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La presqu’île de Kanoni (Kanóni) sur l’île de Corfou

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PrésentationPrésentation

Présentation généralePrésentation générale
La presqu’île de Kanoni est une presqu’île située au sud de la ville de Corfou, sur la côte orientale de l’île de Corfou. L’antique cité de Corcyre fut bâtie sur cette presqu’île à partir du VIIe siècle avant JC et fut abandonnée à partir de la moitié du IVe siècle après JC ; de l’ancienne cité il ne reste que très peu de vestiges. C’est à Corcyre que, selon Homère, le roi Alkinoos recueillit Ulysse à la fin de son Odyssée avant de le faire ramener dans son île d’Ithaque. Au XIXe siècle la presqu’île de Kanoni devint le lieu de villégiature des Hauts-commissaires britanniques puis une des résidences d’été des rois de Grèce, connue sous le nom de « Mon Repos ».
ÉtymologieÉtymologie et toponymie
La presqu’île est nommée Kanoni (Κανόνι / Kanóni) depuis le début du XIXe siècle parce que les troupes napoléoniennes installèrent une batterie de canons sur le promontoire rocheux situé à l’extrémité sud de la presqu’île, dans le but de défendre l’entrée de la lagune de Chalikiopoulos (Χαλικιόπουλος / Chalikiópoulos) ; la population désigna ces canons, qui furent abandonnés par les Français, par le mot italien de « canoni », grécisé en « kanóni ».

Le nom antérieur de cette presqu’île était Analipsi, du nom du hameau qui se trouve au centre de la presqu’île ; Analipsi (Αναλήψεως / Analípseos) signifie « Ascension ».

SituationSituation

La presqu’île de Kanoni est distante d’environ 2 km du centre-ville de Corfou, l’Esplanade ; son extrémité sud, le promontoire d’où l’on peut admirer les îlots de Vlacherna et de Pondikonissi, est distante de 4 km. Il est possible de s’y rendre à pied, en une heure de marche, en longeant la baie de Garítsa jusqu’à Anémomylos (Ανεμόμυλος / Anemómylos), en songeant qu’à cet endroit se trouvait le port antique d’Alkinoos (Άλκίνοος / Álkínoos). À Anémomylos, depuis le moulin à vent qui se trouve à l’extrémité de la digue, on peut admirer la vue sur l’ancienne forteresse ; ce moulin à vent pittoresque, qui a donné son nom au faubourg (ανεμόμυλος), a été démoli en 1893 au nom du progrès, mais a été reconstruit depuis au nom du tourisme. On peut ensuite visiter l’église de Saints-Jason-et-Sosipater, la tour de Neratzíchas convertie en chapelle, et le monastère Saint-Théodore.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Vue depuis la vieille forteresse. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).On arrive bientôt à l’entrée du parc de « Mon Repos » ; en face de l’entrée du parc se trouve la basilique paléochrétienne de Sainte-Corcyre ; à proximité se trouvent les vestiges de thermes romains. Si l’on ne veut pas visiter le parc de « Mon Repos », on peut continuer sur la route, en longeant la clôture du parc, jusqu’à Kanoni ; la route, autrefois dédiée à l’empereur Guillaume II, porte de nom de « rue des Phéaciens » (Φαίηκες), puis le nom de la fille du roi des Phéaciens Alkinoos, « rue Nausicaa » (Ναυσικά) ; cependant cette route est étroite et très fréquentée par les autocars de tourisme, et la marche à pied y est plutôt désagréable.

Depuis l’Esplanade de Corfou la ligne de bus urbains n° 2a conduit au belvédère de Kanoni (www.astikoktelkerkyras.gr), avec un arrêt devant l’entrée du parc de « Mon Repos ».

Pour les gens qui séjournent dans le sud le l’île, il est possible de visiter la presqu’île de Kanoni en se rendant à Pérama et en traversant la lagune de Chalikiopoulos par un pont piétonnier qui conduit à Kanoni.

VisitesVisites

Presqu'îleLa presqu’île du Canon (Κανόνι / Kanóni)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. Plan de la presqu'île. Cliquer pour agrandir l'image.1 : Temple d’Artémis. 2 : Basilique paléochrétienne Sainte-Corcyre. 3 : Thermes romains. 4 : Palais de « Mon Repos ». 5 : Temple de Kardáki.

Le nord de la presqu’île de Kanoni est occupé par le faubourg d’Anémomylos ; ce faubourg a été bâti sur ce qui était, il y a bien longtemps, la muraille nord de la ville archaïque de Kerkyra ; à l’extérieur de la muraille se trouvait le port militaire des Phéaciens, notamment du célèbre roi Alkinoos, dont le port a pris le nom ; ce port militaire a été envasé. Parmi les villas du faubourg d’Anémomylos se trouvent des attractions culturelles, dont certaines ont été construites avec des matériaux provenant de l’antique muraille : l’église Notre-Dame de Nératzichas, abritée dans une ancienne tour de la muraille, l’église Saints-Jason-et-Sosipater, l’église Saint-Athanase, construite sur la base d’une tour du port antique. Au sud d’Anémomylos, en bordure du parc de « Mon Repos », se trouve la plage de « Mon Repos », une des plages les plus agréables de Corfou, avec des cabines de vestiaire et une taverne.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Carte (Karl Baedeker, 1894). Cliquer pour agrandir l'image.Dans le nord-ouest de la presqu’île se trouvait le temple d’Artémis, daté du début du VIe siècle avant JC, dont les matériaux servirent à la construction du monastère Saint-Théodore, au Ve siècle après JC ; à l’est de ce monastère se trouvent les ruines de la basilique paléochrétienne de Sainte-Corcyre, datée de la même époque, édifiée sur les fondations d’un monument antique, sans doute un odéon ; à proximité se trouvent d’ailleurs les ruines de thermes romains.

Sur la côte occidentale de la presqu’île, sur la lagune de Chalikiopoulos, se trouvait le port de commerce de la cité de Corcyre, le port Hyllaïque, dont aucun vestige n’est visible. À mi-distance du port militaire et du port marchand se trouvait l’agora de la cité.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Vue depuis l'autre rive de la lagune. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La côte nord-est de la presqu’île est largement occupée par le parc de « Mon Repos » qui recèle, outre le palais de « Mon Repos », la plupart des vestiges de la cité antique : un temple dorique dédié à Héra et un autre, plus petit, dédié à Apollon ; près du hameau d’Analipsi, où devait se trouver l’acropole, se trouve un autre temple dorique, sans doute dédié à Asclépios, le temple de Kardaki, ainsi qu’une source sacrée.

La route redescend en direction de la plate-forme de Kanoni – de nos jours en grande partie occupée par deux cafés – d’où l’on peut jouir de la vue la plus emblématique de Corfou, les deux îlots de Vlacherna et de Pondikonissi, mais aussi sur la piste de l’aéroport international de Corfou …

La vue depuis Kanoni est magnifique, surtout aux crépuscules du matin et du soir, quand les murs blancs des églises sont frappés par les rayons rasants du soleil levant ou couchant.

Ville antiqueLa ville antique (Παλαιόπολης / Palaiópolis)
La cité de Corcyre (Κόρκυρα / Kórkyra) fut fondée à l’époque archaïque, au VIIIe siècle, vers 734 avant JC, par un Corinthien de la lignée des Bacchiades, Chersicratès (Χερσικράτης). Au Ve siècle, en relation conflictuelle permanente avec sa métropole, Corcyre fit appel à Athènes, et Corinthe fit appel à Sparte ; ce fut l’une des causes de la guerre du Péloponnèse. La cité de Corcyre fut abandonnée vers le milieu du VIe siècle après JC, après sa destruction par des Ostrogoths. À partir de l’Empire byzantin l’ancienne cité de Corcyre fut nommée Paléopolis (Παλαιόπολης / Palaiópolis), la vieille ville.

Les monuments de l’antique Corcyre servirent de carrière de pierres pour la citadelle qui fut bâtie dans la presqu’île de Koryfó (Κωρυφώ) puis aux édifices religieux construits sur la presqu’île de Kanóni à l’époque byzantine. Au XIXe siècle, la construction de la résidence d’été des Hauts-commissaires britanniques dérangea sans précautions le site de l’ancienne cité ; hormis deux sites de fouilles, dont Kardaki en 1822, il n’y eu pas de fouilles méthodiques de la cité. À l’époque moderne, à partir de 1960, les constructions résidentielles ont encore masqué davantage les vestiges de Corcyre. Il est donc assez difficile de se faire une idée la structure urbaine de la cité antique, à partir des quelques vestiges dispersés.

Le premier port de Corcyre fut le port Hyllaïque (Υλλαϊκό), construit au fond de la profonde baie qui se trouve à l’ouest de la presqu’île ; Hyllaïque était le port de commerce ; il a laissé son nom à la lagune de Chalikiópoulos (Χαλικιόπουλος), l’ancienne baie envasée qui est, de nos jours, défigurée par la piste de l’aéroport international de Corfou. Le second port, le port militaire, nommé Alkinoos (Άλκίνοος), se trouvait au nord de la presqu’île, sur la côte sud de la baie de Garítsa, autrefois nommée Kastradès ; il comportait un chantier naval. Le port d’Alkinoos fut détruit par l’armée d’Agrippa à la fin du Ier siècle, peu avant la bataille d’Actium en 31 avant JC.

