| La ville de Lefkimi (Lefkímmi) sur l’île de Corfou | |
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| Présentation générale | La ville de Lefkimi est le chef-lieu du canton de Lefkimi, le canton le plus méridional de l’île de Corfou ; c’est aussi la deuxième plus grande ville de Corfou par sa population, d’environ 6 000 habitants. Le port de Lefkimi est le deuxième port de l’île, grâce à sa proximité du port d’Igouménitsa (Ηγουμενίτσα), le port de la Grèce continentale le plus proche de Corfou. |
| Étymologie et toponymie | Le cap de Lefkimi (Λευκίμμη / Lefkímmi) est mentionné par Thucydide, historien grec du Ve siècle avant JC, sous le nom de Leukimme. |
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| Lefkimmi est située près de la pointe sud de l’île de Corfou, à 39 km au sud de la ville de Corfou. Lefkimmi est le bout de la route du sud-est qui suit l’épine dorsale de l’île ; après Lefkimmi, la route se divise en trois routes secondaires : l’une se dirige vers le nord et le marais salant d’Alikès ; la deuxième route suit la côte est de l’île jusqu’à la station balnéaire de Kavos ; la troisième route conduit vers les villages du sud-est de l’île, dans une région de collines. Lefkimmi n’est pas, à proprement parler, une ville portuaire car elle se trouve à 1,5 km de la côte. Cependant la ville est reliée à la mer par un canal, qui est une rivière torrentielle canalisée nommée Chimaros (χείμαρρος / Cheímarros), le « torrent » ; ce fleuve côtier est navigable – pour des barques et des petits bateaux de pêche – entre l’est de la ville et l’embouchure du fleuve qui se situe à l’est du cap de Lefkimmi. Ce canal avait une importance stratégique à l’époque vénitienne pour transporter la production du canton jusqu’à la côte. Le canton de Lefkimmi a une superficie d’environ 51 km², couverte principalement par une plaine, de 12 km de longueur, où sont cultivés la vigne et l’olivier, ainsi que des cultures maraîchères ; quelques collines de faible hauteur, moins de 151 m, se trouvent dans le sud du canton, près des villages de Kritika (Κρητικά), Palaiochori (Παλαιοχώρι), Dragotina (Δραγωτινά) et Spartéra (Σπαρτερά) ; c’est dans cette zone que la rivière Chimaros prend sa source. Le canton comprend deux stations balnéaires : la station très animée de Kavos, à la pointe sud de l’île, près du cap d’Asprokavos, et la station de Gardénos (Γαρδένος). Gardénos est située en contrebas du village de Vitaladès (Βιταλάδες / Vitaládes), au sud-ouest de Lefkimmi ; c’est une station beaucoup plus calme que Kavos et qui dispose d’une belle plage de sable doré, de 2 km de longueur, avec un minimum d’équipements et plusieurs tavernes. Il y a aussi deux belles plages, presque sauvages, à Saint-Gordias de Palaiochori (Άγιος Γόρδιος Παλαιοχωρίου / Ágios Górdios Paleochoríou) et à Arkoudilas (παραλία Αρκουδίλας), un peu à l’ouest du cap d’Asprokavos. |
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| La ville de Lefkimi (Λευκίμμη / Lefkímmi) | Le développement de la deuxième ville de Corfou a absorbé l’ancien village de Lefkimi-Haut (Άνω Λευκίμμη / Áno Lefkímmi), à l’ouest, et les quartiers de Potami (Ποτάμι / Potámi) et de Mélikia (Μελίκια / Melíkia), à l’est ; à l’entrée ouest de cette agglomération, une rocade permet au trafic, notamment de camions, d’éviter l’agglomération pour rejoindre directement le port de transbordeurs de Lefkimi, ainsi que la station balnéaire de Kavos ; cette rocade est l’une des rares routes de Corfou à être éclairée pour la circulation nocturne. En raison de son éloignement