retourner vers Makradès pour reprendre la route vers le nord-ouest ; la prochaine station balnéaire est Saint-Georges de Pagi, située au fond d’une magnifique baie abritant une plage de 4 km de longueur. Un autre site remarquable est la double plage de Porto Timoni, mais son accès est difficile, par un sentier escarpé depuis le village d’Afionas ; on peur aussi venir à Porto Timoni en bateau-taxi depuis Agios Georgios. Si on a laissé sa voiture à Afionas on peut s’attarder quelques minutes, avant de repartir, pour admirer la vue sur un chapelet d’îlots situé au large de ce village. À 2,5 km au nord d’Afionas se trouve la station balnéaire d’Arillas, orientée vers les « pratiques méditatives » ; au nord-est du village on peut visiter la micro-brasserie de Corfou qui produit la « Corfu Beer », la bière fraîche de Corfou que l’on peut apprécier dans certains cafés de l’île. Un peu au nord d’Arillas, la station balnéaire d’Agios Stéfanos possède une belle plage de sable mais un peu venteuse, propice à la pratique du surf ; depuis son petit port il est possible d’aller en excursion jusqu’à l’île diapontique de Mathraki. En continuant par la route côtière on parvient au village de Pérouladès, perché sur une falaise, célèbre pour ses soleils couchants qui colorent la falaise. Pérouladès est le point de départ de promenades vers le cap Drastis, la pointe nord-ouest de l’île ; malheureusement la pointe du cap est privée et il n’est pas possible d’y accéder. Depuis Pérouladès une petite route permet d’atteindre une autre curiosité géologique : la crique dite du « Canal d’Amour », une crique de forme allongée, creusée par la mer dans la roche de grès blanc ; au fond de la crique se trouve une petite plage très recherchée. Le « Canal d’Amour » est située tout à côté de la station balnéaire de Sidari, une station dédiée au tourisme de masse destiné aux vacanciers anglais : ici commence « Kensington-on-Sea » qui s’étend jusqu’à Kassiopi. Beaucoup plus authentique est le village de Karousadès avec le manoir de style vénitien de la puissante famille corfiote des Théotokis ; le village est construit à flanc de coteau, un peu à l’écart de la côte qu’il domine. En revenant vers la côte on rencontre la station balnéaire de Roda, à l’ambiance pas très différente de celle de Sidari ; à côté de la localité se trouvent des ruines d’un temple grec antique. À Roda aboutit la route qui relie Corfou à la côte nord, en passant par Gouvia, Skripéro et le col de Troumpéta. |
| La côte nord | Roda profite de la très longue plage de la station balnéaire voisine, Acharavi ; les deux plages ensemble constituent la plus longue plage de Corfou, de 5,5 km de longueur, qui s’étend de Roda au cap Sainte-Catherine. En bifurquant sur la droite à Acharavi, on peut rejoindre la ville de Corfou en passant par Épiskepsi ou en passant par Pétaléia et Strinylas ; ce second itinéraire permet de faire un détour par le sommet du mont Pantokrator. La route côtière du nord s’écarte de la côte, à l’extrémité nord-est de l’île, pour contourner le cap Sainte-Catherine, le marais de Kounoufadi et la lagune d’Antinioti ; sur le côté ouest du cap se trouve la petite plage d’Antinioti, une plage isolée fréquentée par les nudistes ; sur le côté est du cap se trouve la plage de Gyaliskari, accessible depuis Saint-Spyridon. La petite station balnéaire de Saint-Spyridon dispose de sa propre plage, une plage de sable à l’écart de la route côtière, longtemps seulement fréquentée par la population locale ; cette plage est le terminus du sentier de randonnée pédestre connu sous le nom de « Corfu Trail », dont le début se trouve à Kavos, à la pointe sud de l’île. La route rejoint la côte à Apraos, qui a une plage bien équipée, la plage de Kalamaki. Depuis Apraos on peut faire une incursion à l’intérieur des terres pour visiter le village de moyenne montagne Loutsès qui présente un beau panorama de la côte nord-est de Corfou; à proximité de Loutsès se trouvent deux gouffres donnant accès à des grottes. Au-delà de Loutsès la route continue vers le village abandonné du Vieux-Périthéia. |