La cité archaïque de Corcyre n’avait initialement pas de murailles de défense, mais, au cours de l’époque classique, un mur d’enceinte fut construit dans le nord de la presqu’île ; ce mur fermait l’accès à la presqu’île depuis le port d’Alkinoos jusqu’au port Hyllaïque. Un pan de ce mur et une tour se dressent toujours près du port d’Yllaïque, intégrés à l’église byzantine de Notre-Dame de Nératzíchas. Au-delà du mur se trouvait le cimetière de la cité.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. L'agora de la cité antique (auteur Milona1072). Cliquer pour agrandir l'image.La cité s’est développée dans la zone située entre les deux ports où se trouvait l’agora – c’est-à-dire le centre politique, religieux et commercial de la cité – dont on peut voir une partie du dallage en face de l’entrée du parc de « Mon Repos ». Au nord de l’agora se trouvait un bâtiment de forme circulaire d’un diamètre de 35 m, dont on a d’abord pensé qu’il s’agissait d’un bouleutérion, lieu de réunion de la Boulé (Conseil municipal) ou d’un ekklésiastérion, lieu de réunion de l’Ecclésia (Assemblée des citoyens) ; on pense de nos jours qu’il s’agissait d’un petit théâtre, un odéon, une structure dédiée aux concours de poésie et de musique ; au Ve siècle après JC, ce bâtiment fut supplanté par une basilique paléochrétienne Sainte-Corcyre. Un portique d’ordre ionique, de 20 m par 7 m, datant de l’époque romaine, a aussi été mis au jour, dont une seule colonne a été conservée. Les quartiers d’habitations se sont développés autour de ce centre aux époques archaïque et classique, avec un quartier patricien à l’est et un quartier plus populaire à l’ouest. Une villa avec des bains romains a été excavée au sud-est de l’agora.

On suppose que l’Acropole de la cité antique se trouvait sur la colline d’Analipsi, au sud du palais de « Mon Repos ». Différents temples se trouvaient sur les pentes de l’acropole : le temple d’Héra et le temple de Kardaki, sans doute dédié à Asclépios. À l’ouest de l’agora, pas très loin du port Hyllaïque, se trouvait le temple d’Artémis.

Ruine antiqueLes ruines de la muraille antique
De l’enceinte fortifiée de la cité antique de Corcyre il ne reste que deux fragments de tours de défense, l’une qui se trouvait près du port d’Alkinoos, l’autre près du port Hyllaïque. Ces fragments de tour ont été sauvegardés grâce à leur réutilisation comme églises.

Les vestiges de la tour dite de Saint-Athanase (Πύργος Αγίου Αθανασίου / Pýrgos Agíou Athanasíou) se trouvent dans l’ouest du faubourg d’Anémomylos, un peu au nord-ouest de l’église Saints-Jason-et-Sossipater ; la tour doit son nom à l’église qui a été bâtie sur ses fondations, au XVe siècle ; à la base des murs de l’église Saint-Athanase on distingue clairement les gros blocs de calcaire de la tour, construite entre Ve siècle et la première moitié du IVe siècle avant JC ; la tour aurait été détruite, par l’armée d’Agrippa, à la fin du Ier siècle avant JC. Cette tour de forme rectangulaire, orientée du nord au sud, protégeait le port militaire. De nos jours les vestiges de la tour se trouvent sur le bord d’un parc public qui occupe l’emplacement du port militaire antique d’Alkinoos, qui a été comblé. En 1965 une partie de la digue du port antique a été fouillée.

L’autre tour est la tour de Nératzichas (Πύργος Νερατζίχας / Pýrgos Neratzíchas), qui se trouve sur une petite colline, près du marécage qui borde la lagune de Chalikiopoulos, là où se trouvait le port de commerce Hyllaïque ; la piste de l’aéroport se trouve 400 m plus loin. La tour est située à l’extrémité de la rue Saint-Théodore, environ 200 m après le monastère Saint-Théodore et les rares vestiges du temple d’Artémis. La tour fut édifiée vers le Ve siècle ou le début du IVe siècle avant JC, et défendait sans doute une porte ouvrant sur le port marchand ; la tour était de plan rectangulaire et mesurait environ 6 m de hauteur ; seul le mur nord subsiste. Le tracé de l’ancienne muraille continuait probablement vers le nord-est, en suivant la crête des collines qui aboutissent au croisement des rues Dörpfeld, Alkinoos et Saint-Théodore. Au milieu de l’époque byzantine, vers le XIe ou le XIIe siècle, la tour fut transformée en une petite église à nef unique dédiée à la Panagía Odigítria (Παναγία Όδηγήτρια) (« la Vierge qui montre le chemin »). Ce qui reste aujourd’hui est, en fait, le mur nord de l’église qui repose sur l’ancien mur de la tour, composé de blocs de calcaire.

Église orthodoxeL’église Saints-Jason-et-Sossipater (Άγιοι Ιάσωνας και Σωσίπατρος / Ágioi Iásonas kai Sosípatros)
L’église Saints-Jason et Sossipater se trouve au cœur du faubourg d’Anémomylos, à l’intersection d’Odós Iásonos ke Sosipátrou et de Párodos Iásonos ke Sosipátrou, la rue qui prolonge la « rue des Phéaciens » passée l’entrée du parc de « Mon Repos ». Le bus n° 2 du centre-ville à Kanoni a un arrêt près de l’église.

Jason (Ιάσων) de Thessalonique, évêque de Tarse, et Sosipater (Σωσίπατρος), évêque d’Iconium, étaient deux disciples de saint Paul qui quittèrent leurs évêchés respectifs en Asie mineure et partirent évangéliser l’île de Corfou vers l’an 48. Étymologiquement Sossipater signifie « sauveur de son père ». Ils convertirent la fille du roi de Corfou, Corcyre, qui mourut en martyr, tuée par ordre de son père, vers l’an 70 ; une église lui est dédiée (Agía Kérkyra) sur la presqu’île. Jason et Sossipater sont saints des églises catholiques et orthodoxes.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. L'église Saints-Jason-et-Sossipatros (auteur Dimitris Kamaras). Cliquer pour agrandir l'image dans Flickr (nouvel onglet).L’église Ágioi Iásonas ke Sosípatrou fut édifiée au début du XIe siècle, vers l’an 1000 ; elle serait l’église la plus ancienne de l’île encore en activité. L’église aurait été édifiée sur les ruines d’un temple datant du XIIe siècle ou du XIe siècle avant JC, soit très antérieur à la fondation de Corcyre par les Corinthiens … La construction fut réalisée par des maçons que l’on avait fait venir de l’Attique et de la Béotie, régions de la Grèce qui, à cette époque, entretenaient des liens étroits avec les possessions byzantines du sud de l’Italie et certainement avec Corfou.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Intérieur de l'église Saints-Jason-et-Sossipatre (Gravure, 1881). Cliquer pour agrandir l'image.L’église Saint-Jason et Saint-Sossipater est le monument le plus important de la période byzantine médiane de l’île ; une autre église de cette époque est l’église Ágios Merkoúrios du village d’Ágios Márkos, situé à 17 km au nord-ouest de la ville de Corfou. L’église Saint-Jason et Saint-Sossipater est l’une des premières églises appartenant au type architectural à deux colonnes (distyle), c’est-à-dire une structure en forme de croix grecque, avec un dôme au centre de la croix ; ce dôme, à haut tambour, est cylindrique à l’intérieur et octogonal à l’extérieur, avec des ouvertures sur chacune des huit faces. À l’intérieur, le dôme est soutenu par les murs et, à l’ouest, par deux colonnes. Les deux épaisses colonnes monolithiques de marbre vert sont des remplois de matériaux provenant de la cité antique.

La partie inférieure de la structure est construite avec de grands blocs de poros (tuf), régulièrement taillés, provenant des ruines proches de l’ancienne cité de Corcyre. Dans la partie supérieure, la maçonnerie cloisonnée typiquement byzantine fut utilisée ; elle consiste en pierres taillées séparées par des briques décoratives. Cette maçonnerie est particulièrement impressionnante sur le mur oriental : les briques sont arrangées pour former les lettres « IC », le monogramme de Jésus Christ, en écriture dite « coufique » qui témoigne de l’influence de la culture arabe. L’entrée de l’église est flanquée de deux inscriptions coufiques placées dans des cartouches en briques décoratives ; l’inscription de droite indique que le bâtiment a été érigé, par les prêtres Stephanos et Théophanes, sur le site d’un sanctuaire plus ancien et plus petit, dédié à l’origine à saint André. Le clocher et la structure dans l’angle nord-ouest de l’église datent du XVIIe siècle.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Plan de l'église Saints-Jason-et-Sossipater. Cliquer pour agrandir l'image.Le chancel baroque est un ajout du XVIIIe siècle. L’autel en marbre de style baroque du XVIIIe siècle est particulièrement impressionnant.

