| Le village de Gouvia (Gouviá) sur l’île de Corfou | |
| |
| Présentation générale | Gouvia est une station balnéaire du centre-est de l’île de Corfou ; c’est un ancien village de pêcheurs qui a une longue tradition maritime en raison de sa situation au fond de la plus grande baie de Corfou, une baie très abritée. Les Vénitiens y construisirent un arsenal de réparation de leurs galères et les Français en firent leur base navale pendant la Première Guerre mondiale. La localité compte moins de 1 000 habitants et fait partie de l’« unité municipale » de la ville de Corfou. |
| Étymologie et toponymie | Le toponyme « gouvia » (Γουβιά / Gouviá) proviendrait du nom d’une espèce de poisson, particulièrement abondante dans les eaux de la baie de Gouvia, le gobie noir (Gobius niger, Μαυρογωβιός) du genre gobie (Gobius), qui est nommé en grec gobioús (γοβιούς) ou gouvioús (γουβιούς). Sous la domination vénitienne, le port de Gouvia se nommait Govino. |
|
|
| Gouvia se trouve à environ 8,5 km au nord-ouest de la ville de Corfou ; c’est la troisième localité que l’on rencontre en quittant Corfou en direction du nord, après Alykès (Αλυκές / Alykés), à 5 km de Corfou, et Kontokali, à 7,5 km. Le territoire de la localité est assez plat et à faible altitude, environ 5 m. Comme Kontokali, Gouvia est traversée par l’autoroute urbaine qui concentre la circulation entre Corfou et le nord de l’île ; la circulation se décongestionne un peu à la sortie nord de Gouvia, à la limite avec le village de Limni, là où le flot de véhicules se sépare en deux : à gauche vers Paléocastritsa et le nord-ouest de l’île, par le col de Troumpéta (Τρουμπέτα) ; à droite, la route côtière vers Kassiopi et le nord-est de l’île. Au nord-est de Gouvia les localités de Dafnila, de Limni et de Dassia sont un peu plus attrayantes. La ligne n° 7 des transports urbains (« Blue Buses »), vers Dassia et Ypsos, a un arrêt à Gouvia. Les nombreuses lignes d’autocars interurbains (« Green Buses ») qui desservent le nord-ouest de l’île, en direction de Paléocastritsa, ou le nord-est de l’île, en direction de Kassiopi, ont un arrêt à Gouvia. Gouvia est une bonne base de départ pour visiter la ville de Corfou et le nord de l’île. |
|
|
| Le village de Dassia (Δασσιά / Dassiá) | À 12 km au nord de la ville de Corfou, Dassia est une station balnéaire moderne qui s’est développée à l’arrière d’une longue plage de sable et de gravier, d’environ 1 400 m de longueur ; les eaux sont limpides et peu profondes. Les lignes d’autocars interurbains A4 et A5 et la ligne de bus urbains n° 7 ont plusieurs arrêts à Dassia sur la route côtière. Aller au village de Dassia avec Google Maps (39.679911, 19.839663). Dassia est une station animée avec de nombreux hôtels de toutes catégories, restaurants, bars de plage, boutiques et discothèques qui s’alignent le long de la rue principale très fréquentée. La plage est plutôt étroite et souvent bondée ; de nombreux sports aquatiques, tels que le parachute ascensionnel, y sont proposés. Les voiles des parachutes offrent un agréable spectacle. Pour les nostalgiques, on peut signaler que Dassia est l’endroit où fut ouvert le premier Club Méditerranée hors de France, en 1952 ; le Club Med se trouvait dans la partie sud de la plage, là où elle est la plus large. Ce Club Med a fermé ses portes cinquante ans plus tard, en 2002, et est resté à l’abandon depuis, racheté par des investisseurs qui n’avaient pas les ressources pour rénover les bâtiments ; dernièrement, le groupe hôtelier Ikos a racheté l’ancien Club Med avec le projet d’y ouvrir deux hôtels de luxe en 2019. |