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| La côte nord-est | On arrive ensuite à la grande station balnéaire de la côte nord-est, Kassiopi, située à 35 km de Corfou ; à la différence des autres stations de « Kensington-on-Sea », Kassiopi recèle quelques attractions culturelles, héritage de sa très longue histoire : du temple dédié à Jupiter Cassius il ne reste que le sol, découvert à proximité d’une basilique dont l’origine remonte au Ve siècle, et qui abrite de précieuses icônes ; la localité est dominée par les ruines d’une forteresse byzantine et angevine. Kassiopi est une station animée mais ne dispose pas de plages vraiment belles, mais les vacanciers, majoritairement anglais, se rendent aux plages de Kogévinas et, surtout, d’Avlaki, une longue plage de 600 m de longueur, malheureusement faite de cailloux. Un peu au sud-est de Kassiopi se trouve la Réserve naturelle d’Érimitis, un endroit un peu secret, à l’écart de la route ; la Réserve comprend trois étangs qui servent de gîtes d’étape pour les oiseaux migrateurs ; un sentier balisé, allant d’Agios Stéfanos à Avlaki, permet de découvrir Érimitis ; la côte comporte plusieurs plages presque désertes. La localité suivante, Agios Stéfanos, est un village de pêcheurs devenu une petite station balnéaire, peut-être la plus agréable de la côte nord-est. Une vue célèbre de Corfou est la baie de Kouloura, avec un minuscule port en forme de fer à cheval ; elle fut célébrée dans leurs écrits par les frères Durrell, Lawrence et Gerald, qui résidèrent quelques années dans le village de pêcheurs situé de l’autre côté du promontoire, Kalami ; c’était à la fin des années 1930 et cet endroit jadis idyllique a, depuis, été quelque peu affecté par le développement touristique. La route du nord-est continue en direction de Corfou égrenant plusieurs stations et leurs plages abritées au fond de belles criques ; la route est située en corniche et il faut emprunter de petites routes latérales pour accéder aux plages : Gialiskari, Agni, Krouzéri, Kaminaki, Nissaki et, enfin, Barbati. |
| Le nord de l’île | La route en corniche rejoint la côte est dans la localité de Pyrgi ; ce modeste village côtier est un important nœud routier à Corfou, à l’intersection de trois routes : une route qui se dirige vers la capitale ; une route qui part vers l’ouest, en direction de la côte ouest et de la côte nord-ouest et une route qui part vers le nord, en direction de la côte nord, avec une route latérale menant au sommet du mont Pantokrator. Si l’on veut visiter la partie nord de l’île, après en avoir fait le tour, on peut emprunter la route de l’ouest. Le premier village rencontré est le village de moyenne montagne d’Agios Markos, un village au bord de l’abandon à cause de glissements de terrain ; au sud du village se trouve la plus vieille église byzantine de Corfou, l’église Agios Merkourios qui conserve des fresques de cette époque. Le village suivant est Ano Korakiana qui est le lieu de naissance d’Ioannis Kapodistria ; à Ano Korakiana il faut bifurquer vers le sud-ouest en direction du village de Skripéro où il y a souvent des ralentissements de la circulation ; près de Skripéro on peut visiter la distillerie Mavroumatis, spécialisée dans les produits à base de kumquats, notamment de la liqueur. Après une dégustation on reprend le volant en direction du col de Troumpéta qui est le principal point de passage pour franchir la chaîne de montagne en direction du nord ; on peut faire une halte à l’auberge qui propose des grillades et du vin rouge du pays. Au nord du col la route longe une plaine où sont cultivés les oliviers et les arbres à kumquat ; en bifurquant à gauche, on atteint le village d’Agioi Douloi et son monastère de femmes. On traverse ensuite Épiskopi ; après Épiskopi, il faut quitter la route principale par la droite pour visiter le chef-lieu de la région, Nymfès ; Nymfès est renommé pour ses sources et sa chute