L’intérieur de l’église était autrefois entièrement décoré de fresques ; la seule fresque qui subsiste se trouve dans le narthex, une œuvre du XIe siècle, réalisée par un artiste inconnu, représentant saint Arsène, évêque de Corfou au Xe siècle ; des peintures murales du XIVe siècle subsistent à divers endroits.

Tout au long de la période post-byzantine, le monastère fut lié à des érudits et à des artistes réputés, et possédait un domaine considérable ; il conserve encore aujourd’hui quelques icônes et trésors importants. Deux icônes du narthex représentant saint Jason et saint Sossipater sont attribuées à Michel Damaskinos, peintre de l’École crétoise du XVIe siècle. L’église abrite aussi des icônes du XVIIe siècle peintes par Emmanuel Tzanès, dont deux des peintures de l’iconostase richement sculptée du XVIIIe siècle : l’une représentant le « Christ pantocrator » et l’autre une « Vierge à l’Enfant », ainsi que deux autres icônes, l’une représentant saint Jean Damascène et l’autre saint Grégoire de Palamas.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. L'église Saints-Jason-et-Sossipatros (auteur Dimitris Kamaras). Cliquer pour agrandir l'image dans Flickr (nouvel onglet).Selon des sources écrites, l’église Saints-Jason et Sossipater serait le catholicon (καθολικόν / katholikón) d’un monastère dès le XVe siècle. Les ouvertures dans la base de l’iconostase permettent de regarder dans la crypte ; d’après un écriteau, les sarcophages situés de part et d’autre de la porte du chancel du chœur seraient ceux des saints patrons de l’église, saint Jason et saint Sossipater ; en réalité, ces sarcophages contiennent les restes de deux personnages historiques des derniers jours de Byzance : le premier sarcophage est celui de l’historien Georges Sphrantzès (Γεώργιος Σφραντζής), qui survécut à la chute de Constantinople en 1453 et arriva à Corfou, où il passa le quart de siècle suivant à écrire une histoire monumentale de la chute de Byzance. Le second sarcophage est celui de Catherine Paléologue, épouse de Thomas Paléologue, un frère cadet de l’empereur Constantin XI qui régna en tant que Despote de la Morée. Lorsque Constantin fut tué à la chute de Constantinople en 1453, Thomas devint prétendant au trône de Byzance, mais trois ans plus tard, les Turcs envahirent le Péloponnèse et il fut contraint de chercher refuge à Corfou avec son épouse Catherine et leur fille Sophie. Catherine et Sophie restèrent à Corfou pendant que Thomas traversait la frontière italienne en tentant vainement d’obtenir l’aide de l’Occident, emportant la tête de saint André de Patras et l’offrant au pape. Thomas décéda à Rome et fut enterré dans la basilique Saint-Pierre, où on peut encore voir sa tombe. Sa veuve, Catherine, devint religieuse dans un couvent rattaché à l’église Saints-Jason et Sossipater, où elle fut enterrée après sa mort en 1463. Le trésor de l’église conserve une robe brodée ayant appartenu à Catherine Paléologue.

La lignée impériale des Paléologue fut perpétuée par la fille de Catherine, Sophie, qui épousa Ivan III, grand-prince de Moscou. Au moment de son mariage, la princesse byzantine devint la tsarine Sophie, dont l’historien russe Vassili Kluchevsky écrivait : « En tant qu’héritière de la maison en déclin de Byzance, la nouvelle tsarine de Russie avait transféré à Moscou les droits suprêmes de la maison byzantine, comme un nouveau Tsargrad, et les a partagés avec son mari ». Et comme l’écrivait le moine russe Philothée au XVIe siècle, faisant allusion au fait que Moscou s’appelait maintenant la troisième Rome et que le souverain russe était le tsar de tous les orthodoxes : « Deux Romes sont tombées et une troisième est debout, alors qu’une quatrième n’est pas à venir ».

L’église Saints-Jason et Sossipater n’appartient à aucune paroisse et les heures d’ouverture de l’église sont un peu aléatoires, mais elle semble ouvrir la plupart des jours ; il vaut mieux venir lors de cérémonies religieuses.

Église orthodoxeL’église Saint-Athanase (Άγιος Αθανάσιος / Ágios Athanásios)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. L'église Saint-Athanase (auteur Dimitris Kamaras). Cliquer pour agrandir l'image dans Flickr (nouvel onglet).L’église Saint-Athanase se trouve à environ 100 m au nord-ouest de l’église Saints-Jason-et-Sossipater, sur une petite place située derrière le parc qui sépare le front de mer d’Anémomylos des zones résidentielles intérieures.

L’église d’Agios Athanasios a été édifiée en deux phases : au XVe siècle la nef unique a été bâtie sur les ruines d’une tour de défense du port militaire de la cité antique, Alkinoos ; 300 ans plus tard, au XVIIIe siècle, l’église a été agrandie ; un clocher a été ajouté et une annexe de deux étages a été construite au nord ; l’entrée a été reconstruite à côté de la source et a pris sa forme actuelle.

Les peintures murales à l’intérieur de l’église peuvent être datées du XVIIe siècle ; le bas-relief en marbre, qui est encastré dans le mur au-dessus de l’entrée ouest, provient de l’église voisine Saints-Jason-et-Sossipater et date du milieu de la période byzantine (XIe-XIIe siècles).

L’église Saint-Athanase était une église privée et des membres de familles corfiotes fortunées y sont enterrés.

Église en ruineLes ruines de l’église Notre-Dame de Nératzichas (Παναγία Νερατζίχα / Panagía Neratzícha)
L’église Notre-Dame de Nératzichas (Νερατζίχας) était une église édifiée vers le milieu de l’époque byzantine, au XIe ou au XIIe siècle ; il s’agissait d’une église à nef unique, dédiée à la Panagía Odigítria (Παναγία Όδηγήτρια) (« la Vierge qui montre le chemin [vers le Christ] »), la sainte patronne de Constantinople, pour laquelle des prières spéciales sont dites chaque année devant l’iconostase le jour de la fête de l’Hodigitria (le 25 août). L’église avait été bâtie sur les ruines d’une tour de défense du port commercial antique Hyllaïque. Le nom « Nératzicha » a probablement été donné à l’église et, par extension, à l’ancienne tour, d’après le nom de la région environnante où pousse le bigaradier ou « oranger amer » (Νερατζιά, Neratziá).

De l’église Notre-Dame de Nératzichas il ne reste malheureusement que le mur nord, dont le soubassement est constitué de blocs de pierres de l’antique tour de défense ; l’ajout byzantin, au-dessus du soubassement de l’ancien mur, fut réalisé avec une maçonnerie en pierres recouvertes de briques, avec trois fenêtres en plein cintre typiquement byzantines.

Du côté intérieur du mur, on peut voir quelques traces de fresques avec l’image de la Vierge. L’église fut restaurée au XVe siècle, après avoir été endommagée probablement par un tremblement de terre. Dans les siècles suivants, il y eut d’autres dommages ; en 1753-1754, selon des sources écrites, l’église était déjà en ruines ; son effondrement final se produisit en 1900.

Les vestiges de l’église se trouvent à l’extrémité de la route qui conduit au monastère Saint-Théodore et aux ruines du temple d’Artémis.

Aller aux ruines de Notre-Dame de Nératzichas avec Google Maps (39.607122, 19.916346).

Temple antiqueLe temple d’Artémis (Ναός της Αρτέμιδος / Naós tis Artémidos)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. Vestiges du temple d'Artémis (auteur Kritsolina). Cliquer pour agrandir l'image.Le temple d’Artémis fut le plus grand temple de l’île de Corfou, édifié à l’époque archaïque au début du VIe siècle, vers 580 avant JC, soit environ 150 ans après la fondation de la cité de Corcyre par les Corinthiens.

Il s’agissait d’un temple d’ordre dorique, de forme rectangulaire, avec 22,4 m de largeur et 47,89 m de longueur, orienté d’est en ouest ; son péristyle était formé de 8 colonnes sur chacune des façades et de 17 colonnes sur chacun des côtés ; ces 46 colonnes de style dorique avaient plus de 6 m de hauteur. Le temple d’Artémis à Corfou est considéré comme le premier temple dorique construit entièrement en pierre.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Plan du temple d'Artémis. Cliquer pour agrandir l'image.Le péristyle entourait un sékos (σηκός), la partie fermée, constitué d’un opisthodome (οπισθόδομος) à deux colonnes « in antis », de part et d’autre d’un naos (ναός) ; le naos, très allongé, avait 34,4 m de longueur et 9,4 m de largeur, et était divisé en trois nefs par deux colonnades de dix colonnes chacune.

Au-dessus du péristyle et de l’architrave courait une métope décorée de bas-reliefs présentant des motifs végétaux et géométriques. Sur chacune des façades, à l’ouest et à l’est, des frontons, de grande dimension, 17 m de largeur et près de 3 m de hauteur, soutenaient la toiture ; les tympans des frontons étaient décorés de hauts-reliefs ; les hauts-reliefs du fronton occidental ont été excavés et retrouvés en assez bon état : ils représentaient une gigantesque et démoniaque Gorgone Méduse, de plus de 2,74 m de hauteur, entourée de ses deux enfants, Pégase et Chrysaor, de deux félins et d’autres personnages. Le fronton oriental, trop fragmenté, n’a pas pu être reconstitué. Le toit en terre cuite fut remplacé par un toit en marbre vers 535-525 avant JC.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Reconstitution de la façade du temple d'Artémis. Cliquer pour agrandir l'image.Le fronton à la Gorgone, daté de la fin du VIe siècle avant JC, donna son nom initial au temple : le temple de la Gorgone. Ce n’est que lorsque furent découverts des objets liés à la déesse grecque de la chasse et de la nature sauvage que le temple put être attribué à Artémis.