| Le village de Dafnila (Δαφνίλα / Dafníla) | Dafnila est une petite localité située au nord-est de Gouvia et au sud de Dassia, à l’écart de la route côtière ; on y trouve des villas de luxe et des hôtels de luxe enfouis dans la végétation à flanc de colline. Dans un genre plus modeste, on trouve à Dafnila un bon camping, le Camping Village Dionysus (site sur la Toile : dionysuscamping.gr). Dafnila dispose de deux petites plages de sable situées au fond d’une petite baie (Όρμος Δαφνίλα) ; une plus grande plage, très paisible, se trouve au nord de la localité ; on l’atteint par une piste de 600 m de longueur depuis la route côtière. |
| Le cap Komméno (Άκρα Κομμένο / Ákra Komméno) | Le cap Komméno est la presqu’île qui ferme, au nord, la baie de Gouvia ; le cap se trouve dans la localité de Limni (Λίμνη / Límni) qui est une zone de villégiature haut de gamme, avec de nombreuses villas privées nichées parmi les arbres. Sur le cap lui-même se trouve l’un des hôtels les plus luxueux de Corfou, le Corfu Imperial. Dans le sud de la localité de Limni se trouve un autre promontoire où était installé un fort qui protégeait l’entrée de la baie de Gouvia ; on peut encore apercevoir les vestiges de ce fort en étoile dans le parc d’une villa privée. Au pied de ce promontoire se trouve la petite église de la Présentation du Christ, ou Chandeleur, (Υπαπαντή / Ipapantí), située sur un îlot relié à l’île par une étroite jetée ; c’est l’un des sites les plus pittoresques de Corfou, d’où l’on a une vue sur toute la baie de Gouvia. |
|
| Le village de Gouvia (Γουβιά / Gouviá) | En venant de la côte nord-est en direction de Corfou, peu avant Gouvia, on trouve sur la droite la route principale est-ouest qui traverse l’île jusqu’à Palaiokastritsa, via Skripéro (Σκριπερό) ; ses distances sont marquées par des bornes milliaires anglaises à l’ancienne, car cette route a été construite par des soldats britanniques pour Sir Frederick Adam afin de lui permettre de se rendre plus rapidement à Paléokastritsa, où il passa toutes ses vacances pendant son mandat de lord haut-commissaire. En raison de sa baie, Gouvia a connu des événements historiques importants : en 1537 les troupes ottomanes de l’amiral Barberousse débarquèrent dans la baie, connue à l’époque sous le nom de Govino, pour envahir l’île de Corfou ; au XVIIIe siècle les Vénitiens y construisirent un arsenal maritime ; pendant la Première Guerre mondiale, entre janvier et avril 1916, la marine française en fit sa base navale et c’est à Gouvia que les marines française et anglaise débarquèrent les troupes de l’armée serbe en déroute, en provenance de l’Albanie. La station balnéaire de Gouvia est coincée entre l’autoroute urbaine très fréquentée et la baie ; cette bande étroite de terres est parcourue par une grande rue où se concentre l’animation touristique de la localité : hébergements, cafés, restaurants, agence de location de véhicules, boutiques de souvenirs … De son passé de village de pêcheurs Gouvia a conservé de nombreux restaurants de poissons, les célèbres « psarotavernes » (Ψαροταβέρνα, taverne à poissons ; du grec ψάρι, poisson). Contrairement aux années 1980-1990, lorsque la vie nocturne de Gouvia était très animée, l’atmosphère est, de nos jours, plutôt paisible. |
| La baie de Gouvia (Όρμος Γουβιών / Órmos Gouvión) | La baie de Gouvia est une baie très enclavée et bien abritée, large de près de 2 km, fermée par deux presqu’îles qui ne sont distantes que de 500 m ; la baie pouvait être fermée par une chaîne. Au nord de la baie, une forteresse édifiée sur une autre presqu’île, terminée par le cap de Komméno, protégeait l’entrée de la baie. Dans le sud de la baie se trouve le port de plaisance de Gouvia, situé dans la localité de Kontokali. Au nord du port de plaisance se trouvent deux modestes plages de sable gris et de galets, toutes les deux équipées de chaises longues et de parasols, notamment celle de l’hôtel Louis Corcyra Gardens. Les eaux de la baie sont peu profondes et peu agitées, car abritées du vent. |