relatif, Lefkimi est un peu à l’écart du tourisme, avec de vrais magasins vendant des objets fonctionnels de tous les jours plutôt que des babioles touristiques. Pourtant la ville ne manque pas d’attraits : à Potami, au bord de la rivière canalisée, la rivière Chimaros (χείμαρος), s’alignent d’agréables tavernes et cafés, où on peut se mélanger à la population autochtone. La localité ne manque par non plus d’églises à visiter : par exemple l’église Saint-Arsène, dont le vaste dôme orange est visible à des kilomètres à la ronde, et qui se dresse sur une terrasse surélevée dans la partie supérieure de ville ; l’église Saints-Théodores, avec son magnifique campanile, dressée sur un tertre au-dessus d’une petite place de la ville, à mi-chemin de la colline en direction du canal ; l’église Saints-Anargyres (Άγιοι Ανάργυροι), les « saints sans argent », avec son énorme double clocher blanc ; la plus connue est l’église du monastère Notre-Dame des Anges (Μονή Κυράς των Αγγέλων / Moní Kyrás ton Angélon), fondé en 1696, situé un peu au nord de la ville. Lefkimi bénéficie également de deux plages, la plage de Molos, à l’ouest du cap de Lefkimi, près du marais salant d’Alikès, et la plage de Bouka (Μπούκα / Boúka), à l’est du cap, près de l’embouchure du fleuve Chimaros, à un peu plus d’1 km au nord-est de la ville ; cette plage est une plage de sable, d’1,5 km de longueur, avec des eaux peu profondes. |
| | Le cap de Lefkimi (Ακρά Λευκίμμης / Ákra Lefkímmis) | Le cap de Lefkimi se trouve à 4 km au nord de la ville de Lefkimmi ; c’est une langue de terre plutôt plate, ne dépassant pas 1 m de hauteur au-dessus du niveau de la mer, occupée en très grande partie par les bassins des salines. Selon Thucydide le cap de Lefkimmi, qu’il nomme Leukimme, fut le théâtre de deux batailles qui opposèrent la cité de Corinthe à son ancienne colonie, Corcyre, batailles qui préludèrent à la guerre du Péloponnèse entre Athènes, alliée de Corcyre, et Sparte, alliée de Corinthe. En 434 avant JC, les forces navales de Corinthe et de Corcyre s’affrontèrent dans une première bataille qui eut lieu dans le détroit situé entre le cap Leukimme et les îles de Sybota, une ville de l’Épire, de nos jours nommée Syvota (Σύβοτα / Sývota), située au sud d’Igouménitsa, qui était une base navale corcyréenne. La flotte corcyréenne emporta cette première bataille et fit ériger un trophée sur le cap Leukimme, pour célébrer son triomphe. La seconde bataille eut lieu, au même endroit, en septembre 433 avant JC, dans ce qui fut, selon Thucydide, la plus grande bataille navale qui ait eu lieu entre des cités grecques. C’est la flotte corinthienne qui remporta cette seconde bataille et les Corinthiens firent ériger un trophée sur l’une des îles de Sybota. Cependant les Corcyréens et leurs alliés athéniens empêchèrent Corinthe de reprendre l’île de Corcyre, leur ancienne colonie, de sorte que les Corcyréens considérèrent que c’était eux qui avaient remporté cette seconde bataille. Thucydide écrit : « De nombreux navires avaient été engagés des deux côtés et l’action avait été intense. Ainsi, une fois la bataille engagée, il n’était pas facile de déterminer qui gagnait et qui était vaincu. En fait, en ce qui concerne le nombre de navires engagés, ce fut la plus grande bataille qui ait jamais eu lieu entre deux États helléniques. » |