À l’est du temple se trouvait un autel sacrificiel, de forme rectangulaire, de 2,72 m de largeur et de 22,41 m de longueur, orienté nord-sud. Le dessus de l’autel n’a pas survécu ; dans les temps anciens, il devait être recouvert de dalles sur lesquelles le feu brûlait et où les sacrifices étaient accomplis.

Les vestiges du temple d’Artémis furent découverts par hasard en 1812 par des soldats français qui creusaient une tranchée pour se préparer à un siège ; l’île de Corfou était alors occupée par l’armée napoléonienne et gouvernée par le général François-Xavier Donzelot.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Découverte de la Gorgone du temple d'Artemis par Frederikos Versakis en 1911. Cliquer pour agrandir l'image.Les fouilles méthodiques et scientifiques du site ne furent menées qu’à partir de 1911 par l’archéologue grec Frederíkos Versákis (Φρειδερίκος Βερσάκης) et l’archéologue allemand Wilhelm Dörpfeld. L’empereur d’Allemagne Guillaume II, qui séjournait tous les étés dans son palais de l’Achilleion, se passionna pour ces recherches archéologiques et les finança.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Autel du temple d'Artémis (auteur Dr. K.). Cliquer pour agrandir l'image.Sur place il ne reste que très peu de vestiges du temple d’Artémis : au Ve siècle après JC le monastère Saint-Théodore fut édifié en utilisant les ruines du temple comme carrière de pierres. On peut voir la partie nord de l’autel sacrificiel, d’une longueur de 8 m sur les 22 m de longueur d’origine ; le reste de l’autel a servi de fondations au monastère voisin. Aucune des 46 colonnes n’a survécu, mais leurs fondations sont visibles, ainsi que le chemin dallé – d’environ 35 m de longueur et 3 m de largeur – qui reliait l’entrée du temple à l’autel.

Le fronton à la Gorgone, partiellement reconstitué, est exposé au Musée archéologique de Corfou, ainsi que d’autres fragments architecturaux, notamment un chapiteau entier et des parties de la corniche et d’autres objets découverts sur le site.

Les vestiges du temple d’Artémis se trouvent à côté du monastère Saint-Théodore, dans la rue Saint-Théodore (n° 1 sur la carte) ; le site est clôturé, mais une passerelle en bois permet de l’observer d’assez près. Depuis l’arrêt de bus de la ligne n° 2, situé à l’entrée du parc de « Mon Repos », prendre la rue Dörpfeld (Odós Dairpfela), à droite de la basilique Sainte-Corcyre, puis tourner à gauche dans la rue Saint-Théodore. Après 600 m on atteint le site des ruines, qui est clôturé ; le chemin est asphalté et balisé, mais plutôt étroit.

Monastère orthodoxeLe monastère Saint-Théodore (Μονή Άγιος Θεόδωρος / Moní Ágios Theódoros)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le monastère Saint-Théodore (auteur Alex P). Cliquer pour agrandir l'image.Le monastère Saint-Théodore le Soldat (Άγιος Θεόδωρος ο Τήρων / Ágios Theódoros o Tíron) fut édifié au Ve siècle sur les vestiges d’une ancienne basilique paléochrétienne incorporés au nouvel édifice ; les matériaux de construction furent prélevés dans les ruines du temple d’Artémis voisin. C’est le monastère le plus ancien de Corfou.

L’église se nomma aussi, pendant un temps, Saint-Georges le Triomphant (Άγιος Γεώργιος ο Τροπαιοφόρος / Ágios Geórgios o Tropaiofóros). À l’origine l’église avait un narthex et trois nefs, séparées par des colonnades, encore visibles aujourd’hui ; chacun des bas-côtés était dédié à l’un des saints patrons de l’église : le bas-côté sud était dédié à saint Théodore ; le bas-côté nord, dédié à saint Georges, a été détruit pendant la période byzantine médiane, ainsi que le narthex ; la colonnade nord fut obturée, laissant la nef et le bas-côté sud. L’abside est d’origine, ainsi que ses trois fenêtres cintrées avec des croix en relief sur les colonnes. Les bâtiments tels qu’on les voit de nos jours sont le résultat de transformations faites entre les XVIe et XVIIIe siècles.

En 1797, les troupes d’occupation athées de la Ire République française transformèrent le monastère en baraquement militaire. En 1816, comme l’indique une inscription épigraphique à l’entrée nord de l’église, Sir Thomas Maitland, le Lord Haut-commissaire des îles Ioniennes, restaura le monastère et le réaffecta à des fonctions religieuses, le remettant à une congrégation de religieuses. Après les bombardements de la Luftwaffe pendant la Seconde Guerre mondiale, le monastère a fait l’objet d’autres travaux de restauration.

Seules l’église et la cour du monastère peuvent être visitées, sous la conduite des moniales. La très grande cour envahie de vignes n’est pas sans intérêt.

Horaires : tous les jours, de 9 h à 13 h et de 17 h à 20 h. Il faut sonner si la porte est fermée pendant ces horaires. Tenue correcte exigée.

L’itinéraire d’accès est le même que celui du temple d’Artémis.

Église en ruineL’église Sainte-Corcyre (Αγία Κέρκυρα / Agía Kérkyra)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. Icône de saints Jason, Sossipater et Corcyre. Cliquer pour agrandir l'image.L’église Sainte-Corcyre est dédiée à la première martyre chrétienne de Corfou : Corcyra (Κόρκυρα / Kórkyra) était la fille de l’archonte de l’île de Corcyre, Cercillinus (Κερκυλλίνος / Kerkyllínos) ; en l’an 70, son père la fit mettre à mort pour s’être convertie au christianisme sous l’influence de Jason et Sossipater. Selon une légende, sainte Corcyre serait la gardienne de fabuleux trésors cachés dans les catacombes de l’église. L’église était également nommée la basilique de Paléopolis.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Linteau du narthex de l'église Sainte-Corcyre. Cliquer pour agrandir l'image.La basilique Sainte-Corcyre fut édifiée au Ve siècle, entre la fin de l’époque paléochrétienne et le début de l’époque byzantine ; son existence est attestée par des documents historiques dès l’an 450 ; ce serait la plus ancienne église de Corfou. Une inscription sur l’architrave de l’entrée du narthex indique que c’est l’évêque de Corcyre, Jovianus, qui fit bâtir l’église en détruisant des temples païens des alentours pour remployer les pierres ; le nom de l’évêque est également mentionné sur une mosaïque du narthex. Le christianisme avait été proclamé religion officielle de l’Empire romain par l’empereur Théodose en 380 ; le paganisme avait été interdit en 392.

L’édifice a été construit, au nord-est de l’agora, sur les fondations d’un bâtiment antique de forme circulaire, d’un diamètre de 35 m, datant du IIe siècle ou du Ier siècle avant JC. On a d’abord pensé qu’il s’agissait d’un bouleutérion (βουλευτήριον / bouleutírion) ou d’un ecclésiastérion (έκκλησιαστήριον / ekklesiastírion), mais il s’agissait plutôt d’un odéon, un petit théâtre musical. Divers fragments architecturaux en marbre, qui ont été utilisés comme matériau de construction de la basilique, ont été identifiés comme faisant partie de la scène à deux étages de cet odéon.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. La basilique paléochrétienne. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La basilique d’origine était sans doute majestueuse avec cinq nefs, deux allées de chaque côté de la nef centrale, un transept, un double narthex et un atrium ; sa toiture était en bois. Elle était décorée de somptueuses sculptures et de magnifiques mosaïques sur le sol ; ces mosaïques, décorés de motifs géométriques, d’oiseaux, de poissons et de fruits, étaient l’œuvre d’un artiste nommé Elpidios. La basilique Sainte-Corcyre était l’une des plus grandes basiliques de Grèce.

Dès le siècle suivant son édification, au VIe siècle, la basilique fut dévastée par les Wisigoths de Totila. Au XIe siècle ce furent les Sarrasins puis les Normands qui pillèrent et brûlèrent la ville de Corcyre ; la basilique fut reconstruite au XIIe siècle, mais avec seulement trois nefs et un seul narthex. Pour la reconstruction de la basilique, on utilisa les ruines d’anciens temples, telles que les onze têtes de lion en marbre, placées dans les murs les plus longs, provenant du temple d’Héra, datant du début du IVe siècle avant JC.

