| | | | Le village de Bali (Μπαλί / Balí) | Les roches les plus anciennes de l’unité tectonique de calcaire en plaquettes (Plattenkalk) en Crète se trouvent autour du village de Bali (point A2 sur la carte géologique du Psiloritis). En plusieurs endroits, dans le schiste sombre et la dolomite, des reliques de fossiles datant du Permien, c’est-à-dire d’il y a environ 300 millions d’années, comme des trilobites, des coraux, des crinoïdes et des gastéropodes ont été trouvées (Πέρμιας ηλικίας απολιθώματα Μπαλί). Les roches carbonatées qui dominent dans le massif du Psiloritis peuvent transporter l’eau des hautes montagnes sur de grandes distances, à travers les innombrables grottes que le massif abrite, conduisant souvent l’eau directement à la mer. C’est le cas des sources sous-marines de Bali (Υποθαλάσσιες Πηγές του Μπαλί) qui, après plusieurs kilomètres, apparaissent à divers endroits par des grottes dans les petites baies de Bali (point A5 sur la carte géologique du Psiloritis et n° 68 sur la carte du Géoparc du Psiloritis). Ces sources sous-marines de Bali ont la particularité de fonctionner dans les deux sens ; pendant les six mois de l’hiver et du printemps, elles déversent de l’eau douce dans la mer et, le reste de l’année, elles aspirent de l’eau de mer. Aller aux sources sous-marines de Bali avec Google Maps (35.410560, 24.785000). |
| Le hameau de Kalo Chorafi (Καλό Χωράφι / Kaló Choráfi) | Le hameau de Kalo Chorafi se trouve sur la côte nord de la commune de Pérama, au pied des monts Taléens et du mont Kouloukonas, un peu à l’écart de la route nationale 90, à environ 6 km à l’est de la station balnéaire de Bali et à environ 5,5 km à l’ouest du village de Sissès.Le toponyme du hameau, « kalo chorafi » (Καλό Χωράφι), signifie « Bonne Terre ». Le nom de la localité de Calocorafiti est mentionné sur plusieurs cartes vénitiennes (Basilicata 1638, Boschini 1651, Coronelli 1692, 1696). Le hameau dispose d’une taverne située en surplomb d’une petite crique avec deux petites plages, séparées par la presqu’île de Vrachi (Βραχί). Dans le hameau se trouve l’église vénitienne des 318 Saints Pères (ναός των 318 Αγίων Θεοφόρων Πατέρων) ; cette église est dédiée aux 318 Saints Pères qui participèrent au premier concile œcuménique de Nicée de Bithynie en l’an 325 après JC, concile dont le but était de condamner l’arianisme, la doctrine d’Arius. L’église est à une seule nef voûtée, sans aucune fresque. Dans une deuxième phase de construction, l’église a été agrandie vers l’ouest, avec l’ajout, du côté nord, de deux portes de plein cintre, qui sont de nos jours murées. La date gravée de 1658 et les armoiries de la famille Kallergis sont visibles au-dessus du linteau de l’entrée ouest de l’église, qui date de la dernière phase de construction.
La chapelle des 318 Saints Pères a été restaurée en 2015 par l’Éphorat des Antiquités de Réthymnon, avec la contribution du monastère de Vossakos et de la famille Chnaris (Χνάρης).
Un peu à l’ouest du hameau se trouve la grotte côtière de Kalo Chorafi, située à environ 5 km à l’est du village de Bali (point E9 sur la carte géologique du Psiloritis et n° 77 sur la carte du Géoparc du Psiloritis). La grotte est très difficile à trouver : même la famille Chnaris, qui tient la taverne de Kalo Chorafi, ne paraît pas connaître la grotte. Aller à la grotte de Kalo Chorafi avec Google Maps (35.407439, 24.843466). La grotte de Kalo Chorafi s’est formée dans les roches de calcaires en plaquettes (Plattenkalk) ; cette grotte est de petites dimensions et de nombreuses parties de la grotte ont été détruites par l’érosion marine ; elle n’a pas de décorations particulières. L’intérêt de cette grotte est que, il y a quelques décennies, le paléontologue allemand Siegfried Kuss a fouillé le sol de la grotte et a découvert de nombreux ossements de cerfs, d’éléphants nains et de rongeurs datant de la fin du Pléistocène, c’est-à-dire d’il y a environ 150 000 ans. Ces découvertes éclairent la vie de la Crète à la fin des âges glaciaires.