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| Le port de Lefkimi (λιμάνι της Λευκίμμης / Limáni tis Lefkímmis) | Le port de Lefkimmi assure principalement le passage vers la Grèce continentale, grâce à sa proximité avec le port d’Igouménitsa en Épire, distant de moins de 10 milles marins ; les transbordeurs de la compagnie Lefkimmi Lines assurent près de dix traversées par jour, en 45 min environ. Site sur la Toile : lefkimmilines.gr Ce port artificiel n’a pas une profondeur suffisante pour accueillir de gros navires ou des paquebots de croisière. Le port paraît un peu surdimensionné par rapport au trafic et présente un aspect un peu désolé, avec son unique cafétéria où des chauffeurs routiers patientent en attendant leur passage. Le port de Lefkimmi se trouve à 2,5 km au sud-est de la localité, mais une rocade permet de contourner la ville. |
| Le village de Kavos (Κάβος / Kabos) | Le village de Kavos est la localité qui est située le plus au sud de l’île de Corfou, près du cap d’Asprokavos, l’extrémité sud de l’île. Kavos, ce qui signifie « le Cap », se trouve à 46 km au sud de la ville de Corfou et à 6 km au sud-est de Lefkimmi, le chef-lieu du canton, mais à des années-lumière de l’ambiance authentiquement corfiote de Lefkimmi. Kavos se trouve à 4 km au sud du port de transbordeurs de Lefkimmi, ce qui permet de se rendre facilement en Épire ou à Paxos. Kavos est un ancien village de pêcheurs devenu un village de pécheurs, une station balnéaire où tous les excès sont permis ; les autorités de Corfou ont sans doute accepté de laisser se développer, dans ce lieu éloigné, ce type de tourisme de masse destiné principalement à la jeunesse anglaise et à la jeunesse anglophile d’Europe du nord. La station balnéaire de Kavos profite d’une longue plage de sable fin, relativement propre, de 2 km de longueur, et d’eaux peu profondes. Cette plage est en général débordante de foules criardes et de corps bronzants se remettant de leurs gueules de bois de la veille, et, la nuit venue, de « parties ». Kavos est surtout mal famée pour sa vie nocturne débridée où le sport principal consiste à se saouler dans des bars bruyants dont les sonorisations rivalisent de puissance sonore. Pour dessaouler quoi de mieux qu’une randonnée pédestre de 200 km ? Kavos est en effet le point de départ de la « Corfu Trail », un chemin de randonnée, d’environ 200 km de longueur, qui se termine au cap Sainte-Catherine, à la pointe nord-est de Corfou. |
| Le cap d’Asprokavos (Ακρά Ασπρόκαβος / Ákra Asprókavos) | Le cap d’Asprokavos est la pointe sud de l’île de Corfou, un haut promontoire qui se dresse à près de 110 m de hauteur au-dessus du niveau de la mer, situé à 52 km au sud de Corfou. Le toponyme « asprokavos » signifie « cap blanc » ; à l’époque de la domination vénitienne, le cap était nommé « Cavo Bianco ». Près du cap se trouve un monastère en ruines dédié à la Vierge d’Arkoudilas (Μονή της Παναγίας του Αρκουδίλα), édifié dans la première décennie du XVIIIe siècle, vers 1700, selon un écusson sculpté sur le clocher ; le monastère possédait une tour de défense, avec des meurtrières, pour se protéger en cas d’attaque de pirates. En contrebas du monastère se trouve la plage sauvage d’Arkoudilas. Vers le sud, à 15 km, on voit l’île de Paxos. Depuis Kavos on peut accéder au cap d’Asprokavos, aux ruines du monastère et à la plage par des pistes de terre, plutôt difficiles, en véhicule tout-terrain ou à pied, en une heure de marche, mais à travers un bois ombragé, de cyprès et de chênes verts, abritant une flore très riche. La plage d’Arkoudilas peut aussi être atteinte, par une piste, depuis le village de Spartéra. Aller au cap d’Asprokavos avec Google Maps (39.361417, 20.110323). |
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