Aux XIVe et XVe siècles, sous la domination vénitienne, la basilique était le catholicon d’un grand complexe monastique, dédié à la Vierge Anafonitria (Παναγία Αναφωνήτρια / Panagía Anafonítria). L’église Sainte-Corcyre était alors un lieu d’éducation et de culture, attirant d’importantes personnalités laïques et religieuses, érudits et personnalités ecclésiastiques ; à l’intérieur de la basilique se trouvent les tombes de certains de ces illustres personnages. De plus, certaines des familles les plus importantes de l’île étaient liées à cette église, car nombre de leurs tombeaux se trouvent à l’intérieur de la basilique.

En 1537 ce furent les Turcs qui détruisirent la basilique ; vers 1603-1605 le provéditeur vénitien, Agostino Canale, fit réparer l’église et le monastère ; vers 1680 la basilique fut encore restaurée par un moine, venu de la Crète occupée par les Ottomans, Arsène Caloudis (Άρσένιος Καλούδης / Arsénios Kaloúdis) ; le nouvel édifice était réduit à une seule nef ; à la place du bas-côté nord détruit, une petite chapelle voûtée fut construite.

Les derniers dégâts graves furent causés par les Allemands, lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Il ne reste que la nef sans toit et la magnifique entrée de son narthex : la triple entrée comporte deux colonnes corinthiennes spoliées d’un ancien sanctuaire, ainsi que des piliers, des chapiteaux, des linteaux et d’autres éléments architecturaux.

Des éléments architecturaux et des parties des mosaïques de la basilique Sainte-Corcyre sont exposés dans le musée de la vieille forteresse.

Les ruines de la basilique de Paléopolis se trouvent en face de l’entrée du parc de « Mon Repos » (n° 2 sur la carte) ; il y a un arrêt (arrêt Paléopolis) du bus n° 2 qui relie le centre-ville à Kanoni.

ThermesLes thermes romains (Ρωμαϊκά Λουτρά / Romaïká Loutrá)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. Les thermes romains (auteur Kritsolina). Cliquer pour agrandir l'image.Les thermes romains se trouvaient au sud-est de l’agora (n° 3 sur la carte), au bas du versant nord-nord-ouest de la colline d’Analipsi (« Ascension ») dont les sources approvisionnaient les bains en eau. Cet emplacement fut utilisé dès l’époque archaïque, à la fin du VIIIe siècle avant JC : des vestiges d’un atelier de céramique de cette époque ont été retrouvés sous les ruines des thermes.

Les bains publics de Paléopolis furent construits au Ier siècle avant JC et furent reconstruits à plusieurs reprises, notamment au IVe siècle après JC ; au Ve siècle, l’utilisation des bains déclina, certaines parties ayant acquis le caractère d’atelier ; les thermes romains furent finalement détruits, au VIe siècle après JC, par un incendie consécutif à un tremblement de terre ou à l’invasion des Wisigoths.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Mosaïque au Titan Océan des thermes romains. Cliquer pour agrandir l'image.Le complexe thermal se composait de dix salles principales et de trois salles auxiliaires disposées axialement ; l’ensemble avait des dimensions plutôt petites, de 95 m par 56 m. Les baigneurs laissaient leurs vêtements dans le vestiaire (apodyterium) qui était un lieu de rencontre sociale, équipé de bancs sur lesquels les baigneurs pouvaient s’asseoir ; leurs vêtements étaient généralement gardés, soit par des esclaves, soit par un serviteur spécial nommé « capsarius ». Le sol du vestiaire était décoré d’une mosaïque très élaborée, faite de tesselles multicolores (petites tesselles de pierre de couleur blanche, noire, rouge et rose), ornée au centre de Vythos (βυθός) ou Océan (Ωκεανός), le Titan, fils d’Ouranos (le Ciel) et de Gaïa (la Terre), une figure mythique représentée avec une barbe et des cheveux hirsutes ; des pinces de crabe, sur la tête du Titan, font référence à l’élément liquide ; ce thème central était encadré par des motifs géométriques.

Les baigneurs traversaient d’abord la salle de bain d’eau froide (frigidarium) qui était située au nord ; ils traversaient ensuite la salle de bain d’eau tiède (tepidarium), puis se dirigeaient vers le bain chaud et le bain à vapeur (caldarium), qui étaient situés au sud et bénéficiaient de la chaleur du soleil. Le caldarium était chauffé par un système hypocauste : de petits piliers en brique (pilae) soutenaient les planchers, afin que l’air chaud, produit par la combustion de bois brûlant dans des fours (praefurnia), puisse les chauffer. Ensuite, les baigneurs suivaient le parcours inverse.

De nos jours les vestiges des thermes romains se trouvent à droite de l’entrée du parc de « Mon Repos », de l’autre côté de la route par rapport à la basilique Saint-Corcyre. Ils sont actuellement seulement visibles depuis l’extérieur, à travers la clôture ; les mosaïques sont recouvertes de graviers et un toit en toile les protège des intempéries. Derrière les bains part une route étroite qui mène à Analipsi, en longeant la clôture du domaine de « Mon Repos ».

ParcLe parc de « Mon Repos »
Le parc de « Mon Repos » est un parc public qui a été créé sur le domaine créé en 1831 par le Haut-commissaire britannique Frederick Adam pour y construire sa résidence d’été. Après le rattachement des îles Ioniennes au Royaume de Grèce en 1864, le domaine appartint à la famille royale grecque qui lui donna le nom de « Mon Repos ». Après l’instauration de la république en Grèce en 1974, le domaine fut abandonné, puis, en 1994, confisqué par l’État ; le domaine fut attribué à la ville de Corfou et devint un parc public.

Le parc de « Mon Repos » couvre une superficie de 258 hectares dans la partie nord-est de la presqu’île d’Analipsi. Une partie de la cité archaïque de Corcyre et le palais et les jardins du roi mythique Alcinoos devaient se trouver dans cette région. Dans le livre VII de l’Odyssée Homère les décrivait ainsi :

« En dehors de la cour et tout près des portes se trouve un jardin de quatre arpents, fermé par une enceinte. Là croissent des arbres élevés et verdoyants, des poiriers, des grenadiers, des pommiers, des figuiers et des oliviers toujours verts ; ces arbres sont chargés de fruits toute l’année, et ils en portent pendant l’hiver comme pendant l’été : le souffle du zéphyr fait tantôt naître les uns et tantôt mûrir les autres. La poire vieillit auprès de la poire, la pomme auprès de la pomme, le raisin auprès du raisin et la figue auprès de la figue. »

Les ruines de deux temples doriques de cette époque archaïque se trouvent dans l’enceinte du parc, dissimulés au milieu de la végétation : le temple d’Héra et le temple de Kardaki ; facilement accessibles, ces deux temples peuvent servir de prétexte à d’agréables promenades sur les sentiers ombragés à l’intérieur du parc.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. L'embarcadère et la plage d'Analipsi (auteur Dimitris Kamaras). Cliquer pour agrandir l'image dans Flickr (nouvel onglet).Après l’acquisition du domaine par le Haut-commissaire, la vaste oliveraie d’autrefois fut transformée en parc d’agrément, avec un peuplement d’arbres exotiques luxuriants et un certain nombre de fleurs rares et d’orchidées ; le parc est particulièrement agréable au printemps et au début de l’été. Plus tard, la famille royale grecque y recevait des membres des maisons royales d’Europe. Un petit débarcadère, situé en contrebas du temple d’Héra, permettait aux yachts d’accoster ; le débarcadère existe toujours, à côté d’une petite plage aux eaux cristallines, un peu caillouteuse, mais isolée et discrète ; cette plage fut autrefois la plage de la famille royale.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Plan du domaine de Mon Repos. Cliquer pour agrandir l'image.L’entrée du parc de « Mon Repos » est située à en environ 2 km du centre-ville de Corfou (une demi-heure de marche depuis l’Esplanade) ; un arrêt de bus de la ligne n° 2a se trouve à l’entrée du parc (arrêt Paléopolis). Le parc est ouvert tous les jours, de 8 h à 19 h (17 h en hiver). Entrée gratuite.

1 : Temple d’Héra. 2 : Sanctuaire à ciel ouvert de l’Apollo de Corcyre. 3 : Bâtiment « B » de la période hellénistique. 4 : Bâtiment de l’occupation anglaise désigné comme « Écuries italiennes ». 5 : Parties des clôtures. 6 : Bâtiment auxiliaire « A ». 7 : Chemin pavé de la période hellénistique. 8 : Construction de soutènement. 9 : Temple dorique de Kardáki. 10 : Église post-byzantine du Christ Sauveur. 11 : Bâtiment «Tito ». 12 : Palais de « Mon Repos » - Musée de Paléopolis. 13 : Baraquements de l’occupation anglaise. 14 : Bâtiment de conférence. 15 : Ancienne clinique. 16 : Logement du gardien. 17 : Monastère de Sainte-Euphémie.

Monastère orthodoxeLe monastère Sainte-Euphémie (Μονή Αγίας Ευφημίας / Moní Agías Eufimías)
Le monastère dédiée à sainte Euphémie (Αγία Ευφημία / Agía Eufimía), la « bonne parole », est un monastère féminin fondé fut fondé au XVe siècle, sous la domination vénitienne. Il fut endommagé et pillé pendant l’occupation par la Ire République française, de 1797 à 1799, entraînant la destruction de nombreux vestiges et de documents importants pour l’histoire du monastère.