d’eau où se baigneraient les nymphes qui ont donné son nom au village. un peu au nord de Nymfès se trouve l’ancien monastère d’Askitario, datant de la fin du XIVe siècle, à l’époque angevine. On revient sur la route principale du nord-ouest par le village de Platonas avant d’atteindre la côte dans la station balnéaire de Roda. Pour retourner vers la ville de Corfou par la route du nord il faut se diriger vers la station balnéaire d’Acharavi et tourner à droite, à 300 m après le rond-point de la localité, pour prendre la route de Lavki ; à Lavki on fera un détour pour visiter le village abandonné du Vieux-Périthia. Après Lavki on se dirige vers le village de Pétaléia d’où part, sur la gauche, la route qui conduit au sommet du mont Pantokrator ; la plus haute montagne de l’île accueille le monastère du Haut Pantokrator, un monastère du XIIIe siècle. Après être revenu sur la route principale on parvient au pittoresque village de Strinylas où l’on peut faire une pause-déjeuner dans l’une des tavernes, à l’ombre d’un énorme orme plusieurs fois centenaire, et goûter à l’excellent vin blanc de la région. 4,5 km plus loin et 300 m plus bas se trouve le village de Spartylas, un village corfiote très typique et qui produit certains des vins de l’île ; après une dégustation roborative, on peut se lancer dans la descente vertigineuse, à 25 % de pente moyenne et 25 virages ; avec un peu de chance on parvient jusqu’à la côte au village de Pyrgi. |
| La côte est | La station balnéaire de Pyrgi est située à l’extrémité nord de la très longue plage de la station d’Ipsos ; c’est une station un peu plus familiale que la station d’Ipsos. Ipsos est en effet une station très animée, destinée aux jeunes vacanciers ; sa plage est longue mais étroite et située en bordure de la route côtière très fréquentée. Situé entre Ipsos et Dassia, mais en retrait de la côte, le village de Kato Korakiana est une oasis de calme où il est agréable de se promener parmi les villas et les manoirs vénitiens ; on peut y voir un manoir néo-gothique, édifié au début du XXe siècle, la villa Mimbelli. En revenant vers la côte on rencontre la station balnéaire de Dassia, une station presqu’aussi animée qu’Ipsos ; des hôtels de luxe y ont ouvert en 2019 à l’emplacement d’un Club Méditerranée historique fermé en 2002. Dans un genre moins onéreux, la localité voisine, Dafnila, accueille un camping de bonne qualité. Le cap Komméno, qui ferme la baie de Gouvia au nord, est occupé par un hôtel de luxe, le Corfu Imperial, qui empêche l’accès à la pointe du cap. Tout près, sur un îlot rattaché à la terre ferme par une jetée, on pourra visiter l’église d’Ipapanti (Chandeleur) d’où l’on a un beau panorama sur la baie de Gouvia. Juste avant Gouvia la route côtière arrive à une intersection avec la route qui conduit vers Paléocastritsa. La station balnéaire de Gouvia, autrefois charmante, est aujourd’hui coincée entre la côte et l’autoroute urbaine qui conduit à Corfou ; cependant il y a encore de bons restaurants de poisson et on peut y voir les ruines d’un ancien arsenal vénitien. Au sud de la baie de Gouvia se trouve le grand port de plaisance de Corfou. À l’intérieur des terres, à l’ouest de Gouvia, un ancien village corfiote a été restauré, le village de Danilia, mais son accès est réservé à la clientèle d’un hôtel de luxe. Au large de la localité de Kondokali se trouve l’îlot de Lazareto qui était un lieu de quarantaine à l’époque vénitienne. La route côtière continue vers le village de Potamos et franchit la rivière Potamos avant d’atteindre les environs du nouveau port de Corfou. Au large du port se trouve l’île de Vido qui a une histoire tragique, mais qui est devenue une Réserve naturelle depuis 1985 ; on peut y faire d’agréables promenades avant d’y déjeuner ou d’y dîner dans l’excellente taverne située près du débarcadère ; il existe un service de caïques assurant la liaison avec l’île depuis le Vieux-Port, jusque tard dans la soirée. |
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