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| Les monts Taléens (Ταλαία Όρη /Talaía Óri) | Coupe stratigraphique des monts Taléens (Τομή Ταλλαίων Ορέων) La chaîne montagneuse du Kouloukonas (οροσειρά του Κουλούκωνα), ou monts Taléens (Ταλλαία Όρη / Tallaía Óri), est située dans la partie nord du Parc Naturel du Psiloritis ; cette chaîne est constituée principalement par des roches de l’unité tectonique de calcaire en plaquettes (Plattenkalk) (Πλακώδεις Ασβεστόλιθοι). C’est le seul endroit en Crète où l’on peut voir la série complète de cette unité tectonique, ainsi que ses roches les plus anciennes de l’unité, les gisements de Fodélé (πετρώματα του Φόδελε) (point A3 sur la carte géologique du Psiloritis et n° 50 sur la carte du Géoparc du Psiloritis). La route sinueuse qui part du village de Sissès (Σίσες), passe sur le versant nord de la montagne de Kouloukonas et se termine dans la vallée du Mylopotamos, offrant ainsi un voyage virtuel de 250 millions d’années dans le passé géologique. Sur les tranchées de route, les pentes des vallées et les ravins étroits, tous les types de roches du groupe des calcaires en plaquettes sont présentés avec leurs failles, leurs plis impressionnants, leurs fossiles et autres caractéristiques. Les premiers affleurements des tranchées de l’autoroute nord de la Crète présentent les marbres dolomitiques (δολομιτικά μάρμαρα) sombres des gisements de Fodélé, qui datent d’environ 300 millions d’années. À quelques mètres la route croise les marbres blancs des gisements de Sissès (άσπρα μάρμαρα των Σισών), d’un âge d’environ 250 millions d’années, puis la dolomite stromatolithique (στρωματολιθικό δολομίτη), rubanée et particulièrement rare, âgée d’environ 220 millions d’années, puis les marbres blancs (λευκά μάρμαρα) et les dolomies cendrées des crêtes (τεφρούς δολομίτες των κορυφογραμμών), âgées d’environ 180 millions d’années, et enfin les marbres schisteux à strates siliceuses, typiques du groupe (Plattenkalk), dans la vallée du Mylopotamos, avec des âges compris entre 150 et 50 millions d’années. Les particularités de cette coupe sont basées sur le fait que ces roches apparaissent maintenant dans une position inversée, les roches les plus jeunes étant recouvertes par les roches les plus anciennes, en raison de leur pliage intense à la suite des forces intenses que ces roches ont subies, il y a environ 23 millions d’années, roches qui se présentent aujourd’hui comme d’innombrables plis et fractures rocheuses. De plus, la dolomite stromatolithique est un type de roche très rare et particulier qui a été créé par des cyanobactéries dans des environnements où l’oxygène pourrait bien être absent. Depuis environ deux milliards d’années, et encore aujourd’hui sur les côtes australiennes, ces espèces éliminent les oxydes de fer de l’eau de mer en les déposant par couches et en libérant ainsi de l’oxygène dans l’atmosphère à la manière de la photosynthèse. De cette manière, un type de roche spécial avec des lits sinueux rougeâtres et de la dolomite grise s’est formé. |
| | Les plis de Vossakos (Πτυχές Βώσακου / Ptychés Vósakou) | Les plis de Vossakos sont des plis géologiques qui se sont formés dans différentes roches de l’unité tectonique des calcaires en plaquettes (« Plattenkalk »). Cette curiosité géologique peut être vue le long des tranchées de la petite route de montagne qui conduit depuis le village de Kato Doxaro (Κάτω Δοξαρό) jusqu’au monastère de Vossakos ; on rencontre les premiers plis environ 1 km après Doxaro (point A4 sur la carte géologique du Psiloritis et n° 62 sur la carte du Géoparc du Psiloritis) ; les s’étendent sur environ 1 km. La route s’étire sur la pente orientale du mont Kouloukonas (Κουλούκωνας) (1 078 m). Aller aux plis de Vossakos avec Google Maps (35.357837, 24.846067). Les plis s’observent sur les marbres blancs, sur les schistes jaunâtres de Gigilos (Γκίγκιλος), mais les plus spectaculaires se sont formés sur les marbres plats ou marbres lamellaires. Les plis de Vossakos se sont formés il y a 23 millions d’années, vers la fin de l’époque paléogène, sous l’action d’énormes forces qui se sont exercées sur ces roches. Selon les roches concernées et les circonstances, les plissements présentent des dimensions et des formes variables ; les dimensions peuvent varier de quelques centimètres à plusieurs mètres ; la forme des plis peut être une simple déformation ou un dédoublement complet de la strate. L’intercalage de strates de silice blanches entre les strates grises de marbre plat, fait des plis de Vossakos un véritable musée géologique à ciel ouvert. La petite route présente d’autres attractions : quelques cabanes de berger en pierres sèches, que les Crétois nomment mitato, pluriel mitata (μιτάτο, pluriel μητάτα) , ainsi que des aires de battage des grains. |
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