Le monastère est intéressant pour sa belle cour fleurie.

Le monastère Sainte-Euphémie se trouve à Anémomylos, sur une colline boisée, dans le coin nord-ouest du parc de « Mon Repos » ; on y accède par le n° 2 de la rue des Phéaciens (Οδός Φαιάκων / Odós Faiákon).

Horaires de visite : en été, tous les jours, de 8 h à 13 h et de 17 h à 20h ; en hiver, tous les jours, de 9 h à 12 h et de 16 h à 18 h.

PalaisLe palais de « Mon Repos » (Μον Ρεπό / Mon Repó)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le palais de Mon Repos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Le palais que l’on nomme de nos jours « Mon Repos » fut bâti pour le second Haut-commissaire britannique des îles Ioniennes, le général écossais Frederick Adam, nommé à ce poste en 1824. Les Hauts-commissaires britanniques disposaient par ailleurs d’un palais de fonction situé au centre de la ville de Corfou, le palais Saint-Michel et Saint-Georges. À la demande de son épouse, issue de la haute noblesse corfiote, Diamantina Palatianou (Διαμαντίνα Παλατιανού), Frederick Adam acquit le domaine et fit construire ce palais d’été, entre 1828 et 1831, sur une colline de la presqu’île d’Analipsi. La construction du bâtiment, par l’ingénieur militaire anglais George Whitmore, détruisit probablement des vestiges de la cité antique de Corcyre. Adam et son épouse ne profitèrent que pendant peu de temps de cette résidence car, dès octobre 1832, il fut affecté en Inde du Sud, comme gouverneur de Madras, de nos jours nommée Chennai. La demeure – une majestueuse villa de style néoclassique plus qu’un palais – devint alors un bâtiment public jusqu’en 1864.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le palais de Mon Repos. Cliquer pour agrandir l'image.Après la réunion (énosis) des îles Ioniennes au Royaume de Grèce, en 1864, le palais fut attribué à la royauté grecque. Le roi de Grèce, ou plus exactement le « roi des Hellènes », Georges Ier, donna au palais le nom de « Mon Repos » (Μον Ρεπό ou Μονρεπό), ce qui, en français, signifie « mon repos » : le roi avait en effet comme palais de fonction le palais Saint-Michel et Saint-Georges devenu, avec celui d’Athènes, un des palais royaux où il exerçait ses fonctions officielles ; le palais de « Mon Repos » était réservé à son repos et à sa vie privée. Deux des enfants de Georges Ier y virent le jour : le prince Georges de Grèce en 1869 et la princesse Alexandra de Grèce en 1870. L’impératrice Élisabeth d’Autriche (« Sissi ») y séjourna en attendant l’achèvement de son propre palais, l’Achilleion, situé à quelques kilomètres plus au sud. En 1900, un autre enfant de Georges Ier, Marie de Grèce, y épousa le grand-duc Georges Mikhaïlovitch de Russie.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le palais de Mon Repos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Sous le règne de son fils Constantin Ier, un des petits-fils de Georges Ier, Philippe de Grèce et de Danemark (Φίλιππος της Ελλάδας και της Δανίας) y naquit le 10 juin 1921 ; sur la table de la cuisine, a-t-on dit. Fils d’André de Grèce et d’Alice von Battenberg (« Mountbatten »), une petite-fille de la reine Victoria, ce Philippe se fera connaître en épousant, le 20 novembre 1947, Elisabeth Windsor qui deviendra reine du R.U.G.B.I.N. (Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord), le 6 février 1952, sous le nom d’Élisabeth II. Ce jour-là Philippe de Grèce devint duc d’Édimbourg et prince consort. Les Grecs le surnommèrent ironiquement « le Grec sans le sou qui a épousé une reine ».

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le palais de Mon Repos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La famille royale continua d’utiliser le palais de « Mon Repos » jusqu’en 1967, lorsque le roi Constantin II de Grèce fut contraint de quitter le pays à la suite du coup d’état de la junte militaire, nommé « Opération Prométhée ». En 1973 la junte militaire organisa un référendum qui abolit la monarchie et instaura la République ; le domaine de « Mon Repos » fut confisqué par l’État. Une longue bataille judiciaire s’ensuivit, entre le roi Constantin II en exil et l’État grec, le roi prétendant que « Mon Repos » était la propriété privée légitime de la famille royale, l’État grec prétendant que « Mon Repos » n’avait été attribué à la famille royale que tant qu’elle exerçait ses fonctions de souverain. La Cour européenne des droits de l’homme condamna finalement l’État grec à payer un dédommagement minime au roi Constantin, mais pas à lui rendre ses propriétés comme il le souhaitait.

En juin 1994, un sommet des pays de l’Union européenne se tint à « Mon Repos ». Le domaine et le palais furent ensuite attribués par l’État à la municipalité de Corfou ; le palais fut restauré en tant que Musée archéologique de Paléopolis et ouvert au public en 2001.

Le palais de « Mon Repos » se trouve à environ 400 m de l’entrée du parc ; depuis le portail une route asphaltée, mais interdite à la circulation automobile, conduit au palais (n° 4 sur la carte).

Musée archéologiqueLe musée archéologique de Paléopolis (Αρχαιολογικό Μουσείο Παλαιόπολης / Archaiologikó Mouseío Palaiópolis)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. Salon du palais de Mon Repos (auteur Kritsolina). Cliquer pour agrandir l'image.Le musée de Paléopolis comprend deux sections : une section historique, située au rez-de-chaussée du palais de « Mon Repos », consacrée à l’histoire du palais, et une section archéologique, située au premier étage, consacrée aux fouilles et aux découvertes archéologiques faites dans le territoire de Paléopolis ; Paléopolis désigne la cité antique de Corcyre mais aussi l’époque byzantine. Cependant les découvertes les plus importantes sont exposées au Musée archéologique de Corfou.

Au rLa presqu’île de Kanóni à Corfou. Plan du rez-de-chaussée du musée de Paléopolis. Cliquer pour agrandir l'image.ez-de-chaussée :

Salle 1 : exposition de matériel informant les visiteurs sur la disposition de l’exposition et l’histoire du bâtiment.

Salle 2 : exposition photographique permanente.

Salle 3 : exposition du matériel relatif aux premiers occupants de la Villa, Lord et Lady Adam (1828-1831).

Salle 4 : l’utilisation de la Villa comme bâtiment public (1832-1864) et comme résidence d’été de l’ancienne famille royale grecque (1864-1967).

Salle 5 : les premières fouilles archéologiques de Palaiópolis au XIXe siècle.

Salle 6 : l’atrium de la Villa comme une brève référence au jardin botanique de « Mon Repos » ; exposition de planches de botanique concernant les plantes de Corfou.

Salle 7 : une maquette en trois dimensions de la presqu’île de Kanóni, avec les sites des monuments antiques. Tableau chronologique de l’histoire de la ville.

Salle 8 : ameublement dans le style Regency du début du XIXe siècle comme il devait y en avoir à l’époque de Frederick Adam ; le mobilier d’origine du palais a été perdu.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le vestibule de l'étage du palais de Mon Repos (auteur Kritsolina). Cliquer pour agrandir l'image.Le premier étage comporte un vestibule joliment décoré d’azur et de moulures en plâtre blanc et deux rangées de fenêtres semi-circulaires.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Plan du 1er étage du musée de Paléopolis. Cliquer pour agrandir l'image.Salle 9 : « circumnavigation » : exposition consacrée au rôle fondamental de l’île de Corfou au fil du temps en raison de son emplacement stratégique sur les routes maritimes de la Méditerranée.

Salle 10 : l’Agora de la ville antique en tant que centre commercial, politique et économique.

Salle 11 : les thermes romains dans l’Agora. Exposition d’artefacts liés aux bains et aux soins du corps ; vases et coupes pour boire. On peut aussi voir les 508 pièces de monnaies corfiotes et corinthiennes en argent trouvées dans un petit vase.

Salle 12 : l’architecture des temples et les rites religieux des sanctuaires de l’ancienne Corcyre.

Salle 13 : matériel photographique des sites les plus importants de Palaiópolis et de leurs fouilles.

Salle 14 : vidéo : « Corfou : de la ville antique à la ville moderne ».

Visite du Musée de Paléopolis :

Horaires d’été (de juin à octobre) : du mardi au dimanche, de 9 h à 16 h.

Horaires d’hiver (de novembre à mai) : du mardi au dimanche, de 8 h à 15 h.

Téléphone : 00 30 26610 41369

Tarif d’entrée : 4 €. Utilisation possible du ticket combiné avec les autres musées publics de Corfou.