| Les anciens arsenaux vénitiens (Βενετσιάνικα Ναυπηγεία / Venetsiánika Naupigeía) | Corfou était une possession stratégique pour la Sérénissime République de Venise car l’île représentait un important point de transit entre la mer Adriatique et la mer Méditerranée ; le Provéditeur Général de la Mer (Provveditore Generale da Mar) avait son siège à Corfou. Après le deuxième grand siège de Corfou par les Turcs ottomans, le siège de 1716, les Vénitiens décidèrent de renforcer les défenses de l’île ; ils décidèrent de créer une base navale dans la baie de Govino, de nos jours Gouvia, comprenant des chantiers navals (arsenali), des casernes et des magasins. Outre son importance stratégique, l’emplacement se situait à proximité d’une zone forestière pouvant fournir du bois de haute qualité pour la réparation des navires. La base de Gouvia était le port d’attache de deux escadres : une escadre de vingt-cinq galères et une escadre de douze voiliers de fort tonnage. Cependant le Sénat de Venise avait limité les activités de l’arsenal de Corfou, afin de préserver les prérogatives de l’arsenal de Venise ; l’arsenal maritime de Gouvia ne faisait que la réparation et l’entretien des navires, tels que le nettoyage et le calfatage, mais pas la construction de navires ; ces travaux se faisaient généralement pendant la saison d’hiver. Le chantier naval de Gouvia comprenait trois cales sèches, d’environ 30 m de longueur par 20 m de largeur chacune, couvertes par une toiture soutenue par des arches. Sur la clé de voûte du portail d’entrée de l’arsenal, on peut lire l’inscription « ZBM ANNO M DCCL XXVIII » qui indique la date de 1778, sans doute la date d’une rénovation de l’arsenal, soit seulement 20 ans avant la chute de la République de Venise et la fermeture de l’arsenal. À la suite du traité de Campo Formio du 18 octobre 1797, signé entre la Ire République française et le Saint-Empire, les Français occupèrent Corfou. En 1798 l’amiral russe Ouchakov, venu libérer Corfou de l’occupation française, débarqua ses troupes dans la baie de Gouvia et créa un camp militaire sur le site de l’arsenal. Les vestiges de l’arsenal vénitien se trouvent sur la côte ouest de la baie de Gouvia, au nord du port de plaisance. Le site est entouré d’un grillage, mais on peut observer la structure presqu’intacte des bâtiments, hormis la toiture qui a disparu, avec des piliers, des contreforts et des arches impressionnants. Des fonds ont été accordés pour la restauration de l’ancien arsenal vénitien, qui pourrait être transformé en musée maritime. |
|
| Le village restauré de Danilia (Δανίλια / Danília) | Le village de Danilia, familièrement nommé « Le village » (Το χωριό), est un ancien village corfiote détruit par un tremblement de terre en 1953 et restauré dans le but d’en faire un musée à ciel ouvert, une réplique d’un village corfiote des années 1930. Le village présente de pittoresques ruelles, des habitations corfiotes traditionnelles, deux places de village, la petite église Sainte-Hélène (Αγία Ελένη / Agía Eléni), un café traditionnel, une grande taverne en plein air et la plus grande taverne couverte de l’île de Corfou. Danilia a servi de cadre au tournage de certaines scènes du film de la série des « James Bond » « Rien que pour vos yeux » et des scènes de la série télévisée de la chaîne de télévision ITV « The Durells ». Le village de Danilia est niché dans la verdure, à 2 km au sud-ouest de Gouvia, à l’ouest de Kontokali, près du hameau de Kyrá Chrysikoú (Κυρά Χρυσικού). Aller au village de Danilia avec Google Maps (39.641604, 19.833644). La mauvaise nouvelle est que l’accès au « Village » est réservé aux opulents clients de l’hôtel de luxe « Corfu Imperial », du groupe hôtelier Grecotel, qui se trouve sur le cap Komméno, à Limni, au nord-est de Gouvia. Les plus romantiques peuvent organiser leur cérémonie de mariage – grec orthodoxe – à l’église Sainte-Hélène et leur réception de mariage dans les tavernes du village de Danilia, servie par le personnel de Grecotel. Renseignements et tarifs : Téléphone : 00 30 26610 88400 Site sur la Toile : corfuimperial.com |
|
|
| |
| |
|