Temple antiqueLe sanctuaire d’Héra (Ηραίον / Iraíon)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. Plan du sanctuaire d'Héra. Cliquer pour agrandir l'image.Le sanctuaire d’Héra (Héraion) se trouvait sur une colline de faible hauteur au milieu de la presqu’île d’Analipsi, à environ 200 m de la côte ; ce sanctuaire a été attribué à Héra grâce aux découvertes archéologiques et aux références topographiques des auteurs antiques, notamment Thucydide. Le culte de la déesse Héra, la sœur et la femme du père des dieux Zeus, était répandu en Grèce et dans la région méditerranéenne.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Antéfixe à gorgoneion du temple d'Héra. Cliquer pour agrandir l'image.Au centre du sanctuaire, au sommet de la colline, un grand temple a été construit à l’époque archaïque, à la fin du VIIe siècle, vers 610 avant JC. Le temple était dédié à Héra Acraia (Ακραία / Akraía, Extrême). Ce temple d’ordre dorique avait des dimensions de 43 m par 20 m, et un toit monumental en terre cuite, avec des ornements décorant le bord du toit également en terre cuite : lions peints, têtes de jeunes filles de style dédalique, gorgoneia (γοργόνεια). Le temple était protégé par une enceinte (téménos) et il fut progressivement enrichi de diverses dépendances et de petits temples comme l’indiqué les vestiges architecturaux et les offrandes votives à d’autres divinités qui ont été découvertes dans la région.

À la fin du VIe siècle avant JC, un petit sanctuaire en plein air, attribué à Apollon Corcyréen, fut également fondé à une courte distance de l’enceinte de l’Héraion (n° 2 sur le plan). Ce temple d’Apollon était périptère, avec 6 colonnes sur les façades et 11 colonnes sur les côtés. De ce temple d’Apollon il ne subsiste que quelques colonnes monolithes de la péristasis.

Vers la fin du Ve siècle avant JC, le temple fut détruit par le feu pendant la guerre civile entre les démocrates et les oligarques. Presque immédiatement après cet événement, vers 400 avant JC, des travaux de rénovation et d’agrandissement eurent lieu. Un nouveau grand temple avec un toit en marbre fut construit sur les fondations de l’ancien et une solide enceinte de soutènement (n° 8 sur le plan) fut également construite. Des débris du premier temple et d’autres bâtiments, ainsi que de vieilles offrandes, ont ensuite été enterrés pour étendre le site autour du périmètre de la colline. Les quelques découvertes des siècles suivants suggèrent que le sanctuaire n’a jamais complètement récupéré de sa destruction au Ve siècle avant JC. À l’époque hellénistique, au IIIe siècle avant JC, deux petits bâtiments d’une utilisation jusque-là inconnue (n° 3 sur le plan) et une étroite route pavée (n° 7 sur le plan) ont été ajoutés à l’extérieur de l’enclos du sanctuaire. La destruction finale de l’Héraion (Heraeum) a probablement eu lieu au Ier siècle avant JC et elle a été associée au sac de Corcyre par les troupes d’Agrippa, peu avant la bataille d’Actium en 31 avant JC.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Ruines du temple d'Héra. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Les dommages multiples au site et, surtout, la réutilisation des matériaux antiques pour la construction des fortifications de la ville vénitienne, avec la construction de la route qui mène à Analipsi, ont abouti à la destruction presque totale des bâtiments de l’Héraion. Ainsi, seule une petite partie du sanctuaire originel reste aujourd’hui.

Les premières fouilles sur le site furent conduites entre 1912-1914 par l’Institut archéologique allemand sous la direction du célèbre architecte et archéologue allemand Wilhelm Dörpfeld, qui, cependant, cessa rapidement les fouilles, faute de temps. Les fouilles effectuées dans les années 1962 par Geórgios Dontás, du service archéologique grec, ont confirmé l’existence d’un sanctuaire organisé qui fonctionna depuis l’époque archaïque jusqu’à l’époque hellénistique. Les fouilles de « Mon Repos » ont par ailleurs livré un matériel votif en bronze, en terre cuite ou en marbre (belle tête de kouros) dont l’élément le plus ancien (un cheval en bronze de style géométrique) remonte à la fin du VIIIe siècle avant JC.

Le sanctuaire d’Héra (Héraion) se trouve sur une colline de faible hauteur dans sud-ouest du domaine de « Mon Repos », à environ 400 m au sud du palais de « Mon Repos ».

Temple antiqueLe temple de Kardaki (Ναός Καρδακίου / Naós Kardakíou)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le temple dorique de Kardaki (auteur Dr. K.). Cliquer pour agrandir l'image.Un autre temple archaïque a été découvert dans le domaine de « Mon Repos ». Ce temple est désigné par le nom de Kardaki (Καρδάκι / Kardáki), du nom d’une source proche, la source de Kardaki captée par les Vénitiens qui la nommaient Cadachio ou Cadacchio. Le temple de Kardaki est daté de la fin du VIe siècle ou du début du Ve siècle, vers l’an 500 avant JC. La divinité qui y était vénérée n’est pas connue.

Il semble que les Vénitiens n’aient pas eu connaissance de l’existence du temple, qui devait déjà être enfoui à l’époque vénitienne. Le temple de Kardaki fut découvert fortuitement en 1822, sous l’occupation anglaise, par des ingénieurs militaires qui tentaient de remettre en service la fontaine vénitienne de Cadachio afin d’alimenter en eau la marine britannique ; en creusant le sol, les hommes découvrirent une colonne dorique. Les ingénieurs excavèrent le reste du temple. En 1825 l’architecte anglais William Railton fouilla le temple, puis publia, en 1830, une reconstitution du temple récemment découvert.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Reconstitution du temple de Kardaki (William Railton, 1830). Cliquer pour agrandir l'image.Le temple de Kardaki est un temple d’ordre dorique mais avec des particularités architecturales qui en font un exemple unique dans l’architecture grecque antique. L’architrave du temple n’a pas de frise ; le temple n’a pas de pronaos, ni d’adyton. L’absence de frise a permis à son concepteur, en allégeant l’entablement, d’espacer davantage les colonnes. Le temple avait des dimensions de 11,91 m de largeur par 25,5 m de longueur, avec 6 colonnes sur les façades et 12 colonnes sur les côtés.

Le temple de Cadacchio a, semble-t-il, beaucoup souffert de sa situation sur les pentes de la colline d’Analipsi en contrebas de la source de Cadacchio : les eaux de la source ont causé des dégâts aux fondations du temple et provoqué des glissements de terrains de la colline ; la partie orientale du temple s’est effondrée et a glissé dans la mer, et le reste du temple a été enfoui. Paradoxalement c’est cet enfouissement qui a préservé le temple de Kardaki d’être pillé et de servir de carrière de pierres pour les fortifications de Corfou. Les vestiges de Kardaki sont les mieux conservés de tous les sites antiques de Corfou avec des murs, des fondations, des colonnes et d’autres éléments architecturaux.

Le temple de Kardaki se trouve à 200 m au sud du temple d’Héra, à 600 m au sud du palais de « Mon Repos », dans un cadre enchanteur d’arbres centenaires, près de la côte escarpée. Le site est en accès libre sans aménagement de sécurité des visiteurs, ni de protection des ruines.

Aller au temple de Kardaki avec Google Maps (39.601395, 19.926119).

Source sacréeLa source de Kardaki (Πηγή Καρδακί / Pigí Kardáki)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. La source de Kardaki. Cliquer pour agrandir l'image.Au-dessous du village d’Analipsi, en dehors du parc de « Mon Repos », se trouve une source sacrée, surgissant d’une grotte, qui alimentait en eau la cité antique de Corcyre (n° 5 sur la carte). Sous la domination vénitienne cette source fut captée et alimentait une fontaine, ornée d’un bec en forme de tête de lion de Saint-Marc, nommée la fontaine de Cadacchio. Au printemps un courant d’eau fraîche bouillonnante jaillit de cette fontaine.

Une légende locale dit que : « celui qui boit à cette source oublie sa patrie et reste attaché à Corfou pour toujours ».

On peut accéder à la fontaine de Kardaki, depuis le village d’Analipsi, par un sentier étroit qui longe le mur de clôture du parc de « Mon Repos » ; le sentier débute en face de l’église et du cimetière d’Analipsi, entre les maisons n° 14 et n° 18. Depuis l’intérieur du parc, si l’on se trouve près du temple de Kardaki, il faut escalader le mur pour atteindre la fontaine.

HameauLe hameau d’Analipsi (Αναλήψεως / Analípseos)
Le hameau d’Analipsi offre des vues splendides sur le nord de la ville de Corfou et sa citadelle, sur fond du mont Pantocrator, des montagnes de l’Albanie et de l’Épire, qui se projettent à l’est au-delà du canal de Corfou. Le nom du village signifie « Ascension », le nom d’une chapelle qui se trouve sur la colline d’Analipsi.

À Analipsi se trouvait peut-être l’acropole de la cité antique de Corcyre ; le point culminant de la presqu’île d’Analipsi se trouve un peu au sud, près de l’église Sainte-Marine (Αγιά Μαρίνα / Agía Marína), à 74 m d’altitude.

LaguneLa lagune d’Halikiopoulos (Λιμνοθάλασσα Χαλικιόπουλου / Limnothálassa Chalikiópoulou)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. La lagune de Chalikiopoulos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La lagune d’Halikiopoulos (Χαλικιόπουλος / Chalikiópoulos) est en réalité un baie profonde et étroite située entre l’île de Corfou et sa presqu’île d’Analipsi, à 2,5 km au sud de la ville de Corfou. La baie a une longueur d’environ 2 km et une superficie d’environ 2 km² (20 hectares) ; son embouchure étroite a une largeur de 200 m.

Selon l’historien athénien Thucydide, au fond de cette rade se trouvait le port de commerce antique des Phéaciens, nommé Hyllaïque (Υλλαϊκό) ; c’est ce nom qui a donné son nom actuel à la baie, Halikiopoulos.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Balise de l'aéroport dans la lagune de Chalikiopoulos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Les conditions géologiques et géographiques de la baie ont favorisé l’accumulation de terres limoneuses qui ont transformé la baie en une sorte de lagune entourée de zones marécageuses. Certains documents vénitiens indiquent l’utilisation de la zone comme saline au XVe siècle, mais à l’époque de la colonisation anglaise il n’y avait déjà plus de trace de cette utilisation.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Bateau de pêche sur la lagune de Chalikiopoulos. Cliquer pour agrandir l'image.De nos jours la baie de Chalikiopoulos est divisée en deux parties par la piste de l’aéroport international de Corfou, construit en 1937, qui atteint presque son embouchure. Par ailleurs des fermes piscicoles se sont développées et fournissent une grande partie du poisson consommé dans l’île.

La construction de l’aéroport et le développement touristique de l’île ont conduit à un appauvrissement des espèces animales et végétales présentes dans la lagune. Malgré tout cela, la lagune de Chalikiopoulos reste une zone humide importante pour certains oiseaux migrateurs qui font halte sur l’île au cours des mois de migration entre l’Europe et l’Afrique ; parmi ceux-ci, la grande aigrette, ou héron blanc, (Ardea alba), une espèce menacée d’extinction, et le pélican frisé (Pelecanus crispus).

La presqu’île de Kanóni à Corfou. La lagune de Chalikiopoulos vue depuis l'île de Pondikonissi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Près de l’embouchure de la baie un pont piétonnier, de 200 m de longueur, relie l’extrémité de la presqu’île de Kanóni au village de Pérama (Πέραμα), un petit village touristique situé au milieu des oliviers, avec de bonnes plages pour la baignade ; ce pont piétonnier passe à proximité de l’extrémité de la piste de l’aéroport, sous le couloir aérien, et permet de prendre des photographies spectaculaires d’avions au décollage ou à l’atterrissage. Beaucoup d’habitants utilisent aussi cette passerelle comme lieu de pêche en raison de l’abondance des poissons.

Juste à l’extérieur de la baie se trouvent les célèbres îlots de Vlacherna et de Pontikonisi.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Airbus A320 de la compagnie Aegean Airlines au-dessus de la lagune de Chalikiopoulos. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La presqu’île de Kanóni à Corfou. Boeing 737-800 de TUI au-dessus de la lagune de Chalikiopoulos. Cliquer pour agrandir l'image.La presqu’île de Kanóni à Corfou. Boeing 737-700 de TUI au-dessus de la lagune de Chalikiopoulos. Cliquer pour agrandir l'image.
ÎleL’île Notre-Dame de Vlacherna (Παναγία της Βλαχέρνας / Panagía tis Vlachérnas)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. L'église du monastère de Vlacherna. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).L’îlot minuscule de Notre-Dame des Blachernes est presqu’entièrement occupé par un petit monastère, blanchi à la chaux, dédié à Notre-Dame des Blachernes, avec un campanile et un grand cyprès ; le monastère est nommé ainsi en référence à l’église Sainte-Marie-Mère de Dieu du quartier des Blachernes à Constantinople (Θεοτόκος των Βλαχερνών / Theotókos ton Vlachernón), fondée au Ve siècle. Le monastère Notre-Dame des Blachernes de Corfou fut édifié à la fin du XVIIe siècle, en 1685 ; de nos jours le monastère est inoccupé.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Les îlots de Vlacherna et de Pondikonissi vus depuis la presqu'île de Kanoni en 1910 (auteur Zichy). Cliquer pour agrandir l'image.L’îlot Notre-Dame des Vlachernes se trouve à l’embouchure de la baie de Chalikiopoulos, près de la pointe de la presqu’île de Kanoni où les troupes napoléoniennes installèrent une plateforme d’artillerie, vers 1807, pour contrôler l’entrée dans la baie ; de nos jours, la plateforme d’artillerie sert de belvédère d’où des millions de touristes ont admiré et photographié ce paysage emblématique de Corfou : les îlots de Vlacherna et de Pondikonissi, avec leurs monastères, semblant flotter sur les eaux calmes, avec en toile de fond la montagne verdoyante d’Ágioi Déka (« Dix Saints »). Le caractère idyllique du lieu est quelque peu gâché par le rugissement des avions décollant de l’aéroport tout proche.

La pointe de Kanoni est distante d’environ 4 km du centre de Corfou ; les bus de la ligne urbaine 2a amènent directement, toutes les 20 minutes, au belvédère depuis l’Esplanade de Corfou. Une étroite jetée en béton, d’une centaine de mètres de longueur, relie la pointe de Kanoni à l’îlot Notre-Dame des Vlachernes ; à cette jetée sont amarrés des bateaux d’excursion qui peuvent conduire les vacanciers à l’autre îlot de la baie, l’îlot de Pondikonissi.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le monastère de Vlacherna. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le monastère de Vlacherna. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le monastère de Vlacherna. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le monastère de Vlacherna. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le monastère de Vlacherna. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
ÎleL’île de la Souris (Ποντικονήσι / Pontikonísi)
La presqu’île de Kanóni à Corfou. L'île de Pondikonissi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).L’autre îlot qui se trouve à l’embouchure de la baie de Chalikiopoulos est l’île de Pondikonissi (Ποντικονήσι), dont le nom signifie « île de la Souris », des mots grecs « ποντίκι » (souris) et « νησί » (île). Hors constructions humaines et végétation, l’îlot de Pondikonissi a une hauteur de seulement 2 m, ce qui donne l’impression qu’il flotte sur la mer ; malgré sa petite superficie l’îlot possède une végétation abondante faite de hauts cyprès, d’agaves, de yuccas et de pins.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. L'île de Pondikonissi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).Selon une tradition locale l’île de Pondikonissi serait le navire phéacien qui reconduisit Ulysse à Ithaque. D’après Homère, à son retour de la guerre de Troie, après son odyssée, Ulysse avait fait naufrage sur les côtes de Phéacie, lors d’une tempête provoquée par Poséidon ; Ulysse avait été recueilli par la belle Nausicaa, la fille d’Alkinoos, le roi des Phéaciens. Alkinoos fit reconduire Ulysse à Ithaque, l’île dont il était le roi ; à son retour à Corcyre, la capitale des Phéaciens, le navire aurait été changé en pierre par Poséidon ; le dieu de la mer poursuivait en effet de sa vindicte Ulysse qui avait aveuglé son fils, le cyclope Polyphème. Poséidon aurait voulu punir Alkinoos d’avoir aidé Ulysse. Pondikonissi n’est pas le seul lieu à prétendre être ce navire : il y a aussi, entre autres, le rocher de Kolovri, à Paléokastritsa.

Depuis le quai de l’île de Pondikonissi un escalier en pierre blanche mène à un petit monastère, le monastère du Pantokrator (Μοναστήρι του Παντοκράτορος) ; l’église du monastère est dédiée au Christ Pantokrator (Χριστός Παντοκράτωρ) (« Tout-Puissant ») et plus précisément à la Transfiguration du Sauveur (Μεταμόρφωση του Σωτήρος) ; cette église byzantine date du XIe ou du XIIe siècle ; un pèlerinage y a lieu chaque 6 août. L’église du Pantokrator a la forme d’une croix grecque (une croix dont les branches sont d’égale longueur) avec un dôme octogonal au centre et une abside centrale à trois côtés située derrière l’autel. Des plaques commémoratives sont apposées sur l’église, notamment celle qui rappelle le passage de l’impératrice Élisabeth d’Autriche (« Sissi ») et de son fils, l’archiduc Rodolphe.

La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le monastère de l'île de Pondikonissi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le monastère de l'île de Pondikonissi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La presqu’île de Kanóni à Corfou. Le monastère de l'île de Pondikonissi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).
L’île de la Souris se trouve à environ 400 m au sud de l’île de Vlacherna ; depuis Kanoni, ou depuis la jetée de Vlacherna, des caïques transportent les visiteurs pour une courte traversée de 5 minutes (pour 2 ou 3 euros aller-retour). Pendant la haute saison, l’îlot souffre d’une surpopulation brève mais intense d’excursionnistes d’un jour, il est donc préférable d’y aller tôt le matin ou tard l’après-midi ; c’est d’ailleurs à ces heures-là que le spectacle est le plus grandiose. Il est possible de piqueniquer sur l’île, mais il faut être conscient que l’île se trouve sous le couloir aérien de l’aéroport, ce qui nuit gravement à la sérénité du lieu.
La presqu’île de Kanóni à Corfou. L'île de Pondikonissi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La presqu’île de Kanóni à Corfou. L'île de Pondikonissi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La presqu’île de Kanóni à Corfou. L'île de Pondikonissi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).La presqu’île de Kanóni à Corfou. Airbus A320 d'EasyJet au-dessus de l'île de Pondikonissi. Cliquer pour agrandir l'image dans Adobe Stock (nouvel onglet).

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